• il y a 11 mois
Anne Fulda reçoit Pascal Thomas pour son livre «Souvenirs en pagaille» dans #HDLivres

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Transcription
00:00 - Bienvenue à l'heure des livres, Pascal Thauvin.
00:02 Alors, on connaît bien sûr le cinéaste,
00:04 qu'on n'a pas vu depuis longtemps, mais qu'on va voir à nouveau,
00:07 très bientôt, sur les écrans, ce mois-ci, en janvier,
00:10 dans "Le voyage en pyjama".
00:11 On connaît les films passés, "Les maris", "Les femmes",
00:16 "Les amants", "Mon petit doigt m'a dit",
00:17 "La dilettante", "Les oseaux", "Ne pleure pas la bouche pleine".
00:20 Et vous venez de publier aussi un livre, un livre de souvenirs,
00:25 un livre étonnant, truculent, assez décalé, écrit,
00:30 ça s'appelle "Souvenirs en pagaille",
00:31 anecdote recueillie bien malgré lui par Alain Kruger
00:35 et Jean-Olé Laprune, c'est paru chez Séguier.
00:37 Alors, ça aurait pu aussi s'appeler "Souvenirs d'un dilettante",
00:41 qui est le titre de l'un de vos films,
00:44 parce que le qualificatif vous siez.
00:48 D'ailleurs, en fait, ce qui est étonnant,
00:53 c'est que vous avez écrit, vous êtes un auteur populaire,
00:55 comme l'écrivent les auteurs,
00:57 mais vous n'avez pas l'air d'avoir couru après les palmarès,
01:00 les récompenses.
01:02 Est-ce que ça vous embête de ne pas avoir peut-être été reconnu
01:06 à votre juste valeur ?
01:07 - Je n'y pense même pas.
01:08 - Vous n'y pensez même pas ?
01:10 - Non, non, la valeur, on ne la connaît pas.
01:12 Mais à juste valeur, non, non, surtout pas.
01:15 Non, non, je n'y pense même pas, mais j'ai eu un prix quand même,
01:20 j'ai eu le grand prix de l'Académie française pour les films.
01:24 - Oui, bon alors...
01:25 - C'est l'Académie française, quoi de mieux ?
01:28 C'est pas ici qu'on dira le contraire.
01:30 Alors, on pourrait ajouter, Adil et Tante,
01:31 bien d'autres qualificatifs qu'on ressent
01:34 dans l'écriture de vos films.
01:35 Fantaisiste, anarchiste, poète, joueur, frondeur, jouisseur,
01:38 hédoniste, moqueur, nostalgique.
01:41 Et est-ce que vous n'êtes pas aussi un petit peu anti-moderne ?
01:45 - Ah oui, je ne suis pas de l'époque, c'est sûr.
01:48 C'est sûr.
01:49 "Tomber", j'ai eu beaucoup de difficultés.
01:52 Il y a deux façons de séduire.
01:53 Il y a des moments des beaux, comme Alain Delon,
01:55 ou une grande, où il rentre dans le café,
01:59 et toutes les femmes les regardent.
02:02 Moi, je m'appartiens à la catégorie qui doit faire des efforts
02:04 et ramener beaucoup, et se mettre à son avantage.
02:10 Voilà.
02:11 - Dans le livre, ce qui est intéressant,
02:12 c'est que vous racontez par petits chapitres,
02:14 comme ça, comme des flashs, des instantanés,
02:17 votre enfance, vos parents, les lieux qui ont compté.
02:21 On comprend effectivement cette France que l'on voit dans vos films,
02:24 une France souvent provinciale,
02:26 celle des routes départementales, où on fait du vélo en sifflotant.
02:30 Est-ce que, là encore, cette France qui semble ne plus être d'actualité,
02:37 est-ce que ça vous chiffonne qu'elle disparaisse ?
02:40 - Elle existe encore beaucoup.
