• il y a 11 mois
Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDProsWE à 9h le samedi et le dimanche

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Transcription
00:00:00 -Bonjour à tous et bienvenue dans "L'Horde est pro".
00:00:03 Mardi, la France était endeuillée par la mort d'Alexandra,
00:00:06 agricultrice de 36 ans, et de sa petite fille de 12 ans,
00:00:10 fauchée et tuée par une voiture
00:00:12 avec trois Arméniens sous OQTF à leur bord.
00:00:14 Europains révèlent que les deux passagers
00:00:16 ont été remis en liberté.
00:00:18 Ils ont pu quitter le centre de rétention
00:00:20 dans lequel ils étaient placés.
00:00:22 Décision d'un juge des libertés et de la détention
00:00:25 sont plus portées sur la liberté que sur la détention.
00:00:28 Emmanuel Macron promet de faire appliquer 100 %
00:00:30 des obligations de quitter le territoire français en 2019,
00:00:33 promulguait sa loi immigration depuis l'Inde,
00:00:36 où il est en déplacement.
00:00:37 Une loi pour presque rien,
00:00:39 vidée de ses mesures les plus dures
00:00:41 par le Conseil constitutionnel,
00:00:43 qui ne juge pas sur le fond, mais sur la forme.
00:00:46 "Ces mesures ne devaient pas se trouver dans ce texte",
00:00:49 expliquent les sages.
00:00:50 Des mesures sur l'immigration n'avaient rien à faire
00:00:53 dans un texte sur l'immigration.
00:00:55 Il ne va pas quitter l'Assemblée en penchant à droite.
00:00:58 Il reste un texte mou qui fait sauter quelques verrous
00:01:01 pour faciliter certaines expulsions.
00:01:03 Rien de quoi atteindre les 100 % de QTF,
00:01:06 un texte assurément centriste, profondément macroniste.
00:01:09 On en parle dans un instant avec mes invités.
00:01:12 Juste après, le rappel des titres avec Isabelle Piboulot.
00:01:15 Bonjour, Isabelle.
00:01:16 -Bonjour, Gauthier. Bonjour à tous.
00:01:18 La mobilisation des agriculteurs se poursuit.
00:01:21 Certains barrages sont levés par endroits,
00:01:23 mais les syndicats jugent insuffisantes
00:01:25 les aides et mesures de simplification
00:01:28 administratives annoncées par Gabriel Attal hier.
00:01:30 Le Premier ministre a accédé à certaines demandes
00:01:33 des agriculteurs, comme l'abandon de la hausse de la taxe
00:01:36 sur le gazole non routier.
00:01:38 La loi immigration promulguée hier par Emmanuel Macron
00:01:41 depuis New Delhi. Le texte a été publié au journal officiel.
00:01:44 Il avait été largement censuré par le Conseil constitutionnel,
00:01:48 accusé par la droite d'avoir commis un coup d'Etat de droit.
00:01:51 25 articles ont été totalement ou partiellement retoqués.
00:01:54 Et puis, le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira
00:01:57 mercredi pour se pencher sur la décision
00:02:00 de la Cour internationale de justice.
00:02:02 La CIG a appelé Israël à empêcher tout acte éventuel
00:02:06 de génocide à Gaza.
00:02:07 Saisie par l'Afrique du Sud,
00:02:09 la plus haute juridiction de l'ONU réclame à Israël
00:02:12 des mesures immédiates pour permettre
00:02:14 la fourniture d'aide aux Palestiniens,
00:02:16 mais n'appelle pas à un cessez-le-feu.
00:02:18 -Merci, Isabelle.
00:02:20 Alors, Georges Fenech, Philippe Guibert,
00:02:22 Charlotte Dornelas, bonjour, Pierre Gentier,
00:02:25 et avec nous, Sophie Lénart,
00:02:27 vice-présidente de la coordination rurale.
00:02:29 On va revenir avec vous, madame, sur les annonces de Gabriel Attal.
00:02:33 Vous êtes plutôt déçue par le Premier ministre ?
00:02:35 -Si vous me permettez,
00:02:37 parce que je suis terriblement émue, là,
00:02:39 d'avoir une pensée pour Alexandra et sa fille
00:02:42 et pour tous mes collègues qui, depuis des années,
00:02:44 n'arrivent pas à gérer ça.
00:02:47 Et c'est scandaleux, ce qu'on vit là, au quotidien,
00:02:50 et la douleur de mes collègues et ceux qui sont sur le terrain.
00:02:53 Je suis désolée de commencer comme ça,
00:02:55 mais ça me touche terriblement.
00:02:57 Et d'entendre que ces deux personnes sont relâchées,
00:03:00 c'est... c'est pas juste.
00:03:02 C'est pas juste.
00:03:03 Désolée. Du coup, votre question, c'était quoi ?
00:03:06 -On va rester évidemment sur cette actualité.
00:03:08 On comprend au combien votre émotion.
00:03:10 Je pense que tout le monde la partage.
00:03:13 On apprend la libération de ces deux personnes
00:03:15 qui étaient sous OQTF, qui se trouvaient dans la voiture,
00:03:18 qui n'étaient pas le conducteur.
00:03:20 Le conducteur reste en détention provisoire.
00:03:23 Il a été mis en examen cette semaine
00:03:25 pour homicide involontaire.
00:03:27 Pierre Gentillet, vous êtes avocat.
00:03:29 Le juge, donc, je le disais, a décidé de libérer
00:03:32 ces deux personnes sous OQTF,
00:03:34 qui seront malgré tout assignées à résidence.
00:03:37 La prise en compte de la situation familiale
00:03:40 et de l'intérêt des enfants.
00:03:41 Voilà ce qui motive la décision du juge.
00:03:44 Comment vous traduisez cette décision
00:03:46 alors qu'on voit les tweets de Louis Dragnel d'Europe 1
00:03:49 qui a révélé cette information ?
00:03:51 -C'est compliqué pour moi, en tant qu'avocat,
00:03:54 de commenter une décision ici,
00:03:55 d'autant que je n'ai pas accès à cette décision.
00:03:58 Je peux dire qu'elle est surprenante.
00:04:00 Elle nous surprend tous.
00:04:02 Je sais que le droit de mener une vie familiale normale
00:04:05 est un droit qui est usé, mais jusqu'à la lie,
00:04:08 pour permettre un certain nombre d'excès.
00:04:11 Les juges y ont recours régulièrement
00:04:13 pour annuler ou pour suspendre des expulsions.
00:04:17 -Ces deux personnes sous OQTF
00:04:19 ont sans doute des enfants,
00:04:21 et c'est pour s'occuper d'eux qu'on les libère.
00:04:23 -Ca peut être des enfants, des parents.
00:04:26 Le droit de mener une vie familiale normale
00:04:28 est un droit qui est vu de manière très extensive.
00:04:31 C'est celui qui avait bloqué dans un premier temps
00:04:34 l'expulsion de l'imam Iqwissem.
00:04:36 C'est à ce moment-là que ce droit de mener une vie familiale normale
00:04:39 avait été mis en lumière.
00:04:41 En l'état, je suis très prudent,
00:04:43 parce que je découvre tout ça.
00:04:45 Cette décision est surprenante.
00:04:47 -Georges Fenech, quel est votre regard d'ancien magistrat ?
00:04:51 -Je partage l'émotion.
00:04:52 -Tout le monde la partage.
00:04:54 -Exprimée.
00:04:55 Le conducteur est actuellement en détention provisoire.
00:04:58 C'est lui qui a causé cet accident,
00:05:01 après avoir plus ou moins forcé des barrages.
00:05:06 Le juge à liberté à la détention,
00:05:09 il a trois possibilités,
00:05:11 pour les deux autres personnes en rétention administrative.
00:05:15 Soit il considère que la rétention est indispensable,
00:05:18 soit il peut les remettre en liberté.
00:05:21 Il y a une solution intermédiaire, l'assignation en résidence.
00:05:24 On ne connaît pas le dossier, il y a un problème familial.
00:05:27 Mais ça ne veut pas dire que l'obligation de quitter le territoire
00:05:31 n'est plus valable.
00:05:32 C'est une assignation en résidence
00:05:34 en attendant de préparer l'expulsion réelle de ces personnes.
00:05:38 C'est un moyen de s'assurer de leur représentativité,
00:05:41 par rapport à la justice.
00:05:42 -Permettez-moi de douter de l'expulsion réelle
00:05:45 de ces personnes qui étaient déjà sous obligation
00:05:48 de quitter le territoire français.
00:05:50 Emmanuel Macron promettait 100 % de réalisation des OQTF.
00:05:54 On est à 7 %.
00:05:56 Donc l'expulsion réelle,
00:05:57 elle n'arrivera sans doute pas demain,
00:05:59 Charlotte Dornelaf.
00:06:01 -En fait, c'est stupéfiant à quel point ce dossier-là
00:06:04 réunit tous les dossiers qui nous occupent en ce moment.
00:06:08 D'ailleurs, votre émotion est à la fois celle, je pense,
00:06:11 c'est l'émotion mêlée d'une agricultrice,
00:06:16 d'une française, qui, devant cette...
00:06:18 À la fois, évidemment, l'émotion de la mort d'Alexandra
00:06:21 et de sa toute jeune fille,
00:06:23 l'émotion aussi en pensant à son mari
00:06:26 et à sa deuxième fille,
00:06:28 qui doit vivre des jours d'enfer absolu.
00:06:31 Et là, la situation de ces hommes-là,
00:06:34 elle est juridiquement explicable,
00:06:37 parce que le juge des libertés ne prend pas une décision
00:06:40 sans avoir une motivation.
00:06:42 Là, c'est les intérêts de l'enfant,
00:06:44 et c'est surtout le fait que dans les premières 24 heures,
00:06:47 la préfecture doit prouver qu'elle a pris attache avec le consulat.
00:06:51 Honnêtement, quand vous suivez les audiences,
00:06:54 notamment du premier passage devant le juge des libertés,
00:06:57 qui est obligatoire en 24 heures,
00:06:59 vous êtes saisi du nombre de choses
00:07:01 que la préfecture doit faire pour que la rétention puisse se poursuivre.
00:07:05 D'ailleurs, le procureur a précisé
00:07:07 qu'ils étaient sous OQTF,
00:07:09 mais qu'ils avaient fait des recours sur ces OQTF.
00:07:12 Or, on sait aussi que selon notre état de droit,
00:07:15 ces recours sont suspensifs de l'obligation
00:07:18 de quitter le territoire.
00:07:19 On a tout en même temps.
00:07:21 Et là, avec la HD, on a tout en même temps.
00:07:23 -Les recours ont été rejetés.
00:07:25 Ils ont fait plusieurs recours.
00:07:27 Je crois que les trois ont été rejetés.
00:07:29 -Mais vous voyez que quand vous faites des recours sur une OQTF,
00:07:33 vous délayez, on va dire, la décision
00:07:35 et le fait de quitter le territoire français effectif,
00:07:39 et entre les deux,
00:07:40 vous... Comment dire ?
00:07:42 Vous accentuez votre vie familiale.
00:07:44 Et donc, à la fin, se pose la question de la vie familiale
00:07:48 et de l'intérêt des enfants, puisqu'il est signifié.
00:07:51 Vous voyez qu'à la fin, on en revient toujours à la même chose.
00:07:54 On a les pieds et les points liés derrière le dos.
00:07:57 C'est pas avec la loi immigration,
00:07:59 qu'à la ressort du Conseil constitutionnel,
00:08:02 on pourra changer.
00:08:03 On voit que les problèmes s'accumulent
00:08:05 et qu'à la fin, l'émotion de madame,
00:08:07 qui est en effet la nôtre, jour après jour,
00:08:10 pour des raisons différentes,
00:08:12 n'est pas prise en compte, en réalité,
00:08:14 ni politiquement ni juridiquement.
00:08:16 Ca commence à être pesant.
00:08:18 -Le vrai sujet, c'est qu'on comprend un peu ici,
00:08:20 c'est qu'on est dans un sac de nœuds juridiques.
00:08:23 Nous avons deux types de droits qui se superposent.
00:08:26 On a un droit national, on en parle aussi dans l'agriculture.
00:08:30 Tout ça se regroupe. Le droit européen.
00:08:32 Le droit de l'immunité familiale normale, par exemple.
00:08:35 Il est consacré dans notre droit national par le Conseil,
00:08:38 mais aussi par le droit européen.
00:08:40 Il faudrait réfléchir un instant pour s'abstraire du droit.
