Virginie Soyer est la responsable de la vie communautaire dans les centres Emmaüs de Côte-d'Or.
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00:00 Le 6/9 France Blobourgogne
00:02 A vous de venir nous rejoindre maintenant pour discuter, pour papoter avec nous
00:07 0380 42 15 15 c'est le numéro de téléphone
00:10 On vous demande ce matin si ça vous arrive d'aller chez Emmaüs
00:15 Voilà, donc on est ensemble bien sûr
00:17 Alors pourquoi Emmaüs aujourd'hui ? Parce qu'il y a 70 ans, jour pour jour
00:21 l'abbé Pierre lançait cet appel à l'aide pour que les Français dorment mieux encore
00:26 70 ans après, la formule est toujours d'actualité, c'est toujours un abri pour passer la nuit, un repas et du réconfort
00:32 On en parle ce matin avec notre invitée également, la responsable de la vie communautaire dans les centres Emmaüs de Côte d'Or
00:38 Bonjour Virginie Soyer
00:40 Bonjour
00:41 Alors ce matin on demande à nos auditeurs s'ils achètent ou s'ils ont déjà acheté chez Emmaüs
00:46 Dans vos centres vous avez des habitués qui reviennent tous les jours voire toutes les semaines ?
00:50 Oui oui, chaque mercredi, chaque samedi, des fois on voit les mêmes têtes
00:54 C'est impressionnant
00:57 Qu'est-ce qu'ils viennent chercher chez vous ? Qu'est-ce qu'ils recherchent ? Est-ce qu'ils ont vraiment quelque chose de précis à acheter ou ils se laissent un petit peu ?
01:03 Je pense qu'ils viennent se balader aussi, rencontrer les compagnons parce qu'ils aiment bien discuter, ils les connaissent
01:11 Et le plus gros secteur c'est vraiment la fripe
01:16 Ah oui, les vêtements
01:18 Oui, les vêtements, qui sont beaucoup vendus lors de nos ventes
01:23 Les meubles aussi, ça marche bien, l'aménagement, l'ameublement
01:27 Oui, tout à fait, pour les étudiants aussi à la rentrée en septembre, ils viennent aménager leur petit logement
01:33 Vous avez beaucoup d'objets comme ça dans vos centres Emmaüs, est-ce qu'au contraire il y a des choses qui sont peut-être un petit peu moins prisées dont vous avez peut-être plus de mal à vous débarrasser ?
01:41 Ce sera surtout les gros meubles je pense, mais après moi je suis vraiment sur l'aspect social
01:46 Mes collègues de l'économique pourraient mieux en parler que moi, mais oui, les gros meubles au bout de quelques ventes on ne peut pas les garder puisqu'il faut remettre ce qu'on nous donne sur les dépôts
02:00 Vous c'est l'aspect humain et on va en parler Virginie
02:03 Mes collègues aussi sont sur l'aspect humain quand même
02:05 Tout à fait, vous êtes la responsable communautaire des centres Emmaüs en Côte d'Or
02:08 On continue bien sûr la discussion avec vous dans un instant et puis avec vous aussi, vous écoutez France Bleu, vous regardez France 3
02:14 Prenez la parole également pour nous parler de votre expérience avec Emmaüs chez Emmaüs, 03 80 42 15 15 si vous avez l'habitude d'aller acheter là-bas
02:23 Venez, on en parle ensemble jusqu'à 8h
02:25 Les mouvements Emmaüs célèbrent en France les 70 ans de l'appel de l'Abbé Pierre
02:35 On va en parler avec Christelle et un bel événement solidaire en Bourgogne
02:38 Franche-Comté, le papa d'Azuro et Bourguignon-Francantois, il est là, mon ami Jérémy, on parlera magie et il y aura des surprises pour vous
02:45 Jusqu'à 9h, toute la Côte d'Or se réveille
03:04 On est ce matin avec la responsable de la vie communautaire dans les centres Emmaüs de Côte d'Or, elle s'appelle Virginie Soyer
03:09 Il y a quelques semaines, les Restos du Coeur, le Secours Populaire, la Banque Alimentaire ont tiré la salette d'alarme en disant être submergés de demandes
03:17 Est-ce que c'est le cas aussi chez vous, Virginie Soyer ?
03:20 Sur des places d'hébergement, oui, on a 10 appels par jour des personnes qui se présentent qu'on ne peut pas accueillir
03:28 Vous êtes obligé de refuser parfois ?
03:31 On imagine que c'est difficile quand on bosse comme ça dans le social
03:34 Je dirais que c'est ignoble de remettre les gens à la rue, c'est pas nous qui les mettons à la rue mais c'est de les faire retourner à la rue
03:41 Cette situation, c'est du déjà vu ou c'est un peu nouveau ?
03:45 Moi ça fait 9 ans que je suis à la communauté de Norge et ça fait quelques hivers où c'est plus fort que les autres années
03:57 Vous remarquez une augmentation du nombre de personnes qui vous demandent à l'aide
04:01 A Emmaüs, les personnes que vous aidez, vous les appelez les compagnons
04:05 Quelles sont les personnes qui viennent vivre et travailler chez vous ? D'où elles viennent ?
