• il y a 10 mois
Regardez Les trois questions de RTL Petit Matin du 13 février 2024 avec Olivier Boy et Marina Giraudeau.

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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 RTL
00:06 Les trois questions du petit matin.
00:08 L'invité d'RTL Petit Matin est Fabien Vildieu, délégué syndical Sud Rail. Bonjour monsieur.
00:12 Bonjour.
00:13 On en parle beaucoup sur RTL ce matin, donc l'appel à la grève
00:16 est maintenu pour votre syndicat en tout cas et pour la CGT également. La CFDT a levé en revanche son préavis.
00:24 Ça veut dire quoi ? C'est certain il y aura une grève à partir de jeudi soir et potentiellement pour tout le week-end ? Vous en êtes où ce matin ?
00:32 Écoutez, les dernières négociations qu'il y a eu hier soir
00:35 n'ont rien donné de notre point de vue, donc là hélas on est parti sur une grève ce week-end. Voilà, je ne vais pas vous vendre de la flûte
00:42 en vous disant qu'il y a encore une chance de ne pas aller jusqu'au conflit.
00:46 Vu les résultats d'hier soir
00:50 et des propositions qui sont sur la table, c'est-à-dire très très très très éloigné d'un doux euphémisme
00:55 des revendications des contrôleurs, parce que là en l'occurrence on parle d'une grève des contrôleurs qui aura lieu
01:00 ce week-end, je ne vois pas comment on pourrait ne pas aller jusqu'au conflit ce week-end.
01:05 On est aujourd'hui mardi,
01:06 vous allez écouter certainement Jean-Pierre Farandou tout à l'heure, le PDG de la SNCF qui est l'invité d'RTL à 7h40.
01:13 C'est terminé, il n'y a plus de place pour la négociation, il n'y a plus de rendez-vous prévus
01:18 entre vous, vos deux organisations syndicales et la direction de la SNCF.
01:21 C'est sûr que c'est lui le patron, c'est lui qui est aux manettes, il faudrait qu'il revienne sur
01:27 des revendications et j'ai peur en tout cas, le sentiment qu'on a eu nous en tout cas hier soir Sud Rail
01:34 et qu'il n'a pas envie de satisfaire aux revendications des contrôleurs, donc
01:39 c'est un constat d'échec. C'est hélas un échec qu'on n'a pas eu la semaine dernière, je rappelle qu'il y avait
01:47 une mobilisation chez les agents du matériel TGV et qu'un accord avait été trouvé, comme quoi c'est possible de trouver des accords
01:54 et du coup alors que ça devait être un bon bordel le week-end dernier, les trains ont pu circuler donc c'est possible de trouver des accords.
01:59 J'ai l'impression que là pour le conflit des contrôleurs, il n'y a pas cette philosophie, en tout cas il n'y a pas la volonté de la direction
02:05 et encore une fois...
02:07 - Alors, M. Villedieu, la direction de la SNCF communique, vous savez ce qu'elle dit,
02:13 elle dit qu'il y a eu une prime de 400 euros en décembre, qu'il y aura une prime de 400 euros en mars, que l'indemnité de résidence
02:19 a été augmentée dans les zones où les loyers et les habitations sont chères
02:25 et que tout ça, normalement, ça ne mérite pas, entre guillemets, une grève. Et puis je vous lis la phrase de la CGT d'il y a quelques jours,
02:32 "la direction prend la mesure du mécontentement global et on sait l'apprécier".
02:36 Comment est-ce que ça peut déboucher sur la CGT qui maintient la grève, cette phrase quand même ?
02:41 - Ecoutez, je ne vais pas parler au nom de la CGT, la seule chose que je veux vous dire, c'est qu'aujourd'hui, effectivement, j'ai bien compris
02:45 qu'il y a un plan de communication qui consiste à dire
02:48 "voilà, regardez, on a mis beaucoup de choses sur la table et ces affreux contrôleurs et ces méchants de Sudrail,
02:53 ils n'entendent rien, ils veulent aller jusqu'au conflit". Mais tout ça est de la communication.
02:58 Aujourd'hui, il y a deux revendications qui sont très simples. Un, le respect de l'accord qui avait été accouché dans la douleur
03:05 en décembre 2022, qui n'a pas été respecté. Je rappelle qu'un accord est signé...
03:10 - Et quels sont les points ? Vous vous disiez hier que ça s'est terminé sur un échec.
03:13 Le point principal qui vous ferait évoluer, sur quoi ça n'a pas bougé ? Qu'est-ce qui manque pour que vous,
03:18 potentiellement, vous leviez l'appel à la grève ?
03:22 - Une augmentation de la prime de travail. Enfin, je pense que les Français ont bien compris qu'il y a un problème de pouvoir d'achat
03:27 un petit peu partout. Et bien, il y a également un pouvoir d'achat à la SNCF et chez les contrôleurs, effectivement.
03:31 Si ce point-là était mis en avance, s'il y avait des propositions très concrètes
03:36 en termes d'augmentation de la prime de travail de plusieurs centaines d'euros,
03:39 et bien, ça serait de nature à débloquer la situation.
