• il y a 10 mois

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00:00 [Musique]
00:25 Bonsoir. Probablement inspiré par le succès de scandale des dragons asiatiques,
00:30 le chef d'État Paul Biya a décidé de placer au cœur de la relance économique du Cameroun
00:36 un instrument dénommé "petite et moyenne entreprise"
00:41 d'où la création il y a bientôt 20 ans du ministère des PME, de l'économie sociale et de l'artisanat
00:48 à somption de ce virage visionnaire.
00:52 Il vous souvient sans doute que lors du sommet mondial de l'entrepreneuriat tenu au Kenya en juillet 2015,
00:59 Barack Obama indiquait alors en son temps que "l'entrepreneuriat crée de nouveaux emplois et de nouvelles entreprises,
01:07 de nouvelles façons de fournir les services de base, de nouvelles façons de voir le monde
01:13 et de conclure, c'est l'étincelle qui déclenche la prospérité".
01:19 Un positionnement qui n'est pas sans rappeler celui de la Banque mondiale
01:23 qui fait valoir sur son site web que non seulement les PME sont le moteur de la croissance
01:30 et de la création d'emplois au niveau local, mais elles contribuent aussi de plus en plus
01:36 à relever des défis prioritaires, notamment en ce qui concerne le développement durable
01:42 et la prestation des services publics.
01:47 Ce n'est donc pas surprenant de voir les économies du Nord, comme celles de l'hémisphère sud,
01:52 faire des PME un point de fixation des politiques publiques de développement.
01:58 Engouement réaffirmé durant ces derniers jours, marqué par une vague d'initiatives
02:03 à l'occasion de la cinquième édition de la Semaine mondiale de l'entrepreneuriat au Cameroun
02:08 et qui plaçait les jeunes au centre des attentions.
02:14 Et il n'en fallait pas plus pour rompre le silence diplomatique
02:17 d'un ancien fonctionnaire international titulaire d'un doctorat troisième cycle
02:22 obtenu à l'Institut des relations internationales du Cameroun
02:26 et qui est depuis le décret présidentiel du 4 janvier 2019
02:31 ministre des petites et moyennes entreprises, de l'économie sociale et de l'artisanat.
02:37 Vous l'aurez sans doute compris, mesdames et messieurs,
02:42 Achille Basilekine III est l'invité de cette émission d'actualité hebdo.
02:47 Achille Basilekine III, bonsoir et bienvenue.
02:50 Bonsoir à vous, bonsoir à tous les téléspectateurs de la SiarTV.
02:54 Dites-nous un peu ce chiffre de 3 dans votre nom, qu'est-ce qu'il signifie ?
02:59 Tout simplement que je fais partie, c'est la troisième génération de Basilekine.
03:05 Mon père avait pensé précisément pour me distinguer de mes autres frères
03:11 et de ses cousins qui avaient donné le même nom de famille à leurs enfants
03:16 qu'il fallait précisément qu'il m'accole le droit.
03:19 Votre arrivée au gouvernement avait suscité beaucoup de curiosités,
03:25 beaucoup de sympathie également, parce que vous faites partie,
03:29 on va dire, des plus jeunes membres du gouvernement.
03:32 Alors dites-nous ce fameux 4 janvier 2019, jour de votre entrée au gouvernement,
03:38 vous étiez où, vous apprenez la nouvelle comment et vous réagissez comment ?
03:42 D'abord je dois dire que ce 4 janvier 2019, je suis à mon bureau,
03:48 je viens de recevoir sur instruction de son excellence,
03:53 monsieur le ministre des Relations extérieures,
03:55 à l'époque j'étais secrétaire général du ministère des Relations extérieures,
03:58 je viens de recevoir l'ambassadeur de Chine qui était venu à ma rencontre
04:04 dans le cadre justement de la préparation de l'arrivée d'un émissaire spécial du gouvernement chinois
04:10 qui faisait une tournée des pays africains dans justement la gestion de la dette africaine.
04:18 Et il était question pour le secrétaire général que j'étais
04:22 de préparer avec la direction technique justement cette arrivée.
04:26 Et ma secrétaire qui rentre dans mon bureau, qui me dit
04:32 vous êtes certainement en train de finaliser votre rapport à la suite de cette audience,
04:35 mais il y a probablement un remaniement.
04:39 Et je lui ai demandé d'allumer mon téléviseur,
04:42 et par réflexe professionnel, croyez-moi,
04:45 quand je vois Alain Bellibi en train de dérouler justement le texte,
04:49 j'ai commencé à noter en fait les noms de ceux qui précisément constituaient ce nouveau gouvernement
04:58 avec toujours le réflexe professionnel de faire une note verbale
05:03 à l'ensemble des missions diplomatiques accréditées au Cameroun et à nos ambassades à l'étranger.
05:09 Et grande était ma surprise d'entendre un nom qui ressemblait au mien
05:15 pendant justement cette... et à ce moment j'ai cessé de prendre des notes
05:21 parce qu'il y a eu une entrée de tous ceux qui étaient à mon sécrétariat dans mon bureau
05:27 et donc voilà comment est-ce que j'apprends cette bonne nouvelle
05:31 et qu'est-ce qu'on fait dans les instants d'après.
05:34 D'abord on remercie Dieu Tout-Puissant,
05:37 on pense au Président de la République, Son Excellence Paul Billat
05:41 et au Premier ministre pour le choix porté sur votre personne
05:44 et on voit l'immensité de la tâche qui vous attend.
05:49 Et donc voilà dans quelles conditions précisément j'apprends mon entrée au gouvernement.
05:55 Il y a des infinies possibilités en fait en termes de développement de l'entrepreneuriat
05:59 et pour avoir accompagné le secteur privé dans de nombreux pays,
06:03 la surprise était belle de découvrir qu'on venait de me confier un secteur dont j'avais eu la charge
06:09 et où j'avais conduit de nombreuses missions d'assistance technique dans les pays de l'organisation des états ACP.
06:15 Ce secteur-là intègre entre autres donc les petites et moyennes entreprises.
06:23 Pouvez-vous commencer par nous donner comme cela quelques indicateurs
06:26 et un peu le poids des PME sur le tissu économique national ?
06:31 Alors je peux dire à la lumière justement des résultats de ce que nous avons comme enquête
06:40 mais n'est pas le tissu national de la statistique et par notre propre annuaire
06:44 parce que chaque année nous mettons à jour dans le cas de l'annuaire statistique du ministère des petites et moyennes entreprises
06:50 la démographie des PME. Nous en sommes précisément à près de 354 000 unités considérées comme étant des PME au Cameroun.
