• il y a 10 mois
Chaque semaine, le tour de l'actualité cinéphile avec des sujets inédits, des entretiens, des analyses de séquences, des archives, des montages et des nouvelles rubriques pour combler les amoureux du cinéma.
Transcription
00:00 ...
00:20 -Je peux mettre la télé ?
00:27 ...
00:29 Doucement.
00:30 -Tout doucement, alors.
00:33 -Ca marche comment ?
00:34 -Le petit bouton tout à gauche.
00:37 ...
00:40 -Vous êtes bien sûr classique,
00:42 et c'est parti pour votre Vive à cinéma
00:44 consacré cette semaine à Alain Tanner.
00:47 Au sommaire, également, le rosebud de William Wyler,
00:50 une brève rencontre sur "Underground"
00:53 et un coup de coeur de Thomas Salvador.
00:56 Vous êtes prêts ? On y va.
00:58 ...
00:59 -Hééé !
01:00 ...
01:04 -Le cinéma suisse aussi a connu sa nouvelle vague.
01:07 Son chef de file fut Alain Tanner,
01:09 cinéaste agitateur de code formel
01:11 et observateur acéré de la société Helvet.
01:15 A l'occasion du cycle que lui consacre Ciné+ Classique,
01:18 le chef opérateur Renato Bertha
01:20 et le réalisateur Bertrand Van Effenter
01:23 se souviennent de leur collaboration avec Alain Tanner,
01:26 cet électron libre du cinéma suisse.
01:28 ...
01:37 -T'es pas un peu folle ? Va te faire vider, si tu continues.
01:40 ...
01:42 -J'avais vu le film de Tanner qui m'avait bouleversé.
01:45 "Charles-Landry", ça m'a bouleversé.
01:47 J'avais trouvé le film vraiment extraordinaire.
01:51 Et puis, moi, j'avais un vrai souci avec le cinéma français de l'époque,
01:55 avec le côté empesé du cinéma.
01:59 Il y avait bien sûr eu la nouvelle vague,
02:01 mais la nouvelle vague, elle commençait déjà à rentrer dans les clous.
02:04 -Charles Mauvis, c'est vraiment un film qui a été fait...
02:07 Je me souviens, on l'a tourné en 21 jours.
02:10 C'était vraiment pas beaucoup, quoi.
02:12 -Il faut partir d'une exigence absolue,
02:15 même si elle peut paraître lointaine à première vue,
02:18 et te dire "Je ramène tout à cette exigence."
02:22 Et à partir d'elle...
02:25 Je regarde ce qui est possible.
02:27 -Il a écrit le scénario en mai 68.
02:30 C'est-à-dire qu'il était venu à Paris pour la télévision suisse romande,
02:35 et il a vécu mai 68 en direct.
02:39 Et il a écrit le scénario, mais très, très vite, en deux semaines.
02:44 Et c'est dans ce sens-là
02:47 que peut-être vous ressentez une certaine urgence.
02:53 -Dans mon bureau, à la fabrique, il y a un petit coffre.
02:56 Il y a toujours un peu d'argent pour les besoins courants.
02:58 Marianne pourra aller chercher la clé.
03:00 -Tu devrais y aller la nuit ?
03:03 -Oui, bien sûr.
03:05 -Ha !
03:06 Tu ne pourras pas allumer la lumière ?
03:10 -Non.
03:11 -Ha !
03:12 Il y a un gardien ?
03:15 -Oui, mais il passe à heure fixe.
03:18 -Oh !
03:19 (Rires)
03:21 -J'ai rencontré Souter, Tanner, Goretta, un peu tous les cinéastes suisses.
03:26 Et puis un jour, Tanner m'a appelé
03:28 en me proposant d'être son assistant sur "Retour d'Afrique".
03:31 Et tout d'un coup, j'avais l'impression que je touchais
03:35 ce pour quoi j'étais arrivé en Suisse,
03:37 c'est-à-dire des équipes très, très légères.
03:41 Je pense qu'on était à peu près une dizaine.
03:44 L'importance donnée au texte, c'est-à-dire au scénario,
03:48 est une liberté que je n'ai jamais retrouvée ailleurs.
03:51 -C'était pas seulement un choix de production
03:56 ou de fabrication réfléchie.
04:00 Non, c'était un élan.
04:02 On exploitait ces élans.
04:05 -Pour les moindres, on s'arrête toujours ici quand on y passe.
04:08 C'est une sorte de rituel.
