• il y a 10 mois
Manger c'est voter est aujourd'hui dans Le Lot-et-Garonne. Le journaliste gastronomique, Vincent Ferniot a rendez-vous avec madame le sénateur Christine Bonfanti Dossat du groupe Les Républicains. Elle n'aime pas le terme de sénatrice car pour elle, c'est la fonction qui prime ! Direction Beauville où les attend Patrick Roux. Il possède une quarantaine de vaches. Il a repensé son métier et a radicalement changé sa manière de travailler. Auparavant, il vendait le lait à une coopérative qui tirait toujours les prix vers le bas. Au bord de la faillite, il décide d'arrêter cette logique et de transformer son lait en yaourts fermiers bios. Aujourd'hui, il vit correctement de son activité. A l'Ehpad des Terrasses, on applique le « 47 dans les assiettes ». Un programme qui met en relation la restauration collective et les producteurs locaux. L'idée étant de favoriser les circuits courts et de lutter contre le gaspillage. Les circuits courts sont aussi la devise de Maxime. Il cultive sur trois hectares ses légumes qu'il vend principalement en AMAP. Ses clients sont conquis. A la Ferme de Cabier, l'élevage des volailles est une question de famille. Eric et Corinne travaillent avec leurs enfants, leur beau-frère et leur belle soeur. Tout est fait sur place : l'élevage, jusqu'à 120 jours pour les poulets, l'abattage et la transformation ! Il n'avait que 24 ans, quand Emilien a décidé de s'installer et cultiver ses vignes en agriculture biologique. Cet artisan vigneron, comme il aime se définir, façonne un vin en AOC Côtes du Marmandais. Année de Production : 2024

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Transcription
00:00 Retrouvez "Manger c'est voter" avec le concours général agricole.
00:05 Retrouvez "Manger c'est voter" avec Mutualia, la mutuelle des territoires.
00:14 Ce sont les cadets de Gascogne, de Carbond, de Casteljalou.
00:23 Bonjour, vous avez compris aujourd'hui "Manger c'est voter" est en Gascogne,
00:27 dans ce sud-ouest du Lot-et-Garonne, vos départements agraires
00:31 que nous allons visiter en compagnie de Christine Bofantidossa,
00:34 la sénatrice Les Républicains. En avant les Gascognes !
00:38 [Générique]
01:00 Bonjour madame la sénatrice.
01:02 Ah non, pas vous !
01:03 Pas vous quoi ?
01:04 Vous n'allez pas me dire "madame la sénatrice" ?
01:05 Qu'est-ce que j'ai dit ?
01:06 Vous avez dit pratiquement un gros mot, je préfère "madame le sénateur".
01:10 Ah bon ? C'est mieux ?
01:12 C'est la fonction. Lorsque j'ai été maire de cette mairie, c'était "madame le maire".
01:16 D'accord. Alors ça c'est votre mairie ?
01:18 C'est ma deuxième maison, c'est la maison où j'ai passé 34 ans de ma vie.
01:22 34 ans ?
01:23 Dans 25 ans maire.
01:25 Allez, allons faire quelques pas ensemble.
01:27 Où est-ce qu'on peut se balader pour mieux se connaître ?
01:29 On peut se balader au parc Madossage, qui est un ville à la méditation, mon cher Vincent.
01:34 Madame le sénateur, on ne peut pas dire que ce petit matin est très ensoleillé.
01:38 Qu'est-ce que c'est ce cours d'eau qui est à côté de nous ?
01:41 Ce cours d'eau est le canal latéral à la Garonne, qui traverse toute notre commune.
01:47 On est à combien de kilomètres d'Agen, ici ?
01:49 7 kilomètres d'Agen.
01:50 Vous êtes natif d'ici ?
01:51 Oui, alors je suis née ici. Je suis née ici, effectivement, à la Fox.
01:55 C'est ma terre.
01:56 Quand j'étais maire, là pendant 25 ans, c'était vraiment le sens étymologique du terme,
02:01 c'est-à-dire "gestion de la cité". Et ça, ça m'a passionnée pendant 25 ans.
02:05 Et puis, à la faveur d'une élection sénatoriale, j'ai donc été obligée de laisser mon fauteuil de maire
02:11 pour me consacrer au mandat de sénateur.
02:13 C'est un peu une loi scélérate, parce que j'estime que lorsque l'on est député ou sénateur,
02:18 on peut en même temps avoir une fonction de maire.
02:21 Nous sommes devenus des élus un peu hors-sol.
02:25 Pourquoi le Sénat marche comme il marche ?
02:28 Parce que pratiquement à 100%, les sénateurs ont été maires ou responsables d'un exécutif.
02:35 Et donc, par conséquent, nous savons, nous anticipons pour faire des propositions de loi,
02:41 ce qui est bien justement pour nos élus.
