• il y a 11 mois
Anthony Favalli vous informe et reçoit des invités tous les samedis et dimanches matin dans #LaMatinaleWE

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Transcription
00:00:00 de l'analyse des débats.
00:00:01 Ce matin, qui m'accompagne, c'est Augustin Donatieux.
00:00:03 Surprise ! Bonjour Augustin.
00:00:04 Bonjour Anthony, bonjour à tous.
00:00:06 Avant de poursuivre,
00:00:08 avant de vous dévoiler tous les thèmes de notre émission
00:00:09 et les invités qui nous accompagnent,
00:00:11 tout de suite l'éphéméride d'Alessandra Martinez.
00:00:13 Chers amis, bonjour.
00:00:20 Je vous parle aujourd'hui d'une femme remarquable,
00:00:23 Saint-Angèle Meherici, qui est d'une étonnante modernité.
00:00:27 Elle naît vers 1474 en Italie du Nord.
00:00:31 C'est une époque très trouble.
00:00:32 La violence règne partout, les mœurs sont dépravées,
00:00:35 les familles sont divisées.
00:00:37 Angèle refuse cette fatalité.
00:00:40 Elle veut changer les choses.
00:00:42 Son intuition est de prendre en main l'éducation des jeunes filles.
00:00:45 Elle estime qu'elles sont le ciment des familles
00:00:48 et donc de la société.
00:00:50 Voici ce qu'elle dit.
00:00:51 "Le désordre de la société provient de celui des familles.
00:00:55 Ce sont les mères qui forgent les familles.
00:00:58 S'il est temps de mères si peu chrétiennes,
00:01:00 c'est que l'éducation des filles se trouve négligée."
00:01:03 Elle fonde donc une compagnie qui deviendra plus tard
00:01:06 une congrégation qu'elle place sous la tutelle de Saint-Ursule.
00:01:10 Ce sont les Ursulines, toujours en activité aujourd'hui.
00:01:14 Angèle Meherici meurt en 1540 à l'âge de 66 ans.
00:01:19 Je vous laisse avec cet extrait d'une prière qu'elle a composée.
00:01:23 "Ô mon Seigneur, mon unique espérance,
00:01:26 je te prie de recevoir ce cœur si misérable."
00:01:30 C'est tout pour aujourd'hui.
00:01:31 À demain, chers amis.
00:01:33 Ciao.
00:01:34 On démarre bien sûr votre week-end avec Karine Durand
00:01:39 pour la météo de votre samedi 27 janvier.
00:01:42 La météo avec
00:01:44 Plombier.com
00:01:46 Une fuite d'eau, Plombier.com
00:01:48 Plombier.com, une marque de Groupe Verlaine.
00:01:52 Karine, aujourd'hui, c'est un retour du beau temps,
00:01:55 un retour également des gelées.
00:01:56 Oui, on a même des températures par contre
00:01:58 qui ont été assez élevées hier avant les gelées de ce matin.
00:02:02 Regardez ce qu'on a relevé justement au cours de ce vendredi après-midi.
00:02:06 Jusqu'à 25 degrés pour Serrette dans les Pyrénées-Orientales,
00:02:09 24 à Perpignan et puis des records du côté de Prades-le-Laye
00:02:12 ou encore de Nîmes.
00:02:13 Mais ce matin, rien à voir avec le retour du froid
00:02:16 mais aussi du soleil, un ciel bien dégagé sur une grande partie du pays.
00:02:20 On a quand même des brouillards qui sont assez fréquents et assez tenaces.
00:02:23 Ils vont avoir beaucoup de mal à se dissiper sur l'ouest,
00:02:26 particulièrement du sud-ouest au nord-ouest.
00:02:28 Il y a un petit peu de vent du Mistral en Méditerranée.
00:02:31 Au cours de l'après-midi, globalement, c'est une très belle journée,
00:02:33 bien ensoleillée quasiment partout.
00:02:35 On a juste ces nuages qui gagnent du terrain quand même
00:02:38 au cours de l'après-midi sur la Bretagne
00:02:39 et parfois quelques brouillards qui ne vont pas se dissiper,
00:02:42 en particulier sur le sud-ouest ou encore une fois sur le nord-ouest.
00:02:47 Les températures, elles sont basses,
00:02:49 beaucoup plus basses que ces derniers jours,
00:02:51 avec des gelées notamment au nord-est,
00:02:53 moins de degrés pour Nancy,
00:02:55 trois degrés à peine pour Brest, neuf à Bordeaux.
00:02:59 Au cours de l'après-midi, sur la moitié nord,
00:03:00 nous sommes globalement dans les moyennes de saison
00:03:03 pour un mois de janvier, 8 degrés à Paris, 7 à Nancy.
00:03:07 Par contre, encore de la douceur sur le sud,
00:03:09 température un peu moins élevée quand même que la veille,
00:03:11 mais de la douceur quand même, 18 degrés pour Perpignan et Montpellier.
00:03:17 Rejoindre le mouvement de la rénovation énergétique,
00:03:20 c'était La Météo avec Groupe Verlaine.
00:03:22 Pour devenir franchisé dans les énergies renouvelables,
00:03:24 Groupe Verlaine.
00:03:25 Voici les titres de votre journal de 6h et les 5h59.
00:03:30 Bon réveil à tous sur ces news.
00:03:32 Il n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour
00:03:35 et encore faut-il qu'elles soient suffisantes.
00:03:36 Gabriel Attal était très attendu hier sur la crise agricole,
00:03:39 il a annoncé des mesures d'urgence, des mesures conjoncturelles,
00:03:43 mais rien sur les normes européennes,
00:03:45 rien sur la concurrence des produits étrangers
00:03:47 qui n'y sont pas soumis.
00:03:48 La solution n'est-elle pas à Bruxelles finalement ?
00:03:51 On en parle dans ce journal.
00:03:54 À l'issue des annonces de Gabriel Attal,
00:03:56 le monde agricole reste divisé.
00:03:58 Jérôme Bail, initiateur des blocages autoroutiers en Haute-Garonne
00:04:01 semblait satisfait, mais l'Occitanie n'est pas la France,
00:04:03 prévient le patron de la FNSEA qui appelle à poursuivre la mobilisation.
00:04:07 Même son de cloche du côté des autres syndicats,
00:04:10 nous serons sur le terrain avec nos envoyés spéciaux
00:04:12 tout au long de la matinée, nous recevrons en direct
00:04:14 des agriculteurs pour en parler.
00:04:17 Faut-il équiper les enseignants de bombes lacrymogènes
00:04:20 pour se défendre ?
00:04:21 La question paraît presque improbable,
00:04:23 et pourtant c'est la décision prise par le maire de Marignane.
00:04:25 Cela fait suite à la violente agression de plusieurs surveillants
00:04:28 la semaine dernière par des élèves dans un collège de la ville.
00:04:32 Les explications et le débat à suivre.
00:04:34 Et pour décrypter toute cette actualité,
00:04:39 j'ai le plaisir d'accueillir sur ce plateau Michel Thau.
00:04:41 Bonjour. - Bonjour Anthony.
00:04:43 - Fondateur du site Opinion International,
00:04:45 face à vous ce matin, Victor Hérault.
00:04:47 Bonjour. - Bonjour Anthony.
00:04:48 - Journaliste à Valeurs Actuelles,
00:04:50 on va décrypter tout ça ensemble,
00:04:52 et ces mots de Gabriel Attal.
00:04:55 On ne vous lâchera pas,
00:04:56 les mots du Premier ministre hier aux agriculteurs.
00:04:58 Gabriel Attal qui s'est rendu en Haute-Garonne
00:05:00 pour annoncer des mesures d'urgence
00:05:02 face à la colère des exploitants.
00:05:04 - Oui, le Premier ministre qui a promis un sursaut agricole
00:05:07 parmi les mesures annoncées,
00:05:09 l'annulation de la hausse de la taxe sur le gazole non routier
00:05:12 ou encore des sanctions contre trois entreprises
00:05:15 qui ne respectent pas les lois EGalim.
00:05:17 Et il a enfin promis des mesures de simplification
00:05:19 qui prendront effet dès la semaine prochaine selon lui.
00:05:22 On voit tout cela avec les explications d'Adrien Spiteri.
00:05:26 - Bonjour.
00:05:28 A peine le Premier ministre avait-il posé le pied
00:05:30 sur cette exploitation agricole que le ton était donné.
00:05:33 - J'espère beaucoup de vos annonces.
00:05:34 - On va être là pour rendez-vous.
00:05:35 Un rendez-vous en Haute-Garonne pour calmer la crise.
00:05:38 Loin des traditionnels pupitres des ministères,
00:05:41 la feuille posée sur la paille,
00:05:43 Gabriel Attal a multiplié les annonces.
00:05:46 - Dès aujourd'hui, je décide de 10 mesures de simplification immédiate
00:05:51 que je prends immédiatement,
00:05:52 je le prendrai par décret pour la plupart,
00:05:54 à partir de demain.
00:05:55 Simplification mais aussi accélération des versements
00:05:58 des aides d'urgence et une stricte application des lois EGalim
00:06:02 dont le but est de protéger les revenus des agriculteurs
00:06:05 face aux industriels de l'agroalimentaire.
00:06:08 - Et là, il y a trois actions concrètes.
00:06:10 D'abord, on renforce les contrôles.
00:06:12 Il y a 100 agents de la DGCCRF qui ont été déployés.
00:06:15 On va tout repasser au crible dans les jours qui viennent.
00:06:17 Je peux d'ores et déjà vous dire qu'on va prononcer
00:06:20 trois sanctions très lourdes contre des entreprises
00:06:23 qui ne respectent pas EGalim.
00:06:25 Autre décision, l'annulation de la hausse de la taxe
00:06:28 sur le gazole non routier agricole.
00:06:30 Elle devait augmenter progressivement jusqu'en 2030.
00:06:34 Mettre l'agriculture au-dessus de tout,
00:06:36 c'est l'objectif affiché par Gabriel Attal.
00:06:39 Il assure que le gouvernement a entendu et compris
00:06:42 le ras-le-bol du monde paysan.
00:06:45 - Alors le gouvernement a peut-être entendu
00:06:47 et compris les agriculteurs,
00:06:49 mais les mesures proposées sont-elles suffisantes ?
00:06:51 Nous sommes justement en direct avec Sévrin Sergent.
00:06:54 Bonjour, merci d'être avec nous.
00:06:55 Vous êtes agriculteur et membre des jeunes agriculteurs
00:06:59 du département de l'Eure-et-Loire.
00:07:01 Vous êtes près de Chartres.
00:07:03 Comment vous avez reçu tout d'abord
00:07:04 ces annonces de Gabriel Attal ?
00:07:07 - Bonjour à tous.
00:07:08 Nous avons reçu ces mesures.
00:07:10 On n'en attendait pas grand-chose, pour être franc,
00:07:12 parce qu'on se doutait, avec la rapidité
00:07:14 avec laquelle il voulait répondre au mouvement,
00:07:17 qu'il n'y aurait pas de grandes mesures pour nous.
00:07:20 On s'avère qu'en fait c'est une coquille vide.
00:07:21 Il est allé présenter ses mesures dans le sud de la France.
00:07:25 Évidemment, je pense aux éleveurs qui ont eu la maladie
00:07:28 et aujourd'hui dont le Premier ministre
00:07:30 leur annonce la prise en charge des frais.
00:07:32 Très bien.
00:07:33 Sur le carburant, la taxe allait progressivement augmenter.
00:07:37 Donc en termes de trésorerie,
00:07:39 ça ne représente pas énormément d'impact sur une exploitation.
00:07:43 Donc aujourd'hui, moi j'ai fait le tour hier soir
00:07:47 en rentrant de mes adhérents,
00:07:49 et ils sont tous déçus, déçus, déçus, déçus.
00:07:53 Il y a plein de domaines de l'agriculture
00:07:54 qui ne sont pas concernés par ce qu'il a proposé.
00:07:57 Et on attend beaucoup plus, beaucoup plus que ça.
00:08:00 Le malaise est bien plus profond
00:08:01 que ce qu'il a proposé aux agriculteurs.
00:08:03 Et notamment sur la question des normes européennes,
00:08:07 de la concurrence aussi avec les produits étrangers,
00:08:09 vous attendiez là-dessus des solutions
00:08:11 qui n'ont absolument pas été évoquées par le Premier ministre ?
00:08:15 Oui, tout à fait.
00:08:17 En ce qui concerne les normes européennes,
00:08:18 nous sommes écrasés par ça.
00:08:20 Tous les agriculteurs vous le disent,
00:08:21 on passe plus d'une journée par semaine à faire des papiers,
00:08:25 d'écrire tout ce qu'on fait,
00:08:28 noter l'intégralité de nos actions dans les parcelles,
00:08:31 prévoir les choses à l'avance.
00:08:33 Et quand on ne peut pas le faire soi-même, on le fait faire,
00:08:35 donc ça a un coût important sur les exploitations.
00:08:38 On sait qu'une fois que la norme part de Bruxelles,
00:08:39 qu'elle passe à Paris,
00:08:41 on remet une couche supplémentaire.
00:08:42 Donc ça c'était à sa main d'enlever certaines couches
00:08:46 de surtransposition, il ne l'a pas fait.
00:08:49 Il n'y a rien sur les phytosanitaires,
00:08:51 il n'y a rien sur le foncier par exemple.
00:08:54 Là il annonce dans les 10 mesures rapides et urgentes,
00:08:58 par exemple la facilité pour curer les fossés.
00:09:00 On sait très bien que cette mesure est faite
00:09:02 parce qu'il est allé dans le nord de la France
00:09:04 et que c'est parce que depuis 10 ou 15 ans,
00:09:06 à cause de certaines normes environnementales,
00:09:08 on n'a pas fait les entretiens nécessaires
00:09:10 et que nos agriculteurs de ce secteur ont inondé.
00:09:13 Donc en fait ce sont des mesures,
00:09:14 quand il dit "on va prendre en charge,
00:09:16 on va renforcer pour les inondations",
00:09:18 ça n'a rien à voir avec la crise agricole qu'on passe aujourd'hui,
00:09:21 c'est un autre sujet et en fait comme il n'avait pas la main,
00:09:24 il n'a pas proposé grand-chose d'intéressant.
00:09:27 On aurait voulu qu'il dise que le président de la République
00:09:29 par exemple convoque un conseil européen
00:09:33 des ministres de l'Agriculture à Paris.
00:09:35 On sait que la crise est aussi en Belgique, en Italie,
00:09:37 aux Pays-Bas, en Allemagne, donc ce n'est pas qu'en France.
00:09:40 Et nous dire "voilà, on a fait le point,
00:09:43 on change de politique, on change de braquet en Europe".
00:09:46 Et à quelques mois de la crise européenne, ils ont raté.
00:09:48 Et Séverin Sergent, la suite des événements pour vous,
00:09:51 c'est quoi aujourd'hui et dans les jours à venir ?
00:09:55 Alors aujourd'hui, par respect aussi,
00:09:57 pour la Marseille blanche, en mémoire de notre collègue
00:09:59 et de sa fille qui ont été tuées sur un barrage autoroutier,
00:10:03 dans mon département par exemple,
00:10:05 il n'y aura pas beaucoup de mobilisations aujourd'hui.
00:10:07 Les mobilisations reprennent demain.
00:10:09 Nous avons toujours un barrage filtrant sur une nationale
00:10:12 qui monte à Dreux et je pense à eux ce matin,
00:10:15 avec le froid, et j'irai les voir ce matin.
00:10:17 Nous attendons du coup que…
00:10:20 nous allons nous réunir aujourd'hui
00:10:23 pour finir de préparer les mobilisations.
00:10:26 Mais c'est très clair, je pense qu'il n'y a pas de sujet et de suspense.
00:10:31 Nous allons rendre visite avec notre acteur,
00:10:34 aux membres du gouvernement et aux Parisiens,
00:10:37 puisque c'est visiblement ce que le Premier ministre attend,
00:10:39 de nous voir de plus près.
00:10:41 Et bien puisqu'il faut qu'il nous voit de plus près,
00:10:42 on va y aller, on n'est pas loin et on est décidé.
00:10:46 Séverin Sergent, je vous propose de rester avec nous.
00:10:49 Je fais d'abord un tour de table.
00:10:51 J'aurais une image à vous montrer,
00:10:52 celle de Gabriel Attal sur un point de blocage hier en Haute-Garonne.
00:10:56 Et puis vous commenterez cette image que je vais vous montrer.
00:10:59 Mais tout d'abord, un tour de table avec vous, Michel Taubes.
00:11:02 Ce qui a été dit, ne calme pas la colère,
00:11:04 c'est ce que répond Arnaud Rousseau, patron de la FNSEA.
00:11:07 Oui, je pense qu'en fait, c'était…
00:11:09 enfin, le gouvernement s'est exprimé.
00:11:10 Gabriel Attal est descendu sur le terrain.
00:11:13 Ça a son effet, un petit effet,
00:11:15 mais ça a un début d'effet, j'ai envie de dire.
00:11:18 Mais on en est effectivement très, très loin du compte.
00:11:20 Je ne donnerai qu'un exemple.
00:11:22 Le chef du gouvernement annonce 10 mesures de simplification.
00:11:26 Mais lorsque l'on prend toutes les demandes
00:11:27 des jeunes agriculteurs et de la FNSEA,
00:11:30 qui sont quand même les organisations, j'ai envie de dire,
00:11:31 les plus modérées et les plus responsables
00:11:34 dans la galaxie des organisations syndicales,
00:11:37 il faudrait 150 annonces de simplification.
00:11:39 Hier, il n'y en a eu que 10.
00:11:40 Donc effectivement, il n'y a qu'une partie du chemin.
00:11:42 C'est un début de chemin, mais on en est encore loin.
00:11:45 Et je pense qu'effectivement, les agriculteurs,
00:11:47 après avoir très rapidement réfléchi,
00:11:49 ont clairement annoncé que la mobilisation continue.
00:11:51 Il va y avoir un petit effet de pause ce week-end,
00:11:53 notamment par égard pour cette agricultrice
00:11:57 qui malheureusement est décédée et pour sa fille.
00:12:00 Mais le combat va reprendre dès la semaine prochaine.
00:12:02 Mais voilà, il y a un petit effet à Tal,
00:12:04 mais encore une fois, on est encore très, très loin du compte.
00:12:08 - Victor Heraud, je vais vous donner la parole dans un instant.
00:12:10 Je voudrais tout d'abord qu'on regarde ces images de Gabriel Atal,
00:12:13 qui a improvisé un déplacement sur le barrage de Carbone,
00:12:17 près de Toulouse, ce fameux barrage sur la 64,
00:12:19 là où la contestation a véritablement commencé.
00:12:21 Il a échangé avec des agriculteurs lors d'un bain de foule
00:12:23 avant de prendre une nouvelle fois la parole.
00:12:25 - Effectivement, le Premier ministre qui a réinsisté sur l'importance
00:12:29 et la gravité de leur mobilisation.
00:12:31 Jérôme Bail, à l'origine du mouvement,
00:12:33 a d'ailleurs annoncé la levée du barrage dès ce midi.
00:12:36 Je vous propose d'écouter le Premier ministre Gabriel Atal.
00:12:39 - Je sais que si vous êtes ici depuis plusieurs jours et plusieurs nuits,
00:12:43 vous n'y êtes pas de guillotine de cœur.
00:12:46 Aucun d'entre vous n'a passé ses jours et ses nuits ici par plaisir,
00:12:50 bloqué une autoroute par plaisir,
00:12:52 à s'éloigner de son exploitation par plaisir.
00:12:56 Moi, quand j'ai été Premier ministre,
00:12:58 j'ai dit que je voulais me battre pour tous ces Français
00:13:01 qui se lèvent tous les matins pour bosser,
00:13:03 qui ne font pas leurs heures,
00:13:04 qui sont toujours au rendez-vous de leurs responsabilités.
00:13:07 Si il y a des Français parmi les Français
00:13:09 qui sont le symbole de cette France-là,
00:13:11 c'est les agricultrices, les agriculteurs,
00:13:13 les éleveurs, les éleveuses, c'est aussi nos pêcheurs,
00:13:16 c'est vous toutes et vous tous qui êtes toujours
00:13:18 au rendez-vous de vos responsabilités pour le pays.
00:13:20 Et nous sommes toujours avec Séverin Sergent,
00:13:24 agriculteur, membre des Jeunes agriculteurs d'Eure-et-Loire.
00:13:26 Séverin Sergent, est-ce que quand vous voyez ces images,
00:13:29 vous sentez une forme de sincérité de la part de Gabriel Attal,
00:13:32 ou plutôt il vous donne le sentiment d'être venu là
00:13:35 pour offrir l'image du Premier ministre sur un point de blocage ?
00:13:38 Est-ce que c'est une opération de communication ?
00:13:40 J'espère simplement qu'il était sincère.
00:13:45 Et ça, c'est le premier point,
00:13:46 parce que s'il est allé là-bas sans sincérité,
00:13:49 pour nous c'est dramatique.
00:13:50 Moi, j'espère qu'une chose,
00:13:52 c'est qu'il aille sur tous les points de blocage qui sont en France,
00:13:55 puisqu'il a annoncé dans le sud de la France
00:13:58 des annonces qui allaient vers la revendication
00:14:01 de ce point de blocage.
00:14:03 Alors, qu'il aille sur les autres
00:14:05 et du coup qu'il nous amène des solutions à nous.
00:14:07 Aujourd'hui, vous êtes viticulteur,
00:14:09 vous êtes céréalier,
00:14:10 vous êtes producteur de tout un tas de productions françaises
00:14:12 qui passent la crise,
00:14:13 vous n'avez pas été entendu.
00:14:15 Rien, dans ce qu'il annonce, ne nous concerne.
00:14:18 Alors évidemment, ça concerne les vaches et la grippe,
00:14:21 et c'est très bien, c'est très très bien.
00:14:24 Mais après, pour le reste,
00:14:26 à part le GNR qui concerne tout le monde,
00:14:27 il n'y a rien.
00:14:29 Rien, rien, rien.
00:14:30 Donc, ce n'est pas dur d'être sincère quand on annonce rien.
00:14:33 Merci Séverin Sergent, agriculteur,
00:14:36 membre des Jeunes agriculteurs de Rélois,
00:14:37 d'avoir accepté de témoigner sur notre antenne ce matin.
00:14:39 Victor Hérault,
00:14:41 ces annonces, elles vous paraissent satisfaisantes ?
00:14:43 Vous comprenez là, aujourd'hui,
00:14:44 que les agriculteurs nous disent
00:14:45 on va continuer la mobilisation,
00:14:46 les tracteurs resteront sur les routes.
00:14:49 Je comprends totalement la réaction de ce monsieur
00:14:51 et d'ailleurs de tous les autres.
00:14:53 Il a parfaitement raison de dire
00:14:55 que Gabriel Attal a donné des solutions.
00:14:57 En réalité, c'est très malin ce qu'il a fait.
00:14:59 Local et conjoncturel,
00:15:00 mais très en lien avec ce blocage de carbone.
00:15:04 Précisément, moi, j'ai un collègue qui y était
00:15:06 et qui me disait effectivement que les gens à carbone
00:15:09 attendaient non pas le ministre de l'Agriculture,
00:15:11 non pas quelqu'un d'autre,
00:15:12 mais Gabriel Attal depuis une semaine.
00:15:13 Donc, ils ont été très soulagés de le voir.
00:15:15 Maintenant...
00:15:16 Et il offre une image de réconciliation
00:15:18 qui ne concerne que l'Occitanie finalement.
00:15:19 Ce que nous dit la FNSEA hier,
00:15:22 le patron de la FNSEA explique
00:15:23 ben voilà, l'Occitanie, ce n'est pas la France.
00:15:25 Mais en attendant, Gabriel Attal a fait une opération de com'
00:15:27 en disant, ben voilà, vous avez cette image finalement
00:15:29 du Premier ministre réconcilié avec un agriculteur
00:15:32 qui est en pointe sur cette contestation.
00:15:33 Mais justement, c'est très malin ce qu'il a fait.
00:15:34 Il a su capter en fait cette cristallisation
00:15:37 politico-mais surtout médiatique
00:15:39 autour de monsieur Jérôme Bail.
00:15:41 Mais en fait, il a en face de lui
00:15:43 un mouvement qui est spontané, qui est global,
00:15:44 qui vient du peuple et qui, un peu à la manière
00:15:46 des Gilets jaunes, n'a pas de tête ou de hiérarchie.
00:15:49 Mais il a su capter cette figure médiatique
00:15:51 là pour lui répondre face caméra.
00:15:53 Et il lui a bien répondu à lui.
00:15:54 Maintenant, la question, c'est, il a convaincu un agriculteur.
00:15:57 Il va falloir convaincre tous les autres derrière.
00:15:59 Et je pense qu'il ne faut pas s'en tenir à hier soir.
00:16:02 Pour Gabriel Attal, comme pour Emmanuel Macron,
00:16:04 la semaine à venir va être décisive.
00:16:06 Parce que mardi, il y a son discours de politique générale.
00:16:09 Il faut espérer que Gabriel Attal
00:16:11 répondra à tous les agriculteurs français
00:16:13 et pas que ceux de Haute-Garonne, effectivement, ou d'Occitanie.
00:16:17 Et le jeudi 1er février,
00:16:19 il y a le Conseil européen à Bruxelles.
00:16:21 Et là, il faut espérer qu'Emmanuel Macron tiendra bon
00:16:24 et se fera la voix des agriculteurs français.
00:16:26 Parce qu'effectivement, dans le discours hier de Gabriel Attal,
00:16:29 dans l'intervention de Gabriel Attal,
00:16:31 la partie européenne était très en-dessous des attentes.
00:16:34 Il faut espérer que sur une semaine,
00:16:36 l'ensemble des revendications du monde paysan
00:16:39 seront prises en compte.
00:16:40 Parce que c'est bien ça qui est attendu.
00:16:41 - Il y a encore du chemin.
00:16:44 - Sinon, ce sera Paris avec des blocages beaucoup plus importants.
00:16:47 - Et il y a encore du chemin avant que le président de la République
00:16:50 ne soit bien accueilli au Salon de l'agriculture le mois prochain.
00:16:54 Il y a du travail à faire pour le gouvernement.
00:16:56 On va aller sur le terrain rejoindre Mathilde Ibagnes, notre journaliste.