00:08:43 C'est de se dire qu'à un moment, il y a des intérêts supérieurs,
00:08:47 des intérêts qu'on appelle l'intérêt général,
00:08:49 qui doivent primer sur certains petits droits individuels
00:08:53 par moment.
00:08:54 Il ne s'agit pas de passer dans une dictature.
00:08:56 Il s'agit simplement de dire qu'à un moment,
00:08:59 s'il est appuyé par une volonté populaire,
00:09:01 il doit pouvoir faire.
00:09:03 -Vous dites que le droit a mené une vie familiale normale.
00:09:07 J'entends ça et je pense effectivement
00:09:09 au mari d'Alexandra, à sa fille qui reste en vie.
00:09:14 Ils n'ont plus le droit de mener une vie familiale normale.
00:09:17 Cette famille a été fauchée, décimée par trois personnes
00:09:20 qui n'avaient rien à faire en France.
00:09:22 Merci d'avoir commencé avec cette émotion
00:09:25 qui, évidemment, nous touche, et je suis sûr, touche tous.
00:09:29 Philippe Guibert, à chaque fois qu'on nous dit
00:09:31 qu'on ne peut pas atteindre les 100 % de nos QTF,
00:09:34 après l'avoir promis à plusieurs reprises,
00:09:36 on nous dit que c'est les laisser-passer consulaires.
00:09:39 C'est-à-dire que les pays, notamment du Maghreb,
00:09:43 n'acceptent pas de reprendre leurs ressortissants.
00:09:46 On ne met pas tout notre poids dans la balance
00:09:48 pour les contraindre à nous donner des laissés-passer consulaires.
00:09:52 On a des bonnes relations diplomatiques avec l'Arménie.
00:09:56 Le problème, ce n'est pas les laissés-passer consulaires.
00:09:59 On a des bonnes relations avec les autorités arméniennes.
00:10:02 Ce qui me frappe beaucoup en vous écoutant,
00:10:04 vous êtes plus spécialiste que moi de ces questions procédurales,
00:10:08 c'est que le droit devient incompréhensible.
00:10:11 Ce n'est pas le seul exemple, mais c'en est un.
00:10:14 On comprend bien que les juges doivent émettre des motivations,
00:10:17 comme vous l'avez dit,
00:10:19 mais c'est incompréhensible du commun des mortels.
00:10:22 C'est déjà un problème démocratique en soi.
00:10:24 C'est déjà un problème démocratique en soi
00:10:27 que les décisions de justice...
00:10:29 On parlera tout à l'heure des décisions du Conseil constitutionnel.
00:10:33 On a un autre cas de figure dans un autre domaine plus politique.
00:10:37 Mais si le droit devient incompréhensible
00:10:39 pour le commun des mortels, pour les citoyens,
00:10:42 c'est un problème démocratique.
00:10:44 Juste une remarque, mais là aussi, je ne suis pas spécialiste.
00:10:47 La loi immigration telle qu'elle a été promulguée
00:10:50 diminue quand même, réduit quand même le nombre de recours.
00:10:53 - On était à 12. - On était à 12.
00:10:55 - D'Armanin disait qu'on était à 4.
00:10:57 Je ne suis pas allé fouiller dans les détails, Charlotte,
00:11:01 donc peut-être qu'il y a des diables dans les détails.
00:11:04 - En quelques mots, il y a plus que 12 recours.
00:11:06 Il y en a tous, qu'on a fait identifier
00:11:08 par Gérald Darmanin au moment de cette loi.
00:11:11 Il y a un avantage à ce qu'il fait,
00:11:13 c'est qu'il rassemble ces 12 recours
00:11:15 en quatre grands recours, on va dire.
00:11:18 Donc, il n'y aura plus que quatre possibilités
00:11:20 de passage devant le juge administratif.
00:11:23 C'est une double procédure, le QTF.
00:11:25 C'est administratif et judiciaire,
00:11:27 d'où le passage du juge des libertés.
00:11:29 Mais devant le juge administratif,
00:11:31 il n'y aura plus que quatre passages
00:11:33 avec examen des 12 recours sur le fond,
00:11:36 puisqu'il découle du droit européen.
00:11:38 Il y aura toujours autant de raisons
00:11:40 de casser les décisions, simplement,
00:11:42 ce ne sera que quatre passages.
00:11:44 Un avantage, c'est que ça peut, éventuellement,
00:11:47 raccourcir les délais et donc permettre une expulsion.
00:11:50 - On passe aux annonces de Gabriel Attal.
00:11:53 Avant, Sophie Lennart, c'était ma première question.
00:11:55 Vous avez été submergée par l'émotion.
00:11:58 Qu'avez-vous pensé, hier, des annonces de Gabriel Attal ?
00:12:01 Appelez-vous à poursuivre le mouvement ?
00:12:03 - D'abord, l'appel doit être lancé par ma présidente,
00:12:07 donc je ne dirai pas s'il faut continuer,
00:12:10 mais les retours de la base sont en continu.
00:12:13 Pour les raisons que vous vous doutez bien,
00:12:16 c'est que, pour nous, ça a été un beau spectacle,
00:12:19 mais, sur le fond, ça ne répond pas
00:12:22 à nos problématiques.
00:12:23 Ce que je voudrais dire, et ce que j'entends
00:12:26 par rapport à vos problématiques,
00:12:28 c'est qu'on voit que, dans nos dossiers,
00:12:31 tout ce qui est loi, complexité,
00:12:33 la vérité est au milieu de tout ça.
00:12:35 Ca part d'une bonne intention de vouloir résoudre des problèmes,
00:12:39 et ça en crée d'autres.
00:12:40 Nous, l'agriculture, on est typiquement dans ce schéma-là.
00:12:43 Au départ, je prends l'égalim, tout simplement.
00:12:46 L'idée était bonne,
00:12:48 sauf que dans l'égalim, c'était indiqué
00:12:50 qu'il fallait que les interprofessions
00:12:52 donnent des indicateurs de coût de production
00:12:55 pour que les syndicats s'appliquent
00:12:57 pour être payés le prix dans nos exploitations.
00:13:00 Sauf que c'était marqué qu'il fallait indiquer
00:13:03 les coûts de production, mais pas appliquer.
00:13:06 Donc, vous voyez, là, le système...
00:13:08 Je sais pas, pernicieux ou quoi,
00:13:10 c'est qu'avec un mot, si la politique,
00:13:12 ou si le gouvernement, ou si les gouvernants
00:13:15 auraient voulu changer,
00:13:16 elles auraient pu avoir son plein pouvoir.
00:13:19 Jérôme Bel appelle ce matin à cesser les blocages
00:13:21 et va débloquer l'autoroute qu'il bloquait
00:13:24 depuis plusieurs jours.
00:13:26 Il a lancé ce mouvement.
00:13:27 Je vais pas juger ce monsieur,
00:13:29 car je crois que la fatigue extrême qu'il endure...
00:13:32 Je remercie pour l'avoir eu le courage...
00:13:34 Il est très attaqué sur les réseaux.
00:13:36 On sera avec un autre agriculteur qui le soutient.
00:13:39 Vous avez du pour et du contre.
00:13:41 C'est valable pour nous, pour les autres.
00:13:43 Ce monsieur a eu le courage de lancer ce mouvement.
00:13:47 Je l'aurais pas arrêté, personnellement,
00:13:49 mais je ne juge pas.
00:13:50 Et je pense que la fatigue extrême
00:13:53 fait prendre parfois des décisions...
00:13:55 On va voir un sujet qui récapitule
00:13:57 toute la journée d'hier.
00:13:59 Je voulais juste rappeler que pour Alexandra,
00:14:02 qui a été tuée cette semaine,
00:14:03 une marche blanche et sa petite fille de 12 ans
00:14:06 est organisée aujourd'hui.
00:14:07 Il y a aussi une cagnotte
00:14:09 qui est mise sur un site en particulier.
00:14:11 On va peut-être le voir si vous voulez faire des dons
00:14:14 à cette famille qui a été meurtrie cette semaine.
00:14:17 On va voir la cagnotte dans un instant,
00:14:19 mais d'abord, on voit ce qu'a annoncé hier Gabriel Attal
00:14:22 et cette journée où il était sur le terrain
00:14:25 avec Adrien Spiteri et Charlotte Gorzalla.
00:14:27 -Bonjour.
00:14:28 -A peine le Premier ministre avait-il posé le pied
00:14:31 sur cette exploitation agricole que le ton était donné.
00:14:34 -J'espère beaucoup de vos annonces.
00:14:37 -Un rendez-vous en Haute-Garonne pour calmer la crise.
00:14:40 Loin des traditionnels pupitres des ministères,
00:14:43 la feuille posée sur la paille,
00:14:44 Gabriel Attal a multiplié les annonces.
00:14:47 -Dès aujourd'hui,
00:14:48 je décide de 10 mesures de simplification immédiate
00:14:51 que je prends immédiatement.
00:14:53 Je le prendrai par décret pour la plupart à partir de demain.
00:14:56 -Simplification, mais aussi accélération
00:14:59 des versements des aides d'urgence
00:15:01 et une stricte application des lois Egalim,
00:15:03 dont le but est de protéger les revenus des agriculteurs
00:15:06 face aux industriels de l'agroalimentaire.
00:15:09 -Il y a 3 actions concrètes.
00:15:11 D'abord, on renforce les contrôles.
00:15:13 Il y a 100 agents de la DGCCRF qui ont été déployés.
00:15:16 On va tout repasser au crible dans les jours qui viennent.
00:15:19 Je peux d'ores et déjà vous dire qu'on va prononcer
00:15:22 3 sanctions très lourdes contre des entreprises
00:15:24 qui ne respectent pas Egalim.
00:15:26 -Autre décision, l'annulation de la hausse de la taxe
00:15:29 sur le gazole non routier agricole.
00:15:31 Elle devait augmenter progressivement jusqu'en 2030.
00:15:34 Mettre l'agriculture au-dessus de tout,
00:15:37 c'est l'objectif affiché par Gabriel Attal.
00:15:40 Il assure que le gouvernement a entendu et compris
00:15:43 le ras-le-bol du monde paysan.
00:15:44 -Vous avez vu, Jérôme Bell a annoncé
00:15:47 qu'il allait lever les blocages sur la A64
00:15:49 qu'il bloquait depuis plusieurs jours.
00:15:51 C'est celui qui mène le mouvement,
00:15:53 qui a lancé le mouvement depuis une semaine.
00:15:56 On part à Carbone voir si les blocages
00:15:58 sont en train d'être levés.
00:16:00 On rejoint Stéphanie Rouquier.
00:16:02 Bonjour. Est-ce que c'est la fin des blocages
00:16:05 comme annoncé hier soir ?
00:16:06 -En tout cas, c'est la fin de ce blocage.
00:16:09 Le blocage initial, qui était au début de ce mouvement.
00:16:12 Ca fait maintenant une bonne heure
00:16:14 que les agriculteurs sont en train de faire
00:16:16 le grand ménage sur l'autoroute A64.
00:16:19 Et je peux vous dire qu'il y a un sacré chantier.
00:16:22 Il faut qu'ils enlèvent tous les containers
00:16:24 qu'ils avaient disposés sur l'autoroute,
00:16:27 des containers qui leur servaient de chambre à coucher,
00:16:30 mais aussi de gare de manger.
00:16:32 Pour vous montrer une petite image,
00:16:34 les glissières de sécurité qui sont présentes ici,
00:16:37 ils les avaient enlevées pour pouvoir accéder
00:16:39 à l'espace derrière, un espace protégé.
00:16:42 Et ils les ont remontées.
00:16:44 Pour vous expliquer leur état d'esprit,
00:16:48 depuis le début, ils nous ont expliqué
00:16:50 qu'ils veulent protester, mais sans vandalisme.
00:16:52 Et ils s'y tiennent, ils remontent tout comme c'était avant.
00:16:56 Même pour les feux, ils faisaient des feux
00:16:58 dans des bidons en fer.
00:17:00 Ils ne faisaient pas du feu directement sur le bitume
00:17:02 pour ne pas avoir abîmé la route.
00:17:05 Ils veulent rendre cet espace comme il l'avait retrouvé.
00:17:08 Ils nous ont promis que cette autoroute
00:17:10 sera libérée vers midi.
00:17:12 - Merci beaucoup, Stéphanie Rouquier,
00:17:14 en duplex de l'autoroute A64 à Carbone,
00:17:17 avec Johannes Demarle.
00:17:18 Force est de constater, Philippe Guibert,
00:17:20 Gabriel Attal, il a réussi à lever ce blocage-là.
00:17:23 Peut-être qu'il y en aura d'autres.
00:17:26 On entend que ça ne va pas assez loin.
