Georges Fenech : «Il y a un manque de volonté politique»

L'ancien magistrat, Georges Fenech, sur le manque de 30.000 places de prison en France  : «Il y a un manque de volonté politique»

Transcript

00:00 Je crois qu'il y a un manque de volonté, vous avez très bien résumé la situation,

00:04 vous voyez le delta, c'est-à-dire il manque au bas mot 30 000 places de prison dans notre pays,

00:10 si on veut ne serait-ce qu'avoir à peu près le même nombre de prisons qu'en Grande-Bretagne par exemple.

00:17 Les conséquences sont dramatiques, les conséquences sont dramatiques pour les détenus eux-mêmes,

00:21 puisque vous avez dans certaines prisons 2 à 3 détenus par cellule de 9 mètres carrés,

00:28 alors on parle qu'on a à peu près 3 000 matelas par terre,

00:32 donc ils couchent à même le sol vous voyez,

00:34 et vous ne pouvez pas engager de politique de réinsertion, de soins, de travail dans des conditions pareilles.

00:41 Et, autre conséquence, on ne peut plus faire exécuter les peines.

00:45 Il y a d'après les estimations bien sûr environ 100 000 peines de prison fermes prononcées

00:52 qui sont en attente d'exécution.

00:54 Pourquoi ? Parce qu'on ne peut plus incarcérer compte tenu de cette surpopulation carcérale.

01:00 Donc on a une gestion que je qualifie moi une gestion hôtelière des prisons,

01:04 on n'y entre que lorsqu'une place se libère.

01:07 Donc c'est une quête, alors pourquoi ?

01:09 Parce qu'il y a un manque de volonté politique tout simplement.

01:13 À la fin du quinquennat Nicolas Sarkozy avait été voté la construction de 20 000 places de prison.

01:21 Malheureusement, sous le quinquennat suivant de François Hollande et l'arrivée de Christiane Taubira,

01:26 ce plan avait été totalement mis de côté.

01:30 Il y a quelques places de prison, disons à peu près 3 000 qui ont été faites depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron,

01:36 mais souvenez-vous que lors de son premier mandat,

01:38 Emmanuel Macron avait promis la construction de 15 000 places de prison qu'on attend toujours.

01:43 Donc ce qui manque c'est une volonté politique tout simplement.

01:46 [Musique]

01:50 [SILENCE]