04:10 -Ha !
04:11 -On s'arrête et on regarde le paysage.
04:17 -Mais pourquoi justement ici ?
04:19 Ça n'a rien de bien attrayant.
04:21 -Si !
04:22 C'est notre endroit préféré.
04:24 -Taner, pour moi, c'était un vrai cinéaste
04:29 dans le sens qu'il volait partout,
04:33 il se nourrissait partout.
04:35 Il n'avait pas une école propre à lui.
04:40 Il était instinctif.
04:43 -Il y avait une volonté de ce petit groupe
04:47 de quelques personnes qui habitaient Genève
04:49 et qui travaillaient à la télévision suisse
04:52 de pouvoir faire autre chose que des films de reportage.
04:55 Ils sont partis des films de reportage pour faire autre chose.
04:58 -N'oublions pas que quand on tournait en 16 mm,
05:01 donc "Shalmo vive la Salamande", "Retour d'Afrique",
05:05 c'était les mêmes outils de la télévision.
05:08 La télévision tournait aussi en 16 mm.
05:11 Donc, inévitablement, on avait des passages avec la télévision.
05:16 ...
05:25 -"La Salamande", c'est un film inventé
05:28 grâce à toute l'expérience qu'il a eue, lui, à la télévision.
05:32 C'est-à-dire l'interview de beaucoup de gens,
05:37 et puis inspiré de ce personnage qu'on côtoyait...
05:42 On le côtoyait, un personnage comme Rosmond, dans "La Salamande".
05:47 On le connaissait, quoi.
05:49 -J'ai été vendeuse.
05:51 Je travaillais dans une fabrique de macaronis.
05:54 Jamais très longtemps, du reste.
05:56 Les autres, elles restent.
05:58 Moi, je reste jamais.
06:02 Je suis pas très normale.
06:06 Enfin, c'est ce qu'on dit.
06:09 ...
06:11 -Un personnage comme M. D. de Charles-Mauronvif,
06:15 c'était un propriétaire d'usine, mais qui s'interrogeait.
06:21 C'était quand même un personnage...
06:24 On pourrait s'attacher à des personnages comme ça.
06:27 -Les rapports entre les gens me semblaient faux.
06:30 Dominés essentiellement par l'argent, le conformisme,
06:33 le respect des conventions, des idées toutes faites.
06:37 Le sens de la hiérarchie et de l'autorité.
06:40 Bref, si vous voulez, on s'emmerdait, chez moi.
06:43 -Charles-Mauronvif, il est sorti à Paris.
06:46 Il a eu un succès considérable.
06:49 La suite de ce film, il a pu financer "La Salamande",
06:55 qui a eu un grand succès, du coup, lui.
06:58 -Le film est resté, je sais plus, 1,5 ou 2 ans au Saint-André des Arts.
07:02 C'était exceptionnel comme durée d'exploitation.
07:07 Ce succès aurait dû permettre à Alain de passer à autre chose,
07:11 de faire des films plus importants en termes de moyens, etc.
07:16 "Le retour d'Afrique", c'est son film où il a refusé
07:19 cette tombée dans un cinéma plus traditionnel.
07:24 -Mesdemoiselles, j'ai quelque chose à vous annoncer.
07:26 Je suis enceinte. -Ah, bravo.
07:28 Et pourquoi t'es enceinte ? -Faut te faire un dessin.
07:30 C'est les oeuvres de son mari. -Tu l'as voulu ou c'est arrivé comme ça ?
07:34 -Un peu des deux.
07:35 -Faire des gosses, aujourd'hui, pour ce qui les attend,
07:39 bouffer de l'air pollué, des conserves truquées,
07:42 des gaz de bagnole, de l'eau tarée...
07:45 On devrait plus faire de gosses, moins devenir tous loufs.
07:48 -On arrête tout. Plus de gens, plus rien, on arrête.
07:51 -Ce que j'ai appris avec Alain sur "Le retour d'Afrique",
07:55 c'est qu'on pouvait séparer l'action qu'on filmait
08:01 de la manière dont on le filmait.
08:05 C'était pas un personnage rentre dans la pièce,
08:08 on le filme de la pièce jusqu'au fauteuil,
08:10 et c'est tout simple.
08:12 Vous vous mettez là, vous vous mettez là, vous vous mettez là,
08:14 mais bon, vous suivez l'action.
08:16 Et Alain, il faisait pas ça.
