• il y a 10 mois
Avec la crise, de nouveaux commerces ont trouvé le moyen de casser les prix : les déstockeurs. Ces 300 boutiques récupèrent des produits alimentaires en fin de vie pour les revendre encore moins chers que dans le discount. Les casseurs de prix s'attaquent aussi aux marchés haut de gamme comme les tablettes numériques ou les Smartphones.
Des produits inaccessibles pour beaucoup, mais que des commerçants proposent jusqu'à moitié prix. D'où viennent ces articles ? Autre bon plan qui se développe en masse et qui gagne, chaque année, des milliers d'adeptes : les cartes de fidélité.
Mais l'envers du décor révèle de nouvelles méthodes de vente pour nous faire consommer plus.

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Transcription
00:00:00 -Depuis quelques années, la baisse de notre pouvoir d'achat
00:00:03 fait régulièrement la une des médias.
00:00:06 C'est même devenu l'une des principales préoccupations
00:00:09 des Français.
00:00:10 Aujourd'hui, plus que jamais,
00:00:12 la crise nous pousse à faire attention à nos dépenses.
00:00:15 -On fait vraiment attention.
00:00:17 -Je vais moins craquer sur un vêtement
00:00:19 quand je le vois dans mon boutique.
00:00:21 -Limite, les achats, on va dire, inutiles.
00:00:24 -On va sur le Discount, surtout.
00:00:26 -Dans ce contexte, certains ont décidé de se faire
00:00:29 sur cette tendance de consommation.
00:00:31 On connaissait les hard discounters,
00:00:33 comme DIA, Lidl ou encore Aldi.
00:00:35 Des enseignes qui réussissent à casser les prix
00:00:38 dans de nombreux secteurs, et en particulier l'alimentation.
00:00:41 Mais aujourd'hui, un nouveau phénomène
00:00:44 est en train de tout changer.
00:00:45 -Regardez les yaourts, regardez ça.
00:00:48 Tout ça, on va y brader. Vous savez quoi ?
00:00:50 -Des nouveaux casseurs de prix
00:00:52 qui nous promettent de payer encore moins cher
00:00:54 que chez les discounters.
00:00:56 Et ils s'attaquent à tous nos produits du quotidien.
00:00:59 Les vêtements, l'équipement de la maison
00:01:02 ou encore les téléphones portables,
00:01:04 mais surtout l'alimentation.
00:01:06 Dans ces nouveaux magasins,
00:01:08 on y trouve des produits des plus grandes marques,
00:01:11 2 à 3 fois moins chers que dans les commerces traditionnels.
00:01:14 -3 euros les 3, 8 euros les 2.
00:01:16 -1 euro les 3. C'est bien.
00:01:18 -Des produits spectaculairement bas,
00:01:20 nous avons voulu savoir comment cela est possible.
00:01:23 Une enquête qui nous a menés dans le monde opaque.
00:01:26 -Il n'y a pas suffisamment d'informations
00:01:28 concernant notre société.
00:01:30 -Vous allez découvrir ce soir
00:01:31 certaines méthodes des fabricants
00:01:34 plutôt surprenantes.
00:01:35 Et pour faire toujours de meilleures affaires,
00:01:38 de plus en plus de Français se tournent
00:01:40 vers les produits d'occasion.
00:01:42 Un marché en pleine explosion
00:01:43 qui se chiffre désormais à plus de 5 milliards d'euros.
00:01:47 Sur Internet, des sites explosent.
00:01:49 Le Boncoin, Price Minister ou encore eBay.
00:01:53 Leur force, mettre en relation
00:01:55 les particuliers partout en France
00:01:57 pour vendre ou acheter toutes sortes de produits.
00:02:00 Mais aujourd'hui, des magasins qui ont pignon sur rue
00:02:03 surfent eux aussi sur le business de l'occasion.
00:02:05 -On voit qu'il est vraiment neuf, il n'a jamais servi.
00:02:08 -Vendre des produits qui ont l'air comme neuf,
00:02:11 voilà la technique de ces magasins d'occasion
00:02:13 pour attirer toujours plus de clients,
00:02:15 avec notamment des articles ultra haut de gamme
00:02:18 qui, pour beaucoup de consommateurs,
00:02:20 seraient inaccessibles sur le marché du neuf.
00:02:23 -190 à 300 euros.
00:02:25 -Combien c'est, dans le neuf ? -Entre 6 et 650.
00:02:28 -Alors, nous avons voulu savoir
00:02:30 ce que valent les produits de seconde main
00:02:32 que l'on nous vend dans ces magasins
00:02:34 et si l'on fait toujours de bonnes affaires.
00:02:37 -Non, désolé, je crois qu'il y en a une ici, à 700.
00:02:40 -Pour payer moins cher,
00:02:41 un autre moyen s'est développé en masse.
00:02:44 Un petit bout de plastique
00:02:46 que nous avons tous dans notre porte-monnaie,
00:02:48 la carte de fidélité.
00:02:50 -J'ai ma carte Remprix, la carte Monoprix,
00:02:52 la carte Décathlon.
00:02:53 -Cumuler des points à chaque achat
00:02:56 et obtenir des réductions et même de beaux cadeaux.
00:02:59 -Ceux qui peuvent faire le plus rêver,
00:03:02 un appareil photo, le lecteur DVD portable.
00:03:05 -A priori, les cartes de fidélité ont tous les atouts.
00:03:09 Mais nous allons vous faire découvrir
00:03:12 l'envers du décor, ce que cachent réellement ces cartes
00:03:15 et comment les marques en ont fait une arme commerciale redoutable.
00:03:19 Car, vous allez le voir,
00:03:21 ces cartes ne sont pas faites juste pour nous faire plaisir,
00:03:24 mais aussi pour nous pousser toujours plus à la consommation.
00:03:28 C'est la grande enquête que nous vous proposons ce soir.
00:03:31 A la périphérie des grandes villes, nous n'en avons pas conscience,
00:03:40 mais une petite révolution est en train de se jouer
00:03:43 dans la grande distribution.
00:03:44 Une révolution qui est en train de changer la vie des Français
00:03:48 quand ils vont faire leur course.
00:03:50 Nous sommes à Nîmes, dans le Gard.
00:03:53 En bord de route,
00:03:55 dans cette grande surface ce matin,
00:03:58 William Navarro, l'un des responsables du magasin,
00:04:02 lance une opération super promo.
00:04:05 -Qu'est-ce qu'on peut faire comme prix encore ?
00:04:08 Oh, regardez, 12 religieuses, 5 euros.
00:04:11 -Il casse les prix sur tous les produits frais.
00:04:14 -8 euros les deux.
00:04:15 Allez, Fromu, prête-moi ton phâtre !
00:04:18 -Et il n'hésite pas à faire le show pour vendre ses produits.
00:04:21 -Regardez ça, là. Tout ça, on va y brader.
00:04:23 Vous avez pris quoi ? Vous en avez pris combien ?
00:04:26 1 ? Prenez-en 3. 3 euros les 3.
00:04:28 -Tout doit disparaître d'ici ce soir.
00:04:30 C'est un massacre sur les prix.
00:04:32 -A ce prix-là, on peut prendre des kilos en plus.
00:04:35 -1 euro les 3. C'est bien, hein ?
00:04:37 -1 euro pour 3 fromages.
00:04:39 Ce n'est même pas le prix d'un seul produit dans d'autres magasins.
00:04:43 Et c'est comme ça dans tout le rayon produits frais.
00:04:46 Du beurre de marque à 1,20 euro.
00:04:48 4 cuisses de poulet à 3,10 euro.
00:04:51 Ou ce pack de 12 yaourts très connu à seulement 2 euros.
00:04:55 Des prix jusqu'à 3 fois moins chers que dans d'autres grandes surfaces.
00:04:59 -10 euros les 3.
00:05:00 -Alors, à ce prix-là,
00:05:01 les clients remplissent leur caddie de bon cœur.
00:05:04 -Il faut le dire,
00:05:05 qu'il force la consommation.
00:05:07 -Je peux pas refuser. -Ah, bon.
00:05:09 -10 euros, c'est le prix qu'on paye quasiment en grande surface.
00:05:12 -C'est ça.
00:05:14 -Aujourd'hui, ce n'est pas une opération spéciale.
00:05:17 -2,50, 2 euros !
00:05:18 -Allez, ça va pour moi. C'est bon.
00:05:20 -C'est comme ça tous les jours.
00:05:22 -Vas-y, va. -On va l'affaire aujourd'hui.
00:05:24 -Ca, c'est fait.
00:05:25 -Car nous ne sommes pas dans une grande surface comme les autres.
00:05:29 -Vous faites la marche, toi ?
00:05:31 -C'est un super casseur de prix,
00:05:33 un nouveau genre de magasin
00:05:34 qui est en train de se répandre dans toute la France.
00:05:37 On les trouve aux abords des grandes villes,
00:05:43 à côté des grandes enseignes d'alimentation.
00:05:45 Ils s'appellent Nose,
00:05:47 D.A.D. ou encore Max Plus.
00:05:50 Ces noms ne vous disent rien,
00:05:52 mais ce sont devenus les bêtes noires
00:05:54 de la grande distribution et des discounteurs
00:05:56 comme Lidl, DIA ou Aldi.
00:05:59 Car il faut dire qu'à l'entrée,
00:06:03 ces nouveaux magasins affichent clairement la couleur.
00:06:06 Des grandes marques à prix cassé, toute l'année.
00:06:10 A l'intérieur, ce sont des étendues de rayons
00:06:13 sur des centaines de mètres carrés.
00:06:15 On en trouve de tout, à des prix ahurissants.
00:06:18 Comme ces yaourts de marque à 2 euros,
00:06:22 au lieu de 3,22 euros dans un magasin classique.
00:06:25 Ou encore cette tarte à 2,50 euros,
00:06:29 au lieu de 4,27 euros dans une autre grande surface.
00:06:32 Des prix qui défient même les magasins de hard discount,
00:06:36 comme pour ces yaourts vendus à bas prix chez un discounteur,
00:06:39 à 1,67 euros,
00:06:41 que l'on peut retrouver à 50 centimes.
00:06:44 La méthode pour pratiquer de tels prix,
00:06:47 c'est de récupérer les invendus de grandes marques.
00:06:50 C'est ce qu'on appelle le déstockage.
00:06:52 Et dans un climat économique morose,
00:06:54 ces promotions à tout va
00:06:56 attirent de plus en plus de consommateurs.
00:06:59 -La crise est là et on peut pas se payer des trucs,
00:07:02 on peut pas aller dans des grandes surfaces, c'est trop cher.
00:07:05 -On vient souvent ici pour faire des affaires,
00:07:08 on peut faire des affaires intéressantes.
00:07:10 -A ce magasin, on va payer ça 3-4 euros, et là, ils sont à 1 euro.
00:07:13 -On compte aujourd'hui des centaines de déstockeurs en France,
00:07:17 plus de 300 au total.
00:07:18 Alors, nous avons voulu savoir
00:07:21 ce que valent les produits qu'ils mettent en rayon,
00:07:24 quelles techniques ils utilisent pour pratiquer de tels prix
00:07:27 et auprès de quelles filières ils peuvent se fournir.
00:07:30 Des filières qui nous ont permis de découvrir un secret,
00:07:34 un tabou sur la fabrication de nos produits alimentaires.
00:07:38 William Navarro, notre casseur de prix,
00:07:46 vient tout juste d'ouvrir un quatrième magasin
00:07:49 en à peine un an.
00:07:50 -Hola !
00:07:51 Comment ça va ?
00:07:54 -A quelques minutes de l'ouverture,
00:07:56 c'est inspection des rayons.
00:07:58 -Il faut faire une belle pyramide.
00:08:00 Ce matin, y a beaucoup de yaourts,
00:08:02 beaucoup de salades traiteurs qui arrivent.
00:08:04 -Les produits sont encore sur leur palette.
00:08:07 Des morceaux de carton font office d'étiquette.
00:08:10 Mais peu importe la présentation en rayon,
00:08:12 ce qui compte pour William,
00:08:14 c'est surtout de faire savoir qui l'est le moins cher.
00:08:17 -Dis donc, tu fais 15 euros, moins 50 %,
00:08:19 tu vas me faire une grosse pancarte.
00:08:21 Tu fais ? Je fais une belle pancarte avec des fleurs et tout.
00:08:24 Rires
00:08:26 -En apparence, on pourrait presque croire
00:08:28 que l'on est dans un magasin comme les autres.
00:08:31 On y trouve des centaines de références
00:08:33 avec les plus grandes marques.
00:08:36 Des pâtes,
00:08:37 des boissons gazeuses
00:08:39 ou encore des biscuits.
00:08:41 Sauf qu'ici, tout est à deux ou trois fois moins cher.
00:08:45 Si William peut pratiquer des prix si bas,
00:08:48 c'est parce qu'il récupère les articles invendus
00:08:51 dans des supermarchés qu'il remettra en vente
00:08:53 dans son magasin.
00:08:54 William est destocker.
00:08:57 Tout l'enjeu pour lui,
00:08:59 c'est de réapprovisionner ses rayons.
00:09:01 Un défi quotidien pour trouver les produits au meilleur prix.
00:09:06 -Il faut me casser le prix là-dessus.
00:09:08 -Il passe ses journées l'oreille vissée au téléphone
00:09:11 avec tout un réseau d'intermédiaires
00:09:13 qui rachètent et revendent des lots d'invendus.
00:09:16 -D'accord ?
00:09:17 Allô ? Rinaldo ?
00:09:18 William ?
00:09:20 -A l'autre bout du fil, l'un de ses gros fournisseurs.
00:09:23 -Est-ce que t'as de la cam pour moi aujourd'hui ?
00:09:26 -Rien du tout ?
00:09:27 Musique intrigante
00:09:29 -De l'hier, t'as meurt ?
00:09:30 -Il a juste un lot de fromage d'une grande marque à lui vendre.
00:09:34 Une offre qu'il va rapidement refuser.
00:09:36 Musique intrigante
00:09:37 -Combien ?
00:09:38 -C'est... C'est... 125 grammes ?
00:09:41 -Mais vous êtes fous, les gars. Vous roulez en Mercedes à Paris.
00:09:45 -William rejette une offre sur deux.
00:09:47 Pas question de racheter trop cher, c'est la clé de son business.
00:09:50 -Ha ! Ha ! Ha !
00:09:52 Non, c'est trop cher, vous êtes fous.
00:09:54 -Mais quand un très bon plan se présente,
00:09:57 le destocker ne va pas le laisser passer.
