Pascale Reschko-Jacquot, présidente de la commission nationale de motoball, présente au Touquet lors de l’Enduropale, a évoqué son avenir ainsi que la saison 2024, qui s’ouvrira officiellement début avril. Une saison riche pour les clubs... et l’équipe de France. Reportage : Ludovic Matten & Mattéo Clochard
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00:00 Madame Rechkojako, on vous retrouve au Touquet aujourd'hui à l'Enduropal.
00:04 Pour quelle raison, dites-moi ?
00:06 Aujourd'hui, je suis née à l'Enduropal pour voir un petit peu autre chose aussi,
00:09 parce qu'il faut aussi qu'on s'ouvre à d'autres disciplines que de rester dans le motoball,
00:13 sortir un peu du cosmos du motoball.
00:16 Et puis aussi parce que je fais partie du comité d'électeurs de la Fédération
00:20 et qu'à ce titre, j'ai aussi le droit d'aller sur d'autres épreuves et de me faire un petit peu plaisir.
00:25 Et donc aujourd'hui, en plus, c'est une très, très belle compétition avec quand même des super top pilotes
00:30 et puis un grand mouvement de masse de personnes et tout ça.
00:35 Le public, c'est un peu... Je retrouve un peu l'ambiance du motoball en termes de public.
00:40 Donc non, non, j'aime bien.
00:42 Comme dit, je vois aussi d'autres choses et ça me fait du bien.
00:46 Vous disiez que la saison de motoball, qui est encore loin de débuter, allait être riche.
00:51 Est-ce que vous pouvez nous en dire un petit peu plus ?
00:53 Oui, bien sûr, cette année, comme toutes les années, on va avoir des matchs en plus
00:56 parce qu'on a créé une petite compétition en plus pour avoir du temps de jeu en plus pour toutes les équipes.
01:02 Et puis on a surtout à finaliser le championnat d'Europe.
01:06 Le championnat d'Europe qui va être organisé par la France cette année à Oulgat.
01:10 À la base, ça devait être fait à trois.
01:12 Malheureusement, ce qui s'est passé, ce n'est que partie remise.
01:15 Ça sera un jour à trois. Il n'y a pas de raison.
01:17 Néanmoins, en 2024, ce sera l'échéance Oulgat.
01:21 Du 20 au 24 août à Oulgat, avec un championnat d'Europe et junior et senior.
01:27 Avec un championnat d'Europe, qui sera ? Avec combien d'équipes ?
01:31 Parce que les équipes internationales russes, guélorusses, elles peuvent être là ?
01:35 Comment ça se passe ? Vous militez pour leur présence ?
01:38 Alors moi, je dis que dans le sport, je n'arrive pas à mélanger le sport et la politique.
01:43 Moi, j'aimerais bien, dans un monde idéal, que tout le monde puisse participer.
01:47 Je pense que là, géopolitiquement, ça va être compliqué.
01:51 Moi, après, je n'ai pas la baguette magique pour régler tous les problèmes politiques.
01:56 Néanmoins, on essaie de faire en sorte que l'Ukraine puisse au moins participer, s'il le souhaite.
02:04 Donc, il semblerait qu'il y ait des petites avancées par rapport à ça.
02:11 Donc, ça ferait la Hollande, la France, l'Allemagne, l'Ukraine.
02:16 J'espère que je n'ai oublié personne.
02:20 Non, il n'y aura pas la Biélorussie, les pays.
02:23 Non, je l'avais dit, la Hollande, non.
02:25 Du coup, j'espère qu'on arrivera à accrocher les Ukrainiens.
02:30 La Lituanie, peut-être, non ?
02:31 Voilà, c'est ça, la Lituanie.
02:33 Je me disais bien que j'avais oublié quelqu'un.
02:35 Donc, je m'excuse.
02:36 Mais non, on va essayer de faire le plus riche possible,
02:42 pour avoir une grande diversité au niveau des Jeux.
02:44 Et puis, que ce soit une belle fête du Motoball, comme c'est toujours le cas pour les championnats d'Europe.
