Guillaume est allé au Sénat pour y observer la "misère" qui y réside. Il est allé questionner les sénateurs sur leur situation financière, qui, selon certains, est loin d'être aussi prospère qu'elle en aurait l'air. Arrêtons de les prendre pour des privilégiés ! Mais quand même...
Retrouvez « Le Moment Meurice » dans " Le grand dimanche soir " sur France Inter et sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-moment-meurice
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AmusantTranscription
00:00 Et nous allons maintenant nous rendre dans un lieu plus institutionnel, je dirais.
00:04 C'est le champ d'investigation labouré par Guillaume Meurice aujourd'hui.
00:09 Merci beaucoup les amis.
00:12 Je voulais commencer par un petit mea culpa, parce que c'est vrai que des fois on fait des blagues et ça choque des gens.
00:20 Vous avez remarqué ça déjà ?
00:22 Et la semaine dernière on s'est moqué de l'augmentation des frais de mandat de 300 euros que les députés se sont auto-attribués.
00:28 Et je trouve que c'est pas bien, parce que les députés c'est des gens qui souffrent aussi.
00:34 Il y a une misère, il y a une misère les députés.
00:39 Pardon, c'est terrible parce que...
00:41 Je suis trop émotif.
00:43 Parce que c'est le cas des sénateurs qui ont été obligés d'augmenter leurs frais de mandat aussi.
00:48 Non pas de 300 euros mais de 700 euros.
00:51 Non mais... ah ah ah très marrant.
00:53 Parce que la vie... la vie...
00:56 Je rentabilise de court florant, pardon, excusez-moi.
00:59 Allez, non, je suis tordé.
01:02 Non parce que je suis allé au Sénat.
01:05 Je suis allé au Sénat cette semaine et j'ai été voir vraiment la misère de mes propres yeux.
01:09 Ça vous change une vie, voilà, je vous le dis.
01:11 Il y a Pretoria, il y a New Delhi, il y a le palais du Luxembourg.
01:14 C'est déchirant et j'ai interrogé les sénateurs.
01:16 On commence avec Francis Spiner, sénateur de Paris, qui a besoin de cet argent.
01:20 C'est pas des dépenses, c'est pas quelque chose que les sénateurs se mettent dans leur poche.
01:24 C'est de l'argent en plus à dépenser.
01:26 Mais c'est pas de l'argent en plus à dépenser.
01:28 C'est de l'argent qui est mis à disposition pour...
01:31 Pour dépenser.
01:32 Exercer son mandat le plus convenablement possible.
01:35 C'est de l'argent public qui est dépensé.
01:37 C'est de l'argent public qui est dépensé pour l'exercice du mandat qui vous est confié.
01:41 Voilà, mais oui, mais faut bien piger ça.
01:43 C'est pas de l'argent public à dépenser, c'est de l'argent public à dépenser.
01:48 Et ouais, mais vous pigez pas parce que vous comprenez pas bien les nuances, j'ai l'impression.
01:51 Alors moi, je suis un petit peu le spécialiste de nuances dans cette émission,
01:54 puisque j'ai un CAP nuances, donc voilà, heureusement que je suis là.
01:57 Donc faut arrêter de prendre les sénateurs pour des privilégiés, pas vrai Francis ?
02:00 Y'a beaucoup de gens, contrairement à ce qu'on croit, qui font de la politique pas pour s'enrichir.
02:04 Voilà.
02:05 Vous voyez, moi j'étais... je suis avocat, je suis toujours avocat,
02:08 mais avec les incompatibilités qui frappent le mandat de sénateur et mon métier d'avocat,
02:12 j'ai dû quitter mon cabinet et je vais gagner moins d'argent.
02:15 Donc je suis toujours un peu agacé.
02:17 Est-ce qu'on peut vous faire une canette litchi ?
02:19 Non, mais...
02:21 Non, non, mais j'ai pas besoin. Je me débrouille très bien tout seul.
