Pour tout comprendre des enjeux tactiques de l'équipe de France, « Le Salon Tactique » revient, à l'occasion du Tournoi des Six Nations, tous les lundis à 18 heures, en direct sur le site L'Équipe, avec Jean-François Paturaud et Alex Bardot, journalistes à « L'Équipe », et Jean-Baptiste Elissalde, notre consultant. Retour ce lundi sur le résultat nul des Bleus face à l'Italie lors la 3e journée (13-13).
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00:00:00 Salut à tous, bienvenue dans le troisième numéro du salon Tactics spécial tournoi
00:00:07 Destination. Après la déroute de l'équipe de France à Marseille, après la victoire
00:00:12 arrachée en Écosse la dernière seconde là aussi face à l'Écosse à Édimbourg,
00:00:17 cet week-end les Bleus ont sombré, peut-être pas en termes de résultats parce qu'ils
00:00:21 ont concédé un match nul impressionnant, 13 partout contre l'Italie que la France
00:00:26 avait toujours battu assez largement ces dernières années notamment à domicile. Beaucoup de
00:00:31 choses à redire évidemment aujourd'hui, le casting vous le connaissez, Alexandre
00:00:35 Bardot qui fait des effets un peu de houte en bas avec sa caméra, il y a aussi beaucoup
00:00:39 de 3D aujourd'hui, il m'a bluffé dans le train franchement c'était Spielberg, Elon
00:00:44 Musk réuni, c'était bluffant, ça va Alex ? Ça va très bien, très très bien, je
00:00:52 crois que je suis ravi, j'ai mon effet à fonctionner. Je suis sous le choc, vous allez
00:00:58 voir, à ceux qui nous suivent là aujourd'hui on va encore monter en intensité, en gamme.
00:01:02 Au centre de l'écran c'est Jean-Baptiste Elissal qui malgré certains racontards, certaines
00:01:07 mauvaises informations dans la rédaction, lui n'a jamais perdu contre l'Italie, il
00:01:11 a toujours gagné même que ce soit en tant que joueur et entraîneur, ça fait du bien
00:01:15 d'avoir un spécialiste, bonsoir Jean-Baptiste. Ah il n'y a pas de micro, Jean-Baptiste.
00:01:20 Ton micro Jean-Baptiste. Ouais ton micro. Bonsoir, merci pour cette introduction Jeff.
00:01:32 Je suis très en forme. C'est pas toujours qu'il y a 3 hommages. Non il faut rappeler
00:01:39 aussi que tu es l'entraîneur de Paolo Garbisi. Est-ce que ça c'est lui en fin de match ou
00:01:44 plutôt le reste du match ? Ça dépend. T'es vraiment… C'est bien, c'est bien. Merci.
00:01:55 Trois thèmes. J'ai une petite épée d'amoglace au-dessus de ta tête là. Pas de problème,
00:01:59 aucun problème, je suis dans une pièce bien enfermée ici, tu me retrouveras jamais. Trois
00:02:03 thèmes aujourd'hui pour cette émission qui durera comme d'habitude, à votre avis
00:02:08 combien de temps ? Pas 1h30, je vous vois venir tous les deux, ça va durer encore 1h
00:02:12 ou 1h05 maximum, pas plus, autour de l'animation offensive de cette équipe de France, la riche
00:02:17 animation offensive des Blums. L'organisation d'abord et la stratégie de cette équipe
00:02:22 de France contre l'Italie, le déplacement notamment du 5e devant, pas mal de choses
00:02:27 intéressantes que vous avez analysées tous les deux tout au long de la journée. Et enfin
00:02:30 quelques moments importants de la rencontre et notamment l'apport de Pozzuolo Tullaghi
00:02:34 qui a été plutôt intéressant au poste de numéro 5. Question générale d'abord à
00:02:39 tous les deux, je vois Jean-Baptiste qui est très concentré, qui est prêt à répondre,
00:02:43 il m'a l'air chaud aujourd'hui, il était très chaud sur le sujet. Deuxième match
00:02:47 sans défaite pour l'équipe de France, on est sur la bonne foi Jean-Baptiste, c'est
00:02:50 bien, c'est encourageant ? Oui, oui, j'étais en train de chercher si toi tu avais déjà
00:02:54 joué une fois contre l'Italie ou même la Sicile, peut-être la Sicile, non ? La Sicile,
00:03:00 la Sicile. Je ne peux pas te le dire. Que vous dire, que vous dire, que je vais essayer
00:03:10 d'être bienveillant parce que j'ai traversé des moments comme ça en étant joueur et
00:03:15 en étant entraîneur, c'est-à-dire des moments où l'équipe est en perte de confiance
00:03:20 et où le moindre scori devient une affaire d'Etat. Et évidemment que l'équipe de
00:03:27 France traverse, après avoir passé 4 ans plutôt dans le bon voire le très bon, traverse
00:03:33 une période un peu plus difficile, mais je pense qu'il y a pas mal d'éléments de réponse
00:03:39 par rapport à cette période et à cette bourre-espace et on va essayer de l'expliquer,
00:03:45 mais je ne suis pas effondré, pas catastrophé, et je sais que les Italiens progressent.
00:03:51 Vous n'êtes pas agacé quand même ? Un petit peu, mais je sais que les Italiens
00:03:54 progressent aussi et qu'au bout d'une demi-heure de jeu, en étant un peu plus concret dans
00:04:01 ce qu'on fait, en allant un peu tous dans la même direction, je pense qu'il pouvait
00:04:05 y avoir 20, 25 points d'écart et que le match aurait pu se terminer comme il s'est terminé
00:04:10 à la Coupe du Monde, c'est-à-dire avec une cinquantaine de points, puisque l'Italie
00:04:12 se serait découverte. Elle attaque déjà beaucoup, elle aurait encore beaucoup plus
00:04:16 attaquée, elle se serait certainement découverte et on aurait pu les prendre en contre et
00:04:21 alourdir le score, comme on l'a fait par le passé. Donc, ça ne se joue pas à grand-chose.
00:04:26 L'équipe est en perte de confiance, c'est évident.
00:04:29 Alex, tu as été surpris par ce résultat, parce que c'est vrai qu'on voyait une équipe
00:04:32 de France qui était dans le dur depuis le début du tournoi, depuis la Coupe du Monde,
00:04:35 il y a peut-être quelque chose qui s'est cassé, mais de là à imaginer un match nul,
00:04:38 et franchement un match nul, il faut rappeler le scénario, c'est que les Italiens peuvent
00:04:41 gagner s'il n'y a pas une pénalité qui se joue à rien, un poteau, c'est franchement
00:04:47 très étonnant quand même, absolument.
00:04:48 Si on se souvient qu'il y a quatre mois, c'était quoi, en octobre, il y a 60 points
00:04:54 d'écart entre la France et l'Italie.
00:04:56 67.
00:04:57 C'est vraiment, c'est sûr que c'est un résultat étonnant.
00:04:59 Je ne m'y attendais toujours pas à la mi-temps, enfin aller jusqu'au carton rouge, un peu
00:05:07 avant le carton rouge de Danty.
00:05:09 Mais moi ce qui me surprend, je ne sais pas s'il faut être inquiet ou pas inquiet, moi
00:05:15 je suis juste surpris, je ne reconnais plus cette équipe en fait.
00:05:20 C'est ça qui est étonnant pour l'instant, c'est que je la trouvais, on a un peu parlé
00:05:24 avec Jean-Baptiste tout à l'heure, je la trouvais vraiment depuis l'arrivée de Fabien
00:05:29 Galtier, cohérente et cadrée.
00:05:32 Elle savait ce qu'elle voulait faire dans sa stratégie, elle savait gérer son énergie,
00:05:38 c'était un mantra de l'ère Galtier, gérer l'énergie des joueurs, notamment des joueurs
00:05:42 du 5-2 devant.
00:05:43 Elle voulait occuper le camp adverse, elle s'appuyait beaucoup sur un jeu sur lequel
00:05:50 on reviendra, sur le jeu en black.
00:05:51 Et en fait ces choses disparaissent les unes après les autres petit à petit, il n'y a
00:05:56 même pas de cohérence parfois entre les discours des joueurs et ce qu'ils font sur le terrain.
00:06:00 La perte de cohérence est pour moi un mystère, j'aimerais bien comprendre, pour l'instant
00:06:09 on ne peut que constater et se dire que peut-être avec le travail et le temps ça va aller.
00:06:15 On va rentrer dans le premier thème, vous avez préparé pas mal de choses, est-ce que
00:06:20 la stratégie de cette équipe de France est éclairée ?
00:06:22 Sur le papier, elle paraissait claire.
00:06:29 Sur le papier, on affiche un côté droit en mêlée qui n'a pas son égal avec Antonio
00:06:36 Agui, il faut rajouter à ça Olivon derrière.
00:06:41 Normalement le côté gauche italien doit exploser, c'est ce qui se passe sur deux
00:06:45 ou trois mêlées au début.
00:06:46 On va faire des ballons portés, c'est indéniable puisqu'on met Wocky pour la touche alors
00:06:51 qu'on avait des soucis en touche et ça se passe plutôt bien puisque les deux ballons
00:06:54 portés sont productifs.
00:06:56 Et on va aller jouer pour moi, on va avoir un jeu très axial, très de défi.
00:07:01 Et c'est ce qui se passe sur le premier essai.
00:07:04 Et pendant 7 minutes, je me dis, en vue de la première action qu'on verra tout à l'heure,
00:07:07 je me dis, ça s'éclaire, ça se dessine, le fameux jeu en black, c'est un jeu qui
00:07:12 se situe dans le milieu du terrain, qui se situait dans le milieu du terrain, où on
00:07:16 va ramasser le ballon dans l'axe, on va essayer de jouer debout, on a des joueurs pour le
00:07:19 faire, Kroos, Olivon, Aldrit, etc.
00:07:22 C'est quelque chose qui réussissait, un 3/4 venait sans mêlée, Danty, Ficou, Penaud,
00:07:27 un Elie, on va le voir tout de suite, et ça déroulait dans l'axe.
00:07:31 On resserre les défenses, et une fois que vous les avez bien resserrés, on peut écarter
00:07:34 les ballons.
00:07:35 Et s'ils ne se resserrent pas, on va marquer comme sur le premier essai.
00:07:37 Et pour moi, dans les 7 premières minutes, c'est assez clair.
00:07:40 Voilà, juste pour illustrer ça, là, on est après le départ en mêlée de François
00:07:46 Kroos, bout de 2, on ramasse le ballon, continue sa course dans l'axe, c'est hyper dynamique,
00:07:52 il est plaqué, Kroos arrive en relayeur, il ramasse le ballon, il va faire jouer Olivon,
00:07:58 et on reste dans du jeu axial, on voit Twilagui qui est ici, on voit Wauquie qui est là
00:08:03 au soutien, sur le plan plus large, on voit que les avants convergent au centre du terrain,
00:08:09 qu'ici dans le cercle jaune, dans l'ombre jaune, on va dire, il y a la ligne de 3/4
00:08:13 qui est prête éventuellement à exploiter le fait que la défense italienne se resserre,
00:08:18 et finalement, il n'y aura pas besoin de ça, puisque Wauquie va réussir à passer
00:08:24 par-dessus un ruck, à faire une petite passe limite, mais il y a essai pour Olivon.
00:08:31 Sauf que, Jean-Bas, c'est un peu le thème de ta chronique du matin, de ce lundi matin.
00:08:36 Sauf que, en fait, la puissance nous a ramené ces 10 points-là, une pénalité après sur
00:08:45 une mêlée où on les défonce sur leur introduction, à 30 mètres à gauche, que Thomas Ramos
00:08:50 transforme, c'était ces 10 points, 13 points, et puis plus rien.
00:08:55 C'est-à-dire que là où ça devait nous rapporter peut-être 30 points dans la partie,
00:09:02 cette puissance et cette "lourdeur" et ce manque de déplacement sur la latéralité
00:09:07 ou dans la profondeur, nous a coûté des points.
00:09:11 On est rentré 12 fois dans les 30 derniers mètres, on y a passé plus de 6 minutes,
00:09:16 c'est incroyable, c'est presque 40% du temps sur les 75 points, et c'était pour
00:09:23 0 points.
00:09:24 Parce qu'on va le voir dans le déplacement de notre 5-2 devant, dans la compréhension
00:09:27 du projet, on n'a pas l'impression que toute l'équipe joue ensemble et dans le
00:09:30 même sens.
00:09:31 Une question, juste avant, Alex.
00:09:35 Hier, en conférence de presse, Charles Olivon disait qu'ils avaient cette sensation de
00:09:40 domination sur les ballons portés, en mêlée, etc.
00:09:44 Et que c'était peut-être une mauvaise sensation, qu'ils auraient dû peut-être
00:09:47 à davantage alterner, et que cette sensation s'est un peu retournée contre eux.
