Christian Bajard est le Président de la FDSEA de Saône et Loire
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00:00 Président, heureux aujourd'hui de la mobilisation ?
00:03 Écoutez, je pense que c'est important que la CNLV se mobilise
00:07 contre le dénui du ras-le-bol que les agriculteurs ont depuis,
00:10 on va dire quelques mois, mais quelques années même,
00:13 puisque plus ça va, plus ça s'accumule, les choses, les normes,
00:16 les prix qui sont pas au rendez-vous, les revenus qui sont pas là,
00:19 avec des choses un peu nouvelles, on a un changement climatique
00:22 qui fragilise nos exploitations, la présence du loup,
00:25 c'est quelque chose qui meurtrit beaucoup les agriculteurs
00:28 qui comprennent pas qu'on laisse cet animal s'installer dans nos territoires.
00:32 Les priorités pour vous ?
00:35 Les priorités, bien évidemment, à court terme, c'est quand même
00:38 tout ce qui est accompagnement des agriculteurs sur leurs revenus,
00:42 les versements des aid-packs, on s'aperçoit qu'il y a des agriculteurs
00:47 qui n'ont encore pas touché leurs aides, il y a des agriculteurs
00:50 qui touchent beaucoup moins que ce qu'ils imaginaient toucher,
00:53 donc ça, ça fragilise quand même, ça c'est des choses à court terme.
00:56 On avait des mesures fiscales, notamment sur le GNR,
01:00 qui ont été remises en cause, peut-être que là, il y a un vrai levier
01:03 pour essayer de revenir à des choses plus intéressantes en termes de charges,
01:07 parce que les charges noient les agriculteurs, et on a du mal dans nos prix
01:13 à passer des hausses qui soient suffisantes pour combler la hausse des charges.
01:16 À qui vous en voulez le plus ?
01:19 Globalement, à notre gouvernement qui a perdu la pression
01:25 sur son administration, ce qui fait que l'administration applique des règles
01:29 qu'elle ne comprenne même plus, alors je ne vous dis pas,
01:32 les agriculteurs, on ne les comprend plus du tout,
01:34 et parfois, elles ne sont pas d'accord entre elles sur l'application des règles.
01:37 Donc moi, je pense qu'il faut que le gouvernement reprenne les rênes
01:40 de son administration et reprenne des règles que tout le monde comprenne,
01:44 y compris son administration, pour qu'on arrive à sortir de ces multitudes
01:48 de normes qu'on nous met tous les jours.
01:51 Quand on se lève le matin dans nos cours de ferme,
01:54 on ne sait même pas si on est dans la bonne réglementation.
01:57 Donc ça, c'est quand même un danger, et je pense qu'on n'a jamais autant connu ça qu'aujourd'hui.
02:01 Et on aimerait aussi que notre métier soit reconnu à sa juste valeur,
02:04 c'est-à-dire que nous, notre principale mission, c'est de nourrir les habitants
02:08 de notre territoire, et on en a un peu marre d'être tout le temps
02:11 sous le joug de certains qui imaginent l'agriculture comme celle de leurs grands-parents,
02:15 ou qui imaginent des choses complètement différentes de la réalité,
02:19 la nature à sa réalité.
02:21 On est dans des pas de temps différents de l'industrie,
02:24 on ne peut pas faire des changements comme les gens le souhaiteraient.
02:27 On est d'accord de faire des efforts, mais pas à n'importe quel prix.
02:30 Donc il faut que le consommateur comprenne que si on fait des efforts sur l'environnement,
02:35 sur la qualité des produits, ça coûtera forcément un peu plus cher.
02:38 Donc il faut aussi accepter de mettre un peu plus de prix sur l'alimentation.
02:43 [Rires]