04:11 Elles viennent d'un peu partout, de tout univers. Le public a beaucoup changé ces dernières années
04:17 On accueille beaucoup de personnes en situation irrégulière
04:21 On a le droit d'accueillir, on a un accueil inconditionnel
04:26 C'est majoritairement le public qu'on accueille
04:29 Après on a nos anciens qui sont là depuis 25-30 ans
04:33 Des familles qui ont fait le choix de vivre à Emmaüs
04:36 Je pense à Lili et Gérald et leurs 4 enfants qui sont nés à la communauté
04:39 Donc des familles avec des enfants, des parents
04:41 C'est vraiment un choix de vie, c'est vraiment multiculturel
04:45 On a 34 nationalités actuellement, c'est chouette
04:50 C'est notre petit monde entier, on vit dedans et c'est pas tous les jours rigolo
04:54 Il faut remettre des fois un peu de cadre, mais c'est chouette
04:58 Pourquoi les gens vous choisissent, vous, Emmaüs ?
05:02 On parlait du Secours Populaire, de la Banque Alimentaire
05:06 Qu'est-ce qui fait qu'on vient à Emmaüs ? Il y a quelque chose de particulier chez vous ?
05:09 Pour les personnes accueillies ?
05:11 Par moment c'est la dernière roue de secours
05:14 Quand les personnes sont déboutées du droit d'asile, elles n'ont plus le droit d'être en structure
05:18 On leur demande de quitter la structure et elles se retrouvent à la rue
05:21 On est la dernière roue du carrossement
05:26 Vous êtes un tremplin aussi, il n'y a pas que l'accueil, vous faites d'autres choses aussi
05:31 Vous parliez des personnes étrangères, parfois elles arrivent et ne parlent pas le français
05:36 Là aussi vous les aidez ?
05:38 On les aide, il y a des cours de français qui sont proposés à Norge le lundi
05:42 Parce que les compagnons et les compagnes ne travaillent pas le lundi
05:45 L'activité qui est importante c'est de remettre les gens dans une démarche de travail
05:52 Elles ne perdent pas le fil, dans d'autres structures où elles ne font pas ce travail
05:59 Elles peuvent être bénévoles dans d'autres structures
06:02 Mais ça leur permet de rester dans le chemin pour la sortie qu'on espère
06:10 Chez vous, vos compagnons travaillent et ils gagnent un salaire ?
06:13 Non, ce n'est pas un salaire, elles n'ont pas de contrat de travail
06:18 Il faut éclaircir les choses, c'est un statut
06:21 Elles gagnent de l'argent, elles sont nourries, accueillies, logées, blanchies
06:26 Du fait de l'activité, elles ont une allocation communautaire
06:31 On appelle ça une allocation communautaire ?
06:33 De combien ?
06:35 Chez nous c'est 75 euros par semaine, avec des primes vacances et une allocation alimentaire aussi
06:41 Donc un peu moins de 400 euros par mois, ça les aide au quotidien
06:46 Dans quel type d'emploi elles travaillent chez Emmaüs ?
06:50 Il y a le tri des déchets, tout ce que les personnes nous apportent
06:55 Ou que les compagnons vont chercher pendant les ramasses
06:58 C'est déjà décharger les camions, les chauffeurs, les rippers qui vont chercher chez les gens
07:04 Au dépôt, il y a des personnes qui trient, qui mettent par secteur pour que les responsables de magasins puissent se remettre dans les magasins
07:12 Le mercredi après-midi et le week-end elles sont sur la vente
07:15 On a des personnes qui sont aussi au tri des matières premières
07:18 Donc le plastique, tout est démantelé chez Emmaüs
07:22 C'est pour ça que vous parlez d'un petit monde, c'est une fourmilière Emmaüs
07:26 Les personnes qui travaillent chez vous, elles sont là pour un temps, est-ce que c'est transitoire ?
07:32 Ou parfois elles peuvent rester longtemps ?
07:34 On leur souhaite que ce soit transitoire
07:37 Vous travaillez pour que ça soit transitoire ?
07:39 Tout à fait, et puis qu'il y ait un projet de sortie quand c'est possible
07:42 Un envol un peu
07:43 Exactement, oui
07:44 Donc essayer de favoriser l'autonomie pour l'après aussi
07:47 On travaille tout ça, le quotidien, la gestion du logement
07:50 Et puis voilà
07:52 Et c'est une obligation quand on devient compagnon d'Emmaüs de travailler
07:56 On ne peut pas venir chez vous et dire "bon ben voilà, moi je ne travaille pas"
07:59 C'est quand même, on peut dire, la condition
08:01 C'est la condition, oui, il faut l'activité
08:04 Alors après, les personnes font ce qu'elles peuvent avec les difficultés qu'elles ont
08:09 Mais oui, non, puisqu'on n'a pas de subvention de l'État et qu'on vit vraiment des ventes