00:17:28 Le patron de la FNSEA, après avoir été réticent
00:17:30 sur les blocages, il dit qu'il faut continuer le mouvement
00:17:34 parce qu'il a été en décalage avec sa base.
00:17:36 Sa base, c'est Jérôme Bell, de la FNSEA,
00:17:38 qui dit qu'il faut arrêter.
00:17:40 Le patron de la FNSEA dit qu'il faut continuer.
00:17:42 Il n'a pas fait une si mauvaise prestation que ça,
00:17:45 Gabriel Attal ?
00:17:46 - Non, je trouve que, dans le court terme,
00:17:49 dans des mesures immédiates,
00:17:51 il a fait quelque chose.
00:17:54 Il n'a pas parlé pour ne rien dire.
00:17:57 Quand même, il y a la suppression de la taxe,
00:18:00 cette fameuse taxe sur le carburant...
00:18:03 - Le gazole non routier.
00:18:04 - Qui était un point important, quand même,
00:18:07 dans le déclenchement de votre mouvement.
00:18:11 Il y a des mesures de simplification.
00:18:13 Là aussi, il faudra regarder dans le détail.
00:18:15 Surtout, si c'est un début avec d'autres prolongements
00:18:19 et pas simplement 10 mesures de simplification
00:18:21 dont on se contente, et puis après, on revient aux habitudes.
00:18:25 Voilà, je trouve qu'il n'a pas fait de miracle.
00:18:29 Il n'a pas de pochette surprise.
00:18:31 Il me semble que le problème, de fond,
00:18:33 c'est de savoir comment on réinvente un modèle agricole français
00:18:37 qui tienne la route et vous permet de vivre
00:18:39 et qui garantisse un peu plus de souveraineté alimentaire
00:18:43 et agricole. C'est ça, le fond du sujet.
00:18:45 Il me semble qu'il manque, dans le plan de Gabriel Attal,
00:18:49 une initiative européenne,
00:18:50 parce qu'on a tous compris que le problème
00:18:53 est beaucoup au niveau européen
00:18:55 et dans la conception libre et sangiste
00:18:57 de l'Union européenne.
00:18:59 Il y a un manque fondamental,
00:19:01 et c'est la responsabilité d'Emmanuel Macron
00:19:03 d'avoir des initiatives politiques.
00:19:05 -La France ne soutiendrait pas le Mercosur.
00:19:08 Il y a quelques années, il ne disait pas ça.
00:19:11 -Il ne soutient pas le Mercosur,
00:19:13 mais les négociations sont bien engagées.
00:19:15 Il faudra suivre jusqu'au bout.
00:19:17 -Pierre Gentier est en colère.
00:19:19 -Il a mis en place, Gabriel Attal,
00:19:21 vous allez nous dire ce que vous en pensez,
00:19:24 un certain nombre de dispositifs d'urgence, d'aide,
00:19:27 qui sont forcément les bienvenus.
00:19:29 -On écoute Sophie Lénard.
00:19:31 -Est-ce que tout ça,
00:19:32 est-ce que pour vous,
00:19:34 c'est le moment où vous voulez sauver
00:19:36 votre modèle agricole, ou est-ce que vous allez dire
00:19:39 "on prend ça et on reprend le travail" ?
00:19:41 -Non. Quand vous dites les aides d'urgence,
00:19:44 je vous rappelle quand même
00:19:46 que c'est juste des dettes qui nous doivent.
00:19:48 C'est de l'argent qui nous doit.
00:19:50 Si vous et moi, on ne paye pas ses impôts aujourd'hui,
00:19:54 le lendemain, on a 10 % de pénalité.
00:19:56 Faudra-t-il que je fasse une facture
00:19:58 avec des AGO pour lui réclamer les intérêts de retard ?
00:20:01 Vous rigolez.
00:20:02 -Il sourit. -Je vous blâme pas.
00:20:04 -Il est comme ça, il ne peut pas.
00:20:06 -C'est pas grave.
00:20:08 Mais vous savez que ça a procuré
00:20:10 la perte de nombre d'exploitation.
00:20:12 -Je comprends très bien.
00:20:13 -Tactiquement, il a attaqué le leader,
00:20:16 c'est très bien, vous connaissez les histoires.
00:20:19 En se mettant bien avec un leader
00:20:22 et en faisant sauter ce point-là,
00:20:24 on espère que le restant du mouvement va suivre.
00:20:27 Depeau, je ne pense pas que ce soit ce qui va se passer.
00:20:30 Par rapport à ce que vous disiez, la coordination rurale,
00:20:33 je ne veux pas qu'on dise "vous cherchez des primes".
00:20:37 Non, on ne veut pas des primes.
00:20:39 Notre discours, depuis 1992,
00:20:40 et c'est pour ça qu'on a été créé grâce à Jacques Légnot,
00:20:44 c'est "des prix, pas des primes".
00:20:45 Nous ne voulons pas être sous perfusion.
00:20:48 -On ne fait pas l'aumône.
00:20:50 -On ne veut pas être sous perfusion
00:20:52 et on ne veut pas être sous.
00:20:53 Quand vous avez de l'argent de la collectivité,
00:20:56 vous devez rendre des comptes.
00:20:58 On n'a rien à cacher.
00:20:59 Je prends mon cas, je fais ferme pédagogique.
00:21:02 Vous m'expliquez en quoi j'ai quelque chose à cacher
00:21:05 alors que j'ouvre ma ferme à tout le monde.
00:21:08 -Vous disiez que vous faisiez du lait.
00:21:10 Est-ce que vous vendez à perte votre lait ?
00:21:12 -Bien sûr.
00:21:14 -Il vous coûte combien, la production ?
00:21:16 -Aujourd'hui, il faudrait 500 euros, 2000 litres.
00:21:19 Le prix, parce que ça change d'une laiterie
00:21:22 ou d'un groupe de collecteurs, les prix changent,
00:21:25 ça va de 400 à 430.
00:21:28 -Vous travaillez entre 50 et 70 heures par semaine ?
00:21:30 -Au minimum. -Et vous perdez de l'argent ?
00:21:33 -Oui.
00:21:34 Les gens vont dire pourquoi vous continuez à travailler
00:21:37 quand vous perdez de l'argent.
00:21:39 Vous pensez qu'un élevage que vous avez monté,
00:21:42 que vous avez travaillé génétiquement,
00:21:44 c'est souvent du travail de 2 ou 3 générations.
00:21:47 On travaille dans l'espoir que ça va toujours s'arranger.
00:21:50 -Et vous perdez combien, en gros, par mois ?
00:21:52 -Je ne sais pas, j'ai pas calculé,
00:21:54 parce que mon exploitation, c'est polyculture et élevage.
00:21:57 On a voulu, avec mon associé,
00:21:59 toujours avoir une ferme avec plusieurs productions
00:22:02 dans l'histoire de se dire qu'une qui va pas bien,
00:22:05 l'autre compensera.
00:22:06 Sauf que là, ça commence à tirer sur l'élastique,
00:22:09 et quand tout à l'heure, vous me parliez en off des prix,
00:22:12 je voudrais vous dire que c'est pas nouveau.
00:22:15 La grève du lait, les pendages du lait au Mont-Saint-Michel,
00:22:18 je serais curieuse qu'on remonte les images,
00:22:21 ça n'a jamais été résolu.
00:22:22 Donc vous vous étonnez qu'à un moment donné,
00:22:25 à force de dire, redire et redire,
00:22:27 on est un peu nerveux.
00:22:28 -Pierre, vous étiez en colère.
00:22:30 -Oui, j'étais en colère, la colère a un peu passé,
00:22:33 mais ce que j'aimerais bien qu'on comprenne un peu ici,
00:22:36 c'est que Gabriel Attal est venu hier,
00:22:38 il a annoncé des propositions,
00:22:40 mais un sujet n'a pas été invoqué,
00:22:42 vous commencez à l'effleurer,
00:22:45 c'est la question européenne.
00:22:46 Quand on parle des prix, madame, vous l'avez évoqué,
00:22:49 j'ai entendu un certain nombre d'agriculteurs
00:22:52 émettre leurs craintes au regard de certains pays
00:22:55 avec lesquels nous avons des traités de libre-échange
00:22:58 et avec lesquels demain, nous aurons peut-être
00:23:01 un marché commun, je pense en particulier à l'Ukraine,
00:23:04 je pense en particulier aux Blés ukrainiens,
00:23:07 je pense en particulier aux Ports ukrainiens.
00:23:10 -Question que n'a pas évoquée Gabriel Attal.
00:23:12 -La close miroir a été assez vague.
00:23:15 -Je peux compléter, car mes collègues sur les barrages
00:23:18 ont ouvert des camions, là encore, hier,
00:23:21 ils ont été corrects, c'est des oeufs portugais
00:23:23 qui vont aller dans l'industrie agroalimentaire,
00:23:26 sous forme de brioches,
00:23:27 vous ne le verrez jamais sur vos détectages,
00:23:30 qui est aussi un autre problème qui découle de tout ça.
00:23:33 Le mot qu'on pourrait utiliser pour toute notre problématique,
00:23:36 c'est le manque de transparence.
00:23:39 -C'est intéressant ce que vous dites,
00:23:41 mais en fait, on voit bien...
00:23:43 Je ferai court, mais le vrai sujet,
00:23:45 c'est la question du libre-échange et des traités que nous signons.
00:23:49 Emmanuel Macron, ou plutôt Gabriel Attal,
00:23:51 a annoncé qu'il n'allait pas signer le traité Mercosur,
00:23:54 pourtant, il y a 3 jours, en commission au Parlement européen,
00:23:58 et ce sera voté définitivement dans un mois,
00:24:01 nous avons signé un traité, nous allons bientôt le signer,
00:24:04 de libre-échange avec le Chili,
00:24:06 avant-hier, nous l'avons signé avec la Nouvelle-Zélande.
00:24:09 Pour reprendre notre souveraineté alimentaire,
00:24:12 nous devons arrêter avec ce libre-échange.
00:24:14 -On continue après la pub.
00:24:16 Je rappelle la clause miroir.
00:24:18 Je prends un exemple très concret avec la Turquie.
00:24:21 En France, vous interdisez nos producteurs de cerises
00:24:24 d'utiliser tel ou tel produit phytosanitaire,
00:24:27 mais vous importez des cerises de Turquie
00:24:29 qui utilisent les produits interdits en France.
00:24:32 On est en plein dans la concurrence des loyales.
00:24:34 On continue d'évoquer la colère des agriculteurs.
00:24:38 -De retour dans l'ordre des pros,
00:24:40 on a commencé cette émission en parlant de la libération
00:24:43 des deux personnes sous obligation de quitter le territoire français
00:24:47 qui se trouvaient dans le véhicule qui a percuté et tué
00:24:50 Alexandra, agricultrice de 36 ans, et sa petite fille de 12 ans, Camille.
00:24:54 Je vous disais qu'une cagnotte avait été mise en ligne.
00:24:57 Regardez cette cagnotte pour Alexandra et Camille.
00:25:00 Une cagnotte sur le site Leetchi, s'ils voulaient faire un don.
00:25:03 Les deux femmes qui ont été tuées cette semaine.
00:25:06 Je rappelle leur âge, Alexandra, 36 ans,
00:25:09 et Camille, qui n'avait que 12 ans, cette petite fille.
00:25:12 Et donc, derrière elle, il reste le père de Camille,
00:25:15 le mari d'Alexandra et une autre petite fille.
00:25:18 On pense évidemment très fort à eux aujourd'hui,
00:25:21 alors qu'une marche blanche est organisée
00:25:24 pour leur rendre hommage.
00:25:25 Isabelle Piboulot pour le rappel des titres.
00:25:28 -Après le drame en Ariège,
00:25:32 une marche blanche en hommage à Alexandra Sonac et Camille
00:25:35 a été dévoilée à 13h30 au départ du lycée agricole de Pamier.
00:25:38 Une marche sans discours politiques ni revendications.
00:25:42 L'agricultrice et sa fille ont été tuées par un chauffard
00:25:45 sur un barrage d'agriculteurs.
00:25:47 Son mari est toujours hospitalisé,
00:25:49 mais ses jours ne sont plus en danger.
00:25:51 Dans l'actualité internationale,
00:25:53 le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira mercredi
00:25:56 pour se pencher sur la décision de la Cour internationale de justice.
00:26:00 La CIG a appelé Israël à empêcher tout acte éventuel de génocide à Gaza.