00:09:59 -Je vois si quelqu'un peut m'en prendre un peu.
00:10:02 -Et pour son prochain coup de téléphone,
00:10:04 William va se mettre à l'écart dans son bureau,
00:10:07 car c'est une affaire importante sur un lot de boissons
00:10:10 à un prix imbattable.
00:10:12 Musique intrigante
00:10:14 -Allô ? -Albert, William.
00:10:15 -Oui, William. -Ouais.
00:10:17 Euh...
00:10:18 Bon, la semis, tu sais exactement ce qu'il y a dedans ou pas ?
00:10:21 -Euh...
00:10:23 C'est qu'il y a du tonic, de la brume, de l'orange et du lémon.
00:10:27 -Un autre intermédiaire lui propose un lot de 15 000 bouteilles
00:10:30 d'une boisson gazeuse très recherchée.
00:10:33 Des produits d'une grande marque
00:10:35 que l'on retrouve dans tous les supermarchés
00:10:37 parmi les grands best-sellers.
00:10:39 Ces bouteilles, quand la grande distribution classique
00:10:42 les achète à en moyenne 1,40 euro,
00:10:44 William, lui, obtient exactement le même produit
00:10:47 à 30 centimes en moyenne, plus de trois fois moins cher.
00:10:50 -Et voilà.
00:10:51 -J'ai eu ma semis.
00:10:53 Je prends tout.
00:10:54 -Oui, bien sûr !
00:10:55 -Voilà comment, en rayon,
00:10:57 il obtient des prix parmi les plus bas du marché.
00:11:00 C'est grâce à ce réseau tentaculaire de fournisseurs.
00:11:03 Des industriels, mais pas seulement.
00:11:06 Il a aussi recours à des filières parfois plus qu'inattendues.
00:11:10 -J'ai beaucoup de fournisseurs.
00:11:12 Beaucoup de fournisseurs, des industriels en direct,
00:11:15 des courtiers, des assureurs, des huissiers...
00:11:19 -Unsureurs, huissiers ?
00:11:22 -Ha !
00:11:23 Euh...
00:11:24 Il y a des accidents de camions sur l'autoroute.
00:11:27 La marchandise, elle est censée partir à la poubelle.
00:11:30 Les sanitaires passent, vérifient la marchandise.
00:11:33 La marchandise est encore viable, elle est vendue aux enchères.
00:11:37 Voilà. Donc il faut être actif.
00:11:41 Il y a des produits...
00:11:42 Il y a plein de sources, comme ça,
00:11:44 plein de trucs qu'on ne se doute pas,
00:11:46 qu'on n'imagine même pas.
00:11:48 -C'est ainsi que des dizaines de camions
00:11:50 viennent le livrer chaque jour.
00:11:52 -Je viens d'appeler Dany, il se dit "qu'est-ce qui se passe ?"
00:11:55 -William montre un peu d'impatience,
00:11:58 car ce nouvel arrivage, il l'attendait de pied ferme.
00:12:01 C'est cette palette remplie à ras-bord.
00:12:05 -Salade niçoise, fromage de tête.
00:12:08 -A l'intérieur, il y a de la charcuterie,
00:12:12 des plats préparés,
00:12:14 mais surtout des yaourts, beaucoup de yaourts.
00:12:18 Près de 1 000 produits.
00:12:20 Pour le tout, William n'a déboursé que 100 euros.
00:12:24 Un prix dérisoire, et pour payer si peu,
00:12:28 il y a une astuce, un petit détail sur l'emballage.
00:12:31 C'est cette date, la date limite de consommation.
00:12:35 Elle est inscrite sur tous les produits frais,
00:12:38 comme le lait, les yaourts ou la viande.
00:12:41 On la reconnaît à la mention "à consommer jusqu'au".
00:12:45 Au-delà de cette date limite,
00:12:46 la loi interdit de vendre les produits.
00:12:49 Dans de nombreux magasins de la grande distribution,
00:12:52 la règle est de retirer ces produits
00:12:54 5 jours en moyenne avant la date butoir.
00:12:57 C'est bien ce dont William profite,
00:12:59 parce que lui, dans ces 5 jours,
00:13:01 ces articles dont personne ne veut,
00:13:03 il les rachète pour pas cher.
00:13:05 -On m'appelle, on me dit "on peut plus les vendre".
00:13:09 "OK, merci, on prend."
00:13:10 "Non, on prend pas."
00:13:12 -Tous ces articles, William n'a même pas 5 jours pour les vendre.
00:13:16 -La marchandise qui aille...
00:13:18 Là, on est au 23, par exemple.
00:13:20 Yaourts, 23. Bagnes et déopées, 23. Là, on est au 22.
00:13:23 -Tout doit disparaître des rayons au plus vite.
00:13:26 -22 aussi. 22, 21, les salades.
00:13:28 Le but du jeu, c'est vite vendre.
00:13:30 Nous sommes le 18.
00:13:31 18, ça me laisse pas beaucoup de temps pour vendre.
00:13:34 -Alors William va une fois de plus casser les prix.
00:13:37 Et pour décider combien il va revendre ses produits,
00:13:40 il ne va pas y passer des heures sur un logiciel très compliqué.
00:13:44 -Je vais mettre les prix de vente.
00:13:46 -Il prend juste un crayon.
00:13:48 -Je te mets les prix de vente.
00:13:50 Alors, ça, l'actel,
00:13:52 on va y mettre...
00:13:54 40 centimes.
00:13:56 On va mettre 50 centimes.
00:14:00 -Au premier abord,
00:14:01 on dirait même que c'est un peu au pif.
00:14:04 -Ca vaut cher, ça.
00:14:05 50 centimes.
00:14:07 -Mais en fait, pour s'assurer qu'il est au bon prix,
00:14:10 il va utiliser un outil à la portée de tous les consommateurs.
00:14:14 Une application sur son smartphone.
00:14:16 -Celui-ci, j'ai mis 2 euros.
00:14:18 Mais on va vérifier quand même combien ça coûte
00:14:21 dans la grande distribution
00:14:23 pour savoir si je suis moins cher.
00:14:26 -Il suffit de scanner le produit qui l'intéresse
00:14:29 et en instantané, les prix de tous les magasins des environs
00:14:32 s'affichent.
00:14:33 -Ils sont tous au-dessus des 3 euros.
00:14:35 -Objectif atteint pour William,
00:14:37 pour son pack de yaourts, il est bien le moins cher
00:14:40 et de loin, jusqu'à -40 %.
00:14:44 Pour comprendre comment ces produits se retrouvent
00:14:47 chez William jusqu'à 3 fois moins cher
00:14:49 que dans les grandes surfaces classiques,
00:14:51 nous avons voulu aller à la source,
00:14:53 en appelant les marques directement.
00:14:56 -Sur les ?
00:14:58 -Les destockeurs alimentaires.
00:14:59 -D'accord. Je vais pouvoir répondre directement à vos questions.
00:15:03 -Et on peut dire que les premières réponses sont plutôt timides.
00:15:07 -On parle plus de...
00:15:10 ...de renseignements pour la situation.
00:15:13 Je peux se leur donner une explanation.
00:15:16 -D'autres fabricants refusent catégoriquement
00:15:19 d'évoquer le problème.
00:15:20 -Vous travaillez avec les destockeurs alimentaires ?
00:15:23 -Nous ne diffusons aucune information.
00:15:26 -Seule une grande marque de produits frais
00:15:28 a accepté de nous répondre par mail.
00:15:31 ...
00:15:34 Danone confirme que ces produits se retrouvent bien
00:15:37 chez les destockeurs.
00:15:38 ...
00:15:40 Et ce sont bien les mêmes que ceux en rayon de nos grandes surfaces.
00:15:44 Et la marque s'en défend.
00:15:46 Elle préfère que ces produits soient revendus aux destockeurs
00:15:49 plutôt que détruits lorsqu'ils sont retirés des rayons
00:15:52 des supermarchés, 5 jours avant la date limite.
00:15:55 C'est pour limiter le gaspillage alimentaire.
00:15:57 Une explication confirmée par Olivier Dauvert,
00:16:00 journaliste spécialisé dans la grande distribution.
00:16:03 Mais selon lui, les marques ne se préoccupent pas seulement
00:16:07 d'écologie, elles s'inquiètent aussi pour leur porte-monnaie.
00:16:11 -Une marque, si elle le souhaite,
00:16:13 peut contrôler à 100 % son circuit de distribution,
00:16:16 mais ça suppose que s'il y a des invendus
00:16:18 ou des défauts de fabrication, elle accepte de les détruire,
00:16:22 elle, donc, de dépenser de l'argent.
00:16:24 Et franchement, entre dépenser de l'argent
00:16:26 pour détruire des invendus ou détruire des produits
00:16:29 qui ont un léger défaut de fabrication
00:16:31 ou les vendre à petit prix, à vil prix dans ces magasins,
00:16:35 il faut mieux les vendre à cet déstockeur alimentaire
00:16:37 en s'attachant quand même de la discrétion
00:16:40 qui fait qu'il n'y aura pas de publicité
00:16:42 à l'extérieur des points de vente
00:16:44 pour les marques à l'intérieur des magasins.
00:16:47 -Voilà donc pourquoi il existe un second marché
00:16:49 des produits alimentaires proche de la date limite,
00:16:52 vendu 2 à 3 fois moins cher dans des magasins
00:16:55 comme celui de William Navarro.
00:16:57 Une aubaine que les clients ne comptent pas rater.
00:17:03 -La date, elle est assez...
00:17:04 Il y a marqué "date courte".
00:17:06 -Non, mais c'est pas grave, mais ça tient quand même.
00:17:09 Vous pouvez manger le jour après.
00:17:11 Ca risque pas.
00:17:12 -Non, c'est...
00:17:13 -Mais vous dépassez 2 jours. -C'est 25 centimes.
00:17:16 -Et certains clients sont même prêts à consommer ces produits
00:17:19 après la date limite.
00:17:20 Comme cette dame.
00:17:22 Elle vient d'acheter 24 yaourts
00:17:24 qui seront périmés le lendemain.
00:17:27 -Jusqu'au 19, 17.
00:17:29 -Donc jusqu'à demain. -Voilà.
00:17:31 -Vous allez le consommer ? -Non, je vais partager ça
00:17:34 avec mes enfants.
00:17:35 Ils m'ont envoyée exprès pour les chercher.
00:17:38 -Mais vous ne les consommerez pas après la date.
00:17:40 -Ah si, ça m'arrive.
00:17:42 Jusqu'à 2-3 jours, je le consomme après.
00:17:44 J'en suis pas morte, et ça fait longtemps que je fais ça.
00:17:47 -Oh...
00:17:48 -Alors les produits après la date limite
00:17:51 ne seraient donc pas mauvais pour la santé ?
00:17:53 -Moi-même, je mange que les produits périmés.
00:17:56 -Ah bon ? -Ah oui.
00:17:57 -Comment ça ? -Je jette pas mes produits.
00:18:00 Ce qui avait fini en date que je vends pas,
00:18:02 je le récupère pour moi. Je mange, moi.
00:18:04 Je vais pas le jeter, c'est dommage.
00:18:06 Bien sûr.
00:18:07 Mais ils sont bons, hein ?
00:18:09 Regardez, je suis en pleine forme.
00:18:11 -William le confirme tout sourire.
00:18:13 Pour la plupart des produits frais que l'on nous vend,
00:18:16 pas besoin de les jeter une fois la date limite dépassée.
00:18:19 Il ne présenterait en fait aucun risque.
00:18:22 Des questions se posent alors.
00:18:23 Que signifie la date limite de consommation ?
00:18:26 Et les indications sur l'emballage
00:18:28 sont-elles fiables ?
00:18:29 Vous allez le voir, dans cette enquête,
00:18:32 nous ne sommes pas au bout de nos surprises.
00:18:34 Direction la Normandie.
00:18:40 Nous avons rendez-vous avec un fabricant de produits frais.
00:18:43 Le seul qui a accepté de nous ouvrir ses portes
00:18:46 et répondre à nos questions apparemment épineuses.
00:18:49 7h30 du matin.
00:18:55 Ici, les machines à faire du yaourt
00:18:57 démarrent très tôt.
00:18:59 60 vaches qui produisent du lait pour Hervé Arnois.
00:19:03 -Allez, hop !
00:19:04 Applaudissements
00:19:06 -Sa famille est dans le yaourt depuis 2 générations.
00:19:09 -C'est comment, ce matin ?
00:19:11 -C'est un peu mieux qu'hier.
00:19:13 -Le patron vient s'assurer
00:19:15 qu'il aura assez de lait pour la production du jour.
00:19:18 -Donc on aura un peu plus de lait aujourd'hui ?
00:19:20 -Un petit peu, oui.
00:19:22 -Bon, 800 litres de lait par jour,
00:19:24 ça fait à peu près...
00:19:25 Entre 15 000 et 20 000 yaourts par jour.
00:19:29 -Du lait tout juste sorti du pit de l'animal,
00:19:32 transporté dans ces tuyaux,
00:19:34 jusqu'à son arrivée dans l'usine à yaourts,
00:19:36 à seulement quelques mètres de là.
00:19:39 Avant la mise en peau, c'est toute une procédure,
00:19:42 car le lait cru, c'est bourré de mauvais germes
00:19:45 qui se développent au fur et à mesure des jours.
00:19:48 Il faut donc d'abord les éliminer, c'est la pasteurisation.
00:19:51 Le lait est chauffé à 80 degrés pendant 30 minutes
00:19:55 puis refroidi.
00:19:56 Il faut ensuite transformer le lait en yaourt
00:19:58 et s'assurer de sa bonne conservation.
00:20:01 Et ça, c'est le travail d'Emmanuel,
00:20:03 le responsable de fabrication.
00:20:05 -Pour ensemencer nos yaourts,
00:20:07 on fabrique un yaourt concentré de bactéries lactiques,
00:20:11 notre levain.
00:20:12 Là, on va ensemencer notre préparation.
00:20:14 -Ce sont ces bonnes bactéries qui donneront sa texture au yaourt
00:20:18 et permettront la conservation du produit
00:20:21 pendant plusieurs jours.
00:20:22 -Donc la fermentation va démarrer.
00:20:24 -Vient ensuite la mise en peau.
00:20:27 Et là, surprise, si la loi impose une date limite de consommation,
00:20:31 c'est le fabricant qui la détermine et la pose sur ses produits.
00:20:35 Ici, elle est fixée 30 jours après la fabrication.
00:20:38 Mais cela signifie-t-il qu'après ces 30 jours,
00:20:41 le produit n'est plus comestible ?