06:58 Elles contribuent à hauteur de 38% de notre PIB. Ce sont des acteurs justement de la création d'emplois
07:06 et je pense aujourd'hui en termes de contributions fiscales, elles sont en constante évolution
07:15 et de mon point de vue ce sont des acteurs que nous devons davantage chérir, accompagner du mieux que nous pouvons
07:22 m'étuper des dispositifs pour être certain que ceux-là qui choisissent la voie de l'entrepreneuriat
07:27 et je veux le dire qu'il y a une cause que nous devons régler en cause nationale
07:32 et bien qu'ils sachent qu'ils ne se sont pas trompés et tout au contraire
07:36 comme je l'ai dit chaque fois que j'en ai eu l'opportunité lors de cette semaine mondiale d'entrepreneuriat
07:42 à des jeunes avec lesquels on a été en interaction, des femmes et autres
07:45 c'est la voie royale pour non seulement être affranchi des contraintes quotidiennes
07:51 pour s'enrichir parce qu'en définitive c'est à travers l'initiative privée qu'on s'enrichit
07:59 et ce n'est pas précisément une révélation que je vous fais.
08:06 A propos de la semaine mondiale à laquelle vous faites allusion, alors on va dire que cela a un côté un peu rituel,
08:13 semaine mondiale, qu'est-ce qu'il faut en retenir concrètement, passer le flonflon de toutes les célébrations ?
08:22 Et bien il faut d'abord revenir sur le contexte dans lequel la semaine mondiale de l'entrepreneuriat a été lancée.
08:28 Le Premier Ministre Gordon Brown, il y a une quinzaine d'années, avait pensé qu'il était judicieux
08:35 le temps du... - Le Premier Ministre britannique. - Le Premier Ministre britannique.
08:39 Il était judicieux le temps d'une semaine de s'arrêter en fait sur la contribution des entrepreneurs,
08:46 de les célébrer, de leur donner l'opportunité de mettre en lumière ce qu'ils apportaient au rayonnement et au développement de la collectivité.
08:55 Et finalement, en association avec la fondation Paul Kaufman aux Etats-Unis,
09:03 il s'est mis en place un réseau mondial de l'entrepreneuriat et qui donc, dans le cadre de ce réseau mondial,
09:11 on a lancé l'idée de la célébration chaque deuxième semaine du mois de novembre à travers le monde, la semaine mondiale d'entrepreneuriat.
09:23 Qu'est-ce qu'on peut en retenir pour le Cameroun ? D'abord autour de la thématique.
09:27 La semaine mondiale d'entrepreneuriat a voulu mettre l'accent cette année sur le networking comme instrument de développement de l'entrepreneuriat jeune.
09:39 Et c'était à dessein. Pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui, figurez-vous, lorsque nous parlons en fait de la création d'entreprise,
09:49 l'annuaire statistique du ministère des PME, à la lumière justement des entreprises créées pour l'année 2022 écoulée,
10:00 et bien que sur les près de 16 000 entreprises qui ont été créées dans les centres de formalité de création d'entreprises,
10:06 pratiquement 65% de ces nouvelles entreprises sont créées par des jeunes dont l'âge est compris entre 20 et 40 ans.
10:18 Cela veut dire qu'il y a non seulement un véritable engouement qui se met en place, mais aussi il est très utile dans le cadre de ces célébrations
10:27 de leur suggérer des pistes sur la manière dont ils peuvent se constituer en réseau, d'abord pour partager des informations
10:35 sur aussi bien la demande, les secteurs de niches, mais également les opportunités en termes d'accès au marché,
10:43 sur la manière dont ils peuvent au mieux parfois mutualiser leurs efforts dans des filières spécifiques.
10:49 Et c'est toute la raison pour laquelle on a pensé qu'il était judicieux justement de structurer ceci autour de cette thématique.
10:56 Cela a donné lieu à quoi ? Cela a donné lieu d'abord, j'ai fait le déplacement vers un incubateur, celui de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information,
11:05 où nous avons lancé cette semaine avec le ministre de l'Emploi et de la Formation Professionnelle,
11:11 avec les autres chers des départements ministériels qui se sont fait représenter, le ministre d'État, le ministre de l'Enseignement supérieur,
11:15 le ministre de la Promotion de la Famille, bref, tous ces acteurs-là qui ont parti liés, je n'oublie pas le ministère de la Jeunesse et de l'Éducation civique,
11:23 qui ont parti liés avec l'entrepreneuriat jeune. Et qui donc, nous avons pu engager ce dialogue devant un amphithéâtre, l'amphithéâtre Hervé-Bourges,
11:33 pour ceux qui sont familiers de l'ESTIQ, on a pu engager ce dialogue.
11:37 Et il y en a dans ce studio.
11:40 On a pu engager ce dialogue et surtout, après ce dialogue, on a pu visiter justement des innovations présentées par de jeunes entrepreneurs.
11:49 On a pu également organiser un forum africain des femmes entrepreneurs.
11:54 Yaoundé a été l'épicentre mercredi dernier justement du lancement de ce forum international sur la femme entrepreneur,
12:03 autour d'une thématique qui elle-même était propre, la santé mentale des femmes entrepreneurs.
12:09 Figurez-vous, un entrepreneur en temps normal, il est sujet au stress, il est sujet à toute une série de défis auxquels il doit faire face.
12:17 Il doit honorer ses différents engagements, ses factures et autres.
12:21 Et donc, finalement, qu'est-ce qu'on fait par rapport justement à cette cible, l'entrepreneuriat féminin,
12:28 qui elles ont aussi au-delà des pesanteurs socio-culturels et à ce nombre de contraintes qui limitent justement parfois leur élan.
12:38 Et donc, des experts internationaux se sont retrouvés à Yaoundé avec des femmes venues précisément de plusieurs pays africains pour ce forum.
12:45 Nous avons également pu aller à la rencontre de jeunes dans le cadre justement d'incubateurs.
12:50 J'ai été à Obala, un institut agricole où on forme de jeunes entrepreneurs agro-pastoraux.
12:58 Une ensuite, il y a de 600 jeunes qui sont venus à ma rencontre pour qu'on y change.
13:03 J'ai également eu l'opportunité de rencontrer des entrepreneurs jeunes dans le cadre justement de la plateforme panafricaine qui a pris corps ici à Yaoundé.
13:12 Ça, c'était justement au musée national où on avait des délégations venues de ce nombre de pays africains.
13:17 Et croyez-moi, les femmes déplacées internes n'étaient pas en reste.
13:23 Avec précisément Kawiko à l'Hôtel Djoga, nous avons pu organiser un forum qui a mobilisé près de 400 femmes entrepreneurs
13:32 qui sont venues parfois des régions où aujourd'hui on croit à une forme d'insécurité.
13:38 Et donc des placées internes qui se sont retrouvées pour qu'on leur fournisse des instruments, qu'on leur donne en fait tous les éléments nécessaires.
13:44 La semaine mondiale également a permis qu'avec des partenaires au développement, c'était le cas précisément de l'ambassade d'Allemagne,
13:52 qui a pu mobiliser des financements dans le cadre d'un programme Ouidou à l'hôtel Montfeuille ou nos partenaires.
14:01 Et en même temps, nos compatriotes de la diaspora apportent un financement concret pour soutenir des projets portés par de jeunes entrepreneurs.
