• il y a 11 mois
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Transcription
00:00 -Jusqu'à 11h et ce matin, Thomas Hill vous recevez,
00:02 le comédien Stéphane Fresse à l'affiche
00:04 du cercle des poètes disparus au théâtre.
00:07 -Soyez vous-mêmes.
00:09 Tous les autres sont pris.
00:10 Plus vous attendrez, moins vous aurez de chance d'y parvenir.
00:14 Ne vous résignez pas.
00:16 Evadez-vous, sortez de vous-mêmes, quittez la route.
00:19 La vie n'est pas une promenade.
00:21 Soyez audacieux.
00:22 Heureux sont les hommes libres,
00:24 mais libres sont les hommes courageux.
00:26 Carpe diem.
00:27 Carpe diem, carpe diem.
00:29 Saisissez les opportunités.
00:31 Faites de votre vie un cheneuvre.
00:34 -Oh, capitaine, mon capitaine, c'est vous, Stéphane Fresse,
00:38 qui incarnez ce professeur Keating
00:40 dans cette adaptation du film culte,
00:42 "Le cercle des poètes disparus", avec Robbie Williams.
00:45 C'est un film que tout le monde a vu, sauf vous.
00:48 -Oui. -Vous l'aviez vu.
00:49 -Voilà. Vous avez compris que je faisais un peu...
00:52 -Tant mieux. -Il y a marqué
00:53 que tout le monde n'arrive pas en liane au César.
00:56 Donc voilà. -Il est unique.
00:58 -C'est pas un fait exprès. Je ne cherche pas à me rendre intéressant.
01:01 Moi, à cette époque-là, j'étais beaucoup plus film soviétique.
01:04 J'ai toujours aimé le cinéma underground,
01:06 donc les films kurdes, géorgiens, japonais.
01:11 -Pas trop américains. -Je suis assez imprenable
01:14 sur Kurosawa, sur Yossie Liany.
01:16 Et les films américains, à une certaine époque,
01:19 je confondais à tort, très à tort,
01:21 le cinéma de l'industrie américaine.
01:23 Non, je faisais un peu la part, parce que j'étais fou de Cassavetes,
01:26 il y avait des films qui m'échappaient.
01:28 Quand je vois arriver le truc,
01:29 et qu'en plus il fait 6,5 millions de personnes,
01:32 je me dis que c'est pas ma priorité.
01:33 Je le regrette, parce qu'une fois que c'est plus la priorité,
01:36 le film quitte l'affiche, et il y a des gens qui vous disent
01:39 "Bon, t'as vu ce film ?"
01:40 Et au bout d'un moment, vous mentez.
01:42 Sauf que le jour où on vous propose
01:44 "Il faut bien dire la vérité", non, je l'ai pas vu.
01:47 -Vous l'avez visionné, le cercle disparu ?
01:49 -C'est drôle, j'ai lu le texte avant de voir le film,
01:52 et le texte, qui pourtant...
01:54 C'était la première base, je vais rendre hommage à Gérald Sibéras,
01:57 c'était la première base de l'adaptation
01:59 qui était assez loin de ce que je joue aujourd'hui.
02:02 Mais qui me faisait comprendre vers là où on allait,
02:04 mais qui faisait voir aussi 35 ans de vie de cette histoire.
02:08 Ça fait 35 ans qu'il a été tourné.
02:11 Donc je me disais "Il y a un truc un peu poussiéreux."
02:15 Et je vois le film,
02:16 et c'est très difficile de voir un film qui a 35 ans aujourd'hui,
02:20 parce qu'on le revoit aujourd'hui, avec 35 ans plus tard,
02:24 avec ce qui s'est passé,
02:25 et avec ce qui s'est passé sur l'enseignement, sur l'école,
02:28 sur l'éducation positive, sur tout ce qu'on connaît.
02:31 Et même sur le film lui-même.
02:33 Donc je me suis dit "Est-ce qu'il y a changé mon choix ?"
02:37 C'est la lecture que j'en ai faite sur scène.
02:40 J'ai eu suffisamment d'expériences de choix ratées
02:43 en me disant "Non, j'en veux pas."
02:44 Parce que le théâtre, ça se dit à haute voix.
02:47 C'est sur scène qu'on se rend compte, quand les mots partent dans l'air.