02:24 Bon, ok, pas de cagnotte litchi, donc pour Francis...
02:27 Alors, ceci dit, Francis c'est l'avocat historique de Nicolas Sarkozy,
02:30 donc c'est sûr, bah le gars il avait du taf avant, avant.
02:33 Il avait du pognon, il a la sécurité de l'emploi en fait, Francis, normalement.
02:37 Et l'inflation touche tout le monde, toute la société.
02:40 Les sénateurs comme les députés sont confrontés aux mêmes questions que nos compatriotes,
02:45 c'est-à-dire l'inflation...
02:47 Alors, est-ce que vous êtes pour l'augmentation des salaires ?
02:49 Je suis... Non mais attendez...
02:51 La question telle que vous la posez est démagogique.
02:56 Ouais, c'est vrai, non, non, mais c'est vrai, bien sûr.
02:58 Et c'est parce que j'ai pas fait l'école Rutte-El-Kriyev, moi.
03:01 J'avais pas assez de salive, ils m'ont refusé à l'entrée, c'était compliqué.
03:04 Moi je me disais, faut indexer les salaires sur l'inflation pour que les gens, bah simplement, vivent.
03:09 Tout simplement, c'est vraiment la réflexion que j'avais.
03:11 Et j'en ai parlé avec Jean-Pierre Grand, il est sénateur de l'Hérault.
03:14 Alors, il est du groupe "Les Indépendants".
03:16 Et ça, les indépendants, on sait pas trop.
03:18 Parce que c'est indépendants, donc on sait pas s'ils sont de gauche ou de droite.
03:21 Alors allons voir...
03:22 Si vous augmentez le salaire de 100 euros, ça coûte le double au patron.
03:25 Je pense que l'objectif, c'est de baisser les charges.
03:27 De droite, voilà !
03:29 Quelqu'un qui parle de charges de droite.
03:31 C'est une petite astuce que je vous donne.
03:33 C'est comme quelqu'un qui dit "Je suis apolitique", de droite, voilà.
03:36 Ou alors "Mon interview dans la matinale de France Inter est parfaitement objective", de droite.
03:40 Voilà, tout ça, c'est de droite.
03:42 Alors, allons-y avec Jean-Pierre, parce qu'on parle de misère des sénateurs.
03:45 Mais on en parle un peu de manière abstraite.
03:47 Mais voyons voir concrètement témoignages âmes sensibles s'abstenir.
03:51 Je vais vous raconter. L'autre jour, ma photocopieuse a dû être changée pour des tas de trucs.
03:57 J'ai reçu une facture. C'était impressionnant.
04:00 Quand vous rajoutez tous les frais qu'il y a eu, le déplacement, le truc, bref...
04:04 Vous m'inquiétez du coup.
04:06 On vit très bien.
04:08 La pudeur de Jean-Pierre, c'est vrai. C'est jamais agréable de profiter d'un peu d'assistanat quand on est de droite.
04:14 Alors concluons avec Jean-Pierre qui n'est pas du genre à balancer l'argent par les fenêtres.
04:18 Je ne vais pas dispandieux, etc.
04:20 Sinon, on vous fait une chanson caritative.
04:22 Non, non, mais si je veux remplir l'émission, il faut que je fasse des choses.
04:25 Mais là, vous allez faire pleurer dans les chambières.
04:27 Non, je ne vais pas faire pleurer dans les chambières.
04:29 Aujourd'hui, il faut arrêter de tout mélanger.
04:31 Sinon, on fait un sénaton et on organise une réunion.
04:35 Non, non, non, on n'en est pas là, mais on n'est pas à l'abri.
04:39 Je vais rester un peu vigeant, je me tiens prêt à les soutenir.
04:42 Moi, je file un rancœur à ceux qui n'ont plus rien.
04:44 À part de l'idéologie, du discours et du baratin.
04:47 Merci pour eux.
04:49 Merci Guillaume Meurice.
04:51 On a tous été très émus, n'est-ce pas ?
04:53 Bien sûr.