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Audrey Garino, adjointe au Maire de Marseille, en charge des affaires sociales, de la solidarité, de la lutte contre la pauvreté et de lʼégalité des droits, et conseillère communiste départementale, était l'invitée de Maritima radio Marseille ce matin. Audrey Garino critique notamment "la droitisation de la politique menée par Martine Vassal au Département". Elle est au micro de Didier Gesualdi. ...

Vidéo publiée le : 30/01/2024 à 10:50:00

Lien vers l'article de Maritima.info :
https://www.maritima.info/depeches/politique/marseille/91115/audrey-garino-pcf-la-solidarite-n-est-pas-au-c-ur-des-priorites-du-departement-.html

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Transcription
00:00 Bonjour André Garineau. Bonjour Dizier. Bonjour et merci d'être en notre compagnie pour évoquer. Alors peut-être d'abord le discours de politique générale du Premier ministre
00:08 Gabriel Attal. Vous en attendez quoi, vous qui êtes une élue de gauche avec des convictions communistes et fortement ancrée à gauche ?
00:14 J'en attends, en tout cas j'aimerais qu'il comprenne la crise sociale que nous vivons dans notre pays. Aujourd'hui la principale attente des Français en matière de pouvoir d'achat,
00:23 en matière de services publics. On voit bien qu'on vit une crise très conséquente depuis plusieurs années maintenant, que le niveau de vie des Français a chuté considérablement.
00:31 Donc j'aimerais que ce soit ça qui soit au cœur des débats. Alors vous avez présenté vos voeux avec les communistes au département et vous avez critiqué fortement l'action de Martin Vassal
00:42 en dénonçant notamment une droitisation alors que le département est selon vous censé protéger, c'est même le premier acteur en la matière. Le département ça doit être le bouclier social
00:50 en termes de collectivité. C'est pas moi qui le dis, c'est la loi en fait. Les premières des compétences ce sont des compétences de solidarité, que ce soit en matière d'action sociale,
00:57 que ce soit en matière d'accompagnement des seniors, des personnes en situation de handicap, en matière d'insertion. Or aujourd'hui on voit bien que c'est pas le cœur des priorités du département.
01:04 C'est peut-être le cœur des priorités budgétaires.
01:06 Pourtant Martin Vassal a dit que c'était sa première priorité, l'on ne le sait pas.
01:09 Oui, sauf que c'est pas vrai. Aujourd'hui on a une collectivité qui a un endettement qui explose avec des indicateurs financiers qui se dégradent,
01:14 donc une volonté politique de mettre de l'argent dans les politiques publiques. Or nous avons un budget de l'insertion en baisse,
01:20 nous avons un budget de l'action sociale qui est stabilisé, donc qui veut dire en baisse compte tenu de l'inflation qu'on vit.
01:25 On a un budget de l'ASE qui n'est pas à la hauteur des besoins sur le territoire qui sont dénoncés extrêmement régulièrement,
01:31 et notamment par un rapport vraiment très violent de l'IGAS, donc de l'Inspection Générale des Affaires Sociales,
01:37 sur la gestion de l'aide sociale à l'enfance du département.
01:39 Toutes ces alertes, toute la crise que nous vivons, il n'y a aucune concrétisation dans notre département, donc c'est un choix.
01:46 On a aussi une question qui vous fait monter au créneau très fortement, c'est l'accueil des mineurs non accompagnés,
01:53 avec une politisation là également selon vous, Martine Vassal ne les veut pas au bénéfice des petits français, les migrants notamment.
02:00 C'est pas moi qui le dit, c'est Martine Vassal qui le dit. Moi vous savez j'ai plusieurs casquettes, et j'ai notamment une casquette d'élu local.
02:07 Mais encore une fois, quand on vote des politiques, quand on vote des budgets, c'est un choix.
02:12 Je le dis à Martine Vassal à chaque séance, c'est un choix politique.
02:15 Lorsque la ville de Marseille fait le choix d'augmenter ses budgets de solidarité, alors même qu'elle n'est pas dans le cadre de ses compétences, c'est un choix.
02:21 Quand Martine Vassal fait le choix de ne pas répondre aux besoins de son territoire, alors même qu'elle en a la compétence, c'est un choix.