00:26:04 En Afrique du Sud, la plus haute juridiction de l'ONU
00:26:07 réclame à Israël des mesures immédiates
00:26:09 pour permettre la fourniture d'aide aux Palestiniens,
00:26:12 mais n'appelle pas à un cessez-le-feu.
00:26:15 Un séisme de magnitude 6 a secoué hier soir le sud du Guatemala.
00:26:18 Le tremblement de terre a été enregistré à 23h52,
00:26:21 heure locale, avec son épicentre dans l'océan Pacifique.
00:26:24 Il a été ressenti dans plusieurs régions du pays.
00:26:27 Pour l'heure, aucune victime n'a été recensée.
00:26:30 -Merci, Isabelle.
00:26:31 On continue à évoquer les annonces de Gabriel Attal hier.
00:26:34 On va regarder tout de suite
00:26:36 quelles ont été les réactions, puisqu'elles ont été contrastées.
00:26:39 D'un côté, Jérôme Bell, de la FNSEA,
00:26:42 qui a lancé le mouvement, qui appelle à arrêter les blocages,
00:26:45 du moins le sien sur la 64,
00:26:47 et de l'autre, le patron de la FNSEA,
00:26:49 qui dit qu'il faut continuer le mouvement.
00:26:51 On regarde ça avec Adrien Spiteri.
00:26:53 -Bravo !
00:26:54 -Debout,
00:26:56 aux côtés de Gabriel Attal,
00:26:57 Jérôme Bell annonce le lever du blocage
00:27:00 sur l'autoroute A64.
00:27:01 -Je ne pars pas non plus,
00:27:03 mais il y a de la mimitié de l'autoroute
00:27:05 de voir cette figure.
00:27:07 -Cette figure de la mobilisation des agriculteurs
00:27:10 se dit satisfaite des annonces faites par le Premier ministre.
00:27:13 -Il a répondu positivement à nos 3 revendications.
00:27:16 On l'a vu, il fait une annonce forte
00:27:19 en réduisant les délais d'instruction,
00:27:21 en réduisant les complications sur les recours
00:27:24 et surtout en augmentant le budget de développement de lacs,
00:27:27 de curage de fossés.
00:27:29 -Au-delà de notre décision appréciée,
00:27:31 l'annulation de la hausse du gasoil non routier.
00:27:33 D'autres professionnels du secteur ne sont pas totalement convaincus,
00:27:37 à commencer par le président de la FNSEA.
00:27:40 -Il y a beaucoup de revendications
00:27:42 à lesquelles le Premier ministre n'a pas répondu.
00:27:45 Il a parlé du Mercosur,
00:27:46 on aimerait en savoir plus aussi sur l'Ukraine.
00:27:49 Il y a les sujets de la surtransposition.
00:27:51 Sur le plan environnemental de la surtransposition,
00:27:54 il n'a pas abordé les choses.
00:27:56 Il n'a pas abordé le chômage, cette mesure fiscale et sociale
00:27:59 qui était attendue, sur laquelle il n'a rien dit.
00:28:02 -Le syndicat a décidé de poursuivre la mobilisation
00:28:05 en appelant à ne pas utiliser la violence.
00:28:08 -On continue d'écouter Arnaud Rousseau,
00:28:10 qui était hier au "20 heures" de TF1
00:28:13 et qui demande la poursuite du mouvement.
00:28:15 -Nous avons pris la décision de poursuivre cette mobilisation.
00:28:19 C'est une décision difficile mais nécessaire
00:28:21 parce que les annonces du Premier ministre
00:28:24 ne répondent pas à la totalité des questions que nous nous posons.
00:28:28 On appelle à ne pas utiliser la violence,
00:28:30 à ne pas déraper,
00:28:31 parce que je crois qu'on n'est pas là pour ennuyer les Français.
00:28:35 Demain, on ne peut pas rentrer sans réponse concrète.
00:28:38 On attend que le Premier ministre nous invite dès demain
00:28:41 pour aller plus loin sur nos revendications.
00:28:44 -Jérôme Bel, à l'initiative de ce mouvement,
00:28:46 a décidé de lever son blocage sur la 64.
00:28:49 Depuis, il est très critiqué sur les réseaux sociaux,
00:28:52 évidemment, des attaques infâmes.
00:28:54 Et puis, il est critiqué aussi politiquement
00:28:57 par le député Rassemblement national du Gard,
00:29:00 Nicolas Mézonnais, qui dit
00:29:01 qu'il a dû perdre son courage dans une botte de foin.
00:29:04 Nous sommes avec un des amis,
00:29:06 vous l'avez soutenu sur les réseaux sociaux.
00:29:09 J'ai vu votre vidéo ce matin.
00:29:10 Bonjour, Cédric Vialmonteil.
00:29:12 Vous êtes éleveur bovin à Sourniac
00:29:14 et vous soutenez Jérôme Bel,
00:29:16 qui est la cible des attaques
00:29:18 depuis qu'il a annoncé la fin de son mouvement sur la 64.
00:29:21 (Silence)
00:29:25 -Je soutiens Jérôme Bel.
00:29:28 En fait, il a été l'initiateur de tout ce qui se passe en France.
00:29:31 Je pense que personne n'aurait bougé
00:29:33 si lui n'avait pas commencé à faire son blocage.
00:29:36 Je conteste le fait qu'il ait annoncé le lever des blocages.
00:29:40 Ça, je ne suis pas d'accord.
00:29:42 Mais après, je déteste la façon
00:29:45 dont les réseaux sociaux s'en prennent à lui.
00:29:48 Excusez-moi l'expression,
00:29:49 mais au départ, il a eu les couilles de se lancer.
00:29:51 Si il n'avait pas fait, je ne pense pas que personne n'aurait bougé.
00:29:54 Bravo à lui pour ça.
00:29:56 -Vous, par contre, vous êtes pour la poursuite du mouvement.
00:29:59 C'est ce que je comprends.
00:30:00 -Oui, bien sûr, parce qu'hier, on n'a rien entendu de bien concret.
00:30:04 Moi, qui suis éleveur, qu'est-ce que j'ai entendu sur l'élevage ?
00:30:07 L'élevage, c'est un des secteurs les plus en crise.
00:30:09 Aujourd'hui, on ne s'en sort pas parce qu'on demande des prix.
00:30:13 C'est pareil pour toutes les productions.
00:30:15 On nous parle de la loi EGalim,
00:30:16 qu'on va mettre 100 contrôleurs pour faire appliquer la loi EGalim.
00:30:20 Je ne suis pas sûr. Tant qu'on importera des produits
00:30:23 du monde entier qui rentreront sur nos territoires
00:30:26 à des coûts dérisoires, je ne pense pas que la loi EGalim
00:30:29 soit puissante pour nous faire vivre de notre métier correctement.
00:30:32 -Je rappelle que la loi EGalim, c'est ce qui doit contraindre
00:30:36 normalement, et on sait que nombre d'entre eux ne la respectent pas.
00:30:39 Gabriella Talle a annoncé des sanctions
00:30:42 pour les trois plus gros industriels qui ne respectent pas cette loi.
00:30:45 C'est vous verser un minimum de salaire,
00:30:48 on comprend que vous perdez,
00:30:49 vous êtes de nombreux agriculteurs, à perdre de l'argent,
00:30:52 c'est peut-être aussi votre cas, vous allez me le dire,
00:30:55 après 50, 60, 70 heures de travail chaque semaine.
00:30:58 -Oui, bien sûr, l'élevage, ça sert à autre chose.
00:31:01 On aime notre métier, mais c'est vrai qu'on ne compte pas nos heures.
00:31:05 Après, ce que j'explique souvent,
00:31:07 c'est qu'on est la seule profession à ne pas décider
00:31:09 du prix de vente de nos produits.
00:31:11 Dans quelle autre profession vous voyez ça ?
00:31:14 Nulle part ailleurs. C'est le mec qui vient nous acheter
00:31:17 et qui vient nous vendre. C'est la base du problème.
00:31:20 Tant qu'on importera des produits...
00:31:22 Ce que demande la profession depuis longtemps,
00:31:24 c'est les clauses miroirs que devrait appliquer l'Union européenne.
00:31:28 On est OK pour faire rentrer des produits chez nous,
00:31:31 mais on leur implique des clauses miroirs,
00:31:33 c'est-à-dire qu'elles rentrent si elles respectent
00:31:36 les mêmes contraintes que les nôtres.
00:31:38 Le jour où on arrivera à appliquer ça, peut-être qu'on y arrivera.
00:31:42 -J'ai vu l'une de vos vidéos de soutien à Jérôme Bel.
00:31:45 Elle a vraiment envie d'être soutenue par Sophie Binet et la CGT.
00:31:48 Vous lui avez dit de rester chez vous, de ne pas venir à ses côtés.
00:31:52 Vous avez même dit qu'elle ne partage pas les mêmes valeurs que vous.
00:31:56 -Ah, mais c'est vrai que Sophie Binet,
00:31:59 elle représente tout le projet des valeurs du monde agricole,
00:32:03 qui sont des valeurs de travail, de respect, de famille, de courage,
00:32:06 tout ce qu'on en pense.
00:32:08 Quand on voit les délires auxquels elle se donne
00:32:12 dans toutes ses déclarations,
00:32:14 moi, je ne peux pas cautionner.
00:32:15 Après, ce qui est vrai, c'est que si on veut tenir dans le temps,
00:32:19 on aura peut-être besoin du soutien de la population.
00:32:22 Aujourd'hui, je reçois des appels d'artisans, de commerçants,
00:32:25 qui sont bien dans la panade.
00:32:27 Le prix de l'électricité, tout y passe.
00:32:29 Donc oui, Sophie Binet, je ne l'aime pas trop,
00:32:32 mais que la population nous soutienne,
00:32:35 ça, oui, ça va être une des clés de la solution, je pense.
00:32:39 -Il faudra voir si ça continue, mais pour le moment,
00:32:42 il y a 90 % de la population française.
00:32:45 Vous êtes très soutenu.
00:32:47 Il faut dire à ceux qui s'en prennent aux préfectures
00:32:50 ou qui mettent le feu à une mutualité
00:32:52 que ça peut venir impacter ce soutien.
00:32:54 Déjà, on ne fait pas ça.
00:32:56 Il faut appeler très fermement toute forme de violence,
00:32:59 mais en plus, c'est contre-productif pour le mouvement.
00:33:02 -Oui, bien sûr.
00:33:05 Il ne faut pas saccager, comme je vois passer des choses,
00:33:10 le feu, la destruction de parkings, les tracteurs.
00:33:13 Non, c'est contre-productif.
00:33:14 On va tourner l'opinion contre nous.
00:33:16 Après, ça traduit aussi le désespoir
00:33:18 qui dure depuis longtemps de notre profession.
00:33:21 Des gens sont dans la panade, ont une rage en eux terrible.
00:33:24 Et ce mouvement,
00:33:25 on espère qu'il aille au bout et qu'on ne le lâche pas pour rien.
00:33:30 Sinon, la colère va s'amplifier et on n'en tirera rien de bon.
00:33:33 -Merci, Cédric Viamontel.
00:33:35 Merci beaucoup et bon courage à vous pour la suite du mouvement
00:33:39 que vous voulez voir perdurer dans le temps.
00:33:41 Sophie Lénard, est-ce qu'il faut que ce mouvement se termine à Paris
00:33:45 pour que le gouvernement prenne pleinement conscience
00:33:49 et apporte des réponses que vous jugez insuffisantes ?
00:33:52 -Je ne sais pas jusqu'où elle doit aller
00:33:54 pour avoir l'efficacité de nos demandes.
00:33:57 Ce n'est pas mon problème.
00:33:58 Nous, on est producteurs.
00:34:00 Notre problème, c'est de mettre sur le marché des produits de qualité
00:34:04 qui correspondent à des normes, à des demandes de la société.
00:34:07 Le reste, ce n'est pas mon travail.
00:34:10 Je voudrais juste répondre à monsieur tout à l'heure
00:34:13 qui parlait de la Commission européenne.
00:34:15 Je vous rappelle que la coordination rurale était mercredi sur Bruxelles.
00:34:19 On était 200 personnes.
00:34:21 On a fait des conférences de presse avec le OMB
00:34:25 parce que c'est un groupe dans lequel nous faisons partie,
00:34:28 parce que déjà, ça réunit 17 pays, 23 organisations,
00:34:31 avec la même problématique.
00:34:32 C'est pour ça déjà qu'on participe à ça pour montrer que voilà.
00:34:36 Nous avions rendez-vous avec des parlementaires
00:34:38 qui souhaitaient nous entendre, nous comprendre, etc.
00:34:41 Au même moment où nous étions reçus au Parlement,
00:34:44 deux étages en dessous étaient signés le traité du Chili.