00:16:59 Mathilde, vous êtes avec Bamba Gha,
00:17:01 il prête 100 lits sur l'autoroute A1.
00:17:02 Là où vous êtes, il y a toujours un barrage ce matin.
00:17:05 Mathilde, quelle est l'atmosphère du côté des agriculteurs qui vous entourent ?
00:17:10 - Malgré les promesses de Gabriel Attal de mettre en place
00:17:15 des mesures urgentes pour les agriculteurs,
00:17:17 la colère ici ne faiblit pas.
00:17:19 C'est une nouvelle nuit sur l'A1, sur ce blocage,
00:17:24 dans ce camp de fortune très organisé
00:17:27 où on peut voir ces générateurs de secours,
00:17:30 ces lumières, ce barbecue, des boissons, de la nourriture.
00:17:33 Ici, vous pouvez voir, il y a énormément d'agriculteurs
00:17:36 qui se sont passés le mot.
00:17:38 Parce que ça ne suffit absolument pas.
00:17:41 Justement, nous, on se trouve avec Régis Trégis.
00:17:44 On voit que c'est une nouvelle nuit encore sur un blocage.
00:17:48 Finalement, les annonces du gouvernement ne sont pas suffisantes,
00:17:51 ne sont pas à la hauteur.
00:17:52 - Il y a eu des annonces à certains points qui ont été citées.
00:17:55 Il y a eu des avancées sur ces points-là.
00:17:57 Mais c'est loin, très loin d'être satisfaisant.
00:18:01 - La suite, justement, on voit que la lutte est loin d'être terminée,
00:18:04 en tout cas pour les agriculteurs.
00:18:05 Quelle est la suite ?
00:18:06 - Écoutez, sur le point de blocage de là,
00:18:08 là, les agriculteurs vont repartir direction la saise.
00:18:12 On regroupe tout le monde sur la saise.
00:18:14 Aujourd'hui, demain et puis début de semaine,
00:18:17 ce sera une autre semaine.
00:18:20 - Merci beaucoup, Régis.
00:18:21 Donc, on peut l'entendre, les agriculteurs sont encore extrêmement en colère,
00:18:25 ne sont pas satisfaits à 100%, en tout cas des promesses du gouvernement.
00:18:29 On peut s'attendre, en tout cas, à une lutte qui peut durer encore plusieurs semaines.
00:18:35 - Merci à vous, Mathilde Ibanez.
00:18:36 Merci également à Bamba Gaye qui vous accompagne.
00:18:38 Vous êtes près de 100 lits sur l'autoroute A1 dans le département de Loise.
00:18:42 Il est 6h15 sur CNews.
00:18:45 C'est l'heure du rappel de l'actualité.
00:18:46 C'est avec vous, Augustin Donadieu.
00:18:48 - Après la contestation, l'émotion "Une marche blanche"
00:18:54 en hommage à Alexandra et Camille est organisée aujourd'hui.
00:18:57 Cette agricultrice et sa fille ont été tuées par un chauffard mardi dernier
00:19:00 sur un barrage d'agriculteurs à Pamier dans la Riège.
00:19:03 2500 à 4000 personnes sont attendues aujourd'hui dans cette petite ville
00:19:07 pour participer à ce moment de recueillement.
00:19:10 Il n'y aura ni discours politique ni revendication selon le maire de la commune.
00:19:16 Deux des trois occupants du véhicule qui a percuté l'agricultrice et sa fille
00:19:21 mardi ont été libérés selon les informations d'Europe 1.
00:19:24 Deux nationalités arméniennes sont sous le coup d'une obligation de quitter le territoire.
00:19:27 Les accompagnants du conducteur ont été relâchés.
00:19:30 Le motif, non prise en compte de la situation familiale et de l'intérêt de l'enfant.
00:19:34 La préfecture a tout de même assigné les personnes à résidence.
00:19:37 La troisième a impliqué dans cet accident.
00:19:41 Reste, quant à elle, derrière les barreaux en détention provisoire.
00:19:45 Et cette nuit, depuis New Delhi, où il est en voyage officiel,
00:19:48 le président de la République, Emmanuel Macron, a promulgué la loi immigration.
00:19:51 Le texte a été publié au journal officiel dans sa version censurée
00:19:56 à 40% par le Conseil constitutionnel.
00:19:59 Les Sages ont retoqué partiellement ou totalement 30 cet article sur 86.
00:20:03 Un hold-up démocratique selon les Républicains
00:20:05 qui parle également d'un coup d'état de droit de la part des chauves.
00:20:10 Et la transition est parfaite, cher Augustin.
00:20:12 C'est ce dont on va parler à présent, cette loi immigration promulguée.
00:20:17 Cette censure des Sages jeudi était annoncée au même moment
00:20:21 que la publication des chiffres de l'immigration 2023.
00:20:24 Et c'est plutôt là où je voulais en venir.
00:20:26 Des chiffres en forte hausse, notamment en ce qui concerne
00:20:29 les demandes d'asile et les titres de séjour délivrés.
00:20:31 Effectivement, plus de 320 000 titres ont été accordés par l'administration.
00:20:36 Un chiffre en hausse de 1,4% en un an.
00:20:39 Parmi les pays d'origine les plus représentés, on retrouve les pays du Maghreb.
00:20:43 Ils représentent un tiers des titres de séjour délivrés.
00:20:47 On voit tout cela avec Tanguy Hamon du service police-justice de CNews.
00:20:51 L'année 2023 a encore été une année record
00:20:53 pour la délivrance de titres de séjour en France,
00:20:56 avec 323 260 de ces documents accordés.
00:20:59 Les motifs étudiants, familiaux et économiques arrivent en tête.
00:21:03 Et les ressortissants des trois pays du Maghreb,
00:21:05 Maroc, Algérie et Tunisie, sont les plus concernés par ces attributions.
00:21:10 Au total, en France, à l'heure actuelle,
00:21:11 plus de 4 millions de personnes vivent avec un titre de séjour.
00:21:15 Concernant les demandes d'asile,
00:21:16 environ 61 000 ont été acceptées pour plus de 167 000 demandes.
00:21:21 Une très forte hausse des demandes est venue d'Afrique subsaharienne.
00:21:25 Du côté des départs, ils ont dépassé les 22 000,
00:21:28 avec plus de 17 000 expulsions.
00:21:31 Gérald Darmanin s'est félicité de leur augmentation,
00:21:33 plus 10 %, avec, à noter,
00:21:36 une reprise de la coopération consulaire avec l'Algérie.
00:21:39 L'Algérie qui est devenue le premier pays de ressortissants éloignés,
00:21:43 avec plus de 2500 personnes.
00:21:45 Dernier point important concernant les étrangers délinquants,
00:21:48 près de 4700 d'entre eux ont été renvoyés dans leur pays,
00:21:52 en hausse de 30 % par rapport à 2022.
00:21:56 Laurent Wauquiez, le président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes,
00:21:59 soulignait hier dans Le Parisien ce contraste assez cru,
00:22:02 finalement, entre la publication de ces chiffres en hausse,
00:22:05 le jour même où 40 % des articles de la loi immigration
00:22:08 étaient retoqués par le Conseil constitutionnel.
00:22:11 Illustration selon lui d'une France qui ne peut pas choisir
00:22:15 qui entre ou pas sur son territoire.
00:22:16 Michel Taubes.
00:22:17 Alors, qui ne peut pas choisir, je ne suis pas assez sûr,
00:22:19 parce que ce sont des titres de séjour réguliers
00:22:21 qui ont été attribués.
00:22:22 Et c'est là que la situation est dramatique.
00:22:24 C'est-à-dire que d'un côté, il y a une augmentation considérable
00:22:27 de l'immigration illégale, mais en même temps,
00:22:30 on a considérablement augmenté la délivrance
00:22:33 des titres de séjour réguliers.
00:22:35 Et cela, ça interroge. Cela veut dire quoi ?
00:22:38 Cela veut dire que le gouvernement a sciemment,
00:22:40 contrairement à son discours officiel de sécurité, de répression,
00:22:45 et c'est vrai qu'il y a une augmentation des expulsions,
00:22:48 mais dans l'ensemble et pour l'essentiel,
00:22:50 on a accordé un nombre record de titres de séjour.
00:22:53 Vous vous rendez compte ?
00:22:54 4 millions de titres de séjour en stock,
00:22:58 présents sur le sol français,
00:23:00 et il y a une augmentation de plus de 10% en une année.
00:23:03 Et donc, ça, c'est un mouvement de fond.
00:23:05 C'est-à-dire qu'en fait, la France, contrairement au discours officiel,
00:23:08 délivre des titres de séjour, autorise donc une immigration légale
00:23:13 qui, en plus, vient renforcer l'avenue de migrants irréguliers.
00:23:17 Et donc, évidemment, ça contribue à transformer la population.
00:23:21 Ça contribue à mettre la pression migratoire sur notre pays,
00:23:24 contre l'avis, comme toutes les études le montrent,
00:23:26 de la plupart des Français.
00:23:27 Alors, des chiffres que le ministère essaie de tempérer en soulignant
00:23:30 qu'il y a eu plus de 17 000 expulsions du territoire en 2023,
00:23:34 une augmentation d'un petit peu plus de 10%.
00:23:36 4 700 étrangers délinquants renvoyés dans leur pays,
00:23:39 c'est plus 30% par rapport à l'année précédente.
00:23:41 Est-ce que, pour vous, c'est satisfaisant ou pas ?
00:23:43 C'est bien, ce n'est pas assez.
00:23:45 30%, oui, mais 30% à partir de quoi ?
00:23:47 On voit bien qu'on partait de zéro.
00:23:49 Donc, forcément, on ne va pas très loin pour l'instant.
00:23:51 Mais c'est là qu'on voit, effectivement, vous le dites,
00:23:52 tous les effets pervers de ces chiffres et statistiques
00:23:55 et ces définitions un peu floues.
00:23:57 Vous avez trop d'immigration illégale,
00:23:58 et bien, alors, vous régularisez tout le monde.
00:24:00 Vous n'avez que de l'immigration légale,
00:24:01 et c'est très bien l'immigration légale.
00:24:03 Fut un temps où même la gauche, je pense, ça marchait,
00:24:05 s'attaquait et à l'un et à l'autre,
00:24:07 et à l'immigration illégale et à l'immigration légale.
00:24:10 Le temps qu'on en arrive là, bon, il va falloir attendre.
00:24:13 On a souvent évoqué sur ce plateau la question
00:24:15 de la bunkérisation des établissements scolaires.
00:24:17 Faut-il des fouilles, des portiques, des agents de sécurité
00:24:20 face à l'insécurité grandissante dans nos écoles ?
00:24:23 Aujourd'hui, un maire a décidé d'aller encore plus loin.
00:24:26 Le maire de Marignane, dans les Bouches-du-Rhône,
00:24:28 il veut équiper les enseignants de bombes lacrymogènes.
00:24:30 C'est pour lui une nécessité, Augustin.
00:24:32 Oui, puis il a fait cette proposition
00:24:34 après l'agression violente d'un surveillant.
00:24:36 C'était vendredi dernier par quatre élèves de cet établissement.
00:24:40 Mais cette solution d'équiper les professeurs de bombes lacrymogènes
00:24:44 divise autant chez les enseignants que chez les parents.
00:24:47 On voit ça avec Tony Pitaro.
00:24:49 Des professeurs d'un collège de Marignane
00:24:52 ont exercé leur droit de retrait ce lundi,
00:24:55 après une violente bagarre survenue vendredi dernier
00:24:57 entre plusieurs élèves.
00:24:59 Une preuve de plus selon ce maire qu'il faut équiper
00:25:02 les enseignants de sa ville de bombes lacrymogènes.
00:25:04 Les éducateurs sont venus, les surveillants sont venus
00:25:08 pour protéger l'enfant et ils se sont fait frapper
00:25:14 et se sont retrouvés à l'hôpital.
00:25:16 Donc là encore, des questions se posent
00:25:19 sur la protection des agents de l'Education nationale.
00:25:22 Il n'y a pas de raison qu'ils se laissent frapper
00:25:24 sans pouvoir se défendre.
00:25:28 Pour pouvoir posséder cette bombe lacrymogène
00:25:29 sur leur lieu de travail,
00:25:31 les professeurs devront remplir une autorisation.
00:25:33 On remplit un CERFA et on l'envoie à la préfecture
00:25:36 qui accepte ou qui refuse.
00:25:39 Voilà, c'est tout.
00:25:40 Il n'y a rien d'illégal aujourd'hui sur le fait
00:25:44 de proposer ça aux enseignants qui,
00:25:48 pour la moitié d'entre eux, ont accepté d'être équipés.
00:25:52 Donc ça veut bien dire qu'il y a un besoin
00:25:54 et ce n'est pas une vue de l'esprit.
00:25:56 Dans une lettre, la préfète de police a rappelé à Éric Le Dixaise
00:25:59 qu'une bombe lacrymogène est une arme de catégorie D
00:26:02 dont le port et le transport sont interdits
00:26:04 sans motif légitime.
00:26:06 Eh oui, c'est tout de même une arme de catégorie D.
00:26:08 Voilà comment c'est administrativement considéré.
00:26:11 Et aujourd'hui, on en est là.
00:26:13 C'est-à-dire que des gens disent que ce n'est pas une vue de l'esprit.
00:26:15 On en a besoin, en fait, dans nos établissements.
00:26:16 Mais madame la préfète qui dit "sans motif légitime",
00:26:20 mais la sécurité d'un enseignant n'est pas un motif légitime.
00:26:24 Moi, je pense que c'est une très bonne initiative.
00:26:26 Et moi, je défends cette idée d'une chaîne de sécurité collective
00:26:30 qui réunit tous les acteurs.
00:26:32 Le symbole est terrible.
00:26:33 Le constat que cela offre sur l'éducation nationale,
00:26:38 la sécurité dans nos écoles, c'est terrible de se dire
00:26:39 qu'aujourd'hui, l'école n'est plus un sanctuaire.
00:26:42 L'école n'est plus un sanctuaire et la protection de nos enseignants
00:26:45 et des élèves est une priorité absolue.
00:26:48 Il faut quand même rappeler qu'on a déjà deux enseignants
00:26:50 qui ont été sauvagement assassinés,
00:26:52 qu'il y a des attaques contre des enseignants
00:26:54 qui sont intimidés, qui sont violentés.
00:26:56 Donc, leur protection est une priorité absolue.
00:26:58 Et donc, effectivement, les aider en leur permettant de se protéger
00:27:02 pour ce qu'ils veulent, mais apparemment,
00:27:03 ils sont très nombreux à le demander dans le respect de la loi.
00:27:06 C'est une très bonne chose.
00:27:07 C'est cette chaîne de solidarité pour la sécurité.
00:27:10 Malheureusement, elle est nécessaire dans le monde d'aujourd'hui.
00:27:13 - Un dernier mot avant une courte pause.
00:27:14 - Écoutez, moi, je connaissais une professeure qui se faisait
00:27:15 justement menacer de mort dans sa classe par un élève de cinquième
00:27:18 qui avait des ciseaux, qui la menaçait avec des ciseaux.
00:27:20 - Et de cinquième seulement.
00:27:21 - Et de cinquième seulement et qui n'était,
00:27:22 c'est pire encore, qui n'était même pas dans sa classe.
00:27:24 C'est à dire qu'il traînait dans les couloirs de l'établissement.
00:27:27 Il n'était même pas son élève à elle.
00:27:29 Évidemment, la direction, quand elle a porté plainte, lui est tombée dessus.
00:27:32 C'est exactement la même chose.
00:27:33 Il y a une espèce d'inversion.
00:27:34 C'est à dire qu'on tombe sur la personne qui prend des mesures
00:27:36 en disant on va protéger les professeurs en leur donnant des gaz
00:27:38 lacrymogènes contre leurs élèves.
00:27:40 C'est quand même lunaire, cette situation.
00:27:41 Et il y en a qui arrivent encore à inverser la situation en disant
00:27:44 mais pourquoi est ce que vous faites ça ?
00:27:45 Enfin, c'est n'importe quoi.
00:27:46 Au lieu de voir le problème réel qui est les enfants
00:27:48 qui agressent leurs professeurs.
00:27:50 - Ils promettent un sursaut agricole.
00:27:52 Gabriel Attal est arrivé en Haute-Garonne ce vendredi
00:27:54 avec des mesures d'urgence pour répondre à la crise des agriculteurs.
00:27:57 On continue à évoquer ce sujet très largement
00:28:00 juste après la pause dans un instant sur CNews.
00:28:02 De retour sur le plateau de la matinale week-end,
00:28:08 toujours avec Augustin Donat-Dieu pour l'égiter,
00:28:11 Victor Hérault et Michel Thau pour décrypter,
00:28:14 commenter l'actualité sur ce plateau à la une de votre journal de 6h30.
00:28:18 Ils promettent un sursaut agricole.
00:28:20 Gabriel Attal est arrivé en Haute-Garonne ce vendredi
00:28:22 avec des mesures d'urgence pour éteindre la contestation.
00:28:25 Mais les principaux syndicats, pour les principaux syndicats,
00:28:28 le compte n'y est pas.
00:28:28 Ils appellent à poursuivre la mobilisation.
00:28:30 Qu'en est-il sur le terrain ?
00:28:32 Vous entendrez les toutes premières réactions des agriculteurs
00:28:34 dès le début de ce journal.
00:28:37 Certains parlent d'un hold-up démocratique,
00:28:40 d'un coup d'état de droit ou encore d'un coup de force des juges.
00:28:42 La loi immigration, largement censurée par le Conseil constitutionnel,
00:28:46 elle a finalement été promulguée par Emmanuel Macron
00:28:48 avec 40% de ses articles retirés.
00:28:51 On en a beaucoup parlé de ces deux derniers jours.
00:28:53 Mais alors, que reste-t-il ?
00:28:54 Dans cette loi, on fera le point précis dans un instant.
00:28:58 Quatre mois sans professeur d'anglais,
00:29:00 c'est la situation à laquelle fait face à un établissement scolaire d'Eure-et-Loire.
00:29:03 Deux enseignants manquent à l'appel.
00:29:05 Gabriel Attal avait pourtant assuré que cela ne se produirait plus
00:29:07 au moment de la rentrée scolaire.
00:29:08 Il était encore ministre de l'Education nationale.
00:29:11 Une promesse loin d'être tenue.
00:29:13 Vous le verrez dans ce journal.
00:29:17 Déverrouillé, libéré, simplifié, l'agriculture.
00:29:20 Gabriel Attal a tenté de calmer la crise hier
00:29:22 depuis le département de la Haute-Garonne.
00:29:24 Le Premier ministre a multiplié les annonces
00:29:25 pour répondre aux revendications des agriculteurs.
00:29:28 Un discours très attendu et très écouté,
00:29:31 notamment sur les points de blocage partout en France.
00:29:33 Nos équipes étaient aux côtés des agriculteurs au moment des annonces.
00:29:37 Alors, qu'ont-ils pensé de ce discours ?
00:29:39 Comment ont-ils réagi ?
00:29:40 Vous allez le voir, les avis sont partagés.
00:29:43 Adrien Spiteri.
00:29:47 Debout, aux côtés de Gabriel Attal,
00:29:50 Jérôme Baye annonce le lever du blocage sur l'autoroute A64.
00:29:54 Je ne pars pas non plus,
00:29:56 mais il y a de la limite d'autoroute de voir cette vidéo.
00:29:59 Cette figure de la mobilisation des agriculteurs
00:30:02 se dit satisfaite des annonces faites par le Premier ministre.
00:30:05 Il a répondu positivement à nos trois revendications.
00:30:08 On l'a vu, il fait une annonce forte
00:30:11 en réduisant les délais d'instruction,
00:30:13 en réduisant les complications sur les recours
00:30:15 et surtout en augmentant le budget de développement de lacs,
00:30:18 d'écurage de fossés.
00:30:20 Autre décision appréciée,
00:30:21 l'annulation de la hausse du gasoil non routier.
00:30:25 D'autres professionnels du secteur ne sont pas totalement convaincus,
00:30:29 à commencer par le président de la FNSEA.
00:30:32 Il y a beaucoup de revendications à lesquelles le Premier ministre n'a pas répondu.
00:30:35 Il y a le sujet des importations, il a parlé du Mercosur,
00:30:38 on aimerait en savoir plus aussi sur l'Ukraine.
00:30:40 Il y a les sujets de la surtransposition,
00:30:43 sur le plan environnemental de la surtransposition,
00:30:46 il n'a pas abordé les choses.
00:30:47 Il y a la question de l'élevage,
00:30:48 cette fameuse mesure fiscale et sociale qui était attendue,
00:30:51 sur laquelle il n'a rien dit.
00:30:53 Le syndicat a décidé de poursuivre la mobilisation
00:30:57 en appelant à ne pas utiliser la violence.
00:31:00 Et nous sommes en direct avec Marcel Turbot.
00:31:04 Bonjour, merci d'être avec nous ce matin.
00:31:06 Vous êtes agriculteur dans le département de l'Aisne.
00:31:10 Comment vous avez reçu ces annonces de Gabriel Attal ?
00:31:12 Est-ce qu'elles sont suffisantes
00:31:14 ou est-ce que vous rejoignez le patron de la FNSEA aujourd'hui ?
00:31:17 Bonjour, tout d'abord bonjour.
00:31:20 C'est vrai que le discours, je l'ai trouvé très bien au départ,
00:31:25 il ramène la confiance,
00:31:27 il ramène vraiment la positivité pour la filière agricole.
00:31:30 Le constat était bon,
00:31:31 mais par contre il y a un grand absent, c'est la trésorerie.
00:31:35 Il n'y a rien réellement sur la trésorerie pour les agriculteurs qui est annoncé
00:31:38 et on ne parle pas des banques qui sont absentes.
00:31:41 J'ai envie de dire, il n'y a pas d'amour,
00:31:44 il n'y a que des preuves d'amour
00:31:45 et ces preuves pour vous, elles étaient encore insuffisantes ?
00:31:48 Jusqu'à maintenant oui, là il ramène de la positivité,
00:31:51 il ramène franchement une vision qui est magnifique,
00:31:54 sauf que derrière il n'y a rien, c'est creux.
00:31:56 Bon, le GNR c'est bien, mais il manque quand même 4 milliards.
00:32:01 Alors le GNR, je rappelle pour nos téléspectateurs,
00:32:03 pour ceux qui ne sauraient pas, c'est le gazole non routier
00:32:07 dont la taxe devait augmenter progressivement jusqu'à 2030.
00:32:10 Pour ça, il a annoncé l'arrêt de la progression de cette taxe jusqu'en 2030.
00:32:15 Mais ça représente 1000-2000 euros pour une ferme,
00:32:19 alors qu'aujourd'hui il y a un manque criant de trésorerie
00:32:22 de 40 000 euros par exploitation.
00:32:25 Qu'est-ce qui ferait pour vous la différence aujourd'hui ?
00:32:27 Quelles sont les mesures que vous attendriez de la part de Gabriel Attal
00:32:30 pour compléter tout ce qu'il a annoncé déjà en termes de simplification ?
00:32:34 Parce qu'il y a quand même des annonces en matière de simplification.
00:32:38 Je pense qu'il devrait annoncer qu'il monte à Bruxelles,
00:32:41 il va à Bruxelles, il demande de verser les primes,
00:32:45 les aides commensatoires qu'on touche au mois de décembre,
00:32:48 qu'on les touche dès le mois de février,
00:32:50 ce qui résoudrait 4 milliards, il y a 9 milliards qu'ils ont distribués.
00:32:53 4 milliards dès février pour résoudre le problème de la trésorerie des agriculteurs.
00:32:58 Marcel Turbo, vous allez rester avec moi,
00:33:00 je reviens vers vous dans un instant, je fais un petit tour de table avec mes invités.
00:33:03 Michel Taubes, on entend ce que nous dit Marcel Turbo là,
00:33:07 j'attends que Gabriel Attal aille à Bruxelles.
00:33:10 Et quelque part on a envie de dire,
00:33:13 en fait aller à Bruxelles c'est quoi ?
00:33:15 C'est taper du pain sur la table et dire voilà,
00:33:17 maintenant on protège notre agriculture et nos agriculteurs,
00:33:20 on les défend et on insiste pour que tout se débloque depuis Bruxelles ?
00:33:24 Absolument, et M. Turbo a bien raison.
00:33:26 La seule nuance que je me permettrais d'introduire,
00:33:28 ce n'est pas Gabriel Attal qui va à Bruxelles, c'est Emmanuel Macron.
00:33:31 C'est Emmanuel Macron dans le cadre du Conseil européen.
00:33:33 Et effectivement, il faut espérer que le chef de l'État,
00:33:36 au nom des paysans français, au nom de l'intérêt supérieur de la nation,
00:33:41 Gabriel Attal a commencé son intervention hier en disant
00:33:44 l'agriculture est la priorité des priorités.
00:33:46 Il faut espérer que, j'ai envie de dire, le petit essai d'hier
00:33:51 soit transformé jeudi prochain à Bruxelles,
00:33:54 avec une main très ferme de la part d'Emmanuel Macron.
00:33:58 L'enjeu, il est normatif, l'enjeu, il est financier.
00:34:02 Effectivement, je trouve très astucieux cette idée d'exiger en termes de trésorerie
00:34:06 que ces 9 milliards d'euros que représente la PAC,
00:34:10 il y ait une grosse partie qui soit reversée le plus rapidement possible
00:34:13 aux agriculteurs français qui s'étouffent littéralement.
00:34:17 Je vais vous dire, lorsqu'il y a eu la crise des gilets jaunes,
00:34:19 ces 10 milliards d'euros que l'État a finalement mis sur la table
00:34:23 après des mois et des mois de manifestation.
00:34:25 Alors, on sait très bien qu'à la fin, il va falloir lâcher des moyens.
00:34:28 Sauf que là, c'est une nécessité nationale.
00:34:31 C'est pour protéger et sauver nos paysans.
00:34:34 Donc, effectivement, autant que la semaine prochaine,
00:34:37 dans son discours de politique générale à l'Assemblée nationale pour Gabriel Attal
00:34:40 et Emmanuel Macron à Bruxelles deux jours après,
00:34:43 annonce clairement qu'on met le paquet pour aider nos agriculteurs.
