• il y a 10 mois
La facture du traitement des tonnes de déchets déversées par les agriculteurs et le BTP depuis dix jours s’élève entre 300 000 et 400 000 euros pour la Ville de Troyes, et par extension le contribuable. Du jamais vu. François Baroin demande à l’État de payer la note. Reportage : Mattéo Clochard & Benoît Soilly

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Transcription
00:00 Est-ce que vous avez une idée, une estimation de la facture que ces manifestations ont pu engendrer en termes de nettoyage collectif, d'élimination des déchets qui ont été déversés ?
00:13 Le mouvement a duré. Sur le plan politique, vous savez, mon engagement auprès des agriculteurs depuis toujours, depuis que je suis en politique,
00:21 je considère que l'État a perdu beaucoup de temps, que les négociations depuis de nombreuses années ne sont pas à la hauteur de la dimension, et donc j'ai apporté soutien.
00:28 Bon, enfin, ça fait dix jours que ça dure. Et les annonces du Premier ministre, qui ont complété les premières annonces du Premier ministre,
00:34 qui elles-mêmes complétaient les premières annonces du Premier ministre, ont probablement créé un trouble, et je pense qu'on était pas loin de débordements plus importants encore.
00:43 Hier, il y a eu des déversements, effectivement, sur la voie publique. Autant je peux comprendre le mouvement, l'intensité du mouvement,
00:50 autant je pense qu'il est important que tout le monde sache, en effet, que ça a un coût pour la collectivité.
00:54 Ce sont les agents de la ville qui ont travaillé la première fois jusqu'à 4h du matin. Ce sont les mêmes agents de la ville qui ont dépassé leurs postes et leurs missions et leurs cadres horaires
01:02 en travaillant jusqu'à minuit, une heure, avec plusieurs tonnes de gravats, pas n'importe quel gravat. Il faut rajouter aussi ceux qui ont été déversés par la Fédération des Travaux Publics devant les impôts.
01:11 Il y a en plus un peu d'amiante. Donc ce matin, j'ai quand même appelé les présidents et de la Fédération des agriculteurs et de la Fédération des Travaux Publics,
01:20 non pas pour prendre part à leurs revendications de dimension nationale. Je sais très bien que ce n'est pas la ville de Troyes ni l'Étroitien qui étaient les cibles de ce qui s'est passé.
01:29 Mais enfin, c'est beaucoup de travail. Et pour répondre très précisément à votre question, on est aujourd'hui dans une évaluation de la facture qui peut être de l'ordre de 300 000 à 400 000 euros,
01:38 ce qui est une facture extrêmement lourde parce que ce qu'on ne mesure pas, c'est que ce qui a été déversé sur la ville doit être ensuite retraité.
01:45 Il y a des cadres réglementaires et les agriculteurs se plaignent de la surtransposition pour leur exploitation. Je peux vous dire que les collectivités locales,
01:52 elles se plaignent aussi parfois de la surtransposition pour le retraitement des déchets. Et tout ça a un coût. Ce coût, il est évalué. C'est aussi une affaire d'ordre public.
02:00 Et donc je suis en train de rédiger un courrier. J'en ai prévenu Mme la préfète pour lui demander d'intervenir auprès du ministre de l'Intérieur pour savoir dans quelles conditions
02:08 l'État va assumer de payer une partie, si ce n'est la totalité de la facture de ce ténéttoyage, puisque à la fin des fins, c'est l'État qui a été ciblé.
02:16 Mais c'est le contribuable local qui va payer la facture des dégâts de ces mobilisations qui ont les conséquences que nous savons.
02:22 Il n'y a pas de mort, il n'y a pas de blessés. C'est du nettoyage. Mais c'est un coût. Et le coût, c'est quand même un prix local.
02:29 Donc je souhaite que l'État prenne en charge cette facture. Là, je pense que le mieux, ce serait que l'État, compte tenu du temps de discussion entre le point de départ du mouvement
02:36 et le point d'arrivée ponctuel, temporaire, puisqu'il peut y avoir aussi des rebonds jusqu'au salon de l'agriculture, prenne à sa charge à travers un fonds
02:44 qu'il a à sa disposition de subvention particulière sans avoir à rester en justice pour porter plainte. Il n'y a pas eu de violence particulière, mais il y a des dégâts matériels.
02:53 Et il y a un coût. Je pense que c'est la responsabilité de l'État de payer la facture.
02:57 Oui, je pense. Oui, parce que c'est un débordement lié à une maîtrise d'un ordre public qui n'a pas été complètement établi, puisqu'au fond, il a été laissé faire
03:08 et décidé par l'État. Je rappelle que c'est quand même M. Darmanin qui a dit vous pouvez bloquer les autoroutes. Vous pouvez avec beaucoup de bonheur délivrer vos bennes.
03:17 Et une fois encore, les agriculteurs, ils ont eu raison d'engager ce mouvement. Ils obtiennent un certain nombre de choses. Ça va s'inscrire dans la durée.
03:23 Et ce que l'État a dit, on laisse faire. L'État assume la facture du laisser faire et le laisser faire jusqu'au bout, jusqu'à ce que les bennes déversent le matériel ou les ordures sur la voie publique.
03:35 Merci.
03:37 [Musique]

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