02:28 On nous a expliqué que la question des mineurs isolés venait mettre en faillite les départements, on parle d'un budget de 65 millions d'euros.
02:35 Vous imaginez bien qu'à l'aune de l'ensemble des politiques gérées par le département, 65 millions c'est pas grand chose.
02:40 S'il faut 70 millions, il faut 70 millions.
02:43 À Martine Vassal de procéder et d'ouvrir des lieux d'accueil.
02:46 Aujourd'hui elle ne le fait pas, pire, elle le revendique puisqu'elle annonce se mettre hors la loi pour ne plus avoir à gérer les migrants.
02:54 Mais enfin, quelle décision politique procède de cela ?
02:58 La loi est extrêmement claire. Nous les communistes avons parfois une vision très élargie des compétences et de ce que pourrait faire une collectivité.
03:06 En l'occurrence, là nous demandons l'application stricte de la loi.
03:09 Autre signe de la droitisation de cette politique que vous dénoncez ?
03:16 Il y a effectivement des débats. Des débats que nous pouvons avoir, notamment sur la question du RSA.
03:22 Vous savez que le département du Bouches du Rhône a levé très vite la main lorsque le gouvernement a engagé cette expérimentation du RSA conditionné en échange de 15 à 20 heures d'engagement de la part des allocataires.
03:36 C'est pas du travail.
03:38 On ne dirait pas que c'est du travail parce que, lorsqu'on le dit, le département se fâche très fort.
03:41 Mais dans les faits, c'est conditionné un droit à un certain nombre d'actes mis en place par l'allocataire.
03:50 Donc ça veut dire que ce droit peut tomber si ces actes ne sont pas faits.
03:53 Idéologiquement, philosophiquement, nous sommes contre, évidemment.
03:56 Mais surtout, nous demandons quel est le résultat de cette expérimentation.
04:00 Nous n'avons, au moment où on se parle, aucun élément nous permettant d'attester de l'intérêt ou pas de cette mesure.
04:05 Idéologiquement, nous pensons que nous n'en avons pas.
04:07 Mais nous sommes des gens pragmatiques. Nous attendons de voir les résultats.
04:10 Les résultats ne nous sont pas transmis alors même que le gouvernement annonce la généralisation du dispositif.
04:15 — Ça sera dans votre arrondissement, ça, hein, qui est pas forcément un arrondissement les plus défavorisés, le 5e ?
04:22 — Le 5e et le 7e sont effectivement aujourd'hui, depuis le mois de mai...
04:25 — C'est un bon résultat. — ...les deux arrondissements test.
04:28 Oui, c'est pas tout à fait les arrondissements qui sont les plus représentatifs de notre département.
04:33 Ce sont des arrondissements où on peut peut-être estimer que les personnes allocataires du RSA ont moins de frein au retour à l'emploi que dans d'autres secteurs.
04:41 C'est un choix, évidemment.
04:42 — Dernière question très symbolique, celle de l'expérimentation également de l'uniforme à l'école. Là, vous êtes vende-boue contre, hein, vous aussi.
04:48 — Bien sûr qu'on est vende-boue contre. Enfin mais à qui pouvons... Qui peut croire aujourd'hui dans notre pays que la question des inégalités sociales à l'école
04:56 se règle par les vêtements qui seront portés ou pas par nos gamins, en fait ? Qui peut croire ça ?
05:01 Parce que vous pensez que s'il y a un uniforme, on regardera pas ses baskets ? La question, c'est pas ça, aujourd'hui.
05:05 C'est comment est-ce qu'on lutte contre la pauvreté, comment est-ce qu'on renforce le service public.
05:08 C'est comme ça qu'on lutte contre les inégalités. Et je suis très heureuse que les élèves du collège Chappes, dans le 4e,
05:13 aient majoritairement exprimé un refus de cette expérimentation, parce que le département s'était peut-être avancé un peu vite.
05:19 Et il faut aussi demander aux principaux concernés. On sait que la communauté éducative n'y est pas extrêmement favorable.
05:23 Mais les jeunes eux-mêmes expliquent que ce n'est pas la réponse aux problématiques du moment. Et donc le département doit maintenant les entendre.
05:30 — Merci, Audrey Garin. On a été en compagnie. Et bonne journée. — Merci à vous.

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