Dix ans, 37 000 emplois supprimés : le secteur de l'habillement a plus que le moral dans les chaussettes. Charline revient sur les raisons de ce massacre social frappant tant de magasins de vêtements. Une liquidation totale qui vise autant les marchandises que celles et ceux qui les vendent.
Retrouvez toutes les chroniques de Charline Vanhœnacker sur https://www.franceinter.fr/emissions/le-billet-de-charline-vanhoenacker
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AmusantTranscription
00:00 Bonsoir la France Inter !
00:03 Allez, je vous teste un petit peu sur l'actu.
00:06 L'an dernier, 4000 emplois ont disparu dans quel secteur ?
00:11 Partout !
00:12 Partout, dit le monsieur.
00:16 Dans le commerce de fringues, oui bravo à ma gauche, bien sûr.
00:19 Camailleux, Coucaille, Minnelli, etc.
00:22 En disant ces 37 000 suppressions d'emplois qui y sont passées quasiment inaperçues.
00:26 Quand une vitrine affiche en grand "Liquidation totale, tout doit disparaître",
00:31 le tout c'est autant les marchandises que les employés.
00:35 Mais les vendeuses et les vendeurs, qu'est-ce qu'ils pourraient bien faire pour se faire entendre dans le fond ?
00:40 Fermer leurs magasins ?
00:42 Trop tard, c'est déjà fait !
00:44 C'est compliqué pour eux de porter leurs revendications.
00:47 Il faut dire que c'est plus facile de forcer un barrage de police avec un tracteur qu'avec un cintre.
00:55 Donc leur sort n'émeut pas grand monde.
00:58 Et si c'est à cause de cette vendeuse qui un jour vous a proposé d'essayer une taille 40 à la place d'un 36,
01:06 laissez-moi vous dire que c'est très moche d'avoir un tel degré de rancune.
01:10 Alors c'est sûr qu'en achetant en ligne, ça évacue le problème.
01:13 Pendant la pandémie, on a été privé de magasins.
01:15 Alors certains se sont jetés sur des applis de seconde main, comme Vinted.
01:19 Si à l'époque, votre beau-frère s'était soudain transformé en épidémiologiste,
01:23 sachez qu'au même moment, il était aussi vendeur de vêtements en freelance.
01:28 Et puis c'est un secteur qui n'intéresse pas le pouvoir.
01:32 Si vous parlez de Pimki à un ministre, il pense que c'est une chanteuse américaine.
01:37 De toute façon, jamais le gouvernement s'est dit "Oh là là, les vendeuses de chez Pimki sont en grève !
01:42 Vite, des mesures d'urgence !
01:44 Sinon elles vont bloquer le centre commercial en déversant des gyms slim devant les entrées !"
01:49 Les raisons de ce massacre social sont multifactorielles.
01:54 Wow, ça y est, je parle comme un ministre !
01:57 Je pense qu'il existe de belles synergies entre Camailleu et Pôle emploi.
02:02 L'an dernier, tout ce qu'il a fait Bruno Le Maire pour relancer l'activité, c'est de faire la promo d'école roulée.
02:08 Et les choses ne vont pas s'arranger, puisque avec Gabriel Attal, tous les gamins vont finir en uniforme.
02:12 Il faut avouer que le secteur est sans pitié.
02:15 Les prix sont de plus en plus compétitifs.
02:17 Aujourd'hui, quand tu vas faire du shopping, tu payes plus cher ta place de parking
02:22 que les 5 t-shirts et les 6 pantalons que tu as entassés dans tes sacs.
02:26 Pour lutter, il faudrait que les ouvrières qui fabriquent les vêtements se mettent en grève.
02:30 Problème, elles sont à l'autre bout de la planète où elles sont exploitées.
02:33 Le système économique des marques de fringues, c'est des pauvres qui fabriquent des choses vendues par des pauvres
02:40 à d'autres pauvres pour que quelques-uns s'enrichissent.
02:45 (Applaudissements)
02:48 Voilà comment on passe des reines du shopping aux reines du chômage.
02:53 Bienvenue aux Galeries Lafayette !
02:56 (Applaudissements)