00:09:50 Il faut se méfier à Chaud, que ce soit Charles, les entraîneurs, quand on parle à la première
00:09:57 vision, on coupe la télé, ou on sort du stade, ou on sort du terrain, et on a des
00:10:02 sensibilités suivant le résultat qui sont un peu différentes et des fois tronquées.
00:10:07 Moi, de l'extérieur, j'ai vu la première mêlée en portée, la deuxième, alors, en
00:10:12 portée.
00:10:13 On a fait 20 mètres, on a un avantage, Jalibert s'épargne du ballon, il sort en touche,
00:10:17 il aurait pu faire deux passes, on aurait pu garder le ballon, il y a un avantage.
00:10:20 On était parti dans les 4-5 premières minutes pour les dominer dans ce secteur-là, dans
00:10:24 l'affrontement, dans l'intensité combattue, dans tout ce qui est l'instinct de combat
00:10:33 au plus près, vraiment sans écarter trop le ballon.
00:10:35 Et on se serait fait des espaces, parce qu'au bout d'un moment, les Italiens se seraient
00:10:38 serrés, et on se serait rendu les choses plus faciles pour les choix de Jalibert.
00:10:41 Sauf qu'à la sortie, on n'a pas été là-dedans, on a été plutôt dans un jeu
00:10:48 où on a voulu déplacer le ballon, et quand on a commencé à le déplacer, des avances
00:10:52 sont parties vers la gauche, d'autres vers la droite, c'était pas très clair, c'était
00:10:55 pas très lisible, et on a dit à la charnière "démerdez-vous".
00:10:58 Et toute l'équipe s'est scindée en deux, et on va le voir sur plusieurs exemples, et
00:11:03 là on tombe sur le cul et Jalibert, parce que souvent, dans toutes les équipes du monde,
00:11:07 la charnière qui déconne quand tout le monde déconne.
00:11:09 Et bien évidemment, eux, on va les voir sur les exemples, ils ont essayé de les faire
00:11:13 travailler, de les remettre en place, quand Ramos a pris la main, il a essayé aussi,
00:11:17 mais j'ai pas l'impression qu'il y ait une compréhension du projet, enfin il y a
00:11:20 des comportements qui me laissent vraiment dubitatif sur ces passages-là.
00:11:24 On va regarder ça, ce que dit Jean-Bart, c'est que le problème est un problème d'organisation,
00:11:32 de compréhension, ou de discours, en tout cas c'est pas très clair.
00:11:38 Là ici, vous voyez tous l'image ?
00:11:40 Ouais.
00:11:41 Ok, on est à la 22ème minute.
00:11:43 Il me semble, Jean-Bart, qu'on est parti d'une touche française, que cette touche
00:11:48 a généré un môle, les Français ont avancé, et on voit, je te laisse commenter, Jean-Bart,
00:11:54 je te laisse prendre la main, mais on voit Maxime Lucu qui fait le signe avec la main,
00:12:00 donc le ballon vient de la gauche, il fait le signe avec la main aux joueurs aux avants
00:12:05 de circuler dans le sens du jeu, c'est-à-dire de la gauche vers la droite, et on voit Thuila
00:12:08 Guy-Ibai qui le fait.
00:12:09 Voilà, c'est exactement ça.
00:12:12 Donc pour expliquer aux gens qui nous regardent, le jeu se déroule de gauche à droite, on
00:12:17 est à 10 mètres à peu près de la ligne adverse, et souvent dans ces zones-là, on
00:12:20 demande aux avants de faire l'effort de courir dans le même sens, c'est-à-dire vers la
00:12:24 droite en l'occurrence, et le demi-démêlé le demande, pour compresser la défense, les
00:12:29 serrer, les serrer pour que Jalibert puisse à un moment donné demander le ballon et
00:12:33 avoir un décalage dans le même sens, ou pouvoir tourner le jeu et revenir jouer sur
00:12:37 les avants qui ont plaqué, qui sont par terre, les avants italiens.
00:12:41 Vas-y Alex.
00:12:43 Sur la capture suivante, on est 8 secondes plus tard, Maxime Lucu a fait jouer, ces avants
00:12:49 qui étaient passés, on voit Thuila Guy ici qui est au sol, on voit sa petite tête,
00:12:53 Thuila Guy est allé à profiter de sa course de la gauche vers la droite, il a été servi
00:13:00 par Lucu, il allait affronter la défense, et là on voit un premier moment un peu étonnant
00:13:06 on va dire Jean-Bas.
00:13:08 Ouais, et donc le flux de ces joueurs pouvait nous laisser penser que tous les avants français
00:13:15 allaient se déplacer donc vers la droite.
00:13:17 Et là, au deuxième ruck, au premier ruck après ces trois avants qu'on a vu se déplacer
00:13:22 tout à l'heure, donc Thuila Guy, Boudin et Mouwaka attendent le ballon sur les retours.
00:13:27 Et ça, c'est ma première interrogation, pourquoi font-ils ça ? Est-ce que c'est
00:13:34 une stratégie collective, est-ce que c'est dans le projet ? Pour moi je ne pense pas.
00:13:38 Pour moi, à mon avis, et en fonction de cette situation, ils auraient dû se situer dans
00:13:44 le même sens avec Jalibert un peu plus loin en hauteur côté droit, et alimenter ce sens-là
00:13:49 pour pouvoir prendre par la vitesse les joueurs italiens et aller finir sur le poteau de corner
00:13:55 à droite là-bas.
00:13:56 Donc se trouver à peu près ici, dans la zone où je bouge ma souris.
00:14:00 Et on va voir qu'il va y avoir une incompréhension, quelque chose d'étonnant on va dire sur
00:14:06 le temps de jeu suivant.
00:14:07 Donc on va Luku qui va sortir le ballon, et là, plan large, Luku va tourner le sens
00:14:14 du jeu à l'appel de Jalibert, c'est-à-dire que Jalibert qui était côté droit du ruck,
00:14:18 il inverse le sens du jeu.
00:14:19 Il va se proposer côté gauche.
00:14:22 Et là, on voit que le groupe que formaient Movaca et Boudehan se split, comme tu dis
00:14:28 Jean-Baz.
00:14:29 C'est-à-dire que Movaca lui est resté effectivement côté gauche, mais par contre Boudehan est
00:14:32 parti côté droit, à contre-sens finalement du jeu et de la décision qui est prise par
00:14:38 Mathieu Jalibert.
00:14:39 Ça va avoir des conséquences, on va le voir après.
00:14:42 Jean-Baz, je te laisse.
00:14:45 Que Mathieu Jalibert change de sens, à la limite, c'est son problème et c'est lui
00:14:50 le chef du jeu.
00:14:51 Il a peut-être vu un espace là.
00:14:52 Mais ce qui me paraît bizarre, c'est que si le projet de jeu était de rester source,
00:14:58 c'est-à-dire de là où venait le ballon pour Boudehan et Movaca, pourquoi Boudehan
00:15:03 part dans le sens ? Et pourquoi Movaca reste ? Dans ces cas-là, c'est Movaca qui a raison.
00:15:06 Si le projet de jeu, il est que les avances déplacent dans le sens, peu importe ce que
00:15:10 fait Jalibert, qu'il tourne ou qu'il reste dans le sens, pourquoi Movaca reste ? Et du
00:15:16 coup, toutes ces situations, ces micro-situations qui se passent autour, ça casse les liaisons.
00:15:22 Parce que là, Jalibert peut se tromper, et il se trompe, il va venir jouer un 4 contre
00:15:26 5 ou 6 même dans le côté fermé, peu importe, ça arrive de se tromper.
00:15:31 Du coup, Boudehan qui est très loin là-bas, pour être au soutien de Jalibert et de Movaca,
00:15:36 va avoir forcément un temps de retard, le temps qu'il fasse demi-tour et qu'il reparte.
00:15:39 Personne ne joue ensemble.
00:15:41 On voit Ficot qui s'est porté à hauteur de l'autre côté.
00:15:44 Pour moi, le jeu aurait été de jouer avec Ficot, à plus Boudehan et Movaca pour aller
00:15:50 encore taper dans la défense italienne et pouvoir finir là-bas avec peut-être Dantic
00:15:57 accompagné Jalibert, Ramos, Lebel, Epeuno et aller jouer un 5 contre 3 si vraiment on
00:16:02 avait des sorties rapides ou jouer debout.
00:16:04 Mais là, on part dans tous les sens.
00:16:06 On se split et la prochaine action…
00:16:09 Ce qu'on voit, c'est que Jalibert a retrouvé Movaca qui est dans le petit cercle.
00:16:20 Boudehan qui était parti côté droit du terrain, il est loin et revient sur ce pas
00:16:25 pour aller en soutien.
00:16:26 Mais il est quand même assez loin.
00:16:28 On voit que là, il est à 7 mètres de Movaca et que Movaca est un peu isolé.
00:16:32 Un autre aspect sur lequel on reviendra après, c'est que les joueurs qui sont dans les
00:16:38 cadres, c'est les joueurs qui étaient sur l'avant-dernier ruck.
00:16:41 Donc les joueurs italiens, les deux ici et les trois français là.
00:16:45 Ce qu'on voit, et ça a été une constante aussi, c'est que ces joueurs italiens se
00:16:49 sont plus vite remis en action et donc sont prêts à défendre.
00:16:53 Là, ils sont actifs, ils vont empêcher, ils vont plaquer Movaca.
00:16:55 Alors que les joueurs français dans le cadre, qui sont Thuilagui, Bailly et Iwoki, ne sont
00:17:00 pas actifs, ne sont pas en jeu, ils ne se sont pas replacés et eux aussi vont manquer
00:17:05 pour donner de la continuité et de la vitesse au jeu.
00:17:08 Oui, et puis en plus, tu le vois, c'est assez clair.
00:17:11 C'est que les Italiens, par rapport à l'avantage, sont en avance sur nous.
00:17:15 C'est que nous, on recule le ballon alors qu'on était à 5 mètres de running, Movaca
00:17:19 va se faire plaquer à 10 mètres.
00:17:20 On recule le ballon alors qu'on n'a pas avancé.
00:17:22 Sincèrement, ce sont des zones, et pour commettre un peu le projet de l'équipe de France,
00:17:26 ce sont des zones où l'équipe, il y a encore quelques mois, jouait le sens, le sens, le
00:17:32 sens, le sens.
00:17:33 Jalibert décidait ou Ntamak de demander le ballon dans le sens parce qu'il y avait
00:17:37 un décalage, il demandait le ballon.
00:17:39 Et sinon, c'est les trois quarts qui tournaient le jeu et les avants, eux, ils enroulaient,
00:17:42 ils enroulaient, ils enroulaient, ils enroulaient.
00:17:44 Là, pour moi, c'est incompréhensible.
00:17:46 Donc ça crée des cassures dans le soutien, ça crée que l'UQ a dû faire des… j'ai
00:17:53 au moins des images où il a fait 5 ou 6 rucks, jusqu'à preuve du contraire, c'est pas
00:17:57 le boulot de l'UQ, puisqu'il doit avoir la tête claire, et ça crée des ballons
00:18:01 lents et ça crée surtout une inefficacité terrible.
00:18:06 On va regarder la capture suivante, où on voit que dans le ruck, c'est le foutoir,
00:18:13 Boudet est venu s'y coller, il y a Danty qui est venu se rapprocher, on voit que l'UQ
00:18:17 regarde l'arbitre, ils obtiennent un avantage, l'UQ regarde l'arbitre pour lui montrer
00:18:22 un peu que c'est le bazar, et on voit cette course de Tulagi, je te laisse commenter,
00:18:29 Tulagi qui vient du centre du terrain.
00:18:32 Et lui et Tulagi à qui on ne peut pas reprocher grand chose dans son activité, lui se lève
00:18:37 et se dit "moi je vais continuer dans le sens".
00:18:39 Donc maintenant le jeu est inversé par Jolibert, le jeu se déroule de la droite vers la gauche,
00:18:43 Tulagi se relève et vient naturellement pour aller jouer, vous voyez, face à Pajerello,
00:18:47 face à des trois quarts, et avec ses 130 kilos pour les enfoncer.
00:18:50 Sauf que c'est le seul à le faire, tous les autres sont restés en zone sous les poteaux
00:18:55 face aux défenseurs qui venaient de plaquer.
00:18:58 Donc il n'y a jamais eu de déséquilibre, et une fois qu'on a fait ça on s'est dit
00:19:01 bon là on n'a plus de solution, vas-y Mathieu Jolibert débrouille-toi, et là on a vu vraiment
00:19:06 des scories où "vas-y Gelficou débrouille-toi", et là on a vu des en avant, des mauvaises
00:19:11 courses, des passes au pied direct alors qu'il y avait des semis sur nombre, et on a manqué
00:19:15 vraiment cruellement d'efficacité, c'était terrible pour moi.