02:43 C'était les abus, certainement, donc tout le monde en fait les frais ?
02:46 Alors, dans une terre lotégaronnaise où il y a eu Jérôme Kaysac, effectivement,
02:51 tout est parti de là, effectivement.
02:54 C'est parti d'ici et vous l'avez repris en pleine figure.
02:56 C'est parti d'ici, effectivement.
02:58 Je vous embarque parce qu'il pleut trop. On va se mettre sous le perron là-bas ?
03:01 On y va.
03:02 Allez, venez, venez, venez, venez. Ah non, parce que je ne veux pas vous faire friser.
03:05 Vous avez raison, vous êtes très observateur, parce qu'à la moindre goutte, je frise.
03:10 Oh, ben on est mieux là.
03:12 Oh, dites donc, madame la sénateur, à partir de cette mairie, on peut dire que vous connaissez bien la commune.
03:17 Je connais effectivement la commune.
03:19 Mieux que le médecin de famille, quoi.
03:22 Oui, presque, puisque j'étais infirmière libérale.
03:25 Ça crée un tissu de proximité incroyable, d'ailleurs, votre profession.
03:30 Nous avions une grammaire italienne qui nous disait, à mes soeurs et à moi-même,
03:34 les filles, après le verbe aimer, c'est le verbe aider.
03:37 Donc, quand on a été formé selon ces formules-là, effectivement, on a passé,
03:43 nous avons passé notre temps à aider.
03:45 Et le fait d'avoir choisi ce métier d'infirmière à domicile,
03:49 finalement, c'est un trait d'union entre mes deux professions,
03:52 puisque le rôle de maire, c'est aussi quand même un métier.
03:56 Vous êtes heureuse ?
03:57 Je crois qu'on peut dire que je suis heureuse, oui, effectivement.
04:00 Alors, vous êtes engagée auprès aussi de votre parti, Les Républicains.
04:04 Vous êtes venue aux Républicains un petit peu par l'entremise du président Sarkozy ?
04:09 Oui, mais c'était bien avant.
04:11 J'ai commencé à participer à la campagne de Jacques Chirac.
04:14 Je suis gaulliste, et je précise que je suis la première femme sénateur
04:18 dans un département comme tous nos territoires un peu ruraux,
04:22 assez misogyne.
04:23 Le maire que je suis peut l'affirmer.
04:26 Au début, ça n'a pas du tout été facile.
04:29 Il fallait acquérir un petit peu ces médailles, et surtout les mériter.
04:34 C'est un département qui est extrêmement agraire,
04:36 tourné vers l'alimentaire, vraiment vers la production agricole alimentaire.
04:40 C'est un peu taillé sur mesure pour moi.
04:42 Vous allez me servir de guide ?
04:44 Je vais essayer.
04:45 Oh, ben non, vous allez réussir !
04:48 C'est parti, direction l'EHPAD de Puy-Mirol,
04:51 où nous attendrons des maripiers et leurs convites.
04:54 Puis c'est avec Maxime, le maraîcher,
04:56 que nous cueillerons quelques légumes bio pour mettre dans les paniers des clients,
04:59 avant de nous rendre chez Eric et Corinne,
05:01 des volaillers installés sur la commune de La Plume.
05:04 Ça ne s'invente pas.
05:06 Puis le jeune vigneron Emilien nous fera goûter son vin à hausser côte du Marmandais,
05:10 et nous terminerons enfin cette émission avec le chef,
05:13 Michel Dussault, directement dans sa cuisine.
05:16 Mais il est temps de retrouver pour l'instant Patrick et ses vaches à Beauville.
05:20 On arrive ici, ça sent l'ensilage.
05:31 Je trouve que c'est une odeur vivifiante, c'est l'odeur de la campagne.
05:34 De votre campagne !
05:36 J'aime beaucoup ça.
05:37 Nous sommes dans le cœur de la France paysanne du Lot-et-Garonne.
05:41 Et voilà le paysan !
05:42 Bonjour !
05:43 "Paysan", c'est un mot merveilleux.
05:46 C'est le gars du pays !
05:48 On ne peut pas dire que vous soyez identifié ici, en Lot-et-Garonne, comme terre laitière.
05:54 Ce n'est pas une ère de production laitière de prime importance.
05:57 Pourquoi vous avez fait le choix de la production laitière ?
06:00 Il y avait des fermes laitières partout.
06:03 Oui, c'était de la polyculture, on faisait du lait.
06:05 Mais en Lot-et-Garonne, il y en avait beaucoup, il y en a beaucoup moins.
06:08 Il n'y en a pas beaucoup moins, il y en a quasiment plus.
06:10 Donc pourquoi cette production-là ?
06:12 Parce qu'il me semblait que techniquement, c'était plus intéressant que de rester sur de la polyculture simple.