14:09 Monsieur le ministre, dites-moi, ce networking, comme vous l'appelez, le concept résonne à partir du Cameroun comme une sorte de poésie.
14:23 Est-ce que cela a concrètement du sens au niveau national ? Est-ce que ces réseaux-là sont structurés ou en train de se structurer ? Et qu'est-ce que cela va apporter ?
14:36 Alors il faut dire que ce sont des réseaux qui sont en sédimentation constante. D'abord au niveau précisément de nos clubs entrepreneuriaux.
14:48 On a réussi à les mettre en réseau dans les différents lycées et cela permet précisément de faire passer des informations.
14:55 Mais je vais aller un peu plus loin, autour justement des jeunes entrepreneurs.
15:00 On a des associations de jeunes entrepreneurs qui aujourd'hui se sont multipliées et qui en fait permettent parfois d'entrer en dialogue avec des mentors,
15:11 qui sont justement des anciens qui dans certaines filières ont fait fortune, qui ont des états de service et qui plaident pour eux.
15:18 On a également ce réseau en relation justement avec l'association des promoteurs d'établissements de crédit,
15:28 permettant justement qu'à travers l'APECAM, qu'il y ait une sensibilisation sur les spécificités précises et les besoins et les attentes des jeunes entrepreneurs.
15:40 Cela débouche sur quoi ? Cela débouche d'abord sur la prise de conscience au niveau de l'État, d'un certain nombre de solutions qui commencent à être apportées.
15:48 Et vous vous souviens que le chef de l'État dans son message à la jeunesse, le 10 février 2022, avait lancé l'initiative en fait d'un fonds de garantie pour soutenir l'entrepreneuriat jeune.
16:04 Mais au-delà de cette réponse, ce fonds de garantie est-il finalement effectif à ce jour ?
16:11 Il y avait des modalités de mise en place qui sont épuisées et je suis persuadé que certainement dans les prochaines semaines,
16:21 à l'issue en fait de l'adoption de la loi des finances, il y aura certainement un certain nombre d'orientations qui vont être données pour justement alimenter ce fonds de garantie.
16:33 En tout état de cause, sa préparation a pris le temps nécessaire avec tout ce que cela comporte comme dispositif pour être certain que ce ne soit pas une initiative de plus.
16:45 Je voudrais également dire qu'au-delà des établissements de crédit, on a également cette mobilisation de la communauté des promoteurs de structures d'incubation
16:56 qui aujourd'hui finalement ne sont pas des centres de formation professionnelle.
17:04 Parce que là aussi je voudrais que le distinguo soit très clair.
17:07 Un incubateur c'est d'abord une structure où on détecte en fait un projet, une idée d'entreprise qu'on peut par la suite transformer en projet
17:21 et donc il y a tout l'accompagnement en termes de maturation de l'idée, en termes d'identification de tout ce qu'il y a comme encadrement administratif,
17:31 en termes de guichet en aval pour le financement.
17:35 Et donc quand on sort d'un incubateur, on doit précisément mettre sur pied en fait son entreprise.
17:42 On ne sort pas d'un incubateur pour aller à la recherche d'un emploi.
17:46 Et donc de façon générale, je pense que c'est tous ces réseaux-là qui mis ensemble, de notre point de vue,
17:52 devaient servir à pouvoir dynamiser l'entrepreneuriat jeune, mais surtout que nous puissions comprendre que ce sont ces jeunes entrepreneurs
18:03 qui aujourd'hui sont les fantassins en première ligne de ce que sera en fait une économie réactive, une économie davantage productive,
18:14 une économie qui a assumé justement sa transformation et sa révolution, qui a réussi sa montée en puissance en termes de production des biens et services,
18:24 mais surtout de production des biens manufacturés, transformés à partir de nos ressources naturelles,
18:29 mais qui aujourd'hui a mis en exergue en fait le capital humain à partir de l'innovation que portent nos jeunes qui développent d'innombrables prototypes.
18:37 Puisque vous parlez des jeunes, je voudrais vous proposer l'occasion de les entendre encore une fois.
18:43 Mais aussi d'entendre les femmes, notamment dans les problèmes qu'ils rencontrent, les jeunes et les femmes, dans la structuration de leurs entreprises,
18:54 mais également sur les attentes vis-à-vis des pouvoirs publics. C'est dans cet élément tourné par Étienne Pascal Azeveu.
19:05 La Semaine Mondiale de l'Entrepreneuriat au Cameroun est une fenêtre ouverte aux opportunités d'affaires pour tous les jeunes piqués par le virus d'entreprendre.
19:15 Ils sont d'ailleurs nombreux au Cameroun aujourd'hui, ces jeunes qui n'ont pas attendu cette sonnette d'alarme tirée par le ministère des Petits et Moins d'Entreprise,
19:23 de l'économie sociale et de l'artisanat, pour se jeter à l'eau. Berlanga en fait partie. Il a su tirer du bon vin, des fleurs, d'hibiscus.
19:34 Du vin sec, du vin moelleux, du vin blanc, du vin rouge, du vin non alcoolisé également.
19:40 L'objectif c'est tout simplement l'importation, transformer localement ce que nous avons pour réduire les importations tout simplement.
19:46 Son objectif à présent est de multiplier la production, mais ce sont les moyens qui manquent le plus.
19:53 L'appui des pouvoirs publics c'est déjà au niveau des facilités, au niveau des procédures administratives.
20:00 Ça fait déjà trois ans que nous sommes dans cette activité et les contraintes sont véritablement énormes.
20:04 Déjà au niveau de la modestie des moyens, parce que tout se fait déjà sur fonds propres également,
20:09 mais également au niveau de certaines procédures pour pouvoir normaliser le produit, avoir des vignettes pour que le produit soit commercialisé partout.
20:15 Ce jeune entrepreneur n'est pas seul dans ce registre à faire face à des difficultés financières et managériales dans son entreprise.
20:25 Ces femmes comptent à ce jour une bonne dose d'expérience dans l'auto-emploi.
20:30 Ici, les mêmes revendications sont évoquées.
20:33 La femme veut entreprendre, mais elle a un blocus, elle n'a pas le financement, elle n'a pas le matériel,
20:39 parce que nous avons besoin de l'équipement au niveau de l'entrepreneur féminin.
20:43 Les femmes ont des problèmes surtout au niveau de l'accompagnement, l'accompagnement technique et l'accompagnement financier.
20:54 Parce que nous, par exemple, on est en zone rurale, nous avons déjà la matière d'œuvre qui est la terre,
20:59 mais nous avons besoin que le gouvernement nous accompagne.
21:03 A l'argent, qui est le nerf de la guerre, pourrait également être associé le suivi technique.
21:09 On a l'habitude d'avoir souvent ces promesses, mais généralement on ne reçoit pas ce qu'on attend des accompagnants, des partenaires.
21:21 On ne reçoit vraiment pas.
21:23 J'ai un petit centre de formation, délégué du GIC à Professe-Cam,
21:28 association pour la promotion de la femme sans emploi au Cameroun.