00:34:47 Voilà une preuve d'amour qui permettrait effectivement de réconcilier définitivement,
00:34:51 non pas les Français, ils n'en ont pas besoin,
00:34:53 mais l'État avec nos agriculteurs.
00:34:55 - Victor Hérault.
00:34:56 - Cette question de Bruxelles, elle est évidemment capitale.
00:34:59 Vous voyez tout le ramadan qu'il faut faire pour que le Premier ministre
00:35:01 se préoccupe des agriculteurs.
00:35:02 Ensuite, il faut que le président s'en préoccupe.
00:35:04 Et puis ensuite, il faut que le président aille à Bruxelles, convaincre Bruxelles.
00:35:07 Tout ça est extrêmement laborieux.
00:35:10 On est empêtrés dans un système.
00:35:11 D'ailleurs, quand M. Attal hier dit "je me battrai contre les traités de libre-échange",
00:35:15 qui sont, je crois qu'il a dit, la loi de la jungle.
00:35:18 Là, on ne peut pas le croire sincère.
00:35:19 Il est issu de cette mouvance qui a signé ces traités,
00:35:22 qui est parfaitement d'accord avec ce marché-là.
00:35:25 Il explique aussi qu'il ne signera pas le Mercosur,
00:35:28 mais l'avant-veille, le Parlement européen se mettait d'accord avec le Chili
00:35:32 pour exactement les mêmes traités des loyaux.
00:35:35 Le problème, c'est qu'on a perdu toute cette souveraineté-là.
00:35:37 Il y a eu une époque où on était protégés
00:35:39 parce qu'on avait une préférence communautaire européenne
00:35:42 qui nous protégeait du marché extérieur.
00:35:44 Depuis qu'on a ouvert à la mondialisation au monde entier le marché, tout est fichu.
00:35:48 Et en fait, là, Gabriel Attal ramasse à la petite cuillère
00:35:52 tous les problèmes qui viennent de Bruxelles.
00:35:55 - Une question se pose désormais, c'est la suite des événements.
00:35:58 On est toujours avec vous, Marcel Turbo.
00:36:00 Je le rappelle, vous êtes agriculteur dans l'Aisne.
00:36:03 Une question qui se pose, est-ce que les tracteurs vont gagner la capitale
00:36:07 pour faire entendre leurs revendications ?
00:36:09 Beaucoup d'agriculteurs y songent aujourd'hui.
00:36:11 Je vous propose, Marcel Turbo, d'écouter un extrait d'un agriculteur,
00:36:14 de plusieurs agriculteurs qu'on a interrogés, et vous allez réagir ensuite.
00:36:18 - On n'est pas complètement satisfaits.
00:36:20 Oui, il y a des bons côtés, il faut le dire, mais ce n'est pas complet.
00:36:26 C'est vraiment, vraiment dommage.
00:36:27 Il aurait pu faire quelque chose d'un tout petit peu plus complet,
00:36:31 et ça l'aurait fait.
00:36:33 On va s'organiser, on va lancer les choses.
00:36:35 Et lundi, demain, dimanche, je ne sais pas,
00:36:39 mais les jours qui arrivent, on monte à Paris.
00:36:42 - Voilà, cet agriculteur qui nous parle de Paris, Marcel Turbo,
00:36:46 est-ce que vous envisagez de rejoindre la capitale avec votre acteur ?
00:36:53 - Personnellement, je ne suis pas forcément pour bloquer
00:36:57 les gens à Paris.
00:36:58 Je pense qu'il vaut mieux se concentrer sur les préfectures
00:37:01 et laisser une chance au gouvernement d'apporter des solutions,
00:37:03 comme on dit cette semaine, avec les différentes rencontres avec l'Europe.
00:37:08 Et peut-être aller à Paris, mais au moment de la réduction,
00:37:10 profiter de son agriculture pour bloquer Paris au moment de son agriculture.
00:37:13 Mais je pense qu'il est trop tôt pour aller sur Paris.
00:37:16 Concentrons-nous sur bloquer les préfectures,
00:37:18 ne pas déranger la population, comme on n'est pas là pour embêter la population,
00:37:21 au contraire, on est là pour les aller avec nous.
00:37:23 Donc, bloquons les préfectures jusqu'à son agriculture.
00:37:26 Si rien ne bouge, alors allons pour enlever son agriculture, bloquer Paris.
00:37:29 Mais pour l'instant, il faut laisser une chance au gouvernement
00:37:32 pour qu'il apporte des solutions, comme c'est un problème européen.
00:37:35 À chaque pays, il faut convaincre les autres présidents d'Europe
00:37:38 de dire "allez, versons la PAC dès le mois de février,
00:37:42 au lieu du mois de décembre, aux agriculteurs européens".
00:37:45 - Et on entend votre discours de responsabilité ce matin,
00:37:48 qui est le discours de nombre d'agriculteurs par ailleurs.
00:37:51 Michel Taube, vous vouliez ajouter quelque chose ?
00:37:52 - Oui, et d'autant plus qu'il y a des manifestations de paysans dans toute l'Europe,
00:37:56 dans de très nombreux pays européens.
00:37:58 Si Emmanuel Macron met le paquet jeudi prochain à Bruxelles,
00:38:01 on peut espérer qu'il ne sera pas seul à faire pression sur la Commission européenne.
00:38:04 Et au final, la souveraineté appartient quand même au chef d'État européen
00:38:08 et non pas à la bureaucratie bruxelloise.
00:38:10 - Merci à vous, Marcel Turbot, agriculteur dans le département de l'Aisne,
00:38:13 d'avoir accepté de témoigner sur notre antenne ce matin.
00:38:15 On va parler à présent de la loi immigration promulguée dans la nuit
00:38:18 par Emmanuel Macron depuis New Delhi, en Inde.
00:38:21 Le chef de l'État qui promulgue cette loi,
00:38:23 dont 40% des articles ont été censurés par le Conseil constitutionnel ce jeudi.
00:38:28 - Dursissement de l'accès aux prestations sociales,
00:38:30 quota migratoire annuel, resserrement des critères du regroupement familial.
00:38:34 Les Sages ont censuré 35 articles sur 86.
00:38:38 On en a beaucoup parlé ces deux derniers jours.
00:38:39 Ce dont on a moins parlé, c'est ce qu'il reste dans cette loi immigration
00:38:43 qui vient d'être promulguée.
00:38:45 On voit tout cela avec Raphaël Lasreg.
00:38:48 Elle contenait 86 articles forts.
00:38:51 35 mesures ont été censurées partiellement ou totalement.
00:38:55 Comme le durcissement de l'accès aux prestations sociales
00:38:58 ou le délit du séjour irrégulier pour les étrangers.
00:39:01 La structure initialement voulue par le gouvernement a été préservée.
00:39:05 Comme par exemple, la simplification des procédures d'expulsion des étrangers délinquants,
00:39:10 la régularisation des travailleurs sans papier dans les métiers dits en tension
00:39:14 au cœur des débats cet automne.
00:39:16 Le Conseil valide aussi des dispositions pour faciliter les expulsions
00:39:20 et les décisions d'obligation de quitter le territoire français.
00:39:23 Elles font notamment sauter les protections dont bénéficient certaines catégories d'étrangers,
00:39:28 comme ceux arrivés en France avant l'âge de 13 ans.
00:39:31 Si les oppositions de gauche se félicitent de l'arbitrage des Sages,
00:39:34 la droite dénonce une décision plus politique que juridique.
00:39:38 C'est intéressant malgré tout de voir ce qu'il reste dans le texte
00:39:43 puisqu'on a beaucoup évoqué les mesures censurées.
00:39:45 Ces deux derniers jours.
00:39:47 Néanmoins, le Conseil constitutionnel a-t-il jugé en politique plutôt qu'en droit ?
00:39:53 Comme le dit Éric Ciotti, président DLR.
00:39:56 Est-ce qu'il s'agit d'un coup de force des juges, comme le dit Jordane Bardella ?
00:40:00 D'un coup d'État de droit, comme le prétend Laurent Wauquiez, un hold-up démocratique ?
00:40:04 Je reprends toutes les expressions qui ont été utilisées,
00:40:08 mais qui symbolisent en tout cas le sentiment d'impuissance
00:40:12 qui est partagé par ces politiques d'une part,
00:40:14 par beaucoup de Français qui nous regardent et qui nous écoutent ce matin.
00:40:17 Mais il n'y a pas plus politique que le droit du Conseil constitutionnel.
00:40:21 Et pour cause, puisqu'il touche aux valeurs fondamentales
00:40:25 et aux lois fondamentales de la République.
00:40:27 Et amputer d'un tiers une loi aussi importante
00:40:30 qui a suscité de tels débats dans notre pays,
00:40:32 de telles batailles au Parlement,
00:40:34 évidemment que c'est très très politique.
00:40:36 Donc la décision du Conseil constitutionnel,
00:40:39 elle est quelque part très audacieuse, elle est tout le temps très très attendue.
00:40:42 Mais le problème, c'est qu'elle rend très bancale cette loi.
00:40:45 On a aujourd'hui, on a depuis cette nuit,
00:40:48 une loi sur l'immigration promulguée,
00:40:51 qui est une loi bancale,
00:40:52 qui essayait, un temps soit peu, d'avoir certains équilibres,
00:40:55 mais avec quand même une dominante sécuritaire renforcée.
00:40:59 La dimension sécuritaire, elle est largement atténuée.
00:41:03 Et résultat, déjà qu'il n'y avait qu'une série 89 mesurettes,
00:41:08 on a une loi qui ne va absolument pas changer les fondamentaux,
00:41:12 des mouvements migratoires que subit notre pays.
00:41:15 Laurent Wauquiez nous dit, en cas de blocage,
00:41:17 ce qu'il disait hier dans Le Parisien,
00:41:18 en cas de blocage, il faudrait pouvoir laisser le dernier mot au Parlement,
00:41:22 en cas de blocage du Conseil constitutionnel.
00:41:24 C'est une réflexion très intéressante,
00:41:25 parce qu'en fait, ce que vient de faire le Conseil constitutionnel,
00:41:28 quand on regarde dans le détail ce qui a été enlevé de cette loi,
00:41:31 la vaste majorité, je crois que c'est 32 ou 33 mesures,
00:41:34 ce sont ce qu'on appelle les cavaliers législatifs,
00:41:37 c'est-à-dire les décisions du Parlement ou des députés,
00:41:40 mais c'est-à-dire ce qui a été rajouté à la loi,
00:41:43 qui n'était pas dans le texte initial.
00:41:44 Donc c'est une question procédurale, mais c'est une question politique,
00:41:46 c'est-à-dire qu'on a, en gros, censuré la droite,
00:41:49 tous qui avaient rajouté la droite.
00:41:50 Allez expliquer aux Français, en plus,
00:41:52 que toutes les mesures incriminées,
00:41:55 en tout cas les 33 ou 32 mesures incriminées par le Conseil constitutionnel,
00:42:00 sont des cavaliers législatifs,
00:42:02 alors même qu'elles parlent d'immigration en soi.
00:42:05 C'est très compliqué à entendre pour les Français,
00:42:06 cette subtilité administrative et juridique.
00:42:09 Et que les Français, dans les sondages,
00:42:10 avaient approuvé majoritairement cette loi,
00:42:11 après qu'il y ait eu cette histoire de cavaliers législatifs.
00:42:14 Donc en gros, les Français étaient d'accord avec cette loi,
00:42:17 le Conseil constitutionnel, non.
00:42:19 Il a vu ces cavaliers législatifs, il a dit "on enlève",
00:42:21 là c'est un acte politique, c'est-à-dire qu'on censure la droite.
00:42:25 Et puis il y a sur le fond, elle n'a pris que deux mesures,
00:42:28 c'est-à-dire qu'elle a jugé anticonstitutionnelles deux mesures,
00:42:30 que sont un, le quota migratoire,
00:42:32 deux, l'obligation de prélever des empreintes
00:42:35 et de prendre des photos des migrants
00:42:37 quand ils arrivent sur le territoire,
00:42:38 pour pouvoir garder trace de ces gens qui arrivent sur le territoire.
00:42:41 - On rappelle que la Cour des comptes dénonçait il y a quelques semaines
00:42:44 exactement cela, c'est-à-dire l'arrivée des migrants sur notre territoire,
00:42:48 ne se faisait en tout cas, leur reconnaissance, leur identité
00:42:51 n'était vérifiée que par le simple déclaratif
00:42:54 et qu'on n'avait pas justement la possibilité
00:42:56 ni de prendre leurs empreintes, ni de les prendre en photo.
00:42:58 - On marche sur la tête et on est face à un état de droit
00:43:01 qui est à la fois nécessaire et en même temps un obstacle
00:43:05 à la volonté des Français de contrôler leur immigration.
00:43:08 Quant à la proposition de Laurent Wauquiez, elle est très intéressante,
00:43:10 celle de donner le dernier mot au Parlement,
00:43:13 mais il y a un problème,
00:43:14 c'est qu'il faudrait une révision de la Constitution
00:43:17 pour que, et aujourd'hui, il n'y a pas de consensus au Parlement
00:43:21 pour obtenir une telle révision.
00:43:22 Donc on est dans une impasse,
00:43:24 la principale signature de cette intervention de conseil constitutionnel
00:43:28 c'est qu'en fait nous sommes dans une impasse,
00:43:30 le politique n'a pas d'emprise sur les flux migratoires
00:43:33 et c'est le principal problème.
00:43:34 - Et avant de vous redonner la parole, Victor Ayrault,
00:43:36 je rappelle 66% de Français sont favorables à un référendum,
00:43:40 à être interrogés en tout cas sur cette loi immigration,
00:43:43 sur les questions migratoires.
00:43:45 C'est un sondage CSA pour CNews qui a été publié le 12 décembre dernier.
00:43:50 Je vous laisse la parole pour finir, Victor.
00:43:52 - Alors si déjà, si on nous promet un référendum,
00:43:54 il ne faudra pas nous refaire le coup de Juncker qui était
00:43:57 "si c'est oui, nous dirons au poursuit, si c'est non, on dira en continu".
00:44:00 Bon, ça déjà, il ne faudra pas le faire.
00:44:02 Et deuxièmement, je reviens sur cette histoire de censure sur le fond,
00:44:06 c'est-à-dire qu'elle déclare, le Conseil constitutionnel
00:44:09 déclare anticonstitutionnel le fait de faire des côtois migratoires,
00:44:12 c'est-à-dire de fixer combien de migrants ont le droit d'arriver
00:44:15 sur le territoire et combien on ne veut pas.
00:44:17 Et deuxièmement, la question des empreintes et des photos.
00:44:20 C'est-à-dire que si on prend la définition académique d'un État,
00:44:23 un État c'est un territoire, c'est un pouvoir politique
00:44:25 et c'est une population, les trois définis.
00:44:28 Là, on a un Conseil constitutionnel qui nous dit,
00:44:30 un, le pouvoir défini de l'État n'a plus de pouvoir,
00:44:33 il n'a plus le pouvoir de contrôler et d'empêcher les gens de rentrer.
00:44:36 Deuxièmement, la France n'a plus de frontières,
00:44:39 on n'a plus le droit de contrôler,
00:44:40 c'est comme si je vous demande de tracer un cercle
00:44:42 sans en faire le périmètre, vous ne pouvez pas le faire.
00:44:43 Donc, la France n'a plus de territoire défini non plus.
00:44:46 Et quant à la question de la population,
00:44:48 on sait que la France n'a plus de population définie non plus,
00:44:51 parce qu'on n'arrive même plus à définir ce qu'est un Français.
00:44:53 Donc, ce que vient de dire le Conseil constitutionnel en l'espèce,
00:44:56 c'est que l'État français n'est plus un État, il n'existe plus.
00:44:59 Les Français inquiets pour la sécurité des Jeux olympiques.
00:45:03 À l'approche de cet événement planétaire
00:45:05 suivi par un milliard de téléspectateurs,
00:45:06 il sont 48% de Français à estimer qu'il faut changer le format
00:45:09 du grand spectacle inaugural sur la Seine.
00:45:11 C'est un bon 10 points par rapport au dernier sondage
00:45:14 effectué en mars de l'an dernier.
00:45:17 Résultat du dernier baromètre sécurité des Français,
00:45:19 fiducia lodoxa pour le Figaro cette semaine.
00:45:21 Alors, on s'interroge ce matin dans la matinale
00:45:23 ou le week-end de CNews,
00:45:24 quel est le dispositif de sécurité prévu à l'occasion de cet événement ?
00:45:27 Gérald Darmanin a apporté des précisions
00:45:30 lors d'une conférence de presse.
00:45:31 Il a notamment annoncé un budget de 200 millions d'euros
00:45:34 pour assurer la sécurité de la compétition.
00:45:36 On voit les détails avec Tanguy Hamon
00:45:38 du service Polyjustice de CNews.
00:45:41 Les Jeux olympiques sont dans six mois
00:45:43 et les différents dispositifs de sécurité
00:45:45 ont déjà été dévoilés par le ministère de l'Intérieur.
00:45:47 Le premier d'entre eux sera déployé le 8 mai,
00:45:50 dès que la flamme olympique arrivera sur le sol français.
00:45:53 Une bulle de sécurité de 100 policiers et gendarmes
00:45:55 sera constamment autour de cette flamme.
00:45:57 Et les services de renseignement avec les agents sur le terrain
00:46:00 auront la charge d'empêcher les actions de revendications politiques,
00:46:04 notamment des collectifs environnementalistes et d'ultra-gauche.
00:46:07 Leur tâche sera aussi de contrer la menace terroriste,
00:46:10 toujours très présente, comme l'a indiqué Gérald Darmanin.
00:46:13 Dans un contexte international encore plus tendu ces derniers jours,
00:46:17 notamment depuis l'attentat d'Arras et de Bruxelles,
00:46:19 nous avons élevé le niveau d'attention
00:46:23 et le niveau de menaces djihadistes sur le territoire national,
00:46:27 qu'ils soient exogènes ou endogènes,
00:46:29 sera évidemment très important
00:46:31 jusqu'à la fin des Jeux olympiques et paralympiques.
00:46:33 Pour faire face à cette menace,
00:46:34 de vastes périmètres de sécurité seront mis en place
00:46:37 tout autour des sites des différentes épreuves olympiques,
00:46:39 avec des fouilles et des restrictions d'entrée.
00:46:42 30 000 policiers et gendarmes seront quotidiennement déployés
00:46:45 et les unités d'élite du RAID, du GIGN et de la BRI
00:46:48 seront elles aussi mobilisées.
00:46:50 Elles seront sur le terrain le jour de la cérémonie d'ouverture des Jeux,
00:46:54 puis se tiendront prêtes à intervenir durant toute la compétition.
00:46:57 On se rappelle de cette phrase un enseignant devant chaque classe,
00:47:02 une promesse de Gabriel Attal au moment de la rentrée scolaire,
00:47:05 lorsqu'il était encore ministre de l'Éducation nationale.
00:47:07 Une promesse loin d'être tenue,
00:47:09 comme dans cet établissement d'Automne-sur-Perche,
00:47:11 en Neurel-Loire, où deux professeurs d'anglais
00:47:13 manquent à l'appel depuis 4 mois.
00:47:16 4 mois qu'ils sont absents,
00:47:18 une situation qui excède la mère d'une élève de 4e
00:47:21 qui a fait part de sa colère.
00:47:22 A Tony Pitaro écouter.
00:47:23 C'est une situation qui ne peut plus durer
00:47:26 pour les élèves de ce collège de Réloir.
00:47:28 Certains n'ont plus de cours d'anglais depuis 4 mois,
00:47:30 d'autres depuis 2 mois.
00:47:32 Désemparés, les parents d'élèves lancent un appel.
00:47:35 On est en milieu rural et on se demande
00:47:38 si nous ne sommes pas les oubliés de l'académie Orléans-Tours et de l'État.
00:47:43 Notre proviseur a effectué plusieurs demandes au rectorat
00:47:46 mais il ne se passe rien.
00:47:47 Le collège fait ce qu'il faut mais le rectorat, rien.
00:47:50 On a quand même obtenu la publication d'une annonce
00:47:53 sur le site de Pôle emploi.
00:47:55 Et ça a pris 3 mois.
00:47:56 En attendant l'arrivée d'un nouveau professeur d'anglais,
00:47:59 certains parents ont décidé de s'organiser
00:48:01 pour dispenser eux-mêmes les cours à leurs enfants.
00:48:03 Il y a des parents qui essayent de donner des cours particuliers
00:48:06 à leurs enfants, mais c'est une minorité
00:48:10 parce que ça coûte cher.
00:48:11 D'autres parents se tournent vers le Cned.
00:48:14 Avant, les cours du Cned étaient très facilement accessibles en ligne.
00:48:18 Aujourd'hui, si on veut donner à nos enfants
00:48:22 des cours issus du Cned, on est obligés de contacter le Cned
00:48:26 qui nous questionne, qui nous envoie un dossier.
00:48:29 On va remplir le dossier.
00:48:30 Le proviseur aussi a une partie dans le dossier de chaque élève à remplir.
00:48:34 Contacté, l'académie d'Orléans-Tours a su exploiter toutes les pistes
00:48:38 pour remédier à cette situation.
00:48:41 Gabriel Attal était très attendu hier sur la crise agricole.
00:48:44 Il a annoncé des mesures d'urgence, des mesures conjoncturelles.
00:48:47 Les agriculteurs eux-mêmes sont-ils satisfaits ?
00:48:49 Vont-ils poursuivre la mobilisation ?
00:48:52 Je vous le dis tout de go, c'est le cas.
00:48:53 Ils vont poursuivre la mobilisation.
00:48:55 On en discute juste après la pause.
00:48:56 On sera avec leurs représentants et d'autres invités
00:48:59 pour commenter l'actualité.
00:48:59 Le temps pour moi de remercier mes deux premiers invités,
00:49:01 Victor Heron, journaliste à Valeurs Actuelles, merci à vous,
00:49:04 et Michel Thaume, fondateur du site Opinion Internationale.
00:49:07 A tout de suite sur CNews.
00:49:08 6h58, la météo de Karine Durand.
00:49:15 Karine, aujourd'hui, du beau temps,
00:49:17 mais malheureusement des gelées qui reviennent.
00:49:19 Oui, c'est le retour des gelées.
00:49:21 Mais juste avant de parler des températures,
00:49:23 regardez cette carte de risque d'allergie au Pollen,
00:49:26 avec déjà à cette époque de l'année,
00:49:28 une alerte rouge pour tout le pourtour méditerranéen.
00:49:32 Sur cette zone, on a des risques d'allergie,
00:49:34 en particulier au Cyprès, au Thuya ou encore au Génévrier,
00:49:37 qui peuvent provoquer rhinites ou encore conjectivites.
00:49:40 Et également un petit peu de pollen de freine,
00:49:42 la faute justement à un temps beaucoup trop doux.
00:49:45 On a eu entre 20 et 25 degrés sur le pourtour méditerranéen
00:49:48 au cours des derniers jours.
00:49:49 Et du coup, les pollens sont déjà de sortie.
00:49:52 En ce qui concerne la carte, cette fois-ci,
00:49:54 météo et bien du soleil pour quasiment tout le monde.
00:49:57 Aujourd'hui, très belle journée en prévision.
00:49:59 Attention aux brouillards qui sont assez tenaces sur le Nord-Ouest,
00:50:01 la Bretagne en particulier, ou encore sur le Sud-Ouest.
00:50:04 Et au cours de l'après-midi,
00:50:06 globalement, les brouillards vont se dissiper,
00:50:09 mais ils peuvent résister encore dans certaines zones,
00:50:11 comme la Bretagne, comme les vallées du Sud-Ouest
00:50:14 ou encore le Val-de-Saône.
00:50:15 Les nuages gagnent du terrain en Bretagne,
00:50:17 mais partout ailleurs, le soleil règne toute la journée.
00:50:20 Les températures, donc, eh bien oui,
00:50:22 déjeuner ce matin, ça change des derniers jours.
00:50:25 Déjeuner qui peuvent être assez fortes d'ailleurs du côté du Nord-Est,
00:50:28 -2 à Nancy et jusqu'à 9 degrés.
00:50:30 Par contre, à Bordeaux, la douceur résiste ce côté-là.
00:50:33 Encore de la douceur d'ailleurs cet après-midi
00:50:35 sur la Méditerranée en particulier,
00:50:37 même si les températures perdent quand même quelques degrés
00:50:40 par rapport à hier, 18 à Perpignan et Montpellier,
00:50:43 8 degrés à Paris pour la moitié Nord,
00:50:45 c'est tout à fait dans les moyennes de saison.
00:50:47 Rejoindre le mouvement de la rénovation énergétique,
00:50:50 c'était La Météo avec Groupe Verlaine.
00:50:52 Pour devenir franchisé dans les énergies renouvelables,
00:50:55 Groupe Verlaine.
00:50:56 6h59 sur CNews, nous sommes le samedi 27 janvier.
00:51:00 Excellent réveil à tous dans votre matinale.
00:51:02 On est ensemble jusqu'à 9h.
00:51:04 Pour de l'info, de l'analyse, des débats,
00:51:06 avec bien sûr Augustin Donadieu pour les JT.
00:51:09 Nous a rejoint pour commenter l'actualité,
00:51:12 Guillaume Bigot, politologue.
00:51:13 Bonjour Guillaume.
00:51:13 Bonjour Anthony, bonjour à tous.
00:51:15 Et Arnaud Benedetti, politologue également.
00:51:17 Bonjour Anthony.
00:51:18 On va commenter avec vous l'actualité.
00:51:21 Tout de suite, les titres de votre journal.
00:51:23 À la Lune, il n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour.
00:51:26 Encore, faut-il qu'elles soient suffisantes.
00:51:28 Gabriel Attal était très attendu hier sur la crise agricole.
00:51:31 Il a annoncé des mesures d'urgence, des mesures conjoncturelles,
00:51:33 mais rien sur les normes européennes,
00:51:35 rien sur la concurrence des produits étrangers
00:51:37 qui n'y sont pas soumis.
00:51:38 La solution n'est-elle pas à Bruxelles, finalement ?
00:51:41 On en parle dans ce journal.
00:51:43 À l'issue des annonces de Gabriel Attal,
00:51:45 le monde agricole reste divisé.