06:19 Il y a beaucoup plus de leviers sur lesquels on peut jouer.
06:22 L'alimentation, la génétique, la réflexion sur le système d'élevage,
06:26 qui nous a amené à comprendre d'ailleurs qu'on s'était complètement planté pendant 20 ans.
06:30 On avait un tas d'ensilage qui faisait 50 mètres de long, plus haut que le toit, 12 mètres de large.
06:35 Et plus on en faisait, et plus il fallait en faire, il n'en restait pas davantage à la fin.
06:39 On s'est remis en question sur le volume de lait produit.
06:42 Donc on a arrêté la course au volume.
06:44 Si je schématise un peu, plus vous aviez de vaches et moins vous gagniez votre vie.
06:47 C'est un petit peu ça, parce que gagner sa vie, c'est avoir une rémunération, mais c'est aussi avoir une vie.
06:52 Plus on a de vaches et plus on a de boulot, d'astreinte, de contraintes, plus de stress,
06:56 puisqu'on était quand même sur le fil du rasoir d'un point de vue financier, d'un point de vue technique aussi.
07:01 Il faut que les vaches produisent, donc ce n'est pas des machines.
07:03 Ça devenait compliqué, effectivement, à porter, oui.
07:06 Le fait que vous faisiez un lait dont vous ne saviez pas à quoi il allait servir,
07:10 ça ne vous gênait pas quelque part de ne pas savoir ce qu'il y avait en bout de chaîne ?
07:13 Ce qui nous gênait, c'était surtout de savoir, après avoir livré notre lait, combien on serait payé.
07:17 Et ça, ça devenait de plus en plus pesant.
07:19 On avait vraiment l'impression d'être les serfs du système.
07:22 Ça m'amène à la réflexion suivante, c'est que, que ce soit sur le lait, la viande ou les céréales,
07:26 on a un système qui est organisé de telle manière qu'on prend dans la poche du contribuable
07:31 pour donner aux paysans des primes PAC, qui leur permettent de survivre,
07:35 en mettant sur le marché des produits qui sont au-dessous de leur coût réel de revient.
07:39 Et qui profite de ça ? Ce n'est pas les consommateurs,
07:41 c'est les gens qui font de la transfo et du commerce international.
07:44 Donc en gros, c'est une espèce de capitalisme de connivence, quoi.
07:48 Basé sur un système où le producteur est la donnée qu'on compresse
07:54 et qu'on sert avec un effet cliquet, toujours un peu plus fort,
07:57 en lui donnant de l'argent pour qu'il se taise, quoi. En gros, c'est ça.
08:00 Alors, c'est l'anti-souveraineté française agricole, hein ?
08:03 Le Sénat le dénonce souvent, hein.
08:06 Et ce que nous disons, c'est que, qu'on foute la paix aux agriculteurs,
08:09 ils ont besoin de vivre de leur travail, tout simplement.
08:12 Or là, finalement, c'est un peu une falsification, ils ont des primes,
08:17 ils sont toujours pressés, et effectivement, au Sénat, nous essayons,
08:22 mais vraiment, nous avons des sénateurs qui sont également agriculteurs
08:27 et qui ont des élevages, de soutenir vraiment cette agriculture française
08:31 dont on ne pourra pas se passer.
08:33 Et quand on voit ce qu'est la politique européenne agricole,
08:38 je pense qu'on a effectivement beaucoup de soucis à se faire.
08:41 Et le bilan de ces 8 années est positif.
08:44 On a intégré en janvier 2018 le réseau Invitation à la ferme.
08:49 La philosophie du réseau, c'est d'être en bio.
08:52 C'est aussi de gagner sa vie, parce que c'est de ramener de la valeur ajoutée dans nos fermes.
08:56 Et le bio est un moyen d'en ramener et de changer de façon de travailler.
09:00 On était exactement dans cette optique-là,
09:02 parce qu'on en avait marre de tout ce qu'on avait vécu auparavant.
09:04 Là où ça se gâte, c'est maintenant, sur la partie culture, sur la partie élevage.
09:08 C'est catastrophique aussi en termes de prix de vente de lait,
09:11 mais sur la partie culture depuis l'année dernière, c'est affreux.
09:14 Le bio est engorgé, vous le savez autant que moi.
09:18 Est-ce qu'on a fait le bon choix ?
09:19 Je ne me verrai jamais remonter sur un tracteur avec un pulvé
09:22 et balancer des produits phyto, je préfère arrêter que revenir en conventionnel.
09:27 Donc je pense que j'ai fait le bon choix.
09:29 C'est important le bio dans le département de l'Haute-Garonne ?
09:31 Ça gagne bien ?
09:33 On parle plutôt ici en Haute-Garonne d'agriculture raisonnée,
09:36 peut-être plus que de bio, mais le bio gagne des parts de marché,
09:39 arrive à prendre ses parts de noblesse,
09:42 et Patrick en est un bon exemple.
