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Nicolas Fortin, le secrétaire national de la Confédération Paysanne en visite en Sarthe ce lundi

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00:00 7h43 en ce lundi matin, Yann Lastenet, le salon de l'agriculture, ça n'est pas qu'à Paris.
00:05 Et non, alors que la plus grande ferme de France ouvre ses portes samedi,
00:09 porte de Versailles, sur fond de crise agricole,
00:12 la Confédération Paysanne organise aujourd'hui en Sarthe sa propre manifestation.
00:16 Bonjour Nicolas Fortin.
00:17 Bonjour.
00:19 Vous êtes secrétaire national de la Confédération Paysanne
00:22 et vous serez cet après-midi dans deux exploitations de la Sarthe pour ce salon à la ferme.
00:26 Est-ce qu'on peut parler d'abord, en quelque sorte, d'anti-salon de l'agriculture ?
00:31 Anti, je ne sais pas, mais en tout cas, la Confédération Paysanne,
00:35 on avait lancé cette opération l'année où le salon avait été annulé.
00:38 Donc l'idée c'est de se dire, l'agriculture ce n'est pas à Paris que ça se passe,
00:41 c'est quand même dans nos campagnes, c'est partout en France.
00:44 Donc on a proposé à toutes les Confédérations Paysannes
00:47 d'ouvrir des fermes pendant ce salon, un peu avant,
00:51 pour montrer un peu ce qu'on pratique comme agriculture
00:53 et puis aussi c'est l'occasion pour nous de montrer un peu,
00:56 d'épreuvrer un peu les idées qu'on porte à la Confédération Paysanne.
00:59 Alors le thème cette année c'est la souveraineté alimentaire,
01:02 on en parle beaucoup en ce moment,
01:04 on a vu notamment il y a quelques semaines les contrôles de produits étrangers
01:08 dans les camions, dans les supermarchés.
01:12 Vous êtes favorable, vous aussi, à la Confédération Paysanne,
01:15 à cette souveraineté alimentaire, mais pas forcément de la même façon,
01:18 par exemple que la FNSEA ?
01:22 Oui, déjà il faut la définir cette souveraineté alimentaire.
01:25 Pour ne pas la confédération Paysanne, il y a très très longtemps qu'on a définie
01:29 avec Biacor Pesquina, qui est une organisation internationale,
01:32 qu'on a défini ce qu'on appelle la souveraineté alimentaire.
01:34 Donc la souveraineté alimentaire c'est bien la possibilité à chaque peuple
01:38 de pouvoir faire son alimentation et son agriculture
01:41 et de se nourrir avec ce qu'il produit en priorité.
01:45 Et en aucun cas aussi pratiquer de l'espoir
01:49 qui va détruire aussi l'agriculture des autres pays,
01:51 puisque ce qu'on exporte chez nous, quelquefois,
01:54 a des impacts négatifs sur l'agriculture de notre pays
01:57 et sur les autres agricultures ailleurs.
01:58 Donc pour vous, c'est une sorte de protectionnisme,
02:01 en fait, ne pas réduire les importations, mais aussi les exportations ?
02:06 Protectionnisme, je ne sais pas, c'est ce qu'on nous renvoie,
02:09 ce n'est pas forcément d'être fermé sur soi, c'est d'arrêter ce libre-échange,
02:13 où on considère que l'alimentation c'est quelque chose sur lequel des gens vont spéculer,
02:18 on va pouvoir faire de l'argent, du business.
02:21 L'alimentation c'est quelque chose d'important pour nous, pour tout le monde.
02:24 Voilà, donc l'important c'est d'arriver à construire ça au niveau de notre pays.
02:30 Par exemple, actuellement, on est en train de faire des accords de libre-échange
02:32 pour importer des agneaux de Nouvelle-Zélande.
02:35 En France, ça n'a vraiment aucun sens, on a de quoi faire de l'agneau chez nous,
02:39 c'est un type d'élevage qui permet de répondre à tout ce qu'on demande aujourd'hui à l'agriculture,
02:45 d'avoir des prairies, respecter l'environnement.
02:47 Donc un éleveur de moutons, souvent, respecte complètement ces critères-là.
02:52 Et malheureusement, ces gens n'arrivent pas à vivre parce que leurs produits ne sont pas vendus assez cher
02:55 et ils sont mis en concurrence avec des productions qui viennent de l'autre bout de la planète.
02:59 Pour nous, ça ne sert à aucun sens, donc il faut revenir à quelque chose.