21:32 Mais je ne suis pas accompagnée, j'ai des jeunes filles, je suis obligée de les former gratuitement dans la société.
21:38 Elles se forment dans le métier du textile, maman fait dans le métier du textile, la couture, décoration, teinture, air floral, etc.
21:48 Donc j'aimerais être accompagnée pour pouvoir aider les femmes, les filles qui souffrent, à pouvoir s'auto-gérer.
21:54 L'écho de ce SOS va certainement retentir jusqu'aux oreilles des pouvoirs publics.
22:00 C'est d'ailleurs leur vœu le plus ardent.
22:04 Monsieur le ministre, cet écho retentit forcément dans vos oreilles.
22:10 Comment vous réagissez ?
22:13 D'abord je dois dire que nous n'avons pas parfois peut-être suffisamment amplifié l'information autour des dispositifs de financement existants
22:25 ou alors des mécanismes d'accompagnement technique existants.
22:29 Présentez-nous quelques-uns.
22:31 S'agissant précisément de ce que nous avons comme dispositif d'accompagnement technique,
22:37 je dois dire que le chef de l'État avait décidé de la création d'une agence de promotion des petites et moyennes entreprises.
22:44 Cette agence de promotion des petites et moyennes entreprises est présente un peu partout sur le territoire.
22:49 Peut-être aujourd'hui c'est dans des chez-lieux de région.
22:52 Elle dispose justement de programmes spécifiques en termes de renforcement des capacités de ceux qui se présentent au guichet de l'agence de promotion des PME.
23:04 Dans des régions même où précisément au-delà de la capitale on a cette représentation de l'agence de promotion des petites et moyennes entreprises,
23:11 il y a également ce qu'on appelle les centres d'accompagnement des PME qui sont des experts reconnus agréés par l'agence de promotion des PME
23:20 et dont le rôle est justement de nantir tous ceux qui ont besoin d'informations en termes d'accompagnement technique.
23:28 L'accompagnement technique il tourne autour de quoi ?
23:31 C'est d'abord la viabilité de son plan d'affaires.
23:34 De deux, c'est aussi des itinéraires en termes d'accès au marché pour les produits et les biens qui sont produits
23:40 parce que figurez-vous, nombreux sont ceux qui parfois produisent certains biens mais qui ont de la peine à les écouler
23:47 parce qu'ils n'ont pas parfois la bonne information sur les circuits de commercialisation.
23:52 Parfois, ceux qui veulent changer d'échelle, qui ont besoin parfois d'un diagnostic par rapport à leur structure organisationnelle,
24:00 et qui peuvent donc de ce point de vue être mieux soutenus.
24:05 Donc, je dois également dire que parce que jusque-là, la culture d'incubation n'était pas encore enracinée dans notre environnement.
24:16 Il y a une évolution. Aujourd'hui, il y a près de 160 structures d'incubation à travers le territoire et nous les agréons progressivement.
24:25 Et je voudrais saisir l'opportunité de votre vitrine pour indiquer aux promoteurs de structures d'incubation
24:33 qu'il faudrait qu'ils se rapprochent pour faire justement valider leurs structures d'incubation
24:38 parce que finalement, il y a des standards en matière d'incubation, il y a un cahier de charges en matière d'incubation
24:45 et ceux-là qui ne se confondent pas peuvent se voir mis en demeure.
24:49 Quel temps faut-il aujourd'hui au Cameroun pour créer son entreprise ?
24:54 72 heures, figurez-vous, pour effectivement créer une entreprise.
24:58 Au bout de 72 heures, en ce moment de formalité de création d'entreprise, vous pouvez y aller de façon physique,
25:05 mais il y a également la possibilité de pouvoir créer son entreprise en ligne.
25:09 Et lorsque vous l'avez créée en ligne, vous obtenez précisément un accusé de réception
25:15 qui vous permet d'aller maintenant physiquement présenter les originaux des documents
25:22 que vous avez en fait pu enregistrer en ligne.
25:25 72 heures, sans mouiller la barbe ou en la mouillant ?
25:29 Sans mouiller la barbe, c'est une obligation et croyez-moi, s'il y a un endroit où précisément vous arrivez
25:35 et qu'au bout de 72 heures, vous n'avez pas eu votre enregistrement au registre du crédit mobilier
25:46 et aussi votre carte de contribuable, faites-le nous savoir
25:51 parce que c'est une exigence, c'est une instruction du Premier ministre, chef du gouvernement,
25:54 qui prescrit la création d'une entreprise en 72 heures.
25:58 Si au bout de 72 heures, vous n'avez pas en fait votre entreprise qui a été reconnue
26:03 avec la délivrance des deux documents dont je vous parle, le RCCM et votre carte de contribuable,
26:10 qui vous oblige maintenant par la suite à aller vous faire déclarer dans votre centre régional
26:19 ou dans votre centre des impôts territorialement compétent, et bien faites-le nous savoir.
26:23 Autre problème et pas de moindre, c'est le financement.
26:27 À ce niveau-là, quels sont les instruments que le gouvernement a élaborés ou élabore ?
26:33 Quelles sont les solutions que vous mettez à la disposition des créateurs d'entreprises ?
26:39 Alors, je veux tout simplement dire que peut-être le financement classique,
26:45 qui est celui offert par des établissements bancaires, qui sont très souvent des établissements commerciaux,
26:53 ne correspond pas toujours aux risques que l'on prend lorsque l'on va accompagner un primo-accident
27:03 ou une entreprise jeune ou une entreprise naissante.
27:07 Et c'est la raison pour laquelle, au-delà des mécanismes de financement classique,
27:14 on vous demandera toujours un titre foncier, on vous demandera ce nombre de garanties complémentaires
27:18 pour ceux qui n'ont pas eu la chance, en fait.
27:20 Parce qu'une entreprise, elle est constituée d'abord, lorsqu'on la monte,
27:24 de l'apport propre de celui qui décide de la lancer.
27:28 Ou s'il a de la chance d'être issu d'une famille, on peut lui apporter ce qu'on appelle de façon classique la "love money".
27:35 La "love money", c'est celui que vous apporte votre père, votre mère, un cousin, un frère.
27:41 Mais au-delà, il y a maintenant la possibilité, et ça c'est un processus qui est en route,
27:46 qui a commencé, qui a peut-être été imperceptible.
27:48 Il y a aujourd'hui des investisseurs providentiels, qu'on appelle "business angels",
27:53 qui en fait se mettent en place, qui en fait sont conscients du risque qu'ils prennent à vous apporter un financement.
27:59 Ils sont un certain nombre à doigt là déjà, et qui vous apportent le financement nécessaire pour démarrer votre action.
28:07 Je pense également au mécanisme de garantie, tel qu'il a été annoncé par le chef de l'État,
28:12 qui est en train de se mettre en place pour soutenir l'entrepreneuriat jeune.
