L’agriculteur et membre des jeunes agriculteurs d’Eure-et-Loir, Severin Sergent, est revenu sur les mesures prises par Gabriel Attal, ce vendredi 26 janvier : «On se doutait qu’il n’aurait pas de grandes mesures pour nous».
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00:00 La TAL.
00:01 Bonjour à tous, nous avons reçu ces mesures, on n'en attendait pas grand chose,
00:06 pour être franc, parce qu'on se doutait, avec la rapidité avec laquelle il voulait répondre au mouvement,
00:11 qu'il n'aurait pas de grandes mesures pour nous.
00:14 On s'avère qu'en fait c'est une coquille vide, il est allé présenter ses mesures dans le sud de la France.
00:20 Évidemment, je pense aux éleveurs qui ont eu la maladie,
00:23 et aujourd'hui dont le Premier ministre leur annonce la prise en charge des frais.
00:27 Très bien, sur le carburant, la taxe allait progressivement augmenter,
00:32 donc en termes de trésorerie, ça ne représente pas énormément d'impact sur une exploitation.
00:38 Donc aujourd'hui, moi j'ai fait le tour hier soir en rentrant de mes adhérents,
00:44 et ils sont tous déçus, déçus, déçus, déçus.
00:47 Il y a plein de domaines de l'agriculture qui ne sont pas concernés par ce qu'il a proposé,
00:51 et on attend beaucoup plus, beaucoup plus que ça.
00:54 Le malaise est bien plus profond que ce qu'il a proposé aux agriculteurs.
00:58 Et notamment sur la question des normes européennes,
01:02 de la concurrence aussi avec les produits étrangers,
01:04 vous attendiez là-dessus des solutions qui n'ont absolument pas été évoquées par le Premier ministre ?
01:10 Oui, tout à fait. En ce qui concerne les normes européennes, nous sommes écrasés par ça.
01:15 Tous les agriculteurs vous le disent, on passe plus d'une journée par semaine à faire des papiers,
01:20 à écrire tout ce qu'on fait, noter l'intégralité de nos actions dans les parcelles,
01:26 prévoir les choses à l'avance, et quand on ne peut pas le faire soi-même, on le fait faire,
01:30 donc ça a un coût important sur les exploitations.
01:32 On sait qu'une fois que la norme part de Bruxelles et qu'elle passe à Paris,
01:35 on remet une couche supplémentaire, donc ça c'était à sa main d'enlever certaines couches de surtransposition,
01:42 il ne l'a pas fait, il n'y a rien sur les phytosanitaires, il n'y a rien sur le foncier par exemple.
01:49 Là il annonce dans les 10 mesures rapides et urgentes, par exemple la facilité pour curer des fossés.
01:55 On sait très bien que cette mesure est faite parce qu'il est allé dans le nord de la France,
01:59 et que c'est parce que depuis 10 ou 15 ans, à cause de certaines normes environnementales,
02:03 on n'a pas fait les entretiens nécessaires et que nos agriculteurs de ce secteur ont inondé.
02:08 Donc en fait ce sont des mesures, quand il dit "on va prendre en charge, on va renforcer pour les inondations",
02:13 ça n'a rien à voir avec la crise agricole qu'on passe aujourd'hui, c'est un autre sujet,
02:17 et en fait comme il n'avait pas la main, il n'a pas proposé grand chose d'intéressant.
02:22 On aurait voulu qu'il dise que le président de la République par exemple,
02:25 convoque un conseil européen des ministres de l'agriculture à Paris,
02:30 on sait que la crise est aussi en Belgique, en Italie, aux Pays-Bas, en Allemagne,
02:34 donc ce n'est pas qu'en France, et nous dire "voilà, on a fait le point,
02:38 et on change de politique, on change de braquet en Europe".
02:41 Et à quelques mois de la crise européenne, ils ont raté le Conseil.
02:44 - Rémi Brun, la suite des événements pour vous c'est quoi aujourd'hui et dans les jours à venir ?
02:49 - Alors aujourd'hui, par respect aussi, pour la marche blanche, en mémoire de notre collègue et de sa fille
02:55 qui ont été tuées sur un barrage autoroutier dans mon département par exemple,
03:00 il n'y aura pas beaucoup de mobilisation aujourd'hui, les mobilisations reprennent demain,
03:04 nous avons toujours un barrage filtrant sur une nationale qui monte à Dreux,
03:08 et je pense à eux ce matin avec le froid, et j'irai les voir ce matin.
03:12 Nous attendons du coup, nous allons nous réunir aujourd'hui pour finir de préparer les mobilisations,
03:21 mais c'est très clair, je pense qu'il n'y a pas de sujet et puis de suspense,
03:26 nous allons rendre visite avec notre acteur, aux membres du gouvernement et aux Parisiens,
03:32 puisque c'est visiblement ce que le Premier ministre attend, de nous voir de plus près,
03:36 et bien puisqu'il faut qu'il nous voit de plus près, on va y aller, on n'est pas loin et on est décidé.
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