Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous
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00:00 le souci qu'ont les agriculteurs aujourd'hui, c'est les normes européennes qui ont été imposées.
00:05 Et je lisais hier une tribune que vous avez peut-être lue de François-Xavier Bellamy et de Hans Sander,
00:11 qui dit "la responsabilité écrasante de la Commission européenne dans le malheur de nos agriculteurs".
00:16 Alors je ne sais pas si vous partagez cette analyse,
00:19 mais la Commission a mis en œuvre un projet, des nouvelles réglementations qui se sont succédées,
00:24 la loi dite "restauration de la nature" a constitué un moment emblématique, etc.
00:29 Et ça, d'abord c'est très compliqué, et puis cette décroissance-là,
00:33 elle fait que nos amis les agriculteurs peuvent moins produire et sont en difficulté financière.
00:41 - Je veux dire, c'est quoi le problème européen ?
00:42 D'abord c'est le problème d'une politique agricole commune qui ne répond pas aux besoins des agriculteurs.
00:48 Quand la PAC a vu le jour il y a quelques dizaines d'années, c'était pour que les agriculteurs soient rémunérés.
00:55 Et je veux dire, moi j'en ai marre de tous ces hypocrites.
00:57 François-Xavier Bellamy, Jordan Bardella, les macronistes, ils ont tous voté pour cette PAC-là.
01:03 Donc ils sont comptables de la manière dont fonctionne cette PAC
01:06 et le fait qu'il n'y ait pas de prix rémunérateur pour les agriculteurs.
01:10 Et le deuxième problème de cette Union européenne, c'est la concurrence déloyale.
01:14 Parce que, monsieur Roque, vous êtes maraîcher,
01:18 mais le problème c'est qu'il y a une concurrence qui vient des quatre coins du monde.
01:21 Moi j'ai été la seule avec mon groupe à me battre notamment contre un accord de libre-échange
01:25 avec la Nouvelle-Zélande qui a été voté il y a quelques semaines.
01:28 En Nouvelle-Zélande, c'est le premier exportateur de lait au monde.
01:32 C'est quoi le sens de faire venir de 20 000 km d'ici du lait qui est produit, vous avez raison,
01:39 pas avec les mêmes normes sociales et environnementales.
01:41 Par exemple, il y a un pesticide qui s'appelle l'atrazine qui est autorisé en Nouvelle-Zélande
01:46 et qui est interdit en France et en Europe.
01:48 Et on va faire venir ça sur le sol européen ?
01:51 Les accords de libre-échange c'est une folie !
01:53 - Je vais partager parce que j'entends beaucoup de paysans aujourd'hui
01:57 dire exactement ce que vient de dire madame Aubry.
02:00 C'est-à-dire que ces accords de libre-échange vous mettent en difficulté.
02:04 - Bien sûr, il faut les stopper immédiatement.
02:07 Ou compenser en mettant des taxes sur les produits qui viennent de l'étranger
02:10 pour que nous restions compétitifs et en concurrence loyale.
02:12 - Mais le paradoxe c'est que le gouvernement dit à Paris qu'il défend les Français
02:18 et il est mondialiste et écologiste à Bruxelles.
02:21 Donc il y a une sorte de double discours qui peut étonner.
02:25 Mais là je pense que beaucoup de gens seront d'accord avec madame Aubry là-dessus.
02:29 Qu'est-ce que vous réclamez au fond ?
02:31 Quelle est la mesure principale que vous aimeriez, Roch, voir appliquer ?
02:37 Même si j'ai appris également que nous, nous donnons 22 milliards.
02:42 L'agriculture française donne 22 milliards à l'Europe et n'en reçoit que 11.
02:46 Donc ça peut quand même effectivement étonner et choquer.
02:50 Je ne sais pas si vous avez les mêmes chiffres que moi.
02:53 - Je pense que vous parlez de la contribution de la France à l'Union européenne qui est de 22 milliards.
02:57 Et en effet la PAC, ce qu'on reçoit c'est 11 milliards d'euros.
02:59 On est les premiers à recevoir de la PAC.
03:01 Mais un, je suis d'accord, ce n'est pas suffisant.
03:03 Mais surtout deux, on a une petite menace dont on n'a pas parlé.
03:07 Là la moitié des poulets que nos gamins mangent à l'école, ça vient d'Ukraine.
03:13 Aux portes de l'Union européenne.
03:14 Donc non seulement on est vulnérable parce qu'on importe des produits de l'autre bout du monde
03:18 à cause des accords de libre-échange.
03:19 Mais en plus les importations de poulets et d'œufs ont été multipliées par deux depuis l'Ukraine.
03:25 Alors que le coût de production, il est 75% inférieur.
03:28 Donc c'est pour ça que l'Ukraine, c'est aussi un vrai sujet.
03:31 Et c'est pour ça que nous, on s'opposera à ce que l'Ukraine rentre dans l'Union européenne.
03:35 Sinon, ça rendra vulnérable nos agriculteurs.
03:39 Et non seulement on ne recevra plus de 11 milliards d'euros de la PAC là, mais ça ira tout à l'Ukraine.