00:34:48 Vous vous rendez compte ?
00:34:50 Vous vous rendez compte de la provocation ?
00:34:53 J'avais 200 personnes dehors dans la rue
00:34:55 qui étaient prêtes à démonter la baraque.
00:34:58 Vous vous rendez compte quand même
00:35:00 de quel respect on peut avoir et quel mépris on a vis-à-vis de nous ?
00:35:04 Je voudrais compéter par rapport à la société et aux citoyens,
00:35:07 que je remercie vivement de nous soutenir.
00:35:09 - Ce sont nos voisins, nos amis. - 9/10.
00:35:12 9/10 vous soutiennent.
00:35:13 Il faut qu'ils sachent que si on continue...
00:35:17 Si la base continue ses mouvements, c'est aussi pour eux.
00:35:20 C'est aussi pour qu'ils mangent des produits de qualité.
00:35:23 Ceux qui nous ont demandé,
00:35:25 puisqu'on nous a mis des normes et on nous a demandé de produire ça,
00:35:29 c'est parce que la société le demandait.
00:35:31 Il y a une demande.
00:35:33 C'est difficile pour tout le monde économiquement.
00:35:36 On leur propose des produits à bas prix qu'ils ont le choix.
00:35:39 S'ils n'avaient pas ce choix, ils devraient manger convenablement.
00:35:43 Je voudrais qu'ils sachent, en remerciement de leur soutien,
00:35:47 que c'est pour eux qu'on fait ça aussi.
00:35:49 Pour compléter mon histoire de camion d'œuf portugais,
00:35:52 mes collègues ont trouvé dans le 54 un camion réfrigéré
00:35:55 dans lequel il y avait des poulets portugais, ukrainiens,
00:35:58 congelés, périmés de deux ans.
00:36:00 C'est ça que vous voulez manger ?
00:36:02 Je pense que si neuf Français...
00:36:04 Ils l'ont bien compris.
00:36:06 Il doit y avoir une petite minorité ultra minoritaire
00:36:09 qui n'aime pas les agriculteurs.
00:36:11 On sait qui c'est, les militants écolo
00:36:13 qui vous accusent de tous les maux depuis des années,
00:36:17 qui vous jugent responsable parfois même de cancer avec les pesticides.
00:36:21 On voit très bien cette petite minorité qui ne vous soutient pas.
00:36:24 Mais à part eux, tout le monde a bien compris
00:36:27 que ce mouvement était important,
00:36:29 pour nourrir tous les Français et avoir des produits de qualité.
00:36:33 -Jean Chrenec. -J'ai le sentiment
00:36:35 que tout cela est de la poudre aux yeux depuis hier.
00:36:38 Je ne mets pas en cause la bonne foi du Premier ministre,
00:36:41 mais il n'a pas les ressorts, il n'a pas les leviers,
00:36:44 il n'a pas le pouvoir.
00:36:46 On ne peut pas demander au Premier ministre
00:36:48 d'agir sur ce qu'il ne peut pas agir.
00:36:51 Vous avez très bien résumé tout à l'heure la situation
00:36:54 pendant que vous expliquiez aux parlementaires
00:36:57 que les pays de l'Ouest, à Bruxelles,
00:36:59 ont signé les accords avec le Chili.
00:37:01 L'agriculture française est en train de mourir.
00:37:04 Je pèse mes mots.
00:37:05 100 000 exploitations qui ont disparu depuis 2010.
00:37:09 D'ici 10 ans, il va y avoir, je crois,
00:37:11 50 % de renouvellement des générations.
00:37:14 Combien d'exploitations vont encore disparaître ?
00:37:17 Il restera quoi ?
00:37:18 Les grandes exploitations, les petites et moyennes
00:37:21 sont véritablement menacées.
00:37:23 Je crois qu'il y en a une vingtaine qui disparaît chaque jour.
00:37:27 Il faut dire que le président de la République
00:37:29 ne va pas soutenir Mercosur.
00:37:31 Mais a-t-il encore un pouvoir pour le faire ?
00:37:34 -Il le soutenait il y a quelques années.
00:37:37 -C'est la Commission européenne qui décide
00:37:39 que cet avenir de notre agriculture,
00:37:42 qui est en train, petit à petit, de disparaître.
00:37:45 Tout ce qu'on vient d'assister, c'est de la poudre aux yeux.
00:37:48 La seule vraie solution,
00:37:50 ce serait de remettre en cause tous les accords
00:37:53 au niveau européen.
00:37:54 -La solution, je parle sous votre contrôle,
00:37:57 c'est de sortir, et je laisse Charlotte réagir,
00:38:00 l'agriculture des traités de libre-échange.
00:38:02 -Merci, parce que ça fait partie des deux valeurs,
00:38:06 entre autres de la coordination agricole depuis 1992,
00:38:09 l'exception agriculturelle.
00:38:11 On ne peut pas mettre dans une balance...
00:38:14 -Il y a une exception culturelle.
00:38:16 Pour notre cinéma, notre théâtre, il y a une exception culturelle.
00:38:20 C'est normal, parce que c'est le rayonnement de la France.
00:38:23 C'est le dernier cinéma européen.
00:38:26 On peut faire pareil pour nos agriculteurs.
00:38:28 -C'est pas défaut de le demander.
00:38:30 Ma satisfaction, c'est que c'est dans les bouches
00:38:33 de tous les hommes politiques et de tous les partis,
00:38:37 ce qui me fait plaisir.
00:38:38 Mettre dans la bouche, c'est une chose.
00:38:41 -Vous savez comment ça se passe.
00:38:43 Ils disent pas la même chose à Paris qu'à Bruxelles.
00:38:46 On soutient Pascal Canfin,
00:38:48 on parle de lui pour le mettre tête de liste aux élections européennes.
00:38:52 -A mon avis, ça ne se fera pas.
00:38:54 -Non, on ne va pas dans ce sens-là.
00:38:56 -Il y a un autre exemple qui confirme ce que vous disiez,
00:38:59 "deux étages plus bas", on fait l'inverse de ce qu'on dit.
00:39:03 Il y a une autre loi qui dépend du Green Deal,
00:39:06 et qui a un point sur l'agriculture,
00:39:08 qui s'appelle "restauration de la nature",
00:39:11 qui sera votée en séance plénière dans un mois.
00:39:14 Elle a été défendue par les eurodéputés
00:39:16 de la majorité présidentielle au mois de mai,
00:39:19 quand Emmanuel Macron, en France,
00:39:21 qui parlait de la réindustrialisation,
00:39:24 un sujet un peu plus large,
00:39:25 demandait au même moment, dans son discours,
00:39:28 à l'Union européenne de faire une pause
00:39:31 sur le terrain environnemental,
00:39:32 pendant que ses députés soutenaient un texte
00:39:35 qui en rajoutait sur le terrain de l'agriculture.
00:39:38 Au bout d'un moment, il y a une phrase
00:39:40 qui m'a marquée dans le discours de Gabriel Attal hier,
00:39:43 "je ne place rien au-dessus de l'agriculture".
00:39:46 C'est faux.
00:39:47 Peut-être lui, c'est pareil,
00:39:49 ce n'est pas Gabriel Attal, mon sujet.
00:39:52 C'est que Gabriel Attal est Premier ministre
00:39:54 avec un modèle dans lequel nous oeuvrons politiquement,
00:39:59 qui est le problème.
00:40:00 Parce que ce modèle-là,
00:40:02 notamment défendu par la Commission européenne,
00:40:05 avec qui nous ayons déclaré la guerre hier,
00:40:07 je n'ai pas entendu ça,
00:40:09 cette Commission européenne place beaucoup de choses
00:40:12 au-dessus de l'agriculture.
00:40:13 Elle place les accords de libre-échange,
00:40:16 les normes environnementales et cette transition écologique,
00:40:20 à l'Ukraine.
00:40:20 Tous ces sujets-là sont au-dessus de la question agricole.
00:40:24 C'est le coeur du malaise.
00:40:26 Oui, il y a des annonces qui sont faites,
00:40:28 et je reprends ce que dit Georges,
00:40:30 mais dans le périmètre qu'on a laissé à Gabriel Attal
00:40:33 pour faire des annonces.
00:40:35 Ce n'est pas la sincérité,
00:40:36 voire la volonté de Gabriel Attal de répondre aux agriculteurs.
00:40:40 Il le fait dans un périmètre.
00:40:42 J'en termine avec ça.
00:40:43 Ça m'a fait penser à Gérald Darmanin
00:40:45 avec sa loi immigration.
00:40:47 Que ne cessait de dire Gérald Darmanin ?
00:40:49 Il dit qu'il ne peut faire qu'une loi ordinaire.
00:40:52 Que voulait dire cette phrase ?
00:40:54 Au-dessus de lui, il y avait des normes européennes,
00:40:57 des traités internationaux...
00:40:59 -Il ne veut plus suivre. -Il ne pouvait agir
00:41:01 que dans un périmètre excessivement restreint.
00:41:04 Gabriel Attal, hier, c'était la même chose.
00:41:07 -Il y a beaucoup de communication.
00:41:09 Il dit qu'il ne met rien au-dessus de l'agriculture.
00:41:12 Il dit qu'il ne met rien au-dessus de l'école.
00:41:14 Chaque semaine, le gouvernement a une priorité.
00:41:17 Philippe Guybert, je voulais vous relancer
00:41:20 en vous disant que c'était cette révolte
00:41:22 de la France qui se lève très tôt,
00:41:24 qui ne se plaint jamais,
00:41:26 qui ne connaît les 35 heures que de nom,
00:41:29 qui ne manifeste jamais,
00:41:32 y compris pour sa retraite d'une France silencieuse,
00:41:35 qu'on oubliait presque, quand vous nous reprochez
00:41:38 d'avoir oublié les manifestations
00:41:40 avec l'épandage de lait au Mont-Saint-Michel.
00:41:43 On oublie ces agriculteurs qui nourrissent tout un pays
00:41:46 et qui travaillent le double des 35 heures par semaine,
00:41:49 70 heures, parfois plus, et qui ne gagnent pas leur vie.
00:41:52 Ils perdent leur vie, parce qu'ils perdent de l'argent.
00:41:55 -C'est une France qui a perdu en représentation
00:41:58 par rapport à ce qu'elle était il y a 50 ans,
00:42:00 en termes de représentation politique,
00:42:03 notamment à l'Assemblée nationale, au gouvernement.
00:42:06 Le poids démographique de l'agriculture,
00:42:08 c'est de fait réduit.
00:42:10 Ça reste, dans l'imaginaire français, très fort,
00:42:13 mais le poids démographique de l'agriculture, c'est réduit.
00:42:17 Je voulais vous poser une question,
00:42:19 dans le prolongement des interventions précédentes.
00:42:22 On est tous d'accord pour dire que ça se joue au niveau européen,
00:42:25 donc à tale et contraint, dans ces propositions,
00:42:29 il ne peut pas aller beaucoup plus loin.
00:42:32 Si vous poursuivez le mouvement,
00:42:34 ne devez-vous pas demander à Emmanuel Macron
00:42:36 une vraie initiative européenne ?
00:42:38 -Je vais vous demander une réponse courte.
00:42:41 -Je voudrais une question courte.
00:42:43 -Voilà, on a compris.
00:42:44 -On a compris.
00:42:45 -Sachez que ma présidente a demandé une rencontre,
00:42:49 et la rencontre, on veut avec Emmanuel Macron.
00:42:52 -Il est en Inde, et puis après, il est en Suède.
00:42:55 Il a toujours le chic d'être à l'étranger
00:42:57 quand ça chauffe en France.
00:42:59 -On ne peut pas lui reprocher.
00:43:01 -Je ne connais rien en politique,
00:43:03 et je m'en fous de la politique comme de l'an 40.
00:43:05 Ce que je vois, c'est le constat de terrain.
00:43:08 Vous nous dites qu'on est démographiquement en minorité,
00:43:11 mais c'est quand même nous...
00:43:13 Par contre, c'est quand même nous qui nourrissons la France.
00:43:16 On veut nourrir la France,
00:43:18 et on veut que nos concitoyens puissent manger
00:43:21 des produits de qualité.
00:43:22 Tout le reste, de comment il faut y arriver,
00:43:25 de qui va y arriver, c'est pas mon problème.
00:43:27 -Qu'est-ce que vous fixez comme objectif de votre mouvement ?
00:43:31 Il faut que vous ayez un objectif politique.
00:43:33 -Allez-y, répondez.
00:43:35 -On va attendre des rencontres avec Emmanuel Macron.
