Près de 20 millions de vues après notre premier reportage, nous avons retrouvé Philippe, herpétologue, dans son refuge d'animaux abandonnés ou issus du braconnage. Aujourd'hui, Philippe fait appel à votre solidarité pour pouvoir pérenniser son sanctuaire, menacé depuis la crise covid. Pour aider Philippe et son association, Inf-faune à préserver ces animaux "mal-aimés", nous avons créé une cagnotte Leetchi.com. L'intégralité des dons leur sera reversée pour permettre de créer un meilleur refuge et de louer des véhicules afin de récupérer les animaux dangereux partout en France. Lien en premier commentaire !
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00:00 Va mon bébé, va te promener.
00:03 Allez, c'est l'heure de rentrer à la maison là.
00:05 T'as un gros pneu, alors oui c'est lourd.
00:07 Combien il pèse ?
00:08 - Un petit peu.
00:10 Il y a tellement besoin d'un refuge en France
00:12 parce qu'on n'en a pas du tout pour ces animaux.
00:14 Aidez-nous à le faire ce refuge, on a besoin de vous.
00:16 La situation aujourd'hui, c'est un peu critique.
00:19 On touche à peu près 100 000 euros par an en moyenne.
00:22 Vous imaginez que depuis le Covid, on ne touche plus rien.
00:26 Si quelqu'un doit s'occuper de ces animaux,
00:28 c'est des gens comme nous, comme l'association,
00:30 où tous sont capables de gérer des animaux,
00:32 même les plus dangereux,
00:34 qui sont les plus gentils, les plus câlins en réalité.
00:36 Il faut que ça marche, sinon on va être obligés de tout abandonner, de tout arrêter.
00:39 Salut Néo, je suis retourné voir Philippe,
00:41 l'herpétologue qui nous avait ouvert les portes de son incroyable refuge
00:43 pour les animaux abandonnés ou issus de braconnage.
00:46 Aujourd'hui, Philippe a besoin de vous.
00:47 C'est pourquoi nous avons mis en place avec notre partenaire Litchi
00:50 une cagnotte solidaire pour lui venir en aide.
00:51 L'intégralité des dons sera reversée à son association Infone
00:54 pour lui permettre de créer un refuge national.
00:56 Alors si vous voulez aider Philippe, ça se passe dans le lien juste en dessous.
00:59 Ils sont gentils comme tout, ils sont adorables.
01:05 Alors voyez par exemple, on prend notre petite blatte,
01:08 il y a plein de vitamines, il y a tout ce qu'il faut là.
01:10 Tiens, allez, attrape, tiens.
01:13 Voilà, il est plein de vitamines.
01:15 Hein ?
01:16 Si c'est bon, tu peux le montrer sur mon épaule.
01:18 Bah d'accord, mais c'est pas fait pour ça.
01:20 Allez, on retourne dans sa maison.
01:22 Alors ils ont une petite gamelle avec des vitamines, avec du calcium.
01:26 Quand on leur donne à la main,
01:28 à ce moment-là, c'est un petit rapport de complicité entre nous deux.
01:31 Donc ça veut dire que nous, on partage la nourriture.
01:34 C'est pas un peu trop gros pour toi ?
01:36 On économise un maximum parce que malheureusement,
01:38 depuis qu'on ne fait plus d'exposition,
01:40 on ne rend plus d'argent dans l'association depuis 3 ans avec le Covid.
01:44 Et là, on ne sait pas où on va.
01:45 Si personne ne nous aide,
01:46 bah écoutez, on sera obligé de peut-être emmener nos animaux à l'étranger.
01:49 Et puis, débrouillez-vous avec les bestioles qui se baladent dans la nature.
01:52 Ça, c'est les tortues qui sont amenées par les gens qui ne peuvent plus les garder.
01:56 L'hiver, on les rentre.
01:57 Et l'été, elles retombent dehors.
01:59 Et dehors, elles ne bougent pas beaucoup d'ailleurs, elles répètent.
02:02 Eh, tu répètes tout ce que je dis ou quoi ?
02:04 N'écoute pas ce que je dis.
02:05 Oui.
02:06 Exemple, vous, si on vous interdit de jeter des papiers par terre,
02:09 on vous a fabriqué des poubelles.
02:11 Aujourd'hui, on nous interdit de rejeter les animaux dans la nature
02:14 puisque c'est une poubelle écologique, on n'a pas le droit de le faire.
