Kevin Bossuet, professeur d’histoire en banlieue, s’exprime sur la mobilisation des agriculteurs : «On a l’impression que dès qu’on bloque en province il n’y a strictement aucun problème, mais dès qu’on se rapproche de Paris, alors là c’est une ligne rouge qu’il ne faut pas franchir»
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00:00 Ce qui prédomine chez les agriculteurs, c'est un sentiment de mépris et ce sentiment de mépris également très présent chez les provinciaux.
00:08 On a l'impression que dès qu'on bloque en province, il n'y a strictement aucun problème.
00:13 Et dès qu'on se rapproche de Paris ou qu'on se rapproche de Rungis, alors là, c'est quelque chose qui n'est plus possible.
00:19 C'est une ligne rouge que l'on ne peut pas franchir.
00:22 Et ça intensifie, si vous voulez, cette fracture entre des bobos parisiens qui sont dans le mépris continuel.
00:29 Je ne dis pas que c'est le cas, mais je dis que c'est le sentiment que ça donne chez les agriculteurs.
00:33 Et quand vous les écoutez, c'est ce qu'ils nous racontent.
00:35 Et finalement, une France rurale, une France éternelle incarnée finalement par ce qu'on appelle parfois le beauf.
00:42 C'est ça qui se joue, évidemment.
00:44 Et ensuite, je pense qu'il y a aussi une incohérence.
00:46 Les agriculteurs ont le sentiment de se faire balader.
00:49 Ça fait des semaines que le gouvernement nous raconte qu'il faut de la souveraineté.
00:54 Il faut de la souveraineté.
00:54 Et notamment Emmanuel Macron...
00:56 Mais laquelle ? Françaises ou européennes ?
00:57 C'est ça.
00:57 C'est ce qu'on a entendu.
00:58 Non, mais non, ce n'est pas possible.
00:59 À un moment, il faut choisir.
01:01 On ne peut pas surtransposer.
01:02 C'est un débat qui m'intéresse.
01:03 Est-ce qu'une souveraineté européenne est possible ?
01:05 L'Europe, ce n'est pas une nation.
01:07 Je suis désolé.
01:08 [Musique]
01:12 [SILENCE]
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