Journée de grève dans l'éducation ce 1er février 2024. Cyril Lepoint est prof d'anglais au lycée Bellevue de Toulouse et secrétaire académique UNSA Education.
Category
🎮️
Jeux vidéoTranscription
00:00 Grosse grève aujourd'hui, on le disait, depuis ce matin dans l'éducation nationale à la paire d'appels de plusieurs syndicats d'enseignants et de personnels
00:06 avec l'un des représentants de l'UNESA éducation, avec vous pendant cinq minutes Clément Suleyda.
00:11 Oui bonjour Cyril Lepoint.
00:12 Bonjour.
00:12 Merci d'être avec nous ce matin, vous êtes aussi professeur d'anglais au collège Bellevue de Toulouse.
00:16 Est-ce que vous savez ce matin le taux de grévistes dans notre académie, est-ce que cette grève est suivie ?
00:22 Alors nous on s'attend à une grève assez suivie puisque selon les prévisions
00:28 on pourrait atteindre entre 45 et 50 % de grévistes
00:32 ce qui démontre quand même une inquiétude vive pour les collègues enseignants.
00:37 Qu'est-ce qui les inquiète le plus initialement ? Je le rappelle la grève elle était prévue en décembre pour les salaires, les conditions de travail.
00:43 C'est ajouté à ça la polémique autour de la ministre Amélie Oudéa Castera et l'enseignement public.
00:49 C'est finalement ça qui a pris le pas sur les autres revendications ?
00:53 Alors vous avez raison de le noter, le contexte a considérablement changé entre le mois de décembre et le mois de janvier et je crois que
01:00 les agents de l'éducation nationale et les enseignants peut-être en particulier
01:04 manifesteront aujourd'hui vraiment pour la défense de l'école publique.
01:09 Depuis quinze jours on va de polémique en polémique avec notre nouvelle ministre
01:14 et c'est vrai que cette école publique on ne sent pas qu'au plus haut de la tête de l'état
01:21 elle est fortement défendue et nous c'est vrai que la défense de l'école publique laïque,
01:26 obligatoire, gratuite, qui accueille tous les enfants sans laitrier c'est quand même une priorité absolue.
01:32 Vous allez jusqu'à demander la démission la ministre ce matin ?
01:35 Alors nous on n'est pas sur cette ligne là, on a bien entendu
01:38 les malheureux propos qui ont été tenus sur l'absentéisme des enseignants.
01:44 Elle a parlé d'un paquet d'heures non remplacées
01:46 pour justifier le fait qu'elle mette ses fils dans le privé plutôt que dans le public.
01:50 Si la parole a été publique il nous semble que les excuses devraient également l'être.
01:55 Elle s'est excusée quand même ?
01:57 Oui on l'a entendu.
01:59 Pas assez fort selon vous.
02:01 Certainement en tout cas pour l'école publique il reste quand même à montrer par les actes
02:06 son attachement à l'école publique. Dans l'académie de Toulouse ces actes c'est aussi
02:11 les postes qu'on peut donner pour accompagner la montée démographique notamment à Haute-Garonne
02:17 et c'est vrai que dans le premier degré dans nos écoles d'avoir une dotation à zéro poste pour les huit départements de l'académie
02:24 Zéro ?
02:25 Zéro.
02:25 Zéro pointé.
02:26 8 fois zéro égale zéro pour les départements de l'académie de Toulouse.
02:30 Donc c'est vrai qu'en termes de considération on a fait mieux par le passé.
02:33 Ça veut dire aucune création de poste ça c'est jamais vu ça je crois ?
02:35 C'est assez inédit.
02:37 C'est assez inédit en effet et je citais le département de la Haute-Garonne je pourrais peut-être
02:42 en citer d'autres mais c'est vrai que comme il y a huit départements dans notre académie
02:46 on va pas faire un listing mais là vraiment il y a une démographie quand même qui est dynamique et d'avoir
02:52 zéro poste pour la prochaine rentrée scolaire on s'attend à de grosses difficultés
02:55 notamment de remplacement donc je fais un appel au nom de l'UNSA éducation à notre ministre
03:02 si elle veut que toutes les heures soient remplacées
03:05 il va falloir créer des postes pour avoir des remplaçants.
03:07 Sinon on n'aura pas un enseignant devant chaque classe comme le promettait Emmanuel Macron c'est ce que vous dites ce matin.
03:12 Vous demandez donc des moyens on le comprend bien vous demandez également des hausses de salaire Cyril Lepoint ?
03:16 Oui on voit que
03:17 les cinq points d'indices qui ont été donnés au 1er janvier apparaissent comme
03:22 une
03:24 une augmentation famélique.
03:26 Je rappelle pour le grand public que cinq points d'indices ça fait 20 euros net.
03:30 Et par exemple sur votre salaire vous gagnez combien vous aujourd'hui ?
03:35 Moi j'ai à peu près personnellement 20 ans d'ancienneté
03:39 en étant professeur principal de la classe que j'ai en charge
03:44 je suis aux environs de 2100-2200 euros net.
03:49 Donc c'est vrai qu'après 20 ans de boîte comme on dit
03:53 on pourrait s'attendre à une meilleure reconnaissance.
03:56 Il y a eu un effort qui a été fait sur les débuts de carrière mais pour tout ce qui est milieu et fin de carrière
04:01 c'est pas très encourageant et c'est peut-être ce manque de projection
04:05 qui explique aussi les difficultés de recrutement parce qu'il faut avouer qu'on est un métier qui n'attire plus.
04:12 40 à 50% de grévistes dans l'académie de Toulouse
04:17 aujourd'hui est-ce que vous attendez beaucoup de monde dans la rue ? Le défilé partira à 14h d'Arnaud Bernard.
04:22 Est-ce que vous pouvez nous donner un chiffre à espérer ce matin ?
04:24 Nous on espère plusieurs dizaines de milliers de personnes.
04:29 Alors vous savez quand on fait des manifestations il y a beaucoup de variables.
04:32 Peut-être la météo, il y a du brouillard. Bon il ne pleut pas c'est déjà un bon point.
04:39 La période est très chargée néanmoins pour par exemple dans les collèges qui sont au semestre
04:45 vous avez les conseils de classe en ce moment, il y a beaucoup de synthèse à faire en lycée.
04:49 L'école primaire a aussi son actualité donc
04:52 certains collègues grévistes ne viennent pas forcément à la manifestation
04:56 mais par leur grève manifestent leur soutien à ce mouvement.
05:00 Merci beaucoup Cyril Lepoint, vous êtes prof d'anglais au collège Bellevue de Toulouse et secrétaire académique UNSA éducation.
05:06 Bonne journée à vous.