Interview ou reportage d'une émission cinéma produite par CANAL+ autour d'un film disponible sur CANAL+ ou sortant en salles, un événement ou une actualité du 7ème Art
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00:00 -Kiri, ici, bonjour. -Bonjour, Laurie Chéliva.
00:02 -Comment avez-vous eu cette idée folle
00:04 de faire un film inspiré de votre chatte Diva
00:07 et avec cette histoire centrale
00:09 qui met un chat et un chien au cœur de l'histoire ?
00:12 -C'est mon rêve depuis toute petite de faire parler les animaux.
00:15 J'ai toujours eu cet amour inconditionnel pour les bêtes
00:18 et j'ai toujours été bercée par les Disney, les Pixar.
00:21 Quand je suis devenue réalisatrice, après "Paris à tout prix",
00:23 quand j'ai compris que j'étais capable de raconter des histoires en images,
00:26 j'ai demandé à mes producteurs de faire un film
00:28 avec des animaux en 3D.
00:30 Ils m'ont dit "Non, c'est vrai, ça va être trop long,
00:33 ça va être trop compliqué, et puis t'as pas assez d'expérience."
00:36 -Et ça coûte cher. -Et ça coûte cher.
00:37 Donc, fais un autre film avec un sujet qui te plaît et qui est sincère.
00:42 Et puis, peut-être que si vraiment t'y tiens, on y réfléchira.
00:46 Donc, l'idée vient de... Et là, depuis toujours, en fait.
00:48 -Attends, y a un truc bizarre, là. -Y a quoi ?
00:50 -Depuis que je te connais, tu m'as fait aucun compliment.
00:52 -Hein ? -Mes moustaches, ma crinière, mon boule...
00:56 Ça t'éblouit pas ? -Non.
00:58 -Fais le avec tes glisses !
00:59 -Ça va ? -Mais brûle !
01:07 -Quels étaient les enjeux, les difficultés sur ce tournage ?
01:09 Par exemple, je sais que Philippe Lachaud et Franck Dubosc,
01:11 ils ont eu beaucoup de mal avec le froid,
01:13 parce que vous avez tourné au Canada, principalement.
01:14 -Le froid, c'était très dur, parce que c'était quand même moins 37 degrés.
01:18 -Quand même. -Donc, ça brûle.
01:20 Et donc, tu dois t'imaginer que tu tournes dans un congélateur
01:23 huit heures par jour. -Avec un petit blouson très léger.
01:26 -Et en tant que réalisatrice, je dois donner l'exemple à toute mon équipe,
01:29 donc j'ai pas le droit de me plaindre.
01:30 J'ai pas le droit de dire "Ah, j'ai froid",
01:32 donc je dois faire comme si j'étais plus forte que tout le monde
01:34 pour les embarquer.
01:35 Ça, c'était la première difficulté.
01:36 La deuxième, c'était d'avoir deux animaux virtuels
01:39 et de tourner et de dire "Coupé, on l'a",
01:42 alors qu'on a filmé du vide.
01:44 Donc, rentrer chez soi après 9 heures de boulot,
01:48 par moins 37 degrés,
01:49 on n'a pas la satisfaction qu'on peut avoir avec des acteurs réels
01:53 où on se dit "Ah là là, mais la connexion est super bien passée,
01:56 c'était super", et tout.
01:57 Là, il y a quand même... -Il y a une forme de frustration.
01:59 -Oui, une frustration de se dire "Bon, j'espère qu'on l'a vraiment
02:03 et on ne le saura que deux ans plus tard", donc c'est très long.
02:06 -Il faut être très patient. -Oui.
02:08 -Pour finir, on va voir un petit peu
02:09 quelle qualité ou défaut vous partagez avec les chiens et les chats.
02:13 -OK, d'accord.
02:14 -Alors, dans la vie de tous les jours,
02:15 qu'est-ce qui vous met facilement d'une humeur de chien ?
02:17 -Les gens de mauvaise foi.
02:18 -Qu'est-ce qui semble difficile à faire pour beaucoup de gens
02:21 alors que pour vous, c'est du pipi de chat ?
02:22 -Réfléchir vite.
02:25 -Oh, qu'est-ce que je suis prétentieuse !
02:27 A l'inverse, qu'est-ce qui est facile pour tout le monde
02:30 avec lequel vous avez un mal de chien ?
02:32 -Être matinal.
02:34 Quand tu tournes et que tu commences à 4h du matin,
02:38 ça fait mal. -Ça pique.
02:39 Ça vous arrive de prendre un air de chien battu
02:41 pour obtenir ce que vous voulez ?
02:43 -Jamais. -C'est vrai ?
02:44 -Non, je mens !
02:45 Parce que pour monter des films comme celui-là...
02:49 -Non, mais alors c'est pas l'air d'un chien battu qu'il faut.
02:51 Il faut avoir l'air sacrément solide pour monter un film comme ça.
02:54 Il faut avoir une conviction de dingue.
02:56 -Finalement, vous êtes plus chien ou chat ?
02:58 -Je suis chat.
03:00 -Vous avez l'impression d'avoir 7 vies comme les chats ?
03:02 -Oui, d'ailleurs, regarde, j'ai déjà 4 métiers.
03:05 Plus le métier de maman, ça m'en fait 5.
03:07 C'est un taf, le métier de maman, à plein temps !
03:10 Tu travailles la nuit, tu travailles le jour,
03:13 t'es esclave, t'es serveur, t'es laveur...
03:16 Tout quand t'es maman. -Avec la charge mentale.
03:18 D'ailleurs, ça, ça a dû être difficile aussi, sur le tournage.
03:20 -Oui, parce qu'en fait, quand on est maman et qu'on est réalisateur,
03:24 quand on est maman et qu'on travaille,
03:26 de toute façon, on a cette charge mentale,
03:28 on est dans la culpabilité, et j'imagine que les hommes le sont moins.
03:30 -Mais au final, le résultat, c'est que vous pouvez montrer à votre enfant.
03:34 -Oui, je suis un chat ! Tu veux que je te dise un truc ?
03:36 J'étais enceinte quand j'étais en écriture,
03:37 et mon fils, il a vraiment suivi tout le processus de travail,
03:40 toutes les fois où j'étais absente, tous les jours, toutes les nuits,
03:43 tous les mois où j'étais vraiment focalisée sur mon travail.
03:45 Et le plus beau cadeau que j'ai pu avoir de lui,
03:48 il a rampé dans la salle, parce qu'il était pas à côté de moi.
03:50 Pendant le film, il est venu me voir et il m'a dit :
03:52 "Je suis fière de toi, maman."
03:54 -Il va pleurer.
03:55 -Ah, mais écoute, ça m'a mise dans...
03:58 Parce que j'ai tellement culpabilisé de jamais être présente pour ce film,
04:01 d'avoir donné tant de sacrifices,
04:03 et avoir mon fils qui comprend enfin.
04:05 Je me suis dit "Ça y est, en fait, j'ai eu ma récompense."
04:08 Donc c'est une comédie, on rigole, promis,
04:10 mais il y a aussi de l'émotion, et voilà.
04:12 -C'est ça, et en fait, c'est tellement d'implication.
04:14 -C'est tellement d'implication et de sacrifice.
04:16 -Je sais à quel point ce film, il te tient à coeur.
04:18 -Voilà, moi, je te tutoie pour la fin.
04:19 Je vais te faire un câlin, je crois.