00:20:43 Qu'il a atteint sa durée de vie maximale ?
00:20:46 Nous posons la question à Hervé Arnois.
00:20:49 -On va pouvoir le consommer combien de temps ?
00:20:52 -Donc là, pour qu'à yaourt...
00:20:54 ...
00:20:57 Alors, comment on va répondre à ça ?
00:20:59 On peut réfléchir un peu.
00:21:01 -La question n'a pas l'air simple.
00:21:03 C'est finalement son adjoint Emmanuel
00:21:06 qui va tenter de nous éclairer.
00:21:08 -Ce qu'on veut, c'est satisfaire le consommateur.
00:21:13 On va apporter un bon produit.
00:21:15 -On va faire un bon yaourt.
00:21:17 -On va faire un bon yaourt pour le consommateur.
00:21:19 On va apporter un bon produit.
00:21:21 Et bien sûr, c'est implicite qu'il soit...
00:21:24 Qu'il responde aux exigences sanitaires.
00:21:26 -Très bien.
00:21:28 -Le patron a l'air satisfait de la réponse.
00:21:30 Mais pour nous, c'est encore un peu vague.
00:21:33 Nous nous permettons donc d'insister.
00:21:36 -Est-ce qu'un yaourt,
00:21:38 quand il a dépassé sa date limite de consommation,
00:21:41 on peut encore le consommer
00:21:44 ou est-ce qu'on doit le jeter à la poubelle ?
00:21:47 -Euh...
00:21:48 -Non, mais il est comestible, on pense.
00:21:50 -Il est comestible, donc.
00:21:52 -On pense qu'il est comestible, ouais.
00:21:54 -C'est pas une réponse...
00:21:56 -Mais pas au sens de la qualité chez Caronan.
00:21:58 Chez nous, on le dira pas pour nos yaourts.
00:22:01 -Le fabricant l'avoue à demi-mot.
00:22:03 Ces produits peuvent perdre un peu de leur goût
00:22:07 après la date limite, mais restent comestibles.
00:22:10 Vient alors une autre question.
00:22:12 Combien de temps au-delà de la date limite
00:22:15 peut-on encore consommer les produits laitiers frais ?
00:22:18 Pour le savoir, nous avons fait un test nous-mêmes.
00:22:21 Loin d'imaginer alors ce que nous allons découvrir.
00:22:24 Nous avons acheté l'été dernier ces produits.
00:22:30 Selon le fabricant, ils seraient périmés le 23 août,
00:22:34 soit 20 jours après la date de fabrication.
00:22:37 Et nous avons poussé l'expérience très loin
00:22:40 en les laissant dans ce réfrigérateur
00:22:43 pendant trois mois.
00:22:45 Le 22 novembre, nous les emmenons
00:22:47 pour les faire analyser dans un laboratoire
00:22:50 spécialisé dans l'agroalimentaire.
00:22:52 C'est dans ce même type d'institut
00:22:55 que les industriels font tester leurs produits
00:22:57 pour fixer la date limite de consommation.
00:23:00 C'est Abdelkader Boubetra
00:23:02 qui va nous donner les résultats sur nos produits laitiers,
00:23:06 a priori périmés.
00:23:08 Nous vérifions avec lui tout d'abord l'aspect du produit.
00:23:12 - Là, on voit bien que, visuellement,
00:23:14 le produit ne présente aucun développement microbien.
00:23:18 - Première surprise,
00:23:22 après trois mois, pas une moisissure.
00:23:25 Mais le goût est-il resté aussi intact que l'aspect ?
00:23:28 - C'est un goût un peu particulier en termes d'acidité,
00:23:32 parce que la DLC a été dépassée quand même de plusieurs mois.
00:23:35 - Selon le laboratoire, le goût sur ce type de produit
00:23:39 est actuellement en train de s'améliorer.
00:23:41 Il est altéré 2 à 3 semaines en moyenne après la date limite.
00:23:45 S'il est peut-être un peu moins bon,
00:23:47 il est en revanche encore totalement comestible.
00:23:50 Le verdict du laboratoire est sans appel.
00:23:54 - Les résultats montrent bien que,
00:23:58 pour les dénombrements, c'est-à-dire en termes de quantité,
00:24:02 que quel que soit le germe analysé,
00:24:04 c'est-à-dire levure, moisissure, Echiachia coli,
00:24:07 ostaphylocoagulase positif,
00:24:10 on est inférieur à 10 cellules par gramme.
00:24:13 Ca veut dire que, sur le plan microbiologique,
00:24:16 ce produit est sain.
00:24:17 Au vu de ces résultats, il n'y a pas de risque à le consommer.
00:24:20 - Conclusion ?
00:24:22 Après 2 semaines, ces fromages blancs seraient donc encore bons
00:24:26 et même sans risque pour notre santé après plusieurs mois.
00:24:29 Une révélation surprenante
00:24:32 qui ne concerne pas seulement les produits laitiers frais.
00:24:35 Des centaines d'autres produits
00:24:37 sont au coeur de ce qui est en train de devenir une polémique.
00:24:40 Et ce n'est pas dans les rayons de supermarché
00:24:43 que notre enquête continue,
00:24:45 mais dans un haut lieu de la République.
00:24:48 Une enquête qui nous a conduits jusqu'au Sénat.
00:24:51 C'était il y a quelques mois dans l'hémicycle.
00:24:58 Cet homme interpelle les sénateurs.
00:25:01 - Je vous invite à lire ça. Vraiment.
00:25:04 Vous verrez dans ce tableau
00:25:06 envoyé par l'industrie et la distribution.
00:25:10 - C'est Victorin Hurel,
00:25:11 ministre des départements et des territoires d'Outre-mer.
00:25:15 Dans sa main, il tient un document explosif.
00:25:20 - 300 produits
00:25:22 qui apparemment seraient concernés
00:25:25 par ces dates limites de consommation.
00:25:28 - Ce document révèle que pour un même produit,
00:25:32 il existe des différences de date limite
00:25:34 entre les dom-toms et la métropole.
00:25:36 - Par exemple, je prends des crèmes vanillées,
00:25:39 28 jours à l'export, 19 jours en métropole.
00:25:42 - Les consommateurs français
00:25:44 ne seraient pas donc tous logés à la même enseigne.
00:25:47 Le document pointe du doigt des dates limites
00:25:50 plus longues dans les dom-toms qu'en métropole
00:25:53 pour un même produit.
00:25:54 Ces informations ont été fournies
00:25:56 par la grande distribution d'Outre-mer.
00:25:58 Voici ce qu'elles révèlent.
00:26:00 - Un écart de date limite non négligeable sur 300 produits.
00:26:04 Pour ce fromage frais,
00:26:06 c'est 55 jours en Outre-mer contre 20 en métropole.
00:26:10 Ce jambon standard est considéré comme périmé
00:26:14 au bout de 27 jours en métropole contre 40 dans les dom-toms.
00:26:18 Et pour cette saucisse de Strasbourg,
00:26:20 c'est même le grand écart.
00:26:22 Les industriels déconseillent de la consommer
00:26:24 au bout de 25 jours en métropole,
00:26:26 mais elle est encore bonne dans les dom-toms
00:26:29 de moins de 3 mois.
00:26:30 Le document fait l'effet d'une bombe.
00:26:32 Les sénateurs en charge des questions de consommation
00:26:36 prennent le problème à bras le corps.
00:26:38 La sénatrice de Seine-Saint-Denis, Aline Archimbeau,
00:26:42 est l'une des chefs de file.
00:26:44 Elle s'interroge sur les raisons de tels écarts
00:26:47 pour un même produit.
00:26:49 - Il y a deux explications possibles.
00:26:51 Soit on veut chercher dans l'hexagone
00:26:53 à raccourcir les délais pour pousser les gens
00:26:56 à consommer plus et à jeter à la poubelle
00:27:00 des produits qu'ils n'auraient pas pu consommer
00:27:03 dans les dates, et donc c'est poussé au gaspillage
00:27:06 et à la surconsommation.
00:27:07 Soit c'est cette logique-là, de fait,
00:27:10 soit c'est parce qu'on estime que la santé...
00:27:12 On estimerait que la santé des habitants d'outre-mer
00:27:17 ne mérite pas autant de soins que la santé...
00:27:21 Dans les deux cas, c'est aberrant
00:27:23 et scientifiquement incompréhensible.
00:27:26 - Alors pourquoi, pour un même produit fabriqué
00:27:28 au même moment, les marques apposent-elles
00:27:31 des dates différentes ?
00:27:32 - Alors, le jambon...
00:27:34 - Nous les avons appelées pour obtenir des réponses.
00:27:38 Et apparemment, chez certains fabricants,
00:27:40 on mesure le problème.
00:27:42 - On reviendra vers vous
00:27:44 dès qu'on aura des choses à vous dire, quoi,
00:27:48 des choses claires et...
00:27:49 En fonction de ce qui change en ce moment, voilà.
00:27:52 - Mais nous n'aurons pas de réponse claire.
00:27:55 Quant aux autres marques que nous avons contactées,
00:27:58 pas question d'en parler.
00:27:59 - Les dates limites de consommation sont différentes.
00:28:02 - Je ne reconnais rien du tout. Je ne peux pas vous dire autre chose.
00:28:06 - Alors, pourquoi une telle opacité ?
00:28:08 Selon Olivier Dauvert, il faut chercher la raison
00:28:11 dans l'intérêt qu'ont les industriels
00:28:13 à faire une date limite plus courte
00:28:15 que la durée de vie réelle de leur produit.
00:28:17 - Le fabricant pourrait tout à fait mettre la DLC plus longue.
00:28:21 Il pourrait tout à fait mettre une DLC en métropole
00:28:25 à la mesure de celle qu'elle est outre-mer,
00:28:27 mais dans les faits, ça ne serait pas son intérêt.
00:28:30 Ca ne serait pas son avantage pour deux raisons essentielles.
00:28:33 D'abord, l'image que le consommateur se fait des produits,
00:28:36 des produits frais, c'est des produits à date courte.
00:28:39 Ce sont des produits plus qualitatifs.
00:28:42 Des produits à date longue, ce sont des produits moins frais,
00:28:45 donc moins haut de gamme, peut-être moins cher.
00:28:48 Et la deuxième raison, elle est très commerciale,
00:28:51 c'est que plus la date limite est courte,
00:28:53 plus je prends le risque ou j'ai la chance,
00:28:55 si je suis le producteur, qu'on vide les rayons
00:28:58 pour dégager les vieilles dates,
00:29:00 et que ça me permet de reproduire et de relivrer de nouveaux produits.
00:29:04 - Pour mettre fin à ce système de double date limite,
00:29:07 une loi a été promulguée le 3 juin dernier.
00:29:09 Elle impose une harmonisation des dates limite en France.
00:29:13 Le délai à poser sur un produit
00:29:15 ne peut être plus long dans les dom-toms
00:29:17 que celui prévu dans l'hexagone.
00:29:19 Une loi qui est loin de freiner le business des destockeurs.
00:29:24 Et vous allez voir que pour certains produits,
00:29:26 ils n'hésitent pas à les vendre
00:29:28 même bien au-delà de la date conseillée sur l'emballage.
00:29:32 Tout de suite sur D8, vous verrez comment les destockeurs
00:29:35 vendent des produits qui, en apparence,
00:29:37 ne devraient plus être en rayon.
00:29:39 - La moutarde, elle est à août 2013.
00:29:43 - Vous avez la carte U ?
00:29:45 - Et nous vous dévoilerons l'envers du décor
00:29:48 de vos cartes de fidélité.
00:29:49 - C'est un appareil photo ?
00:29:51 - Vous verrez comment, derrière les cadeaux et les ristournes,
00:29:55 les marques vous poussent à consommer toujours plus.
00:29:58 - Là, on a une chemise, un caban.
00:30:00 ...
00:30:03 - Et vous allez voir que pour certains produits,
00:30:06 les destockeurs n'hésitent pas à les vendre
00:30:09 même bien au-delà de la date conseillée sur l'emballage.
00:30:12 Et ça, de manière totalement légale.
00:30:14 ...
00:30:17 Retour à Nîmes, dans le magasin de William Navarro.
00:30:21 Au rayon épicerie et boissons,
00:30:23 pour certains articles qu'il vend,
00:30:25 la date est dépassée depuis plusieurs mois.
00:30:28 - J'ai la DSP,
00:30:30 qui est en janvier 2013.
00:30:33 - Pour cette bière, au moment de notre tournage,
00:30:36 on est à presque un an de la date indiquée sur l'emballage.
00:30:39 - La moutarde, elle est en août 2013.
00:30:42 - Pour cette moutarde de marque, elle est dépassée depuis l'été.
00:30:47 - Ça bouge pas. C'est sous vide, c'est fermé.
00:30:50 - Et cela ne concerne pas seulement ces deux exemples.
00:30:54 C'est le cas pour bien d'autres produits du magasin.
00:30:57 Même cette soupe de poisson.
00:30:59 - Septembre 2013.
00:31:01 Donc, de la soupe de poisson.
00:31:03 - Si William peut encore les vendre,
00:31:06 c'est grâce à cette mention,
00:31:08 "à consommer de préférence avant l'oeuf".
00:31:10 C'est ce qu'on appelle la date limite d'utilisation optimale.
00:31:14 On la trouve sur les produits secs,
00:31:16 comme les gâteaux, les pâtes,
00:31:18 mais aussi les conserves et certaines boissons.
00:31:21 Cette mention signifie que le fabricant garantit
00:31:24 que le produit aura tout son goût jusqu'à cette date,
00:31:27 mais la durée de vie dans notre placard
00:31:30 est en fait bien plus longue.
00:31:32 La loi autorise même à vendre ses aliments
00:31:34 un an et demi après la date indiquée.
00:31:37 - Par exemple, on a le Pepsi.
00:31:39 Il est en date du...
00:31:42 31 juillet 2013.
00:31:44 - Sachant que nous sommes...
00:31:46 - En octobre.
00:31:48 Donc, 4 mois de date dépassée,
00:31:51 on en a encore 14 mois pour pouvoir le vendre.
00:31:53 En sachant que, quelle que soit la bouteille qu'on ouvre,
00:31:56 il y aura la même particularité.
00:31:59 Certaines bouteilles auront moins de gaz,
00:32:01 mais dans l'ensemble, ça bouge pas.
00:32:03 - Les produits peuvent avoir au pire un peu moins de bulles
00:32:08 ou un aspect parfois un peu incertain.
00:32:11 - Dans un magasin, on doit pas le trouver, ça.