00:43:38 J'ai entendu hier Gabriel Attal qui dit
00:43:40 que toutes négociations, comme elles sont là,
00:43:43 devraient pouvoir aboutir.
00:43:44 Nous espérons que rapidement, lundi ou plus tard,
00:43:47 parce qu'il va rencontrer les autres,
00:43:49 déjà, ça, je trouve que c'est pas bien.
00:43:52 Il devait prendre les 4 syndicats ensemble.
00:43:54 Et qu'on discute des valeurs des uns et des autres
00:43:57 pour trouver quelque chose qui convient à tout le monde,
00:44:01 et pas un jour, le lendemain, on perd du temps.
00:44:03 Il faut que lundi ou plus tard, on ait des rendez-vous,
00:44:06 et il faut qu'il y ait des annonces concrètes, terminées,
00:44:10 les uns et les autres dans nos vies.
00:44:12 -On parlait des 9 Français sur 10 qui vous soutiennent.
00:44:15 J'évoquais ces petits militants qui ne vous soutiennent pas,
00:44:18 qui représentent 1 Français sur 10.
00:44:20 Il y en a un qui ne doit pas beaucoup vous soutenir,
00:44:23 et il est médiatiquement très connu.
00:44:26 Il s'agit de Pierre Ninet.
00:44:27 Il est très opposé à l'usage des pesticides.
00:44:30 Il a fait un film contre le glyphosate.
00:44:32 Il a réagi à l'intervention de Gérald Darmanin,
00:44:35 qui assumait de ne pas envoyer les CRS sur les blocages
00:44:39 pour confronter les agriculteurs.
00:44:40 Voilà ce qu'a dit Pierre Ninet.
00:44:42 "Malaise palpable", c'est celui de Darmanin,
00:44:45 "au-delà des revendications justifiées de nos agriculteurs,
00:44:48 "ce discours, après qu'une bombe a explosé
00:44:51 "devant un bâtiment public à Carcassonne,
00:44:53 "inquiète. La répression policière
00:44:55 "dépendrait donc des opinions du gouvernement
00:44:58 "et non plus du droit."
00:44:59 Il faut dire, en préambule,
00:45:01 tous ceux qui attaquent des préfectures,
00:45:03 une mutualité qui est brûlée,
00:45:05 déjà, desservent le mouvement des agriculteurs,
00:45:08 et c'est à condamner de manière implacable.
00:45:10 Il y a juste une différence,
00:45:12 il faut l'expliquer à Ninet,
00:45:14 parce qu'il parle des agriculteurs comme des émeutiers,
00:45:17 entre les agriculteurs qui bloquent une autoroute
00:45:20 parce qu'ils n'arrivent pas à vivre de leur travail
00:45:24 et parce qu'ils nourrissent un pays,
00:45:26 et cinq militants écolos qui vont se coller la main à la glue
00:45:30 sur l'autoroute et ne sont soutenus par personne,
00:45:32 et certainement pas par 9 personnes sur 10,
00:45:35 comme le sont les agriculteurs.
00:45:37 - Qu'en pensez-vous de ce tweet ?
00:45:38 - Je vois que c'est du rattrapage des uns et des autres.
00:45:41 Je veux dire ici que vous vous doutez bien
00:45:44 que ça ne fait plaisir à personne d'être sur des barrages,
00:45:47 que les agriculteurs qui sont sur les barrages
00:45:49 font deux journées en une,
00:45:51 parce qu'ils doivent rentrer chez eux,
00:45:53 revenir au barrage, dormir à 5h ou 4h du matin,
00:45:55 ils retournent soigner leurs animaux,
00:45:57 vous pensez que ça n'amuse personne.
00:45:59 Maintenant, ça peut choquer,
00:46:01 mais vous vous rendez compte qu'on est là
00:46:03 dans le cadre de la disparition d'une catégorie professionnelle.
00:46:07 On est là dans le dernier retranchement
00:46:11 pour sauver l'agriculture.
00:46:13 Je ne sais pas si vous vous en rendez compte.
00:46:15 Demain, on ne sera plus agriculteurs,
00:46:17 on ira bosser, on sera peut-être journaliste,
00:46:20 peu importe, mais ce n'est pas ça, le but.
00:46:22 On a choisi un métier...
00:46:24 - Je vous aiderai pour la reconversion.
00:46:26 - Merci.
00:46:27 Mais ce n'est pas ça, le but.
00:46:29 On a choisi un métier, c'est-à-dire de produire
00:46:32 un produit sain bon et qui devrait nous faire gagner notre vie.
00:46:35 Le contrat n'est pas rempli.
00:46:37 - Pierre, en 30 secondes, sur le tweet de Pierre Ninet.
00:46:40 - Sur le tweet de Pierre Ninet,
00:46:42 il est complètement hors de propos.
00:46:44 On a l'impression qu'on assimile ici ces agriculteurs
00:46:47 qui veulent juste vivre.
00:46:48 - Il les assimile à des émeutiers
00:46:50 ou aux écolos de Sainte-Soline.
00:46:52 - Il parle de bombes explosées dans un bâtiment public.
00:46:55 - Ou aux écolos de Sainte-Soline,
00:46:57 où les gendarmes ont vécu l'enfer.
00:46:59 - Ce propos est complètement hors sol.
00:47:02 Maintenant, je voudrais vraiment bien...
00:47:04 - Le fond du sujet, c'est l'écume des choses.
00:47:06 - Si vous voulez parler du fond, on parlera après la pub.
00:47:10 - Je fais court. Je vous promets que je fais court.
00:47:13 - Je dois rendre l'antenne.
00:47:14 Je laisse Charlotte réagir au tweet de Pierre Ninet.
00:47:17 Si vous voulez faire du hors-sujet...
00:47:19 - Je vais relier au tweet de Pierre Ninet.
00:47:22 - Il y a une distinction qui a été faite
00:47:24 par tous les gens à qui on a tendu un micro
00:47:27 sur les actions qui ont été violentes.
00:47:29 Et par ailleurs, en effet,
00:47:31 les artistes qui bénéficient seuls de cette exception culturelle,
00:47:34 de cette préférence nationale, n'ayant pas peur des mots,
00:47:38 ne se penchent pas un quart de seconde
00:47:40 sur ces mondes qu'ils jugent à des kilomètres de leur vie.
00:47:43 C'est pénible.
00:47:45 - La déconnexion...
00:47:46 - Ils ont par ailleurs des réactions...
00:47:48 - Il n'a pas fait de coups de serre sur les émeutes.
00:47:51 On n'a pas entendu au moment des émeutes.
00:47:53 - Mais de manière assez générale,
00:47:56 ils ont quand même un instinct de réaction
00:47:58 proportionnellement inverse à celui de la population.
00:48:01 C'est étonnant.
00:48:02 Le soutien ou non aux causes...
00:48:04 - En plus, Pierre Ninet, il milite, en gros, contre les pesticides.
00:48:08 Il est très engagé contre les pesticides.
00:48:11 - Il n'y a pas le droit.
00:48:12 - Il a le droit.
00:48:14 Mais d'où tu parles ?
00:48:15 C'est toujours intéressant de savoir.
00:48:17 - Pour réagir sur cette dernière partie,
00:48:20 Ninet fait ce qu'il veut.
00:48:21 C'est un acteur génial.
00:48:23 - J'adore.
00:48:24 - C'est un grand acteur.
00:48:25 - Mais simplement,
00:48:27 sur cette question de la lutte,
00:48:29 on comprend ces derniers jours,
00:48:31 en écoutant notamment les agriculteurs,
00:48:33 les éleveurs, les cultivateurs,
00:48:35 et le problème qu'il leur est posé
00:48:37 et la manière dont ils cultivent la terre,
00:48:40 notamment sur la question des phytosanitaires,
00:48:43 on comprend que le discours qui abreuve le commentariat
00:48:46 tout le reste de l'année
00:48:48 est quand même excessivement déconnecté.
00:48:51 C'est pas Pierre Ninet en particulier,
00:48:53 c'est ces personnes-là.
00:48:55 Un jour, qu'on fasse un débat avec des gens
00:48:57 qui utilisent ces produits-là,
00:48:59 on ne sait pas de quoi on parle.
00:49:01 On le découvre depuis trois jours.
00:49:03 - Merci, Sophie Lennart.
00:49:05 Merci d'être venue, d'avoir exposé vos revendications,
00:49:08 d'avoir fait part de votre émotion.
00:49:11 On vous souhaite beaucoup de courage
00:49:13 pour la suite du mouvement.
00:49:15 On vous soutient pour que les agriculteurs
00:49:17 puissent vivre dignement de leur travail,
00:49:20 car ils nourrissent tout un pays,
00:49:22 même au-delà de la France.
00:49:24 - Reste la France.
00:49:25 - Vous n'avez pas rangé mon...
00:49:27 C'est Emmanuel Macron qui dit ça.
00:49:29 Tout le monde le dit.
00:49:31 - Tout le monde le dit.
00:49:32 - C'est chaud, ce qu'on disait il y a 40 ans.
00:49:35 - Il y a deux mois, "Pour que la France reste la France",
00:49:38 c'était un slogan d'extrême droite.
00:49:40 On va parler de la loi immigration.
00:49:43 Pierre Gentil est très fâché
00:49:44 par la décision du Conseil constitutionnel.
00:49:47 - Ah, quel disigne !
00:49:48 - Bonne journée à tous.
00:49:50 - Bonne journée, madame.
00:49:52 - On évoque la loi immigration et la décision des sages.
00:49:55 Pierre Gentil déteste cette expression de "sage".
00:49:58 Je le fais exprès. Je sais que ça vous déteste.
00:50:00 Ils sont tous saufs sages, ils ne sont pas sages.
00:50:03 - Arrêtez avec cette expression.
00:50:05 Qualifiez-moi de sage, à ce moment-là.
00:50:08 - Vous n'êtes pas au Conseil constitutionnel.
00:50:10 - Vous êtes tous saufs sages.
00:50:12 - Ce terme a été inventé
00:50:14 par un ancien membre du Conseil constitutionnel.
00:50:17 - On l'emploie pour la Cour des comptes,
00:50:19 pour l'Arc-Homme, pour toutes les autorités.
00:50:22 - On va entrer dans le débat.
00:50:24 - On ne peut pas dire qu'ils sont toujours sages.
00:50:27 - Il y a encore moins de juges au sens de juristes.
00:50:30 - Ils sont neufs.
00:50:31 - Ils sont neufs.
00:50:32 - Contre 80 % de la population française.
00:50:35 - Et contre tout un Parlement.
00:50:36 Si demain, 9 juges décident au nom de leur vision de la Constitution,
00:50:40 même si le Parlement a décidé à l'une et à l'inverse,
00:50:43 c'est eux qui l'emportent.
00:50:45 - C'était un teasing.
00:50:47 ...
00:50:50 - En Haute-Garonne, berceau du mouvement des agriculteurs,
00:50:53 le barrage dressé à carbone est progressivement démonté.
00:50:57 Jérôme Bail, éleveur et initiateur du blocage de la 64,
00:51:00 a annoncé sa levée d'ici midi.
00:51:02 Néanmoins, les jeunes agriculteurs annoncent remettre des barrages
00:51:05 en début de semaine prochaine.
00:51:07 Le syndicat juge insuffisantes les aides et mesures
00:51:10 de simplification administrative annoncées par Gabriel Attal hier.
00:51:14 - Un métier qui a coûté la vie à une agricultrice
00:51:17 et sa fille en Ariège.
00:51:19 Deux des trois occupants du véhicule mis en cause
00:51:21 ont été libérés avec comme motif la non prise en compte
00:51:25 de la situation familiale.
00:51:26 De nationalité arménienne et sous le coup d'une obligation
00:51:30 de quitter le territoire français.
00:51:32 La préfecture les a assignés à résidence.
00:51:34 Le conducteur de la voiture a été placé en détention provisoire.
00:51:38 2023, année record en matière d'immigration.
00:51:41 Plus de 320 000 titres de séjour ont été délivrés.
00:51:44 La hausse de 1,4 % en un an.
00:51:47 Parmi les pays d'origine les plus représentés,
00:51:49 le Maroc, l'Algérie et la Tunisie.
00:51:52 Par ailleurs, plus de 60 000 demandes d'asile
00:51:54 ont été acceptées en France.
00:51:56 Enfin, plus de 17 000 expulsions du territoire
00:51:59 ont été réalisées.
00:52:00 - Vous le disiez, c'est une année record
00:52:02 pour les titres de séjour.