02:42 Son actualité, les journalistes choisissent,
02:44 pour des raisons qui sont mystérieuses pour moi.
02:47 Mais même quand j'ai commencé les films,
02:50 je me suis opposé au parisianisme du cinéma de la Nouvelle Vague.
02:55 Parce que j'ai grandi dans le Poitou,
02:58 mais ma mère était Bérichaude, mon père Poitvin, etc.,
03:03 et ça m'a habité.
03:07 Et je préfère, et je n'ai pratiquement pas tourné à Paris,
03:10 je préfère tourner dans notre belle campagne.
03:13 D'ailleurs, il y a un livre que je conseille à vos auditeurs
03:16 qui s'appelle "Un livre de Gaston Roupnel",
03:18 sur l'histoire de la campagne française,
03:20 qui est un livre magnifique qu'on devrait mettre dans les écoles.
03:22 D'ailleurs, je conseille à Gabriel Attal de le mettre au programme,
03:27 puisqu'il vient d'être nommé,
03:28 donc il faut qu'il commence par des choses positives.
03:30 Voilà, je lui conseille de mettre dans les écoles
03:34 le livre de Gaston Roupnel, "Histoire de la campagne française".
03:41 - Alors c'est doté.
03:42 Vous vous racontez votre enfance, vous devenez orphelin à 6 ans,
03:47 vous êtes malade, envoyé en sanatorium,
03:50 vous racontez aussi vos débuts,
03:52 vous avez été journaliste dans plusieurs journaux, reporter,
03:56 et vous avez rencontré plein de monde.
03:57 Il y a des anecdotes à l'appel, Mastroianni, Nabokov,
04:00 Paul Morand, Vadim, Pialat...
04:03 - Paul Morand, c'est pas très marrant.
04:05 - Paul Morand, pardon.
04:07 Et puis aussi, des antistars que vous avez un peu mis en avant,
04:13 par exemple, quelqu'un comme Bernard Menez.
04:15 C'est vrai que...
04:16 - À l'époque, pour le film, je cherchais un acteur
04:20 qui soit séduisant, drôle.
04:23 On cherche un Cary Grant ou un Joe Stewart.
04:26 Mais quand je répétais les scènes avec la jeune fille
04:29 qui devait séduire, les types étaient un peu bêtes
04:32 et elles paraissaient imbéciles de choisir ces gens-là.
04:35 Or, quand Menez est apparu, aux côtés de Jacques Rousier,
04:39 quand il nous joignait au restaurant,
04:42 toute la salle se marrait.
04:43 C'est une vertu scapinesque.
04:45 Quand ce capin entre en scène, on doit rire.
04:48 Et donc, je me suis dit que c'était mieux.
04:50 Et donc, elle paraissait...
04:51 Qui choisit Menez est plus fine que qui choisit
04:55 je ne sais quel Bélâtre.
04:56 - Oui.
04:57 Alors, vous évoquez aussi la figure d'un écrivain délicieux
05:00 que vous avez fait jouer, qui est C. Caldi.
05:02 Et puis, mais bon, on n'a plus le temps.
05:05 Vous parlez aussi beaucoup de femmes,
05:08 de femmes qui ont compté dans votre vie,
05:10 que ce soit de votre mère, de Simone Signoret,
05:13 de Nathalie Lafourie, qui travaille...
05:16 - Écrit avec vous.
05:17 - Écrit avec vous et qui est la mère de votre fille aussi.
05:21 Si vous voulez, en tout cas, lire, découvrir
05:24 la vie de Pascal Thomas,
05:25 plein d'anecdotes sur le cinéma,
05:29 des flashs sur la France telle qu'elle est encore,
05:32 il faut lire "Souvenirs en pagaille".
05:35 C'est un livre qui est paru chez Séguier.
05:36 Merci beaucoup, Pascal Thomas.
05:38 - Et moi qui vous remercie.
05:40 Sous-titrage Société Radio-Canada
05:43 [Musique]

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