00:32:13 - De quoi ? - La coloration un peu différente,
00:32:16 peut-être, je sais pas.
00:32:18 Ou ici, deux matières qui...
00:32:20 Ça, normalement, je pense qu'en magasin,
00:32:23 on doit pas le trouver, tandis qu'ici, on peut le trouver.
00:32:26 C'est pas trop dérangeant, ça rendra pas malade.
00:32:28 - Pour payer 2 à 3 fois moins cher,
00:32:31 les clients sont prêts à faire un petit effort.
00:32:34 Avec ses 4 magasins ouverts en à peine un an,
00:32:37 le business de William a de beaux jours devant lui.
00:32:40 Et la demande est-elle pour ce genre de produits
00:32:43 que certains ont bâti des empires,
00:32:45 des concurrents qui en viennent à utiliser
00:32:48 les ressorts des multinationales de la grande distribution ?
00:32:51 Et cette fois-ci, ce n'est plus simplement
00:32:54 une histoire de date sur les produits.
00:32:56 Musique de rock
00:32:58 Un homme a mis en place une machine de guerre
00:33:01 pour casser les prix.
00:33:03 Nous nous rendons dans les pays de la Loire, à Laval.
00:33:06 Au bout de cette zone commerciale,
00:33:09 un grand hangar d'une centaine de mètres de long.
00:33:12 Nous sommes chez le leader du déstockage en France,
00:33:15 dans l'un de ses 220 magasins.
00:33:18 Ici, on trouve de tout un peu partout.
00:33:22 ...
00:33:25 De l'eau aromatisée,
00:33:27 des boissons gazeuses très connues,
00:33:29 du chocolat,
00:33:31 et au beau milieu de tous ces aliments de grande marque,
00:33:34 des objets très surprenants.
00:33:37 Des râteaux,
00:33:39 un nain de jardin rangé à côté de la vitre,
00:33:42 des bijoux,
00:33:44 ou encore des bibelots.
00:33:46 Bref, une caverne d'Ali Baba à prix cassé.
00:33:49 Comme ces céréales très connues, à moitié prix.
00:33:52 Ou encore ce plat préparé d'une grande marque,
00:33:56 30 % moins cher.
00:33:58 Et c'est comme ça dans tous les rayons.
00:34:01 -On vient très souvent ici pour faire des affaires,
00:34:04 parce que c'est un magasin où on peut faire des affaires intéressantes,
00:34:08 notamment avec des produits de marque.
00:34:11 -Vous prenez tout ça ? -Oui, je l'ai déjà eu.
00:34:14 Je l'ai trouvé bon, et pour le prix...
00:34:17 -Ca coûte combien, ça ? -0,80.
00:34:19 -Pardon ? -0,80.
00:34:21 Il est cuit, vous le passez au four au micro-ondes 2 minutes.
00:34:24 Vous mettez du riz, une sauce tomate, ça vous fait une entrée.
00:34:27 -Pour moins d'un euro. -Et voilà.
00:34:30 -Est-ce qu'il y a des produits
00:34:32 que vous n'achèteriez pas dans un supermarché normal ?
00:34:35 -Tous les produits qui sont plus chers qu'ici.
00:34:38 -Les marques ? -Oui, les marques.
00:34:40 Les pizzas, à 4 euros, je vais pas les acheter au Grand-Soft.
00:34:43 C'est trop cher.
00:34:46 On fait 3 pizzas,
00:34:48 ça fait 12 euros au lieu de 4,80.
00:34:51 3,60, il y a une marge.
00:34:53 -Avec 220 magasins et plus de 100 000 clients par jour,
00:34:56 il faut alimenter les stocks en masse.
00:34:58 Et c'est là que ça devient un problème.
00:35:01 -Au lieu de se faire des affaires en masse,
00:35:04 et pour une bonne partie des produits,
00:35:06 l'enseigne va les chercher très loin.
00:35:08 Car derrière ce hangar se cache une puissance de frappe colossale
00:35:11 pour dénicher les meilleures affaires.
00:35:13 A quelques kilomètres du magasin,
00:35:16 un campus ultramoderne
00:35:18 digne de la Silicon Valley californienne.
00:35:20 On est loin de l'image dépouillée des destockers.
00:35:24 Nous sommes au siège social du groupe,
00:35:26 10 000 m2 de bureaux et 450 employés.
00:35:30 ...
00:35:32 -Les résultats sont...
00:35:34 -Il y a de la richesse.
00:35:36 -Et ça parle dans toutes les langues.
00:35:39 ...
00:35:50 -Une armée d'acheteurs chevronnés
00:35:52 qui sortent des meilleures écoles de commerce.
00:35:54 Leur mission, trouver des stocks d'invendus dans le monde entier
00:35:59 et les négocier au meilleur prix.
00:36:01 Nous sommes dans une sorte de salle de marché du déstockage.
00:36:04 ...
00:36:06 -Allez. -Le grand patron, c'est lui,
00:36:09 Rémi Adrion.
00:36:11 Il a commencé comme petit commerçant dans les années 70
00:36:15 et est aujourd'hui à la tête d'un empire
00:36:17 qui affiche 400 millions d'euros de chiffre d'affaires.
00:36:20 Car il faut dire qu'apparemment,
00:36:22 Rémi a le sens du business.
00:36:24 -Oui, je suis encore élevé, oui, à négocier,
00:36:27 mais vous avez fixé le prix de vente, déjà ?
00:36:29 -Non. -Pas encore ?
00:36:30 C'est sa première chose à faire. -C'est ça.
00:36:33 -Ca va ? On va faire les objectifs ?
00:36:37 -J'espère. -C'est dur ?
00:36:39 -Oui, c'est quand même dur.
00:36:41 -Une course aux résultats plus qu'assumée,
00:36:43 des écrans affichent même la performance des salariés.
00:36:46 -On est aujourd'hui mercredi matin.
00:36:49 L'objectif de la semaine, c'est 800 kg d'achats
00:36:53 et ils en sont aujourd'hui à, je crois, 84 kg.
00:36:57 Voilà. Euro.
00:36:59 Et chaque personne a son volume d'achats,
00:37:02 donc chacun a ses objectifs pour acheter,
00:37:06 pour faire son chiffre d'achat.
00:37:08 -Par exemple, vous pouvez avoir des chiffres,
00:37:10 un salaire d'un acheteur ?
00:37:12 -Je pense qu'un salaire fixe d'un acheteur doit être...
00:37:19 J'ai pas tous les chiffres en tête,
00:37:21 mais je pense qu'il y a environ 1 500 euros net par mois.
00:37:24 -Et si on est le meilleur et qu'on arrive à avoir un bon chiffre ?
00:37:28 -On peut doubler, oui.
00:37:30 -Des primes qui multiplient par deux les salaires.
00:37:34 Une belle carotte pour les employés.
00:37:36 Alors, au téléphone,
00:37:38 ils ne lâchent rien pour décrocher les meilleures affaires.
00:37:41 Et Jean-Philippe est justement sur un bon coup.
00:37:44 Un stock de friandises que vend un intermédiaire irlandais
00:37:48 trouvé sur Internet.
00:37:49 -Total, 4 000 pieces of cheap energy strips.
00:37:55 -Et il va falloir négocier le meilleur prix de rachat.
00:37:59 -You know, I think that my price will only suit your excess stock
00:38:03 and your end of life and so on.
00:38:05 But, you know, I'm a clearer.
00:38:08 -Et à chaque fois, Jean-Philippe joue serré,
00:38:11 car en magasin, les produits devront être en moyenne
00:38:14 à moitié prix des commerces traditionnels
00:38:17 et assurer une marge pour son entreprise
00:38:19 qui peut monter jusqu'à 40 %.
00:38:21 -Yeah, yeah, yeah.
00:38:22 -OK, Phil. Good afternoon to you.
00:38:25 Yeah, speak to you soon.
00:38:26 Yeah, bye.
00:38:27 -Alors, pour décrocher les stocks au prix qu'ils veulent,
00:38:31 les commerciaux développent toute une stratégie.
00:38:33 Et ils sont formés d'Elberso.
00:38:36 -Tu te mets debout au milieu.
00:38:38 -Aujourd'hui, c'est séance formation des nouvelles recrues
00:38:42 avec un jeu de rôle.
00:38:44 -Donc, Emmanuel, tu as en face de toi Thomas,
00:38:47 qui est l'acheteur.
00:38:49 Donc, toi, tu vas jouer le fournisseur.
00:38:51 -Thomas est le destockeur.
00:38:53 Emmanuel est importatrice de textiles.
00:38:57 Et elle a un stock de doudounins vendus sur les bras.
00:39:00 -Nous avons également des acheteurs terrain
00:39:03 qui pourront aller à...
00:39:04 -Ils sont observés de très près
00:39:06 par Jérémy et Isabelle, les formateurs.
00:39:10 Le but du jeu, aujourd'hui,
00:39:12 c'est d'apprendre aux élèves à déceler les faiblesses
00:39:15 de leurs interlocuteurs.
00:39:16 -De la façon de s'arrachodiser...
00:39:18 -Et ici, pour apprendre,
00:39:20 on n'utilise pas le langage des requins du monde du commerce.
00:39:24 -Votre fournisseur a une maladie.
00:39:26 -On préfère se prendre pour des médecins.
00:39:29 -Ne donnez pas le médicament tout de suite.
00:39:31 Prenez le temps de voir avec votre fournisseur
00:39:34 quelle est sa réelle maladie
00:39:35 pour administrer le bon médicament, lui apporter la solution.
00:39:39 D'accord ? N'allez pas trop vite sur les solutions,
00:39:41 parce que vous n'allez pas utiliser les bonnes.
00:39:44 -Thomas sonde Emmanuel pour connaître son problème.
00:39:48 -Aujourd'hui, vous avez donc un besoin
00:39:50 de renouvellement de votre collection,
00:39:52 puisque vous allez commencer à entamer la saison été.
00:39:55 -Je commence les commandes pour le printemps été.
00:39:58 -Et ça, c'est bon pour Thomas,
00:40:00 car Emmanuel est pressé de vendre.
00:40:02 Ses nouvelles collections arrivent,
00:40:04 elle a besoin de faire de la place dans ses stocks.
00:40:07 Et c'est là-dessus que Thomas va pouvoir jouer
00:40:09 pour qu'elle s'aligne sur son tarif.
00:40:11 -Et nous pourrons ensuite nous positionner
00:40:14 sous quelques jours, selon votre besoin,
00:40:17 sur un prix d'achat que nous déterminerons ensemble.
00:40:21 -Voilà comment le groupe remplit ses entrepôts
00:40:24 de milliers de mètres carrés,
00:40:26 avec des produits à des prix imbattables et de marques.
00:40:30 Comme ce chocolat,
00:40:32 ou cette lessive,
00:40:34 ou encore ces biscuits,
00:40:37 et même des produits de luxe.
00:40:39 -Il y a du vin d'Espagne.
00:40:41 -Mais aussi du champagne,
00:40:43 des marques les plus prestigieuses du marché.
00:40:46 -Vous voyez, de la veuve clico et du tétinger,
00:40:50 tout ça, bon là, c'est un lot,
00:40:52 ça qui vient d'un hypermarché
00:40:55 qui a été sinistré par un incendie,
00:40:57 et dessus, il doit y avoir un petit peu de suie,
00:41:00 donc ça a été les assurances, on liquidait tout le stock.
00:41:04 Vous voyez ?
00:41:05 On peut plus vendre ça à des gens dans un supermarché.
00:41:08 -Pourquoi ? -Parce que vous prenez,
00:41:10 vous sortez avec les mains noires,
00:41:12 de suie.
00:41:13 Chez nous, c'est acceptable, les gens payent moins cher,
00:41:16 mais si vous allez dans le supermarché
00:41:18 et que vous ressortez avec les mains noires,
00:41:21 vous n'allez pas apprécier.
00:41:22 -Avec de la suie, on va dire,
00:41:24 elle sera vendue combien, chez vous ?
00:41:26 -Je pense qu'on va vendre tout ce qu'il y avait
00:41:29 dans le supermarché à moins 40 % environ.
00:41:31 -Des produits courants aux produits de luxe,
00:41:35 Rémi Adrion s'attaque à tous les marchés.
00:41:38 Il affiche une croissance insolente,
00:41:41 15 % l'année dernière,
00:41:42 et prévoit l'ouverture de 10 nouveaux magasins l'année prochaine.
00:41:46 Les destockers sortent aujourd'hui de l'ombre,
00:41:49 de quoi inquiéter les enseignes classiques.
00:41:52 Des enseignes qui se doivent donc de réagir
00:41:57 pour ne pas perdre du terrain.
00:41:59 Et elles ont pour ça une arme commerciale redoutable
00:42:02 qui s'est développée en masse dans tous les magasins.
00:42:05 Elles nous donnent droit à des super promos et des ristournes.
00:42:09 Mais derrière cette générosité se cache une autre réalité.
00:42:13 Des méthodes, qui, vous allez le voir,
00:42:16 peuvent nous pousser toujours plus à la consommation.
00:42:19 Tout se joue aux caisses au moment de payer.
00:42:24 Désormais, au lieu de vous demander comment vous régler,
00:42:27 la caissière vous pose avant toute chose une première question.
00:42:31 -Vous avez la carte ?
00:42:32 -La caissière veut savoir
00:42:34 si vous avez la carte de fidélité du magasin.
00:42:37 -Vous avez la carte ?
00:42:38 -C'est là qu'on signe.
00:42:39 Elle est rappelée en toutes lettres rouges sur l'écran de la caisse.
00:42:43 La question est obligatoire,
00:42:46 et a priori, c'est pour votre bien,
00:42:49 car la carte de fidélité comporte des avantages.
00:42:52 -La carte de vue apporte des points.
00:42:55 -Vous en avez combien ?
00:42:57 -Je pense que ça va s'afficher sur le ticket.
00:42:59 -C'est un peu comme à l'école.
00:43:02 Un système de bons points.
00:43:04 Plus vous achetez d'articles, plus vous avez de points.
00:43:08 -Voilà, 2 000... 2 000, 100.
00:43:10 -Et avec ces points,
00:43:12 les clients ont le droit à de petits privilèges.
00:43:15 -Est-ce que vous avez la carte de vue ?
00:43:18 -Eh oui.
00:43:19 -Vous avez obtenu aujourd'hui 25 points d'achat
00:43:22 et 70 points bonus,
00:43:24 ce qui vous fait un total de 859 points,
00:43:26 ce qui vous permettra de faire un bon d'achat de 10 euros.
