• il y a 10 mois
L'interview du 3e ligne du Stade Toulousain Alexandre Roumat, qui a connu sa première sélection avec le XV de France contre l'Écosse samedi dernier.

Extrait d'Au Coeur de la Mêlée : Le Mag. Présenté par François Trillo, avec Yoann Huget et Philippe Spanghero.
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Sport
Transcription
00:00 Lui, il n'est pas protégé, il peut donc jouer avec son club,
00:02 dès ce week-end, en top 14.
00:05 C'est Alexandre Roumat, le petit nouveau du 15 de France,
00:07 qui est avec nous en direct sur Sud Radio.
00:09 Bonsoir, Alexandre.
00:11 Bonsoir.
00:12 Merci d'être avec nous en direct.
00:14 C'était donc la 49e minute samedi,
00:16 lorsqu'on a pénétré sur la pelouse de Murray Field.
00:19 On imagine qu'il y a eu quand même un petit frisson intérieur.
00:23 Ouais, forcément, forcément,
00:25 un frisson assez incroyable.
00:28 C'est vrai que je ne m'attendais pas à rentrer aussi rapidement,
00:32 mais c'est une atmosphère assez incroyable.
00:34 Je crois que Murray Field, par rapport à ça,
00:36 est juste magique.
00:37 Il y avait beaucoup de Français,
00:38 donc c'était un moment que j'attendais depuis quelques temps
00:41 et qui a été vraiment très bon pour ma part.
00:45 Yoann Hugé, pour Alexandre Roumat,
00:48 peut-être une petite question,
00:49 vous vous en souvenez, de cette première pour vous ?
00:51 Forcément, c'est marquant.
00:52 C'est très marquant,
00:53 c'est très marquant parce que c'est un stade assez mythique
00:55 et les supporters ne sont vraiment pas chauvins,
01:00 mais ils respectent, très respectueux,
01:02 et ils laissent de très bons souvenirs.
01:04 Donc Alexandre, par rapport à...
01:06 Déjà, félicitations pour ta première sélection.
01:08 On sait que tu as une grande histoire avec l'équipe de France.
01:13 Mais est-ce qu'il y a toujours...
01:14 On rappelle que le papa d'Alexandre, Olivier,
01:16 a été un grand second de ligne,
01:18 un grand international fin des années 80
01:21 jusqu'à la fin des années 90,
01:22 avec notamment une troisième place à la Coupe du Monde en 1995.
01:25 Tout à fait.
01:26 Mais je te laisse.
01:27 Je voulais juste savoir, au-delà du terrain,
01:30 je sais que le match était très serré,
01:32 donc tu as très peu de temps pour apprécier l'entrée,
01:34 ne serait-ce que 10 mètres.
01:36 Mais est-ce que la tradition se perpétue pour les nouveaux,
01:39 pour l'après-match ?
01:41 Oui, la tradition s'est bien perpétuée.
01:45 J'ai eu un retour difficile à l'hôtel.
01:49 C'est une très bonne histoire.
01:50 Et pour la plus petite anecdote,
01:52 je m'étais dit avant le match, le matin,
01:56 que ça pouvait être drôle de mettre un kilt
01:58 en hommage à nos écossais
02:00 si on avait une issue favorable à la fin du match
02:03 et pour ma première.
02:04 Et il se trouve que notre entraîneur des avants,
02:07 William Servat, s'est gentiment joué en moi
02:09 pour porter le kilt durant toute la soirée.
02:11 Donc, en plus de m'être fait un peu enrogué,
02:15 pour terminer secoué,
02:17 j'avais un kilt pour la soirée.
02:20 Donc, c'était assez sympa.
02:21 La classe !
02:22 On aura des vidéos ou des photos, bien sûr, non ?
02:25 Ouais, ouais, ouais.
02:26 Alors après, moi, j'étais pas trop dans un état
02:29 pour utiliser mon téléphone.
02:32 Mais tu demanderas à toutes les personnes
02:35 que tu connais dans le groupe
02:36 s'ils emmènent des photos
02:37 et je pense qu'ils doivent y en avoir, ouais.
02:40 Le fait d'évoluer en deuxième ligne, Alexandre,
02:42 puisque tu es rentré à un poste qui n'est pas le tien,
02:45 voilà, tu es troisième ligne.
02:46 Est-ce que ça a un peu perturbé ou pas ?
02:48 Ou pas perturbé, mais en tout cas,
02:51 entaché un peu le plaisir ?
02:53 Parce que c'est pas évident, j'imagine.
02:55 Non, non, entaché le plaisir, sûrement pas.
02:58 Je crois que ce genre d'opportunité,
03:01 quand elle se présente face à toi,
03:02 on m'aurait dit "t'attaques à l'aile",
03:04 même si je vais pas très vite.
03:06 Je pense que j'y serais allé en courant.
03:09 Sur les ballons, ça pourrait être pas mal, Alexandre.
03:11 À l'aile.
03:13 Ouais, non, non, mais tout ça pour dire que
03:15 c'est vrai que quand le staff est venu me voir
03:18 assez tôt en début de semaine,
03:19 ça m'a un peu...