09:44 Patrick, moi j'aimerais bien le goûter.
09:50 On va goûter.
09:51 On va goûter.
09:52 Moi ce que j'aime dans les yaourts fermiers,
09:54 c'est la petite couche de crème à la surface.
09:56 Bah forcément.
09:57 Oui mais ce n'est pas toujours ce qu'on trouve.
10:00 Non, du tout, du tout.
10:02 Et ça c'est les yaourts quand on mangeait lorsqu'on était enfant,
10:05 c'est ce goût-là.
10:06 Et c'est d'avoir du lait non homogénéisé.
10:08 Pourras-tu venir nous livrer chaque semaine des yaourts au Sénat ?
10:12 Nous on ne demande que ça.
10:15 Et où est-ce qu'on va Christine ?
10:24 Nous allons à la maison de retraite Les Terrasses,
10:27 qui accueille 70 résidents.
10:29 Bonjour.
10:30 Bonjour, enchantée.
10:31 Bonjour madame la directrice.
10:32 Bonjour.
10:45 Je vous présente Marie-Pierre, notre responsable de cuisine.
10:48 Bonjour Marie-Pierre.
10:49 Je vois qu'on nous attendait.
10:51 Il y a des assiettes teines.
10:52 C'est de la joue de bœuf avec une sauce au pruneau.
10:55 Pruneau d'agère, oui.
10:56 Voilà, j'allais dire le pruneau d'agère.
10:58 Le mixé que nous faisons en texture modifiée.
11:01 Cette cuisine faite sur place, c'est dans le cadre de 47 d'assiettes,
11:07 donc opération menée par le conseil départemental,
11:10 qui a été expérimentée dans les collèges et qui est maintenant expérimentée dans les EHPAD.
11:15 Alors qu'est-ce que vous pouvez nous dire ?
11:17 Racontez-nous ça.
11:18 C'est un projet qui réunit 200 producteurs, 20 EHPAD,
11:22 pour pouvoir avoir des tarifs plus attractifs.
11:24 Bien sûr, des économies d'échelle.
11:26 Voilà.
11:27 Alors on dit aussi que ça évite le gaspillage.
11:29 Marie-Pierre, est-ce que vous confirmez ça ?
11:31 Exactement.
11:32 Le poireau par exemple, si vous le prenez en surgelé,
11:35 on va plutôt tomber sur du verre de poireau.
11:37 Donc pour une soupe, ça va aller.
11:39 Mais quand on prend du frais, le blanc on l'exploite,
11:43 mais le verre on l'exploite aussi.
11:45 Donc en fait, rien n'est perdu en cuisine.
11:47 Ça veut dire produits frais, fruits et légumes de saison,
11:51 cuisinés sur place, circuit court, avec la traçabilité,
11:54 parce que c'est très important.
11:56 C'est une bonne philosophie finalement.
11:58 Ça nous permet également de rentrer dans les critères de la loi EGalim
12:01 que nous avons votés au Sénat.
12:04 Rappelez-moi simplement, combien de couverts par jour ici ?
12:08 71.
12:10 71.
12:11 Dites-moi, madame la directrice, qu'est-ce que ça coûte le repas ici ?
12:15 Entre 12 et 13 euros si on prend en compte...
12:18 13 euros par jour ?
12:19 Par jour, si on prend le personnel et l'amortissement du matériel.
12:22 Bon, on cause, on cause et ça ouvre l'appétit.
12:25 Merci beaucoup.
12:26 Allez-y, attaquez la joue.
12:28 Délicieux, ma lapine.
12:30 C'est exactement la même chose.
12:32 Mais représentée différemment.
12:35 Ça change hein ?
12:36 Oui.
12:38 Et des yaourts avec un petit sablé aux noix du Périgord.
12:42 Bon appétit !
12:43 Bon appétit !
12:44 A vous aussi !
12:45 Merci, monsieur Ducrot.
12:47 Alors ce sont les fameux yaourts.
12:49 Ça tombe bien parce que je ne les avais pas goûtés ce chocolat.
12:52 Je lève mon verre d'eau à votre épade.
12:54 Vincent, nous arrivons maintenant chez deux jeunes maraîchers, Paul et Maxime.
13:10 Une boutique en plein air qui s'appelle "Au rythme des saisons".
13:13 Ah, une boutique en plein air ?
13:15 Je le vois avec le cajou dans les mains.
13:17 Bonjour !
13:19 C'est Maxime, c'est ça ?
13:20 C'est à fait.
13:21 Bonjour Maxime !
13:22 Vous étiez en pleine transaction là au moment où on arrive ?
13:25 Transaction AMAP, récupération des paniers de légumes qu'on prépare toutes les semaines.
13:29 Le principe c'est qu'en AMAP, on n'a pas le choix.