02:49 Mais alors, pourquoi Hoolgat et pourquoi pas Troyes ?
02:51 Alors, pourquoi Hoolgat et pourquoi pas Troyes ?
02:53 Parce que Troyes, nous avions déjà, depuis de nombreuses années,
02:57 candidaté, posé candidature, avec deux candidatures.
03:00 Et ça a été reporté parce qu'il y avait des travaux prévus sur la future tribune.
03:06 Donc, entre-temps est arrivé le conflit, l'augmentation,
03:11 je pense que pour eux, les augmentations des matières premières et tout ça,
03:14 ça a aussi une incidence.
03:16 Mais je pense que la mairie de Troyes fait ce qu'elle peut pour faire cette tribune.
03:20 Et j'ai entendu, enfin, les dernières informations que j'ai eues,
03:23 c'est que là, apparemment, ce serait prévu pour la fin de l'année,
03:27 ils commenceraient les travaux.
03:29 Peut-être pas dans la totalité des travaux qui étaient prévus au départ.
03:32 Après, vous savez, c'est des fonds publics.
03:35 Il faut les gérer comme de l'argent public, avec soin et parcimonie,
03:39 et le mettre au bon endroit au bon moment.
03:41 Voilà, ils font ce qu'ils peuvent avec ce qu'ils ont.
03:43 Et puis, moi, de toute façon, on est partenaire de ça.
03:46 On va essayer de le voir aussi avec la fédération,
03:49 pour voir si on peut devenir partenaire de ça aussi.
03:51 Mais à un moment, voilà, c'est pour ça que ça ne s'est pas fait à Troyes.
03:55 À mon grand regret, parce que ça aurait vraiment été,
03:58 en plus de, en même temps qu'on aurait eu fini, la tribune était finie,
04:03 on aurait en même temps très bien pu enchaîner avec le championnat d'or.
04:07 En matière de communication, je pense qu'il n'y avait pas mieux.
04:10 Bon, ce n'est pas grave, ça ne s'est pas fait.
04:12 Ce n'est que partie remise.
04:14 Alors, vous disiez que, en principe, c'était votre dernière année de mandat en tant que présidente.
04:19 En septembre, il y a une nouvelle élection.
04:22 Semble-t-il que vous êtes prête aujourd'hui à continuer ?
04:25 Pour l'instant, je ne suis pas encore penchée sur la question, pour tout vous dire.
04:30 Je suis quelqu'un qui fonctionne avec les...
04:34 Comment dirais-je ?
04:35 Je me fixe des objectifs, et tant que je ne les ai pas atteints, je n'arrête pas.
04:38 Voilà.
04:39 Et alors, les objectifs, c'est quoi ?
04:40 C'est le championnat d'Europe et de gagner le championnat d'Europe.
04:43 C'est tout ?
04:44 Oui.
04:45 C'est aussi votre quête de la moto électrique, non ?
04:48 Bien sûr, mais ça, c'était déjà lancé, ça, vous le savez.
04:51 Je ne vais pas revenir sur les antériorités.
04:53 Cette année, les motos junior qui sortent, c'est juste la poursuite d'un travail.
04:58 Je me souviens, en 2015, donc ça fait neuf ans, on me disait,
05:01 « Ouais, mais vous allez casser le motovol.
05:04 Le motovol va mourir à cause de moi, bien sûr.
05:07 Le motovol va mourir. »
05:09 Non.
05:10 Quand je vois aujourd'hui, je me mets en arrière, quatre ans en arrière,
05:15 je me dis, c'est vrai que je m'essuyais tous les plâtres.
05:19 J'en prenais plein la tête tous les week-ends sur tous les terrains.
05:21 Je vais tuer la discipline, ça ne marchera jamais.
05:24 Et aujourd'hui, on est dans la version 2 des motos.
05:27 Et on a pris aussi une décision en commun avec la commission de motovol et la fédération.
05:32 On a mis en place le fait que, à partir de 2025,
05:36 on aura plus le droit d'acheter des motos thermiques pour les juniors.