02:50 Et là, je lis avec les six élèves qui sont sur scène avec moi,
02:54 et je me dis "C'est quoi ces avions de chasse ?"
02:57 Cette virtuosité, cette joie de vivre.
02:59 J'ai besoin de vivre avec des gens qui m'amènent de la vie.
03:02 - Avant de venir vous voir, je vous cache pas que j'avais vraiment des doutes
03:05 sur l'idée même d'adapter ce film au théâtre.
03:09 Et c'est une vraie réussite, grâce à la mise en scène,
03:11 il faut le dire, d'Olivier Solivérès, grâce aux élèves,
03:14 et puis grâce à vous Stéphane Fresse,
03:16 parce que vous incarnez parfaitement ce personnage,
03:19 qu'on redécouvre, c'est une autre manière de le faire.
03:22 Et on redécouvre aussi cette histoire d'un prof de littérature,
03:24 on va la raconter un peu, on est en 1959,
03:27 et il débarque dans un lycée prestigieux, très conservateur,
03:30 dans lequel il était quand il était jeune.
03:32 Et sa manière d'enseigner, ça colle pas du tout à la rigueur ambiante,
03:36 parce que lui, sa mission, c'est avant tout d'apprendre à ses garçons
03:39 à penser par eux-mêmes, à questionner leur certitude.
03:42 C'est ça qui est intéressant à jouer, j'imagine, dans ce rôle.
03:45 - Il enseigne la liberté, il y a rien de nouveau, quand même.
03:48 - Oui, bien sûr, c'est euphorisant,
03:50 parce que c'est un transmetteur, c'est un passeur.
03:54 C'est quelqu'un qui vous dit,
03:58 qui n'aurait pas envie dans sa vie d'entendre,
04:00 pas seulement un professeur d'ailleurs,
04:01 mais quelqu'un comme nous, là, aujourd'hui,
04:03 quelqu'un qui vous donne envie de vivre,
04:05 on est à la recherche de ça en permanence,
04:07 on en a besoin, surtout dans cette société de plus en plus anxiogène.
04:12 Donc voilà, un homme qui arrive près de jeunes
04:14 qui sont formatés par une éducation d'un conformisme étouffant,
04:18 et qui va filer un grand coup de pied là-dedans,
04:22 avec un enthousiasme et aussi un côté acteur.
04:25 C'est pour ça que c'est très excitant à jouer.
04:27 - Et alors, quand je suis allé vous voir,
04:29 la salle était pleine à craquer,
04:30 toutes les générations étaient réunies,
04:31 ce qui est assez rare aussi au théâtre.
04:33 Beaucoup de jeunes dans la salle,
04:35 et c'est une performance, parce qu'on est dans une période
04:38 où c'est plus difficile, en plus, de remplir les salles aujourd'hui.
04:40 Je pense que vous le sentez tous les soirs,
04:42 il y a une émotion dans la salle, avec les gens qui sont debout, en plus.
04:45 - Ah oui, non, mais la lorraine se lève,
04:47 et les gens, après cinq secondes, qui sont en larmes, sont debout.
04:50 Moi, je dois dire que j'ai quand même un peu d'expérience du théâtre,
04:53 mais je suis débordé par cette émotion.
04:55 Et les mômes à côté, les mômes, c'est pas péjoratif,
04:57 je les adore comme s'ils étaient mes enfants, franchement.
05:00 Ils sont en larmes aussi, quand on est tous bouleversés par ce qui se passe.
05:03 Je ne sais pas, je n'ai pas vraiment les mots, en fait.
05:05 Puis je l'ai joué encore cinq fois, donc c'est très nouveau.
05:08 - C'est le tout début, allez voir,
05:09 le cercle des poètes disparus, c'est au théâtre, Antoine,
05:11 c'est jusqu'au 12 mai, vous avez un petit peu le temps.
05:13 - Non, c'est jusqu'au 5 mai, j'ai l'impression que ça va être...
05:16 - Ça va être longé, déjà.
05:17 - J'ai l'impression que ça peut durer.
05:19 - Ça sent plutôt bon, cette histoire.
05:20 Bon, dans un instant, on retrouve Sacha Lokovitch.
05:23 On va parler de quoi, ce matin, Sacha ?
05:24 - Une expo photo gratuite à Paris sur des sportifs
05:27 qui se dévoilent sur la douleur d'une vie.