00:51:46 Jérôme Bayle, initiateur des blocages autoroutiers
00:51:49 en Haute-Garonne, semblait satisfait.
00:51:50 Mais l'Occitanie n'est pas la France,
00:51:52 prévient le patron de la FNSEA
00:51:53 qui appelle à poursuivre la mobilisation.
00:51:56 Même son de cloche du côté de la coordination rurale
00:51:58 ou de la Confédération paysanne.
00:52:00 Nous serons sur le terrain avec nos envoyés spéciaux
00:52:02 tout au long de la matinée.
00:52:03 Nous recevrons en direct également des agriculteurs.
00:52:07 Faut-il équiper les enseignants de bombes lacrymogènes
00:52:10 pour se défendre ?
00:52:11 La question paraît presque improbable
00:52:13 et pourtant c'est la décision prise par le maire de Marignane,
00:52:15 dans les Bouches-du-Rhône.
00:52:16 Cela fait suite à la violente agression
00:52:18 de plusieurs surveillants la semaine dernière
00:52:19 par des élèves dans un collège de la ville.
00:52:21 Les explications et le débat à suivre.
00:52:24 On ne vous lâchera pas,
00:52:28 ce sont les mots du Premier ministre hier aux agriculteurs.
00:52:31 Gabriel Attal s'est rendu à Haute-Garonne
00:52:32 pour annoncer des mesures d'urgence
00:52:34 face à la colère des exploitants.
00:52:35 Le Premier ministre a promis un sursaut agricole.
00:52:39 Parmi les mesures d'urgence annoncées,
00:52:40 l'annulation de la hausse de la taxe sur le GNR
00:52:43 ou encore des sanctions contre trois entreprises
00:52:45 qui ne respectent pas les lois EGalim.
00:52:48 Il a enfin promis des mesures de simplification
00:52:50 qui prendront effet dès aujourd'hui, selon lui.
00:52:54 On voit tout cela, tout le détail des mesures
00:52:55 avec Charlotte Gorzala et Adrien Spiteri.
00:52:59 Bonjour.
00:53:01 A peine le Premier ministre avait-il posé le pied
00:53:03 sur cette exploitation agricole que le ton était donné.
00:53:06 J'espère beaucoup de vos annonces.
00:53:08 On va être là pour rendez-vous.
00:53:09 Un rendez-vous en Haute-Garonne pour calmer la crise.
00:53:12 Loin des traditionnels pupitres des ministères,
00:53:14 la feuille posée sur la paille,
00:53:16 Gabriel Attal a multiplié les annonces.
00:53:20 Dès aujourd'hui, je décide de 10 mesures de simplification immédiate
00:53:24 que je prends immédiatement,
00:53:25 je le prendrai par décret pour la plupart,
00:53:28 à partir de demain.
00:53:29 Simplification, mais aussi accélération
00:53:31 des versements des aides d'urgence
00:53:33 et une stricte application des lois EGalim,
00:53:35 dont le but est de protéger les revenus des agriculteurs
00:53:38 face aux industriels de l'agroalimentaire.
00:53:41 Et là, il y a trois actions concrètes.
00:53:43 D'abord, on renforce les contrôles.
00:53:45 Il y a 100 agents de la DGCCRF qui ont été déployés.
00:53:48 On va tout repasser au crible dans les jours qui viennent.
00:53:51 Je peux d'ores et déjà vous dire qu'on va prononcer
00:53:53 trois sanctions très lourdes contre des entreprises
00:53:56 qui ne respectent pas EGalim.
00:53:58 Autre décision, l'annulation de la hausse de la taxe
00:54:01 sur le gazole non routier agricole.
00:54:04 Elle devait augmenter progressivement jusqu'en 2030.
00:54:07 Mettre l'agriculture au-dessus de tout,
00:54:09 c'est l'objectif affiché par Gabriel Attal.
00:54:12 Il assure que le gouvernement a entendu et compris
00:54:15 le ras-le-bol du monde paysan.
00:54:19 L'agriculture au-dessus de tout, un sursaut agricole,
00:54:21 nous dit Gabriel Attal.
00:54:22 On va voir ce qu'en pense Anthony Auboussier.
00:54:24 Bonjour, vous êtes agriculteur dans le département de la Drôme.
00:54:28 Vous allez encore rejoindre un point de blocage aujourd'hui,
00:54:31 si je ne me trompe pas, ce qui me fait dire que vous n'êtes pas
00:54:34 satisfait par les mesures qui ont été présentées
00:54:36 par Gabriel Attal hier, si je ne me trompe pas.
00:54:39 Alors tout à fait.
00:54:40 Aujourd'hui, je rejoins dès après un point de blocage
00:54:43 qui ne se trouve pas très loin de chez moi, dans la Drôme,
00:54:46 parce que nous avons simplement décidé de continuer le blocage
00:54:49 parce que les annonces ne nous satisfassent pas.
00:54:54 Aujourd'hui, il y a encore trop de sujets qui n'ont pas été abordés.
00:54:58 J'étais très confiant au départ de l'élocution de M. Attal.
00:55:02 Il a fait un très beau plaidoyer avec une réelle déclaration d'amour
00:55:06 envers le monde agricole français.
00:55:09 Quand il dit "nous avons décidé de placer l'agriculture au-dessus de tout",
00:55:13 je dis c'est déjà une bonne chose, c'est une belle prise de conscience.
00:55:16 Et ensuite, quand il commence à évoquer toutes les annonces,
00:55:20 toutes les mesures qui vont être prises,
00:55:21 on se rend compte que finalement, il reste encore beaucoup de vide.
00:55:25 C'est pour ça que nous avons décidé de maintenir encore les blocages.
00:55:29 Et c'est quoi ce vide pour vous ?
00:55:30 Qu'est-ce qu'il manque comme annonce concrète ?
00:55:34 Alors écoutez, il y a un tas de sujets qui n'ont pas été abordés,
00:55:36 notamment tout ce qui concerne la surtransposition réglementaire
00:55:41 avec des normes uniquement franco-françaises,
00:55:43 en ce qui concerne la concurrence déloyale.
00:55:47 Quand on aborde le sujet de la loi EGalim,
00:55:50 ce qui est scandaleux, c'est quand même qu'on se rend compte
00:55:53 qu'uniquement aujourd'hui, le gouvernement prend conscience
00:55:56 que cette loi n'est pas appliquée sur le terrain.
00:55:58 Alors que c'est une loi qui est sortie depuis 2018.
00:56:02 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, en 2024,
00:56:03 on se rend compte que c'est une loi qui n'est pas appliquée
00:56:06 et on décide de mettre 100 agents de la DGCCRF en plus sur le terrain
00:56:11 pour accentuer les contrôles.
00:56:13 On menace les entreprises qui ne respectent pas de sanctions financières,
00:56:17 mais tout ce travail-là aurait dû être fait déjà depuis bien longtemps
00:56:21 de façon à ce que les producteurs puissent bénéficier
00:56:24 du retour financier sur leurs exploitations.
00:56:29 Anthony Aubussier, vous restez avec nous.
00:56:30 On va faire un petit tour de table avec mes invités sur ce plateau.
00:56:33 On va commencer avec vous, Arnaud Benedetti.
00:56:36 Je disais tout à l'heure, il n'y a pas d'amour.
00:56:38 L'amour, il a été exprimé, mais il n'y a que des preuves d'amour.
00:56:42 Et là, on entend Anthony Aubussier qui nous dit non, le compte n'y est pas.
00:56:46 J'ai le sentiment que vous avez le même point de vue, vous aussi.
00:56:49 Mais totalement.
00:56:50 Enfin, d'abord que le Premier ministre, dans une situation sociale
00:56:55 extrêmement difficile pour les agriculteurs,
00:56:57 vienne dire toute son affection aux agriculteurs et au secteur agricole.
00:57:02 Très franchement, il n'y a rien de surprenant.
00:57:04 En l'occurrence, le contraire eût été quand même largement surprenant.
00:57:07 Ce n'est pas le cas.
00:57:08 Mais moi, si vous voulez, oui, il y a une opération de communication
00:57:12 évidente dans cette affaire, clairement, qui a été plutôt assez bien montée
00:57:18 pour essayer d'une certaine façon de créer une brèche dans le mouvement social.
00:57:25 Je crois que c'est quand même ça, l'objectif qui était affiché
00:57:29 implicitement dans l'opération menée par le Premier ministre.
00:57:32 La réalité, c'est que ce qui est important, c'est de voir aujourd'hui
00:57:35 que l'ensemble des organisations syndicales considèrent que ces mesures
00:57:40 sont très insuffisantes et maintiennent la mobilisation sur le terrain,
00:57:44 qu'il s'agisse de la FNSEA, qu'il s'agisse des jeunes agriculteurs,
00:57:47 qu'il s'agisse de la coordination rurale, qu'il s'agisse de la Confédération paysanne
00:57:51 et qu'il s'agisse du MoDef, c'est-à-dire les organisations
00:57:56 qui sont les plus représentatives du monde aujourd'hui agricole.
00:57:59 Donc ça, c'est le premier point.
00:58:00 Deuxième point, je ne crois pas que le monde agricole soit divisé ce matin,
00:58:04 en l'occurrence, parce que certes, nous avons en Occitanie un point
00:58:08 qui était devenu un point très médiatique, c'était ce fameux barrage à carbone
00:58:14 où on a vu en effet un des leaders médiatiques de mobilisation considérer
00:58:19 que les annonces étaient suffisantes, mais même en Occitanie,
00:58:22 quand on va à côté de Toulouse à Agen, en Lantegaronne,
00:58:25 on a la coordination rurale qui hier réunissait sur le terrain à 23h
00:58:29 près de 1000 agriculteurs dans le centre d'Agen pour s'opposer aux mesures.
00:58:33 Donc clairement, en effet, les mesures qui ont été annoncées par le Premier ministre,
00:58:38 qu'il s'agisse sur les cherches sociales, qu'il s'agisse en effet sur les normes,
00:58:42 qu'il s'agisse sur la concurrence déloyale,
00:58:44 il n'y a pratiquement rien dans les annonces.
00:58:48 - Vous savez quoi ? Vous venez de parler de ce point de blocage sur l'A64 à carbone
00:58:53 dans le département de Haute-Garonne, c'est là qu'on va retrouver nos envoyés spéciaux.
00:58:56 Stéphanie Rouquier, bonjour, avec Johannes Demarle qui est derrière la caméra,
00:59:00 bonjour à tous les deux.
00:59:01 Les agriculteurs ont promis justement de lever ce barrage à partir de ce midi.
00:59:06 Qu'en est-il ce matin ?
00:59:08 - Bien écoutez, dans un brouillard épais, ces agriculteurs sont en train de terminer
00:59:13 leur 9ème et toute dernière nuit justement sur cette autoroute A64,
00:59:17 car après les annonces et surtout la visite du Premier ministre ici sur site,
00:59:21 et bien, vous le disiez, ils ont décidé de lever ce blocage.
00:59:26 Alors Jérôme Bail, qui est l'éleveur bovin, le leader de ce mouvement ici,
00:59:30 il nous a expliqué qu'il est satisfait de ces retours, de ces échanges,
00:59:35 des dix mesures de simplification, mais aussi de la stabilisation, du prix, de GNR,
00:59:40 mais là, pour ne rien vous cacher, ils sont en train de terminer leur nuit,
00:59:45 leur toute petite nuit, car la soirée s'est vraiment éternisée,
00:59:50 elle a terminé il y a très très peu de temps, mais ils l'ont promis,
00:59:53 d'ici peu, ils vont tous se lever pour venir tout nettoyer, tout débarrasser,
00:59:57 car à 14h pétantes, ils veulent que l'autoroute soit de nouveau pratiquable,
01:00:01 donc comme vous pouvez voir, il y a vraiment du travail.
01:00:04 Voilà pour ce qui est de ce point de blocage qui était le premier en France,
01:00:09 en tout cas un point de blocage initiateur de ce mouvement.
01:00:13 Merci Stéphanie Rouquier, merci également à Johan Demarle
01:00:15 qui vous accompagne derrière la caméra,
01:00:17 Guillaume Bigot va commenter ça aussi avec vous.
01:00:20 Gabriel Attal s'est rendu hier sur ce point de blocage, on vient de l'entendre,
01:00:24 est-ce que, il a fait là aussi une déclaration d'amour à nos agriculteurs,
01:00:28 est-ce qu'il s'agit là d'une vaste opération de communication,
01:00:33 vous croyant en sa sincérité à Gabriel Attal ?
01:00:37 Ce n'est pas tout à fait le sujet de sa sincérité parce que…
01:00:42 Il peut être sincère mais impuissant, c'est ça que vous allez me dire,
01:00:44 et les choses se jouent aujourd'hui à Bruxelles.
01:00:46 Vous avez tout compris ?
01:00:48 Je vous laisse débloquer.
01:00:49 La Macronie, sa spécialité, c'est de marcher sur votre pied,
01:00:53 c'est-à-dire de vous faire très mal, en transférant ce qui…
01:00:56 mais ils ne sont pas les seuls, mais simplement,
01:00:58 ils ont accéléré les transferts de responsabilité gouvernementale
01:01:02 à l'Union européenne sur un certain nombre de sujets, dont l'agriculture.
01:01:04 Donc, ils vous font très mal, et effectivement,
01:01:06 on ne peut pas revenir sur ce qui a été bien expliqué
01:01:08 au cours de ces dernières semaines, c'est-à-dire le libre-échange unilatéral,
01:01:12 les injonctions contradictoires avec plus de normes d'un côté,
01:01:14 plus de libre-échange de l'autre.
01:01:15 Donc, ils vous écrasent le pied, et puis après,
01:01:17 ils vous expliquent qu'ils comprennent absolument,
01:01:20 mais alors la main sur le cœur, qu'ils comprennent que vous y ayez mal,
01:01:22 ils reformulent mieux que vous la douleur que vous ressentez,
01:01:25 ils reformulent parfaitement, avec des mots choisis,
01:01:27 la colère que vous ressentez.
01:01:29 Voilà à peu près l'opération.
01:01:31 Donc, on dit, il est de bon ton de dire l'opération de com' fantastique.
01:01:35 Il a été très convaincant.
01:01:37 Sur la forme, il n'y a pas grand-chose à en dire.
01:01:39 Évidemment, lui, il a un grand avantage,
01:01:41 c'est que c'est pour la première fois un politique, pas un techno.
01:01:43 Il est quand même plus sympathique que Mme Borne.
01:01:45 Il est instagrammisable.
01:01:46 Donc oui, je dirais, le baptême du foin est réussi.
01:01:50 En plus, ça a été très bien pensé. Pourquoi ?
01:01:52 Parce qu'il a identifié qu'il y avait des mouvements très durs,
01:01:55 la A64, des mouvements spontanés qui n'étaient pas du tout
01:01:58 avec cette courroie de transmission qu'est la FNSEA.
01:02:01 Habituelle du ministère.
01:02:03 Et donc, il a d'une certaine façon, en même temps,
01:02:06 été voir les plus radicaux et en même temps apaiser les plus radicaux
01:02:10 avec symboliquement la levée du barrage.
01:02:12 Donc, tout ça est habile sur la tactique.
01:02:13 Mais en fait, dans le fond, dans le fond, si on ne parle pas de tactique,
01:02:16 mais si on parle de stratégie, dans le fond, qu'est-ce qu'il a fait ?
01:02:19 Un, il a dit, on va accélérer un certain nombre de mesures,
01:02:23 réduire des délais, etc.
01:02:25 Mais en faisant ça, il est en train, en même temps, en creux d'avouer
01:02:29 que ça fait 7 ans qu'il se moque des agriculteurs.
01:02:32 C'est-à-dire qu'ils ont surajouté des normes, eux, pas ceux d'avant,
01:02:35 eux, ils ont surajouté des normes,
01:02:37 parce que M. Le Maire était ministre de l'Agriculture,
01:02:38 parce que M. Faineau, parce qu'il ne sait pas dire qu'il est ministre de l'Agriculture,
01:02:42 que la loi EGalim, on comprend qu'elle n'est pas vraiment faite pour être appliquée,
01:02:45 de toute façon, elle n'est pas appliquée, je ne sais pas si elle est applicable,
01:02:47 mais que là, il y a trois sanctions qui auraient dû être prises depuis longtemps,
01:02:50 qui ne sont pas prises, ça veut dire qu'en fait, le gouvernement
01:02:52 s'en lavait les mains, sans cette pression.
01:02:53 Et on comprend qu'il y a un certain nombre d'absurdités totales sur les 14 réglementations sur les haies, etc.
01:03:00 On creut le fait que ce qui était à leurs mains, qui est microscopique,
01:03:04 ils ne le faisaient même pas.
01:03:06 Voilà ce qui est en train d'être avoué.
01:03:07 Et le pire, c'est qu'effectivement, ils peuvent se préoccuper,
01:03:10 aller de nettoyer les sièges, de remettre un petit peu le rétroviseur,
01:03:13 de toute façon, le volant, il ne les touche pas, le GPS, il ne les touche pas,
01:03:16 la direction, il ne les touche pas, le moteur, il ne les touche pas,
01:03:18 tout ça, c'est à Bruxelles.
01:03:20 On est toujours avec Anthony Auboussier, agriculteur dans la Drôme.
01:03:24 Vous appartenez à la FDSEA, la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles.
01:03:30 On a vu cette image, et je voulais vous la faire commenter, de Gabriel Attal sur ce point de blocage,
01:03:35 avec Jérôme Bail qui est un des leaders de la contestation en Occitanie,
01:03:39 en tout cas en Haute-Garonne, sur ce point de blocage de l'autoroute A64.
01:03:42 Et on entendait ce que nous disait Arnaud Benedetti tout à l'heure,
01:03:45 c'est que l'opinion de Jérôme Bail n'est absolument pas majoritaire.
01:03:49 Mais en attendant, on a Gabriel Attal qui s'est quand même offert une opération de com'
01:03:54 avec quelqu'un avec qui il affiche une forme de réconciliation
01:03:58 qui n'est absolument pas représentative de l'ensemble de la profession.
01:04:01 Est-ce que c'est un peu votre sentiment ce matin ?
01:04:06 Exactement. Moi, ce que je pense, c'est que le cabinet du Premier ministre
01:04:10 a fait un travail exceptionnel pour la préparation de sa venue sur le terrain hier
01:04:15 pour l'annonce de son discours, qui a dû être très certainement bien préparé en amont.
01:04:21 Il avait choisi sa cible.
01:04:23 Il avait certainement dû avoir des contacts entre M. Bail et M. Attal auparavant,
01:04:29 de façon à ce que si les choses se passent bien, si les annonces lui conviennent,
01:04:34 il aide le camp très rapidement.
01:04:35 Effectivement, l'objectif pour le gouvernement dans ce déplacement-là, très ciblé,
01:04:40 c'était certainement de créer une faille, de créer une brèche,
01:04:43 et que cette brèche puisse prendre de l'ampleur.
01:04:46 Là, c'est un flop.
01:04:48 Parce que même si ces gens-là, aujourd'hui à Carbone, ont décidé de lever le camp,
01:04:52 ça les regarde uniquement eux.
01:04:53 Le reste du pays reste encore mobilisé et bloqué, et nous ne rejoignons pas tout ça.
01:04:59 Merci, Anthony Auboussier.
01:05:00 Je le rappelle, vous êtes agriculteur dans le département de la Drôme.
01:05:04 On va tout de suite retrouver Laure Parra.
01:05:06 Bonjour. Notre envoyée spéciale en direct de l'A54 vers Salon de Provence.
01:05:10 Merci, Laure, d'être avec nous ce matin.
01:05:12 Vous êtes en contact avec ces agriculteurs des Bouches-du-Rhône.
01:05:14 Ils ont passé leur deuxième nuit sur place après les annonces de Gabriel Attal hier soir.
01:05:19 Qu'ont-ils décidé pour la suite du mouvement ?
01:05:21 Alors, effectivement, Anthony, ils ont passé une petite nuit,
01:05:27 leur seconde nuit ici, près de Salon de Provence, sur l'A54.
01:05:30 Pour l'instant, l'autoroute reste fermée, elle reste bloquée.
01:05:34 Ils m'ont expliqué qu'à la suite des déclarations de Gabriel Attal,
01:05:37 ils étaient mitigés.
01:05:38 Pour eux, il ne s'agit que de quelques mesurettes,
01:05:41 même s'ils sont parfaitement conscients que toutes les problématiques du monde rural
01:05:45 ne se régleront pas en 48 heures.
01:05:48 Ils sont conscients qu'il faudrait être patient, mais qu'il ne faut rien lâcher.
01:05:51 Alors, ils m'ont expliqué également qu'ils attendaient de prendre position
01:05:55 suite à la réunion de leur chef de syndicat.
01:05:58 La FNSEA et les jeunes agriculteurs, m'ont-ils expliqué,
01:06:01 seront reçus en fin de matinée à Matignon et feront des déclarations à l'issue.
01:06:07 Du coup, ils attendent ces déclarations
01:06:09 et ensuite, ils discuteront avec la base.
01:06:11 Pour l'instant, ils ne sont que quelques-uns,
01:06:13 mais comme les exploitations sont à 2-3 kilomètres des lieux en moyenne,
01:06:17 ils vont, d'ici quelques minutes, peut-être dans une heure,
01:06:21 venir ici pour renforcer l'attroupement de tous ces agriculteurs.
01:06:26 Et après avoir négocié entre eux, ils décideront de la suite.
01:06:30 Et je le disais, Gabriel Attal a dit qu'il ne les lâcherait pas.
01:06:34 Ils m'ont dit ce matin qu'eux non plus ne lâcheraient rien.
01:06:37 Merci beaucoup, leurs parents duplex de Salon de Provence sur l'autoroute A54.
01:06:42 Avant de passer au reste de l'actualité, tout de suite le rappel de l'actualité,
01:06:46 c'est avec Augustin Donadieu.
01:06:47 Après la contestation, l'émotion Une marche blanche en hommage à Alexandra et Camille
01:06:55 est organisée aujourd'hui.
01:06:56 Cette agricultrice et sa fille ont été tuées par un chauffard
01:06:59 mardi dernier sur un barrage d'agriculteurs à Pamier dans la Riège.
01:07:03 2500 à 4000 personnes sont attendues aujourd'hui dans cette petite ville
01:07:07 pour participer à ce moment de recueillement.
01:07:09 Il n'y aura ni discours politique, ni revendication selon le maire de la commune.
01:07:15 Deux des trois occupants du véhicule qui a percuté cette agricultrice et sa fille
01:07:19 ont été libérés selon les informations d'Europe 1, de nationalité arménienne
01:07:24 et sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français.
01:07:26 Les accompagnants du conducteur ont été relâchés.
01:07:29 Le motif, non prise en compte de la situation familiale et de l'intérêt de l'enfant,
01:07:33 la préfecture les a tout de même assignés à résidence.
01:07:35 La troisième personne impliquée dans cet accident
01:07:38 reste quant à elle derrière les barreaux en détention provisoire.
01:07:42 Et cette nuit depuis New Delhi où il est en voyage officiel,
01:07:45 le président Emmanuel Macron a promulgué la loi immigration.
01:07:48 Le texte a été publié au journal officiel dans sa version censurée à 40%
01:07:52 par le Conseil constitutionnel.
01:07:54 Les Sages ont retoqué partiellement ou totalement 35 articles sur 86.
01:07:59 Un hold-up démocratique selon les Républicains
01:08:01 qui parle également d'un coup d'état de droit de la part des juges.
01:08:05 Et justement, cette censure des Sages jeudi était annoncée
01:08:10 au même moment que la publication des chiffres de l'immigration 2023.
01:08:14 Des chiffres en forte hausse,
01:08:16 notamment en ce qui concerne, Augustin, les demandes d'asile
01:08:19 et les titres de séjour délivrés.
01:08:20 Effectivement, plus de 320 000 titres ont été accordés par l'administration.
01:08:25 Un chiffre en hausse de 1,4% en un an.
01:08:29 Parmi les pays d'origine les plus représentés,
01:08:30 on retrouve les pays du Maghreb.
01:08:32 Ils représentent un tiers des titres de séjour délivrés.
01:08:35 On voit tout le détail de cette étude et de ces chiffres
01:08:38 avec le service police-justice de CNews et Tanguy Hamon.
01:08:42 L'année 2023 a encore été une année record
01:08:44 pour la délivrance de titres de séjour en France,
01:08:46 avec 323 260 de ces documents accordés.
01:08:50 Les motifs étudiants, familiaux et économiques arrivent en tête
01:08:54 et les ressortissants des trois pays du Maghreb,
01:08:56 Maroc, Algérie et Tunisie, sont les plus concernés par ces attributions.
01:09:01 Au total, en France, à l'heure actuelle,
01:09:02 plus de 4 millions de personnes vivent avec un titre de séjour.
01:09:06 Concernant les demandes d'asile,
01:09:07 environ 61 000 ont été acceptées pour plus de 167 000 demandes.
01:09:12 Une très forte hausse des demandes est venue d'Afrique subsaharienne.
01:09:16 Du côté des départs, ils ont dépassé les 22 000
01:09:19 avec plus de 17 000 expulsions.
01:09:22 Gérald Darmanin s'est félicité de leur augmentation,
01:09:24 plus de 10 %, avec, à noter,
01:09:27 une reprise de la coopération consulaire avec l'Algérie.
01:09:30 L'Algérie qui est devenue le premier pays de ressortissants éloigné
01:09:34 avec plus de 2500 personnes.
01:09:36 Dernier point important concernant les étrangers délinquants,
01:09:39 près de 4700 d'entre eux ont été renvoyés dans leur pays,
01:09:43 en hausse de 30 % par rapport à 2022.
01:09:47 Guillaume Bigot, il y a un chiffre que vous vouliez ajouter.
01:09:49 Oui, il y a deux records qui sont battus en Macronie.
01:09:51 En fait, c'est l'accueil d'étrangers tout court,
01:09:53 mais c'est aussi le départ de Français,
01:09:56 souvent jeunes, souvent bien formés,
01:09:58 160 000 par an.
01:10:00 C'est unique dans l'histoire de France.
01:10:02 On reparlera tout à l'heure de la loi immigration,
01:10:04 de cette décision du Conseil constitutionnel
01:10:07 en deuxième partie de ce journal, juste après la pause.
01:10:10 On a souvent évoqué sur ce plateau
01:10:12 la question de la bunkérisation des établissements scolaires.
