• il y a 10 mois
"Je crois qu’une relation toxique, c’est tout d’abord une relation toxique avec soi-même." Pour Lou, Eleonora Galasso est venue nous parler des violences conjugales qu’elle a subies. Une expérience douloureuse, dont elle se sert aujourd’hui pour prévenir et informer à travers sa pièce de théâtre « Dévorante ».
À retrouver au théâtre des Mathurins jusqu’au 30 mai.

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Transcription
00:00 Il avait décidé que tout ce que je pouvais faire, en fait, ce n'était pas assez à ses yeux.
00:07 Ce n'était jamais assez à ses yeux.
00:10 Bonjour, je suis Eleonora Galasso et aujourd'hui je suis avec vous pour vous parler de Dévorante,
00:16 mon spectacle qui parle des violences conjugales.
00:19 Ce spectacle est l'introspection dans la vie d'une femme.
00:22 Quels sont les mécanismes qui amènent à une imprise ?
00:26 Quels sont les processus qui nous paraissent tout à fait naturels et qui font qu'on arrive à se dire
00:32 « tu sais quoi, cette situation de merde, eh ben ça me va ».
00:36 Je crois qu'une relation toxique, c'est tout d'abord une relation toxique avec soi-même.
00:42 Parce que lorsqu'on décide que ça nous va d'être dans une relation où on ne se sent pas respecté,
00:50 où nos limites sont complètement enfranchies et qu'on a toujours l'impression de devoir protéger l'autre,
00:58 eh bien c'est qu'il y a un truc qui ne va pas chez nous.
01:01 À l'époque, je n'étais pas très consciente de ce que je vivais parce que j'avais la tendance à m'isoler.
01:07 Jamais vraiment je m'étais demandé qu'est-ce que je voulais faire de moi, de ma vie, de mon identité.
01:12 Je n'en avais pas eu le temps.
01:14 Il y a ce qu'on appelle le love bombing.
01:16 « Je t'adore, je t'aime, tu es merveilleuse ».
01:19 Ensuite, il y a la dévaluation.
01:22 Il y a quelque chose qui ne me convient pas dans la manière dont tu es habillée.
01:27 « Je suis sûre que tu es en train de penser ça ».
01:30 Oui, oui, tu penses ça. Tu ne le sais pas, mais je te connais bien.
01:34 Et donc, on commence à se demander si nos pensées sont bien les bonnes.
01:39 Parce que la personne qu'on a devant nous, enfin, elle nous aime.
01:44 Donc, il nous connaît bien et il veut le mieux pour nous.
01:47 Donc, certainement, ma pensée à moi, ce n'est pas une bonne pensée.
01:52 Il faut que j'adopte la sienne. C'est beaucoup mieux.
01:54 Tout ce que je pouvais faire, en fait, ce n'était pas assez à ses yeux.
01:59 Ce n'était jamais assez à ses yeux.
02:02 Et lorsque ces jeux du « ce n'est jamais assez », « fais-en plus », « fais-en plus », « fais-en plus » commencent,
02:09 c'est un cercle vicieux qui amène à une descente aux enfers.
02:12 Je me suis rendue compte qu'il fallait me défaire de cette histoire,
02:16 quoique c'était extrêmement compliqué pour moi,
02:18 parce qu'il y avait une forme de codépendance corrosive et profonde.
02:23 Je pense que c'est très similaire à ce que les alcooliques peuvent éprouver
02:28 ou les gens qui font une grande utilisation des drogues, en fait.
02:34 Donc, me défaire de ça a été un pas à franchir extrêmement compliqué.
02:39 Oui, bien sûr, j'ai eu peur d'en parler,
02:42 mais j'ai aussi la fièvre de transmettre une prévention que je n'ai pas reçue.
02:47 ♪ ♪ ♪

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