08:17 Le personnage rentrait et lui, il partait dans l'autre sens.
08:20 Tout d'un coup, il s'est mis à faire un film
08:23 où la caméra était un personnage central du processus de narration.
08:29 -Tu as fait tes devoirs, Silette ?
08:32 -Oui, et je sais bien ma poésie.
08:34 -Tu as appris une poésie ? C'est bien, ça.
08:36 Tu peux nous la réciter ? -Oui.
08:38 -Ca s'appelle comment ? -Ca s'appelle "En Suisse".
08:40 -Ah, c'est un joli titre, ça.
08:42 Allez, on t'écoute.
08:44 -"C'est le corps mutilé.
08:46 "La Suisse est un désert
08:48 "où chaque jour les mots comme des os se perdent."
08:50 -Il était très suisse, il était très suisse,
08:53 mais vous savez, la Suisse, c'est un pays très étrange.
08:55 -Il avait des visions de la Suisse
08:57 que j'étais pas toujours d'accord avec lui.
08:59 Par exemple, lui, il aimait pas beaucoup la Suisse allemande,
09:04 mais il généralisait.
09:05 Lui, l'hégémonie de la Suisse allemande,
09:08 du point de vue du gros capital, il supportait pas ça.
09:12 -Avant de crever, le capitalisme,
09:16 dans sa perversité fondamentale,
09:19 et la bureaucratie,
09:21 dans son dogmatisme obtu,
09:24 feront chier encore pas mal de monde.
09:26 -Aujourd'hui, on pourrait plus faire des films comme ça.
09:31 C'est plus possible.
09:32 Même si on pourrait tourner des films à peu près comme ça,
09:35 on les verrait pas, ils sortiraient même pas.
09:38 -Moi, ce que je pense, c'est que ce que le cinéma suisse
09:41 a apporté dans la cinématographie mondiale
09:44 est totalement particulier.
09:46 C'est un ton, et même si les cinéastes ne se ressemblent pas,
09:51 y a un ton que j'ai jamais retrouvé nulle part ailleurs
09:54 dans le cinéma mondial.
09:55 -Au revoir, mademoiselle, au revoir, monsieur.
09:58 Merci beaucoup, beaucoup.
09:59 -Retrouver la liberté de ton d'Alain Tanner avec 4 films,
10:04 "Charles mort ou vif", "La salamandre", "Le retour d'Afrique"
10:07 et "Dans la ville blanche",
10:08 actuellement diffusé sur Ciné+ Classique
10:11 et à tout moment sur MyCanal.
10:14 ...
10:17 "Les plus belles années de notre vie",
10:19 "The best years of our lives" en anglais,
10:21 fut le grand succès public de l'année 1946
10:25 et un triomphe aux Oscars l'année suivante
10:27 avec pas moins de 7 statuettes,
10:29 dont celle de meilleur réalisateur pour William Wyler.
10:32 Le sujet du film était d'une brûlante actualité,
10:35 le difficile retour à la vie civile de 3 soldats à la fin de la guerre.
10:39 Pour les incarner, 3 comédiens exceptionnels
10:42 sont choisis par Wyler.
10:43 Le vétéran Frederic March,
10:45 la star montante Dana Andrews
10:48 et le débutant Harold Russell,
10:50 acteur non professionnel, mais vrai mutilé de guerre.
10:53 Mais les personnages féminins ne sont pas en reste,
10:55 la preuve en image avec Virginia Mayo et Teresa Wright.
11:00 - C'est un beau garçon. - Il est bien amusé.
11:02 Il a beaucoup de doigts. Il a une famille de presque la moitié.
11:05 Il a une bonne tête pour toi.
11:07 Je ne veux pas t'interrompre,
11:09 mais si tu prends mon conseil, tu vas le prendre, mais vite.
11:13 On est des amis, mais il n'y a pas de romance.
11:16 Ne t'en fais pas, ça s'en sert.
11:19 Je parle de l'expérience.
11:21 Ils vont dire que l'argent n'est pas tout.
11:23 Peut-être, mais c'est très utile.
11:26 Quand Fred était en colère, je faisais plus de 500 dollars par mois.
11:30 Je veux dire, de la paye de son armée et de mon travail.
11:32 On doit vivre de ce que Fred a de mieux que de faire du bar.
11:35 32,50 $ par semaine.
11:38 Pauvre Fred.
11:41 Je pense qu'il est un sale fou.
11:43 Il n'était pas comme ça.
