La bande de "Julie jusqu'à minuit" réagit à la hausse de l'enveloppe des frais de mandat des parlementaires de la chambre haute
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00:00 On parlait la semaine dernière de l'augmentation des frais de mandat des députés,
00:04 augmentation de 300 euros, ça faisait polémique dans le contexte qu'on connaît là.
00:09 On apprend en fait que les sénateurs eux aussi ont décidé ces dernières semaines d'augmenter leurs frais de mandat.
00:13 Eux c'est une augmentation de 700 euros mensuels, alors qu'ils disposaient jusque là de 5 900 euros mensuels de frais de mandat.
00:20 Ce montant est passé à 6 600. Est-ce que vous ça vous choque ?
00:24 Oui, sur le principe ça ne me choque pas.
00:27 Je ne vais pas faire du populisme, je ne vais pas faire de l'anti-parlementarisme parce que c'est dangereux déjà pour la démocratie.
00:32 Et puis quand on regarde, vous savez nos politiques en France ne sont pas très très bien payées.
00:35 Les parlementaires ne sont qu'au 9ème rang européen.
00:37 Donc on est un grand pays, un pays riche, donc les parlementaires...
00:40 Et moi je pars du principe que si on payait mieux nos politiques,
00:44 les meilleurs resteraient en politique et n'iraient pas dans le privé.
00:47 Moi je connais beaucoup de députés par exemple qui se sont posé des questions au moment de se présenter,
00:52 notamment les amis avocats, en disant "je vais diviser mon salaire par deux ou par trois".
00:56 Donc moi je suis pour bien payer les politiques pour que les meilleurs s'occupent du pays.
01:02 Ce n'est pas du salaire.
01:03 Mais non, mais je parle en général.
01:05 Non mais en général, j'ai bien compris, là on parle des avances et frais de mandat.
01:10 Ce n'est même pas les salaires des collaborateurs.
01:11 Oui, d'accord, mais ce sont les dépenses et les frais.
01:13 Donc le problème c'est encore une fois le timing, c'est à quel moment on annonce ça.
01:17 Alors ces avances justement, parce qu'on a quand même le détail,
01:20 elles concernent les dépenses des parlementaires dans l'exercice de leur mandat,
01:23 donc permanence, déplacement, représentation,
01:26 elles sont complétées par des avances spécifiques,
01:28 notamment pour l'hébergement parisien des sénateurs.
01:30 Donc pour ce point-là spécifique de l'hébergement,
01:35 il y a une augmentation de 300 euros qui a été décidée.
01:37 Alors on peut dire oui, c'est normal puisque ça augmente pour tout le monde.
01:40 Oui, mais sauf que les Français, ils sont obligés de se serrer un peu la ceinture.
01:43 Donc il paraît normal qu'en période d'inflation,
01:45 en période si difficile pour les Français,
01:49 que les parlementaires fassent un tout petit peu attention.
01:51 C'est tout. Voilà, je sais bien que ce n'est pas du salaire.
01:54 Ce sont des frais.
01:55 Mais oui, mais enfin...
01:56 De toute façon, si l'argent n'est pas dépensé, il est rendu.
01:59 Ce n'était pas le cas.
02:00 Oui, c'est de la part qui ne leur appartient pas.
02:01 Mais là maintenant, depuis 2017,
02:05 il y a eu tout un toilettage de ces choses-là,
02:08 qui est d'ailleurs tout à fait bienvenu.
02:09 D'abord, il faut apporter des justificatifs.
02:11 Enfin, ils m'ont fait tout ça.
02:12 Enfin, dans mon entreprise...
02:13 Oui, mais le timing, on ne peut pas...
02:15 Ça n'existait pas.
02:16 Ça n'existait pas.
02:17 Oui, mais c'est normal qu'avec l'argent public, on puisse justifier.
02:20 Ça correspond à des frais effectivement engagés par les députés.
02:24 S'ils ne les dépensent pas,
02:26 souvent les députés parisiens ne les dépensent pas,
02:28 ils rendent l'argent.
02:29 Donc très bien.
02:30 Mais vous pouvez comprendre que pour le symbole...
02:32 Ah non, mais je ne sais pas.
02:33 Nicolas Dupont-Aignan.
02:34 Il demande un petit parlementarisme.
02:35 Je vais suivre ce que je ne veux pas faire.
02:36 Je ne veux pas faire ça.
02:37 Je vais être très clair.
02:38 C'est normal que les gens qui se serrent la ceinture
02:40 puissent penser que les députés et les sénateurs...
02:42 Mauvais timing.
02:43 ...se serrent un petit peu.
02:44 Pardonnez-moi, Frédéric.
02:46 Mauvais timing, Nicolas Dupont-Aignan, quand même.
02:48 Je ne connais pas le salaire, je tiens à le dire.
02:50 Deuxièmement, c'est extrêmement maladroit.
02:52 Et je vais vous raconter une anecdote
02:54 puisque c'est un peu plus libre.
02:56 Un jour, il y a eu l'augmentation des salaires
02:59 qui a été faite.