28:15 Je pense surtout à ces lignes de crédit, de garantie de 200 milliards,
28:21 qui ont été en fait prévues dans la loi des finances 2023,
28:26 qui permettent que, dans le cas de cette garantie partielle,
28:30 parce que l'État en fait va soutenir le banquier qui accorde le crédit,
28:35 un projet qui, de son point de vue, peut être viable.
28:38 Mais comme nous ne savons pas exactement quelles sont les incertitudes ou les aléas qui peuvent s'opposer immédiatement,
28:45 après en fait dans les 18-24 mois qui suivent la création de l'entreprise,
28:49 l'État a entrepris donc de mettre sur pied cette garantie de 200 milliards,
28:54 pour permettre justement qu'elle puisse soutenir les banques,
29:00 qui avec cette garantie souveraine de l'État, peuvent faire du crédit aux porteurs de projets, aux PME.
29:06 Je peux même vous dire, l'une des quêtes qui a été la mienne,
29:09 au regard justement de ce que j'ai vu faire dans d'autres pays,
29:12 lorsque j'assumais encore mon mandat international,
29:15 c'était de voir comment est-ce que les partenaires au développement
29:19 se mobilisaient pour apporter des financements à des taux d'intérêt bonifiés.
29:26 Et nous avons pu mettre ceci en route ici au Cameroun, à travers justement la Banque Européenne d'Investissement,
29:31 qui depuis précisément 2020, de façon annuelle, a signé des conventions avec des banques,
29:38 vers lesquelles sont logées des lignes de financement avec des taux d'intérêt bonifiés,
29:44 c'est-à-dire que finalement le taux d'intérêt est déjà subventionné par le partenaire au développement.
29:52 Ce qui permet de réduire considérablement le taux d'intérêt lorsque la PME vient en fait solliciter.
30:01 Je voudrais savoir si ces facilités, ces mesures d'accompagnement, ainsi de suite,
30:07 accordent une attention particulière, par exemple aux personnes vivant avec le handicap,
30:13 pour un peu plus d'équité, on va dire, dans la politique entrepreneuriale.
30:20 Dans ce cadre, nous sommes sur un dispositif innovant.
30:24 Nous avons signé une convention avec le Centre Cardinal Paul-Émile Léger,
30:30 qui nous permet en fait d'identifier un échantillon de PME porté par des promoteurs vivant avec un handicap,
30:42 pour leur apporter un financement nécessaire.
30:46 Madame la ministre des Affaires sociales nous accompagne aussi dans cette dynamique,
30:51 parce que le plus important c'est quand vous voyez en matière de transformation agro-industrielle,
30:57 de production artisanale, de tout ce qui est broderie, textile,
31:01 il y a tout un ensemble de domaines comme ça où des personnes vivant avec un handicap,
31:05 de par la spécificité de leur handicap, produisent certains biens de proximité
31:12 qui méritent effectivement d'être soutenus.
31:15 Donc ça c'est un volet que nous encourageons, sur lequel nous avons une convention aujourd'hui,
31:20 et le dispositif de suivi et d'évaluation va être déclenché pour voir exactement
31:25 qu'est-ce qui a jour a pu être fait dans ce domaine.
31:28 Durant tout ce mois de novembre, on est un peu dans la vague de la célébration des 41 ans
31:35 de l'accession du président de la République à la magistrature suprême, le président Paul Biya.
31:42 Et s'il ne fallait retenir qu'une ou deux choses au niveau de votre secteur en termes de bilan, ce serait quoi ?
31:53 Ce serait d'abord la détermination du président de la République à faire de la PME
31:59 un maillon essentiel dans l'accélération du développement de notre pays.
32:07 Le président de la République, quand vous reportez dans son ouvrage pour le libéralisme communautaire
32:13 qu'il avait publié en 1987, il y a toute une section où il traite de la PME.
32:19 Et il indique précisément qu'il ne ménagera aucun effort pour donner justement à l'écosystème de la PME
32:27 tous les instruments d'évolution nécessaires.
32:31 C'est celui que nous avons en 2013, la création de l'agent de promotion de la PME,
32:37 que nous avons pu avoir la banque cambronaise de la PME,
32:41 que nous avons pu voir naître tout un ensemble de dispositifs de soutien et d'accompagnement à la PME.
32:48 Et donc ça c'est un des piliers de ce qui aujourd'hui est mis en place.
32:53 La politique publique en matière d'économie sociale et solidaire, je peux vous le dire,
32:59 c'est aussi l'un des acquis du Renouveau, le Cameroun d'ailleurs en la matière.
33:02 Je représente un exemple, dernièrement à Dakar, on a décidé que ce serait au Cameroun
33:09 que se tiendrait le premier forum africain sur l'économie sociale et solidaire
33:15 que notre pays doit abriter en juin 2024.
33:18 Nous aurons l'occasion certainement d'y revenir, et puisque nous parlons des 41 ans,
33:25 on peut citer l'ouvrage "Programme du chef de l'État pour le libéralisme communautaire",
33:30 on peut citer également d'autres écrits déterminants qui ont marqué, on va dire,
33:37 les idées et la réflexion autour du chef de l'État et de son action
33:43 durant ces 41 premières années de son magistère.
33:51 Voici la relecture de ces livres-là sur les 41 ans du chef de l'État,
33:56 relecture d'un éditorialiste de la maison, Serge Poute.
34:01 "I do so swear"
34:04 Dès son ascension à la magistrature suprême, Paul Biya précise le sens de sa gouvernance,
34:11 du double point de vue, de la direction à prendre
34:14 et de la signification de ce qu'il veut imprimer comme marque.
34:19 Les idées du président sont simples et claires,
34:21 mais l'homme du renouveau est conscient qu'il faut y mettre de la pédagogie.
34:25 Alors il prend sa plus belle plume et dit tout dans ce qui deviendra
34:30 son maître ouvrage pour le libéralisme communautaire.
34:34 Bien avant cette publication, le charme de l'homme, de ses idées et de ses idéaux
34:38 avait déjà séduit les masses populaires et surtout les forentaines.
34:42 Quelques intellectuels du dedans vont dès lors mettre leur grain de sel
34:48 sur par les lettres, les mots-clés que sont la rigueur et la moralisation.
34:51 C'est dans ce sillage que paraîtra en 1983 Paul Biya ou l'incarnation de la rigueur.
34:58 Hubert Monondiana aimait sa partition, le philosophe apprécie les choix présidentiels
35:04 pour la justice et la démocratisation de la vie publique,
35:08 éclairage à lire dans l'idée sociale chez Paul Biya.
35:11 D'autres productions éditoriales viendront entre temps enrichir la galerie des portraits du président
35:17 ouvrage à charge et à décharge répondant, montrant par le fait même
35:21 la vitalité de la vie politique camerounaise et la posture inspirante du président
35:27 que l'on dit pourtant taiseux, mûré dans un silence lourd.
35:31 Le procès en silence absence n'aura pas lieu, affirme catégorique
35:36 le prophétier de "les silences" de Paul Biya, l'essai de François Marc Vaudiub.