02:16 Et par contre, il n'y a pas de refus.
02:17 Non, je parle de vrai refus national.
02:19 On les récupère et on s'en occupe.
02:20 Et on nous appelle nos ambassadeurs pour apprendre à les découvrir.
02:23 Voilà, c'est comme ça que ça marche.
02:25 Aidez-nous à vous aider.
02:26 Alors là, tu es en jambe, tu fais attention, il y a un crocodile.
02:30 En ce moment, il se met là parce qu'il y a un coin chaud ici.
02:32 Donc, il se met là.
02:33 Donc, il suffit de marcher naturellement.
02:35 Il ne te dira rien, tu vois.
02:37 Voilà, tout simplement.
02:38 Ça va Gator ?
02:41 Arrête de pigner.
02:44 Bonjour mon Ali, comment tu vas ?
02:46 Viens me voir mon bébé.
02:48 Comment tu vas ?
02:49 Quand on veut peindre un crocodile, on le peint toujours en vert.
02:52 Il n'y a pas de crocodiles verts, ils ne sont pas verts.
02:54 Mais là, on les peint en vert parce qu'ils ont toujours des algues sur le dos.
02:57 Et pourquoi ils ont des algues ?
02:58 Parce qu'ils peuvent se cacher dans l'eau.
03:00 Alors que quand l'eau est transparente, ils n'aiment pas aller dedans.
03:02 Viens, hein.
03:03 Oui, tu es ma fille.
03:04 Bisous, fais-moi mon bisous.
03:06 Encore.
03:07 Voilà, c'est bien.
03:08 Alors moi, je le prends dans tous les sens parce que, voilà, on a fait copain en peu de temps.
03:11 On a fait copain-copine, voilà.
03:13 On ne mord pas, on ne griffe pas, on fait un petit câlin, voilà.
03:15 On les aime tous, ces animaux.
03:16 Mais nous, on défend les mal-aimés.
03:19 Ceux qu'on n'aime pas, qui ont mauvaise réputation.
03:21 Nous, on s'occupe d'eux parce que ce ne sont pas des mal-aimés,
03:24 ce sont des animaux différents.
03:25 Ils ne sont pas horribles, pas dégueulasses, ils sont simplement différents.
03:28 Et on les aime comme ils sont.
03:29 Et pas comme on voudrait qu'ils soient, ça veut dire en sac à main.
03:32 Alors ça, c'est un cobra royal, ce qu'on appelle, c'est un king cobra.
03:36 On l'a eu tout petit, petit, petit, il y a très longtemps,
03:38 il doit y avoir une dizaine d'années, même plus.
03:40 Là, il est en train de boire, comme on peut voir.
03:42 Le refuge qu'on veut monter, c'est un refuge vraiment assez grand.
03:46 D'ailleurs, il y a de la place pour ces animaux,
03:48 il y a beaucoup de place pour en recevoir d'autres, éventuellement.
03:51 Et puis avoir des véhicules en même temps pour aller chercher.
03:53 Vous savez, sur le canal du Midi, il y a des tortues qui vivent là-bas,
03:56 on n'a pas le droit de se baigner.
03:57 On pourrait enlever les serpents qu'on peut trouver
03:59 quand les pompiers récupèrent des animaux.
04:01 Il faut que tous les mois, nous, on puisse partir avec un véhicule.
04:04 C'est ça le but.
04:05 Le but, c'est de faire quelque chose de propre.
04:06 On a des lieux, une ancienne usine désaffectée, par exemple, qu'on va réhabiliter.
04:10 On construit assez comme ça, il n'y a pas besoin de reconstruire.
04:12 On puisse refaire des emplacements pour eux,
04:15 bien chauffés, bien tenus, avec de l'énergie solaire s'il le faut.
04:17 Nous, on ne peut pas le faire ici, parce que c'était une maison,
04:20 avant, il y avait de la campagne autour.
04:22 Aujourd'hui, il y a des noticements partout.
04:23 Il faut qu'on s'ornaille, qu'on aille dans la nature, dans la campagne.
04:27 Trouver un emplacement assez grand aujourd'hui, on ne peut plus grandir.
04:29 Parce qu'on récupère toujours des pitons, des boas, des tortues,
04:33 c'est toujours les mêmes, on n'a pas un exemplaire, on n'est pas des collectionneurs.
04:36 Ce ne sont pas des animaux extraordinaires, c'est simplement des animaux à part entière.