13:32 On pense que le maraîcher peut bien nous céder.
13:35 C'est ça.
13:36 Au rythme des saisons.
13:37 Il y a un petit potimarron, des carottes jaunes, de la salade déjà épluchée ?
13:43 Du mesclun, oui, c'est une salade mélangée.
13:45 Quelle est la philosophie de la culture ici ?
13:47 C'est vrai qu'on aime bien les bonnes choses et on a voulu vraiment trouver les variétés.
13:53 Alors des variétés qui sont déjà ancrées dans le terroir.
13:55 Je pense à l'aubergine violette de Toulouse, des choses comme ça.
13:58 On recherche vraiment les choses authentiques.
14:01 Et comment vous traitez-vous ?
14:02 Nous, on ne traite pas.
14:04 Vous, comme cliente, vous n'achetez que du bio ou êtes-vous sensible au bio ?
14:10 Essentiellement du bio et parfois on fait de petites entorses, mais on évite.
14:15 Quand on a débuté dans l'AMAP, on trouvait ça un peu contraignant.
14:19 Et puis finalement, on trouve ça presque plus facile.
14:22 Parce qu'on n'a pas besoin d'aller sur un marché.
14:24 Donc ça nous facilite aussi la démarche.
14:27 Et ensuite, on sait que ce sont des produits de qualité et que c'est varié et de saison.
14:31 On vous mâche un peu le travail, au moins du marché.
14:33 Mais on est aussi dans une démarche où on veut les soutenir dans leur pratique.
14:38 Pour les soutenir, il faut être fidèle, effectivement, chaque semaine.
14:42 Est-ce qu'on peut vivre de ce métier de maraîcher bio ?
14:46 Ou est-ce que vous avez besoin de compléments ?
14:48 Nous, on en vit.
14:50 Il a fallu du temps, ça ne s'est pas fait du jour au lendemain, pour être rentable.
14:53 Mais aujourd'hui, nous, on a la chance d'avoir des restaurants
14:56 qui nous prennent des quantités sympas, au bon prix.
14:59 Qu'est-ce que ça coûte un panier ou une cachette comme ça, bien pleine ?
15:02 17 euros, sachant que le prix est annualisé.
15:06 Nos adhérents, à ma pien à ma pienne, s'engagent sur une année.
15:10 On essaie d'avoir toujours de la diversité.
15:13 Bonne cuisine, Mathilde !
15:16 Merci beaucoup ! À bientôt, Max !
15:18 Là, on s'en va dans la serre où il y a les jeunes pousses.
15:21 C'est avec ça qu'on fait le mesclin.
15:23 Toutes ces variétés ne sont pas traitées ?
15:25 Non. Non, non, non.
15:27 Là, il n'y a vraiment aucune raison.
15:29 Ça, j'aime beaucoup, ici. C'est très fin.
15:32 C'est ça.
15:34 Mais il semble que la terre est basse.
15:36 Ouh là !
15:38 Accueilli par les pintades, où est-ce qu'on se trouve, ici, Christine ?
15:51 Nous sommes à Marmont-Pacha, à côté de La Plume,
15:54 dans l'agglomération jeunesse,
15:56 chez un volailler qui élève et qui transforme
15:59 toutes les bêtes qu'il élève.
16:01 Donc, poulet, j'imagine ?
16:03 Poulet, pintade, canard, bien sûr.
16:05 Ah, canard, heureusement !
16:07 Oui, nous sommes dans le sud-ouest.
16:09 Et comment s'appelle-t-il, ce brabant ?
16:11 Alors, c'est la ferme du Cabier.
16:13 Elle est dirigée par la famille Labadi depuis trois générations.
16:16 Ils sont là.
16:18 Bonjour ! Bonjour à vous !
16:20 Eric, c'est celui avec le plumage blanc.
16:22 Eric, c'est celui-ci. Affirmatif !
16:24 Monsieur et madame Labros, bonjour !
16:26 Monsieur Labladou, bonjour !
16:28 Merci de nous accueillir chez vous.
16:30 Alors, vous, vous êtes éleveur et transformateur, aussi, hein ?
16:34 Aussi.
16:35 Par définition.
16:36 Du début, on va dire, jusqu'à la fin.
16:39 Corinne, combien de volailles en tout, sur l'exploitation ?
16:41 Quelques petits milliers.
16:43 70 000 volailles, à peu près.
16:44 70 000 ?
16:45 Les normes européennes font qu'on n'a pas le droit,
16:48 c'est capé, en nombre de volailles.
16:50 On n'a pas le droit d'abattre plus d'un certain nombre de volailles,
16:53 presque 40 000 ?
16:54 Sur les petites, sur les tueries,
16:56 ça se limite, oui, à 35 000 ou 36 000 par an.