01:10:14 Est-ce qu'il faut des fouilles, des portiques,
01:10:16 des agents de sécurité face à l'insécurité grandissante
01:10:19 dans nos écoles ?
01:10:21 Aujourd'hui, un maire a décidé d'aller encore plus loin.
01:10:23 Une étape a été franchie.
01:10:25 Il s'agit du maire de Marignane, dans les Bouches-du-Rhône.
01:10:27 Il veut équiper les enseignants de bombes lacrymogènes.
01:10:30 C'est pour lui une nécessité.
01:10:32 Il a fait cette proposition après l'agression violente d'un surveillant.
01:10:35 C'était vendredi dernier, une agression commise par quatre élèves de l'établissement.
01:10:40 Alors, cette solution d'équiper les enseignants de bombes lacrymogènes
01:10:44 divise autant chez les enseignants que chez les parents d'élèves.
01:10:48 Tony Pitaro.
01:10:50 Des professeurs d'un collège de Marignane ont exercé leur droit de retrait ce lundi,
01:10:54 après une violente bagarre survenue vendredi dernier entre plusieurs élèves.
01:10:59 Une preuve de plus selon ce maire qu'il faut équiper les enseignants de sa ville
01:11:03 de bombes lacrymogènes.
01:11:04 Les éducateurs sont venus, les surveillants sont venus pour protéger l'enfant
01:11:10 et ils se sont fait frapper et se sont retrouvés à l'hôpital.
01:11:15 Donc là encore, des questions se posent sur la protection des agents de l'éducation nationale.
01:11:22 Il n'y a pas de raison qu'ils se laissent frapper sans pouvoir se défendre.
01:11:27 Pour pouvoir posséder cette bombe lacrymogène sur leur lieu de travail,
01:11:30 les professeurs devront remplir une autorisation.
01:11:33 On remplit un CERFA et on l'envoie à la préfecture qui accepte ou qui refuse.
01:11:38 Voilà, c'est tout.
01:11:39 Il n'y a rien d'illégal aujourd'hui sur le fait de proposer ça aux enseignants
01:11:46 qui, pour la moitié d'entre eux, ont accepté d'être équipés.
01:11:51 Donc ça veut bien dire qu'il y a un besoin et ce n'est pas une vue de l'esprit.
01:11:56 Dans une lettre, la préfète de police a rappelé à Éric Le Dixaise
01:11:59 qu'une bombe lacrymogène est une arme de catégorie D
01:12:01 dont le port et le transport sont interdits sans motif légitime.
01:12:06 Je trouve ça effrayant, non pas que l'on autorise ces bombes lacrymogènes
01:12:10 mais que les profs en aient besoin.
01:12:12 D'abord, c'est laissé à l'appréciation de chaque enseignant
01:12:16 qui pourra accepter ou non de disposer de cette arme.
01:12:20 La moitié dit aujourd'hui "ok, on en a besoin".
01:12:22 Oui, mais ça veut dire que ce n'est que la confirmation de ce que l'on sait déjà.
01:12:27 Il y a un certain nombre d'établissements scolaires aujourd'hui
01:12:29 qui en France ne sont plus sanctuarisés
01:12:32 et constituent d'une certaine manière presque des territoires de non-droit
01:12:36 où il y a des rapports de force, de la violence,
01:12:40 des élèves qui sont de plus en plus jeunes et de plus en plus violents.
01:12:44 Donc c'est tout simplement, j'allais dire,
01:12:46 le témoignage d'une évolution particulièrement inquiétante de notre société
01:12:50 et évidemment de notre système scolaire.
01:12:53 Donc ça en dit long, je crois, sur ce que certains appellent la décivilisation
01:12:58 ou l'ensauvagement de la société.
01:13:00 L'école, c'était quand même le lieu où justement les enfants étaient protégés
01:13:05 par les professeurs, où les professeurs pouvaient travailler
01:13:09 en transmettant un savoir.
01:13:11 Aujourd'hui, non, ils n'ont pas seulement à transmettre un savoir,
01:13:14 qu'ils transmettent parfois non sans difficulté
01:13:17 compte tenu de leurs conditions de travail,
01:13:19 mais ils doivent aussi se protéger.
01:13:20 C'est quand même le monde à l'envers.
01:13:22 Le mot de la fin, Guillaume Bégaud.
01:13:24 D'abord, on s'étonne de la difficulté de recruter des profs.
01:13:29 Si l'étape suivante, c'est quoi ?
01:13:30 C'est des cours de full contact obligatoires pour devenir prof.
01:13:34 C'est un membre de la CRS 8 ou de la BAC dans chaque classe.
01:13:37 Bon, c'est un moindre mal d'autoriser les professeurs
01:13:41 à avoir des bombes lacrymogènes dans les classes,
01:13:42 mais c'est vraiment s'attaquer aux effets, pas aux causes.
01:13:44 À la racine, la justice pénale, et on ne va pas tout dérouler,
01:13:49 mais notamment un point clé, c'est l'obligation de scolarisation
01:13:52 dans le système normal.
01:13:53 Il y a dans certaines classes des élèves qui ne sont pas capables
01:13:58 en raison de leur état psychologique ou de leur agressivité,
01:14:01 de suivre la classe.
01:14:02 Et il faut absolument les sortir du système normal,
01:14:06 le temps de les remettre d'aplomb
01:14:08 pour ensuite qu'ils puissent poursuivre leurs études.
01:14:10 Si on ne fait pas ça, on s'en sortira jamais.
01:14:13 C'est news, toujours aux côtés des agriculteurs.
01:14:15 On va marquer une courte pause.
01:14:16 Dans un instant, on s'interrogera après la visite d'Emmanuel Macron,
01:14:21 de Gabriel Attal, son avatar matignon, dirons-nous.
01:14:26 Gabriel Attal était en Haute-Garonne pour faire des annonces
01:14:29 de mesures d'urgence face à la crise agricole.
01:14:32 Est-ce que les agriculteurs sont satisfaits de ces mesures ?
01:14:35 Je vous donne un indice, un élément de réponse.
01:14:37 Clairement, c'est non.
01:14:38 On en parle juste après la pause.
01:14:40 On sera avec des agriculteurs et on sera sur le terrain aussi
01:14:42 pour prendre le coup.
01:14:43 De retour sur le plateau de la matinale Week-end
01:14:49 avec Augustin Donadieu, avec Guillaume Bigot
01:14:52 et Arnaud Benedetti pour commenter toute l'actualité.
01:14:54 Et voici les titres de votre journal de 7h30.
01:14:57 A la une, il promet un sursaut agricole.
01:14:59 Gabriel Attal est arrivé en Haute-Garonne ce vendredi
01:15:01 avec des mesures d'urgence pour éteindre la contestation.
01:15:04 Mais pour les principaux syndicats, le compte n'y est pas.
01:15:06 Ils appellent à poursuivre la mobilisation.
01:15:09 Qu'en est-il sur le terrain ?
01:15:10 Vous entendrez les toutes premières réactions des agriculteurs
01:15:13 dès le début de ce journal.
01:15:15 Certains parlent d'un « hold-up démocratique »,
01:15:17 d'un coup d'État de droit ou encore d'un coup de force des juges.
01:15:20 La loi Immigration, largement censurée par le Conseil constitutionnel,
01:15:23 a finalement été promulguée cette nuit par Emmanuel Macron
01:15:26 avec 40% de ses articles retirés.
01:15:29 On en a beaucoup parlé ces deux derniers jours.
01:15:31 Mais alors, que reste-t-il dans cette loi ?
01:15:34 Nous ferons le point précis dans ce journal.
01:15:36 Quatre mois sans professeur d'anglais,
01:15:38 c'est la situation à laquelle fait face un établissement scolaire
01:15:41 en Neuer-et-Loire.
01:15:42 Deux enseignants manquent à l'appel.
01:15:43 Gabriel Attal, qui avait pourtant assuré
01:15:45 que cela ne se produirait plus au moment de la rentrée scolaire.
01:15:48 Il était encore ministre de l'Éducation nationale.
01:15:50 Une promesse qui n'est pas tenue pour le moment.
01:15:53 Déverrouillé, libéré, simplifié, l'agriculture.
01:15:58 Gabriel Attal a tenté de calmer la crise hier
01:16:01 depuis le département de la Haute-Garonne.
01:16:02 Le Premier ministre a multiplié les annonces
01:16:04 pour répondre, pour tenter de répondre en tout cas,
01:16:06 aux revendications des agriculteurs.
01:16:07 Un discours très attendu et très suivi.
01:16:10 Évidemment, sur les points de blocage,
01:16:12 nos équipes étaient aux côtés des agriculteurs.
01:16:14 Alors, comment ont-ils réagi ?
01:16:16 Qu'ont-ils pensé de ce discours ?
01:16:19 Vous allez le voir, les avis sont très partagés.
01:16:21 Adrien Spiteri.
01:16:22 Debout, aux côtés de Gabriel Attal,
01:16:27 Jérôme Baye annonce le lever du blocage sur l'autoroute A64.
01:16:32 Je ne pars pas non plus,
01:16:33 mais il y a de la mitié de l'autoroute de Boisse-et-Culier.
01:16:36 Cette figure de la mobilisation des agriculteurs
01:16:39 se dit satisfaite des annonces faites par le Premier ministre.
01:16:43 Il a répondu positivement à nos trois revendications.
01:16:46 On l'a vu, il fait une annonce forte,
01:16:48 en réduisant les délais d'instruction,
01:16:50 en réduisant les complications sur les recours
01:16:53 et surtout en augmentant le budget de développement de lacs,
01:16:56 d'écurage de fossés.
01:16:57 Autre décision appréciée,
01:16:59 l'annulation de la hausse du gasoil non routier.
01:17:02 D'autres professionnels du secteur ne sont pas totalement convaincus,
01:17:06 à commencer par le président de la FNSEA.
01:17:09 Il y a beaucoup de revendications
01:17:11 à lesquelles le Premier ministre n'a pas répondu.
01:17:13 Il y a le sujet des importations, il a parlé du Mercosur,
01:17:15 on aimerait en savoir plus aussi sur l'Ukraine.
01:17:18 Il y a les sujets de la surtransposition,
01:17:20 sur le plan environnemental de la surtransposition,
01:17:23 il n'a pas abordé les choses.
01:17:24 Il y a la question de l'élevage,
01:17:26 cette fameuse mesure fiscale et sociale qui était attendue,
01:17:29 sur laquelle il n'a rien dit.
01:17:31 Le syndicat a décidé de poursuivre la mobilisation
01:17:34 en appelant à ne pas utiliser la violence.
01:17:37 Alors le gouvernement a peut-être entendu
01:17:42 et compris les agriculteurs,
01:17:43 mais les mesures proposées sont-elles suffisantes ?
01:17:45 On va poser tout de suite la question à Mélanie Martin.
01:17:48 Bonjour, vous êtes présidente du MoDef,
01:17:51 c'est le mouvement de défense des exploitants familiaux.
01:17:53 Vous êtes également maraîchère près de Mont-de-Marsan,
01:17:57 dans les Landes. Merci d'être avec nous.
01:18:00 Qu'avez-vous pensé des propositions faites hier par Gabriel Attal ?
01:18:05 Donc bonjour.
01:18:08 Forcément, l'annonce qui a été faite, il y a des points positifs.
01:18:12 Il a répondu à certaines problématiques.
01:18:15 Or en fait, nous on essaye de travailler sur le fond
01:18:18 de cette colère et de ce mouvement.
01:18:20 Et donc là, il y a des gros manquements par rapport
01:18:23 à la vision d'agriculture, au modèle agricole.
01:18:26 Et se focaliser entièrement sur les normes,
01:18:29 ce n'est pas suffisant pour nous.
01:18:30 Il faut vraiment revoir le modèle agricole depuis la base
01:18:35 et essayer de réinventer quelque chose de beaucoup plus cohérent,
01:18:38 d'une agriculture beaucoup plus paysanne
01:18:40 et sur un modèle beaucoup plus durable qu'actuellement.
01:18:43 Pour que nos téléspectateurs comprennent bien très concrètement,
01:18:47 quels sont les manquements dans son discours selon vous ?
01:18:51 Pour nous, il manque vraiment un volet sur la rémunération et sur des actes.
01:18:56 Donc, il a parlé de trois entreprises qui ne respectaient pas la loi EGalim
01:19:01 sur les prix rémunérateurs.
01:19:02 Mais il faut aller beaucoup plus loin avec cette loi EGalim.
01:19:05 Il faut demander une transparence de l'agroalimentaire
01:19:08 sur les marges qu'elle applique.
01:19:10 Il faut demander des coefficients qui soient encadrés
01:19:14 sur cette notion de prix rémunérateurs et de marge
01:19:18 que se fait à la fois les distributeurs, à la fois l'agroalimentaire
01:19:21 et à la fois les transformateurs, afin que nous, producteurs,
01:19:24 on ait une vraie rémunération des prix planchers
01:19:28 et que ceci, ce soit respecté réellement.
01:19:31 Vous avez aujourd'hui la volonté de poursuivre le combat, la mobilisation.
01:19:35 Est-ce que vous avez, est-ce que vous allez encore aussi
01:19:38 participer à des opérations de blocage dans les prochaines heures,
01:19:41 dans les prochains jours ?
01:19:43 Oui, alors notre syndicat ne s'est pas positionné sur une volonté
01:19:46 de bloquer la population, mais plutôt d'aller à sa rencontre
01:19:50 pour essayer justement de créer une dynamique,
01:19:53 un modèle qui permettrait à l'ensemble d'une collectivité,
01:19:56 à l'ensemble de la société de tendre vers un modèle
01:19:59 sur lequel il est d'accord pour enrayer les tensions
01:20:02 qu'on peut retrouver dans l'agriculture,
01:20:04 entre les riverains, les agriculteurs, etc.
01:20:08 Donc nous on veut construire un modèle beaucoup plus positif,
01:20:10 un modèle agricole qui se construit, qui se partage de même.
01:20:14 Et donc pour ça, on va à la rencontre des citoyens,
01:20:16 on va à la rencontre de la collectivité dans son ensemble
01:20:19 et donc on veut des actions beaucoup plus positives que les blocages.
01:20:24 Donc nous on s'oriente vers d'autres fonctionnements
01:20:27 de manifestation et de rassemblement
01:20:30 et on tient vraiment à ce que cette colère,
01:20:35 qui quelque part est salvatrice pour notre modèle agricole,
01:20:37 qui est à bout, il faut repenser réellement ce modèle agricole,
01:20:41 il faut re-territorialiser notre agriculture,
01:20:44 il faut penser notre agriculture du département des Landes actuellement,
01:20:47 qui est dans un état catastrophique,
01:20:49 vous le savez avec un manque de générations d'agriculteurs
01:20:52 qui ne seront pas là demain, avec des problématiques,
01:20:55 vous avez parlé de l'élevage, dans votre reportage,
01:20:58 on a des éleveurs dans le département
01:21:00 qui ont des bâtiments de volailles qui sont vides,
01:21:03 et ça c'est pas entendable,
01:21:04 parce que les investissements ils ont été faits
01:21:06 et c'est de l'agriculteur encore qui est la variable d'ajustement
01:21:09 entre l'industriel et une politique de régulation
01:21:13 qui n'est pas du tout là en fait.
01:21:14 Et donc aujourd'hui, les agriculteurs qui ont investi dans des bâtiments,
01:21:17 qui ont investi dans du matériel,
01:21:19 n'ont pas la garantie de pouvoir produire demain
01:21:22 parce que les volumes de production ne sont pas assurés.
01:21:24 Et donc toute cette logique-là,
01:21:26 à la fois de production, de rémunération,
01:21:29 de régulation d'un marché en fait,
01:21:31 tout ça c'est pas pris en compte par ni le ministre,
01:21:34 ni la FNSEA, ni le modèle agricole qui est en place.
01:21:37 Et donc tout cela, il faut réellement le repenser,
01:21:40 et c'est pour ça que nous on souhaite continuer les actions
01:21:43 et dire ne nous trompons pas de cible,
01:21:45 il faut profiter quelque part de cette colère salvatrice
01:21:48 pour créer un autre modèle agricole
01:21:50 qui puisse vraiment répondre aux attentes de demain.
01:21:52 Mélanie Martin, je salue votre discours de responsabilité
01:21:55 qui est d'ailleurs celui de plein d'agriculteurs, tout comme vous,
01:21:58 qui ne veulent pas en tout cas pénaliser les Français
01:22:02 globalement dans leur déplacement ou dans leur vie quotidienne.
01:22:05 Une chose peut-être, est-ce qu'il faut manifester
01:22:10 dans la capitale pour se faire entendre aujourd'hui,
01:22:12 pour attirer encore davantage l'attention des médias ?
01:22:16 Les médias sont largement là pour couvrir vos revendications,
01:22:20 mais pour en tout cas mobiliser le gouvernement
01:22:24 encore davantage quant à vos revendications.
01:22:26 C'est ce que proposent certains.
01:22:29 Je vous propose d'écouter cet agriculteur qui nous en parle
01:22:31 et vous allez me donner votre opinion juste après.
01:22:33 On n'est pas complètement satisfaits.
01:22:41 Oui, il y a des bons côtés, il faut le dire,
01:22:44 mais ce n'est pas complet et c'est vraiment dommage.
01:22:48 Ils auraient pu faire quelque chose d'un tout petit peu plus complet
01:22:52 et ça l'aurait fait.
01:22:54 On va s'organiser, on va lancer les choses.
01:22:56 Et lundi, demain, dimanche, je ne sais pas,
01:23:00 les jours qui arrivent, on monte à Paris.
01:23:02 Est-ce que le blocus de la capitale ou l'arrivée de tracteurs
01:23:06 sur les Champs-Élysées, par exemple,
01:23:08 peut être une forme de mobilisation pour vous ?
01:23:11 Quelque part, le gouvernement n'a réagi que par la force
01:23:17 et c'est quand même un peu dommage d'en arriver là
01:23:20 et d'avoir cette menace du blocage d'un pays
01:23:22 pour que notre profession soit entendue,
01:23:25 alors que, vous le savez,
01:23:28 vous l'avez dit, les médias ont couvert à l'actualité,
01:23:31 notre profession est dans un cercle négatif
01:23:38 depuis des années, des années, des années.
01:23:40 Et donc, il y a une vraie problématique de fond
01:23:44 et cette problématique-là n'a pas été entendue
01:23:47 et on en arrive à ce qu'on doit porter un discours
01:23:51 plus ou moins radicalisé,
01:23:52 plus ou moins avec une colère exacerbée pour être entendu.
01:23:55 Donc là, le gouvernement prend ses responsabilités
01:23:58 à un moment donné.
01:23:59 Moi, en tant que responsable syndicale,
01:24:02 qu'est-ce que vous voulez que je dise ?
01:24:03 Je ne défends pas la colère,
01:24:09 quand elle l'est, dans sa radicalité
01:24:10 et de tout casser, etc.
01:24:13 Nous, réellement, moi je mets un frein à cette colère.
01:24:16 Il faut être entendu d'une manière
01:24:19 beaucoup plus positive que ça.
01:24:20 Ensuite, la problématique du gouvernement
01:24:23 qui ne répond pas à nos demandes et à nos doléances
01:24:28 qui sont faites sur le terrain au quotidien.
01:24:30 Je pense que nous, on rencontre des préfets
01:24:33 tout au long de l'année,
01:24:34 on fait remonter nos problématiques.
01:24:36 Et c'est pour ça que tout à l'heure,
01:24:37 quand je disais qu'il faut qu'on revoie le système
01:24:40 depuis la base, c'est que depuis la base,
01:24:43 tout au long de l'année,
01:24:44 les syndicats de l'opposition
01:24:46 essayent de porter un message différent,
01:24:50 alerte, depuis des années,
01:24:52 sur les conditions de rémunération des produits.
01:24:54 Et on l'entend, Mélanie Martin,
01:24:56 on entend que l'exaspération est palpable.
01:24:59 Merci à vous.
01:25:00 Je vous rappelle, vous êtes présidente du MoDef,
01:25:02 le Mouvement de défense des exploitants familiaux,
01:25:04 et vous êtes vous-même maraîchère
01:25:06 près de Mont-de-Marsan, dans le département des Landes.
01:25:08 Merci d'avoir accepté de témoigner ce matin sur CNews.
01:25:12 Guillaume Bigot, la solution à tout ça,
01:25:15 est-ce qu'elle n'est pas plutôt du côté de Bruxelles ?
01:25:18 Non, elle n'est pas du côté de Bruxelles,
01:25:19 parce que les traités que nous avons signés,
01:25:21 la manière dont nous nous sommes ligotés,
01:25:24 et dont nous avons renoncé à nos marges de manœuvre,
01:25:26 fait que si nous allons vers Bruxelles,
01:25:29 tels des bourgeois qui vont à Canossa,
01:25:31 nous n'obtiendrons rien.
01:25:32 Je vous explique, l'idée, c'est maintenant
01:25:34 de ne plus avoir un intérêt national,
01:25:37 mais d'avoir un intérêt européen,
01:25:38 sur les sujets dont les compétences ont été
01:25:41 totalement transférées, comme les migrations, par exemple,
01:25:43 ou l'agriculture.
01:25:44 Ça veut dire quoi, concrètement ?
01:25:46 Ça veut dire que quand il y a des négociations,
01:25:47 il y a eu des négociations sur le libre-échange,
01:25:50 il y a eu des décisions et des décisions aussi
01:25:53 sur l'écologie qui sont incompatibles les unes avec les autres,
01:25:56 eh bien l'Union européenne, elle a décidé notamment,
01:25:59 par exemple, à détendre, au moment où on parle,
01:26:01 au moment où il y a cette pantalonnade à carbone,
01:26:04 détendre le libre-échange au Chili.
01:26:06 D'accord ? Pourquoi elle a fait ça ?
01:26:08 Elle a fait ça parce que l'Allemagne veut de l'uranium,
01:26:10 du nickel, etc., qui vient de Chili.
01:26:12 Donc l'Allemagne, elle a sacrifié un certain pan
01:26:15 de son agriculture qui ne l'intéresse pas tellement.
01:26:16 Voilà. C'est fait, c'est acté.
01:26:18 Donc ça sert à quoi d'aller à Bruxelles ?
01:26:20 De toute façon, ce n'est pas nous qui décidons.
01:26:22 Donc je pense que le problème n'est pas d'aller à Bruxelles.
01:26:25 Le problème, c'est d'ouvrir les yeux sur le fait que,
01:26:28 eh bien, il faut arrêter ces éléments de langage du type
01:26:31 "c'est la PAC qui paie les agriculteurs".
01:26:32 Non, ce n'est pas la PAC qui paie les agriculteurs,
01:26:34 puisque nous payons, nous, l'Europe.
01:26:36 Donc il ne faut pas aller à Bruxelles.
01:26:38 Il faut faire en sorte que Bruxelles n'aille plus chez nous.
01:26:41 C'est-à-dire qu'il faut mettre Bruxelles dehors de l'Union européenne.
01:26:44 Il ne faut pas un Frexit, il faut un Bruxite.
01:26:46 J'ai lancé ça. J'ai vu que Philippe de Villiers l'a repris aussi.
01:26:48 C'est formidable. Je pense que c'est ça, la bonne idée.
01:26:51 Il faut sortir Bruxelles.
01:26:52 C'est un système complètement inique, si vous voulez.
01:26:55 Là, on n'a plus la main, en réalité.
01:26:57 Ou alors, on se met dans l'illégalité.
01:26:58 Mais c'est normal que nos dirigeants ne veulent pas être dans l'illégalité.
01:27:00 Vous appelez une refonte de la gouvernance européenne.
01:27:01 C'est ça, en fait, la question.
01:27:03 Oui, mais ça ne va pas se faire par la négociation.
01:27:05 Une Europe de la coopération et pas une Europe
01:27:07 qui tend aujourd'hui vers une Europe fédérale, dans certains domaines.
01:27:10 Parce que le paradoxe, et j'en termine là,
01:27:12 le paradoxe, c'est le plus intéressant dans l'Europe.
01:27:14 C'est le tarif extérieur commun.
01:27:15 L'Europe a vraiment un sens parce qu'il y a une économie.
01:27:18 Il y a une économie d'échelle, il y a une taille critique.
01:27:20 Quand vous discutez avec les États-Unis, avec l'Inde, avec la Chine,
01:27:22 vous êtes des centaines de millions de consommateurs.
01:27:24 Donc là, vous pouvez avoir un effet de levier.
01:27:26 Mais le problème, c'est que le seul intérêt, ils l'ont abaissé.
01:27:30 Ils ont abaissé le pont de levier.
01:27:31 Le mot de la fin sur ce sujet.
01:27:32 Non, mais est-ce qu'aujourd'hui, l'État français est en mesure
01:27:35 de protéger ses agriculteurs ?
01:27:37 Clairement non, pour toutes les raisons qui viennent d'être exposées.
01:27:40 Alors, il peut prendre des mesures.
01:27:42 Il peut prendre des mesures parce qu'il y a aussi une concurrence
01:27:44 inter-européenne, parce que nous n'avons pas les mêmes systèmes sociaux
01:27:47 entre les Espagnols, les Allemands et les Français.
01:27:50 Ne serait-ce que par exemple dans une filière qui est la filière arboricole.
01:27:53 On sait très bien que le coût du travail n'est pas le même en Espagne
01:27:56 qu'il ne l'est en France.
01:27:57 Donc là, il y a des marges et des leviers pour l'État français.
01:28:00 Mais clairement, aujourd'hui, si vous voulez pour avancer,
01:28:03 il faut en effet, vraisemblablement, entamer un bras de fer avec Bruxelles.
01:28:08 C'est le seul moyen si l'on veut vraiment protéger notre agriculture.
01:28:11 Et je n'ai pas entendu ces mots dans la bouche du Premier ministre hier.
01:28:14 - Allez, avant de passer à la suite, je vous propose le rappel
01:28:16 de l'actualité signée Augustin Donadio.
01:28:17 - Gabriel Attal s'est rendu hier en fin de journée en Haute-Garonne.
01:28:26 Lors d'un discours au milieu d'une exploitation agricole,
01:28:28 le Premier ministre a fait des annonces d'urgence pour répondre
01:28:31 à la colère des agriculteurs.