11:45 L'armée a fait un gros impact sur lui.
11:48 Fred ne sera pas satisfait de son travail au bar.
11:53 Il va trouver quelque chose de mieux.
11:55 Peut-être qu'en 5 ans, il va gagner 40 ou 50 dollars.
11:58 On ne peut pas avoir de mariages heureux sur ce genre de dos.
12:02 Tu sais, tu es mignon.
12:07 Mais si tu n'as pas de suggestion, tu peux utiliser du make-up.
12:10 Tu pourrais te faire un meilleur vêtement.
12:12 Je te donnerai le nom de mon vêtement.
12:14 Tu n'as rien à t'inquiéter.
12:17 Tu vas te faire du woodie et tu vas vivre heureusement.
12:20 C'est dans la bague.
12:22 Un seul plan tout en miroir,
12:24 magnifiquement exécuté par l'opérateur Greg Tolland,
12:27 ainsi que l'écrivain Tavernier et Coursodon,
12:30 le miracle de la mise en scène de "Wiler" est dans sa simplicité apparente,
12:34 qui suppose une grande maîtrise des moindres détails.
12:37 Fin de citation.
12:38 Le film est une série de longs plans admirablement composés,
12:42 avec une utilisation virtuose de la profondeur de champ,
12:45 "Wiler" refusant la grammaire classique du champ contre champ,
12:48 qui semblait pourtant s'imposer au vu de l'abondance des dialogues.
12:52 Un exploit pour un film de presque 3 heures,
12:55 quasi exclusivement en intérieur,
12:57 et dans lequel, pourtant, on ne s'ennuie jamais.
13:00 Lorsque la caméra s'aventure à l'extérieur,
13:02 c'est pour offrir à notre regard des images saisissantes.
13:05 Si les plus belles années de notre vie restent le chef-d'oeuvre de "Wiler",
13:09 c'est sans doute parce qu'il s'agit de son oeuvre la plus sincère,
13:12 la plus autobiographique aussi,
13:14 lui qui avait servi comme cinéaste dans l'US Air Force.
13:17 Dans ce cas, je connaissais mon sujet.
13:22 J'ai appris le plus dur.
13:24 Et quand tu t'inventes personnellement dans une histoire,
13:31 quelque chose se fait sur la scène,
13:33 ce qui le rend humain et réel.
13:37 "Wiler" connaissait son sujet,
13:38 et c'est pourquoi on retrouve un peu de lui dans chacun des trois protagonistes.
13:42 Il est tout à la fois Al, le bourgeois qui retrouve sa famille,
13:46 Fred, le pilote victime de stress post-traumatique,
13:49 et Homer, le marin mutilé.
13:51 "Wiler" fut blessé au combat et perdit l'audition.
13:55 Vous en voulez encore ?
13:56 N'attendez plus et précipitez-vous sur Ciné+ Classique et sur My Canal
13:59 pour regarder "Les plus belles années de notre vie 1946",
14:03 un chef-d'oeuvre de William Wiler.
14:06 Cinquième film et deuxième palme d'or d'Emir Kusturidza,
14:16 "Underground" est un récit-fleuve suivant un groupe de résistants serbes
14:20 de la Seconde Guerre mondiale aux années 90.
14:23 À l'occasion de la ressortie en salle de sa version cinéma,
14:26 mais aussi de sa très rare version longue, plus de cinq heures,
14:29 votre vivat a rencontré le producteur français du film,
14:32 Pierre Spengler.
14:34 Il se souvient d'un tournage épique.
14:37 "Underground" est un récit-fleuve suivant un groupe de résistants serbes
14:40 de la Seconde Guerre mondiale aux années 90.
14:43 Il se souvient d'un tournage épique.
14:46 Le tournage, on avait pensé avoir un plan de travail de 20 semaines,
14:52 ça s'est finalement étalé sur plus de 50.
14:57 Et au lieu de se tourner tout dans un pays qui était à l'origine
15:02 la République tchèque, on a fini par tourner dans trois pays,
15:06 c'est-à-dire République tchèque, Yougoslavie, enfin Serbie,
15:10 qui était à l'époque sous embargo, donc c'était pas facile,
15:15 et Bulgarie.
15:16 Et on a fait trois jours à Berlac.
15:35 Disons que ce n'est pas un film de guerre.
15:37 C'est un film, en tous les cas, moi, ça a été mon interprétation,
15:42 ayant produit le film, un film anti-propagande.