03:42 - Mais je ne sais pas si on parle de la même chose. On parle de ces 400 euros promis en mars.
03:47 C'est ça la prime de travail ? Vous voulez qu'elle soit supérieure ? Non, ce n'est pas la même chose ?
03:51 - Pas du tout. Là, c'est one-shot, en fait. 400 euros, vous prenez vos 400 euros et après c'est terminé.
03:55 Enfin, on n'en est pas là. Les problèmes de pouvoir d'achat ne peuvent pas se résumer à
03:59 "vous avez 400 euros au mois de mars". Enfin, c'est une plaisanterie.
04:02 Nous, ce qu'on veut, c'est des mesures pérennes. C'est tous les mois. Les problèmes de pouvoir d'achat,
04:06 ce n'est pas au mois de mars 2024, les problèmes de pouvoir d'achat, c'est tous les mois.
04:09 Voilà, c'est tous les mois que les gens sont en difficulté, notamment les contrôleurs sont en difficulté.
04:13 Donc nous, on veut des mesures pérennes, des mesures qui soient tous les mois.
04:17 Et aujourd'hui, en termes de communication, effectivement, ils vont afficher ces 400 euros,
04:21 ils vont afficher toute une usine à gaz sur les indemnités de résidence,
04:25 dont je rappelle qu'une partie des cheminots ne touche pas, parce qu'aujourd'hui,
04:28 25% des agents à l'SNCF sont des contractuels et n'ont pas d'indemnités de résidence.
04:33 Donc il y a beaucoup de communication, effectivement, pour stimulatiser...
04:36 - Et combien vous voulez, pour être très concret, pour dire un chiffre aux Français qui nous écoutent,
04:40 aux 4 millions de personnes qui ont pris un billet de train,
04:43 combien vous voulez de primes par mois pour être satisfait ?
04:47 - Alors, je ne veux pas parler au nom du collectif,
04:50 mais je pense que si la direction de la SNCF annonçait une augmentation entre 150 et 200 euros
04:56 de revalorisation mensuelle de primes de travail, je pense que ce serait de nature
05:00 à ce qu'on puisse trouver une solution à ce conflit.
05:03 - Si Jean-Pierre Farandou dit 150 euros à 200 euros bruts de plus par mois pour les cheminots,
05:10 c'est ça qui pourrait débloquer la situation ?
05:13 - Ah, ça serait un pas en avant, justement, pour commencer à débloquer la situation,
05:18 j'en reste persuadé.
05:19 - Et alors, d'un mot, vous parlez de communication,
05:21 qu'est-ce que vous dites aux 4 millions de personnes qui ont pris un billet de train,
05:24 qui sont en vacances à la fin de la semaine ?
05:25 On a deux zones en vacances demain, qu'est-ce que vous leur dites ?
05:28 Est-ce que ça mérite, entre guillemets, de bloquer les vacances des Français
05:32 pour une négociation salariale qui pourrait se passer dans un cadre normal,
05:37 en entreprise, et pas en prenant à témoin, j'allais dire, 4 millions de passagers ?
05:42 - Ce que je veux dire, c'est que beaucoup de voyageurs sont des situations à des salariés,
05:46 ils sont bien contents quand les cheminots font grève sur des questions interprofessionnelles,
05:49 notamment l'année dernière, c'était sur la question des retraites.
05:52 Quand les cheminots font la grève sur les retraites,
05:54 et grâce à l'obligation des cheminots sur les retraites,
05:57 on a un système qui fait qu'on parle plutôt en Europe.
06:00 Donc là, les citoyens sont contents quand les cheminots font grève,
06:04 mais aussi les cheminots, de temps en temps, veulent faire grève aussi
06:08 pour leurs conditions à eux, leurs conditions de rémunération,
06:11 et je les invite également à se battre sur les questions des salaires.
06:15 Et ce qu'il faut savoir, c'est qu'il y a beaucoup de secteurs professionnels,
06:17 avec des salariés, même si ça se voit moins,
06:20 qui se battent sur des histoires de rémunération.
06:22 - Merci beaucoup Fabien Villieux d'avoir été avec nous ce matin sur RTL.
06:25 Vous avez été certainement écouté par le patron de la SNCF, Jean-Pierre Farandou,
06:30 qui vous répondra sur RTL ce matin, au cœur de l'actualité,
06:34 puisqu'à 7h40, le PDG de la SNCF est l'invité d'Amandine Bégaud.
06:38 On l'a compris, à ce stade, situation bloquée,
06:40 Sud Rail et la CGT maintiennent l'appel à la grève pour samedi,
06:43 et d'après ce qu'on comprend, il n'y a pas d'autres réunions prévues d'ici là,
06:46 en tout cas à ce stade.
06:48 Merci M. Villieux d'avoir été avec nous sur RTL.
06:51 - Merci.
06:52 Cette interview est à retrouver sur l'appli RTL.
06:55 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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