00:19:19 Mais tout ça, ça vient de ces cassures entre les blocs d'avant qui ne savent pas s'ils
00:19:22 jouent dans les sens ou s'ils restent en zone.
00:19:24 Je te pose une question Jean-Baptiste, ça vient de consignes qui sont mal comprises
00:19:30 ou ça vient d'une perturbation momentanée comme ça sur des matchs ?
00:19:34 Peut-être que le projet a changé, peut-être qu'il y a des choses qui ont évolué, peut-être
00:19:47 qu'ils ont dit les 3 mecs qui se relèvent du premier rec, vous restez là, ça ne sert
00:19:51 à rien de vous épuiser, allez jouer dans le sens, mais alors dans ces cas-là pourquoi
00:19:53 tuis la guille, se relève et viens là ? Est-ce que c'est une mauvaise compréhension dans
00:19:58 le discours en disant voilà, on va être un peu moins programmé, c'est-à-dire qu'on
00:20:02 va être un peu plus en lecture, on va un peu plus s'adapter à ce qui se passe en face
00:20:06 et on se laisse libre de jouer à droite ou à gauche, mais dans ces cas-là ça demande
00:20:10 à tout le monde d'être connecté les uns aux autres, d'avoir beaucoup de discussion
00:20:15 et de complémentarité, de beaucoup de bien, et là pourquoi Mouvaka tout à l'heure s'en
00:20:20 va à gauche et Boudéante à droite alors qu'ils sont ensemble au début, voilà c'est
00:20:24 ce que j'arrive pas à comprendre, et je pense qu'il y a un autre facteur, on y reviendra
00:20:27 certainement tout à l'heure, c'est aussi le facteur physique, qui j'ai trouvé nous
00:20:32 a empêchés de, parce que ça demande beaucoup d'effort, pour un avant, le 5 de devant c'est
00:20:36 je tape, je rec, je me relève, je fais une accélération, les fameuses accélérations
00:20:40 comme Fabien nous disait il y a quelque temps à 3 m/s, j'enroule dans le sens, j'intercepte
00:20:45 le ballon, je r'avance, je fais un rec, j'essaye de jouer debout, je fais le chasting au sol,
00:20:49 je contrôle mon ballon, je le cache, je le libère, je nettoie, je me relève, etc.
00:20:53 Ce sont des phases qui en plus des ballons portés et des mêlés sont très très contraignantes
00:20:59 pour les avants, et force est de constater qu'on a manqué de déplacement.
00:21:03 Sur cette action, la conséquence de tout ça c'est que la sortie de balle, on le voit,
00:21:07 est vraiment mauvaise pour le cul, que le cul se retrouve sous pression, qui va, là
00:21:13 on est plus loin sur l'action, mais qui va, en fait l'action va perdre de l'efficacité,
00:21:21 heureusement il y a une pénalité sur ce coup là, mais il y a des conséquences à cette
00:21:24 désorganisation, c'est que le jeu perd en fluidité, perd en vitesse, et que la charnière
00:21:28 se retrouve sous pression, et notamment là dans le cas précis, Maxime le cul.
00:21:34 Voilà.
00:21:35 On a perdu Jeff j'ai l'impression.
00:21:40 Non c'est bon c'est ma télécommande, mais elle est comme l'équipe de France, elle
00:21:44 hésite un peu aujourd'hui, je ne sais pas trop.
00:21:48 On peut regarder un autre exemple de désorganisation on va dire, alors là c'est une action deux
00:21:57 minutes plus tard, je l'ai raccourcie celle là pour ne pas surcharger, mais on va retrouver
00:22:03 un peu le même genre de choses, vous voyez tous les images là.
00:22:09 Là on voit que Thuilagui, donc le jeu n'est pas la même chose, il vient de la gauche
00:22:13 il part vers la droite, Thuilagui et Boudouan restent côté intérieur du ruck, côté gauche
00:22:19 du ruck, ne circulent pas, sauf qu'il y a un problème c'est que derrière le cul qui
00:22:25 fait cette passe là, il l'a fait à Baye, et Baye on voit qu'il n'a pas un soutien
00:22:29 autour de lui, il n'a pas un soutien à 5 ou 6 mètres, alors que si Thuilagui et Boudouan
00:22:36 étaient partis côté droit, ils auraient créé une cellule de soutien avec Baye qui
00:22:41 aurait permis peut-être de créer plus d'incertitude, peut-être d'avoir plus de poids à l'impact
00:22:47 parce qu'il y aurait pu avoir sur la percussion de Baye comme on l'a vu parfois un soutien
00:22:51 de Thuilagui qui aurait permis d'avancer de 1-2 mètres voire plus, et il y aurait
00:22:55 pu avoir ensuite un ballon rapide.
00:22:56 Or là, Baye est tout seul, Ramos qui était à 10-15 mètres qui est normalement un organisateur
00:23:01 de jeu, est obligé d'accourir pour venir faire le soutien, ce qui n'est pas son rôle
00:23:06 encore une fois, et ça va donner une situation de jeu lente, et là on est dans la continuité,
00:23:14 on se rappelle que Thuilagui ici était côté gauche du ruck, il n'a pas fait la course
00:23:20 pour aller avec Baye côté droit du ruck, quand le ruck se forme, il n'est pas au soutien,
00:23:27 par contre il va ensuite alimenter le sens côté droit, au moment où au contraire la
00:23:34 charnière va décider de tourner le jeu, c'est-à-dire de repartir côté gauche.
00:23:37 Et là on voit l'incohérence, cette idée que l'équipe de France n'arrive plus à
00:23:44 gérer son énergie, c'était vraiment un mantra de Largaltier, et là on n'y est
00:23:53 pas, on fait courir inutilement des joueurs qui en plus sont des joueurs lourds, on rappelle
00:23:59 quand même que Thuilagui pèse entre 145 et 150 kg, il a 19 ans, il ne connaît pas
00:24:03 ce niveau, et là il a parcouru sur ces deux actions, beaucoup de mètres dans le vide,
00:24:08 et on va en voir d'autres exemples après, même sur des lancements de jeu.
00:24:13 Ça pose vraiment question, parce que sur cette action là, on attend même des joueurs
00:24:20 comme Movacar, Kroos, Bail, qui dans leur club, dans ces zones-là, jouent beaucoup
00:24:25 le sens.
00:24:26 C'est-à-dire ils tournent autour du mille-mêlée, autour de Dupont, autour du petit Graou, ils
00:24:30 ont l'habitude de jouer là, de venir jouer debout, ils enroulent, et là on voit des
00:24:35 joueurs qui s'arrêtent, qui attendent, d'autres qui partent, là le début il est
00:24:40 flagrant, donner le ballon à Bail dans le sens, alors qu'il aurait pu être accompagné,
00:24:45 vous vous rendez compte, le défenseur il ne prend que Bail, alors qu'il aurait pu
00:24:47 prendre Bail, Thuilagui, et je ne sais pas qui, le troisième dans le truc, du coup c'est
00:24:53 Wauquie qui vient de faire un ruck, qui fait un autre ruck, et au moment où la charnière
00:24:58 se dit bon le sens de jeu il est plus bon à jouer, puisqu'il y a du retard, on change
00:25:03 le jeu, et là tu retrouves Thuilagui qui se dit ah mince, il faut aller dans le sens,
00:25:08 moi je pars, et en fait il part tout seul, le ballon part de l'autre côté, et tout
00:25:12 le monde se croise, tout le monde se décroise, et jamais on ne prend le pas, et jamais on
00:25:15 trouve la vitesse pour battre la défense adverse, et on arrive à des situations comme
00:25:20 je vous ai dit, où on se jette le ballon, le recul, et il y a trop de deux mains, et
00:25:26 la magie ne perd pas, et on s'énerve, le stade sent que ça commence à trembler, les
00:25:33 joueurs par leur body lancer, ils s'énervent, l'entraîneur ne comprend pas, on l'a vu
00:25:37 secouer la tête dans les tribunes, et pester contre ces moments là, notamment en fin de
00:25:42 première mi-temps où ils peuvent passer à 17-0, et surtout moi ce qui m'interroge
00:25:48 c'est qu'il n'y a pas de, j'arrive pas à trouver le fil conducteur, le fil directeur
00:25:52 de ce genre d'action.
00:25:54 Si quelqu'un y arrive il peut nous envoyer des messages, si quelqu'un y arrive il peut
00:26:00 nous envoyer des messages Alex, on ne sait pas, sur le twitter de Jean-Baptiste Inissade.
00:26:05 D'ailleurs on essaiera d'inaugurer à partir de la prochaine émission un système de questions
00:26:11 réponses à préparer avant l'émission avec Jean-Baptiste, quand vous aurez des questions
00:26:15 à lui poser sur des aspects stratégiques.
00:26:17 On peut poursuivre sur le cas de Thuilagui, enfin c'est pas que Thuilagui, c'est le déplacement
00:26:25 des joueurs.
00:26:26 Là on a vu que c'était sur des situations de jeu courant, parfois on peut se planter
00:26:32 dans les situations de jeu courant, et du coup parfois on va les mettre en trop.
00:26:35 Là on va prendre le cas d'un lancement de jeu, et on va voir, ça tombe à nouveau
00:26:42 sur Thuilagui, c'est pas du tout contre lui, c'est plus la question de l'organisation.
00:26:46 On va regarder cette situation, c'est pas ça, c'est ça.
00:26:52 Donc là on est sur un lancement de jeu, l'image est un peu lointaine, ça part d'une touche
00:26:58 sur les 22 mètres français, c'est un ballon dévié je pense, passe de 9 à la flèche
00:27:05 et la passe de Luku vers Danty, et on voit que Thuilagui est à l'extérieur de Danty,
00:27:09 au centre du terrain, comme une menace.
00:27:11 Il va y avoir 2 ou 3 temps de jeu dans le sens du jeu, donc on va aller de la droite
00:27:17 vers la gauche, on va venir vers le couloir ici, et Thuilagui à aucun moment ne va toucher
00:27:22 le ballon, par contre il va suivre le ballon.
00:27:24 On va le voir ici, pardon, elles sont pas dans le bon sens.
00:27:28 Donc on est arrivé dans le couloir des 15 mètres, l'action est arrivée là, Thuilagui
00:27:35 n'a pas touché le ballon, je crois qu'il n'a pas fait un ruck, on voit la main de
00:27:38 Ramos qui indique qu'il faut continuer à poursuivre dans le sens du jeu, il indique
00:27:43 avec sa main, soit il poursuit dans le sens du jeu, soit il indique à des joueurs de
00:27:47 rester côté gauche.
00:27:48 En tout cas lui, Luku, il tourne le jeu, c'est-à-dire qu'il ramène le jeu vers la droite,
00:27:55 et là on arrive à cette passe de Luku vers Bai, qui est dans le rond ici, et cette ligne
00:28:01 là c'est la course de Thuilagui qui n'est sans aucune utilité puisqu'il n'a pas fait
00:28:08 ni un ruck, ni touché un ballon.
00:28:11 Et Jean-Bas, où est-ce qu'il aurait pu se retrouver de manière, si t'économisais
00:28:15 Thuilagui ?
00:28:16 Il a fait le premier ruck avec Danty, donc il aurait dû se retrouver avec Danty.
00:28:22 C'est une déviation, Danty prend le premier poteau, ça se situe à peu près à l'intérieur,
00:28:29 à 5 mètres à l'intérieur du premier poteau, il est au sol avec, même pas au sol, il fait
00:28:34 juste son ruck, Danty passe au sol, le ballon sort vite et on fait un jeu dans le sens avec
00:28:38 les avants, deux jeux dans le sens, trois jeux dans le sens, et je vois Thuilagui se
00:28:44 relever et commencer à courir pour venir jouer dans les 5 mètres.
00:28:46 Ce qui est très rare dans le rugby d'aujourd'hui, mais pourquoi pas, puisque c'est…
00:28:51 Et là il arrive pour jouer dans les 5 mètres en face de Trois Quarts, en face de Lely,
00:28:55 et on lui donne pas le ballon.
00:28:56 On voit où est Danty, vous voyez sous les pointillés, voilà, pour moi Thuilagui aurait
00:29:04 dû se retrouver avec son bloc du premier ruck, l'autre avant qui a rucké, le dernier
00:29:07 de la touche, je sais plus qui c'était, je pense que c'était Cyril Bail, il aurait
00:29:10 dû se retrouver à ce niveau là où il y a la flèche avec Cyril et Danty.
00:29:15 Sauf que là, en faisant ce jeu là et en allant se compresser là bas à courir pour
00:29:20 moyen, si vous voyez l'image, on est 15 joueurs entre Lebel, le 11 à 7 mètres de
00:29:28 la ligne de touche, en bas là à côté de l'arbitre, et Penaud, qui se situe 1 mètre
00:29:32 à l'intérieur du premier poteau.