00:52:04 Pour l'immigration en France,
00:52:06 la loi immigration a été quasiment vidée de sa substance,
00:52:09 de toutes les mesures de droite par le Conseil constitutionnel.
00:52:13 - Mais au fait, il reste quoi dans ce texte, Raphaël Lasraguet ?
00:52:17 - La substance est de droite.
00:52:18 - Elle contenait 86 articles forts.
00:52:20 35 mesures ont été censurées partiellement ou totalement,
00:52:24 comme le durcissement de l'accès aux prestations sociales
00:52:27 ou le délit du séjour irrégulier pour les étrangers.
00:52:30 La structure initialement voulue par le gouvernement
00:52:33 a été préservée, comme par exemple la simplification
00:52:36 des procédures d'expulsion des étrangers délinquants,
00:52:40 la régularisation des travailleurs sans papier
00:52:42 et la mise en place des métiers dits en tension
00:52:45 au coeur des débats cet automne.
00:52:47 Le Conseil valide aussi des dispositions
00:52:49 pour faciliter les expulsions et les décisions d'obligation
00:52:53 de quitter le territoire français.
00:52:55 Elles font sauter les protections
00:52:57 dont bénéficient certaines catégories d'étrangers,
00:53:00 comme ceux arrivés en France avant l'âge de 13 ans.
00:53:03 Si les oppositions de gauche se félicitent de l'arbitrage des stages,
00:53:07 la droite dénonce une décision plus politique que juridique.
00:53:10 La droite se défend de toute décision politique.
00:53:13 -Le Conseil est là,
00:53:15 non pas pour rendre des services politiques,
00:53:18 mais pour rendre une décision juridique.
00:53:21 -Vous répondez donc par anticipation...
00:53:23 -Et compte tenu de tout cela,
00:53:25 il y a des positions qui sont prises par le gouvernement,
00:53:28 par les parlementaires.
00:53:30 -Fier, de manière très simple,
00:53:32 on a 9 sages qui nous expliquent
00:53:35 qu'ils ont retoqué, censuré les mesures des Républicains,
00:53:39 en gros, non pas sur le fond,
00:53:44 mais sur la forme.
00:53:45 C'est-à-dire qu'ils nous censurent
00:53:48 le délit de séjour irrégulier, qui existait avant François Hollande,
00:53:52 mais ils nous le censurent en nous disant...
00:53:54 C'est un cavalier, donc ça ne peut pas être un cavalier législatif.
00:53:58 C'est hors sujet.
00:53:59 On nous dit très sérieusement
00:54:01 que des mesures sur l'immigration n'ont rien à faire
00:54:03 dans un texte sur l'immigration.
00:54:05 -C'est pas exactement ça qu'ils disent.
00:54:08 -Si, si, excusez-moi.
00:54:09 Vous avez raison, le mot "cavalier législatif"
00:54:11 effraie tout le monde.
00:54:13 -C'est hors sujet.
00:54:14 -C'est hors sujet au regard du projet tel qu'il a été déposé
00:54:17 sur le bureau de la 1re Assemblée.
00:54:19 En l'occurrence, ce texte,
00:54:21 et là, Bruno Retailleau en a parlé il y a quelques jours,
00:54:24 et je l'ai trouvé très bon,
00:54:26 c'est-à-dire que ce texte prévoyait un certain nombre de mesures,
00:54:29 j'en cite une pour faire comprendre,
00:54:31 une que tout le monde a en tête,
00:54:33 "rétablir le délit de séjour irrégulier sur le sol français".
00:54:37 -Ca a existé. En quoi, c'est anticonstitutionnel ?
00:54:39 -Le Conseil constitutionnel a considéré...
00:54:42 Le Conseil constitutionnel,
00:54:44 il n'y a même pas eu de question d'Europe ici.
00:54:46 Le Conseil constitutionnel a considéré
00:54:48 que le thème de la loi, c'était maîtriser l'immigration,
00:54:52 et que ceci est irrégulier,
00:54:54 et ceci n'avait pas de lien avec la maîtrise de l'immigration.
00:54:58 -Donc, ils jugent même pas sur le fond ?
00:55:00 -Non seulement, mais en plus de ça,
00:55:02 c'est classique dans l'argumentation du Conseil constitutionnel,
00:55:06 ils jugent pas véritablement pourquoi c'est hors sujet.
00:55:09 Tout le monde dit que c'est une question de forme.
00:55:11 Non, c'est une question politique.
00:55:13 Le fait de dire tel sujet par rapport à tel sujet,
00:55:16 c'est hors sujet.
00:55:17 -Vous dites que c'est de la fumisterie.
00:55:19 -C'est une évidence que c'est une question politique.
00:55:22 -On peut contester cette décision.
00:55:24 Moi, je la conteste.
00:55:25 -C'est pas possible.
00:55:27 On peut pas dire ça.
00:55:28 Vous vous rendez compte de ce qu'on dit ?
00:55:30 Là, on atteint la souveraineté du Parlement.
00:55:33 On porte atteinte aux droits d'amendement.
00:55:35 L'histoire de la jurisprudence du Conseil constitutionnel...
00:55:38 -Je veux pas qu'elle parle de jurisprudence.
00:55:41 -Si on parle de droit sans parler de jurisprudence...
00:55:44 -Ce n'est pas le Conseil constitutionnel
00:55:46 qui fait le droit.
00:55:47 Et là, il s'est substitué...
00:55:49 Il ne devrait pas.
00:55:50 Il s'est substitué, il a substitué son analyse
00:55:53 à celle du Parlement.
00:55:54 Il s'est mis à la place du Parlement.
00:55:56 -C'est son rôle depuis 1958, d'être le gardien
00:55:59 des prérogatives du gouvernement.
00:56:01 -C'est son rôle depuis 1958, d'être le gardien
00:56:04 des prérogatives du gouvernement face aux discussions parlementaires.
00:56:08 Il a fait une application de sa jurisprudence
00:56:10 qu'on peut tout à fait contester.
00:56:12 -Le délit de séjour irrégulier n'a pas de rapport
00:56:15 avec la maîtrise de l'immigration ?
00:56:17 -Il a appliqué sa jurisprudence de façon extrêmement stricte
00:56:21 qu'on peut discuter, notamment sur le délit de séjour irrégulier.
00:56:24 Mais sur plein d'autres sujets, ça peut marcher.
00:56:27 En disant que c'est le gouvernement
00:56:29 qui avait dit que c'était maîtrise de l'immigration irrégulière
00:56:33 et intégration dans le travail,
00:56:35 c'était les deux titres initiaux.
00:56:37 Et donc, tout ce qui a été amendé en dehors de ces deux objets
00:56:41 est du cavalier législatif.
00:56:43 -En quoi est-ce hors sujet ? Je veux qu'on me réponde.
00:56:46 Le fait d'instituer un délit de séjour irrégulier
00:56:49 est un jugement purement...
00:56:51 -C'est un jugement purement formel,
00:56:53 où ils ont fait ça pour contourner la discussion idéologique
00:56:57 pour ne pas avoir à juger du contenu et de la conformité.
00:57:00 Parce qu'ils étaient très embarrassés.
00:57:02 C'est mon interprétation.
00:57:04 -Vous avez deux casquettes.
00:57:05 Un, ancien magistrat, et deux, ce sont vos amis,
00:57:08 les Républicains, qui se sont fait retoquer toutes leurs mesures.
00:57:12 Le débat n'a pas été tranché par Philippe et Pierre.
00:57:15 On leur explique très sérieusement...
00:57:17 Non, il n'a pas été tranché du tout.
00:57:20 Vous avez raison, mais par Pierre Gentillet.
00:57:22 On leur dit très sérieusement
00:57:24 que vous avez proposé des mesures sur l'immigration.
00:57:27 Ça n'a rien à faire dans un texte sur l'immigration.
00:57:30 -Je viens de vous expliquer pourquoi c'était pas le cas.
00:57:34 -Vous m'avez pas convaincu.
00:57:35 -Je suis pas sûr que les téléspectateurs
00:57:38 soient convaincus non plus.
00:57:39 -La logique voudrait que les Républicains
00:57:42 fassent une proposition de loi indépendante
00:57:45 en reprenant tous les dispositifs qui ont été retoqués.
00:57:48 On verra bien quelle sera l'attitude
00:57:51 de la majorité présidentielle,
00:57:53 qui est une minorité d'ailleurs.
00:57:55 -Il vous trompe.
00:57:56 Il voulait pas de ces mesures.
00:57:58 Excusez-moi, Georges.
00:57:59 Emmanuel Macron a fait une intervention
00:58:02 sur le service public où il demande quasiment à Fabius
00:58:05 de censurer les mesures des Républicains.
00:58:07 Il s'est fâché le jour de ses voeux à l'Elysée.
00:58:10 -Il a dit ça.
00:58:11 -Il a dit ça.
00:58:12 Il l'a dit sur la caution des étudiants,
00:58:15 par exemple.
00:58:16 Sylvie Rotailleau, quand elle veut démissionner
00:58:19 ministre de l'Enseignement supérieur,
00:58:21 elle dit que c'est la caution des étudiants.
00:58:24 Attendez la décision du Conseil constitutionnel.
00:58:27 -Ce qui me désole, en termes de démocratie
00:58:30 et de rôle du Parlement, qui se retrouve amoindri,
00:58:34 du coup, ce qui me désole, c'est qu'en 2008,
00:58:36 il y a eu une réforme constitutionnelle,
00:58:39 qui était sous Nicolas Sarkozy,
00:58:41 pour justement redonner du pouvoir au Parlement.
00:58:44 Qu'est-ce qu'elle a dit, cette réforme ?
00:58:46 Qu'un amendement qui a un lien même indirect
00:58:49 avec le projet de loi doit être considéré comme recevable.
00:58:54 J'ai pas le sentiment que le Conseil constitutionnel,
00:58:57 dans sa décision, a retenu ce caractère indirect.
00:59:00 -Vous êtes d'accord ?
00:59:01 -Je suis d'accord avec Pierre qu'il y a une décision
00:59:04 qu'on ne comprend mal. Ce, d'autant plus,
00:59:06 elle n'est pas motivée.
00:59:08 C'est-à-dire, elle n'est pas argumentée.
00:59:11 Le Conseil constitutionnel ne dit pas en quoi
00:59:13 il n'y a pas de lien indirect.
00:59:15 On reste sur notre fin.
00:59:17 -Vous êtes dans la team Gentier-Fenec ou dans la team Guybert ?
00:59:20 -Qui a du mal à s'exprimer.
00:59:22 -Vous avez parlé, Pierre.
00:59:23 Charlotte, c'est pas encore exprimé.
00:59:26 -C'est surtout que je ne vois pas la contradiction,
00:59:29 au risque de vous surprendre.
00:59:31 C'est-à-dire que Philippe explique la règle générale.
00:59:34 En effet, le Conseil constitutionnel a le pouvoir, d'ailleurs,
00:59:39 et le fait régulièrement,
00:59:40 de dénicher, on va dire, les cavaliers législatifs.
00:59:43 Vous dites que c'est une jurisprudence constante
00:59:46 pendant la période Covid.
00:59:48 La jurisprudence a beaucoup changé.
00:59:50 Ils ont avalisé sans poser la moindre question,
00:59:53 ni sur la forme ni sur le fond.
00:59:54 Il y a bien des moments...
00:59:56 -Je ne sais pas s'il y avait des cavaliers législatifs.
00:59:59 -Il n'y avait plus de jurisprudence constante
01:00:02 de la manière dont le Conseil constitutionnel se faisait.
01:00:05 Il peut y avoir une dimension d'adaptation à la situation
01:00:08 et profondément politique au sens noble du terme
01:00:11 du Conseil constitutionnel.
01:00:13 Ce que vous dites est vrai sur la règle.
01:00:16 Maintenant, reste la question entière
01:00:18 de comment vous expliquer,
01:00:19 puisque le Conseil constitutionnel ne le motive pas,
01:00:22 de s'y poser, de s'il y a un lien,
01:00:24 et en plus, qui peut être indirect.
01:00:27 Est-ce qu'il y a un lien, je vais reprendre l'exemple de Pierre,
01:00:30 qui est assez saisissant,
01:00:32 entre le délit de séjour irrégulier,
01:00:34 pour ou contre, et la maîtrise de l'immigration irrégulière ?
01:00:38 Avec mon petit cerveau qui n'est pas sage,
01:00:40 je ne suis pas sage du Conseil constitutionnel,
01:00:44 mais je vois un lien direct.
01:00:45 Indirect, c'est sûr, mais même direct.
01:00:48 J'aimerais bien qu'il y ait une motivation.