15:46 C'est comment les dirigeants arrivent à manipuler le peuple.
15:51 (Chant)
16:14 Kusturica est un homme qui travaille beaucoup à l'inspiration,
16:19 et c'est "work in progress" tout le temps.
16:23 Et c'est vrai que les propositions qu'il faisait en cours de tournage,
16:28 en disant "ah oui, mais alors, telle et telle séquence,
16:31 qui pourrait venir ce que j'ai fait là", etc., c'était tentant.
16:36 (Musique)
16:53 Et assez vite, on a finalement décidé que s'il y avait une version très longue,
16:58 qui serait donc plus ou moins inexploitable en salle,
17:03 que cette version très longue pourrait servir à la télévision.
17:09 On s'est un peu calmé dans ce sens-là,
17:13 en se disant qu'il y aurait quand même une possibilité d'exploitation.
17:17 Et puis, finalement, Arte est rentrée dans le coup pour nous commanditer
17:23 une version qui serait montrée à la télévision.
17:26 Pour moi, c'est d'ailleurs la version la plus complète et la meilleure.
17:31 Il n'y a pas de doute, la version 5h30, elle est extraordinaire.
17:35 (Musique)
17:53 Il est quand même pas loin d'être un génie, comme cinéaste.
18:01 C'est un cinéaste extraordinaire qui a un instinct, un talent,
18:06 une invention remarquable.
18:09 Moi, je n'ai jamais eu d'engueulade avec lui. Jamais.
18:15 On a toujours cherché à faire des choses.
18:18 Bon, de temps en temps, on avait envie de se pendre un peu,
18:22 parce que quand les choses prenaient des grandes dimensions,
18:26 mais on n'a jamais eu de conflit.
18:30 (Musique)
18:45 La réception au grand public a été un peu décevante,
18:51 dans le sens où, bon, c'était bien sorti.
18:55 Il y avait eu une polémique.
19:00 Stéphane Kerkraut avait dit que c'était un rock-opéra à la gloire de Milosevic.
19:05 C'est des conneries.
19:08 Mais vu certaines positions de Kusturica,
19:11 vu effectivement que la guerre à l'époque de Cannes n'était pas encore finie,
19:17 elle a été finie quelques mois plus tard,
19:20 il y avait eu une actualité.
19:22 Aujourd'hui, je recommande hautement de le découvrir, de le redécouvrir.
19:28 C'est un chef-d'œuvre.
19:30 C'est absolument un chef-d'œuvre.
19:32 Ne manquez pas Underground de Emir Kusturica
19:35 et sa version longue actuellement en salle grâce à Malavida,
19:39 dans une magnifique restauration en 4K par TF1 Studio.
19:42 Bravo !
19:44 Oh, mon Dieu, Seth !
19:46 Ça s'est vraiment arrivé.
19:48 Tu l'as fait !
19:51 Oh, mon Dieu, Seth !
19:53 Ça s'est vraiment arrivé.
19:55 Tu l'as fait !
19:58 C'est un chef-d'œuvre.
20:00 Oh, mon Dieu, Seth !
20:02 Ça s'est vraiment arrivé.
20:04 Tu l'as fait !
20:06 En se battant avec l'horreur et le fantastique
20:08 et porté par un Jeff Goldblum au meilleur de sa forme,
20:11 Cronenberg signe un film monument qui a inspiré Thomas Salvador.
20:15 Le cinéaste, auteur de Vincent n'a pas d'écaille et de La montagne,
20:19 nous raconte son amour pour le film qu'il a choisi de projeter
20:22 dans le cadre du Ciné-club mensuel de la SRF.
20:25 Coup de cœur.
20:27 Coup de cœur.
20:29 Coup de cœur.
20:31 Coup de cœur.
20:33 Coup de cœur.
20:35 Coup de cœur.
20:37 Coup de cœur.
20:39 Coup de cœur.
20:41 Coup de cœur.
20:43 Coup de cœur.
20:45 Coup de cœur.
20:47 Coup de cœur.
20:49 Coup de cœur.
20:51 Coup de cœur.
20:53 Coup de cœur.
20:55 Coup de cœur.
20:57 Coup de cœur.
20:59 Coup de cœur.
21:01 Coup de cœur.
21:03 Coup de cœur.
21:05 Coup de cœur.
21:07 Mais que 40 ans après,
21:10 enfin un peu moins,
21:12 je revois ou je montre à mes étudiants quand j'en ai
21:16 et on peut écrire une thèse dessus.