00:29:34 Donc ça veut dire que sur 22 mètres de large, nous sommes 15.
00:29:39 Là bas au fond, le mieux placé en fait c'est le docteur.
00:29:43 C'est le docteur, ouais.
00:29:45 Là haut.
00:29:46 Donc pour moi ça n'a pas de sens.
00:29:49 Et là, Puylagui pour moi il a fait des efforts incroyables, contrairement à d'autres,
00:29:55 du 5 de devant, mais dans le vide.
00:29:58 Et on n'a pas utilisé sa force là où il fallait.
00:30:00 Alors qu'on a vu que sur quelques actions, quand on l'utilisait là où il fallait,
00:30:04 il faisait du grabuge.
00:30:05 Mais c'est comme d'autres joueurs.
00:30:06 Quelle utilité, quel déplacement, à quoi je sers, pourquoi je vais là bas ? Je n'ai
00:30:12 pas compris, je ne vois pas pourquoi maintenant ce 5 de devant va dans les 5 mètres là,
00:30:17 et surtout ne pas être servi.
00:30:19 Parce qu'ils y aillent à la limite, si c'est le nouveau projet, pourquoi pas.
00:30:21 Mais au moins qu'on les serve, qu'ils aillent emplâtrer des trois quarts et que nos trois
00:30:25 quarts sauvent le jeu et aillent sur des lances, sur des avants italiens.
00:30:29 Mais elle ne s'en est pas vue non plus.
00:30:32 Je me rappelle juste, on avait un peu expliqué la dernière fois, qu'un des objectifs aujourd'hui,
00:30:38 comme le jeu est de plus en plus rapide et physique, c'est d'économiser l'énergie
00:30:45 du 5 de devant notamment, et souvent les équipes, les entraîneurs choisissent de garder les
00:30:50 joueurs du 5 de devant au centre du terrain, presque de leur interdire de dépasser la
00:30:54 ligne des 15 mètres, ce qui est leur économiste d'efforts, ce qui permet aussi de structurer
00:30:59 des cellules de jeu au centre du terrain, d'avoir toujours des menaces, des joueurs
00:31:03 qui viennent peser sur la défense ou qui viennent faire des menaces au centre du terrain, des
00:31:07 joueurs puissants.
00:31:08 Et là, tuis la guide, dépense de l'énergie.
00:31:11 Mais il y a eu d'autres cas, dépense de l'énergie pour pas grand-chose.
00:31:16 On peut montrer, Jean-Bas, je te vais te laisser commenter la toute première action du match.
00:31:22 On ne l'a pas commencé à la place de Jalibert, sur laquelle on reviendra plus tard.
00:31:27 Mais il y a un autre souci dans cette équipe, c'est la difficulté à recréer les structures
00:31:34 de jeu.
00:31:35 Et ça arrive très tôt dans le match.
00:31:39 En fait, ça n'arrive pas au bout de 60 minutes, quand il y a moins d'énergie ou
00:31:45 moins de lucidité.
00:31:47 Là, c'est la 47e seconde.
00:31:50 Le ballon sort du ruck.
00:31:52 Ramos vient de faire une passe à Cyril Paye.
00:31:55 Et qu'est-ce qu'on voit, Jean-Bas ?
00:31:58 En fait, on ne voit pas grand-chose.
00:32:02 Le ballon, entre le moment où il a été tapé à l'opposé du terrain là-bas et
00:32:09 où il y a eu la passe entre Wauquiez, Jalibert, qui a envoyé le ballon ici à Thomas Ramos
00:32:17 pour venir de l'autre côté, donc basculer le terrain.
00:32:19 Il s'est passé environ 10 secondes.
00:32:22 En 10 secondes, les joueurs irlandais, par exemple, puisque c'est eux qui le font le
00:32:26 mieux dans le monde, on voit une cellule de 3 joueurs se situer ici, ou autour du 10.
00:32:30 Une autre cellule de 3 joueurs se situer autour du 12 ou du 13.
00:32:34 Et un mec qui colle la touche là-bas.
00:32:37 On appelle ça le 1-3-3-1 ou le 1-3-2-1-1.
00:32:41 Ça, c'est la répartition des avances sur la largeur du terrain.
00:32:43 Et nous, et d'ailleurs on le voit dans l'avant-match sur France 2, Fabien Galtier parle des structures
00:32:49 de jeu et il montre qu'on est vraiment en retard là-dedans.
00:32:52 Alors, on pourrait penser qu'on est en retard parce qu'on ne l'a pas encore pigé.
00:32:57 Et pourtant, c'est ce que tout le monde fait dans les clubs.
00:32:59 Les premiers à le faire, ce sont les joueurs, donc ils le comprennent vite.
00:33:03 On pourrait penser qu'on ne le fait pas parce que là on est fatigué, sauf qu'à la 47e
00:33:07 seconde de jeu, alors qu'on vient faire une bascule qui n'est pas très bonne, la contre-attaque
00:33:10 elle n'est pas très bonne, mais on a envie de créer du rythme, on a envie de créer
00:33:13 quelque chose, pourquoi pas.
00:33:14 Et bien on se retrouve avec Bile, Thuilagui et Danty.
00:33:19 Alors qu'on aurait dû trouver Bile, Thuilagui et Wauquie, qu'on voit derrière, on voit
00:33:22 juste ses jambes là, derrière Danty.
00:33:24 Et le ballon aurait dû être touché par Thuilagui, qui avait l'option de la donner
00:33:28 à l'intérieur, de la garder, ou de la donner à Wauquie, ou dans le dos à Danty ou à
00:33:32 Jaliber qui venait se placer.
00:33:33 Et nous, eh bien rien du tout.
00:33:35 Première collision du match, donc on a fait trois passes latérales, on revient, on prend
00:33:39 la structure, là où les Irlandais c'est du papier à musique, ils sont un mec tous
00:33:43 les trois mètres, ils ont les mains placées, ils sont prêts à tous, faire des petites
00:33:46 passes, garder les ballons, jouer des duels.
00:33:48 Eh bien nous, Bile prend le ballon, forcément comme il est promis, il n'a pas de soutien
00:33:53 intérieur, il fait crocher intérieur, la défense monte un peu fort, le ballon tombe,
00:33:57 en croissant, et contest de numéro 3, pénalité pour l'Italie.
00:34:03 Retard de soutien de Danty, Thuilagui qui déblaye le joueur à droite mais qui ne peut
00:34:08 pas déblayer le joueur à gauche, et ça fait pénalité.
00:34:10 Est-ce qu'on savait le faire il y a six mois, tout ça ? Et pourquoi on ne sait plus le
00:34:16 faire maintenant ? C'est brutal quand même comme retour à la réalité, non ?
00:34:20 Ça n'a jamais été notre truc de faire comme peuvent le faire les All Blacks ou les
00:34:28 Irlandais, de faire ça, ces cellules pendant 4, 5, 6 allers-retours, c'est-à-dire 10,
00:34:36 12, 13, 14, 15 temps de jeu pour qu'à un moment donné, comme la dernière action des
00:34:40 Irlandais pour aller chercher le bonus contre l'Irlande, c'est incroyable, c'est la 82ème,
00:34:45 les mecs, et ils l'ont fait déjà contre la Nouvelle-Zélande, rappelez-vous, pendant
00:34:48 5 minutes, ils ont remonté le terrain en structure comme ça, c'était assez incroyable.
00:34:51 Alors c'est rébarbatif, c'est stérile entre guillemets, parce que quand tu sais bien les
00:34:55 défendre et que sur la fatigue, voilà, avec Sexton qui avait 45 ans, c'était difficile,
00:35:02 mais là ce que nous on arrive au moins à faire, c'est qu'on l'a vu contre l'Écosse
00:35:07 deux fois, on l'a vu là deux fois, on va montrer des bons exemples, c'est quand on
00:35:11 arrive à se placer sur au moins la première, la deuxième cellule et qu'on arrive à la
00:35:15 faire une ou deux fois d'affilée, avec nos qualités de vitesse et nos qualités de
00:35:19 flair, on arrive à se créer des situations comme les autres, et même mieux que les autres
00:35:23 parce que nous on a une chose en plus, c'est que on sait sortir du système, on a ça en
00:35:29 nous le flair, sauf que on n'arrive jamais à se reposer là-dessus, nos joueurs pivot,
00:35:34 notre 5 de devant, c'est-à-dire dès la 47ème seconde de jeu, commencent à se perdre,
00:35:39 ou au ki, je sais pas où il est, si on prend, il faudrait une vue large, il faudrait mettre
00:35:43 sa GPS un peu plus, voilà, en évidence, mais c'est pas possible qu'il ne soit pas
00:35:48 là dans la structure de jeu, c'est pas possible que Danty soit obligé de le compenser, Danty
00:35:54 c'est un 3/4, même s'il est costaud, qu'il prend des collisions, il est là pour jouer
00:35:57 les largeurs, pour essayer de faire des passes, pour essayer de jouer des 2L et de faire des
00:36:01 offloads, et c'est à Wauquiez d'être là, à l'extérieur de Thuilagui, c'est à Thuilagui
00:36:06 de toucher le ballon, c'est à Baye de déblayer à l'intérieur, c'est peut-être à Thuilagui
00:36:09 de passer le ballon à Wauquiez, mais certainement pas à Danty de venir faire un ruck ici,
00:36:13 c'est à Wauquiez de jouer les ballons, on va voir d'autres exemples qui sont plutôt
00:36:16 bons, ça s'est produit deux fois dans la partie, et deux fois on a eu des positions
00:36:21 d'attaque et on a posé des questions à la défense.
00:36:23 On va le faire tout de suite, je suis en train de chercher une image, bougez pas, ça arrive,
00:36:32 petite musique interlude, petite danse, nouveauté.
00:36:36 Si tu danses, je peux laisser une minute.
00:36:41 Ah non, parce que je vous rappelle que l'émission est militée, s'il vous plaît, c'est professionnel.
00:36:47 Jean-Bas, je te laisse compéter, c'est une vue aérienne.
00:36:51 Restons sérieux messieurs, donc là je ne sais pas si vous vous souvenez, c'est un
00:36:54 petit coup de pied de l'Italie par-dessus sur une contre-attaque, il se destructure
00:36:58 un peu, vous voyez on a sauvé le ballon, on a quand même 5-6 joueurs qui ont sauvé
00:37:02 le ballon parce que c'est à la poursuite, il a fallu qu'on se couche sur le ballon,
00:37:05 et Thuylhagui et les deux joueurs qu'il y a autour de lui se positionnent avec Jalibert
00:37:09 dans le dos, prêt à se structurer.
00:37:11 Croce et je ne sais pas qui, à Thonio je pense.
00:37:17 Voilà, parfait, bonne position, les trois quarts sont sur la latéralité, et là on
00:37:22 peut tout faire, Thuylhagui peut garder le ballon, il peut passer le ballon à l'avant
00:37:26 qui est à côté de lui, ou passer le ballon à Jalibert comme il le fait.
00:37:29 Et juste en prenant la position, on a fait un effort, donc on a 11 minutes 39, à 47
00:37:34 secondes on ne le fait pas, et à 11 minutes 39, les joueurs font un effort, on prend vite
00:37:38 les positions, on est bien, tous à notre place, Jalibert lit bien la situation, et
00:37:43 ça amène la fin de passe de Jalibert, on finit mal le coup là-bas, mais on fait 60
00:37:49 mètres avec le ballon.
00:37:50 C'est l'occasion d'essai, parce que si Jalibert, si Danty réussit sa passe à la
00:37:54 fin dans les 22 mètres, s'il fait une passe plus précise vers Mouaka, il y a sans doute
00:37:58 essai.
00:37:59 Oui, on peut finir avant, on peut finir avant, je pense que Jalibert doit se séparer du
00:38:02 ballon, mettre le ballon au milieu à Ficou, rester à l'intérieur, et il doit jouer
00:38:06 des deux contre un, du coup là les défenseurs nous portent vers la touche, mais oui, sur
00:38:10 la transformation du jeu, il y a une erreur technique, et on retient que cette erreur.
00:38:17 Et on dit, putain les trois quarts français, on est nuls, on n'arrive pas à faire deux
00:38:21 passes, et la sinistrose s'empare de l'équipe, s'empare des tribunes, s'empare des médias,
00:38:25 s'empare des supporters, alors que, en faisant un petit effort, juste un petit effort de
00:38:30 déplacement et de position, et on sait le faire, on le fait, c'est ce que Fabien a
00:38:34 appelé les fulgurances, là il y a eu une passe à Tulagi, deux passes à Jalibert,
00:38:38 60 mètres, en deux passes on a fait 60 mètres, parce que nous, et pourtant on est dans notre
00:38:42 camp, il y a quelques temps on aurait fait un petit tas, on aurait tapé, on a ces possibilités
00:38:46 là, et ça n'a jamais été fermé, et la preuve qu'ils arrivent à le faire, on en
00:38:51 verra une.