16:59 Donc, vous avez dû construire un deuxième abattoir ?
17:02 Oui, on a l'indice sur la ferme.
17:04 Donc, ce n'est uniquement que de la norme européenne.
17:07 Alors là, je veux vous entendre là-dessus, Christine.
17:09 Le bon sens, vous direz, bon, j'en fais 35,
17:11 ah, ben, je voudrais en faire 40.
17:12 Non, il faut construire un deuxième abattoir.
17:14 Ça n'a pas de sens.
17:15 Ce que nous disons, depuis des années,
17:17 c'est que le bon sens paysan
17:19 doit animer cette PAC
17:22 qui vient un petit peu déconstruire
17:25 tout ce qu'ils sont en train de construire.
17:27 Il y a des choses tellement simples
17:29 dont on devrait s'inspirer, voyez-vous,
17:31 ceci est un exemple,
17:32 et qui, franchement,
17:34 casse les pieds à de nombreux agriculteurs.
17:37 C'est quand même un sens.
17:39 On a les mêmes normes qu'un gros industriel, quoi.
17:42 Donc, rendez-vous compte qu'au niveau papauras, c'est tout,
17:44 c'est horrible.
17:45 La base de notre métier,
17:46 vous êtes sur une exploitation aujourd'hui,
17:48 on nourrit 10 000 personnes par semaine.
17:50 On n'a pas peur de ce qu'on fait,
17:52 on nourrit les gens, quoi, c'est notre métier.
17:54 On donne à manger à nos petits-enfants ce qu'on produit.
17:58 Je suppose que dans votre production,
18:05 le poulet, c'est la principale volaille.
18:09 Ah oui.
18:10 D'ailleurs, votre poulet,
18:12 il sort sous quelle appellation,
18:14 c'est un poulet fermier, la Belle Rouge ?
18:16 Non, rien.
18:17 On n'a pas de la Belle.
18:18 Juste la marque de la propriété, quoi.
18:20 Ben oui, on n'a pas de la Belle.
18:22 Et pourquoi ?
18:23 Parce qu'on fait un poulet qui est plus âgé qu'un Labelle.
18:26 On ne peut pas s'identifier avec un Labelle,
18:27 on est supérieur au Labelle.
18:28 On ne peut pas s'identifier avec un Labelle.
18:29 Un poulet fermier, c'est combien de jours, le cahier des chats,
18:31 en Labelle Rouge ?
18:32 84 jours.
18:34 Ah, Labelle Rouge, ah oui.
18:35 Et vous ?
18:36 120.
18:37 Pourquoi est-ce que vous le gardez aussi longtemps ?
18:40 C'est à partir de là que la viande devient meilleure,
18:43 la fermeté, la tendreté en même temps.
18:45 Quand vous le mettez dans la bouche, vous sentez la différence,
18:47 c'est obligé, quoi.
18:48 Et est-ce qu'il y a des difficultés pour la transmission d'entreprise,
18:51 comme la vôtre, par exemple ?
18:53 Ce qui se passe souvent, les petites exploitations, quoi,
18:57 en fait, périclites, quoi,
18:59 la retraite ou des choses différentes,
19:01 les arrêtes, manque de motivation, des fois,
19:03 ou de capacité des jeunes.
19:05 Le voisin d'à côté reprend l'exploitation,
19:08 il grossit, il grossit, il grossit,
19:10 et celui-là, un jour ou l'autre,
19:12 il faudra qu'il transmette, mais il ne peut pas
19:13 parce que ça va être monstrueux, le montant,
19:15 il ne pourra pas transmettre, c'est trop à reprendre, quoi.
19:19 C'est soit démantelé, soit agrégé à des coopératives, par exemple.
19:23 Les levages, c'est quand même un esclavage,
19:26 déjà des vaches, vous en verrez plus,
19:28 en France, ça va disparaître,
19:30 c'est trop de l'esclavage, les gens, les jeunes,
19:32 c'est compliqué pour reprendre des levages.
19:34 Vous pensez que la vache va disparaître ?
19:35 Ah oui, c'est sûr.
19:37 Ah oui, nous, personne dit oui.
19:39 Non, non, mais il y en aura un peu,
19:40 mais ça sera minable, tout le monde dit que oui.
19:41 Par ici, avant, il y avait des vaches partout.
19:43 Bon, là aussi, je me dis, in fine,
19:45 il ne faut pas qu'on en arrive là, ce n'est pas possible.
19:47 Nous qui sommes dans un département agricole,
19:49 on y tient, de voir cette volaille-là, de l'entendre,
19:53 enfin, voilà, c'est notre vie.
19:55 Et moi, je n'ai pas envie que ça disparaisse, tout ça.
19:57 Donc, on se battra pour assurer la pérennité
20:01 des fermes familiales comme les vôtres.