01:28:33 Déverrouillé, libéré, simplifié, il a annoncé des mesures
01:28:37 de simplification, des sanctions à l'encontre de trois entreprises
01:28:40 qui ne respectent pas la loi EGalim ou encore la suppression
01:28:43 de la hausse de la taxe sur le GNR.
01:28:45 Il a par ailleurs annoncé le déblocage de 50 millions d'euros d'aide
01:28:48 pour la filière bio, l'opposition de la France sur le traité du Mercosur
01:28:52 ou encore un fonds d'urgence de 50 millions d'euros à destination
01:28:56 des fermes touchées par la maladie des bovins MHE.
01:29:00 Après les annonces, le monde agricole est divisé à Agin dans le Lot-et-Garonne.
01:29:05 Les agriculteurs veulent poursuivre la mobilisation.
01:29:08 Ils reconnaissent des points positifs, mais réclament dorénavant
01:29:11 des éclaircissements au préfet au sujet d'éventuelles aides aux trésoreries.
01:29:16 Au même moment, dans plusieurs autres villes de France,
01:29:18 la mobilisation a été suspendue.
01:29:20 Les agriculteurs ont levé le camp, comme à Bordeaux ou à Montpellier.
01:29:25 Et enfin, le Conseil de sécurité de l'ONU se penchera lors d'une réunion
01:29:28 mercredi sur la décision de la Cour internationale de justice
01:29:31 qui a appelé Israël à empêcher tout acte éventuel de génocide à Gaza.
01:29:36 La plus haute juridiction de l'ONU qui estime qu'Israël viole
01:29:39 la Convention des Nations Unies sur le génocide
01:29:42 et qui appelle l'État hébreu à prendre des mesures immédiates
01:29:45 pour permettre la fourniture d'aide dont les Palestiniens ont besoin.
01:29:50 Et on va parler de la loi immigration promulguée dans la nuit
01:29:53 par Emmanuel Macron depuis New Delhi en Inde.
01:29:57 Une loi dont 40% des articles ont été censurés,
01:30:00 Augustin, par le Conseil constitutionnel.
01:30:02 Oui, durcissement de l'accès aux prestations sociales,
01:30:05 quota migratoire annuel, resserrement des critères du regroupement familial.
01:30:10 Les Sages ont censuré 35 articles sur 86.
01:30:13 Alors, on en a beaucoup parlé ces deux derniers jours,
01:30:15 mais ce dont on a moins parlé, c'est ce qu'il reste dans cette loi immigration.
01:30:19 Alors, que reste-t-il très concrètement ?
01:30:21 On voit ça avec Raphaël Lasreg.
01:30:25 Elle contenait 86 articles forts.
01:30:28 35 mesures ont été censurées partiellement ou totalement.
01:30:32 Comme le durcissement de l'accès aux prestations sociales
01:30:35 ou le délit du séjour irrégulier pour les étrangers.
01:30:38 La structure initialement voulue par le gouvernement a été préservée.
01:30:42 Comme par exemple, la simplification des procédures d'expulsion
01:30:46 des étrangers délinquants, la régularisation des travailleurs sans papier
01:30:49 dans les métiers dits en tension au cœur des débats cet automne.
01:30:53 Le Conseil valide aussi des dispositions pour faciliter les expulsions
01:30:57 et les décisions d'obligation de quitter le territoire français.
01:31:00 Elles font notamment sauter les protections
01:31:02 dont bénéficient certaines catégories d'étrangers,
01:31:05 comme ceux arrivés en France avant l'âge de 13 ans.
01:31:07 Si les oppositions de gauche se félicitent de l'arbitrage des Sages,
01:31:11 la droite dénonce une décision plus politique que juridique.
01:31:15 Guillaume Bigot, que reste-t-il dans cette loi immigration finalement ?
01:31:20 Tout ce que voulait le gouvernement.
01:31:22 C'est-à-dire tout ce que voulait Gérald Darmanin,
01:31:24 tout ce que voulait Emmanuel Macron.
01:31:27 Donc d'une certaine façon, ils se sont servis de LR
01:31:31 comme quand il n'y a plus de pont, il y a quelqu'un qui se met dans la rivière,
01:31:35 vous marchez sur son dos et vous traversez la rivière.
01:31:37 Voilà, c'est ça qui s'est passé.
01:31:38 C'est-à-dire que pour faire passer cette loi,
01:31:40 ils ont manipulé LR, le RN aussi, qui leur a donné gain de cause
01:31:44 sur un certain nombre de sujets dont ils savaient très bien
01:31:47 qu'ils seraient retoqués plus tard au Conseil constitutionnel.
01:31:50 Alors on peut dire, bon, formidable, voilà, donc LR, tant pis pour eux,
01:31:53 c'est un peu les dindons de la farce.
01:31:55 On peut se dire, bravo, bien joué l'artiste.
01:31:57 Encore une fois, il a roulé tout le monde à la farine, t'es arrivé assez fin.
01:32:01 Oui, sauf que c'était un peu une victoire entre guillemets à la Pyrrhus,
01:32:04 c'est-à-dire du nom de ce roi grec qui avait perdu tellement d'hommes
01:32:07 dans la bataille qu'il avait gagnée qu'en fait,
01:32:10 c'était en réalité une fausse victoire.
01:32:13 Certains disent, ça va nous exploser à la figure.
01:32:15 Mais sur les agriculteurs, sur les retraites, sur l'immigration,
01:32:20 c'est la même chose, c'est-à-dire que vous avez 70%,
01:32:22 70% parfois du peuple français qui veut quelque chose.
01:32:25 Ils sont 30% à vouloir autre chose et ils arrivent comme ça,
01:32:29 par astuce, par petit bout de ficelle, en s'appuyant sur des expédiants,
01:32:32 en s'appuyant aussi sur le gouvernement des juges, il faut le dire.
01:32:35 Je citais Philippe de Villiers tout à l'heure parce qu'il s'est exprimé hier
01:32:39 et c'était fantastique ce qu'il a dit.
01:32:41 Il a dit, je parlais avec Michel Debré, le rédacteur de la Constitution
01:32:45 de la Ve République avec le général de Gaulle et il m'a expliqué,
01:32:48 il m'a confié ce qu'était à l'origine, pour le rédacteur de la Ve République,
01:32:52 ce qu'était le Conseil constitutionnel.
01:32:54 Le Conseil constitutionnel n'était pas du tout un acteur politique,
01:32:56 c'était simplement un conseiller juridique.
01:32:58 Arnaud Benedetti, le Conseil constitutionnel a-t-il jugé en politique
01:33:02 plutôt qu'en droit ? C'est ce que dit Éric Ciotti.
01:33:04 Est-ce que c'est un coup de force des juges, comme dit Jordan Bardella,
01:33:07 un coup d'État de droit, comme le prétend Laurent Wauquiez ?
01:33:10 Est-ce que tous ces mots, toutes ces expressions sont l'illustration
01:33:13 de l'amertume d'une droite qui s'est sentie flouée, finalement, par la Macronie ?
01:33:17 Ou est-ce qu'il s'agit véritablement d'un hold-up démocratique ?
01:33:21 La droite a fait le job, en l'occurrence, moi je suis moins sévère que Guillaume,
01:33:24 c'est-à-dire qu'en effet, dans la discussion parlementaire,
01:33:27 ils ont fait valoir ce que l'on appelle leur droit d'amendement
01:33:29 pour durcir le texte en fonction de leurs objectifs
01:33:32 et de ce qu'ils considèrent être nécessaire pour reprendre la main
01:33:36 en matière de maîtrise des flux migratoires,
01:33:39 même s'ils jugeaient d'ailleurs que le texte était insuffisant
01:33:41 si l'on voulait vraiment reprendre la main.
01:33:43 Parce qu'il faudrait une réforme constitutionnelle pour être,
01:33:46 en l'occurrence, véritablement maître de notre politique migratoire
01:33:49 et encore, ce n'est même pas certain.
01:33:51 Mais, si vous voulez, le Conseil constitutionnel a fait
01:33:56 une interprétation restrictive de l'article 45 de la Constitution
01:34:01 en décidant que, finalement, ce texte, dans un certain nombre de ses dispositions,
01:34:06 était anti-constitutionnel parce que le législateur
01:34:11 avait utilisé ce que l'on appelle des cavaliers législatifs,
01:34:14 c'est-à-dire, en effet, avait introduit des amendements
01:34:16 qui étaient sans lien, alors, leurs yeux, en tout cas, aux yeux des juges,
01:34:20 avec l'objet de la loi.
01:34:22 – Parce que du point de vue du grand public, c'est compliqué à comprendre.
01:34:24 – Mais non, mais c'est assez discutable, parce que quand vous décidez…
01:34:27 – C'est un moment de part de l'immigration.
01:34:28 – Par exemple, quand vous décidez de toucher au Code de la nationalité,
01:34:32 en quoi toucher au Code de la nationalité n'a pas de lien
01:34:36 avec le texte sur l'immigration ?
01:34:38 C'est un vrai questionnement.
01:34:40 Donc, c'est vrai que la décision du Conseil constitutionnel
01:34:43 ne défait pas sur le fond, je dis bien sur le fond,
01:34:46 un certain nombre de dispositifs qui ont été introduits par le législateur,
01:34:50 elle est défaite sur la forme, et qu'est-ce que disent finalement les juges ?
01:34:53 Ils disent "mais attendez, vous pouvez très bien,
01:34:55 le gouvernement peut très bien décider, finalement, un nouveau texte
01:34:59 qui permettrait éventuellement, ou non, de compléter le premier texte".
01:35:02 Et c'est ce que demandent déjà les Républicains.
01:35:04 Donc, on est quand même dans une bataille politique
01:35:06 où M. Macron veut sortir très vite du problème de l'immigration,
01:35:08 mais il n'en sortira pas, c'est comme le sparadrap du capitaine Haddock.
01:35:12 Un enseignant devant chaque classe, c'était une promesse de Gabriel Attal
01:35:15 au moment de la rentrée scolaire, lorsqu'il était encore ministre de l'Éducation nationale.
01:35:19 Une promesse loin d'être tenue, comme dans cet établissement d'auto-sûr Perche,
01:35:24 en Réloir, où deux professeurs d'anglais manquent à l'appel depuis 4 mois.
01:35:29 Une situation qui excède évidemment la mère d'une élève de 4ème.
01:35:32 Elle a fait part de sa colère à Tony Pitao.
01:35:36 C'est une situation qui ne peut plus durer pour les élèves de ce collège de Réloir.
01:35:40 Certains n'ont plus de cours d'anglais depuis 4 mois, d'autres depuis 2 mois.
01:35:44 Désemparés, les parents d'élèves lancent un appel.
01:35:46 On est en milieu rural et on se demande si on ne se donne pas les oubliers
01:35:51 de l'académie Orléans-Tours et de l'État.
01:35:55 Notre proviseur a effectué plusieurs demandes au rectorat, mais il ne se passe rien.
01:35:59 Le collège fait ce qu'il faut, mais le rectorat, rien.
01:36:02 On a quand même obtenu la publication d'une annonce sur le site de Pôle emploi.
01:36:07 Et ça a pris 3 mois.
01:36:08 En attendant l'arrivée d'un nouveau professeur d'anglais,
01:36:11 certains parents ont décidé de s'organiser pour dispenser eux-mêmes les cours à leurs enfants.
01:36:15 Il y a des parents qui essayent de donner des cours particuliers à leurs enfants,
01:36:19 mais c'est une minorité parce que ça coûte cher.
01:36:23 D'autres parents se tournent vers le Cned.
01:36:26 Avant, les cours du Cned étaient très facilement accessibles en ligne.
01:36:30 Aujourd'hui, si on veut donner à nos enfants des cours issus du Cned,
01:36:35 on est obligé de contacter le Cned qui nous questionne,
01:36:40 qui nous envoie un dossier, on va remplir le dossier.
01:36:42 Le proviseur aussi a une partie dans le dossier de chaque élève à remplir.
01:36:46 Contacté, l'académie d'Orléans-Tours a su exploiter toutes les pistes pour remédier à cette situation.
01:36:53 La colère des agriculteurs est toujours là malgré les annonces de Gabriel Attal.
01:36:56 On en parle juste après la pause.
01:36:58 Dans un instant, le temps pour moi de remercier Arnaud Benedetti,
01:37:00 politologue et rédacteur en chef de la revue Politique et Parlementaire
01:37:03 pour cette deuxième partie d'émission.
01:37:04 Merci à vous. A tout de suite sur CNews.
01:37:05 La météo de votre samedi 27 janvier.
01:37:21 C'est avec vous, Karine Durand.
01:37:22 Du beau temps aujourd'hui, même s'il faut s'attendre au retour des gelées.
01:37:26 Oui, un temps un peu plus hivernal ce matin après la grande douceur d'hier.
01:37:30 Regardez les températures enregistrées au cours de l'après-midi.
01:37:35 On a encore dépassé les 25 degrés du côté des Pyrénées-Orientales,
01:37:38 24 degrés à Perpignan, 22 degrés dans l'Hérault.
01:37:42 Tout cela se situe à environ 12 degrés au-dessus des normales de saison.
01:37:46 Aujourd'hui, ça baisse un petit peu quand même.
01:37:47 Regardez les conditions du ciel en France avec de très belles conditions.
01:37:52 Ensoleillé, un soleil généreux sur l'ensemble du pays.
01:37:54 Mais attention aux brouillards qui peuvent être épais,
01:37:57 qui vont être tenaces au cours de la journée,
01:37:58 surtout au nord-ouest, dans les plaines du sud-ouest,
01:38:01 et comme très souvent sur le Val-de-Saône également.
01:38:04 Au cours de l'après-midi, le ciel se dégage quasiment partout.
01:38:07 Il y a quand même quelques brouillards qui vont résister à l'ouest,
01:38:10 encore une fois, mais partout ailleurs.
01:38:11 Ce sera vraiment une belle journée avec un petit peu de mistral en Méditerranée.
01:38:15 Les températures, donc bien plus basses aujourd'hui qu'hier,
01:38:18 avec des gelées fréquentes sur la moitié nord, le nord-est en particulier.
01:38:22 Moins de 2 degrés du côté de Nancy.
01:38:25 Par contre, la douceur résiste quand même sur le sud-ouest.
01:38:28 9 degrés à Bordeaux au cours de l'après-midi.
01:38:30 Les conditions restent très printanières, très agréables sur le sud du pays.
01:38:34 Même si les températures baissent un petit peu,
01:38:36 on relèvera encore autour de 18 degrés du côté de Montpellier ou encore de Perpignan.
01:38:41 Des températures, par contre, de saison sur la moitié nord.
01:38:43 8 degrés à Paris.
01:38:44 Rejoindre le mouvement de la rénovation énergétique.
01:38:49 C'était La Météo avec Groupe Verlaine.
01:38:51 Pour devenir franchisé dans les énergies renouvelables.
01:38:53 Groupe Verlaine.
01:38:54 8h, bon réveil à tous ceux qui nous rejoignent sur CNews.
01:38:58 Et bonjour à celui qui nous a rejoint sur ce plateau, Eric Revelle.
01:39:01 Messieurs, bonjour.
01:39:03 Vous êtes éditorialiste économique à Valeurs Actuelles.
01:39:05 Ça va très bien, on est ravis de vous retrouver, bien évidemment,
01:39:07 avec Guillaume Bigot, qu'on est toujours ravis de retrouver le week-end,
01:39:11 comme tous nos téléspectateurs, politologues.
01:39:13 Et Augustin Donadieu qui nous accompagne tout au long du week-end pour les JT.
01:39:16 Et je suis ravi.
01:39:17 Et le plaisir est partagé, Augustin.
01:39:19 Voici les titres de votre journal de 8h.
01:39:21 À la une, il n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour.
01:39:24 Et encore faut-il qu'elles soient suffisantes.
01:39:26 Gabriel Attal était très attendu hier sur la crise agricole.
01:39:28 Il a annoncé des mesures d'urgence, des mesures conjoncturelles,
01:39:31 mais rien sur les normes européennes,
01:39:33 rien sur la concurrence des produits étrangers qui n'y sont pas soumis.
01:39:37 La solution n'était pas finalement à Bruxelles.
01:39:40 On en parle dans ce journal et notamment avec mes invités.
01:39:44 À l'issue des annonces de Gabriel Attal, le monde agricole reste divisé.
01:39:47 Jérôme Baye, l'initiateur des blocages autoroutiers en Haute-Garonne,
01:39:50 semblait satisfait.
01:39:51 Mais l'Occitanie n'est pas la France, prévient le patron de la FNSEA,
01:39:55 qui appelle à poursuivre la mobilisation,
01:39:57 tout comme la coordination rurale ou encore la Confédération paysanne.
01:40:00 Nous serons sur le terrain dans un instant avec Stéphanie Rouquier,
01:40:03 en Haute-Garonne, à Carbone, sur la 64.
01:40:07 Faut-il équiper les enseignants de bombes lacrymogènes pour se défendre ?
01:40:10 La question paraît presque improbable et pourtant,
01:40:13 c'est la décision prise par le maire de Marignane.
01:40:15 Dans les bouches du Rhône, cela fait suite à une violente agression
01:40:17 de plusieurs surveillants la semaine dernière par des élèves
01:40:19 dans un collège de la ville.
01:40:21 Les explications et le débat à suivre.
01:40:25 - Gabriel Attal, Premier ministre, qui s'est rendu hier
01:40:29 sur ce barrage de la 64 à Carbone, en Haute-Garonne,
01:40:34 le premier barrage, là où tout a commencé pour les agriculteurs.
01:40:37 C'est là qu'on retrouve Stéphanie Rouquier ce matin,
01:40:39 avec Joanne Demarle.
01:40:41 Merci à tous les deux.
01:40:42 On vous retrouve sur place.
01:40:43 Les agriculteurs avaient promis de lever ce barrage dès ce midi.
01:40:47 Qu'en est-il Stéphanie, à l'heure où l'on se parle ?
01:40:52 - Après une toute dernière nuit extrêmement courte sur l'autoroute A64,
01:40:57 ça y est, vous voulez le dire, ils ont décidé de lever le blocage
01:41:01 et ils sont tous déjà en action.
01:41:03 Premièrement, ils ont décroché du pont la banderole
01:41:07 et aussi les pendus symboliques qui étaient présents depuis une semaine.
01:41:12 À présent, c'est un chantier colossal qui les attend.
01:41:16 Ils ont démarré, ils commencent à nettoyer tout le site.
01:41:19 Il va falloir enlever les conteneurs qui étaient présents
01:41:22 en plein centre de l'autoroute A64,
01:41:24 des conteneurs qui leur servaient de chambre à coucher,
01:41:26 mais aussi de gare de manger.
01:41:28 Il va falloir aussi démonter tous les murs de paille
01:41:31 qu'ils avaient installés pour se protéger du froid,
01:41:34 mais aussi pour se protéger des véhicules.
01:41:37 Vous le voyez, c'est un travail qu'ils prennent à cœur,
01:41:40 car depuis le début de ce mouvement,
01:41:42 c'était leur mot d'ordre, protester, mais sans vandalisme.
01:41:46 Donc ils tiennent à rendre ce site extrêmement propre
01:41:49 et ils ont également promis de libérer cette autoroute aux alentours de 14h.
01:41:55 Merci Stéphanie Roux qui en salue bien évidemment
01:41:58 l'esprit de responsabilité qui domine sur ce barrage,
01:42:01 un barrage que l'on suit déjà depuis le week-end dernier.
01:42:04 Merci à vous Stéphanie, merci également à Johanne Demarle
01:42:06 qui vous accompagne derrière la caméra.
01:42:08 On ne vous lâchera pas, c'était les mots de Gabriel Attal,
01:42:11 hier le Premier ministre, qui s'est rendu sur ce barrage en Haute-Garonne
01:42:14 et dans une exploitation agricole pour annoncer des mesures d'urgence
01:42:18 face à la colère des exploitants.
01:42:20 Oui, le Premier ministre qui a promis un sursaut agricole
01:42:22 parmi les mesures annoncées,
01:42:24 l'annulation de la hausse de la taxe sur le gazole non routier,
01:42:28 ou encore des sanctions contre trois entreprises
01:42:30 qui ne respectent pas la loi EGalim,
01:42:32 ou enfin des mesures de simplification qui prendront effet dès aujourd'hui.
01:42:37 Alors on voit tout le détail de ces annonces
01:42:39 avec Charlotte Gorzala et Adrien Spiteri.
01:42:43 Bonjour.
01:42:44 A peine le Premier ministre avait-il posé le pied
01:42:47 sur cette exploitation agricole que le ton était donné.
01:42:50 J'espère beaucoup de vos annonces.
01:42:52 Un rendez-vous en Haute-Garonne pour calmer la crise.
01:42:55 Loin des traditionnels pupitres des ministères,
01:42:57 la feuille posée sur la paille,
01:42:59 Gabriel Attal a multiplié les annonces.
01:43:02 Dès aujourd'hui, je décide de dix mesures de simplification immédiates
01:43:07 que je prends immédiatement,
01:43:09 je le prendrai par décret pour la plupart,
01:43:11 à partir de demain.
01:43:12 Simplification, mais aussi accélération des versements des aides d'urgence
01:43:16 et une stricte application des lois EGalim,
01:43:19 dont le but est de protéger les revenus des agriculteurs
01:43:22 face aux industriels de l'agroalimentaire.
01:43:24 Et là, il y a trois actions concrètes.
01:43:27 D'abord, on renforce les contrôles.
01:43:29 Il y a 100 agents de la DGCCRF qui ont été déployés.
01:43:32 On va tout repasser au crible dans les jours qui viennent.
01:43:34 Je peux d'ores et déjà vous dire qu'on va prononcer
01:43:37 trois sanctions très lourdes
01:43:39 contre des entreprises qui ne respectent pas EGalim.
01:43:42 Autre décision, l'annulation de la hausse de la taxe
01:43:45 sur le gazole non routier agricole.
01:43:47 Elle devait augmenter progressivement jusqu'en 2030.
01:43:50 Mettre l'agriculture au-dessus de tout,
01:43:53 c'est l'objectif affiché par Gabriel Attal.
01:43:55 Il assure que le gouvernement a entendu et compris
01:43:59 le ras-le-bol du monde paysan.
01:44:01 On va voir s'il a effectivement bien entendu et bien compris
01:44:05 le ras-le-bol du monde agricole.
01:44:07 - Guillaume Joux, bonjour.
01:44:09 Vous êtes membre des Jeunes agriculteurs de l'An.
01:44:11 Merci d'être avec nous ce matin.
01:44:13 Il y a quelques minutes, on a vu notre reporter Stéphanie Rouquier
01:44:17 en direct de l'A64 à Carbone, en Haute-Garonne.
01:44:21 On a vu des agriculteurs qui avaient décidé de lever le camp,
01:44:24 partiellement satisfaits par les annonces de Gabriel Attal hier.
01:44:28 Est-ce que, selon vous, cette image que l'on a pu voir à Carbone,
01:44:31 en Haute-Garonne, est représentative de l'état d'esprit
01:44:34 aujourd'hui des agriculteurs à travers le pays
01:44:36 après les annonces de Gabriel Attal ?
01:44:38 - Bonjour à tous.
01:44:42 Déjà, dans un premier temps, merci de m'accueillir sur votre plateau
01:44:46 pour laisser la place aux jeunes de parler.
01:44:50 Très important.
01:44:52 Dans un premier temps, nous avons fait des blocages
01:44:56 dans toute la France, que ce soit GIA, FNESA,
01:45:00 sur tous les départements, tous les départements ont bougé.
01:45:03 Donc, ça montre bien quand même le ras-le-bol,
01:45:07 la colère des agriculteurs.
01:45:10 Donc, aujourd'hui, des mesures qui sont suffisantes ?
01:45:13 Non.
01:45:14 Non, pourquoi ?
01:45:15 Parce que monsieur le Premier ministre n'a pas parlé de tous les sujets
01:45:21 et pas allé dans le cœur des sujets.
01:45:23 Je vais vous donner quelques exemples.
01:45:25 Sur le prix, aujourd'hui, sur la rémunération des produits agricoles,
01:45:29 il n'a donné aucune mesure à part trois sanctions sur trois entreprises.
01:45:34 Mais sinon, en aucun cas, il n'a parlé des coûts de production,
01:45:40 des prix payés à la hauteur des coûts de production.
01:45:42 C'est-à-dire, aujourd'hui, on a des coûts de production qui sont élevés
01:45:45 et des prix payés des produits qui sont inférieurs à ces coûts de production.
01:45:49 Vous pouvez regarder comme vous voulez, tant qu'on sera comme ça,
01:45:53 si on paye des prix inférieurs à la hauteur des coûts de production,
01:45:57 demain, il n'y aura plus d'agriculture en France.
01:46:01 Si je comprends bien, pardonnez-moi Guillaume Joux,
01:46:04 là, ce que vous me dites, c'est que, contrairement à l'image qu'on a pu voir tout à l'heure
01:46:08 d'agriculteurs qui lèvent le camp sur l'autoroute A64,
01:46:11 ce n'est pas représentatif du niveau de satisfaction des agriculteurs aujourd'hui en France.
01:46:15 Il y a encore des manquements qui sont importants, selon vous,
01:46:18 aux annonces qui ont été faites par Gabriel Attal.
01:46:20 Bien sûr.
01:46:22 Déjà, il y en a qui quittent le camp,
01:46:24 mais c'est pour revenir la semaine prochaine.
01:46:27 Il y en a qui le tiennent déjà depuis une semaine.
01:46:30 Et qu'est-ce que vous allez faire, vous ?
01:46:32 De bloquer tout.
01:46:33 Guillaume Joux, qu'est-ce que vous allez faire dans les prochaines heures, dans les prochains jours ?
01:46:36 On a bloqué l'entrée de Lyon, de la région lyonnaise, hier.
01:46:43 On a levé le camp pour le week-end.
01:46:45 On retourne début de semaine.
01:46:47 Pour l'instant, ce n'est encore pas décidé ce qu'on va faire,
01:46:50 mais on retourne bloquer avec encore plus d'agriculteurs.
01:46:53 Voilà, parce que ce n'est pas à la hauteur.
01:46:56 Donc voilà, il faut plus que des promesses,
01:47:00 il faut qu'on parle de tous les sujets.