00:38:52 On va voir un contre exemple, on va voir un contre exemple, d'un mauvais replacement,
00:38:57 qui fait qu'on est dans la même zone du terrain, et là par contre c'est le bazar
00:39:02 total, la passe est d'avaler dans les mains de Lucu ici, on va la donner à Jalibert,
00:39:07 et on voit, Jean-Gobain je te laisse prendre la main.
00:39:10 Donc là c'est exactement la même situation, c'est à dire qu'il y a eu une transition,
00:39:14 ce que j'appelle une transition c'est que le ballon était au blanc, et puis il passe
00:39:17 au bleu, vite on doit se structurer, on voit notre ami Cyril Bail qui pourtant est un pilier
00:39:23 mobile, c'est sa qualité première, c'est un bon joueur de rugby, Olivon qui est plutôt
00:39:28 bien placé lui, Thulagi qui est pas trop mal, mais Cyril il est trop devant, Cyril
00:39:32 il aurait dû se situer à l'extérieur du set, prêt à recevoir le ballon, si Olivon
00:39:35 touche le ballon, prêt à recevoir le ballon.
00:39:37 Là il est devant tout le monde, il est devant Jalibert, devant Olivon.
00:39:42 Donc quand Jalibert touche le ballon, et bien il ne peut pas être placé, donc il ne peut
00:39:46 pas le recevoir lui, donc c'est plus facile pour la défense, on ne pose aucune question.
00:39:50 Donc les deux menaces c'est ou Thulagi ou Olivon, et comme vous voyez les défenseurs
00:39:54 blancs, 1, 2, 3, 4, 5, 6, nous on était 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, mais sur la première
00:40:01 passe on en bat deux.
00:40:02 Il y a une situation de surnombre, la même situation, bien placé, Jalibert affixe,
00:40:08 ballon dans les mains d'Olivon, avec Cyril Bail qui vient main-main pour prendre le ballon,
00:40:12 et notre ami Danty dans le dos qui demande le ballon, Ficou un peu plus placé sur les
00:40:16 15, notre ami Penaud là-bas collé à la touche, et bien je suis sûr qu'on a une
00:40:21 situation.
00:40:22 Et on peut faire 80 mètres avec les cadres de Penaud, avec les cadres de Ficou, sans
00:40:26 effort, juste en se passant le ballon, sauf que s'il marche, on n'a pas la bonne structure,
00:40:31 et sur la passe, et bien Olivon il ne sait pas quoi faire, c'est une cible pour la défense,
00:40:36 et on perd le ballon, ou en tout cas on perd l'occasion.
00:40:40 C'est des petits détails, mais c'est...
00:40:48 On voyait que tu expliquais à Jean-Baptiste les difficultés à la première minute des
00:40:53 47e seconde, on en parlait tout à l'heure aussi, il y a des difficultés qui ont l'air
00:40:56 un peu plus structurelles, plus on avance dans le match parfois, et plus il y a l'impression
00:40:59 qu'il y a des joueurs qui sont oxy, qui ont les mains sur les hanches, je te disais, body
00:41:02 language, avec ton accent impressionnant de la Rochelle.
00:41:06 Ça se sent physiquement que cette équipe n'est pas au mieux, les joueurs mettent du
00:41:13 temps à se replacer, mettent du temps, marchent beaucoup, physiquement on a l'impression qu'ils
00:41:19 sont oxy parfois.
00:41:20 Je crois que la Coupe du Monde a laissé énormément de traces, beaucoup de joueurs ont repris
00:41:28 tôt, beaucoup n'ont pas repris du tout, comme Danty a pris une sanction sur un carton,
00:41:36 qui a été, n'a pas pu jouer énormément, Aldrit a pris du repos, son club l'a laissé
00:41:42 au repos, et tout le monde n'est pas sur la même longueur d'onde en qualité physiologique,
00:41:52 ce qui m'étonne c'est Cyril, Cyril Bale, qui est un garçon que je connais bien, que
00:41:56 j'ai entraîné, qui est dynamique, qui se déplace, qui se replace, et qui adore ces
00:41:59 situations parce que lui il est ballon, il a des mains, il aime ce genre de ballon, et
00:42:04 d'avoir des opportunités pour jouer, je le vois marcher, Waukee c'est un mystère, le
00:42:09 match de Waukee, c'est notre deuxième wing-coureur, c'est celui l'aérien, celui qui doit, voilà,
00:42:15 sauf que là il en devient toxique, je le dis, il en devient toxique pour son équipe,
00:42:21 le pauvre Twila Gui lui il fait 140 kg, il court partout, il se déplace parce qu'il
00:42:24 a 19 ans, qu'il est plein de gaz, et le papa Waukee qui doit lui montrer l'exemple, lui
00:42:29 dire viens avec moi, tu vas prendre les ballons mais moi je vais t'accompagner, on va courir
00:42:32 ensemble, lui il bouge pas, on va le voir sur des exemples.
00:42:35 On va reprendre tout de suite l'exemple.
00:42:38 Est-ce que c'est mental ? Je ne peux pas le savoir, mais en effet il y a beaucoup de
00:42:44 joueurs qui ne sont pas sur les mêmes niveaux physiologiques, c'est pas dû à la préparation
00:42:49 physique, c'est que je pense que, contrairement à l'Irlande par exemple, les Irlandais après
00:42:52 la coupe du monde, ils ont fait truc, et ils ont eu comme d'habitude avec leur province
00:42:57 des temps de récup, des temps de préparation.
00:42:58 Nous les mecs, ils ont eu leurs trois semaines de vacances, ou deux semaines, et ils sont
00:43:02 repartis dans le temps de 14, la coupe d'Europe, la lessiveuse, et c'est vrai qu'on arrive
00:43:06 un peu fatigué, et je crois qu'il y a une part de notre mental, de tout ce doute qui
00:43:12 est en train de rentrer dans nos têtes, qui influe aussi sur notre déplacement, et tout
00:43:17 devient plus dur.
00:43:18 Quand on est dans l'euphorie et que tout marche, avec les mêmes mecs, les mêmes préparations,
00:43:22 on arrive à aller plus loin, à se faire encore plus mal, et à encore bouger plus vite.
00:43:26 Et là, quand on est un peu dans le dur mentalement, ça se ressent sur la partie physique.
00:43:32 Et en plus, s'il y a un déficit physique aujourd'hui, ce qui semble être le cas, Nicolas
00:43:37 Jean-Jean a dit qu'il avait été surpris du Gap, s'il y a un déficit physique, il
00:43:41 est accentué par le fait que les Bleus perdent de l'énergie, par leur organisation, par
00:43:46 leur course un peu dans le vide.
00:43:48 Mais on va voir là, à travers quelques exemples, qu'il y a aussi des joueurs qui oublient
00:43:52 de se déplacer.
00:43:53 Pourquoi ? Mental, physique, c'est difficile, mais tout à l'heure, Jean-Baptiste parlait
00:44:00 de Cameron Wauquiez.
00:44:02 On va passer assez rapidement les captures, parce qu'en fait, elle parle d'elle-même.
00:44:08 C'est Le Bel qui a le ballon au fond du terrain.
00:44:10 En fait, il faut savoir que là, on s'est dépossédé du ballon.
00:44:13 C'est-à-dire qu'on a retrouvé ce qu'on faisait pendant quatre ans.
00:44:15 On a tapé dans un coin là-bas, à droite, dans le camp des Italiens.
00:44:18 Les Italiens, un peu sous pression, on leur a mis vite la pression, on tapait n'importe
00:44:22 comment.
00:44:23 Et là, Wauquiez, avec son chromosome toulousain, a eu une envie de contre-attaquer.
00:44:28 Et elle est bonne à jouer.
00:44:29 Et elle est bonne à jouer.
00:44:30 Et il va faire presque 30 mètres en avançant.
00:44:33 Il va remettre tous les blancs en joueur.
00:44:34 On va se retrouver au milieu du terrain et on va avoir une belle opportunité de jouer.
00:44:37 Et là, on voit Wauquiez.
00:44:38 Il faut savoir que dans le rugby moderne, et à haut niveau, ceux qui décident du sort
00:44:45 du match, c'est le 5 de devant.
00:44:47 Et notamment, la deuxième ligne.
00:44:49 C'est le poste qui a le plus évolué dans le rugby moderne.
00:44:53 C'est-à-dire que c'est là où avant, le deuxième ligne faisait une mêlée et se
00:44:57 relever et aller refaire une mêlée ou une touche.
00:44:59 Aujourd'hui, il se relève, il se déplace, il fait des rucks, il recharge, comme on dit
00:45:04 dans la profondeur du terrain, il refait des cellules de jeu, il r'avance, il doit compenser
00:45:08 les blocs et compenser les absences de ses piliers.
00:45:11 C'est celui qui a le plus évolué en termes physiques.
00:45:13 Wauquiez est taillé pour ça.
00:45:15 Wauquiez est un troisième ligne.
00:45:17 Wauquiez est longiligne.
00:45:18 Wauquiez court.
00:45:19 Wauquiez doit être fait pour ça sur le terrain.
00:45:21 Il doit compenser les manques de Wini Antonio et peut-être de Pozolo Tuliagis, si tant
00:45:24 est qu'il en est, alors qu'il s'est bougé.
00:45:26 Ou de Cyril Bail.
00:45:27 Ok, pourquoi pas.
00:45:28 Mais là, regardez le trafic.
00:45:30 Vas-y.
00:45:31 Donc Lebel a avancé de 25 mètres.
00:45:35 Lebel, il a fait 25 mètres.
00:45:38 Wauquiez en a fait 3 en marchant.
00:45:39 Donc il ne s'est même pas mis en action.
00:45:42 Parce que si Lebel traverse en faisant un crochet intérieur comme il le fait à Toulouse,
00:45:46 Wauquiez en dépliant les compagnes aurait pu se retrouver à hauteur de Lebel, là-bas
00:45:49 à gauche à l'extérieur en anticipant.
00:45:51 Bon, il est absent du jeu.
00:45:54 On continue.
00:45:55 Voilà, on fait le ruck.
00:45:58 Wauquiez s'est rapproché du ruck.
00:45:59 Il se situe, vous le voyez à l'intérieur du jeu, il est resté en zone.
00:46:03 Pourquoi pas.
00:46:04 Il occupe, lui et son collègue, ils occupent 3 ou 4 italiens à gauche.
00:46:09 Très bien.
00:46:10 Le jeu part à droite.
00:46:11 Donc il y a eu un temps de jeu, deux temps de jeu.
00:46:13 Wauquiez se situe, on va dire, à la profondeur du terrain.
00:46:15 Allez, si on est gentil, 22,4 à 26 mètres.
00:46:18 D'accord ? Vas-y.
00:46:20 Sur le ruck d'après, donc il y a eu une passe, deux passes.
00:46:25 Ruck, une troisième passe, on est revenu de l'autre côté.
00:46:27 Wauquiez a reculé deux pas.
00:46:29 C'est-à-dire que Fabien parle de 3 mètres secondes.
00:46:31 Wauquiez, lui, il a fait 1 mètre en 7 secondes.
00:46:35 Donc forcément, quand…
00:46:38 Je peux le faire, Jean-Baptiste ?
00:46:41 Je ne sais pas.
00:46:42 Il faut que tu fasses des bêlés avant et en tout, je ne comprends pas.
00:46:44 Tu as eu soufflé quand même après.
00:46:45 Tu as eu soufflé.
00:46:46 Oui, c'est vrai.
00:46:47 Et là, je me posais question.
00:46:48 Je me dis, est-ce que c'est physique ? Alors oui, on peut dire c'est la 43e, machin,
00:46:53 il a fait toute la mi-temps, mais il vient d'avoir la mi-temps, 15 minutes de pause.
00:46:57 Est-ce que c'est mental ? Est-ce qu'il n'a pas envie de faire des efforts ?
00:47:00 Ou est-ce qu'il n'a pas compris ?
00:47:02 Je suis plutôt partisan, là, dans cette situation de la deuxième chose.
00:47:08 Je pense que dans sa tête, il n'est pas connecté au jeu.
00:47:11 C'est-à-dire qu'il n'a pas envie de faire les efforts nécessaires pour se replacer.
00:47:14 Si on avait voulu le voir bien placé, on aurait trouvé cette cellule de 3, Olivon,
00:47:19 il a son intérieur, Twilagui, Ficu dans le dos, la verticalité avec Penaud, Ramos qui
00:47:24 est en train de pousser, qu'on voit, ça prend deux secondes, mais il va pousser notre
00:47:28 ami Moefana, voilà.
00:47:30 Il va pousser Moefana là-bas dans l'espace sur les 15 mètres pour aller jouer un 2 contre
00:47:33 1 sur le dernier défenseur italien.
