Pressenti pour faire son entrée au gouvernement, François Bayrou a affirmé qu'il n'y "entrera pas", en raison de l'absence "d'accord profond sur la politique à suivre". Le président du MoDem évoque une "différence d'approche sur la méthode à suivre" qui lui paraît "rédhibitoire" sur l'Éducation et indique avoir également refusé le ministère des Armées
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00:00 Il avait un dîner prévu de longue date ce soir au ministère de l'Agriculture,
00:04 dont Marc Fesneau est le ministre, membre du MoDem.
00:08 Il était donc à ce dîner avec d'autres députés MoDem,
00:13 qui ont demandé des explications.
00:14 Et les mots de François Bayrou ont été très durs, voilà ce qu'il dit.
00:19 Donc ça, je viens de le dire effectivement.
00:20 Et il ajoute "c'est une démarche d'humiliation qu'on nous impose".
00:25 Une démarche d'humiliation.
00:27 Il entend quoi par là ?
00:28 Mais il faut savoir que le béarné Bayrou n'est pas un homme facile.
00:32 Et politiquement, il a toujours aimé savoir dire non,
00:35 créer des rapports de force, des bras de fer.
00:38 Sa relation avec Macron, c'est une alliance politique
00:41 qui s'est nouée à un moment qui était crucial pour Emmanuel Macron.
00:44 C'est-à-dire qu'il y a eu véritablement une bascule,
00:47 il y a eu un effet Bayrou sur la campagne de Macron.
00:51 Et ça, pour Bayrou, il y a une dette de Macron à son endroit,
00:56 d'être renforcé par le fait que Bayrou a passé, comme on le sait,
00:59 un seul mois au ministère de la Justice
01:02 et qu'il a démissionné à l'époque avec l'aval de Macron.
01:06 Il n'y avait pas encore cette politique de Macron
01:10 de garder les ministres en poste jusqu'à ce qu'ils soient condamnés.
01:15 Donc ça a été très nouveau.
01:17 Bayrou, lui, il a eu quelque chose à gérer de très différent.
01:20 C'est-à-dire qu'il considère avoir été lâché à l'époque
01:23 et par Macron et par Edouard Philippe.
01:25 Et donc on a ce Bayrou avec cette double dette d'Emmanuel Macron à son endroit
01:29 qui considère qu'il n'était pas assez bien traité.
01:31 Alors que fait-il ?
01:32 Il fait ce que n'ose faire personne, c'est-à-dire qu'il appelle l'AFP.
01:36 Et c'est lui qui prend les devants, c'est lui qui met fin au suspense,
01:39 c'est lui qui dit, alors même qu'il était au centre de toutes les spéculations,
01:44 de toutes les négociations, qu'il était le cœur des tractations
01:52 sur la formation de ce nouveau gouvernement.
01:53 Et là, bam, c'est lui qui dit, eh bien non, je ne rentre pas
01:56 parce qu'en fait, ce qu'on me propose n'est pas à ma mesure,
02:01 je suis beaucoup mieux que ça.
02:03 Et donc là, ça s'appelle rentrer en dissidence.
02:06 Ça veut dire commencer d'ores et déjà d'exercer le pouvoir de nuisance
02:10 de celui qui est à l'extérieur du gouvernement.
02:12 Et ça veut dire se positionner pour la prochaine présidentielle.