21:18 C'est vraiment un film pop-corn, VF,
21:21 et un film à thèse.
21:23 Donc je trouve que c'est...
21:25 Il porte quelque chose que, pour moi, devraient porter tous les films,
21:28 à savoir, aussi exigeant soit-il,
21:31 un élan et un désir de rencontrer le spectateur.
21:35 Votre sac a juste été téléporté
21:40 d'une poudre à l'autre,
21:44 désintégré là et réintégré là.
21:47 Un peu.
21:49 Ça va changer le monde comme on le sait, non ?
21:52 Le personnage de Seth Brandl,
21:55 il est génial parce qu'il est à la fois hyper arrogant,
21:58 hyper frimeur,
22:00 un peu modeste, hyper fragile.
22:03 Il est très fortement plein de choses
22:06 qui, dans des films plus mainstream,
22:09 ne cohabitent pas.
22:11 Mais chez Cronenberg et dans ce film-là,
22:13 le héros est agaçant,
22:15 il est magnifique, il est beau,
22:17 parfois il devient laid.
22:19 On est vraiment sur le fil de l'humanité,
22:22 comme chez Verhoeven,
22:24 dans Robocop ou dans plein d'autres films que j'adore.
22:28 On n'est pas dans le grandiose,
22:30 on n'est pas dans le "Biggers than life",
22:32 alors qu'on est dans le genre et dans le fantastique.
22:34 C'est ça qui est super,
22:36 il vient vraiment travailler la matière humaine.
22:52 J'adore Jeff Goldblum dans le film.
22:54 Il ne joue pas aux monstres,
22:56 les effets spéciaux suffisent.
22:58 Il y a une vraie économie de manière de boiter,
23:02 de se pencher.
23:04 Il est juste un peu plus habité.
23:06 Mais il ne joue jamais à l'animal.
23:08 Je ne vois jamais un acteur jouer l'horreur ou la monstruosité.
23:11 Il est toujours le personnage.
23:13 Et ça, c'est très fort.
23:16 Mon oreille !
23:18 Non !
23:20 Je suis effrayé.
23:23 aide-moi.
23:28 S'il te plaît, aide-moi.
23:32 Et puis aussi, les effets spéciaux.
23:39 On est toujours dans le grand.
23:42 On est toujours dans le grand.
23:44 On est toujours à hauteur du personnage.
23:47 Il n'y a pas de numérique à l'époque.
23:49 On voit un peu le latex quand il a une oreille qui tombe.
23:54 Je préfère tellement, mille fois,
23:57 voir les coutures.
23:59 Et après, il y a l'intelligence de prendre un gymnaste.
24:02 C'est très bien découpé, qui fait des acrobaties sur la barre fixe.
24:05 On y croit.
24:07 Au fur et à mesure, on a envie d'y croire.
24:09 C'est très bien.
24:10 C'est très bien.
24:12 C'est très bien.
24:14 C'est très bien.
24:16 C'est très bien.
24:18 C'est très bien.
24:20 C'est très bien.
24:22 C'est très bien.
24:24 C'est très bien.
24:26 C'est très bien.
24:28 C'est très bien.
24:30 C'est très bien.
24:32 C'est très bien.
24:34 C'est très bien.
24:36 C'est très bien.
24:38 L'histoire d'amour est magnifique dans le film.
24:41 Et qui commence à se déshumaniser.
24:46 C'est un film qui pose ces questions.
24:48 Des questions qui me passionnent.
24:50 Mon premier long-métrage, "Vincent n'a pas d'écailles",
24:53 pose cette question de là où on se situe,
24:56 entre l'animal, la nature, le désir, la société, la marge.
25:00 C'est vraiment un film poignant.
25:03 C'est un grand mélodrame.
25:06 C'est un film qui me fait penser à la nature.
25:09 C'est un film qui me fait penser à la nature.
25:12 C'est un film qui me fait penser à la nature.
25:15 C'est un film qui me fait penser à la nature.
25:18 C'est un film qui me fait penser à la nature.
25:21 C'est un film qui me fait penser à la nature.
25:24 C'est un film qui me fait penser à la nature.
25:27 C'est un film qui me fait penser à la nature.
25:30 C'est un film qui me fait penser à la nature.
25:33 C'est un film qui me fait penser à la nature.
25:37 Sous-titrage Société Radio-Canada
25:40 ...
25:49 [Musique]