01:47:02 On n'a pas parlé de l'élevage.
01:47:05 Aujourd'hui, il y a une décroissance de toutes les filières agricoles en France.
01:47:09 Donc voilà, aujourd'hui, il n'y a eu aucune annonce là-dessus pour soutenir l'élevage en France.
01:47:14 Pour les réglementations, pour les moyens de production,
01:47:18 il n'a rien annoncé pour améliorer ça.
01:47:22 On a des réglementations, donc certes, il y a des points qui vont être améliorés,
01:47:27 mais on ne va pas assez loin.
01:47:29 On entend ce matin, Guillaume Joux, votre ras-le-bol.
01:47:33 Et voilà tout ce qui manque encore aux annonces faites par le gouvernement.
01:47:38 Je vous propose d'écouter, et on va commenter ça en plateau avec mes invités.
01:47:42 Merci à vous, Guillaume Joux.
01:47:44 Je rappelle, vous êtes membre des Jeunes agriculteurs de l'Inche.
01:47:46 Je vous propose d'écouter Gabriel Attal,
01:47:48 qui s'est rendu justement sur ce barrage de la 64 hier,
01:47:53 qui s'est exprimé sur les agriculteurs,
01:47:56 et quelque part, l'amour qui est porté par notre pays au monde agricole.
01:48:01 Encore tout à l'heure, je le disais, il n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour.
01:48:05 En tout cas, il l'a exprimé, cet amour.
01:48:07 Vous allez me dire si vous avez trouvé ça sincère de sa part ou pas.
01:48:11 Je vous propose de l'écouter.
01:48:14 Je sais que si vous êtes ici depuis plusieurs jours et plusieurs nuits,
01:48:18 vous n'y avez pas de guillotine de cœur.
01:48:21 Aucun d'entre vous n'a passé ses jours et ses nuits ici par plaisir,
01:48:25 bloqué une autoroute par plaisir,
01:48:27 à s'éloigner de son exploitation par plaisir.
01:48:31 Moi, quand j'ai été Premier ministre,
01:48:33 j'ai dit que je voulais me battre pour tous ces Français
01:48:36 qui se lèvent tous les matins pour bosser,
01:48:38 qui ne font pas leurs heures,
01:48:39 qui sont toujours au rendez-vous de leurs responsabilités.
01:48:42 S'il y a des Français qui sont le symbole de cette France-là,
01:48:46 c'est les agricultrices, les agriculteurs, les éleveurs, les éleveuses,
01:48:50 c'est aussi nos pêcheurs, c'est vous toutes et vous tous
01:48:53 qui êtes toujours au rendez-vous de vos responsabilités pour le pays.
01:48:56 Forcément, quand on entend ça, Eric Revelle,
01:48:58 on se dit sur le discours, sur 20, il n'y a rien à dire.
01:49:00 Vous sentez une forme de sincérité de Gabriel Attal
01:49:03 ou vous avez plutôt le sentiment qu'il est venu là
01:49:05 pour nous offrir l'image d'un Premier ministre sur un point de blocage,
01:49:09 en plus avec un agriculteur qui au final dit
01:49:11 "Ok, je vais lever le barrage".
01:49:13 Donc il s'offre une sorte d'image de réconciliation
01:49:16 qui n'est pas forcément à l'image réelle
01:49:18 de ce qui se passe dans le monde agricole ce matin.
01:49:20 Je vais vous dire, il y a un petit côté rock'n'roll dans tout ça,
01:49:22 vous avez remarqué, il y a le Premier ministre,
01:49:24 une botte de foin qui met ses notes,
01:49:26 on a un agriculteur rappeur avec la casquette
01:49:29 qui est debout quand le Premier ministre parle,
01:49:31 ce qui ne se fait jamais.
01:49:32 Donc là, c'est la mise en scène, évidemment.
01:49:34 On a même, j'ai remarqué, un préfet, je ne sais pas si vous avez vu,
01:49:38 le préfet à la fin, il est en uniforme, il trinque
01:49:41 un verre de vin rouge, tout le monde est agriculteur,
01:49:44 tout le monde est paysan.
01:49:45 Le Premier ministre, il remploie même les formules
01:49:48 qu'on a vues pendant les manifestations là.
01:49:50 "Il n'y a pas de pays sans paysans", enfin c'est beau, c'est magnifique.
01:49:53 Il fait du Emmanuel Macron, etc.
01:49:55 Bon, sur le fond, je vais vous dire ma pensée.
01:49:57 Qu'il prenne les mesures conjoncturelles qu'il a annoncées, c'est une évidence.
01:50:01 D'ailleurs, il n'avait pas besoin d'attendre une semaine,
01:50:03 on savait qu'il annoncerait ces mesures-là.
01:50:05 Mais il fallait donner l'impression que vous réfléchissiez,
01:50:07 que vous hâtiez lentement pour ne pas céder à la pression.
01:50:11 Mais l'arrêt de la fiscalisation sur le gazole non routier,
01:50:16 c'était écrit d'avant, j'aurais pu vous le signer.
01:50:18 Le remboursement des frais vétérinaires qui passent de 80 à 45...
01:50:21 Tout ça était fait.
01:50:23 Mais en fait, ça ne résout rien, à mon sens.
01:50:25 Pourquoi ? Parce que toutes les questions structurelles pendantes
01:50:28 de l'agriculture française, tous ces traités qu'on signe,
01:50:31 John Bigot rappelait tout à l'heure, celui de traité,
01:50:33 la veille, avec le Chili.
01:50:35 Ce qu'on oublie de dire, c'est qu'en fait,
01:50:38 on était dépendant du pétrole pour notre énergie,
01:50:40 on va être dépendant du cuivre pour nos éoliennes.
01:50:43 Pourquoi ? Parce que le Chili est le premier producteur mondial de cuivre.
01:50:47 Et toutes les éoliennes offshore, toutes les éoliennes qu'on installe,
01:50:50 qu'on soit pour ou contre, elles ont besoin de se raccorder au réseau.
01:50:53 Et ce raccord au réseau se fait avec du cuivre chilien.
01:50:56 Donc en fait, on est en train de vendre notre agriculture,
01:50:59 d'échanger notre agriculture en important des produits du Chili,
01:51:03 du Canada ou ailleurs, parce qu'on a besoin de ces terres rares,
01:51:06 parce qu'on a besoin de ces matières premières.
01:51:08 Mais ça ne résout rien sur le fond que Gabriel Attal...
01:51:12 Bon, alors je ne voulais pas être vexatoire
01:51:15 avec ce grand paysan français à la casquette retournée,
01:51:20 mais je pense qu'il va avoir des journées difficiles.
01:51:24 - C'est pour ça que...
01:51:25 - Et puis je vais vous dire, ne soyons pas dupe non plus
01:51:27 du petit jeu syndical, pardonnez-moi,
01:51:29 dans un an, il y a des élections aux chambres d'agriculture.
01:51:32 Dans un an, en 2025.
01:51:34 Donc c'est demain pour la coordination rurale,
01:51:37 pour la Confédération paysanne à gauche, pour la FNSEA.
01:51:40 Et alors ce qui est royal, ça aussi je vous l'aurai signé,
01:51:42 la FNSEA, avec M. Arnaud Rousseau,
01:51:45 représentant de l'agro-industrie,
01:51:47 il est à la tête du groupe Avril qui fait de l'huile,
01:51:50 ils ont pris le train en marche de la contestation à la FNSEA,
01:51:53 parce que si vous me passez l'expression,
01:51:54 la FNSEA historiquement, elle est toujours du côté du manche du pouvoir,
01:51:58 alors que les autres sont du côté de la cognée.
01:52:00 Eh bien la FNSEA est la plus revendicative aujourd'hui,
01:52:03 parce que quand vous prenez le train de la contestation en marche,
01:52:05 il ne faut pas le quitter trop tôt le train.
01:52:07 Donc en fait il y a des enjeux aussi, il y a aussi des enjeux électoraux.
01:52:10 Ne soyez pas dupe, mais franchement,
01:52:12 arrêtons de penser que Attal vient avec un coup de baguette magique
01:52:16 de résoudre tous les problèmes de l'agriculture française.
01:52:18 C'est faux.
01:52:20 - Guillaume Bigot aura le mot final,
01:52:22 je voudrais d'abord, puisque vous parlez de la FNSEA,
01:52:25 qu'on rejoigne Romain Blanchard, en direct de l'As 54,
01:52:29 du côté de Salon de Provence,
01:52:30 mis en duplex par L'Orpara, notre envoyé spécial sur place.
01:52:33 Romain, vous êtes président justement de la FDSEA, des Bouches du Rhône,
01:52:37 vous avez passé une nouvelle nuit sur un point de blocage,
01:52:40 on vient d'entendre Éric Revelle nous dire,
01:52:42 la FNSEA, elle a pris le train un petit peu en cours de route,
01:52:45 vous avez ce sentiment, vous ?
01:52:47 - Alors, bonjour d'abord.
01:52:52 Non, pas vraiment, puis je voudrais dire à votre intervenant que je salue
01:52:56 que sa grande connaissance du monde agricole
01:52:58 l'a poussé à oublier les jeunes agriculteurs,
01:53:00 qui sont quand même un syndicat relativement représentatif dans notre profession.
01:53:03 - Non, aussi des jeunes agriculteurs,
01:53:05 d'ailleurs on dit souvent que vous avez plutôt partie liée avec la FNSEA,
01:53:08 on dit même que parfois, les jeunes agriculteurs sont un peu...
01:53:12 - La vitrine.
01:53:13 - Oui, la vitrine ou la chambre,
01:53:15 non pas d'enregistrement, mais avant d'aller à la FNSEA,
01:53:18 souvent on fait ses armes aux jeunes agriculteurs,
01:53:20 mais vous avez raison, c'est une force avec la FNSEA
01:53:22 qui domine le syndicat l'ISM agricole.
01:53:25 - Romain Blanchard, je vous laisse répondre à ça,
01:53:27 vous me poserez des questions sur les annonces de Gabriel Attal.
01:53:29 - Alors je peux vous parler des jeunes agriculteurs,
01:53:34 alors je vous remercie de penser que j'y suis,
01:53:35 mais malheureusement j'ai passé la date de péremption
01:53:37 pour appartenir au rang des jeunes agriculteurs.
01:53:40 Non, c'est plutôt, je crois, l'école de formation,
01:53:43 un laboratoire d'idées pour l'ensemble du monde agricole.
01:53:46 Alors pour la FNSEA, oui d'une part,
01:53:48 mais aussi pour les coopératives et tous les organismes
01:53:52 qui permettent à notre milieu professionnel de vivre.
01:53:55 - Ne divisons pas les syndicats, qu'est-ce que vous,
01:53:57 retenez-vous des annonces de Gabriel Attal hier ?
01:54:00 - Alors aujourd'hui, moi ce que j'ai entendu,
01:54:05 c'est un beau discours de politique générale,
01:54:07 mais qui ressemble beaucoup à ce que j'entends depuis des années.
01:54:09 Donc sur ce plan-là, je reste sur ma faim.
01:54:12 Une poignée de mesures concrètes qui vont répondre
01:54:14 à certaines problématiques de certaines filières
01:54:16 dans certains territoires, mais c'est pas suffisant.
01:54:19 Et puis on répond pas aux grandes questions
01:54:21 de simplification et de considération qu'on demandait.
01:54:25 Même si on a conscience que ces réponses profondes
01:54:28 et importantes peuvent pas être apportées
01:54:30 en 24 ou 48 heures, bien sûr.
01:54:32 Mais on a besoin de gestes forts.
01:54:34 En fait, nous on demandait un Big Bang
01:54:37 et on a eu un pétard mouillé.
01:54:39 - Oui, il nous expliquait effectivement
01:54:41 qu'il y aura quand même un mois de discussion
01:54:43 avec les préfets pour évoquer toutes les mesures
01:54:45 de simplification possibles à réaliser.
01:54:48 Mais comme vous dites, un pétard mouillé,
01:54:50 parce qu'il manque des choses dans cette loi.
01:54:52 Quelle va être la suite du mouvement pour vous ?
01:54:54 - Ça va dépendre des territoires,
01:54:59 des gens et des réponses qu'ils attendent.
01:55:02 Moi, je peux vous parler du mouvement
01:55:04 qu'on a ici sur la 54 à Salon.
01:55:06 Aujourd'hui, on attend des précisions dans la matinée.
01:55:09 Donc à minima, nous sommes là jusqu'à midi
01:55:11 et dans l'après-midi.
01:55:13 Et si nous ne sommes pas pleinement satisfaits,
01:55:15 si nous n'obtenons pas les réponses aux questions
01:55:17 que nous avons posées, on va prolonger le mouvement.
01:55:19 Si, en revanche, on a des actes forts,
01:55:22 des gestes concrets qui vont impacter
01:55:25 notre quotidien sur nos exploitations,
01:55:27 on peut rentrer chez nous.
01:55:29 Parce que, soyons honnêtes, on est mieux
01:55:31 avec nos enfants et nos familles
01:55:33 et sur nos exploitations que sur une aire d'autoroute.
01:55:35 - Un dernier mot, quelles seraient peut-être
01:55:39 les deux mesures manquantes selon vous
01:55:42 dans ce qui est annoncé jusque-là par Gabriel Attal ?
01:55:48 - Malheureusement, il en manque beaucoup plus que deux.
01:55:50 Mais je pense que l'application des clous de miroir
01:55:52 pour qu'on cesse d'importer l'agriculture
01:55:54 que nous ne voulons pas de manière efficace et concrète,
01:55:57 ce serait un premier pas.
01:55:59 Et puis, une vraie simplification,
01:56:01 ça j'entends que c'est en cours,
01:56:03 mais je voudrais le voir concrètement dans mes exploitations.
01:56:05 Moi, j'en ai marre de remplir des dossiers,
01:56:07 c'est pas pour ça que j'ai choisi ce métier.
01:56:09 - Et on l'entend, Romain Blanchard,
01:56:11 on est aux côtés des agriculteurs sur CNews.
01:56:14 Vous êtes président de la FDSEA des Bouches-du-Rhône.
01:56:17 Merci à vous, merci également à Laure Parra,
01:56:19 qui a assuré la réalisation de ce duplex.
01:56:22 Guillaume Bigot, le mot de la fin sur cette crise agricole,
01:56:25 avant d'évoquer d'autres sujets sur ce plateau.
01:56:28 Il vient d'être dit quelque part,
01:56:30 c'est ce sentiment d'impuissance
01:56:32 face à des traités internationaux aujourd'hui,
01:56:35 et ce sentiment qu'en fait, on ne peut pas faire face
01:56:37 à la concurrence des produits étrangers.
01:56:39 - C'est-à-dire qu'on a décidé de ne pas y faire face
01:56:42 parce qu'on ne s'est pas placé du point de vue...
01:56:44 Alors, les agriculteurs, il ne faut jamais se placer
01:56:46 du point de vue d'une catégorie socio-professionnelle.
01:56:49 On ne se passe plus du côté de l'intérêt général français.
01:56:52 Ce qui anime sur le sujet de l'agriculture,
01:56:54 qui est un sujet qui a été transféré à l'Union européenne,
01:56:57 l'intérêt général qui commande, qui guide les décisions,
01:57:00 ce n'est plus l'intérêt général de la France.
01:57:02 Il faut vraiment que les gens l'entendent.
01:57:04 Donc le résultat des élections,
01:57:06 de la délibération démocratique en France n'a plus d'intérêt
01:57:09 et, vidé de sa substance, c'est l'intérêt général européen.
01:57:12 Alors, ça a été rappelé sur le cuivre.
01:57:14 Ça serait encore très bien d'ailleurs
01:57:16 si on les construisait nous-mêmes, ces éoliennes.
01:57:18 En fait, pour la plupart, on les importe en plus d'ailleurs.
01:57:21 Mais ça veut dire quoi ?
01:57:22 Ça veut dire que les décisions qui sont prises,
01:57:24 c'est de sacrifier effectivement des pans entiers de l'agriculture,
01:57:27 la nôtre, celle d'autres pays, parce qu'il n'y a pas qu'en Europe.
01:57:29 Ce qui est très intéressant dans cette crise,
01:57:31 c'est que ce sont les Européens contre l'Union européenne.
01:57:33 Vous avez vu, quand même, dans tous les pays européens,
01:57:35 il y a simultanément cette crise.
01:57:37 Donc l'intérêt se trouve finalement ailleurs.
01:57:41 L'Ukraine, par exemple, c'est typique.
01:57:43 C'est-à-dire que rien n'a été remis en question sur l'Ukraine.
01:57:45 Il n'y a plus de droit de douane avec l'Ukraine
01:57:47 parce que l'Union européenne a décidé...
01:57:49 Donc si ça va au bout de cette logique d'adhésion de l'Ukraine,
01:57:52 par exemple, il n'y aura plus de Pâques du tout.
01:57:54 Donc l'intérêt général qui est pris en compte,
01:57:56 ce n'est plus celui de la France ou même de chaque pays,
01:57:59 c'est celui abstrait de l'Union européenne.
01:58:01 On va revenir sur ce sujet à 8h30.
01:58:03 Éric Revel, je vous redonnerai la parole encore une fois.
01:58:05 Juste un dernier sujet pour finir avant une page de pub.
01:58:09 On a souvent évoqué sur ce plateau la question
01:58:11 de la sécurisation des établissements scolaires.
01:58:13 Faut-il des fouilles, des portiques, des agents de sécurité
01:58:16 face à la montée de l'insécurité dans nos écoles ?
01:58:19 Aujourd'hui, un maire a décidé d'aller encore plus loin.
01:58:21 Le maire de Marignane, dans les Bouches-du-Rhône,
01:58:23 il veut équiper les enseignants de bombes lacrymogènes.
01:58:25 C'est pour lui une nécessité.
01:58:27 Il a fait cette proposition après l'agression violente
01:58:29 d'un surveillant survenu vendredi dernier par quatre élèves.
01:58:32 Mais cette solution d'équiper les professeurs
01:58:34 de bombes lacrymogènes divise, évidemment,
01:58:36 du côté des enseignants, mais également du côté des parents.
01:58:40 Voici ce reportage de Tony Pitarro.
01:58:42 Des professeurs d'un collège de Marignane
01:58:44 ont exercé leur droit de retrait ce lundi
01:58:47 après une violente bagarre survenue vendredi dernier
01:58:50 entre plusieurs élèves.
01:58:52 Une preuve de plus selon ce maire
01:58:54 qu'il faut équiper les enseignants de sa ville
01:58:56 de bombes lacrymogènes.
01:58:58 Les éducateurs sont venus, les surveillants sont venus
01:59:01 pour protéger l'enfant et ils se sont fait frapper
01:59:06 et se sont retrouvés à l'hôpital.
01:59:09 Là encore, des questions se posent
01:59:11 sur la protection des agents de l'éducation nationale.
01:59:15 Il n'y a pas de raison qu'ils se laissent frapper
01:59:17 sans pouvoir se défendre.
01:59:20 Pour pouvoir posséder cette bombe lacrymogène
01:59:22 sur leur lieu de travail, les professeurs
01:59:24 devront remplir une autorisation.
01:59:26 On remplit un CERFA et on l'envoie à la préfecture
01:59:29 qui accepte ou qui refuse.
01:59:31 Voilà, c'est tout.
01:59:33 Il n'y a rien d'illégal aujourd'hui
01:59:35 sur le fait de proposer ça aux enseignants
01:59:39 qui, pour la moitié d'entre eux, ont accepté d'être équipés.
01:59:44 Donc ça veut bien dire qu'il y a un besoin
01:59:46 et ce n'est pas une vue de l'esprit.
01:59:48 Dans une lettre, la préfète de police
01:59:50 a rappelé à Éric Le Dixaise qu'une bombe lacrymogène
01:59:52 est une arme de catégorie D
01:59:54 dont le port et le transport sont interdits
01:59:56 sans motif légitime.
01:59:58 C'est assez effrayant comme situation
02:00:00 de se dire aujourd'hui qu'on est obligé
02:00:02 de confier des bombes lacrymogènes
02:00:04 à nos professeurs pour qu'ils puissent se défendre.
02:00:06 Alors j'entends bien, ce n'est pas partout,
02:00:08 ce n'est pas tout le temps et ce n'est pas au choix de chacun.
02:00:10 Mais c'est quand même effrayant de se dire
02:00:12 qu'on en arrive là aujourd'hui dans l'éducation nationale
02:00:14 et dans nos établissements.
02:00:16 Ce que propose ce maire, bon évidemment, est infaisable
02:00:18 je vais vous expliquer pourquoi,
02:00:20 et puis pas souhaitable.
02:00:22 Mais surtout c'est un cri d'alarme.
02:00:24 C'est-à-dire qu'on ne jugule plus la violence
02:00:26 jusque-là y compris dans nos établissements.
02:00:28 Donc je ne sais pas si le maire y croit ou pas
02:00:30 mais en tout cas on voit bien ce que ça veut dire.
02:00:32 On n'a plus d'autres solutions que
02:00:34 on manque de profs,
02:00:36 il n'y en a pas un devant chaque classe, mais on va avoir
02:00:38 une bombe lacrymogène devant chaque classe.
02:00:40 On est quand même dans une situation par laxale.
02:00:42 Mais où c'est extrêmement dangereux quand même,
02:00:44 c'est qu'il y a ce que la police, les forces de l'ordre
02:00:46 connaissent très bien, c'est ce qu'on appelle la réponse graduée.
02:00:48 C'est-à-dire que si, imaginez,
02:00:50 vous avez chaque prof avec une bombe lacrymogène
02:00:52 mais ce n'est pas comme ça que vous combattez la violence.
02:00:54 Parce que ça veut dire que
02:00:56 l'élève agresseur qui venait main nue
02:00:58 ou qui venait...
02:01:00 s'il a une bombe lacrymogène en face de lui
02:01:02 il va venir avec autre chose pour exprimer sa violence.
02:01:04 Donc en fait vous êtes dans une espèce de spirale
02:01:06 de folie, tout ça au sein de l'éducation nationale.
02:01:08 Non, le symptôme c'est une violence
02:01:10 de dingue dans les lycées,
02:01:12 dans les collèges, pas partout mais qui...
02:01:14 Et en fait personne n'a la solution.
02:01:16 Mais j'aime bien l'image,
02:01:18 je ne sais pas si Guillaume va partager, l'image de dire
02:01:20 on n'a pas un prof devant chaque salle
02:01:22 en dépit de ce qu'avait promis M. Attal
02:01:24 mais en revanche on va avoir une bombe lacrymogène
02:01:26 devant chaque... - Et bientôt plus de bombes lacrymogènes
02:01:28 que de profs. - Que de profs, bon.
02:01:30 - Mais l'école est au-dessus de tout, c'est la mère de toutes les batailles,
02:01:32 les violences faites aux femmes qui explosent sont au-dessus de tout,
02:01:34 c'est la priorité absolue depuis le premier quinquennat.
02:01:36 - Ah mais là c'est la crise agricole.
02:01:38 - Alors attention, l'écologie est au-dessus de tout
02:01:40 - Parce qu'elle a été replacée au-dessus de la pile de toutes les...
02:01:42 - Et bien sûr, bien sûr, vous avez raison,
02:01:44 l'agriculture est au-dessus de tout, donc tout est au-dessus de tout.
02:01:46 Comme dit Bonaparte, qui tient tout ne tient rien.
02:01:48 - Allez, on marque une courte pause,
02:01:50 on va revenir dans un instant sur la crise agricole.
02:01:52 - Mais il y a une semaine, le Premier ministre... - Ah, l'hôpital, j'oubliais, la santé !
02:01:54 - C'est en haut de la pile. - La santé.
02:01:56 - La santé est en haut de la pile. - Mais les lits continuent à fermer.
02:01:58 - On a du mal à regarder le haut de la pile.
02:02:00 - On marque une courte pause et on se rétractera au dernier sujet en haut de la pile,
02:02:03 c'est la crise agricole aujourd'hui.
02:02:05 - Samedi 27 janvier sur CNews,
02:02:11 Guillaume Bigot, garde à vous, je l'ai vu se redresser tout de suite,
02:02:14 immédiatement, au moment où on est arrivé à l'antenne.
02:02:17 - Non mais il n'y en a que pour Guillaume Bigot, c'est ce que je vous dis.
02:02:19 - Et les crises de jalousie qui commencent.
02:02:21 Ce matin, nous avons l'excellent Guillaume Bigot,
02:02:23 l'excellent Éric Revelle...
02:02:25 - L'excellent Déci !
02:02:27 - L'excellent Augustin Donatieux également pour les JT,
02:02:29 et voici les titres de votre journal.
02:02:31 À la une, ils promettent un sursaut agricole.
02:02:33 Gabriel Attal est arrivé en Haute-Garonne ce vendredi,
02:02:35 avec des mesures d'urgence pour éteindre la contestation.
02:02:38 Mais pour les principaux syndicats, le compte n'y est pas,
02:02:41 ils appellent à poursuivre la mobilisation.
02:02:43 Qu'en est-il sur le terrain ?
02:02:45 Vous entendrez les toutes premières réactions des agriculteurs,
02:02:47 et les autres, dans le journal.
02:02:49 Certains parlent d'un hold-up démocratique,
02:02:51 d'un coup d'État de droit, ou encore d'un coup de force des juges.
02:02:54 La loi immigration, largement censurée par le Conseil constitutionnel,
02:02:57 a finalement été promulguée cette nuit par Emmanuel Macron,
02:03:00 avec 40% de ses articles retirés.
02:03:03 On en a beaucoup parlé ces deux derniers jours,
02:03:05 mais alors que reste-t-il dans cette loi ?
02:03:07 Nous ferons le point dans un instant.
02:03:09 Quatre mois sans professeur d'anglais,
02:03:11 c'est la situation à laquelle fait face un établissement scolaire,
02:03:13 en Neuret-Loire.
02:03:15 Le Premier ministre a reçu l'appel.
02:03:17 Gabriel Attal avait pourtant assuré que cela ne se produirait plus
02:03:19 au moment de la rentrée scolaire,
02:03:21 lorsqu'il était encore ministre de l'Éducation nationale.
02:03:23 Une promesse loin d'être tenue.
02:03:25 Déverrouiller, libérer, simplifier l'agriculture.
02:03:31 Gabriel Attal a tenté de calmer la crise hier, depuis la Haute-Garonne.