05:40 Et donc, du coup, pour moi, c'est une grande avancée.
05:43 Surtout qu'on sait que les motos électriques qui sont déjà aujourd'hui,
05:48 qui tournent et qui roulent régulièrement, c'est zéro entre-type.
05:53 Ça coûte zéro aux mécaniciens.
05:55 Ça coûte très peu en électricité, à part des pédales de freins changés,
06:00 enfin, des freins changés et des pédales de transmission.
06:03 Il n'y a plus rien.
06:04 Donc, quelque part, il y a aussi un aspect économique.
06:07 Et c'est aussi l'économie qui va permettre à nos clubs de pouvoir persévérer.
06:11 Comment la discipline se porte, vous trouvez, aujourd'hui ?
06:15 Elle se porte plutôt pas mal ?
06:16 Moi, je trouve qu'elle se porte plutôt pas mal.
06:18 On a travaillé beaucoup avec mes équipes, avec le motoball,
06:23 avec la commission de motoball, avec des membres qui ont été renouvelés.
06:26 C'est normal, il y en a qui partent, il y en a qui arrêtent,
06:28 il y en a qui font autre chose.
06:30 Pas de problème.
06:31 Mais on a toujours eu une façon de travailler qui a fait qu'on avançait toujours.
06:36 Et surtout, on est à l'écoute de nos clubs et à l'écoute des gens
06:39 qui veulent bien nous donner des bons conseils.
06:41 Mais il n'y a pas de problème.
06:43 Moi, je trouve qu'on a beaucoup avancé.
06:45 On a beaucoup, beaucoup évolué.
06:47 Donc, c'est une présidente heureuse de commission, heureuse.
06:51 Qui va continuer ?
06:52 Ça, après, M. Latten, vous voulez me faire dire des choses que je n'ai peut-être pas envie de dire.
06:56 Pour l'instant, je vous ai dit stratégiquement.
06:58 Il n'y a pas de stratégie, je ne suis pas quelqu'un qui est dans la stratégie.
07:01 Si je pars, vous saurez suffisamment tout.
07:03 Je vous en informerai.
07:04 Malgré que je n'ai pas toujours été contente et trouble, des fois, des articles que vous faites.
07:09 Mais je pense qu'on a quand même un respect d'humain entre nous et de communication.
07:14 Et je vous informerai s'il se passe quoi que ce soit.
07:17 Vous savez, je vous ai dit, précédemment, j'avais des soucis de santé à l'époque.
07:22 J'étais très fatiguée.
07:24 Je ne pensais pas que j'allais pouvoir continuer.
07:25 Et la charge, c'est une charge.
07:27 C'est beaucoup de travail, beaucoup de résilience.
07:31 Bénévole.
07:32 Parce qu'il y a un problème avec ça aussi.
07:35 Encore l'année dernière, j'ai constaté que même des joueurs pensent que je suis payée.
07:40 Je ne suis pas payée.
07:42 Là, je viens, c'est bénévole.
07:44 Je viens avec mon argent personnel.
07:46 Voilà.
07:47 En tout cas, le fait d'aller mieux physiquement, comme vous l'avez dit,
07:51 ça vous encourage aussi à continuer à mener des travaux et vos missions.
07:57 Voilà.
07:57 Pour l'instant, je pense qu'il faut y aller step par step.
08:00 C'est dans la vie normale, en fait.
08:02 C'est juste ça.
08:03 On se lève, on avance.
08:05 Et puis après, on voit.
08:07 Et comme je vous ai dit, si je prends une décision, quelle qu'elle soit,
08:11 parce que ça va se faire quand même rapidement.
08:13 Moi, pour l'instant, je prépare ma saison.
08:15 J'ai du boulot.
08:16 Donc, on va se mettre à ça.
08:18 Si je prends une décision autre, je vous en apporterai.
08:21 Vous serez pas le premier, mais dans les premiers.
08:25 [Musique]
08:36 [SILENCE]