03:20 ça m'a surpris.
03:21 C'est pas quelque chose auquel je m'étais forcément préparé,
03:24 mais après, directement,
03:27 j'ai travaillé, j'ai tourné à ce poste durant la semaine,
03:30 notamment par rapport à la phase de meulet,
03:31 qui est, on va dire, le grand changement,
03:33 ou le changement par rapport aux autres tâches du troisième ligne.
03:36 Et puis après, ça s'est fait assez naturellement,
03:39 et j'ai essayé juste de jouer comme je joue d'habitude,
03:41 peu importe le numéro que j'avais dans le dos,
03:44 et d'essayer d'aider au maximum mon pilier gauche
03:47 quand je suis rentré.
03:49 Voilà, parce que c'était à gauche...
03:52 Numéro 4.
03:52 Numéro 4, voilà.
03:54 Ton père, c'était plutôt le numéro 5.
03:56 C'est quand même un beau clin d'œil
03:58 d'évoluer en deuxième ligne pour sa première
04:00 quand on est le fils d'un ancien grand deuxième ligne.
04:02 C'était fait exprès, je pense.
04:03 Ouais, c'est Fabien qui a fait un petit clin d'œil à ton papa.
04:08 Ouais, sans doute, sans doute, il faudra lui demander,
04:10 mais oui, encore une fois, pour la petite anecdote,
04:13 quand papa est rentré, sa première section,
04:15 il l'a fait comme l'année de Zerne, il est pas rentré,
04:17 la deuxième, quand il sera,
04:18 il portait aussi le numéro 20,
04:20 et en deuxième ligne.
04:22 Donc voilà, si on peut y voir un petit signe, c'est sûr.
04:26 Parce que tu me contredis si jamais je dis des bêtises,
04:30 mais il me semble que tu n'avais jamais joué
04:31 au poste de deuxième ligne,
04:32 en tout cas, t'as jamais démarré un match
04:34 en deuxième ligne, en top 14, on est d'accord ?
04:36 Non, j'avais juste dépanné sur des fins de match
04:39 ou sur des périodes où il y a des cartons jaunes
04:41 pendant le match.
04:42 Mais c'est vrai que c'est quelque chose que je n'avais,
04:44 du moins en professionnel, jamais fait.
04:47 Et normalement, on pensait tous que ça allait être
04:50 plutôt Charles Olivon qui allait occuper ce poste,
04:52 parce que ça lui était déjà arrivé.
04:54 Mais on t'a découvert là.
04:56 Où tu étais sur cette dernière action,
05:01 cet essai qui n'a pas été accordé aux Écossais ?
05:04 On a vu la chaussure de Moéfana,
05:06 la main de Tulagi, où tu étais ?
05:11 Il me semble que sur un ou deux rucks avant,
05:14 j'étais dans la zone de plaquage
05:16 et je me relève pour circuler dans le sens.
05:19 Et au moment où je dépasse le ruck,
05:22 c'est le moment où ils aplatissent.
05:24 Et je t'avoue que sur le moment,
05:25 je pensais qu'on avait perdu
05:28 parce qu'il avait "traversé la butte".
05:31 Après, est-ce qu'il y avait la merde ?
05:33 Il y en a des Français, ça, je ne sais pas.
05:34 Vous êtes mieux placés pour le juger.
05:37 Mais voilà, j'étais acteur.
05:41 Mais sur cette phase précise, plutôt spectateur.
05:44 Philippe Spanguero est avec nous.
05:46 Salut Philippe !
05:48 Peut-être une petite question pour Alexandre,
05:51 qui a vécu ses premières heures en bleu ce week-end.
05:55 On n'entend pas bien.
05:59 Non, pas de questions, mais juste des félicitations.
06:01 Vous m'entendez bien ?
06:03 Oui, c'est bon.
06:04 Allô ? C'est bon ?
06:05 Oui, donc pas de questions, mais des félicitations.
06:08 Parce que c'est vrai qu'on voit particulièrement au stade,
06:11 en ce moment, beaucoup de fils d'œufs, comme on dit.
06:14 Et c'est vrai que malgré tout, je vous disais une info intéressante,
06:19 c'est le 17ème Alexandre, fils d'œuf,
06:21 à porter le maillot de l'équipe de France,
06:23 malgré tous ceux qui jouent aujourd'hui au plus haut niveau.
06:25 Et c'est dire à la performance.
06:27 Et puis, même si on a été critique en tant qu'observateur
06:32 sur quelques sujets par rapport à la prestation,
06:35 ça reste une deuxième victoire en Écosse en 10 ans,
06:38 malgré des générations qui se sont succédées avec beaucoup de talent.
06:42 Donc, il faut saluer la performance pour une première sélection.
06:45 Je pense que c'est quand même un beau souvenir.
06:47 Oui, clairement.
06:49 Les critiques, Alexandre, tu les comprends ?
06:53 Les critiques un peu sur le...
06:55 Bon, il y a la victoire, elle est belle et puis elle est importante dans ce contexte.
