Chaque dimanche, l'invité de Benjamin Duhamel dans BFM Politique répond à vos questions dans La Capsule.
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00:00 [Musique]
00:06 Il y a toujours une chance quand on dépose une motion de censure,
00:08 c'est pour que le gouvernement soit renversé.
00:12 Pourquoi on a fait ça ?
00:13 Parce qu'on considère que le programme qui a été présenté par le président de la République,
00:18 puis par le Premier ministre à l'Assemblée nationale,
00:21 est un programme de souffrance généralisé pour la population,
00:24 et qu'il est dans notre devoir, dans notre responsabilité,
00:27 de l'empêcher de mettre en place ce programme.
00:30 Et l'objet, l'outil pour empêcher de mettre en place ce programme,
00:34 pour un député, pour des parlementaires,
00:36 c'est d'utiliser la motion de censure.
00:38 Maintenant, est-ce qu'elle sera votée ou pas ?
00:40 J'ai envie de dire, ça dépend du choix que feront les différents partis d'opposition.
00:45 Et en quelque sorte, ce moment-là, il servira comme un révélateur
00:49 entre ceux qui viennent sur les plateaux de télévision pour dire
00:51 "je m'oppose à la politique du gouvernement",
00:53 et qui après, rentrent à la maison et ne votent pas les motions de censure.
00:57 Donc si vous voulez qu'elles soient votées, interpellez vos députés, vos parlementaires,
01:00 si une majorité de députés votent cette motion de censure,
01:03 le gouvernement s'en va.
01:04 Et je pense que ce serait une bonne chose pour le pays.
01:06 Si, d'ailleurs, dans la proposition de loi que nous avions déposée,
01:14 que j'avais portée pour le groupe La France Insoumise
01:16 le 30 novembre dernier à l'Assemblée nationale,
01:18 nous avions proposé un certain nombre de dispositifs,
01:20 et notamment un qui était de renforcer ce qui s'appelle l'observatoire des prix et des marges,
01:26 qui est un observatoire qui est censé pouvoir faire la vérité
01:29 sur comment se construisent les prix alimentaires,
01:31 quelle est la part qui revient aux agriculteurs,
01:33 quelle part revient aux industries,
01:35 quelle part revient à la grande distribution,
01:37 mais c'est un observatoire qui aujourd'hui a très peu de pouvoir et a très peu de moyens.
01:40 Et donc la proposition, une des propositions que nous avions faites à ce moment-là,
01:44 c'était de doter cet observatoire de davantage de moyens et de davantage de pouvoirs,
01:49 notamment des pouvoirs de sanction,
01:50 en lui permettant de saisir la direction des fraudes,
01:53 ce qu'il ne peut pas faire aujourd'hui.
01:55 Malheureusement, cette proposition de loi, elle a été rejetée à six voix
01:59 parce que les députés macronistes et les députés républicains s'y sont opposés.
02:03 Mais oui, bien sûr qu'il faut renforcer la transparence,
02:05 et pour ça, on a un organe qui est chargé de le faire,
02:08 mais il faut lui donner les moyens d'agir pour pouvoir le faire effectivement.
02:12 C'est tout le sujet, effectivement, je pense que personne...
02:19 Moi, je suis écologiste,
02:22 je pense qu'on a besoin de faire bien davantage en matière de transition climatique,
02:27 en matière de protection de la biodiversité,
02:29 et en même temps, je suis attaché, bien sûr, à ce qu'on puisse avoir une agriculture,
02:33 qu'on puisse avoir des objectifs de souveraineté alimentaire,
02:36 qu'on puisse continuer à nourrir la population.
02:38 Et je pense qu'il faut cesser d'opposer, comme le fait en quelque sorte le gouvernement.
02:44 En répondant à la colère des agriculteurs,
02:46 on va réduire nos objectifs environnementaux.
02:49 On a besoin de faire les deux.
02:50 Et pour ça, il faut mener le travail de la transition écologique de l'agriculture.
02:56 Ça passe bien sûr par des règles,
02:57 mais ça passe aussi par des accompagnements qui, malheureusement, sont insuffisants aujourd'hui.
03:01 Par exemple, une proposition que nous faisons,
03:04 c'est de permettre d'annuler les dettes d'un certain nombre d'agriculteurs
03:09 en échange d'un plan de transition écologique.
03:13 C'est-à-dire, on dit aux agriculteurs,
03:15 on a besoin de faire des efforts par rapport à ce qu'on fait aujourd'hui,
03:18 mais on ne peut pas vous demander de faire ces efforts tout seul,
03:20 sans accompagnement, sans aide,
03:22 alors que vous êtes déjà dans une situation extrêmement difficile.
03:25 Oui, bien sûr, il faut faire les deux.
03:26 Écologie et agriculture doivent aller ensemble.
03:28 C'est le sens des propositions que nous faisons.
03:30 [Musique]