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00:00 C'est au coucher du soleil qu'elles envahissent les rues des banlieues de Rio.
00:05 Derrière leurs masques menaçants, elles dansent et tapent au sol des balles en caoutchouc.
00:10 On les appelle les "bachebolets".
00:14 Empruntées au carnaval masqué des colons européens,
00:17 cette tradition masculine aux accents machistes laisse depuis quelques années la place aux femmes.
00:22 Et tout commence ici, dans ce quartier populaire, chez les bombardettes.
00:28 Regardez, on a confectionné une jupe qui est réalisée sur le même modèle que la version masculine,
00:35 mais plus courte, et un gilet plus petit et plus près du corps.
00:39 Un costume et un thème différent chaque année.
00:42 Cette fois-ci, c'est Ludmila, une chanteuse brésilienne, symbole de la lutte antiraciste.
00:46 Cela fait des mois que Maria, Hélène et ses amis cousent et collent les costumes des 43 membres de leur équipe.
00:52 Une passion qui cherche aussi à défaire la mauvaise réputation de leurs homologues masculins.
00:57 Nous, les femmes, quand on a créé notre équipe de "bachebola", on a voulu combattre cette image négative.
01:04 Les hommes ont la réputation d'être violents, de se bagarrer,
01:09 alors que nous, on veut mettre en avant notre glamour, nous rendre belles et fortes, nous maquiller.
01:16 C'est enfin le grand soir.
01:20 Sous 40 degrés, elles se sont toutes données rendez-vous ici, sur ce terrain de basket,
01:24 pour s'habiller ensemble avant leur tournée.
01:27 Selon la tradition, les bombardettes ont loué un bus pour faire le tour des quartiers.
01:32 Ce dimanche soir de carnaval, ici, elles sont accueillies en stars.
01:37 Bienvenue aux bombardettes de la place Payolle.
01:41 J'ai 58 ans et j'adore participer, c'est super cette fête.
01:47 Quand on se réunit et qu'on sort ensemble en "bachebola", c'est un sentiment génial.
01:53 On ne se préoccupe plus de nos enfants et de nos maris, on ne pense qu'à nous.
01:57 Pionnières, il y a désormais 26 autres groupes de "bachebola" féminin comme elles dans tout Rio.