Le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, a appelé les contrôleurs à "réfléchir" et à "bien prendre la dimension" des récentes mesures prises en leur faveur, alors que SUD-Rail et la CGT, qui représentent 60% des contrôleurs, ont maintenu leur préavis de grève de jeudi à lundi pour réclamer des hausses de salaires et une meilleure prise en compte de leur fin de carrière
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00:00 – Est-ce qu'il y aura grève vendredi et pas de train ?
00:03 – Sauf si le PDG de la SNCF nous appelle ce soir en nous disant
00:07 "sur l'histoire des rémunérations et sur l'histoire de la reconnaissance
00:11 de la pénibilité, je donne mon go, je suis d'accord,
00:15 auquel cas là il y aura des trains,
00:16 mais si j'ai l'impression que ce n'est pas ce qui va se passer,
00:19 parce que j'ai l'impression que la direction de la SNCF assume le conflit,
00:22 j'ai peur que ce week-end, effectivement, il y ait un conflit et une grève.
00:25 – Donc vendredi il y aura grève ?
00:27 – Donc vendredi, samedi, dimanche il y aura grève.
00:30 – Donc des millions de gens hackés ?
00:32 – Donc ce qui est le principe d'une grève à la SNCF,
00:35 c'est qu'on fait du train, donc quand on fait grève,
00:37 il y a toute une série de personnes qui seront effectivement hackées.
00:42 – Avec le risque de l'impopularité, de la colère des voyageurs et autres ?
00:47 – Si on devait faire…
00:49 – Vous savez que là ça va être, pardon j'emploie l'expression Fabien Villeuse,
00:51 mais ça va être la loi de l'emmerdement maximum pour les gens, pour les clients ?
00:55 – Vous savez, moi je n'ai pas de problème là-dessus,
00:58 on a fait des grèves très populaires l'année dernière sur le conflit des retraites,
01:02 beaucoup de gens nous applaudissaient, on parlait même de grève par procuration,
01:05 les cheminots, on s'est battus, on s'est beaucoup donné sur les histoires de retraite,
01:09 voilà, aussi les cheminots, de temps en temps,
01:11 on se bat pour nos propres revendications, là en l'occurrence celle des contrôleurs,
01:15 et on sait pertinemment qu'une grève catégorielle…
01:20 alors on vient expliquer pourquoi, mais je ne viens pas,
01:23 je sais très bien que cette grève ne sera pas populaire,
01:26 mais de toute façon aujourd'hui dans la société…
01:27 – Pourquoi n'y pas choisir un autre moment ?
01:29 Là c'est le week-end de chasse et croisée,
01:30 plein de familles qui vont se retrouver,
01:31 il y a des gosses qui vont partir en colonie de vacances à la neige et autres…
01:35 – C'est jamais le bon moment, la semaine on empêche les gens de travailler,
01:39 le week-end on empêche les gens d'aller…
01:42 voilà, il faut aussi intégrer qu'une grève, à la SNCF il n'y a pas de train,
01:46 et quand il n'y a pas de train ça empêche les gens.
01:48 – L'impact en semaine hors vacances est embêtant,
01:51 mais là il y a 4 millions de personnes sur un week-end.
01:55 – Oui, il y a 4 millions de personnes, mais dans ce cas-là,
01:59 enfin il faut changer la loi peut-être alors,
02:01 il faut se dire j'interdis les grèves pendant toutes les vacances,
02:04 j'interdis les grèves pendant la semaine…
02:07 oui, je vous conseille le système ferroviaire,
02:10 le système social est quand même beaucoup plus intéressant en France
02:12 que ce qu'il y a en Italie, à mon avis c'est qu'il y a un lien avec les grèves,
02:15 c'est parce que justement, de temps en temps, parce qu'on réussit à bloquer,
02:19 on arrive à faire des grèves, qu'on arrive à avoir un certain nombre d'acquis social,
02:22 et d'ailleurs c'est toujours ironique,
02:24 parce qu'on nous dit "oui, vous faites grève pendant les vacances",
02:26 mais s'il n'y avait pas eu de grève, il n'y aurait jamais eu de congés payés.
02:30 – Mais la direction…
02:31 – Non mais je reviens quand même là-dessus,
02:32 c'est-à-dire que les congés payés ne sont pas tombés du ciel,
02:34 les congés tombés sont tombés parce que les anciens ont fait grève
02:37 et ne se posaient pas les questions "oui, est-ce que je vais avoir mon train ou pas ?"
02:41 – Oui, mais c'était une époque qui était beaucoup plus rude aussi pour le travail,
02:46 et là la direction a rappelé qu'elle vous avait fait
02:49 une prime supplémentaire de 400 euros pour les cheminots,
02:51 indemnité de résidence pour les salariés habitants
02:54 là où le marché immobilier était en tension,
02:56 consentie à 3000 promotions supplémentaires,
02:58 je ne fais que relayer ce qu'a dit M. Farandou, votre président,
03:01 1100 emplois supplémentaires, dont 200 contrôleurs,
03:04 et il a dit "je ne peux pas dire oui sur tout", mais le compte n'y est pas.
03:09 – Surtout elle ne répond pas aux revendications.
03:12 – Qui est précisément d'avoir…
03:13 – Les contrôleurs ne revendiquaient pas ça,
03:15 alors ils le donnent, tant mieux, on prend tout ce qu'on donne,
03:17 mais ils ne revendiquaient pas ça, eux ce qu'ils revendiquaient c'est
03:20 un, l'application d'un accord qui a été signé en 2022 et qui n'a pas été respecté,
03:25 et je pense que beaucoup de contrôleurs se sentent lésés par rapport à ça,
03:29 je rappelle en 2022 en décembre il y a eu un conflit qui a été très compliqué,
03:33 on a signé un protocole, ce protocole a permis de retirer le préavis
03:37 notamment pour le 31 décembre, il y avait des engagements fermes
03:40 qui devaient être mis en place à partir 2023,
03:43 ces engagements n'ont pas été mis en place,
03:45 à partir de là, une fois qu'ils n'ont pas été mis en place,
03:47 un certain nombre de contrôleurs se sont dit "mais c'est quoi ce bordel,
03:50 excusez-moi cette expression, on fait un protocole, on retire le préavis,
03:55 et un an après, deux ans après, les mesures qui étaient signées,
03:59 qui engageaient les organisations syndicales, les contrôleurs…
04:01 – Alors pourquoi ça n'a pas été appliqué ?
04:02 – Ça il faut le demander à la direction de la SNCF,
04:04 aussi à mon avis parce qu'on a du mal à embaucher à la SNCF,
04:07 mais ça c'est un autre problème.