06:58 Mais sur le jeu et sur un peu les difficultés actuelles
07:02 et le manque un peu d'animation offensive, est-ce que tu les comprends ?
07:05 De toute manière, peu importe ce qui se passe,
07:11 dans n'importe quelle équipe, il y aura toujours des critiques et des jugements.
07:13 Pour être honnête, je n'ai pas revu en détail le match.
07:20 C'est vrai que de l'extérieur, ce n'était pas forcément le match
07:24 où l'équipe de France a le plus joué, ça c'est sûr.
07:27 Après, je crois qu'au vu du contexte assez compliqué qu'il y avait
07:30 suite à la défaite face à l'Irlande,
07:33 le seul objectif était coûte que coûte de gagner.
07:36 Moi, j'arrive là, ma première sélection,
07:40 je vis un moment incroyable, je gagne.
07:42 J'ai envie de vous dire, je retiens uniquement le souvenir, le moment et la victoire.
07:46 Et je pense qu'il y aura d'autres matchs pour que l'équipe de France
07:52 va exprimer au maximum son talent et entre guillemets, moins des critiques extérieures.
07:58 La raison, Alexandre, c'est que c'est sa première sélection,
08:02 il est focalisé un peu sur lui, il faut qu'il soit un peu égoïste
08:06 et qu'il croque ce tournoi parce qu'il va faire le tournoi et j'espère qu'il va le finir.
08:12 Et les critiques, elles ne sont pas envers lui.
08:15 Lui, il démarre, il commence à mettre un pied dans cette machine internationale,
08:19 il voit comment ça se passe au niveau des médias.
08:21 Il faut qu'il ait beaucoup de recul,
08:24 mais surtout, c'est aux autres à protéger, les nouveaux qui rentrent comme Alexandre.
08:28 - D'où le kilt ! - D'où le kilt, bien entendu !
08:32 Mais en tout cas, juste profite de ces moments-là un peu comme un nouveau-né
08:37 et prends tout ce qu'il y a à prendre.
08:38 Après, les critiques, ça fait partie du jeu quand on joue en équipe de France,
08:42 il faut relativiser.
08:44 Maintenant, il faut se mettre vite au diapason
08:46 parce que sinon, ça peut gâcher des bons moments comme une victoire,
08:50 même si elle est rare, mais il faut l'apprécier quand même.
08:54 - Juste, Alexandre, est-ce que tu as senti une différence de rythme
09:00 sur la demi-heure que tu as jouée, 35 minutes ?
09:04 - On l'a vu, il était oxy, au bout de 10 minutes.
09:06 - Est-ce qu'il y a une vraie différence ?
09:10 Parce que tu joues au plus haut niveau avec le Stade Toulousain,
09:12 qui a roulé sur tout le monde en Champions Cup dernièrement.
09:16 Est-ce que tu as senti réellement une différence ?
09:18 - Oui, clairement, sur la plage, sur l'entrée, il y a une différence.
09:25 Je crois que la principale différence,
09:28 c'est dur de comparer à Stade Toulousain
09:30 parce qu'on joue aussi d'une manière différente,
09:32 mais je crois que je suis rentré sur une ou deux mêlées qui ont été refaites.
09:36 Après, il y a eu une séquence assez longue
09:38 entre jeu au pied, deux ou trois temps de jeu,
09:40 ça retapait, ça retapait.
09:42 Je trouve que là où il y a une énorme différence,
09:46 notamment par rapport au championnat,
09:48 c'est cette capacité au niveau international,
09:50 c'est d'enchaîner les tâches "ingrates"
09:54 et le faire longtemps et le plus possible.
09:56 C'est vraiment ça la grosse différence.
09:58 On va dire que tu as deux ou trois ballons pour t'exprimer,
10:02 sauf les charnières par exemple,
10:04 mais tu as peu d'action, on va dire,
10:08 où tu peux briller, mais tout ce que tu dois faire,
10:12 tu dois le faire parfaitement, à haute intensité.
10:14 La moindre erreur, tu la payes cher,
10:16 à l'image de ce dernier ballon qui peut nous coûter cher.
10:18 Alors que je crois que sur les dernières séquences défensives,
10:22 on était plutôt en place et on aurait dû les contenir
10:24 sur les 50 et récupérer le ballon et finir le match sur ça.
10:30 C'est vrai. Bon, alors on te souhaite un bon tournoi, Alexandre.
10:34 Oui, parce que quand on y a goûté, on veut y rester.
10:38 Oui, forcément.
10:40 Cette semaine, comme vous avez pu le dire,
10:42 je serai à disposition du club
10:44 et j'espère dès dimanche soir pouvoir revenir dans le groupe
10:48 et essayer de continuer ma petite histoire.
10:50 Cette petite histoire qui est amplement méritée,
10:54 on est très contents et vraiment c'est sincère,
10:56 parce que c'est un joueur exceptionnel, Alexandre.
10:58 Il a un profil, une dextérité, une agilité
11:04 qui pour son gabarit est assez rare.
11:06 Et donc que le talent soit récompensé au peu niveau,
11:10 nous ne pouvons que nous en réjouir.

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