01:00:50 On comprend bien, contrairement à ce que disent
01:00:53 tous ceux qui réagissent à gauche,
01:00:55 que le Conseil constitutionnel a sauvé les principes de la République.
01:00:59 Il n'est pas question de principes dans cette décision.
01:01:03 Les mêmes députés ou représentants de la gauche
01:01:05 sont d'accord pour faire sauter les protections,
01:01:08 comme être là avant 13 ans.
01:01:10 On comprend que tout ça n'est que communication.
01:01:13 Avant, vous ne pouviez pas expulser
01:01:15 quand vous êtes arrivé sur le sol de France.
01:01:18 C'était le cas pour le terroriste qui a tué Dominique Bernard.
01:01:21 Désormais, ça sera possible.
01:01:23 Sous réserve d'une inconformité avec le droit européen.
01:01:26 C'est une des protections qui sautent.
01:01:29 En effet, là, tout à coup, ça,
01:01:31 j'imagine que c'est républicain,
01:01:33 mais dans trois semaines, ce sera plus républicain.
01:01:36 Les réactions sont de la pure communication,
01:01:39 mais il reste une question politique derrière la décision formelle.
01:01:42 - Jean-Luc Mélenchon. - C'est pas tranché sur le fond.
01:01:46 C'est un grand tort de la part du Conseil constitutionnel
01:01:49 de ne pas avoir tranché sur le fond.
01:01:51 Ça laisse le débat politique complètement...
01:01:54 Si demain, ils reviennent républicains
01:01:57 avec une nouvelle loi,
01:01:59 même s'il n'y a pas la question du législatif,
01:02:02 il n'est pas dit que sur le fond...
01:02:04 - Jean-Luc Mélenchon a plus d'autorité que moi
01:02:07 à la France insoumise, c'est certain,
01:02:09 mais que moi sur ce plateau.
01:02:11 Il a dit qu'on n'est pas d'accord avec lui, on s'en va.
01:02:14 Dans "Le Figaro", il dit
01:02:15 "Si tu n'es pas d'accord avec rien et que tu me vois comme un tyran,
01:02:19 "qu'est-ce que tu fais encore là ?
01:02:21 "Je suis parti du PS quand j'étais en désaccord."
01:02:24 C'est pour Raquel Garrido, qui a été sanctionné dans son groupe.
01:02:27 Il parle de son potentiel rival au sein de la France insoumise,
01:02:31 François Ruffin. Il dit "François fait du bon boulot,
01:02:34 "parfois on n'est pas sur la question tactique,
01:02:37 "il peut faire des choses comme moi,
01:02:39 "mais il gagne du monde, moi aussi, et ça fait des votes insoumis.
01:02:42 "Il fait des erreurs,
01:02:44 "comme lorsqu'il s'effraie d'admettre que la police tue,
01:02:47 "et ça passe mal car tout le monde est convaincu.
01:02:50 "Il doit être compris de tous."
01:02:52 - Un chef, c'est fait pour cheffer,
01:02:54 et souvent, quand il y a des frondeurs chez les LR,
01:02:56 on dit, moi y compris, "Les LR sont divisés."
01:02:59 Mais quand on réclame la 6e République,
01:03:01 la démocratie pour tous, et qu'on ne se l'applique pas
01:03:05 même au sein de la France insoumise...
01:03:07 Philippe Guibert, qu'avez-vous pensé...
01:03:09 - Vous l'insoumis.
01:03:10 - Vous, qui avez connu Jean-Luc Mélenchon,
01:03:13 qu'avez-vous pensé de ses déclarations ?
01:03:15 - Vous avez été parfait, Gautier, comme d'habitude.
01:03:18 Vous avez aimé mon argument. - Fin de l'intervention.
01:03:21 - C'est-à-dire que c'est Jean-Luc Mélenchon
01:03:24 promeut un système parlementaire
01:03:26 où le président de la République n'aurait plus du tout de pouvoir
01:03:29 et que tout serait transféré entre le gouvernement et le Parlement.
01:03:33 Dans l'exercice de l'organisation de son parti,
01:03:36 il fait exactement le contraire.
01:03:38 C'est-à-dire que déjà, la direction des Insoumis,
01:03:41 ça n'a pas du tout donné lieu à un vote
01:03:43 au sein de la France insoumise.
01:03:45 Première originalité, honnêtement,
01:03:47 dans les partis de gauche, à part le PCS,
01:03:50 on n'avait pas vu ça depuis quelques décennies.
01:03:53 Et puis d'autre part...
01:03:54 - Je vais dire qu'on n'est pas raison, mais bon.
01:03:57 - Jean-Luc Mélenchon procède quasiment à l'exclusion
01:04:00 de gens dont il était extrêmement proche.
01:04:02 - Alexis Corbière, Raquel Garrido...
01:04:04 - Il faut mesurer que par rapport à l'entourage
01:04:07 au 1er cercle de Jean-Luc Mélenchon
01:04:09 dans la campagne de 2012 et 2017,
01:04:11 la plupart des gens qui étaient dans son 1er cercle
01:04:15 sont partis, et sont partis pour des désaccords.
01:04:17 Donc, ils fonctionnent comme des vieux partis trotskistes
01:04:21 par exclusion successive de gens qui contestent.
01:04:23 C'est une preuve d'un affaiblissement considérable
01:04:26 de Jean-Luc Mélenchon.
01:04:28 - Qui est le président de l'EFI ?
01:04:30 - Manuel Bompard, coordinateur national.
01:04:32 - Je crois qu'aujourd'hui...
01:04:34 - Il lui a cédé sa circonscription à Manuel Bompard.
01:04:37 Evidemment qu'il a son mot à dire.
01:04:39 J'avais bien compris. C'était une fausse question.
01:04:42 - Manuel Bompard, c'est quand même
01:04:44 le président de l'EFI, que je sache.
01:04:46 - Mais oui. - On aimerait bien l'entendre.
01:04:49 - J'ai encore deux petits sujets à vous soumettre.
01:04:52 Un mot, rapide, Pierre,
01:04:54 ou pas sur Jean-Luc Mélenchon, où tout a été dit ?
01:04:57 - Je trouve que je l'ai dit. - Non, mais bon...
01:04:59 C'est quand même une question...
01:05:02 - Faites plaisir à Philippe et dites que tout a été dit.
01:05:05 - Il les regarde au premier chef.
01:05:07 Il les fait le...
01:05:08 C'est vrai que de l'extérieur, on peut souligner
01:05:11 une incohérence entre ce qui se passe à l'intérieur du parti,
01:05:14 la manière dont c'est géré et ce qu'ils veulent pour la France.
01:05:18 Maintenant, ça les regarde.
01:05:20 S'ils veulent infléchir la ligne, prendre le pouvoir,
01:05:23 je ne vais pas leur expliquer ce qu'ils doivent faire.
01:05:26 - Vous serez le premier à prendre la parole sur ce nouveau sujet.
01:05:30 - Il y a eu une pétition.
01:05:32 Il devait présider le Printemps des Poètes.
01:05:34 Il s'est pris 1 200 inconnus,
01:05:36 il n'y a pas d'autre manière de les définir,
01:05:39 qu'on fait une pétition contre lui,
01:05:41 qui n'ont pas la racine carrée de son talent et de son succès.
01:05:45 Sophie Nolot, directrice artistique du Printemps des Poètes,
01:05:48 fait le choix de démissionner.
01:05:50 Elle dit que j'assume pleinement à déclencher une cabale effarante,
01:05:54 pour ne pas dire monstrueuse.
01:05:56 Dans ce contexte, aucune parole n'étant audible,
01:05:59 je préfère réserver la mienne au silence.
01:06:02 On a 1 200 personnes inconnues de tous les Français
01:06:05 qui disent Sylvain Tesson, extrême droite, etc.,
01:06:08 et qui obtiennent la tête de Sophie Nolot,
01:06:10 qui parle de cabales monstrueuses, effarantes,
01:06:13 et qui préfère démissionner.
01:06:15 Les ratés ne vous rateront pas.
01:06:17 - Des nains, des nains et un géant.
01:06:19 Sylvain Tesson, c'est ça.
01:06:21 Moi, je suis vraiment un lecteur passionné de Sylvain Tesson.
01:06:26 Je pense que toute personne qui a lu "Les chemins noirs" de Tesson
01:06:30 ne peut être qu'émue.
01:06:32 - Adapté au cinéma avec Jean Dujardin.
01:06:34 - Effectivement.
01:06:36 Enfin, il y a quelques années, je crois.
01:06:38 - L'année dernière. - Ah bon ?
01:06:40 Je l'ai jamais vu, je l'ai lu uniquement.
01:06:42 C'est un immense écrivain, c'est pour ça que je disais
01:06:46 que c'était un géant, et à côté, des gens en manque de notoriété.
01:06:50 Et en même temps, ils ont un certain effet,
01:06:53 ces inconnus, on ne les connaît pas, on ne les connaîtra jamais,
01:06:57 mais ils ont eu un impact, en tout cas,
01:06:59 ils veulent, dans un contexte de cancel culture,
01:07:02 faire pression et catégoriser d'extrême droite
01:07:06 un écrivain absolument immense,
01:07:09 qui ne s'est jamais, à mon sens, positionné
01:07:12 en faveur de tel ou tel parti politique,
01:07:14 c'est même certain,
01:07:15 vraiment, c'est déplorable.
01:07:17 C'est déplorable.
01:07:19 - Charlotte ?
01:07:20 - Le fait qu'ils soient inconnus,
01:07:22 c'est pas ce que je vais leur reprocher,
01:07:24 ils ont le droit d'avoir un avis,
01:07:26 simplement, ce qui, moi, m'a beaucoup...
01:07:28 - Faire une pétition contre quelqu'un,
01:07:30 obtenir la tête de cette directrice artistique.
01:07:33 - Il y a plusieurs sujets,
01:07:34 pas le fait qu'ils soient inconnus, ni même qu'ils soient 1200.
01:07:38 Leur accusation repose sur un mensonge, au minimum une erreur,
01:07:41 que, parmi les 1200 personnes, personne n'a pu relever.
01:07:44 Déjà, je pense qu'aucune de ces personnes
01:07:47 n'a lu le "Candescent", le fameux livre de Jean Raspail,
01:07:50 incriminé dans cette tribune.
01:07:52 Par ailleurs, Sylvain Tesson n'a pas préfacé ce livre-là,
01:07:55 mais des livres de voyage du même Jean Raspail.
01:07:58 Personne n'a rien lu,
01:07:59 personne ne s'est rendu compte de cette erreur.
01:08:02 - Moi, je n'ai pas lu.
01:08:03 - Ni Sylvain Tesson, ni Jean Raspail.
01:08:05 Ensuite, la question, puisque vous posez
01:08:08 sur la démission de la directrice,
01:08:10 c'est très étonnant.
01:08:11 Alors, là, pour le coup, cette pétition,
01:08:13 elle aurait très bien pu dire,
01:08:15 "Vous avez donné votre avis, ça ne change rien."
01:08:18 Mais quelle est la pression à l'intérieur
01:08:20 de ce printemps des poètes ?
01:08:22 C'est ça, la vraie question, qui la pousse à la démission.
01:08:25 - On commence à comprendre, à la lecture,
01:08:28 je vais faire la promotion, de Libération,
01:08:30 qui a fait une enquête très intéressante.
01:08:33 En réalité, il semble bien que ce soit Sophie Neneau
01:08:36 qui a été visée dans son management.
01:08:38 Il y a huit salariés, d'ailleurs,
01:08:40 qui se sont plaints de son management.
01:08:42 Et comme elle est liée à d'autres maisons d'édition,
01:08:46 on fait un procès en ringardise par rapport à la poésie
01:08:49 qu'il faut retrouver sur TikTok.
01:08:51 Donc, il y a tout un procès contre Sophie Neneau.
01:08:53 Et apparemment, c'était elle qui serait plus visée,
01:08:56 en réalité, que Sylvain Tesson.
01:08:58 - C'est la fin de l'heure des pros.
01:09:00 Il nous reste 30 secondes pour tous vous remercier
01:09:03 de m'avoir accompagné ce matin.
01:09:05 On se retrouve ce soir à 19h pour Face à Boccote
01:09:08 et à 20h, bien sûr, pour l'heure des pros 2.
01:09:10 Pour l'heure, c'est Brigitte Millot
01:09:12 qui va vous parler de la respiration
01:09:14 et comment gérer son stress et ses émotions.
01:09:17 Autant dire qu'on va tous être à l'écoute.
01:09:19 Allez, à ce soir.
01:09:20 Merci.
01:09:21 merci à bientôt

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