Des autoroutes sont bloquées ce vendredi dans toute la France par des manifestations d'agriculteurs qui ont pris de l'ampleur depuis le début de la semaine. L'autoroute A1 est fermée à la circulation dans les deux sens.
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00:00 Exactement, c'est un symbole fort. On est là sur l'autoroute A1, vous voyez, qui est entièrement bloqué, 105 tracteurs, plus de 200 agriculteurs
00:09 qui bloquent cette portion de l'autoroute depuis tôt ce matin. Vous l'avez dit, donc, à peu près entre Saint-Lys et Compiègne.
00:16 Le trafic est totalement interrompu. Et on va aller voir Jean Lefebvre, qui est agriculteur, qui travaille dans l'Oise.
00:24 Bonjour. Vous êtes membre de la FDSE à Oise, également de la Confédération générale des bêtes ravillées.
00:31 Est-ce que vous... Donc là, l'autoroute est entièrement bloquée sur cette portion. C'est la première fois depuis plus de 40 ans.
00:38 C'est fort. Ça prouve votre détermination, c'est ça ?
00:41 Exactement. Ça fait, oui, une bonne quarantaine d'années, puisque ça devait être en 92, la dernière fois, ou peut-être en 93,
00:46 peut-être que ça a été bloqué par nos parents, qui ont bloqué le péage de l'autoroute A1 au niveau de Saint-Lys,
00:53 parce que, justement, déjà, il y avait la PAC qui modifiait les règles de libre-échange, on va dire, au niveau européen.
01:01 Et à l'époque, déjà, pour baisser le prix de l'alimentation, la PAC avait été créée pour donner de l'argent aux agriculteurs
01:07 par des subventions pour que leur prix de vente baisse et donc que les citoyens français et européens aient une nourriture
01:14 à moindre coût et donc plus intéressante pour qu'ils puissent l'acheter.
01:16 Si en fin de journée, aujourd'hui, les annonces du Premier ministre ne vous satisfont pas,
01:21 est-ce que vous êtes prêts à vous rapprocher de Paris, à bloquer entièrement la capitale ?
01:27 Comme vous le voyez, il n'y a ici que des agriculteurs, il n'y a aucun politique. On n'est pas là pour faire de la politique.
01:32 On est là pour exprimer nos désarrois et notre colère. Donc, évidemment, ce sont les agriculteurs qui sont ici présents,
01:38 que nous représentons, et ce sont eux qui décideront en fonction de ce que nous aura dit donc M. Attal vers 17h,
01:44 si oui, nous restons ici ou si oui, nous allons nous rapprocher de Paris ou bien tout simplement, nous allons quitter l'autoroute A1
01:51 pour quelque temps en vue de s'organiser pour une nouvelle manifestation. Ce qui est dit, ceci dit, c'est que nous avons promis
01:59 de quitter l'autoroute à 22h. Donc, il était prévu de bloquer l'autoroute de 5h du matin à 22h aujourd'hui.
02:04 Nous, agriculteurs, on a une parole. On va la tenir, sauf si et uniquement si M. Attal ne comprend pas et donc ne nous présente pas
02:13 des revendications, enfin ne répond pas à nos revendications telles que nous les avons demandées et que ça s'aggrave.
02:19 — On parlait tout à l'heure des mesures. Vous me parliez de la concurrence déloyale sur certains produits.
02:24 Vous avez du mal à vendre au-dessus de votre prix de revient. Vous parliez notamment du sucre. Et vous me disiez que vous avez
02:33 des solutions, c'est-à-dire que vous avez mis sur la table certaines solutions. Vous me parliez notamment d'une taxe quand des produits
02:41 arrivent dans l'UE et qui ne correspondent pas aux normes, c'est ça, environnementales ou sociales.
02:47 — Exactement. En fait, pour reprendre un peu l'historique, l'État a réussi à mettre une taxe carbone du jour au lendemain
02:53 quasiment en claquant des doigts. Ils réussissent à mettre des taxes. Ça, ils savent le faire. Donc pour une fois, l'agriculture,
02:59 nous proposons de mettre une taxe sur les produits d'import. Ces produits d'import qui ne respectent pas nos conditions sociales,
03:06 qui ne respectent pas nos conditions de production environnementales, qui ne respectent pas d'autres critères...
03:11 Il faut définir les critères. On peut mettre cette taxe. Le problème, je les connais, ils vont nous dire que l'OMC va refuser.
03:16 Non, l'OMC ne refusera pas, puisque c'est une taxe qui est dégressive. Si les pays qui veulent exporter en Europe respectent nos normes,
03:25 qui veulent exporter en France respectent nos normes, nos conditions de production, nos conditions de travail, la taxe va baisser
03:31 jusqu'à arriver à zéro. Et là, ce sera la libre concurrence sur le marché français. C'est tout à fait possible de le faire.
03:36 C'est juste une question de volonté politique. — Merci beaucoup en tout cas pour cette explication d'une des solutions que vous,
03:42 vous mettez sur la table. Et donc voyez l'autoroute 1 en tout cas, qui est bloquée jusqu'à ce soir dans les 200.
03:48 C'est l'un des plus gros axes qui arrive dans la capitale et qui repart dans le nord, notamment l'île ou la Belgique.