00:47:35 Et Wocky, il aurait dû se rapprocher et avoir si Ficu touchait le ballon dans le dos, par
00:47:40 exemple, pendant le temps, avec une course rentante, il aurait dû venir main-main avec
00:47:43 une course dynamique, lancée de 15 mètres s'il avait reculé, et mettre ses 100 kg
00:47:49 et la façon dont il est un athlète, qu'il est grand, de jouer dans un intervalle pour
00:47:54 poser des questions, mais là, non.
00:47:55 Il est à plat, quasiment devant le ballon, et il ne sert à rien.
00:47:58 Et il s'est passé dans cette action 25 secondes.
00:48:02 Il a bougé de 25 mètres.
00:48:04 Ce n'est pas possible.
00:48:05 Et en plus, il n'a pas bougé dans la profondeur.
00:48:07 Il est resté dans la latéralité.
00:48:09 Quand on a abordé ce thème tout à l'heure, Jean-Bas, le thème du déplacement du 5-2
00:48:14 devant, je t'ai dit à un moment, ça pose la question du choix des joueurs, parce qu'on
00:48:18 a dit Antonio, Tuilagui, deux joueurs à 145 kg.
00:48:22 Et tu m'as dit, oui, mais Wocky, lui, il est léger.
00:48:25 Et c'est vrai que le cas de Wocky est surprenant.
00:48:30 On va voir un autre cas qui, lui, est plus normal, on va dire, mais quand même, qui
00:48:35 pose d'autres questions.
00:48:37 Je vais faire un retour en arrière sur des...
00:48:40 Attendez.
00:48:41 Voilà.
00:48:42 Là, on est sur...
00:48:44 Hop là, c'est ici.
00:48:46 On est sur un Wocky italien.
00:48:50 C'est Winnie Antonio, cet exemple-là.
00:48:53 Voilà, là, c'est Winnie Antonio.
00:48:56 Alors, autant je ne le comprends pas du tout sur Wocky, autant je me dis, Winnie, 24e,
00:49:02 tu as quand même l'habitude.
00:49:04 Ce n'est pas ta qualité première.
00:49:05 Tu as d'autres qualités au milieu de terrain.
00:49:07 Tu es costaud, tu as des qualités en mêlée sur les ballons portés, tu es le papa du
00:49:10 groupe, etc.
00:49:11 Mais tu ne peux pas te permettre ça au niveau international.
00:49:13 C'est-à-dire qu'on a fait...
00:49:15 Les Italiens avaient le ballon là-bas, Winnie Antonio, et on tapait un coup de pied un peu
00:49:19 trop long.
00:49:20 Penau, Jaliber, Tanti, Ficou et Lebel ont fait un gros effort pour contre-attaquer et
00:49:25 pour descendre, ce qu'on appelle des bascules.
00:49:27 C'est-à-dire que Penau va passer par là.
00:49:29 Pozzolotui, là, est là, par exemple.
00:49:31 Pozzolotui, à 10, 145 kg, il est là.
00:49:33 Il se replace bien lui aussi.
00:49:35 Et tous nos avants bleus que vous voyez ici un peu dans le désordre devant Penau, si
00:49:39 le ballon va basculer vers Tanti, Ficou et tout ça, si on vient chercher les espaces
00:49:43 qu'on voit très bien sur cet exemple-là, une belle contre-attaque à jouer avec de
00:49:46 largeur, tous ces avants vont se redistribuer sur la largeur et vont trouver leur position.
00:49:51 Donc, suivant la stratégie du jour, le 3-3-1 ou le 3-2-1-1 comme le joue le Racing, le
00:49:58 Leinster, etc.
00:49:59 Mais ils vont trouver leur structure pour permettre d'avoir des cellules de jeu, permettre
00:50:03 de garder les ballons, de faire des passes devant la défense, de faire des passes dans
00:50:06 la défense ou de jouer dans le doigt avec les trois quarts.
00:50:08 Sauf que Vas-y.
00:50:10 Donc là, on est quatre secondes plus tard, il a fait 4 mètres.
00:50:14 Voilà.
00:50:15 Quatre secondes plus tard, il a fait 4 mètres.
00:50:18 Penau a passé le ballon à Ramos.
00:50:21 Ramos a vu que ça s'était fermé à l'extérieur.
00:50:23 Fait un crochet intérieur, ce qu'on a vu 100 fois pendant 4 ans où Penau a traversé.
00:50:28 Penau va aller rechercher Wauquiez et toute sa clique là-bas dans le couloir.
00:50:33 Il va avancer de 20 mètres.
00:50:34 Vas-y.
00:50:35 Il va y avoir un bon temps de jeu.
00:50:37 Je n'ai pas gardé cette capture-là.
00:50:39 La capture suivante, je ne l'ai pas gardée.
00:50:40 Mais il y aura un temps de jeu avec une bonne cellule bien constituée, avec notamment Thuilagui
00:50:44 et Baille.
00:50:45 Et ensuite, les Français vont continuer à vouloir aller de droite à gauche.
00:50:49 Et là, on voit que Antonio quand même s'est replacé, mais on est quand même 16 secondes
00:50:53 plus tard.
00:50:54 Il s'est replacé, mais en revanche, sur replacement, il y a beaucoup pas à en dire.
00:50:57 Voilà.
00:50:58 16 secondes, 30 mètres.
00:51:00 Allez, on est dans des déplacements faibles.
00:51:05 Mais le problème, c'est qu'en prenant du retard comme ça, en marchant, en se déconnectant
00:51:09 du jeu, en étant loin, même si ce n'est pas sa qualité première à Winnie, et je
00:51:12 l'ai vu faire à La Rochelle, et il est capable de le faire, en plus il a cette culture néo-zélandaise
00:51:16 où il sait avoir des déplacements utiles et anticiper les choses.
00:51:19 Il aurait dû se situer à l'extérieur de Danty.
00:51:22 Vas-y, passe la pochette.
00:51:24 Ça, c'est du rugby-fiction.
00:51:27 Donc, ça, c'est l'action telle qu'elle s'est passée et la situation telle qu'elle
00:51:30 aurait pu être.
00:51:31 Ça aurait été Antonio à l'endroit de la croix, là, à côté de Danty.
00:51:35 Là, regardez, Winnie, il a les mains sur les hanches.
00:51:38 Il est passé à vide, il n'a eu aucun leurre sur l'équipe, aucun retard.
00:51:44 Alors que s'il s'était replacé, c'est juste un effort de 10 mètres de plus.
00:51:48 C'est-à-dire qu'au lieu de marcher les trois premiers mètres, il se met à trottiner
00:51:51 à vitesse accélérée, on ne lui demande pas d'aller à 30 km/h.
00:51:54 Ce n'est pas Penaud, ce n'est pas Wauquiez, ce n'est pas Flicou.
00:51:57 C'est Winnie-Antonio.
00:51:58 On joue avec ses qualités et malheureusement, on fait attention à ses défauts.
00:52:02 Il a juste un petit effort à faire de 10 mètres.
00:52:05 Il vient se mettre à l'extérieur de Danty et là, le défenseur avec le casque, il a
00:52:11 deux attaquants à jouer.
00:52:12 C'est-à-dire que Jalibert, il a le choix de Danty main-main, le chat de Antonio pour
00:52:17 jouer un 2 contre 1 face à ce défenseur et surtout, le choix de Ramos dans le dos.
00:52:23 Mais si Antonio avait été là, le joueur rouge là, Brex, le défenseur italien, il
00:52:28 était mort.
00:52:29 Il avait, je dois défendre Danty, je dois défendre Antonio, je ne sais pas lequel je
00:52:33 prends et forcément, on pose des questions.
00:52:36 Là, le défenseur se dit, bon Danty, je le laisse pour mon intérieur et moi, je fonce
00:52:41 sur Ramos.
00:52:42 Encore une fois, il faut savoir qu'on a encore le Bell Nouveau à l'extérieur, à l'extérieur.
00:52:47 Penaud a bien dézoné.
00:52:48 On a 1, 2, 3, 4, 5, 3/4.
00:52:51 Mais le bloc de Winnie ne sert à rien, il aurait été mieux et plus opportun de l'avoir
00:52:56 à l'extérieur.
00:52:57 Et toutes ces petites situations font qu'au lieu de Bella, ça fait 17-0.
00:53:01 Eh bien non, ça reste à 10.
00:53:04 Et on fait une faute de main, on fait tomber le ballon et on repart dans cette spirale
00:53:13 de scoree sur scoree et on perd, je crois, 19 ballons dans la partie dans le jeu courant,
00:53:17 ce qui est énorme.
00:53:18 Juste pour dire, ce qui va se passer sur cette action, c'est que Brex, le défenseur
00:53:22 italien, pas stoppé par un appel de balle, il va pouvoir monter à fond sur Ramos.
00:53:27 Ce que Jaliber va un peu anticiper, du coup, il va faire une sautée vers Penaud.
00:53:32 On perd un attaquant, en quelque sorte.
00:53:34 Penaud va être pris par l'autre défenseur italien ici.
00:53:37 Il n'y aura pas de soutien, il va faire une passe pour sauver le ballon, il va balancer
00:53:41 le ballon un peu en profondeur, en dehors du...
00:53:44 Enfin, le sortir, il n'y aura même pas de ruck, en fait.
00:53:47 Et à nouveau, on va se retrouver à attaquer sous pression.
00:53:50 Et on va voir l'exemple d'un bon replacement de Winnie Antonio.
00:53:53 C'est ici.
00:53:54 Gaël Ficot est en position de premier attaquant.
00:53:57 Cellule de deux avants à son extérieur.
00:54:00 Premier avant, Winnie Antonio.
00:54:02 Deuxième avant, Charles Olivon.
00:54:04 Et dans la verticalité, Ramos est denti.
00:54:09 On voit que les appels, les angles de course sont bons, les timings sont bons.
00:54:14 Et la sortie de cette action-là, c'est passe dans le dos pour Ramos.
00:54:18 Ramos qui décale Penaud.
00:54:20 Et il y a un couloir de 20 mètres.
00:54:22 Penaud va faire ce petit par-dessus qui va sortir en touche.
00:54:25 C'est dommage, mais en attendant, c'est une situation dangereuse créée.
00:54:29 Et s'il a plus de réussite, et s'il a sa réussite habituelle, on va dire,
00:54:33 ça peut faire essai.
00:54:34 On est à 10-0, ça peut faire 10-7-0.
00:54:37 Voilà, c'est exactement ça.
00:54:39 C'est-à-dire que la même action a quelques…
00:54:41 Il y a des moments où on fait des efforts, des moments où on ne les fait pas.
00:54:44 Quand on ne les fait pas, on a des cassures dans notre jeu.
00:54:46 On est moins dangereux, on pose moins de questions aux défenses.
00:54:49 Et on a cette impression de latéralité, de se faire des passes en travers,
00:54:53 de courir, parce que nos cellules ne sont pas bonnes.
00:54:56 Et ça, c'est un problème.
00:54:58 Alors, ce n'était pas notre grande qualité avant.
00:55:01 Mais là, je trouve quand même que c'est devenu presque une faiblesse.
00:55:05 Entre ne pas être une grande qualité et devenir une faiblesse,
00:55:08 il y a quand même un gros gap.
00:55:09 Et je vous le dis encore à l'avant-match,
00:55:11 ça a ajouté un peu d'eau à notre moulin avec Alex.
00:55:14 Quand on a regardé la télé, il y a un passage où Fabien Galtier parle.
00:55:20 Il parle de ses cellules et il montre le classement.
00:55:23 Il s'appelle ça les 900 après le 9, les 1 000 après le 10,
00:55:26 les sources quand il joue les fermées.
00:55:28 Et il montre ses cellules.
00:55:30 Et on est au classement sur les 6 nations.
00:55:33 On est quatrième, cinquième, quatrième et troisième.
00:55:37 Sur le gain de terrain.
00:55:39 Voilà.
00:55:40 C'est sur la réussite de la cellule,
00:55:43 c'est-à-dire le gain de terrain ou le déclenchage,
00:55:46 comme on a vu tout à l'heure.
00:55:47 Et voilà.
00:55:48 Et on est à ce niveau-là au classement.
00:55:49 C'est-à-dire que nous, aujourd'hui, on a du mal.
00:55:51 On n'a plus les fulgurances parce que les équipes se sont adaptées à nous.
00:55:54 On ne sait pas si on est chien ou chat parce qu'on est dans la dépossession,
00:55:58 pas trop la dépossession, mais on prend la pression de la vox populi.
00:56:01 Alors qu'on a vu que l'année dernière, contre l'Angleterre,
00:56:04 en faisant 90 passes, on mettait 50 points.
00:56:06 Mais là, on en fait 114 contre l'Ecosse.
00:56:08 Et tout le monde dit qu'on ne fait plus de passes,
00:56:09 alors qu'on en fait plus, mais on n'arrive pas à gagner.
00:56:11 Et on se pose beaucoup de questions.