00:43:30 -C'est déjà bien d'avoir des petits gestes.
00:43:32 -Pour ce client, le magasin lui fera une ristourne
00:43:36 de 10 euros sur sa prochaine facture.
00:43:39 Des cadeaux en échange de votre fidélité.
00:43:42 -Vous avez la carte de vue ?
00:43:43 -Voilà pourquoi ces cartes sont devenues si populaires.
00:43:46 Rien que dans ce magasin,
00:43:48 près de 17 000 clients y ont adhéré.
00:43:51 -Il y a vraiment des gens qui comptent là-dessus ?
00:43:54 -Ah ouais.
00:43:55 Parce qu'il y en a qui n'attendent pas de l'accumuler.
00:43:59 Dès qu'ils ont 5 ou 10 euros de bon d'achat,
00:44:01 ils vont les passer pour les aider à payer leur compte.
00:44:04 Et il y en a d'autres...
00:44:06 Pas forcément nécessité, mais pour se faire des petits plaisirs.
00:44:09 -En France, 300 millions de cartes de fidélité
00:44:14 seraient en circulation.
00:44:16 -La FNAC.
00:44:17 J'ai ma carte Remprix,
00:44:19 la carte Monoprix,
00:44:20 ma Decathlon.
00:44:21 -Elles ont envahi notre porte-monnaie.
00:44:24 -Il y a du Pareio, même,
00:44:25 FNAC et Veille et Jeux, donc Oxybul,
00:44:27 il y a du Marionneau, il y a du Decathlon,
00:44:30 il y a du Wicket.
00:44:31 -Moi, j'ai tout.
00:44:32 -La moitié des consommateurs en possèdent jusqu'à 10.
00:44:36 -Le Diorama.
00:44:37 -Car dans la guerre commerciale féroce
00:44:39 que ce livre les enseigne,
00:44:41 toutes sortent cette arme marketing redoutable.
00:44:44 Cela va de la grande distribution
00:44:47 au bricolage, la maison
00:44:50 ou encore l'électroménager.
00:44:52 Et c'est à chaque fois une surenchère de cadeaux
00:44:54 et de réductions pour nous faire passer la porte de leur magasin.
00:44:58 Car si les marques sont prêtes à nous faire des cadeaux,
00:45:01 elles attendent de nous des contreparties.
00:45:04 Nous avons voulu savoir
00:45:05 qui sont ceux qui conçoivent ces cartes de fidélité,
00:45:09 quels sont les secrets qu'elles renferment
00:45:11 et surtout, entre le magasin et le consommateur,
00:45:15 à qui profite vraiment la carte de fidélité.
00:45:18 Amande, en loser,
00:45:22 retour dans notre supermarché.
00:45:25 Quand on franchit la porte du magasin,
00:45:29 la première chose sur laquelle on tombe,
00:45:31 c'est cette vitrine.
00:45:34 Des étages remplis d'articles haut de gamme,
00:45:37 des cafetières tendances,
00:45:39 des perceuses de grandes marques
00:45:42 ou encore des tablettes numériques.
00:45:44 Et ici, les étiquettes n'indiquent pas des prix,
00:45:47 mais des points, car ces produits, on ne peut pas les acheter.
00:45:51 On les gagne, mais à une condition.
00:45:54 Il faut avoir la carte de fidélité.
00:45:57 C'est Pascal qui donne les cadeaux.
00:46:00 C'est un peu le père Noël du magasin,
00:46:03 mais lui, c'est toute l'année que ça dure.
00:46:06 -Ceux qui peuvent faire le plus rêver,
00:46:11 un appareil photo, par exemple,
00:46:13 le lecteur DVD portable...
00:46:15 -Et a priori, avoir la carte de fidélité,
00:46:18 c'est tout bénef.
00:46:19 -Esthétique aussi.
00:46:21 -Juste en faisant ces courses,
00:46:23 on cumule des points qui donnent droit à ces cadeaux
00:46:26 et pas n'importe lesquels.
00:46:28 -Tout l'intérêt, il est aussi de leur fournir
00:46:30 quelque chose de fiable,
00:46:32 parce que c'est intéressant
00:46:34 dans la mesure où c'est du matériel correct.
00:46:36 Si c'est du mauvais matériel, ça sert à rien, honnêtement.
00:46:40 -Et pour gagner ces articles,
00:46:41 Pascal va nous montrer comme c'est simple.
00:46:44 Il suffit juste de remplir ce bulletin d'adhésion
00:46:47 à la carte de fidélité.
00:46:48 Les clients doivent répondre à quelques questions
00:46:51 a priori anodines.
00:46:53 -Vos noms, prénoms, date de naissance et adresse.
00:46:55 Vos adresses mail, numéro de téléphone,
00:46:58 si vous souhaitez recevoir certaines publicités
00:47:01 ou des offres directement chez vous.
00:47:03 -Au fur et à mesure, les questions se précisent.
00:47:06 Ils veulent tout savoir de vous et même de votre famille.
00:47:10 -Les détails de votre foyer,
00:47:12 à savoir votre épouse, éventuellement,
00:47:14 vos enfants, tout ça, quel âge ils peuvent avoir,
00:47:17 si c'est des garçons ou des filles,
00:47:19 histoire de cibler la clientèle,
00:47:21 de vous connaître en détail.
00:47:23 -Toutes ces informations vont être précieuses pour ce magasin.
00:47:27 Elles vont être épluchées et analysées,
00:47:30 mais dans un autre lieu,
00:47:31 bien loin de l'univers des grandes surfaces.
00:47:34 Un lieu insoupçonné des clients.
00:47:36 Les bulletins d'adhésion parcourent des centaines de kilomètres
00:47:43 pour finir dans des sociétés comme celle-ci, à Bordeaux.
00:47:47 Car les marques font appel à des spécialistes
00:47:50 pour concevoir leur carte de fidélité.
00:47:52 -C'est ce que t'as mis dans la vidéo.
00:47:54 -C'est plus flat design, d'avoir moins de reflets,
00:47:57 c'est un peu plus tendance.
00:47:59 -Et ça ira bien.
00:48:00 -Agnès Passot est à la tête
00:48:02 de l'une des sociétés leaders sur le marché.
00:48:04 -Ca, c'est des cartes très anciennes,
00:48:06 ça fait partie des clients historiques,
00:48:09 qui travaillent avec nous depuis un certain temps.
00:48:11 -Ces cartes, qui ont certainement fini dans votre porte-monnaie.
00:48:15 -On a des cartes qui deviennent dorées
00:48:17 pour les meilleurs clients, version classique, version dorée.
00:48:21 -Ce ne sont pas les marques qui les ont créées,
00:48:23 ce sont eux qui les pensent et les designent.
00:48:26 -Des spécialistes du marketing,
00:48:29 des statisticiens et des designers.
00:48:32 40 employés qui planchent toute la journée
00:48:36 pour toujours plus nous fidéliser.
00:48:38 Et tous les matins, au service courrier,
00:48:42 c'est le rush.
00:48:43 Entre 2 000 et 10 000 lettres arrivent chaque jour.
00:48:47 Ce sont les bulletins d'adhésion que vous avez remplis.
00:48:50 Tous les renseignements vous concernant,
00:48:52 votre adresse, votre âge ou celui de vos enfants,
00:48:56 vont être numérisés.
00:48:57 Ils finiront dans cet énorme ordinateur,
00:49:01 le Saint-Dessin.
00:49:03 Des informations qu'Agnès garde précieusement.
00:49:07 -Ici, c'est la salle serveur,
00:49:09 dans laquelle sont stockées les données des clients
00:49:12 de nos programmes Fidélité.
00:49:14 -Ce sont des millions de données
00:49:17 qui serviront à mieux vous connaître.
00:49:19 -Dans ce type de baie,
00:49:21 on a à la fois des ordinateurs, des disques durs,
00:49:25 dans lesquels sont enregistrées toutes les informations
00:49:28 qui concernent les programmes Fidélité,
00:49:30 les clients individuellement, leurs ventes.
00:49:32 -Et vous allez voir comment, avec toutes ces informations,
00:49:36 les marques vont vous appâter.
00:49:38 Car les spécialistes de cette société
00:49:40 vont analyser et recouper toutes ces données
00:49:43 pour déboucher sur un résultat impressionnant.
00:49:46 Connaître par le menu vos habitudes de consommation.
00:49:50 Par exemple, Coralie sait exactement tout ce que vous achetez,
00:49:54 car vous l'ignorez peut-être, mais elle a accès à un document-clé.
00:49:58 -Là, on a tous les tickets de caisse
00:50:00 pour une cliente fidélisée dans cette enseigne.
00:50:05 -Et voilà comment elle les a obtenus.
00:50:08 A la caisse du magasin, votre carte de fidélité
00:50:11 n'enregistre pas seulement le montant de vos achats,
00:50:14 mais aussi le détail de tous vos articles.
00:50:17 Des centaines de milliers de données,
00:50:19 transmises par informatique,
00:50:21 que les experts en fidélisation vont analyser.
00:50:24 Coralie peut consulter la liste des dépenses jour par jour
00:50:28 d'une cliente fidélisée d'une enseigne de vêtements.
00:50:31 -Là, on a l'ensemble des tickets réalisés par la cliente.
00:50:35 A l'intérieur, on voit les informations
00:50:38 et les achats qu'elle a réalisés aux dettes données.
00:50:42 Donc là, on a une chemise,
00:50:44 on a un caban, une pull.
00:50:47 -Des informations qu'elle va trier, analyser,
00:50:51 pour mieux connaître notre façon d'acheter.
00:50:54 -Tous ces tickets de caisse
00:50:55 vont nous permettre de faire nos ciblages
00:50:58 selon son comportement d'achat
00:51:00 et selon les informations et les rayons qui l'intéressent.
00:51:04 -Le ciblage consiste à regrouper les clients
00:51:07 par différentes catégories,
00:51:09 en fonction de leurs achats et de leurs fréquences,
00:51:12 avec ceux qui dépensent un peu, beaucoup ou énormément,
00:51:15 ou ceux qui viennent un peu, 5 fois depuis l'ouverture,
00:51:19 souvent, 10 fois, ou très fréquemment.
00:51:21 Vos tickets de caisse permettent d'en savoir beaucoup sur vous,
00:51:27 même des informations que vous n'auriez pas fournies
00:51:30 en remplissant votre bulletin d'adhésion.
00:51:32 Une marque de prêt-à-porter veut cibler ses clients
00:51:36 ayant des enfants pour lancer sa nouvelle collection jeune.
00:51:39 Une information plutôt privée
00:51:41 que l'analyse des tickets de caisse peut révéler.
00:51:44 -Donc là, on regarde les tickets de caisse des clients,
00:51:48 ceux qui ont déjà effectué un achat,
00:51:50 dans les rayons "fille" ou "garçon",
00:51:52 dans la tranche "dix-seize ans".
00:51:54 -Voilà comment elle a procédé.
00:51:56 L'ordinateur a trié les achats des clients par rayon.
00:51:59 Et comme les tickets de caisse indiquent la taille des vêtements
00:52:02 que vous achetez, la société a pu cibler plus de 52 000 familles.
00:52:06 Elles recevront un bon de réduction pour les attirer en boutique.
00:52:10 L'ordinateur fouille vos bulletins d'adhésion et vos tickets,
00:52:14 où chaque donnée peut être très précieuse.
00:52:16 La moindre information vous concernant,
00:52:18 même celles qui vous paraissent les plus anodines,
00:52:21 les marques les utilisent à des fins commerciales.
00:52:24 Démonstration avec un autre client d'Agnès,
00:52:27 une enseigne de jardinage.
00:52:29 Voilà ce qu'elle a en tête.
00:52:31 Elle a pâté ses bons clients en magasin
00:52:33 en organisant une soirée à l'ouverture de la chasse.
00:52:36 Coralie est chargée de les cibler.
00:52:38 Pour les repérer, elle va se pencher sur les bulletins d'adhésion
00:52:42 remplis par les clients, et plus précisément,
00:52:45 sur la partie loisirs.
00:52:47 - En fait, c'est plutôt des questions sur la personne,
00:52:50 ses loisirs, ses centres d'intérêt,
00:52:52 combien de temps il met pour arriver à son magasin,
00:52:55 et son activité professionnelle et son nombre d'enfants.
00:52:58 - Et pour que la soirée ait le plus d'impact,
00:53:01 Coralie va choisir les clients qui ont coché la case chasse.
00:53:04 Musique de suspense
00:53:06 - Dans peu de temps, c'est l'ouverture de la chasse.
00:53:09 Donc on a des mailings qui sont...
00:53:12 tournés vers le loisir de la chasse.
00:53:14 Donc là, je peux sélectionner les clients
00:53:16 qui ont déclaré avoir pour loisir la chasse.
00:53:19 - Elle demande à l'ordinateur central
00:53:21 de lui indiquer combien de clients ont coché cette case.
00:53:25 ...
00:53:27 En 2 secondes, le résultat tombe.
00:53:30 ...
00:53:32 19 297.
00:53:34 Impossible d'accueillir plus de 19 000 invités,
00:53:37 et le résultat est de plus de 1 000 invités.
00:53:40 Il va donc falloir encore trier.
00:53:42 - C'est une soirée d'inauguration et privilèges
00:53:45 que l'on offre, donc on va pas forcément cibler
00:53:48 tous ces clients.
00:53:50 - En fait, elle veut sélectionner uniquement les gros clients,
00:53:54 ceux qui achètent très fréquemment dans les boutiques.
00:53:57 L'ordinateur se remet au travail.
00:53:59 ...
00:54:01 Résultat, 1 865 personnes.
00:54:03 - Et puis ensuite, les clients vont recevoir ce courrier-là
00:54:07 dans la boîte aux lettres.
00:54:09 Donc avec l'invitation à la soirée chasse.
00:54:12 - Et pour bien faire ces gros clients,
00:54:15 l'enseigne offre un bon de réduction de 20 %.
00:54:18 Mais vous allez voir que toutes ces ristournes
00:54:22 et ces techniques commerciales, au-delà de vous fidéliser,
00:54:25 peuvent aussi vous encourager à consommer bien plus
00:54:28 que ce que vous auriez imaginé.
00:54:30 A Chaland, une bourgade située près de La Rochelle.
00:54:33 En plein centre-ville, une bourgade
00:54:36 en apparence comme les autres.
00:54:39 - Au revoir, bonne journée, mesdames.
00:54:42 - Avec le petit mot de la boulangère
00:54:46 et un accueil comme dans une boutique traditionnelle.