35:40 Le journaliste universitaire décrypte le système de production de la communication présidentielle
35:46 à travers les espaces pédiatris et recesse sur la fabrique de la parole présidentielle
35:51 et arde que le silence de Paul Biya est à la fois une posture et une signature
35:57 qui participent de la mise en scène de la communication présidentielle.
36:01 C'est que, au fil des décennies, l'on peine toujours à cerner la personnalité du deuxième président du Cameroun
36:06 d'un lent apparition, il y a comme un halo de mystère qui l'entoure.
36:12 Un informaté, journaliste français, débarque au Cameroun avec le décodeur pour percer le mystère.
36:17 Il en tire un livre, le code Biya et bien de précieuses informations.
36:22 Mais avoue-t-il, il n'est pas évident d'avoir le codex Biya.
36:25 Un éclairage additionnel sera donné par les travaux de Jacques Famedongo,
36:29 le militant ministre d'Etat et non moins chercheur, va plus loin dans une production intitulée
36:35 "Le phénomène Paul Biya, essai de sémiotique arithmétique".
36:40 Le journaliste s'emploie à mettre une emphase sur le chiffre 4,
36:43 clé de lecture du système de signes onomastique lié à l'anthroponyme Paul Biya.
36:48 Pour sa part, Hubert Molodjana remarque que les idées-force du renouveau national
36:53 n'ont pas varié d'un iota.
36:55 Démonstration est faite dans un essai récapitulatif baptisé du titre
37:00 "L'Alpha et l'Oméga, Paul Biya ou la persistance d'une vision".
37:05 Dans la foulée, on sera édifié par ses pages sur les ressorts de la longévité du chef de l'Etat.
37:11 Sur cette question justement, Charlemagne Messenga-Yamdine fournit un argumentaire bien serré.
37:16 Contenu dans l'ouvrage, Paul Biya, indépendantiste et manœuvrier,
37:21 40 ans d'architecture, de compromis communautaire à la tête de l'Etat cambrounais.
37:26 Au libraire, la trajectoire du président de la République est fort documentée.
37:31 Les jeunes plumes vont même se mêler à ce narratif, ayant bien compris qu'écrire sur Paul Biya,
37:36 c'est écrire sur l'histoire du Cameroun en train de se faire.
37:40 Est-ce qu'aujourd'hui, les collectivités territoriales décentralisées sont réellement soutenues par l'Etat
37:49 pour qu'elles soient, on va dire, un berceau de prospérité des entreprises ?
37:56 Est-ce que cette collectivité-là joue également le rôle que vous attendez d'elle ?
38:01 D'abord, sur le plan législatif, il faut dire que la représentation nationale revient de façon régulière
38:09 sur la nécessité effectivement de transférer les 15% du budget qui sont attendus
38:18 aux collectivités territoriales décentralisées.
38:22 De ce point de vue, le gouvernement a enclenché ce nombre de mesures pour la mise à disposition de ces ressources.
38:28 Mais je voudrais revenir sur deux aspects essentiels qui ressortissent du domaine qui est le mien.
38:33 D'abord, dans le cadre justement de l'élaboration des textes visant le transfert des compétences,
38:40 nous avons, pour justement donner du contenu à la réalité de la production des biens au niveau local,
38:49 nous avons fait du soutien à la PME, du soutien aux entrepreneurs,
38:57 une des compétences en matière de promotion des PME que nous transférons au conseil régional.
39:04 Pourquoi ? Parce que chaque région, de par ses spécificités, structure son plan de développement régional.
39:12 C'est elle qui sait exactement quelles sont les chaînes de valeur qu'il faut promouvoir sur son territoire
39:18 à partir de ses atouts naturels et c'est elle qui précisément identifie un certain nombre d'acteurs
39:22 qui sont au niveau local des acteurs qui peuvent accélérer cette dynamique de développement.
39:28 Et donc, nous avons fait le choix de transférer justement le soutien de la PME au conseil régional
39:35 et également la promotion de l'activité artisanale.
39:39 Autre point qui est important, c'est au niveau des communes.
39:42 Figurez-vous, en matière d'économie sociale, il n'y a pas un seul village dans notre pays
39:49 qui n'a pas aussi bien soit une coopérative, soit un groupement d'initiatives communes, soit une société coopérative.
39:58 Et donc, cette dynamique doit être entretenue par le maire qui sait exactement quels sont les acteurs
40:03 du développement local qu'il a sur son territoire.
40:07 Et donc là aussi, nos départements ministériels ont passé la parole aux actes en transférant toute la dotation nécessaire chaque année.
40:15 Là, les ressources sont même insuffisantes.
40:17 La dotation financière, ça entend.
40:19 La dotation financière. Les ressources sont même à la limite insuffisantes.
40:23 Cette année, c'est 720 millions qui vont être transférés précisément à 180 communes.
40:29 C'est une enveloppe qui doit connaître une certaine évolution.
40:34 C'est vous dire, de notre point de vue, que la dynamique du développement local doit être encadrée, promue, autour de l'entrepreneuriat.
40:43 Qui peut être individuel, qui peut être collectif, et qui peut donc justement permettre de libérer le potentiel de la région en question.
40:51 Mais c'est de créer des opportunités.
40:53 Est-ce que vous mobilisez suffisamment, disons, les instruments internationaux et les mécanismes des barrières de fonds
41:02 pour financer les initiatives cambronaises ?
41:04 J'ai institutionnalisé les journées de la coopération et du partenariat du ministère des Petites et Moyennes Entreprises.
41:10 Elles consistent en quoi ? Elles consistent à réunir les partenaires bilatéraux, multilatéraux, le temps de trois jours,
41:17 autour d'une thématique, pour justement mobiliser les financements, parfois l'assistance technique, en faveur de nos cibles.
41:27 La deuxième édition s'est déroulée exactement, c'était entre le 10 et le 12 octobre dernier, ici à Yaoundé.
41:36 Et la thématique pointait sur quoi ? Quel est l'apport des partenaires au développement pour le financement de l'entrepreneuriat au Cameroun ?
41:45 Cela a permis de pouvoir écouter les barrières de fonds, de sentir leurs préoccupations,
41:52 et en même temps de réussir cette jonction, cette adéquation entre le besoin exprimé d'une part par nos cibles
42:01 et les guichets existants qui sont fournis par les bailleurs.
42:05 Et je pense aujourd'hui qu'à la lumière de ce que nous avons en chantier, il y a un engouement que nous percevons chez les bailleurs.
42:13 Je peux vous dire, la Banque mondiale par exemple, pendant des années a financé les infrastructures,
42:21 a parfois accompagné dans le cadre de ce qu'on appelle l'appui budgétaire,
42:24 mais ne s'était pas penché de façon spécifique sur les PME.
42:30 Après m'être inspiré de ce que j'avais vu au Sénégal et en Côte d'Ivoire,
42:35 j'ai mis précisément la représentation de la Banque mondiale au défi de nous apporter justement cet accompagnement que le Cameroun mérite lui aussi.