20:04 [Musique]
20:14 Christine, on a traversé les vignobles du Marmandel.
20:17 Nous allons voir un jeune vigneron
20:21 qui élève son vin en biodynamie,
20:23 qu'il ramasse entièrement à la main.
20:25 Ah, Vendange Manuel.
20:27 Vendange Manuel, et Emilien est là.
20:29 Bonjour Emilien.
20:30 Bonjour Emilien.
20:31 Alors, qu'est-ce qu'on domine là ?
20:32 J'imagine que c'est la vallée de la Garonne.
20:34 Voilà, c'est la vallée de la Garonne,
20:35 avec Marmande en face
20:37 et les coteaux de la rive droite du Marmandé en face de nous.
20:41 On est, mais, juste au bout du vignoble bordelais,
20:44 ça touche presque.
20:45 On est à 1 km de la Gironde,
20:46 donc de l'appellation Bordeaux,
20:48 et on passe en Lotte-Garonne.
20:49 Emilien, est-ce à dire que c'est le même sol ?
20:52 Même sol, on est sur la rive gauche,
20:54 sur des sols argileaux graveleux.
20:56 Les graves, c'est des gros cailloux roulés par la Garonne ?
20:58 Oui, on a cette argile qui permet
21:00 de donner de l'eau à la vigne.
21:02 Alors, on sait que la culture bordelaise,
21:04 c'est l'assemblage.
21:05 Est-ce qu'ici, on fait des monosépages en vin ?
21:08 On est régi par ce cahier des charges
21:10 qui nous demande de faire des assemblages,
21:11 avec les sépages principaux,
21:13 qui est le Merlot et les Cabernets,
21:14 avec les autres sépages,
21:16 qui est la Brouillou, le Malbec.
21:17 J'ai planté depuis peu de la Syrah,
21:19 qui est autorisée dans l'appellation.
21:21 En fait, on a un terroir qui est assez homogène
21:23 par rapport à la Bourgogne,
21:24 qui joue sur des climats et d'une géologie différentes,
21:26 ou même dans d'autres appellations.
21:28 Donc, on est des sols homogènes
21:30 et on joue, nous, sur les sépages.
21:32 Alors, Christine me disait que vous faites
21:34 les vendanges à la main, ici ?
21:35 Oui, sur mes 5 hectares, je travaille à la main,
21:38 je vendange à la main.
21:39 Pourquoi ?
21:40 Les vendanges à la main permettent
21:42 d'aller au plus loin sur la qualité,
21:44 de préserver ce raisin jusqu'au bout,
21:46 jusqu'à la fin de la maison.
21:47 Et de trier sur le pied.
21:49 Et de trier, oui.
21:50 Vous êtes fils de vigneron, petit-fils de vigneron ?
21:52 Oui, on a toujours été paysans,
21:54 depuis plusieurs générations,
21:56 dans la vignerie, dans la polyculture.
21:58 Et c'est mon grand-père qui s'est spécialisé dans la vigne.
22:00 Après la guerre, on a demandé aux paysans
22:02 de se spécialiser,
22:04 ou on leur a demandé de se mécaniser,
22:06 donc lui, ça a été la vigne.
22:07 Il a planté des vignes,
22:08 et une cave coopérative s'est créée.
22:10 Et il a fait partie des premiers adhérents.
22:12 Mais, du coup, apportant, quoi.
22:14 C'est-à-dire, toute la vendange allait à la coopérative.
22:17 C'est ça, c'est ça.
22:18 Comme vous dites, c'est mon grand-père
22:19 qui a commencé à faire de la vigne.
22:21 Vos petits-enfants diront,
22:22 c'est mon grand-père qui a commencé à faire du bio.
22:24 Le bio, je ne suis pas le premier,
22:25 parce que les autres vignerons indépendants du Marmandais
22:28 étaient pour la plupart bio.
22:30 Mon père était dans cette mouvance-là.
22:32 Il me suit, on travaille ensemble.
22:34 On est partis en bio.
22:35 Je me considère comme un artisan vigneron,
22:47 c'est-à-dire ce côté de respecter...
22:49 Très jolie formule.
22:50 Se respecter son terroir.
22:52 Le travail artisanal, ça va ce port-là.
22:53 Moi, j'intègre le vigneron dans la notion de terroir.
22:56 Et en fonction de ce qu'il fait,
22:59 on obtient des choses différentes.
23:01 Merci.
23:02 Nous avons dégusté ce vin qui est très ample.
23:05 On viendra vous revoir quand vous aurez des petits-enfants.
23:08 Quand ils reprendront la vigne.
23:09 Oui.
23:11 C'est la livraison.
23:12 Quel bonheur !
23:13 Super.
23:15 Alors, les satisfis, les radis japonais, du butternut.
23:21 Des carottes ramassées il y a quelques minutes.
23:24 Nous l'avons ramassée il y a quelques minutes.