04:39 Et pour nous, on pense qu'ils méritent d'avoir un endroit
04:42 où ils puissent vivre et mourir tranquillement.
04:44 Alors ici, c'est le local des animaux potentiellement dangereux pour l'homme,
04:49 qu'on appelle les serpents venimeux, qui ont du venin.
04:51 Il y a Maxence qui est là.
04:52 Il n'y a que des bénévoles.
04:54 Même moi, je suis bénévole depuis 30 ans dans cette association.
04:57 Si personne n'est payé, je ne vois pas pourquoi je serais payé, moi.
04:59 Et plus on manipule, plus on apprend à les connaître.
05:02 Voilà, ici, on a un crotal.
05:04 C'est un mocassin à tête cuivrée.
05:07 De manière générale, il n'aime pas demander de l'aide.
05:11 Ça fait partie de son éducation, de sa philosophie de vie.
05:15 Et ça reste difficile pour lui de demander de l'argent ou même de l'aide parfois.
05:21 Ça ne peut plus faire fonctionner l'association de manière optimale,
05:24 que ce soit pour les consommables, pour les factures d'énergie,
05:28 l'électricité, l'eau, ce n'est pas gratuit.
05:30 Et Philippe est parfois un peu à la limite vitale, on va dire.
05:36 Alors ici, on va voir ce que c'est qu'un réticulé.
05:39 Les serpents les plus gros du monde, ce sont les anacondas.
05:43 Gros, je veux dire en grosseur.
05:45 Par contre, les plus longs du monde, ce sont les réticulés
05:48 qui peuvent atteindre jusqu'à pas loin de 9 mètres.
05:50 8 mètres 50, 9 mètres.
05:52 Ils sont très puissants.
05:53 Alors, ce que nous, on prépare toujours, avant de les manipuler,
05:57 on prépare une bouteille comme ça, voilà, et on met de l'eau très chaude.
06:04 Ça veut dire que si ce serpent nous attrape, pour éviter qu'il s'enroule,
06:07 on lui verse de l'eau chaude, chaude qui ne le brûle pas mais qui lui fait peur,
06:11 et il va lâcher lui-même.
06:13 Donc c'est une sécurité et quand on manipule ce genre d'animaux,
06:16 on est toujours deux, toujours en binôme, ce sont des animaux dangereux.
06:19 Le problème, c'est de les attraper, hop, qui se battent.
06:23 Tiens, viens m'aider.
06:24 Allez, prenez le reste, allez-y.
06:29 Voilà.
06:31 Voilà, alors ça, c'est un pneu.
06:33 Combien il pèse ?
06:34 - Un petit lot.
06:36 - Voilà, et on voit bien la tête, qui est de très près.
06:38 Et là, ce qu'on voit sur le devant, ce que j'avais déjà expliqué,
06:41 c'est les fossettes thermiques.
06:42 Vous voyez, les petites fentes qu'on voit ici.
06:44 Je crois qu'il ouvre la gueule, voilà.
06:46 Tout ça, il voit la chaleur.
06:46 Vous voyez, c'est très gros, très puissant, très dur à gérer.
06:49 Bon, on va le remettre dedans.
06:50 Pose-le par terre, pose-le par terre.
06:53 Voilà, allez, viens.
06:55 Hop, regardez ça, regardez la puissance de cet animal.
06:58 Voilà, allez, retourne chez toi.
07:00 Voilà, il va retourner vite dans sa maison.
07:02 Dans ma journée, j'ai eu une vie extraordinaire.
07:04 J'ai eu une vie où j'ai vécu des tas de choses.
07:06 J'ai vécu des coups d'État, j'ai été militaire aussi.
07:10 Quand j'avais 25-30 ans, je pensais que je ne dépasserais pas 50 ans, quoi.
07:13 J'avais 40 ans, 50 ans, je pensais que je serais mort, quoi.
07:17 Mais vous vous rendez compte que j'ai 71 ans, je suis toujours là.
07:19 Et si je suis encore vivant, c'est peut-être que j'ai encore des choses à dire
07:22 et peut-être qu'on me garde pour ça.
07:24 Peut-être pour ça, comme disent les Africains,
07:26 quand un vieux meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
07:29 Eh bien, ma bibliothèque, elle n'a pas encore brûlé et elle est à votre disposition.
07:32 [Rires]
07:34 [Musique]