42:44 Il est effectif aujourd'hui.
42:47 La Banque mondiale s'est engagée à mettre sur pied un programme spécifique, d'abord d'accompagnement de la PME,
42:54 mais qui va découler d'une étude diagnostique qu'ils sont en train de faire sur l'écosystème de la PME au Cameroun.
43:00 C'est là, une fois que cette étude sera parachevée, on va rationaliser les moyens d'intervention.
43:07 Il y aura un effet de levier pour la mobilisation des fonds auprès d'autres partenaires au développement, bilatéraux, multilatéraux,
43:16 et ceci va permettre d'injecter davantage de ressources financières,
43:20 mais surtout d'avoir des programmes d'accompagnement de la PME qui soient agiles, qui soient tournés vers des résultats,
43:29 qui permettent justement de densifier et de dynamiser l'écosystème entrepreneurial.
43:34 Voilà quelque chose de concret, pratique, que nous avons pu obtenir de la Banque mondiale
43:40 pour justement que notre écosystème entrepreneurial puisse monter en puissance.
43:45 À propos de cet écosystème, je voudrais que vous le mettiez un peu en relation avec la SND30.
43:52 Un pays comme la Malaisie, par exemple, a inscrit les PME dans sa stratégie de développement
43:58 et dispose donc d'un plan directeur pour les PME.
44:01 Est-ce que la SND30 donne autant d'importance à ces entités dans notre contexte ?
44:09 La SND30, autour de ses quatre piliers, a le troisième pilier qui porte justement sur la transformation structurelle de l'économie.
44:15 On reconnaît le rôle du secteur privé, on apporte justement des reponses autour des neuf secteurs prioritaires
44:24 qui ont un effet de levier, qui ont cette capacité à pouvoir accélérer la dynamique de développement.
44:32 Ça porte sur des secteurs tels que la transformation des produits agroalimentaires, qui est le premier pilier,
44:38 le second pilier porte justement sur la transformation du bois.
44:43 Il ne vous échappe pas que c'est l'une des ressources que le Cameroun a vraiment en abondance.
44:49 Et au-delà de ce secteur, il y a un autre pilier qui porte sur le textile, les vêtements et précisément la transformation du cuir.
45:01 Il y a le secteur du numérique qui est un secteur important, qui a un effet de levier aujourd'hui.
45:07 Nous ne pouvons pas faire l'économie des transformations et des réformes que la digitalisation accélérée du monde procure.
45:15 Nous avons un secteur comme celui du logement, de la construction, nous avons l'industrie chimique.
45:21 Bref, ces neuf secteurs discentuaires sont importants.
45:25 Nous avons, dans le cas du plan national de développement de l'entrepreneuriat,
45:32 qui, je l'espère, va être adopté, parce que nous l'avons élaboré, il est disponible aujourd'hui,
45:40 mais il doit faire l'objet d'une ultime validation gouvernementale.
45:44 Donc les services du Premier ministre sont penchés dessus.
45:48 Et nous avons réussi en fait à structurer ce plan de façon à ce qu'il puisse non seulement être en cohérence,
45:56 mais qu'il puisse être un stimulant du développement de notre écosystème entrepreneuriat.
46:01 Le chef de l'État a indiqué précisément que nous devons faire de l'émergence une cause nationale,
46:06 mais l'émergence entraîne justement que nous puissions, avec 98% des acteurs qui constituent aujourd'hui la base productive de notre pays,
46:15 que sont les PME, en faire une cause nationale.
46:18 Et c'est la raison pour laquelle je suis persuadé qu'avec tous ces dispositifs qui se mettent en place,
46:25 nous allons enclencher cette révolution entrepreneuriale qui doit être au cœur de la dynamique de développement accélérée de notre pays.
46:31 Vous irez ce jour-ci défendre votre budget au Parlement.
46:35 À quoi servira-t-il prioritairement et à quoi doit-on s'attendre en 2024 ?
46:41 Alors il faut dire qu'en termes d'orientation générale, nous allons continuer justement cette dynamique de promotion de l'entrepreneuriat.
46:49 Promotion de l'entrepreneuriat, pourquoi ? Parce que d'abord, il faudrait que nous puissions diffuser au mieux les instruments existants,
46:57 mais aussi explorer dans les méandres comment est-ce que nous réussissons à fixer les mentalités autour justement de l'auto-emploi et de la promotion entrepreneuriale.
47:11 Et pour réussir cela, l'un des premiers objectifs que nous avons, c'est que nous puissions organiser un colloque sur l'éducation entrepreneuriale au Cameroun,
47:23 qui va mobiliser précisément les acteurs du monde universitaire, le secteur privé, tout cela qui est précisément un partilier, le monde éducatif,
47:32 pour qu'on puisse réfléchir à comment est-ce qu'on va infuser progressivement des modules spécifiques de formation en matière d'entrepreneuriat.
47:40 Ce colloque aura lieu en 2024 ?
47:42 Il aura lieu en 2024, en mars 2024, et nous avons pris l'angle avec l'Observatoire de la francophonie économique,
47:50 avec l'Université de Yaoundé II, dans le cadre du CEREG, pour justement organiser ce colloque.
47:57 Et il en sortira des actes qui vont certainement accélérer la diffusion de la culture entrepreneuriale dans notre pays.
48:05 Nous pensons également à faire aboutir notre texte sur la responsabilité sociétale de l'entreprise.
48:13 Je pense également que 2024 va permettre que nous puissions tenir le salon international de l'artisanat au Cameroun, ceci dans le premier semestre de l'année 2024.
48:26 Nous allons finaliser la loi sur la sous-traitance.
48:31 Nous avons comme ça tout un ensemble de chantiers qui sont ouverts, sur lesquels je pense que l'année 2024 va nous être utile.
48:39 Quelqu'un qui ne vivra pas tous ces événements, c'est le professeur Hubert Mono Ndiana, c'est universitaire, homme politique, écrivain, nous a quitté durant la semaine,
48:52 en plein jour de célébration de la Journée mondiale de la philosophie, ce qui montre en réalité qu'il a choisi en quelque sorte sa façon de partir, un peu comme dit Montaigne,
49:06 "Philosopher, c'est apprendre à mourir". Le professeur est donc mort le jour de la célébration de la Journée mondiale de la philosophie,
49:15 et la chronique sociale "L'ère du temps" lui consacre ce témoignage, où vous entendrez prioritairement le professeur Ebenezer Ndiomwélé rencontré par Augustin Gizana.
49:28 Après la fausse alerte de la veille, l'irréparable s'est finalement produit. Au quartier Aala, dans l'endossement de Yaoundé 3e,
49:37 le père de Deuye couvre la résidence du professeur Hubert Mono Ndiana. Membres de la famille et voisins accourent et sont au fait de la triste nouvelle.
49:45 "Papa n'a pas été malade pendant longtemps et c'est un accident de circulation qui nous l'enlève. Nous avions des projets ensemble et tous ces projets se sont arrêtés ce matin à 3h15".