23:26 Bon, il va falloir maintenant travailler.
23:29 Je vous invite à faire le tour.
23:30 Ça voit bien le tablier que c'est.
23:32 C'est un tablier qui est très bien fait.
23:34 C'est un tablier qui est très bien fait.
23:36 C'est un tablier qui est très bien fait.
23:37 C'est un tablier qui est très bien fait.
23:38 Ça voit bien le tablier que c'est.
23:40 N'est-ce pas Vincent ?
23:41 On dirait la sommelière de la maison.
23:42 Alors, Michel, évidemment, il y a un petit cahier des charges végétal.
23:46 Le légume fait partie intégrante de ma cuisine.
23:48 Puis quand on a la chance d'avoir des producteurs comme vous l'avez vu,
23:51 c'est que du bonheur d'essayer de trouver et d'imaginer des recettes.
23:54 C'est madame le sénateur qui va cuisiner parce qu'elle me dit depuis ce matin,
23:59 je suis une très bonne cuisinière.
24:01 Donc là, on va voir.
24:02 Je n'ai pas dit ça.
24:03 Je dis que j'aimais cuisiner.
24:06 Il y a quand même une grande différence.
24:07 Alors on va faire un risotto.
24:09 Mais par contre, ton origine italienne, on va la laisser.
24:12 On ne va pas utiliser de riz.
24:13 On va faire façon risotto.
24:15 On va utiliser le butternut, le potimarronotto.
24:18 Oui, le courge-auto.
24:21 Le courge-auto.
24:22 Parfait.
24:23 Ce n'est pas trop mal.
24:24 C'est de mieux en mieux.
24:25 N'est-ce pas ?
24:26 Je suis une bonne élève.
24:28 Allez, laissez Michel travailler un petit peu parce qu'il est temps de se parler un peu de cette journée qu'on a passée ensemble.
24:33 Moi, j'ai été d'abord sensible à tous ces habitants du Lotte-et-Garonne,
24:38 enfin en tout cas les paysans qu'on a vus, à défendre leur département, pas que la région.
24:43 C'est vrai qu'ils ont une âme gasconne, mais le Lotte-et-Garonne, il doit se battre un peu contre ses voisins.
24:50 Ça m'émeut beaucoup de voir des gens qui disent finalement, voilà, on aime notre travail.
24:54 On essaie d'en vivre le mieux possible.
24:56 Ce n'est pas toujours facile parce que c'est pratiquement 7 jours sur 7.
25:00 Malgré tout ça, on adore notre travail et on aime passionnément le Lotte-et-Garonne.
25:05 Lorsqu'on voit d'autres départements comme la Dordogne, le Gers, le Lotte,
25:09 on a peut-être un petit peu de retard par rapport à ce tourisme, peut-être pas assez développé.
25:14 Pourquoi ?
25:15 Mais je crois, je ne sais pas, il ne manque rien, mais on va y arriver.
25:21 C'est à nous, élus, justement, à promouvoir tout ça.
25:24 Entre le nord du Gers et le sud du Lotte-et-Garonne, il n'y a pas de différence.
25:28 On est vraiment sur une terre gasconne.
25:30 Et les gens se sentent du même pays.
25:32 Et pourtant, le Gers a une image de marque très forte.
25:38 Un caractère beaucoup plus fort que le nôtre, effectivement.
25:41 On sait que c'est le sud-ouest, quoi.
25:43 Alors que le Lotte-et-Garonne, vous le dites, les gens ne sont pas sûrs.
25:45 C'est peut-être l'image des cadets de Gascogne qui leur colle à la peau.
25:51 Alors, est-ce que les régions sont bien délimitées ? Peut-être pas.
25:54 On n'a peut-être pas pensé, justement, à les délimiter en bassin de vie, en façon de vivre.
26:00 Et vous avez raison de dire que nous vivons exactement comme dans le Gers, comme dans le Lotte.
26:06 Et c'est vrai que nous sommes vraiment, finalement, des frères de cœur qui nous retrouvons dans cette gastronomie.
26:12 Et de culture.
26:13 Et de culture, bien sûr, et de culture.
26:15 Si on m'avait dit qu'on va te faire rêver avec trois salsifis et deux feuilles de bled, je ne l'aurais jamais cru.
26:22 Et ça, c'est tout le talent du Lotte-et-Garonne.
26:24 Merci beaucoup.
26:25 Nous, on se retrouve bientôt dans Manger ses vautés ou sur la plateforme publicsena.fr.
26:29 Allez, salut.
26:30 [Musique]
26:42 [Musique]
26:44 C'était Manger ses vautés avec Mutuellia, la mutuelle des territoires.
26:49 [Musique]
26:54 C'était Manger ses vautés avec le Concours général agricole.
26:58 ♪ ♪ ♪

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