02:03:34 Le Premier ministre a multiplié les annonces,
02:03:36 pour tenter de répondre aux revendications des agriculteurs.
02:03:40 Un discours très attendu,
02:03:42 et évidemment très suivi sur les points de blocage partout en France.
02:03:45 Nos équipes étaient aux côtés de ces agriculteurs, mobilisés.
02:03:49 Alors comment ont-ils réagi ? Qu'ont-ils pensé de ce discours ?
02:03:52 Vous allez le voir.
02:03:54 Les avis sont très partagés.
02:03:56 Adrien Spiteri.
02:03:58 Debout, aux côtés de Gabriel Attal,
02:04:02 Jérôme Baye annonce le lever du blocage sur l'autoroute A64.
02:04:06 Je ne pars pas en ambu,
02:04:08 mais la vérité de l'autoroute doit s'éclurer.
02:04:11 Cette figure de la mobilisation des agriculteurs,
02:04:14 se dit satisfaite des annonces faites par le Premier ministre.
02:04:17 Il a répondu positivement à nos trois revendications.
02:04:20 On l'a vu, il fait une annonce forte,
02:04:23 en réduisant les délais d'instruction,
02:04:25 en réduisant les complications sur les recours,
02:04:28 et surtout en augmentant le budget de développement de lacs,
02:04:31 d'écurage de fossés.
02:04:32 Autre décision appréciée,
02:04:34 l'annulation de la hausse du gasoil non routier.
02:04:37 D'autres professionnels du secteur ne sont pas totalement convaincus,
02:04:40 à commencer par le président de la FNSEA.
02:04:43 Il y a beaucoup de revendications à lesquelles le Premier ministre n'a pas répondu.
02:04:47 Il y a le sujet des importations, il a parlé du Mercosur,
02:04:49 on aimerait en savoir plus aussi sur l'Ukraine.
02:04:52 Il y a les sujets de la surtransposition,
02:04:55 sur le plan environnemental de la surtransposition,
02:04:57 il n'a pas abordé les choses.
02:04:59 Il y a la question de l'élevage,
02:05:00 cette fameuse mesure fiscale et sociale qui était attendue,
02:05:03 sur laquelle il n'a rien dit.
02:05:05 Le syndicat a décidé de poursuivre la mobilisation,
02:05:08 en appelant à ne pas utiliser la violence.
02:05:11 Et nous sommes avec Vincent Rigaud, bonjour.
02:05:16 Vous êtes agriculteur, vous êtes membre de la coordination rurale dans le Lot-et-Garonne.
02:05:22 Merci d'être avec nous ce matin.
02:05:24 Vous avez occupé un point de blocage tout au long de la semaine.
02:05:27 Je voulais votre avis sur cette séquence qu'on a pu observer,
02:05:30 avant d'aborder le fond, hier, Gabriel Attal,
02:05:33 sur ce point de blocage, avec un Jérôme Bail,
02:05:36 avec qui il s'est offert, en quelque sorte,
02:05:39 une séquence de réconciliation, quelque part.
02:05:42 Mais est-ce que cette séquence n'est pas un coup de com'
02:05:45 qui est finalement assez peu représentatif
02:05:47 de ce que vit ce matin le monde rural,
02:05:50 de ce que ressent le monde rural, face aux annonces de Gabriel Attal ?
02:05:53 Quel est votre point de vue là-dessus,
02:05:55 vous qui êtes membre de la coordination rurale ?
02:05:57 Est-ce que vous dites stop ou encore ?
02:05:59 On dit encore, sans hésitation.
02:06:03 On plaçait beaucoup d'espoir dans Jérôme Bail,
02:06:08 qui était un agriculteur qui paraissait de la base,
02:06:10 non encarté, auquel il ne s'est pas dit le cas,
02:06:13 et le voir lâcher aussi facilement face à des mesurettes,
02:06:16 c'est incompréhensible,
02:06:19 parce que vraiment, les annonces faites hier soir par Gabriel Attal,
02:06:22 ça part de mon sentiment, on est tous d'accord,
02:06:25 mais c'est loin d'être insuffisant, très très loin d'être insuffisant.
02:06:28 Qu'est-ce que vous attendez de Gabriel Attal, du gouvernement plus largement ?
02:06:32 On attend des mesures claires,
02:06:35 et en fait, tout ce qu'il a annoncé, il nous manque du cash.
02:06:38 C'est ça qu'on veut, aucune mesure sur le revenu des agriculteurs.
02:06:41 Pour le Covid, il y a eu de quoi qu'il en coûte pour sauver n'importe quelle entreprise,
02:06:45 et là, pour les nourrisseurs de la France, rien.
02:06:49 Rien, quelques mesures de simplification,
02:06:51 mais rien de clair, rien d'établi, et rien pour notre revenu.
02:06:54 Vous attendez de la part du gouvernement plus une politique en forme de chèque aux agriculteurs,
02:07:00 aujourd'hui, ou est-ce qu'il ne faudrait pas aussi réfléchir à cette concurrence internationale,
02:07:05 aux normes qui sont imposées à travers l'Europe aux agriculteurs français,
02:07:10 cette surtransposition aussi des normes qui est faite par l'administration française ?
02:07:15 Bien sûr, les chèques, c'est du soin palliatif.
02:07:18 Nous, on veut vraiment quelque chose de conjoncturel, de structurel.
02:07:22 Oui, les normes, il faudrait déjà prendre des exemples,
02:07:25 comme ne pas rentrer les produits qui sont interdits en France.
02:07:28 Tout ce qui ne correspond pas au cahier des charges de l'agriculture française,
02:07:31 ne pas les porter.
02:07:33 Voilà, ça commence par là.
02:07:35 Qu'on joue à armes égales.
02:07:37 Vous dites aujourd'hui, on va continuer la mobilisation.
02:07:41 Ça va passer par quoi ?
02:07:42 Vous allez continuer à bloquer encore ce week-end,
02:07:45 et la semaine prochaine, et le temps qu'il faudra des points d'autoroute ?
02:07:48 Est-ce que vous envisagez de monter à Paris pour vous faire entendre ?
02:07:52 Bien sûr que le blocage va continuer ce week-end.
02:07:56 On étudie la possibilité de se rendre à Paris en novembre.
02:08:00 Tout ça va se décider sur les points aujourd'hui de blocage.
02:08:03 Je ne vais pas parler à la place de mes présidents,
02:08:05 mais tout ça est en étude, bien entendu.
02:08:07 Mais ce qui est sûr, c'est qu'on ne lâchera pas.
02:08:09 Merci à vous, Vincent Rigaud, je le rappelle.
02:08:12 Vous êtes agriculteur et membre de la coordination rurale
02:08:15 dans le département du Lot et Garonne.
02:08:16 Vous avez occupé un point de blocage tout au long de la semaine,
02:08:19 et vous allez poursuivre votre mobilisation,
02:08:20 parce qu'aujourd'hui, vous n'êtes pas satisfait des annonces faites par Gabriel Attal.
02:08:24 On va faire un tour de table avec mes invités.
02:08:27 Eric Revelle, qui voulait parler et continuer à évoquer ce sujet avec nous.
02:08:30 Oui, j'entends bien ce que dit ce représentant de la coordination rurale,
02:08:34 qui est le troisième syndicat qui a fait 20 % aux dernières élections de 2019
02:08:38 dans le champ d'agriculture.
02:08:40 J'entends bien ce qu'il dit.
02:08:42 Oui, sur le fond, les problèmes restent pendants.
02:08:44 C'est-à-dire tout ce qui est structurel, tout ce qui est accord,
02:08:47 tout ce qui est normes bruxelloises, reste pendant.
02:08:50 Gabriel Attal n'a pas apporté de réponse.
02:08:52 Ce qui est très intéressant, puisque le président de la République est en voyage,
02:08:55 comme vous le savez, il est en Inde, puis il ira en Suède,
02:08:58 et puis enfin, il ira à un conseil, un sommet européen extraordinaire,
02:09:02 le 1er février à Bruxelles.
02:09:04 Ironie de l'affaire, puisqu'on parle beaucoup de l'Ukraine,
02:09:07 c'est que ce sommet extraordinaire, il n'est pas là pour parler des questions
02:09:11 des agriculteurs partout en Europe, mon cher Anthony.
02:09:14 Ce sommet européen, il est là pour voir si, oui ou non,
02:09:17 on donne 50 milliards d'euros de plus à l'Ukraine
02:09:20 pour se défendre de l'envahisseur russe.
02:09:22 Alors, la présidence de la République en France a annoncé
02:09:26 qu'on parlerait aussi des normes agricoles.
02:09:28 Bon, on verra.
02:09:29 Donc là, vous avez un sommet européen qui donnera peut-être l'occasion
02:09:32 au président de la République de revenir sur les accords de libre-échange
02:09:36 signés par Bruxelles, sur l'accord récent signé avec le Chili.
02:09:41 "I have a dream", disait l'autre, "je fais le rêve qu'il abordera ce sujet".
02:09:46 Je ne le sais pas.
02:09:47 En tout cas, le président n'est pas là, donc il doit considérer
02:09:49 que ce n'est pas très important.
02:09:50 Sinon, on peut aménager son agenda diplomatique.
02:09:53 Et puis, il y a ce sommet européen extraordinaire
02:09:55 sur la question ukrainienne, justement.
02:09:57 Discutons de tous les problèmes qui sont posés à l'Ukraine
02:10:00 avec l'invasion russe, mais aussi que l'Ukraine pose
02:10:03 aux restants de l'Europe avec les importations massives,
02:10:06 notamment de ses poulets.
02:10:07 Voilà, ce sera l'occasion.
02:10:08 On verra, on verra.
02:10:10 Et je pense que les agriculteurs qui se mobilisent aujourd'hui
02:10:12 devraient avoir un nez sur cette date du 1er février
02:10:16 pour voir ce qui va s'y passer.
02:10:17 Vous avez des attentes, Guillaume, sur ce sommet ?
02:10:20 Non, parce que l'agenda a déjà été fixé.
02:10:23 D'abord, il y a une initiative, un monopole d'initiative
02:10:25 de la Commission européenne.
02:10:26 Et ensuite, au Conseil européen, alors ça dépend des sujets,
02:10:30 c'est sujet par sujet, mais tout ne requiert pas, en fait,
02:10:34 l'unanimité, ce qui veut dire qu'en fait, un pays
02:10:36 comme la France qui n'est pas d'accord peut être mis en minorité.
02:10:38 Alors, ce n'est pas encore le cas sur des livraisons d'armes
02:10:40 à l'Ukraine, mais c'est le cas sur des accords, à mon avis,
02:10:45 sur des accords de libre-échange, je pense qu'aussi,
02:10:47 on pourrait les bloquer.
02:10:49 Mais sur la politique agricole commune, par exemple,
02:10:52 ça, ça ne relève plus d'une politique de l'unanimité.
02:10:55 C'est le premier point.
02:10:56 Deuxième point, tout ce qu'a lâché Gabriel Attal,
02:11:00 et il a bien fait de le lâcher aux agriculteurs,
02:11:02 et les agriculteurs le prennent parce que tout est bon à prendre,
02:11:05 effectivement, ça correspond à 10% du problème.
02:11:07 90% du problème, c'est géré par Bruxelles,
02:11:09 donc il ne peut pas le régler.
02:11:12 Je pense qu'en creux, on peut aussi se dire
02:11:14 que ça fait très longtemps quand même que ces mesures
02:11:16 de simple bon sens, de réduction des délais,
02:11:18 vous vous rendez compte, quand vous avez des aides d'urgence,
02:11:20 il faut attendre plus d'un an pour les recevoir.
02:11:22 C'est complètement fou.
02:11:23 La loi Egalim qui n'est pas appliquée,
02:11:25 où ils ont trouvé ces trois entreprises qui vont être
02:11:27 gravement sanctionnées ?
02:11:28 Ça veut dire qu'ils le savent depuis longtemps.
02:11:30 Ça veut dire qu'ils ne les sanctionnaient pas depuis longtemps.
02:11:32 Donc en fait, en creux, en quelque sorte,
02:11:34 les agriculteurs, c'est comme s'ils avaient ramené un produit,
02:11:36 un invendu défectueux, et ils demandent à être remboursés.
02:11:38 On leur dit non, mais on va vous donner une carte d'abonnement,
02:11:40 mais on va vous vanter les mérites de la maison,
02:11:42 et puis on va vous donner une petite ristourne, etc.
02:11:44 Enfin, c'est quand même assez étrange.
02:11:46 Voilà ce que l'on pouvait dire ce matin sur cette crise
02:11:48 chez les agriculteurs.
02:11:49 Vous avez une autre date importante pour les agriculteurs,
02:11:51 c'est la fin des négociations entre distributeurs et industriels.
02:11:54 Et la FNSE avait attiré l'attention, avant même que le conflit démarre,
02:11:58 sur l'idée que peut-être l'accord entre la distribution
02:12:01 et les industriels, notamment dans le lait,
02:12:03 se ferait sur le dos de la marge des agriculteurs.
02:12:06 Donc là, il faut être vigilant.
02:12:08 Et on entend beaucoup moins les grands patrons de la distribution.
02:12:11 Ils ne sont plus là.
02:12:12 Là, on ne les entend plus sur les plateaux.
02:12:14 C'est encore un sujet bruxellois,
02:12:15 parce que précisément, il y a un cadre très fort
02:12:17 qui est celui de la concurrence.
02:12:18 Donc vous ne pouvez faire que contourner, biaiser ou ruser.
02:12:21 Mais vous ne pouvez pas attaquer le dur.
02:12:23 Autre sujet, la loi immigration promulguée
02:12:25 durant la nuit par Emmanuel Macron depuis New Delhi.
02:12:27 Une loi dont 40% des articles
02:12:29 ont été censurés par le Conseil constitutionnel.
02:12:31 Dursissement de l'accès aux prestations sociales,
02:12:34 le Cotat migratoire annuel resserment
02:12:36 des critères du regroupement familial.
02:12:38 Les Sages ont censuré 35 articles sur 86.
02:12:42 Alors, on en a beaucoup parlé ces deux derniers jours.
02:12:44 Mais ce dont on a moins parlé,
02:12:46 c'est ce qu'il reste dans ce texte,
02:12:47 dans cette loi immigration récemment promulguée.
02:12:50 On fait le point complet avec Raphaël Lasreg.
02:12:53 Elle contenait 86 articles forts.
02:12:56 35 mesures ont été censurées partiellement ou totalement,
02:13:00 comme le durcissement de l'accès aux prestations sociales
02:13:03 et le délit du séjour irrégulier pour les étrangers.
02:13:06 La structure initialement voulue par le gouvernement
02:13:09 a été préservée, comme par exemple
02:13:11 la simplification des procédures d'expulsion
02:13:14 des étrangers délinquants,
02:13:15 la régularisation des travailleurs sans papier
02:13:18 dans les métiers dits en tension au cœur des débats cet automne.
02:13:21 Le Conseil valide aussi des dispositions
02:13:23 pour faciliter les expulsions
02:13:25 et les décisions d'obligation de quitter le territoire français.
02:13:28 Elles font notamment sauter les protections
02:13:30 dont bénéficient certaines catégories d'étrangers,
02:13:33 comme ceux arrivés en France avant l'âge de 13 ans.
02:13:35 Si les oppositions de gauche se félicitent
02:13:37 de l'arbitrage des stages,
02:13:39 la droite dénonce une décision plus politique que juridique.
02:13:42 - Le Conseil constitutionnel a-t-il jugé en politique
02:13:48 plutôt qu'en droit, comme le dit Eric Ciotti ?
02:13:51 S'agit-il d'un coup de force des juges,
02:13:53 comme le prétend Jordan Bardella ?
02:13:55 S'agit-il d'un coup d'État de droit, comme le dit Laurent Wauquiez ?
02:13:58 Est-ce que c'est l'illustration d'une amertume de la droite
02:14:01 qui s'est sentie flouée par Emmanuel Macron et le gouvernement,
02:14:05 ou c'est plutôt l'illustration d'un hold-up démocratique,
02:14:08 comme le prétend Eric Ciotti ?
02:14:10 - Tout un peu de ça, mon cher Anthony, si j'ose dire,
02:14:13 parce que là, il y a tellement de questions !
02:14:15 - Je vous ai sortis les punchlines,
02:14:17 mais qui reflètent véritablement le sentiment d'impuissance
02:14:21 qu'ont beaucoup de Français quand ils écoutent ce débat.
02:14:23 - Oui, d'abord, je trouve ça très symbolique
02:14:26 que le président de la République promulgue une loi sur l'immigration
02:14:29 depuis un pays étranger.
02:14:31 On n'est plus dans la souveraineté européenne,
02:14:33 on est dans la souveraineté mondiale.
02:14:35 Le président de la République est un citoyen du monde,
02:14:38 donc il n'y a pas de choc pour lui intellectuel
02:14:41 à promulguer une loi sur l'immigration,
02:14:43 très légère cette loi sur l'immigration, depuis l'étranger.
02:14:46 Ça nous donne aussi l'occasion de savoir que Laurent Wauquiez
02:14:48 fait toujours de la politique, quand même.
02:14:50 - Laurent qui ?
02:14:51 - Laurent Wauquiez.
02:14:52 - Ah oui.
02:14:53 - Alors, Laurent Wauquiez, il a commencé à sortir
02:14:55 vous vous souvenez du rapport de la Cour des comptes de Moscovici
02:14:57 qu'il avait un peu retenu de par-devers lui,
02:15:00 et là, il tape très fort.
02:15:02 Et alors, ça permet aussi, l'air de rien,
02:15:04 cette petite sortie importante,
02:15:06 et qui peut être analysée, de Laurent Wauquiez.
02:15:08 C'est pas rien de dire que c'est un coup d'État de droit.
02:15:10 C'est pas rien de dire ça.
02:15:12 Les explications de M. Fabius dans une émission du Service public
02:15:15 étaient très convenues, j'en conviens, mais c'est pas rien.
02:15:18 Et alors, du coup, ça permet aux Républicains
02:15:21 de lancer la campagne à la course des chapeaux à plumes.
02:15:24 Vous avez vu, Xavier Bertrand est intervenu
02:15:26 pour dire qu'il s'opposait à la déclaration de Laurent Wauquiez.
02:15:30 Tout ça, c'est de la politique politicienne, mais pourquoi je vous dis ça ?
02:15:32 Parce que pendant ce temps-là, quand même,
02:15:34 on bat des records d'immigration dans ce pays,
02:15:36 on bat des records de droits d'asile
02:15:38 dont tous les hommes politiques disent qu'il faut le réformer,
02:15:41 que ça sert de tremplin pour le tout et de n'importe quoi.
02:15:44 Et pendant ce temps-là, on oublie de dire que 70%, 75% des Français
02:15:49 étaient d'accord sur les mesures, y compris les plus dures,
02:15:52 qui avaient été mises dans le texte par les sénateurs républicains,
02:15:57 soi-disant surfant sur une idéologie d'extrême droite.
02:16:00 On oublie tout ça.
02:16:01 Donc on oublie les Français, comme d'habitude,
02:16:03 sur un sujet qui les concerne, même si le premier, c'est le pouvoir d'achat,
02:16:06 on oublie et on en fait une petite confiture, confipote de politique.
02:16:13 Mais non, mais c'est ça.
02:16:14 Et les Français, ils sont grongeons comme deux vents.
02:16:16 - La confipopole.
02:16:17 - Est-ce qu'à l'heure du petit déjeuner, la confiture est à votre goût ?
02:16:19 - La confipopole.
02:16:20 Écoutez, je suis complètement en phase,
02:16:24 comme souvent d'ailleurs avec ce que dit Éric Remmel,
02:16:27 il y a quelque chose là-dedans, dans la question que vous avez posée
02:16:32 et qui est la question qui est souvent posée,
02:16:34 c'est-à-dire est-ce qu'il y a une opposition entre la politique et le droit ?
02:16:36 En fait, il faut remettre un peu les pendules à l'heure.
02:16:38 Nous sommes en République, en démocratie.
02:16:40 Qu'est-ce que c'est que le droit ?
02:16:42 Le droit, c'est ce que veut le souverain,
02:16:45 c'est-à-dire le peuple et les représentants du peuple.
02:16:47 C'est ça, le droit, en fait.
02:16:48 Donc le droit, c'est de la politique, pourrait-on dire, du passé.
02:16:52 Or là, vous avez des gens qui ne veulent plus bouger une virgule,
02:16:55 qui veulent qu'on reste dans un carcan.
02:16:57 Dans ce carcan, on liquide l'agriculture.
02:16:59 Dans ce carcan, on fait venir des migrants en veux-tu en voilà.
02:17:02 Dans ce carcan, on ne touche pas à ceux qui font des super profits
02:17:06 pendant l'inflation.
02:17:08 Dans ce carcan, on doit aider l'Ukraine.
02:17:10 Et donc, si vous n'êtes pas d'accord avec ça, on vous oppose le droit.
02:17:13 C'est-à-dire qu'on vous oppose les décisions qui ont été prises dans le passé.
02:17:15 C'est ça, le problème, en fait.
02:17:16 Et en réalité, il y a une politisation, évidemment, du droit,
02:17:19 ce qu'on appelle l'état de droit.
02:17:21 En fait, en réalité, ça devient le droit contre la démocratie.
02:17:24 Donc c'est vraiment la politique du passé qui ne doit plus bouger.
02:17:27 Et on vous oppose ça.
02:17:28 C'est évidemment malin de la part du président de la République
02:17:32 parce qu'il a exactement passé la loi qu'il voulait passer.
02:17:34 D'ailleurs, M. Darmanin s'en est félicité.
02:17:36 C'est néanmoins une victoire à la pireuse, je le répète, et dangereuse
02:17:39 parce qu'à force de décider, plutôt de ne rien décider
02:17:43 contre ce que veut le peuple, c'est très compliqué.
02:17:45 Vous savez, quelqu'un disait de la politique,
02:17:47 c'est l'art de rendre possible ce qui est nécessaire.
02:17:49 Là, j'ai l'impression que la Macronie, plus l'état de droit, plus l'Union européenne,
02:17:52 c'est l'art de rendre en fait acceptable ce qui est inéluctable
02:17:56 ou de montrer que c'est imparable, que ce qui est inacceptable devient imparable.
02:18:01 Un enseignant devant chaque classe, c'était une promesse de Gabriel Attal
02:18:06 au moment de la rentrée scolaire, lorsqu'il était encore ministre de l'Éducation nationale.
02:18:10 Et une promesse loin d'être tenue, comme dans cet établissement d'Automne,
02:18:13 sur Perche, en Eure-et-Loire, où deux professeurs d'anglais manquent à l'appel depuis 4 mois.
02:18:18 4 mois que les élèves n'ont plus de cours d'anglais.
02:18:21 Une situation qui excède la mère d'une élève de 4e,
02:18:24 et elle a fait part de sa colère à Tony Pitaro.
02:18:27 C'est une situation qui ne peut plus durer pour les élèves de ce collège d'Eure-et-Loire.
02:18:33 Certains n'ont plus de cours d'anglais depuis 4 mois, d'autres depuis 2 mois.
02:18:37 Désemparés, les parents d'élèves lancent un appel.
02:18:40 On est en milieu rural, et on se demande s'ils ne sont pas les oubliés
02:18:44 de l'académie Orléans-Tours et de l'État.
02:18:48 Notre proviseur a effectué plusieurs demandes au rectorat, mais il ne se passe rien.
02:18:52 Le collège fait ce qu'il faut, mais le rectorat, rien.
02:18:55 On a quand même obtenu la publication d'une annonce sur le site de Pôle emploi.
02:18:59 Et ça a pris 3 mois.
02:19:01 En attendant l'arrivée d'un nouveau professeur d'anglais,
02:19:04 certains parents ont décidé de s'organiser pour dispenser eux-mêmes les cours à leurs enfants.
02:19:08 Il y a des parents qui essayent de donner des cours particuliers à leurs enfants,
02:19:12 mais c'est une minorité parce que ça coûte cher.
02:19:16 D'autres parents se tournent vers le Cned.
02:19:19 Avant, les cours du Cned étaient très facilement accessibles en ligne.
02:19:23 Aujourd'hui, si on veut donner à nos enfants des cours issus du Cned,
02:19:29 on est obligé de contacter le Cned, qui nous questionne,
02:19:33 qui nous envoie un dossier, on va remplir le dossier.
02:19:36 Il y a une partie dans le dossier de chaque élève à remplir.
02:19:39 Contacté, l'académie d'Orléans-Tours a su exploiter toutes les pistes pour remédier à cette situation.
02:19:44 Et on finit avec un mot de sport du handball.
02:19:48 L'aventure continue pour l'équipe de France Les Bleus,
02:19:58 qui se sont qualifiés pour la finale de l'Euro hier soir face à la Suède.
02:20:01 Menée au score par la Suède durant près d'une heure,
02:20:04 Les Bleus ont pu compter sur un geste héroïque d'Elohim Prandy.
02:20:08 À dix secondes de la fin, tenez-vous prêt, regardez,
02:20:11 l'attaque en français égalise sur Couffrand, pardon,
02:20:14 et relance les espoirs tricolores.
02:20:16 Une victoire arrachée lors des prolongations 34 à 30.
02:20:20 Les Bleus sont donc en finale de l'Euro pour la première fois depuis dix ans.
02:20:24 Ils affronteront le Danemark dimanche prochain à 17h45 à Cologne.
02:20:30 - Est-ce qui nous amène à la fin de notre émission,
02:20:40 le temps pour moi de remercier mes invités Eric Revelle.
02:20:42 - Vous avez regardé le match ?
02:20:43 - Non, je dormais.
02:20:44 - Fantastique. C'est un match, c'est un but historique,
02:20:48 c'est un but historique qui marque l'histoire du handball.
02:20:51 Celui que Prandy marque à la fin, il reste une seconde.
02:20:53 Non mais j'ai fait partager mon enthousiasme à Guillaume.
02:20:56 - Il est génialiste.
02:20:58 - Il est incroyable aussi Guillaume Bigot et Augustin Donadio
02:21:01 que je retrouve demain matin.
02:21:03 - Avec plaisir.
02:21:04 - A demain 5h55, tout de suite l'heure des pros week-end, c'est avec Gautier Lebray.
02:21:09 ♪ ♪ ♪

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