50:02 Le natif de l'Alekié dans le centre tire sa révérence à 77 ans, une perte immense déjà ressentie.
50:08 "L'arrondissement de Bala, le groupement de Ndindin, le département de l'Alekié perdent un valeureux fils".
50:19 "Je le connais depuis longtemps, quand il est encore professeur de lycée, au lycée de Saint-Méliman, je suis secrétaire général université. Son dossier arrive, je suis là pour son recrutement, il y a longtemps.
50:41 C'est un vrai philosophe, dans la rigueur, dans la méthode. Mono Ndiana a publié beaucoup d'ouvrages. Nous avons travaillé ensemble dans le cadre politique.
50:53 Enfin bref, c'est quelqu'un que personnellement j'ai apprécié au plan intellectuel. Il était un vrai philosophe".
51:05 Professeur Hubert Mono Ndiana, philosophe engagé, a toujours dénoncé l'état de la société camerounaise. On lui reconnaît par exemple l'expression "On a normalisé l'écart et écarté la norme".
51:15 Auteur de plusieurs ouvrages, Hubert Mono Ndiana était spécialiste d'éthique. Il a laissé une abondante littérature sur les philosophies africaines et camerounaises.
51:25 Un de ses ouvrages a été d'ailleurs inscrit au programme scolaire "Hasard ou destin croisé". Le philosophe Hubert Mono Ndiana s'est éteint le 16 novembre, date retenue par l'UNESCO pour célébrer la philosophie, sa discipline de vie.
51:39 Vous souhaitez vous dire un mot sur le professeur Hubert Mono Ndiana ? C'est un homme dont je salue la mémoire vive, qui s'est attardé parfois sur des problèmes de société.
51:55 Ces fameux débats, aussi bien avec un certain nombre de contradicteurs que nous, aussi bien Sinjun Pocam, le professeur Maurice Camteau et bien d'autres, sont restés épiques dans la mémoire de nombreux Camerounais.
52:12 C'est un observateur de notre environnement. Quand il parle de la normalisation de l'écart, cela nous interpelle tous.
52:24 Il nous amène à comprendre que nous pouvons accélérer la dynamique de développement de notre société en se focalisant sur le respect des lois et règlements de nos normes. C'est finalement autour de cela qu'une société est organisée et bâtie.
52:44 Terminons en recueillant votre réaction sur une question d'actualité qui concerne les entreprises. Que pensez-vous de la réorganisation du paysage du mouvement patronal et plus particulièrement de la fusion ECAM/JECAM ?
53:00 Pour moi, cette fusion avec ECAM, qui généralement s'est focalisée sur la promotion, la défense des intérêts des très petites et des petits témoins des entreprises, va permettre de relever le profil de la vision de la nouvelle structure autour des préoccupations et des besoins de la PME.
53:24 Quand on parle de la PME, ce sont les besoins de nos compatriotes immédiats, qui sont généralement porteurs de projets, qui ont besoin d'un accompagnement en termes de structuration.
53:37 Nous, sans attendre même que cette fusion se mette en place, nous avons signé une convention avec le centre de développement de la PME du JECAM, qui permet justement que nous puissions, avec le JECAM, mettre sur pied des programmes spécifiques d'assistance, d'information, d'accompagnement de la PME.
53:58 L'équipe gouvernementale, vous faites partie des moins âgés ou plus sympathiquement des plus jeunes. Cela vous facilite-t-il le travail et la collaboration ou alors ça complique plutôt les choses et les rapports avec les doyens, dont certains sont par ailleurs des barons du système ?
54:18 Alors je dois dire qu'il faut comprendre que nous sommes dans une société qui a ses codes. Elle a ses codes liés précisément à la séniorité et dans les sociétés africaines comme les nôtres, il faut effectivement donner toute la place, toute l'attention que méritent nos anciens.
54:43 Et ceci, même lorsque parfois il y a des dossiers qui nécessitent en fait certains arbitrages ou leur attention, il y a une approche qu'il faut en fait développer pour aller à leur rencontre, pour les sensibiliser à ces préoccupations.
55:00 Et certains même que vous appelez effectivement barons sont des jeunes dans leur esprit. C'est-à-dire que quand je parle de cela, c'est cette orientation mentale d'identifier, de cerner où se situent les préoccupations de notre société aujourd'hui et de demain.
55:22 En l'occurrence, je pense par exemple, un exemple pratique, au ministre de l'État, au ministre de l'Enseignement supérieur, nous n'avons pas eu besoin d'insister auprès de lui pour que la dynamique liée au statut de l'étudiant entrepreneur prenne corps.
55:37 C'est-à-dire qu'il y a des problématiques de cette nature autour desquelles, naturellement, nous pouvons faire avancer notre agenda, toujours avec le concours et le soutien du Premier ministre, le chef du gouvernement, sous la vision du chef de l'État, pour justement obtenir des avancées, des résultats concrets dans le secteur dont nous avons la charge.
56:00 Ministre plénipotentiaire hors échelle, vous avez terminé votre carrière de diplomate au sommet, devenu ministre, vous appartenez au sein des saints dans la classe dirigeante du pays. Et comme vous êtes chrétien, lorsque vous priez encore aujourd'hui, c'est pour demander quoi ? C'est pour demander quoi de plus à Dieu ?
56:23 Je ne peux que demander à Dieu l'avis pour que certaines réformes que nous accompagnons, le projet d'un Cameroun qui vit en Concorde où tous ses fils ont la place qui est la leur, et bien que nous puissions voir ceci se matérialiser, et surtout que nous puissions renforcer ce dialogue, cet échange constant, que nous puissions densifier davantage ce vouloir vivre collectif.
56:52 Que nous puissions mobiliser les énergies pour répondre aux défis que notre démographie jeune nous impose.
56:58 Que nous soyons en capacité, dans les prières qui sont les miennes, de mobiliser le Cameroun pour répondre aux défis qu'impose aujourd'hui la révolution du numérique, l'avènement progressif de l'intelligence artificielle, et tout simplement la transformation de nos ressources naturelles qui sont abondantes.
57:21 Et dont le capital humain parfois est là, qui a besoin d'être mieux formé pour répondre à ses exigences. Donc voilà les prières qui sont les miennes.
57:29 Comme nous sommes dimanche, jour du Seigneur, puissent toutes ces prières être exaucées pour le plus grand bien de notre pays, le Cameroun.
57:37 Achille Basileken III, ministre des petites et moyennes entreprises, de l'économie sociale et de l'artisanat, merci d'être venu à Actualité Hebdo.
57:49 C'est moi qui vous remercie pour l'opportunité que vous m'avez offerte de communiquer sur un certain nombre de préoccupations relatives à mon secteur.
57:56 Mesdames et Messieurs, faites attention à vous, prenons tous grand soin de notre chère patrie et de notre terre chérie, le Cameroun. Bonsoir.
58:08 [Musique]
58:33 [SILENCE]