03:00 Et j'ai osé faire une déclaration en disant
03:02 l'augmentation, moi je la donnerai à une œuvre
03:04 de ma circonscription.
03:06 Et je monte dans l'hémicycle
03:08 et un homme politique très connu
03:10 que je ne vous citerai pas
03:12 vient me voir et me dit
03:14 « Vraiment, tu es lamentable,
03:16 tu es un jaune, toi ».
03:18 C'est-à-dire qu'il n'avait pas supporté
03:20 que j'ose dire que...
03:22 Je ne critiquais pas, je disais moi à titre personnel
03:24 les 3%, je les mettrais dans une œuvre de ma circonscription.
03:26 Mais alors vous, quand il y a eu cette augmentation
03:28 de 300 euros pour les députés, vous êtes député de l'SNR ?
03:30 Ce que je veux vous dire, c'est à quel point
03:32 il y a un espèce d'esprit de corps
03:34 où toute personne qui critiquerait
03:36 est vue comme une espèce de démago populiste.
03:39 Donc, je pense que c'est très maladroit.
03:42 Très maladroit.
03:43 Et qu'il est temps d'arrêter ce genre de mesures.
03:46 On pouvait très bien garder les frais de mandat comme ils sont.
03:48 Donc, vous n'avez pas voté ?
03:50 Je préfère en revanche...
03:51 Alors pardonnez-moi, vous n'avez pas voté ?
03:52 Je ne suis pas dans le bureau.
03:53 Donc, jamais je n'aurais voté ça.
03:54 Jamais.
03:55 Je ne suis pas dans le bureau de l'Assemblée,
03:57 jamais je n'aurais voté ça.
03:58 En revanche, je vais vous dire une chose.
03:59 Je trouve choquant qu'on n'augmente pas
04:01 l'enveloppe des collaborateurs
04:03 parce qu'ils travaillent comme des bêtes.
04:06 L'enveloppe n'a pas été augmentée.
04:09 Et eux, ils ont à payer leur loyer, leur alimentation.
04:11 Et ils s'en plaignent.
04:13 Et il y a de très mauvaises relations du travail
04:15 à l'Assemblée nationale avec les collaborateurs
04:17 parce qu'ils sont très mal payés pour ce qu'ils font.
04:18 Donc, je trouve que si les députés...
04:20 J'aurais été au bureau de l'Assemblée,
04:21 j'aurais dit écoutez, frais de mandat, pas besoin.
04:23 En revanche, les collaborateurs,
04:25 comme tous les Français,
04:26 ils méritent d'avoir une petite augmentation du coût de la vie.
04:29 Pas plus que les Français.
04:30 Mais il faut que les salaires suivent l'inflation.
04:33 Voilà, c'est tout.
04:34 Pablo Piovivian.
04:35 Moi, je suis complètement d'accord
04:36 sur la question des collaborateurs.
04:38 J'en connais plein.
04:39 Et effectivement, ils sont très mal payés.
04:40 En plus, en faisant bien plus de 35 heures de travail hebdomadaire.
04:45 Et la deuxième chose qui est très problématique...
04:49 En fait, moi, je me demande,
04:51 c'est quoi l'argumentaire qu'ils ont déployé
04:54 au bureau du Sénat ou même de l'Assemblée nationale ?
04:57 Je suis d'accord, mais ça veut dire quoi ?
04:58 Ça veut dire qu'il y a un sénateur ou un député qui a dit
05:00 "Ouais, là, c'est chaud, là.
05:01 J'arrive plus à finir mes fins de mois, etc."
05:03 C'est vraiment ça, le genre de discussion qu'ils ont eue ?
05:05 Parce que moi, j'en connais aussi des députés et des sénateurs.
05:08 Excusez-moi, mais il n'y en a aucun qui a des problèmes
05:11 à partir du 15 du mois, comme d'ailleurs beaucoup de Français.
05:14 Non, mais vraiment, je ne sais pas quelle est la logique.
05:17 Quand on voit la somme,
05:19 parce qu'on est quand même sur des sommes qui sont très importantes,
05:21 je rappelle que la somme de 6 000 euros,
05:23 c'est en dehors de leur rémunération, de leur salaire.
05:27 C'est en plus, c'est juste pour se loger.
05:29 Un député ou un sénateur peut payer son resto
05:31 une fois de temps en temps de sa poche et pas sur ses frais.
05:33 Exactement.
05:34 Non, mais donc, il y a un truc qui est lunaire,
05:36 encore une fois, dans l'argumentaire.
05:37 C'est l'argumentaire.
05:38 Pas tous.
05:39 Ils ont tous voté ça, sauf la France insoumise.
05:41 Le bureau.
05:42 C'est-à-dire une vingtaine de personnes.
05:44 Oui, oui.
05:45 Mais la France insoumise est la seule à s'être abstenue.
05:47 Et le renseignement national, ça a raccroché aux branches derrière.
05:49 Elle avait voté pour au départ, puis ensuite elle s'est dit
05:51 "Oh là là, on a fait une bêtise".
05:53 Je pense qu'il y a un moment, il faut revenir sur terre.