00:54:49 - Bonjour, madame.
00:54:51 - Tous les jours, 800 clients viennent acheter leur pain
00:54:54 ou leur gâteau, et ça ne désemplit pas.
00:54:57 Nous ne sommes pas dans une petite boutique de quartier,
00:55:00 mais dans une redoutable machine commerciale,
00:55:04 qui compte 200 magasins en France.
00:55:07 Et on est loin de l'artisanat traditionnel.
00:55:10 On y trouve du pain industriel pétri ailleurs,
00:55:13 des viennoiseries congelées,
00:55:16 des cookies réchauffés sur place,
00:55:19 ou encore des pâtisseries préparées dans une cuisine centrale
00:55:23 à des kilomètres de là.
00:55:25 Et avec la concurrence des grandes surfaces
00:55:28 sur ce type de produits semi-industriels,
00:55:31 on a décidé qu'il faut frapper fort.
00:55:34 Et ça, c'est tout l'enjeu d'Angelina,
00:55:37 la responsable du magasin.
00:55:39 - La priorité, c'est de garder nos clients
00:55:43 et éviter qu'ils s'en aillent ailleurs.
00:55:46 C'est très important à l'heure actuelle.
00:55:49 - Et cette chaîne mise beaucoup sur une carte de fidélité
00:55:52 qu'elle place à tout va auprès de ses clients.
00:55:55 - Vous avez la carte de fidélité ?
00:55:59 - Oui. - Je vais vous la présenter.
00:56:02 - Une carte magnétique comme ça. - D'accord.
00:56:05 - 1 euro d'achat = 1 point.
00:56:07 Au bout de 60 points, il y a un bon d'achat de 3 euros.
00:56:10 - D'accord.
00:56:11 - Au départ, un système de points semblable aux grandes surfaces.
00:56:14 Dès que vous atteignez 60 euros,
00:56:18 la vendeuse vous reverse 3 euros, soit 5 % du montant de vos achats.
00:56:21 - Non, je trouve ça super,
00:56:24 parce que je trouve qu'au point de vue de commerce,
00:56:27 c'est pas un problème. - Idéal.
00:56:30 - Si on peut avoir des petites pâtisseries en plus
00:56:33 ou des réductions, c'est toujours bon.
00:56:37 Aujourd'hui, il faut ça pour attirer le client.
00:56:40 Il y a que ça qui marche.
00:56:43 - Avec ces petites remises, la carte se place assez facilement.
00:56:46 Et dès que vous payez en caisse,
00:56:49 Angelina la réclame systématiquement.
00:56:52 Et ce n'est pas juste dans l'intérêt de ses clients.
00:56:56 Des centaines d'enseignes, grâce à leur carte de fidélité,
00:56:59 vous poussent à dépenser plus.
00:57:02 - Je viens chercher un copier et repartir en courant.
00:57:05 - Puis vous découvrirez comment certains magasins
00:57:08 vous proposent aujourd'hui des smartphones dernier cri
00:57:11 ou des ordinateurs portables jusqu'à moitié prix.
00:57:14 - 290.
00:57:17 - 300 euros. - Combien c'est dans le neuf ?
00:57:20 - 650.
00:57:24 - Avec ces petites remises,
00:57:27 la carte de fidélité se place assez facilement.
00:57:30 Et dès que vous payez en caisse,
00:57:33 Angelina la réclame systématiquement.
00:57:36 - Je vais vous la prendre. Merci.
00:57:40 - Et c'est a priori dans l'intérêt du client.
00:57:43 - Alors, vous avez un bon d'achat disponible de 3 euros ?
00:57:46 - Oui. - D'accord, très bien.
00:57:48 Donc il est valable jusqu'au 7 janvier. Vous avez encore le temps.
00:57:51 - 2,35, s'il vous plaît. Merci.
00:57:54 J'ai juste passé la carte sur un scan, qui est là, uniquement.
00:58:01 Et en fait, le nom de la cliente s'affiche avec ses avantages.
00:58:04 - Le nom, les avantages...
00:58:07 A chaque fois qu'ils donnent leur carte,
00:58:10 la boulangère sait tout de ses clients.
00:58:13 Leurs dépenses, leur date de passage,
00:58:16 tout est enregistré sur l'ordinateur.
00:58:20 Pour en réalité leur vendre plus d'articles et regarder comment.
00:58:23 - Vous remplissez le petit coupon juste là. Voilà.
00:58:26 - Et ce sont en fait les clients qui aident le magasin
00:58:29 sans s'en rendre compte, en donnant des informations clés,
00:58:32 comme le numéro de portable ou l'adresse mail.
00:58:35 - Vous recevez les messages commerciaux aussi sur votre portable.
00:58:39 Voilà.
00:58:42 - Et ça, vous pensez que c'est utile pour le programme, là, depuis ?
00:58:45 - Bah oui, parce qu'on reçoit des SMS parfois de promotion journalière.
00:58:48 Et la mécanique, c'est vrai qu'ils en font assez souvent.
00:58:51 - Des promotions journalières, des ristournes,
00:58:54 tout un système commercial très aguicheur.
00:58:58 Grâce à sa carte, la boulangère a ainsi fidélisé 2 000 clients,
00:59:01 avec qui elle semble se montrer très généreuse.
00:59:04 Et pourtant, elle va gagner beaucoup plus d'argent
00:59:07 que les ristournes qu'elle aura accordées.
00:59:10 Au siège de l'entreprise, on est très attentif
00:59:13 au comportement des clients fidélisés.
00:59:17 La chaîne de boulangerie a fait appel
00:59:20 au service d'Agnès Passot et ses experts en carte de fidélité.
00:59:23 Chaque mois, ils viennent annoncer les résultats engrangés
00:59:26 par le système de fidélisation qu'ils ont mis en place.
00:59:29 Et les nouvelles sont plutôt bonnes
00:59:32 pour les 2 responsables marketing de l'enseigne.
00:59:35 Elles ont de quoi avoir le sourire,
00:59:39 car leurs clients qui détiennent la carte
00:59:42 achètent plus que ceux qui ne l'ont pas.
00:59:45 -On a un client
00:59:48 qui, sans carte de fidélité,
00:59:51 dépense en moyenne 3,44 euros à chaque fois qu'il passe.
00:59:54 Et quand il a une carte de fidélité,
00:59:57 en fait, sa dépense monte à 4,11 euros.
01:00:01 Donc c'est à peu près 20 % d'augmentation du panier moyen.
01:00:04 -C'est ce qu'on appelle un effet carotte.
01:00:07 Le client est prêt à dépenser un peu plus
01:00:10 pour collectionner des points supplémentaires.
01:00:13 Et il est même prêt à dépenser encore plus
01:00:16 quand on le relance par SMS ou par mail
01:00:20 à l'occasion de promotions en magasin.
01:00:23 Il consomme alors en moyenne, pour 7,12 euros de produits,
01:00:26 le double par rapport à un client sans carte.
01:00:29 -Le fait de recevoir l'information
01:00:32 lui déclenche une nouvelle façon d'acheter
01:00:35 ou complémentaire à son achat habituel,
01:00:38 car on a des envies insoupçonnées.
01:00:41 On cherche des besoins nouveaux.
01:00:44 -Mais le plus fort reste à venir.
01:00:47 Quand sa carte est pleine, le client décroche
01:00:51 une ristourne de 3 euros. Mais grisé par ce petit cadeau du magasin,
01:00:55 il va avoir envie de dépenser plus, 5 euros en moyenne.
01:00:58 -Au moment où il pourrait finalement dire
01:01:01 "Tiens, d'habitude, j'épanse 3 euros,
01:01:04 "donc aujourd'hui, ça va me coûter 0",
01:01:07 on pourrait se dire que c'est une journée free pour lui,
01:01:11 rien à sortir de sa poche.
01:01:13 Il va sortir plus d'argent de sa poche.
01:01:16 C'est un peu le pari sur lequel repose le projet au départ.
01:01:19 Et ça marche. Et ça marche.
01:01:22 -C'est là tout l'objectif que poursuivent les enseignes
01:01:25 comme cette chaîne de boulangerie.
01:01:29 Il leur faut créer sans cesse des événements
01:01:32 qui sont censés vous faire plaisir, mais qui, en réalité,
01:01:35 vous donnent l'envie de dépenser plus.
01:01:38 Et il y a une occasion rêvée pour vous faire un petit cadeau
01:01:41 qui peut rapporter gros au magasin.
01:01:44 Dans la boutique de Chaland,
01:01:46 quand les clients remplissent leur bulletin d'adhésion,
01:01:50 il y a une information que la boulangerie veut absolument,
01:01:53 votre date d'anniversaire, l'occasion d'offrir un petit présent
01:01:56 qui n'est pas tout à fait désintéressé.
01:01:59 -Vous avez également un cadeau à votre anniversaire
01:02:02 et à l'anniversaire des enfants. -Ah, c'est vite !
01:02:06 -D'accord ? -J'ai 4 enfants, alors.
01:02:08 -Très bien, il y a 4 emplacements, c'est parfait.
01:02:10 -Et voilà ce que la boulangère a en tête.
01:02:14 L'anniversaire de sa cliente, plus celui de ses 4 enfants,
01:02:17 c'est 5 occasions de l'attirer en magasin.
01:02:20 -Vous prenez la carte. -Il y a un cadeau
01:02:22 pour les anniversaires.
01:02:24 Ca peut être mignon aussi, comme pour les enfants.
01:02:27 -Alors, que va-t-on leur offrir ?
01:02:30 Une généreuse brioche ?
01:02:32 Une grande tarte pour fêter cet événement en famille ?
01:02:35 Ce sera finalement un maxi-cookie d'une valeur d'1,50 euro.
01:02:40 Mais le magasin espère que ça lui rapportera bien plus,
01:02:45 car en venant chercher son petit cadeau,
01:02:48 l'enseigne espère que la cliente achètera le gâteau d'anniversaire
01:02:52 pour toute la famille.
01:02:54 -Bonne journée, au revoir.
01:02:56 -Alors, ce petit cadeau d'anniversaire
01:02:58 fait-il la fortune de la chaîne ?
01:03:00 C'est une idée des experts de la carte de fidélité,
01:03:04 et ils ne se sont pas trompés.
01:03:06 Ils ont analysé les comportements d'achat des clients de la boulangerie,
01:03:10 et c'est bien à l'occasion des anniversaires
01:03:12 qu'ils dépensent le plus.
01:03:14 -Et avec une offre anniversaire... -Encore un.
01:03:19 -Ils pourraient juste venir en courant...
01:03:21 Venir chercher un cookie et repartir en courant.
01:03:24 Ils consomment 8 euros.
01:03:26 Donc, en effet, le budget est très fort,
01:03:28 et que ça est hyper propice au développement du business.
01:03:33 -Telle est la mécanique implacable mise en place par la carte de fidélité.
01:03:37 Si elle vous fait gagner en moyenne 5 % de remise,
01:03:41 elle vous conduit, par le biais des relances très opportunes,
01:03:44 à dépenser 20 % de plus en magasin.
01:03:46 Et il y a un dernier effet magique,
01:03:51 peut-être le plus efficace.
01:03:54 C'est que les clients sont contents de l'avoir.
01:03:57 -Aucune de plus, aucun.
01:03:59 -Et pour ceux qui ne seraient pas adeptes
01:04:01 de la carte de fidélité,
01:04:03 les marques ont trouvé un autre moyen de les appâter.
01:04:06 -Encore un !
01:04:09 Musique sombre
01:04:11 -Nous sommes dans un centre commercial
01:04:13 de la dernière génération à Nantes.
01:04:15 Un centre qui veut mettre le grappin sur ses visiteurs
01:04:18 afin de les encourager à consommer.
01:04:20 Il s'est doté d'un redoutable outil.
01:04:23 Le flash code, une sorte de code-barre
01:04:25 à scanner sur son smartphone.
01:04:27 Démonstration avec Camille, 18 ans,
01:04:29 qui habite dans la banlieue de Nantes.
01:04:31 Quand elle entre dans la galerie marchande,
01:04:33 la première étape est de photographier le flash code
01:04:36 qui lui permet de télécharger le plan du centre commercial.
01:04:40 -On joue le flash code.
01:04:42 -A priori, elle semble avoir chargé un simple guide de la galerie
01:04:46 avec les services et la liste des enseignes.
01:04:48 Mais le vrai plus pour les marques,
01:04:50 c'est la qualité de l'enseignement.
01:04:52 -C'est un peu comme un appareil photo.
01:04:55 -Mais le vrai plus pour les marques,
01:04:57 c'est que ce flash code a injecté dans le portable de Camille
01:05:00 un programme qui permet de la géolocaliser.
01:05:03 C'est-à-dire qui repère sa position exacte.
01:05:06 Et voilà l'astuce.
01:05:08 Son téléphone lui indique désormais les promotions en cours,
01:05:12 avec même l'itinéraire qui la guidera jusqu'au magasin.
01:05:16 -Donc, je suis placée ici.
01:05:20 -Et c'est parti.
01:05:22 Le centre va mener Camille par le bout du nez.
01:05:25 -Sachant que je venais faire les magasins
01:05:30 sans but particulier, ça peut m'indiquer,
01:05:34 vu qu'il y a une promotion, ça peut être sympa.
01:05:36 Je me dis que je peux faire des bonnes affaires
01:05:38 et donc, oui, je peux y aller parce qu'il y a une promotion,
01:05:40 sachant que j'étais pas au courant.
01:05:42 -Une sorte de fil à la pâte
01:05:44 qui préfigure la carte de fidélité moderne.
01:05:48 Celle que vous téléchargerez dans votre portable
01:05:51 et qui vous suivra partout quand vous ferez vos courses.
01:05:54 Et pour vous attirer dans leurs magasins,
01:05:59 certains ont trouvé un autre moyen de casser les prix.
01:06:03 Un genre de magasin un peu oublié ces dernières années,
01:06:06 mais qui revient en force aujourd'hui
01:06:08 en ciblant les produits high-tech à la mode
01:06:10 comme les téléphones portables, les ordinateurs
01:06:13 ou encore les écrans plats.
01:06:15 Des produits haut de gamme, ceux de nos rêves,
01:06:18 souvent inaccessibles pour beaucoup de consommateurs.
01:06:21 Mais vous allez voir comment certains réussissent
01:06:24 à nous les vendre à moitié prix.
01:06:26 -Avace ? -Oui.
01:06:28 -Vous rigolez pas, vous ? -Quand on vient, c'est pas le 100 %.