00:56:14 On est dans le doute.
00:56:16 On se plaint de la communication d'entraîneurs.
00:56:19 Le gazon est trop haut.
00:56:20 Le toit est trop fermé.
00:56:21 Les pétards avant le match, ça crée de la brume.
00:56:23 Et en fait, on se met des doigts à la tête.
00:56:26 C'est pour ça que je vous ai dit en début de truc,
00:56:28 je veux être bienveillant avec cette équipe
00:56:30 parce que déjà, elle nous a fait quatre belles années,
00:56:33 que tout ne doit pas être perdu,
00:56:34 qu'il doit y avoir une part de malchance aussi, entre guillemets,
00:56:40 de choses qui nous arrivaient, où on avait le petit rebond.
00:56:45 Quand l'équipe marche, aujourd'hui, elle est dans le doute.
00:56:47 Elle est en perte de confiance.
00:56:48 Il faut la soutenir.
00:56:50 Moi, parler de la communication de Fabien, je m'en carre.
00:56:53 Ce n'est pas mon problème.
00:56:54 Je ne veux parler que de rugby.
00:56:55 Et là, dans le rugby, je vois des bugs qui sont gros à ce niveau-là.
00:56:59 Vraiment trop gros.
00:57:00 Oui, oui.
00:57:01 Jean-Baptiste, il y a juste…
00:57:02 Non, mais il y a des risques de la cohérence.
00:57:03 Oui, pardon.
00:57:04 Juste une question, en fait.
00:57:05 Ce n'est pas sur la communication,
00:57:07 mais c'est que parfois, on a l'impression que cette équipe
00:57:09 est un peu dans le déni.
00:57:10 Elle n'a pas conscience qu'elle est dans le dur.
00:57:12 La première fois que Fabien Galtier a prononcé hier,
00:57:15 il disait qu'on était dans le dur.
00:57:17 Et c'est vrai.
00:57:18 Et cette équipe de France, est-ce qu'elle l'a suffisamment en tête ?
00:57:20 Je pense qu'en inside, c'est-à-dire quand ils sont dans les salles de réunion,
00:57:28 ensemble, dans les debriefs individuels, ils se disent les choses.
00:57:31 Et j'ose espérer qu'un entraîneur, un coéquipier,
00:57:35 avec beaucoup de bienveillance, comme moi, je le fais.
00:57:37 L'extracticide de Jean-Baptiste.
00:57:39 L'extracticide de Jean-Baptiste, l'histoire de Galtier avec les cellules,
00:57:43 ou voir l'étase avant qui dit "c'est pourri ce qu'on fait".
00:57:45 C'est la preuve qu'ils sont conscients quand même qu'il y a des choses à améliorer.
00:57:50 Et puis, il y a la communication externe.
00:57:52 Les fameux éléments de langage.
00:57:55 On est soudés, on est ensemble.
00:57:57 Fabien a beaucoup payé qu'on lui dise qu'il n'était pas humain,
00:58:01 qu'il était un bon technicien.
00:58:02 Donc là, il en rajoute un peu.
00:58:03 Il se rapproche de ses joueurs.
00:58:05 Et c'est bien normal, il défend les joueurs.
00:58:06 Mais en interne, il faut que ça bouge.
00:58:08 En interne, il faut secouer.
00:58:09 Dans les entraînements, il faut plus d'exigence.
00:58:11 Sauf que quand le doute s'est installé,
00:58:14 et c'est la différence entre mon équipe de Montpellier,
00:58:16 il y a un an et demi, qui est championne de France,
00:58:18 où on fait un rugby, en finale, même moi, je me trottais les yeux,
00:58:22 parce qu'on était en confiance.
00:58:23 Et le même rugby, un an après, où tu perds deux matchs, deux, trois points,
00:58:27 tu fais un poteau, tu n'as pas le rebond,
00:58:29 et tu commences à avoir une sinistrose qui vient se mettre au milieu de tout ça.
00:58:33 Et tu as du doute sur l'entraînement, sur l'entraîneur, sur tes coéquipiers,
00:58:36 sur ton préparateur physique, ton médecin.
00:58:38 Et là, quand le verre commence à rentrer à la pomme, c'est compliqué.
00:58:42 L'équipe de France en est là aujourd'hui.
00:58:44 Ça va être très dur. Là, c'est alerte rouge.
00:58:46 Sauf pour les daltoniens la semaine prochaine.
00:58:48 Mais c'est alerte rouge, sincèrement.
00:58:50 Ça va être très compliqué au Pays de Galles.
00:58:52 On va vivre un moment encore difficile.
00:58:54 Et j'espère, et c'est pour ça que je vous le disais en introduction,
00:58:57 je ne veux pas tirer sur l'ambulance.
00:58:59 J'ai connu ce moment-là avec Jacques Brunel en équipe de France.
00:59:02 On a récupéré une équipe qui était moribonde.
00:59:04 Elle avait 8 ans qu'à perdre.
00:59:05 C'était très difficile.
00:59:06 A un an et demi de la Coupe du Monde.
00:59:07 J'ai connu ça avec Montpellier l'année dernière et en début de saison.
00:59:10 J'ai connu ça quand j'étais joueur, même dans des passages à Toulouse
00:59:13 ou à La Rochelle quand je jouais le maintien.
00:59:15 Attention, la défaite ou la contre-performance
00:59:19 entraîne tout un tas d'informations très négatives
00:59:21 qui les traitent dur de combattre sur un groupe.
00:59:23 Monsieur, il est 19h.
00:59:27 Donc, il faudrait passer la…
00:59:29 C'est bon, on va t'apporter le dernier thème.
00:59:31 Je combine.
00:59:32 Voilà, donc là, on va faire rapide, concis, propre, efficace, masqué, au bon.
00:59:37 En même temps, il y a eu match nul.
00:59:39 Donc, on va aux prolongations.
00:59:40 D'accord ?
00:59:41 Ah oui, c'est comme ça la règle.
00:59:44 Le problème, c'est que quand il y aura défaite,
00:59:47 il faudra faire 2 heures.
00:59:48 Donc, continuons.
00:59:49 Allez, je me tais.
00:59:51 Allez.
00:59:52 On va aborder le dernier thème.
00:59:54 On a essayé de regrouper quelques trucs.
00:59:57 Rapidement.
00:59:58 Pour faire la continuité, pour faire la liaison avec le déplacement du 5-2 devant,
01:00:03 il y avait les débuts comme titulaire de Po Solo, Thuila Gui, ce week-end.
01:00:07 On a vu qu'il s'était beaucoup dépensé.
01:00:09 Il a joué 45 minutes à peu près, je crois.
01:00:11 Il avait vraiment fait des efforts, alors que, encore une fois, 150 kg.
01:00:15 Et un autre truc frappant chez ce joueur-là, c'est que ce n'est pas qu'un Golgoth.
01:00:22 Ce n'est pas qu'un monstre physique.
01:00:23 C'est aussi un vrai joueur de rugby.
01:00:25 On l'a vu quand il joue cette cellule de jeu avec Mathieu Jalibert tout à l'heure.
01:00:29 Et on va le voir à un autre moment.
01:00:31 C'est juste un petit clin d'œil technique plus que tactique, on va dire.
01:00:35 Mais regardez quand même la capacité de ce joueur-là.
01:00:38 On est sur cette action qui a marqué les esprits.
01:00:40 On est à la 36e minute.
01:00:41 Il reçoit le ballon en position de premier attaquant.
01:00:43 Il a un défenseur.
01:00:44 On voit que ce défenseur monte très vite sur lui pour l'empêcher de prendre de la vitesse.
01:00:48 Parce qu'une fois que Thuila Gui a pris de la vitesse, c'est compliqué.
01:00:51 Et là, je pense que tout le monde se dit qu'avec 150 kg, il va essayer d'aller défier physiquement,
01:00:57 d'aller frontalement, on va dire, ce set italien.
01:01:01 Mais pas du tout.
01:01:02 Pour ce Thuila Gui, sur l'attente passe, il se décale.
01:01:05 Il va prendre ce défenseur sur l'extérieur.
01:01:09 On attend l'image, Alex.
01:01:10 En attente ballon, main gauche.
01:01:11 Ah, pardon.
01:01:12 Je préfère être honnête.
01:01:15 Du coup, vous devez vous demander ce que je racontais.
01:01:18 Non, j'étais sur le jeu gay.
01:01:20 Ça c'est la 36e.
01:01:24 Thuila Gui se décale sur la passe.
01:01:27 Avec ce défenseur italien qui monte fort sur lui, il se décale sur la passe.
01:01:31 Il contourne le défenseur.
01:01:32 Il a posé un tout petit rafu, je crois, avec sa main droite.
01:01:35 Il a mis le ballon main gauche, qui est aussi la preuve d'un savoir-faire technique.
01:01:42 Puisque le défenseur est à sa droite, il met le ballon main gauche pour protéger son ballon.
01:01:46 Il avance.
01:01:47 Il arrive face à Abrex.
01:01:48 Il fait fin de deux passes.
01:01:51 Il déstabilise, puisqu'il a bail à ses côtés.
01:01:53 Il déstabilise Brex.
01:01:54 Arrivé au contact de Brex, on se dit, il va peut-être essayer de lui faire une percue.
01:01:58 Non, il met le rafu main droite en avant.
01:02:00 Il va envoyer Valding et Brex.
01:02:02 Il va accélérer.
01:02:04 Un défenseur revient sur sa droite.
01:02:06 Il lui pose un rafu.
01:02:08 Et à la fin, quand il voit qu'il va être repris, il fait petite passe main gauche à l'intérieur vers Charlot-Vivon.
01:02:14 C'est moi qui ai voulu souligner ce truc-là, parce que je trouve que ce joueur-là apporte des solutions variées.
01:02:27 Il a 19 ans, il a beaucoup de chemin à faire.
01:02:30 Mais en tout cas, un joueur avec cette mentalité, avec sa capacité à faire les efforts, avec ce gabarit-là,
01:02:37 et avec cette technique-là, ça peut amener beaucoup de choses.
01:02:44 Aujourd'hui déjà, on a vu qu'il avait fait un bon match.
01:02:48 Mais pour l'avenir, Jean-Baptiste, je ne sais pas si tu as quelque chose à dire.
01:02:51 Oui, c'est vraiment le coup de cœur du soir dans la Sinistro.
01:02:58 C'est que ce garçon s'est déplacé alors qu'il y a encore quelques mois, c'était un championnat très compliqué.
01:03:04 Il avait très peu d'autonomie sur le terrain, donc il progresse, il progresse.
01:03:08 Et il a ses qualités de gestuelle.
01:03:10 C'est-à-dire que ce garçon, s'il s'interdit d'aller au sol, s'il a envie de rester debout avec les cannes qu'il a,
01:03:19 il va faire du carnage.
01:03:22 Pour peu qu'un jour il se retrouve à la place de Meafou à Toulouse, ou avec Meafou, attention les enfants !
01:03:30 Mais sincèrement, cette qualité de gestuelle, de changement de main, c'est digne d'un bon et très bon 3/4.
01:03:40 C'est-à-dire ballon à une main, rafu, ballon à deux mains à la sortie du trou, rafu, je fais le offload à une main.
01:03:47 Il se propose, il a eu de la disponibilité, il n'a pas toujours été servi.
01:03:51 Pourquoi ? Ça on a posé des questions en début de vidéo.
01:03:55 Sincèrement, c'est vraiment une belle découverte à ce niveau-là.
01:04:01 J'étais un peu sceptique et il m'a rassuré.
01:04:04 Ça va être compliqué pour lui, il va prendre aussi le contre-coup des entraînements, etc.
01:04:08 Mais vraiment une belle découverte.
01:04:11 Il me reste une petite question qui concerne lui, mais qui concerne aussi Antonio,
01:04:19 qui concerne les frères Tao qui sont sur le banc, c'est-à-dire ces quatre joueurs qui sont à plus de 130 kg.
01:04:24 C'est la cohérence entre le style de jeu de l'équipe de France et les capacités physiques de ces joueurs-là.
01:04:31 Est-ce que c'est possible d'avoir autant de joueurs à 130, voire 140 kg ?
01:04:34 Est-ce que c'est possible de jouer ce jeu-là où on demande aux avants de beaucoup se déplacer avec autant de joueurs lourds ?
01:04:41 L'équipe de France est la seule à aligner autant de joueurs de cette dimension-là.
01:04:48 C'est aussi notre spécificité et je pense qu'on peut le faire. C'est quel joueur, quel jeu.
01:04:54 Faire des cellules de jeu, de la recharge pendant 15-16 temps de jeu au milieu du terrain avec des garçons lourds comme ça, c'est pas possible.