03:03 Voilà, on a fait ça pour la culture, pour le cinéma par exemple.
03:06 On n'est pas soumis au libre-échange, pourquoi pour l'agriculture on ne pourrait pas faire la même chose ?
03:10 7h46, notre invité ce matin sur France Blumen et France 3,
03:12 Pélaloir et Nicolas Fortin, secrétaire national de la Confédération Paysanne.
03:16 Est-ce que les producteurs, les éleveurs français ont les moyens, selon vous,
03:21 d'être autosuffisants, de nourrir l'ensemble de la population française ?
03:26 - Oui, en matière d'élevage il n'y a pas de problème, bien au contraire.
03:29 On est encore un peu expérimentés en production laitière.
03:32 - On parle des fruits et légumes notamment, beaucoup sont importés, vous le savez.
03:36 - Oui, c'est sûr que pour l'élevage il n'y a aucun souci,
03:39 par contre on a quelque chose à reconquérir, c'est sur les fruits et légumes,
03:42 puisqu'on perd des parts de marché en permanence.
03:45 Aujourd'hui on apporte plus de 50% de nos fruits et légumes en France,
03:47 donc c'est un vrai catastrophe justement.
03:49 Donc nous on demande justement, même au niveau de l'Europe,
03:54 qu'il y ait un système de protection, de prix minimum,
03:56 qui permette à nos producteurs d'en vivre,
03:59 et puis on demande aussi que les lettres de la PACS soient un peu réorientées.
04:03 Je crois que cet après-midi il y a une ferme en maraîchage qui est ouverte,
04:06 bien souvent ce sont des fermes où il n'y a aucun soutien public,
04:09 alors que pour nous c'est un enjeu important.
04:11 Et puis pour la santé on parle toujours qu'il faut manger plus de fruits et légumes,
04:14 donc quoi de mieux que des fruits et légumes produits localement ?
04:17 - Parmi les promesses du gouvernement aux agriculteurs,
04:21 il y a cette pose du plan Eco-FITO,
04:24 vous savez ce plan pour réduire l'utilisation des pesticides,
04:27 qu'en pensez-vous ?
04:28 - On pense que ça a été demandé par certains,
04:33 nous on n'est pas les sujets.
04:35 - Notamment la FNSEA et les GIA, syndicats majoritaires.
04:39 Et vous ?
04:40 - Nous autant on pense aussi,
04:42 parce que la demande c'était de supprimer des normes,
04:43 nous autant on pense qu'il y a des normes qui sont des fois complètement aberrantes,
04:45 notamment on a des normes par rapport à l'élevage plein air qui nous posent problème.
04:49 Donc là ce qui a été choisi c'est de mettre une pause sur l'Eco-FITO,
04:52 alors que pour nous c'est un enjeu de santé publique important,
04:55 même de santé pour les agriculteurs eux-mêmes.
04:57 Donc cet objectif il doit rester,
05:02 la diminution des pesticides c'est un enjeu de société.
05:05 Donc là on met une pause,
05:07 je ne sais pas si c'est le bon moyen qu'on a pour avancer,
05:09 puisque l'Eco-FITO déjà on n'y est pas hyper favorable,
05:12 parce que c'est un plan déjà qui n'est pas efficace,
05:14 parce qu'on a été revendu je crois à la troisième mouture,
05:17 - Troisième mouture.
05:18 - Et on n'a toujours pas baissé la quantité des pesticides,
05:21 donc là ce qu'elle proposait c'est de changer les indicateurs
05:25 qui permettent de constater la baisse,
05:26 alors que là on veut casser le thermomètre pour ne pas voir qu'il y a un souci.
05:30 Donc non, en tout cas pour nous ce n'est pas la bonne voie,
05:33 autant on pense que,
05:35 nous on pense qu'il y a une crise agricole importante,
05:39 c'est bien la question du revenu des paysans qui nous semble essentiel,
05:42 donc ce qu'on attendait nous c'était des mesures en faveur du revenu,
05:46 en faveur des prix des productions agricoles.
05:48 - Merci beaucoup Nicolas Fortin, secrétaire national de la Confédération aux paysannes,
05:54 je précise que vous serez à partir de 14h chez un maraîcher de la chapelle Saint-Aubin,
05:59 on a beaucoup parlé des foyers légumes,
06:01 et aussi chez un producteur de lait près des Comois,
06:05 merci d'avoir accepté l'invitation de France Bleu Men et bonne journée en certes.

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