01:06:31 -Ces clients, aujourd'hui, ne viennent ni acheter
01:06:34 ni faire une réclamation au service après-vente.
01:06:37 Ce réfrigérateur, ils viennent le vendre.
01:06:39 -Ca fait 2 jours que vous l'avez acheté.
01:06:41 -150 euros. Donc, on va voir combien il reste qu'on peut en tirer.
01:06:45 -La jeune femme veut se débarrasser des objets trop encombrants
01:06:48 avant son déménagement pour l'Angleterre.
01:06:51 -Ah oui, là... -Il est con.
01:06:53 -Il reste aussi... -Alors, autant se faire un peu d'argent.
01:06:56 -Donc, on va le revendre dans les 90 euros, à peu près.
01:06:59 On peut vous en proposer la moitié, c'est 45 euros.
01:07:03 -45 euros ? 50, on peut pas en vendre ?
01:07:06 -Si. -Allez.
01:07:08 -55. -50 ?
01:07:10 -50. -Ah, 55, vous allez dire.
01:07:13 Ah, bah là, c'est bien.
01:07:15 -L'affaire est conclue en 20 secondes
01:07:18 et, au final, tout le monde est content.
01:07:20 La jeune femme récupère du cash tout de suite.
01:07:23 Quant au magasin, il rentre une nouvelle bonne affaire,
01:07:27 un frigo en très bon état,
01:07:29 qui le revendra 90 euros, 30 % moins cher que le neuf.
01:07:34 Voilà comment ce magasin remplit à ras-bord
01:07:38 ses rayons de produits d'occasion.
01:07:40 Et on est loin des vieilles babioles rangées en vrac.
01:07:43 Ici, c'est plutôt ambiance grand magasin.
01:07:46 -On va passer soit sur du smartphone,
01:07:48 soit sur du téléphone milieu de gamme,
01:07:51 presque du smartphone, mais pas tout à fait,
01:07:53 soit sur du tactile joujou.
01:07:54 -Des téléphones dernière génération
01:07:57 ou encore des ordinateurs portables,
01:07:59 entre 30 et 50 % moins chers que le neuf.
01:08:02 -290 à 300 euros.
01:08:04 -Combien c'est, dans le neuf ? -Environ 700 euros.
01:08:07 -Ou 650, entre 6 et 650.
01:08:11 -Et aujourd'hui, pour faire une bonne affaire,
01:08:14 les consommateurs n'hésitent plus à acheter
01:08:16 des produits déjà utilisés.
01:08:18 -Pourquoi on n'a acheté pas neuf ?
01:08:21 -Parce que c'est moins cher, et voilà, quoi.
01:08:23 La paire, il y a à raclette, on ne s'en sort pas souvent
01:08:26 dans l'année, donc...
01:08:28 On a acheté une table de mix aussi, ici, pour faire de la musique.
01:08:31 -On a acheté nos enceintes.
01:08:33 Et ça marche bien, quoi.
01:08:36 Musique électro
01:08:38 -Depuis la crise, tout est bon pour faire des économies
01:08:41 et payer moins cher.
01:08:43 Un marché en profite, celui de l'occasion.
01:08:45 Un marché en pleine explosion,
01:08:47 qui affiche aujourd'hui un chiffre d'affaires
01:08:49 de 5 milliards d'euros.
01:08:51 L'année dernière, près d'un Français sur deux
01:08:54 a acheté ou vendu un produit de seconde main.
01:08:56 Une nouvelle manière de consommer,
01:08:58 qui a fait la fortune de sites comme Le Bon Coin,
01:09:01 Price Minister ou encore eBay.
01:09:04 Des sites de petites annonces où l'on peut vendre
01:09:07 ou acheter toutes sortes de produits entre particuliers.
01:09:11 D'autres ont voulu leur part du gâteau.
01:09:13 Les magasins d'achat-vente qui avaient perdu du terrain
01:09:16 reviennent aujourd'hui en force.
01:09:18 Le concept est en plein boom.
01:09:20 Ils rachètent vos objets et vous versent l'argent en liquide
01:09:24 tout de suite.
01:09:25 -Les temps sont durs, donc pour tout le monde,
01:09:27 tout ce qui est un peu superflu, qui sert une fois dans l'année,
01:09:31 on va commencer par eux.
01:09:32 -Des objets que les magasins revendront à prix cassé
01:09:35 jusqu'à 70 % du neuf.
01:09:38 -Ce que je veux, en fait, un oeuf, ça coûte 75 euros.
01:09:41 -C'est pas trop cher.
01:09:42 -Trois gros acteurs se partagent le marché.
01:09:45 Tous ont choisi le mot magique en temps de crise.
01:09:48 Il s'appelle Easy Cash, Cash Express,
01:09:52 mais aussi Cash Converters, le leader du marché,
01:09:56 qui compte aujourd'hui 120 magasins en France
01:09:58 et affiche un chiffre d'affaires de près de 100 millions d'euros.
01:10:02 -On a encore le vent en poupe pour de nombreuses années.
01:10:07 -La guerre que ce livre ses enseignes,
01:10:09 c'est de trouver les meilleurs produits,
01:10:11 ceux qui ont l'air comme neufs, pour vous faire venir dans leur magasin.
01:10:15 Alors, nous avons voulu savoir si l'on nous propose
01:10:18 toujours de bonnes affaires ou si cela réserve parfois
01:10:21 de mauvaises surprises.
01:10:22 -Eh ben non, bah désolé, je crois quand même que si, c'est le seul.
01:10:26 -Et lorsque l'on vend l'un de nos biens,
01:10:28 en tire-t-on toujours le meilleur prix ?
01:10:30 -Merci.
01:10:31 -Vous allez voir que derrière ces vitrines,
01:10:34 ce n'est pas toujours aussi rutilant que ça en a l'air.
01:10:37 ...
01:10:41 -En périphérie de Montpellier,
01:10:43 c'est là que se trouve l'un des meilleurs commerçants
01:10:46 de cash converters.
01:10:47 -Bon, ça, c'est pas mal.
01:10:49 -Philippe Méry est dans le business de l'achat-vente
01:10:52 depuis 8 ans.
01:10:53 Il est aujourd'hui patron de 5 magasins.
01:10:55 -Ca va ? -Alors, t'en es où,
01:10:57 dans tes vitrines, ma belle ?
01:10:59 -Ca y est, j'ai fini tout l'or, déjà.
01:11:01 -Tes petites boîtes, mais écoute, c'est magnifique.
01:11:04 -Et chez lui, il faut que ça brille.
01:11:06 -C'est pas parce que c'est des produits d'occasion
01:11:08 qu'on doit mettre ça en vrac.
01:11:10 Vous voyez, il y a des petites boîtes,
01:11:12 tout est mis en valeur.
01:11:14 C'est une bijouterie, ça.
01:11:15 C'est pas un truc d'occasion.
01:11:17 -En tout cas, faut pas que ça en ait l'air,
01:11:20 car de l'occasion qui a l'air comme neuf...
01:11:22 -On voit qu'il est vraiment neuf, il a jamais servi.
01:11:25 -C'est l'argument pour harponner les clients.
01:11:28 -Il va pas bouger.
01:11:29 -Voilà, quoi.
01:11:30 -C'est neuf, quoi.
01:11:31 -Je vais vous l'allumer, vous allez me faire un test.
01:11:34 -On n'hésite pas à faire tester les produits
01:11:37 pour bien rassurer les clients.
01:11:38 Musique jazz
01:11:40 Mais pour certains articles, c'est un peu plus difficile
01:11:43 de faire oublier qu'ils ont déjà servi.
01:11:45 ...
01:11:48 -Le plus important pour ce type de produit,
01:11:50 c'est pas qu'il y ait une petite imperfection ou une rayure,
01:11:53 c'est que le son soit très bon.
01:11:55 Et ça, c'est le plus important.
01:11:57 -Et pour être bien certain que ça parte,
01:11:59 Philippe est prêt à faire un petit effort sur le prix.
01:12:02 -Le même produit actuellement, qui serait vraiment en bel état,
01:12:07 tournerait dans les 60 euros, par exemple.
01:12:10 Alors que là, il est qu'à 49.
01:12:13 -Pas question de rater une vente.
01:12:14 Et il y a une phrase que le patron ne veut pas entendre
01:12:18 de la bouche de ses commerciaux.
01:12:19 -Ah non, ça, j'en ai pas, actuellement. C'est très rare.
01:12:23 -C'est justement celle-ci.
01:12:24 Un client est en train de passer sous le nez de ce vendeur
01:12:27 parce qu'il n'a pas le bon téléphone en rayon.
01:12:30 Donc, vous voyez, là, j'en ai pas.
01:12:32 Moi, quand je passe, je n'aime pas trop entendre "j'en ai pas".
01:12:36 -Et ça embête d'autant plus Philippe
01:12:38 que les téléphones portables, c'est l'un des rayons les plus visités.
01:12:41 Il doit sans cesse dégoter les produits les plus en vogue.
01:12:46 Et en ce moment, son vrai souci, c'est au rayon télé.
01:12:50 -Je voudrais qu'on voit les télés.
01:12:52 -Regarde un peu ton rayon, Nono. Merde, y a un problème.
01:12:55 -Pour les écrans plats, ça pêche un peu.
01:12:58 -Regarde, qu'est-ce qu'on a, quoi.
01:13:00 Là, après, on a un écran, c'est la cata.
01:13:03 -Dans le rayon, à peine une dizaine de télés à vendre.
01:13:06 Et pour une bonne moitié, elles ne sont pas de toute première fraîcheur.
01:13:10 C'est plutôt ambiance années 90.
01:13:13 -Il y a un truc, c'est qu'on les vend très vite,
01:13:15 parce qu'on a une forte demande là-dessus.
01:13:18 -C'est bien, c'est bon.
01:13:20 -Il faut régler le problème rapidement.
01:13:22 -Ça y est, tout le monde est là ?
01:13:24 -Alors, dans l'arrière-boutique, c'est réunion de crise.
01:13:27 Philippe convoque tous ses employés.
01:13:29 -On ne vend pas de télés, mais à nu, sur les télés.
01:13:33 -L'ordre du jour, faire rentrer beaucoup de télés et au plus vite.
01:13:37 -On n'en a pas suffisamment, ça va partir.
01:13:40 Le peu qui est là, ça va être...
01:13:41 Demain, c'est samedi, demain soir, on n'a plus rien.
01:13:44 Il faut que ce mur télé soit plein d'ici quelques jours.
01:13:48 -Remplir les rayons dans ce genre de magasin,
01:13:51 c'est bien le coeur du problème.
01:13:53 -C'est plus compliqué qu'un commerce traditionnel
01:13:56 où il suffit d'appeler le fournisseur,
01:13:58 vous me livrez 50 téléviseurs.
01:14:00 -Vos fournisseurs sont les gens.
01:14:02 -C'est le particulier de nos fournisseurs,
01:14:04 donc c'est plus difficile à gérer.
01:14:06 -L'opération télé est lancée.
01:14:08 -Chacun prend à son poste.
01:14:10 Allez, on va la vendre.
01:14:11 -Objectif, convaincre le moindre client
01:14:13 qui passe le pas de la porte de revendre sa télé.
01:14:16 -On passe comme ça, en caisse.
01:14:18 -Il ne faut pas hésiter à être offensif.
01:14:20 -Les hôtesses, ils en parlent encore.
01:14:22 Ils n'hésitent pas.
01:14:23 Quand ils sont payés, donc au revoir, à très bientôt,
01:14:27 n'oubliez pas, si vous avez des produits à nous vendre,
01:14:29 j'ai besoin de télé,
01:14:31 je suis très généreux dans l'achat des télés,
01:14:33 donc ramenez un peu de télé.
01:14:35 -Le patron ne va pas lâcher ses employés de la journée.
01:14:39 -Mon appel de stock, vous y avez pensé un peu, les gars,
01:14:42 sur la télé ?
01:14:43 T'as fait quelque chose ce matin ? T'as rentré quelque chose ?
01:14:46 -Pas en télé. -Non.
01:14:48 Faut dire à nos clients qu'on a besoin de télé.
01:14:51 -Vous avez pas de télé pour nous ?
01:14:53 -Si, mais j'en ai une neuve.
01:14:54 -Si éventuellement vous aviez une télé chez vous
01:14:57 que vous n'utilisez plus, n'hésitez pas.
01:14:59 On a beaucoup de demandes en téléviseur
01:15:02 et on n'en rentre pas.
01:15:03 -Et pour faire rentrer de la télé,
01:15:05 c'est ici que tout va se jouer,
01:15:07 au service rachat.
01:15:09 C'est le nerf de la guerre du business.
01:15:11 C'est là où les particuliers viennent revendre leurs biens,
01:15:16 qui rempliront les stocks du magasin.
01:15:18 -Couteau, on a eu un avec leur bloc, n'est-ce pas ?
01:15:22 -Certains viennent vider les fonds de placards.
01:15:25 -C'est un truc, vous savez, pour hacher les légumes.
01:15:28 -Ca, qui est au terme.
01:15:30 -D'autres viennent arrondir leur fin de mois difficile.
01:15:34 -C'est un temps pour vous ?
01:15:35 -Oui.
01:15:36 -Car ici, l'avantage, c'est d'avoir du cash tout de suite.
01:15:40 Et dans un climat économique plutôt morose,
01:15:43 l'argument fait mouche.
01:15:45 On est lundi, en plein après-midi.
01:15:48 C'est la queue jusqu'à l'extérieur du magasin.
01:15:51 Cette maman et son fils viennent vendre ce caméscope.
01:15:55 -C'est pour se débarrasser de quelque chose.
01:15:59 C'est pas pour...
01:16:01 Et pour la plupart, pour récupérer trois sous aussi.
01:16:04 Tu me sens compte, à un moment donné.
01:16:06 -On a raison, 30, 20 euros.
01:16:09 -Si le jeune homme dit ce chiffre un peu au hasard,
01:16:12 le commercial du magasin, lui, sait déjà combien il est prêt à mettre.
01:16:16 -En fait, on a une cote.
01:16:18 Quand vous cliquez dessus, vous voyez, on a les stats,
01:16:21 marquées "statistiques réseau".
01:16:23 -Tous les commerciaux sont connectés à cette base de données gigantesque.
01:16:28 Elle leur permet de connaître en direct
01:16:30 toutes les transactions des 120 magasins en France.
01:16:33 Des milliers de produits référencés
01:16:35 qui vont de la manette de jeux vidéo des années 90
01:16:38 jusqu'aux produits les plus récents,
01:16:41 comme la cigarette électronique.