01:05:03 Par contre, faire des doubles flexions en mêlée pour défoncer les mêlées adverses, faire des ballons portés,
01:05:10 jouer du jeu en black et garder de l'énergie en étant très efficients dans le déplacement au milieu du terrain
01:05:15 pour garder cette énergie près des lignes et tabasser les mecs dans le sens du jeu une passe pour les resserrer ou marquer directement avec des mecs comme ça,
01:05:23 t'es obligé de te serrer, t'es obligé d'être deux pour défendre des mecs comme ça près des lignes, voire trois.
01:05:27 Et au bout d'un moment, tu le fais une fois, deux fois, tu perds six joueurs et forcément t'as des décalages.
01:05:31 C'est ce qu'on n'a pas su faire. Il y a eu des cassures dans notre mouvement, mais on peut jouer avec des joueurs comme ça.
01:05:35 Quel joueur, quel jeu. On ne peut pas faire du rugby à 7 avec des joueurs comme ça, par exemple.
01:05:42 On va revenir pour finir sur deux petits moments qui nous ont interpellés dans ce match-là.
01:05:46 Le premier, c'est dans la continuité de cette percée de Tulagi.
01:05:52 La transformation du jeu est assez rapide. Olivon a créé le ruck, Tulagi a déblié dans le ruck, l'UQ est au soutien.
01:06:02 Et là, il y a une situation hyper favorable, mais bizarrement jouée.
01:06:09 Il y a 10-0. Si jamais les Français marquent là, ça fait 17-0 et après peut-être qu'à 30 ou 40 points.
01:06:14 Mais ils ne marquent pas alors que la situation est hyper favorable.
01:06:16 Jean-Bas, je te laisse.
01:06:18 C'est incroyable parce qu'en plus, c'est des joueurs qui jouent ce rugby-là.
01:06:23 Et là, on est dans la pure adaptation puisqu'il y a eu un break de 30 mètres.
01:06:26 La défense est totalement désorganisée. L'attaque, on ne parle pas de structure, on ne parle de rien.
01:06:31 J'imagine que Thomas Ramos a dû demander le ballon pour l'envoyer à Lebel.
01:06:38 Lebel l'aurait redressé. S'il ne marque pas et qu'il ne dépose pas le pied droit en face,
01:06:42 alors il n'a rien à faire ici, mais il l'aurait marqué.
01:06:44 Et ça, il le fait. Il le fait des centaines de fois à Toulouse.
01:06:46 Sauf que là, Bail vient se proposer, sans trop se proposer, parce qu'à la limite,
01:06:51 que Bail arrive lancé et se dise "je vais jouer l'espace devant moi, passe à la prochaine diapo s'il te plaît".
01:06:57 On voit l'espace immense qui est devant lui.
01:07:02 Il a 20 trous devant lui, donc il peut arriver aussi lancé comme il le fait à Toulouse,
01:07:05 prendre le ballon, essayer de jouer debout.
01:07:08 Même si le jeu, on pensait que ça pouvait passer par Thomas plus vite, par Thomas Ramos,
01:07:13 mais là que Bail prenne le ballon, s'arrête et joue une sorte de pivot avec Thomas,
01:07:19 permet à la défense de se replacer.
01:07:21 Et encore une fois, d'une situation simple, basique, que ces garçons toulousains
01:07:26 ont joué des centaines de fois et le jouent à merveille dans leur championnat,
01:07:30 parce que c'est l'équipe qui joue le plus haut rugby, on l'a vu encore hier soir,
01:07:33 n'arrivent pas à transformer cette situation en une situation d'essai,
01:07:37 ça m'interpelle encore une fois.
01:07:40 Qu'est-ce qui se passe ? Est-ce qu'on a confondu le système avec l'adaptation ?
01:07:47 On est entre deux eaux, vraiment, on se perd trop facilement.
01:07:52 Le temps perdu sur le relais de Cyril Bail fait qu'au final, d'une situation de surnombre,
01:07:58 le ballon est écarté de Ramos à Antonio et au final, dans ce petit espace de 15 m,
01:08:03 on se retrouve avec 4 Français contre 5 Italiens, alors que si on revient à la situation de départ,
01:08:09 là, si Lucas sert directement Ramos, Ramos peut jouer soit l'espace devant lui,
01:08:15 soit le surnombre, soit l'espace ici, dans le cercle rouge avec Lebel et Boudouran,
01:08:20 ça fait essai, et si Bail joue le jeu en lecture là, il a cet espace de 5 m devant lui,
01:08:31 et c'est terrible parce que ce genre de situation là, ça débascule dans le match, à 17-0 c'est fini.
01:08:40 Je vous dis, en rentrant 12 fois, par contre, on était rentrés 11 fois contre l'Afrique du Sud,
01:08:47 ce qui était énorme pour un quart de final, ça suit une équipe comme ça,
01:08:50 et on avait pas forcément, on avait mieux scoré mais pas assez, là on est rentrés 12 fois,
01:08:56 12 fois dont 7 fois à moins de 10 m de la ligne, et on marque qu'un essai,
01:09:01 alors qu'on est hyper puissant, qu'on est, là pour moi il y a un gros problème d'efficacité,
01:09:09 tout ce qui se passe avant, bon, on peut débattre pour qu'on contre-attaque pas,
01:09:14 pour qu'on tape dans le ballon, mais là, dans ces zones là, on est vraiment en grande difficulté,
01:09:19 et ça, malheureusement ça influe sur tout le match, et sur tout ce qui en découle après,
01:09:24 nous les médias, les consultants, on a tendance à être négatif, parce que c'est pas bon,
01:09:29 oui on peut pas se contenter d'être 13-13, mais pour moi il y a 24-0 à la mi-temps,
01:09:33 minimum, minimum, en jouant des choses très simples.
01:09:37 Enfin, dernière situation, c'est la dernière Alexandre, 19h10, après ça coupe,
01:09:44 j'ai plus de forfait, j'ai pas payé plus cher.
01:09:47 Une situation qui interpelle pas mal, c'est la première, toute première action du match,
01:09:52 c'est, les français ont donné le coup d'envoi, les italiens tapent,
01:09:58 un coup de pied dans la boîte comme on dit, on est à la réception, mais on rate la réception,
01:10:04 elle est balayée, le ballon est ramené dans son camp par Ramos,
01:10:11 donc le ballon a été ramené dans son camp à peu près à cet endroit là,
01:10:15 au début de la ligne pointillée à gauche, Wauquiez, on a déjà reculé de 4 mètres,
01:10:21 Wauquiez récupère le ballon, va à nouveau faire une passe en arrière de 4 mètres,
01:10:26 et on va arriver à cette situation là, où on a reculé de 10 mètres à peu près,
01:10:30 on va dire, la réception est à peu près ici, on a reculé de 10 mètres,
01:10:35 il n'y a pas de surnom sur l'extérieur, puisqu'il y a deux italiens ici,
01:10:38 contre 2 ou 3 français, et Mathieu Jaliber décide d'allonger une passe de 25 mètres,
01:10:46 une passe sautée de 25 mètres, qui est risquée, qui aurait pu être interceptée,
01:10:49 qui aurait aussi pu être en avant, parce que ces longues passes,
01:10:52 elles ne sont pas tout le temps simples à faire, et au final on va arriver,
01:10:57 là je vais le montrer à la fin, on va arriver avec Lebel qui a perdu du terrain,
01:11:01 donc là Lebel est sur la ligne des 50 mètres, on était à 35 mètres de l'embute italien au départ,
01:11:08 au moment où Wauquiez a le ballon, on a reculé de 15 mètres,
01:11:11 Lucu est obligé de faire le ruck, Boudin est un peu pris par le contre-ruck des italiens,
01:11:18 ça va aboutir à la situation qu'on a vue tout à l'heure,
01:11:20 où Baye et Dantti et Thuilagui perdent le ballon dans le ruck suivant.
01:11:25 Mais je trouve que cette situation interroge, parce qu'on est à la 30ème seconde,
01:11:30 que ça interroge sur la manière dont le match a été abordé,
01:11:35 notamment par Mathieu Jalibert, comment on peut faire cette longue passe sous pression.
01:11:40 On a vu qu'il avait fait un match un peu difficile quand même,
01:11:44 qu'il a raté des choses, il est senti blessé malheureusement pour lui,
01:11:48 il a fait des choix un peu étonnants, mais à la 30ème seconde,
01:11:51 prendre ce risque-là, faire ce choix stratégique-là,
01:11:55 ça rappelle la toute première action de France-Irlande,
01:11:59 où les Français se mettaient à jouer sous pression.
01:12:02 C'est ce qu'il y a de plus rageant pour un entraîneur,
01:12:07 c'est de répéter les mêmes erreurs et de ne pas faire comprendre aux joueurs
01:12:16 que ce ballon, dès le début, au moment où Thomas Ramos ne le prend pas de volée,
01:12:20 où il roule, où O'Keefe fait une tapette en reculant à Jalibert,
01:12:23 comme tu l'as vu avec tes pointillés, en reculant le ballon de 20 mètres,
01:12:26 comment, une fois qu'on a pris le bouillon-là,
01:12:31 on est un peu dans des organisations où c'est un peu bizarre,
01:12:35 comment un joueur comme Mathieu, qui est doué, qui sent le rugby,
01:12:39 va me pousser cette passe de 25 mètres ?
01:12:42 Si Le Bel avait été collé à la touche et que Mathieu déclenche une passe au pied,
01:12:46 j'aurais applaudi des deux mains et c'était le bon choix.
01:12:48 Le Bel n'est pas bien placé, c'est-à-dire qu'il ne va pas coller sa ligne de touche.
01:12:51 Mais là, il a quand même Boudéan qui est lancé à côté de lui, à 2 mètres de lui,
01:12:54 qui a un intervalle devant.
01:12:56 Il a juste cette petite passe simple à faire, Boudéan va rentrer dans la défense,
01:13:00 il va retrouver Cyril Bail, Danty, on va faire un recommédio,
01:13:03 on va déclencher notre premier jeu en black,
01:13:05 et notre stratégie c'était de les défoncer et on va défoncer les Italiens autour.
01:13:09 Mais nous, non, premier ballon, on jette une grenade,
01:13:12 on jette une deuxième grenade, troisième grenade pour Le Bel,
01:13:15 on perd 25 mètres, on ne trouve pas la structure,
01:13:18 et là on revient sur l'action, 47 secondes, on ne trouve pas la structure,
01:13:21 on prend une pénalité.
01:13:22 Contre les Landes, on avait pris une interception.
01:13:24 Donc bon, l'un dans l'autre, la progression est...
01:13:28 - C'est de manière positive. - Tu vois, tu es positif.
01:13:33 C'est bien de positiver.
01:13:35 Mais ça c'est rageant pour les entraîneurs,
01:13:37 quand on parle de ça aux vidéos,
01:13:39 quand on les débriefe individuellement avec les joueurs,
01:13:42 et que ça revient,
01:13:44 ce n'était pas le meilleur moyen de se mettre en effet dans le match.
01:13:48 Monsieur, j'ai envie de vous remercier,
01:13:51 parce qu'il est 19h14 et on va s'arrêter là.
01:13:54 C'était plutôt intéressant pour une fois,
01:13:56 ce n'était pas mal je trouve, c'était bien.
01:13:58 On verra après le Pays de Galles.
01:14:00 13 points, c'est le plus bas...
01:14:03 Donc toi, tu as les deux points de l'heure à égalité
01:14:06 avec un match au Pays de Galles lors du Grand Slem 2022.
01:14:09 C'est dire à quel point...
01:14:11 On a beaucoup parlé de l'attaque ce soir,
01:14:13 et c'est pour ça qu'on en a parlé,
01:14:15 parce que l'inefficacité est quand même le fait du match.
01:14:18 Puissance et impuissance, comme le disait Jean-Baptiste Elissal dans sa chronique.
01:14:22 Bravo aux grands journalistes qui m'ont aidé à faire cette chronique.
01:14:26 Et alerte rouge pour la semaine prochaine.
01:14:29 Sauf pour les daltoniens.
01:14:31 Dans deux semaines.
01:14:33 Il aime bien cette vanne.
01:14:35 Je trouve ça ludère.
01:14:37 C'est vrai que c'est un peu bizarre.
01:14:40 Merci beaucoup messieurs.
01:14:42 Dans deux semaines après ce déplacement à Cardiff,
01:14:45 on verra s'il y a des changements ou pas dans l'équipe.
01:14:48 On rappelle juste que Mathieu Jalibert ne sera pas là pour ce match.
01:14:51 Il sera absent environ six semaines,
01:14:53 et que Jonathan Antibe passera de commission de discipline
01:14:56 indépendante dans les heures à venir après son carton rouge.
01:14:59 Merci beaucoup, je vous souhaite une excellente soirée.
01:15:02 N'hésitez pas à aller écouter Henri Pleyen.
01:15:04 Merci Jean-Baptiste.
01:15:06 Merci à vous.
01:15:08 Allez, à plus. 1h15 d'émission, c'est le maximum. Au revoir.