01:16:43 C'est comme une cote Argus,
01:16:44 avec l'évolution du prix sur plusieurs années.
01:16:48 Pour ce caméscope, le commercial va se baser
01:16:50 sur le dernier achat, il y a 4 jours.
01:16:52 Le magasin de Saint-André a racheté le même produit pour 35 euros.
01:16:57 Le jeune homme est plutôt content, puisqu'il en espérait à peine 30.
01:17:02 Et pour faire monter le prix,
01:17:04 il revend aussi aujourd'hui sa console et un jeu vidéo.
01:17:08 -Là, on est à 98 euros, c'est total.
01:17:10 -Maintenant, tout l'enjeu pour le commercial,
01:17:13 c'est que cet argent soit dépensé
01:17:15 à l'intérieur du magasin.
01:17:17 Alors, il va leur faire une offre.
01:17:20 -C'est pour des espèces ou un bon d'achat ?
01:17:22 -On va avoir... -A priori, bon d'achat.
01:17:25 -Et s'ils optent pour le bon d'achat,
01:17:27 c'est que ses clients savent que le magasin
01:17:30 est plus généreux en bon d'achat qu'en espèces.
01:17:33 -Comme c'est du bon d'achat, on va pouvoir monter à 110.
01:17:36 -Il récupère 12 euros de plus.
01:17:39 Ces 110 euros de bon d'achat en poche,
01:17:42 ils ont donc un bon d'achat
01:17:44 qui est plus cher que les espèces.
01:17:46 -Voilà. A tout de suite. -A tout de suite.
01:17:48 -Vous êtes content du prix que vous avez obtenu ?
01:17:51 -Oui, il est content.
01:17:53 -Il va pouvoir s'acheter ce qu'il voulait.
01:17:56 -Merci. -Au revoir.
01:17:57 -Voilà comment le magasin récupère tout un tas de produits.
01:18:01 Et il y en a pour lesquels il ne faut surtout pas rater
01:18:04 la négociation.
01:18:05 Ce sont les produits les plus populaires
01:18:07 et les plus chers quand on les achète neufs.
01:18:10 Et justement, à côté,
01:18:11 un bon coup se présente au comptoir.
01:18:14 -C'est le iPhone 4, 16 Go.
01:18:16 -C'est l'un des best-sellers en France.
01:18:18 Et ça tombe bien, parce qu'en ce moment,
01:18:21 dans le magasin, c'est rupture de stock.
01:18:23 Il y a tout un tas de produits, mais pas ce modèle phare.
01:18:27 Le commercial Vincent le veut absolument.
01:18:31 Mais le propriétaire du téléphone
01:18:33 est un peu trop gourmand à son goût.
01:18:35 -Combien vous en souhaitez, à peu près,
01:18:37 en termes de prix ?
01:18:39 -Je vais en acheter un.
01:18:40 -Oui, en termes de prix.
01:18:42 -Franchement, pas un sou de...
01:18:44 -150, 160.
01:18:46 -Trop cher pour Vincent.
01:18:48 Mais vu la demande dans le magasin,
01:18:50 il est prêt à être un peu plus généreux.
01:18:52 -Là, on peut aller...
01:18:54 Normalement, c'est 120 euros, à peu près.
01:18:56 On peut aller jusqu'à 130. On peut faire un effort.
01:18:59 -Un petit effort, mais pas trop non plus,
01:19:01 car il y a un prix qu'il n'a pas le droit de dépasser.
01:19:04 Sur chaque revente, le magasin se prévoit
01:19:07 une marge de 50 % en moyenne.
01:19:09 Et pour ne pas rogner sur cette marge,
01:19:11 le prix de rachat est fixé sur ce téléphone,
01:19:13 à 130 euros maximum.
01:19:16 -C'est un téléphone d'occasion.
01:19:18 C'est pas mal.
01:19:19 -Vous l'aviez acheté neuf ?
01:19:21 -Celui qu'on a vendu, oui.
01:19:22 -Combien ?
01:19:23 -Un téléphone comme ça, c'est 400 euros.
01:19:26 Neuf. Là, il est plus neuf. Il a 2 ans, le câble.
01:19:29 -Au final, tout le monde s'y retrouve.
01:19:31 En seulement quelques minutes,
01:19:33 le jeune homme repart avec une jolie somme en cash.
01:19:36 Quant au magasin, ce téléphone racheté 130 euros,
01:19:39 il le revendra 249,99 euros.
01:19:42 Une bonne opération pour les deux parties,
01:19:45 mais qu'en est-il pour celui qui va le racheter ?
01:19:48 Comparé au neuf, ça vaut le coup,
01:19:50 mais sur le marché de l'occasion, est-ce une si bonne affaire ?
01:19:53 Nous sommes allés sur Internet
01:19:58 pour comparer avec des sites spécialisés dans l'occasion.
01:20:02 Des sites où l'on peut retrouver les mêmes produits que chez Philippe,
01:20:06 des ordinateurs portables, des bijoux ou des machines à laver.
01:20:10 Mais le produit star en ce moment, c'est ce fameux smartphone.
01:20:14 Alors, à combien le trouve-t-on sur Internet ?
01:20:17 Pour le même téléphone, en très bon état,
01:20:19 cette annonce le propose à 200 euros,
01:20:22 50 euros moins cher que dans le magasin.
01:20:24 Sur cet autre site de référence,
01:20:26 on trouve des vidéos de l'échange
01:20:29 entre Philippe et son téléphone dans le magasin.
01:20:31 Sur cet autre site de référence, les prix ne dépassent jamais les 230 euros,
01:20:36 et même en comptant les frais de port,
01:20:38 le magasin de Philippe reste au moins 10 euros plus cher qu'Internet.
01:20:42 Mais ça ne l'empêche pas de vendre ses téléphones.
01:20:45 -Vous le liez peut-être un petit peu dans sa vie.
01:20:48 -Bien au contraire.
01:20:50 -Il cherche un téléphone.
01:20:51 -Car même si Philippe est un peu au-dessus du marché,
01:20:55 dès qu'il a un produit en rayon,
01:20:57 il le revend illico.
01:20:59 Mais pour d'autres produits,
01:21:01 les clients n'ont pas vraiment la fièvre acheteuse.
01:21:04 En ce moment, Philippe a tout un stock de cafetières sur les bras.
01:21:08 -Les cafetières, il y en a beaucoup.
01:21:10 Il y en a beaucoup trop.
01:21:12 -Alors, pour s'en débarrasser,
01:21:14 il va devoir faire un gros effort sur les prix.
01:21:17 Pour cette cafetière d'une très grande marque,
01:21:19 il va la vendre 59,99 euros,
01:21:22 un prix bien plus compétitif que sur Internet,
01:21:25 où on la retrouve entre 15 et 40 euros plus cher.
01:21:29 Et pour que ces cafetières partent très vite,
01:21:32 Philippe va encore faire un geste commercial.
01:21:35 -On va faire bénéficier
01:21:37 aux clients qui vont venir les acheter
01:21:39 d'un pourcentage de remise.
01:21:41 -Une ristourne de 20 % à la caisse sur tous les produits du rayon.
01:21:47 Des techniques commerciales ultra offensives
01:21:49 qui permettent à Philippe d'afficher aujourd'hui
01:21:52 un chiffre d'affaires de 5 millions d'euros
01:21:55 pour ses 5 magasins.
01:21:56 -C'est trop gros !
01:21:58 -Mais tous ces produits déjà utilisés
01:22:01 sont-ils tous de bonne qualité ?
01:22:04 Nous retrouvons cette maman et son fils.
01:22:07 Leur bon d'achat en poche, ils se rendent au rayon télé.
01:22:11 -C'est beaucoup trop petit.
01:22:12 -Avec leurs 110 euros,
01:22:14 ils veulent s'offrir un bel écran plat.
01:22:16 -Il peut pas être trop petit.
01:22:18 -Par contre, en grand, j'ai ça.
01:22:20 Vous l'avez déjà vu ?
01:22:22 -Il flash sur ce modèle.
01:22:24 Une bonne affaire, en tout cas en apparence.
01:22:27 Les clients tiennent à tester le produit avant de l'acheter.
01:22:30 -Vous allez voir si ça s'est pas merveilleux.
01:22:33 -Le vendeur a l'air très sûr de son produit.
01:22:36 Mais il y a un petit hic.
01:22:37 -On va chercher la télécommande.
01:22:39 Elle est vendue sans télécommande.
01:22:41 -Mais de toute façon,
01:22:43 ils n'auront pas besoin de la télécommande,
01:22:46 car en fait, cette télévision ne fonctionne pas.
01:22:49 -Eh ben non, désolé, je crois qu'il y a un petit souci.
01:22:52 J'ai la retiré de la vente et puis point.
01:22:55 -Un produit tout juste mis en rayon qui ne marche pas,
01:22:58 cela nous intrigue, car il y a bien un test sur les produits
01:23:01 avant leur mise en vente.
01:23:03 Ca se passe dans l'arrière-boutique du magasin.
01:23:07 Brouhaha
01:23:09 Pour les aspirateurs ou les plaques chauffantes,
01:23:13 facile de savoir si ça marche ou pas.
01:23:16 -C'est bon, ça fonctionne.
01:23:18 -Nickel.
01:23:19 -Mais pour certains produits plus sophistiqués,
01:23:22 ceux justement les plus recherchés,
01:23:25 le test est un peu plus compliqué.
01:23:27 ...
01:23:31 -J'ai la souris qui ne fonctionne pas.
01:23:33 -Et parfois, c'est un peu la loterie.
01:23:36 -Tu vois, tout à l'heure, il n'a pas fonctionné.
01:23:39 -Donc là, du coup, ça fonctionne ?
01:23:40 -Oui, ça marche.
01:23:42 Je vais mettre un DVD dedans.
01:23:43 Comme il y a un lecteur DVD, je le teste aussi,
01:23:46 pour voir s'il reconnaît le DVD.
01:23:48 -Par contre, il n'y a pas d'éjection.
01:23:50 -Vincent fait appel au propriétaire.
01:23:53 Pour ouvrir le lecteur DVD,
01:23:55 il suffit juste d'avoir le coup de main.
01:23:58 -D'accord.
01:23:59 -Test terminé,
01:24:01 Vincent ne voit aucune raison de refuser ce produit.
01:24:05 -OK, c'est bon.
01:24:06 -Du coup, vous le prenez quand même ?
01:24:08 -Bah oui, oui.
01:24:11 S'il fonctionne, je le prends.
01:24:13 Rires
01:24:14 -Vincent rachètera cette tour d'ordinateur 35 euros
01:24:18 et la remettra en vente à 70,
01:24:20 en espérant que le prochain propriétaire
01:24:23 aura lui aussi le bon coup de main.
01:24:25 En cas de mauvaise surprise,
01:24:28 le magasin offre une garantie de 3 mois sur ces produits.
01:24:31 -C'est qui vous l'a mis, la télé ?
01:24:33 -Pour Philippe Méry, les affaires marchent plutôt bien
01:24:37 et il ne compte pas s'arrêter là.
01:24:39 Musique douce
01:24:43 ...
01:24:45 -Son business, il le développe en famille,
01:24:49 avec sa femme Thérèse et son fils Frédéric.
01:24:52 Et chez les Méry, on voit les choses en grand
01:24:55 pour les prochaines années.
01:24:57 -Dans l'année 2014,
01:25:01 on établirait 2, 2 quand même.
01:25:05 -Oui, moi, je pense qu'on peut,
01:25:07 si Bézier se fait rapidement,
01:25:09 je pense qu'on peut tabler sur 3.
01:25:12 -3 ouvertures de magasins prévues d'ici un an.
01:25:15 Et c'est à Nîmes qu'ils comptent implanter le prochain.
01:25:18 La clé pour démarrer fort, ça va être l'emplacement.
01:25:22 Leur manager, Christophe, a repéré des locaux.
01:25:26 -Je vais vous montrer le 1er local sur la droite,
01:25:29 qui faisait partie de Villactive, mais il est de l'autre côté.
01:25:32 -C'est à 2 pas d'une zone commerciale.
01:25:35 Un endroit a priori idéal qui draine des milliers de clients.
01:25:39 ...
01:25:42 -Alors, c'est celui-ci,
01:25:44 que je voulais vous montrer en tout premier.
01:25:46 C'est un local, celui-ci, qui fait 700 m2.
01:25:50 La particularité de celui-ci, c'est qu'on est dans Villactive.
01:25:54 Il y a pas mal de passages au niveau des véhicules.
01:25:56 -Quand les automobilistes passent, impossible de rater le local.
01:26:00 Mais il y a un défaut rédhibitoire pour la famille Méry.
01:26:05 -Le passage piéton, par exemple, c'est quasi inexistant.
01:26:10 Personne ne se balade à pied ici.
01:26:12 Il n'y a que des voitures qui passent.
01:26:14 -Piétons, ça m'inquiète.
01:26:15 -Ca me plaît pas trop, on est trop en retrait.
01:26:18 Il faut vraiment qu'on soit dans le coeur de la zone,
01:26:21 à côté des grosses enseignes,
01:26:23 que ce soit les enseignes de discount ou autre,
01:26:26 mais en tout cas qu'on soit vraiment dans le nerf de la guerre.
01:26:29 -Un emplacement, c'est primordial.
01:26:32 Et un emplacement peut être à 50 m près,
01:26:36 50 % de chiffres en moins, pour 50 m.
01:26:40 -Et c'est à quelques dizaines de mètres
01:26:43 que Christophe va leur faire une autre proposition,
01:26:46 cette fois-ci, au coeur de la zone commerciale.
01:26:49 -Donc là, on est passés de l'autre côté de la route.
01:26:52 -Ah ouais, là, ça change.
01:26:54 -Et là, effectivement, par rapport à celui qu'on a vu,
01:26:57 la différence, c'est qu'il y a toujours autant de voitures,
01:27:00 mais il y a aussi des piétons.
01:27:02 -C'est une zone commerciale.
01:27:03 -Et là, on s'aperçoit, quand on fait un peu le tour,
01:27:06 que toutes les grandes enseignes sont réunies ici.
01:27:09 Pour l'instant, ça m'intéresse fortement,
01:27:11 de par le passage, de par l'emplacement
01:27:14 et de par la visibilité de l'enseignement.
01:27:16 -Avec l'explosion de ces magasins d'occasion,
01:27:19 la famille Mery peut maintenant se frotter
01:27:21 aux plus grandes enseignes.
01:27:23 à l'université de l'O訂閱 peut-être aussi à l'université de
01:27:27 l'enseigne

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