• il y a 11 mois
Olivier Benkemoun revient sur la journée d'infos et de débats traités sur l'antenne de CNEWS dans #lemeilleurdelinfo

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00:00 Bonsoir, bonsoir à tous, merci d'être avec nous pour une nouvelle semaine du meilleur de l'info.
00:05 On va parler des pêcheurs, des dauphins, ce soir on va parler aussi beaucoup d'agriculture.
00:10 Ce soir, il va y avoir encore des manifestations, des blocages, mais il y a une attente,
00:15 il y a une attente forte d'annonces qui seront faites sans doute dans la semaine par Gabriel Attal.
00:20 Il y a une réunion importante, on va en parler dans un instant avec Tatiana Renard-Barzal.
00:24 Bonsoir, journaliste politique, Elodie Huchard, également journaliste politique,
00:28 et Charles Sistentstuhl, vous êtes député renaissance du Barin, vous avez aussi les mains dans la terre,
00:38 dans la terre du Barin, et les pieds sur le terrain, c'est important, c'est ce que demandent les agriculteurs ce soir.
00:44 Mais avant ça, je voulais qu'on revoie cette image, je ne sais pas si vous l'avez vue,
00:47 Fabien Roussel exclut la manifestation contre l'immigration ce week-end.
00:51 La révolution mange ses enfants, vous allez le voir dans cette séquence tout de suite.
00:58 Non, Roussel, n'est pas un camarade !
01:03 Non, Roussel, n'est pas un camarade !
01:08 Non, Roussel, n'est pas un camarade !
01:13 Non, Roussel, n'est pas un camarade !
01:18 Quelle a été votre réaction quand vous avez vu que Fabien Roussel, par exemple, a été éjecté du cortège parisien ?
01:23 Est-ce que c'est un camarade Fabien Roussel ?
01:27 Les manifestations se sont bien déroulées.
01:30 Pour le reste, je n'ai pas assisté à la scène que vous indiquez,
01:34 mais nous, on considère que cette manifestation était une manifestation utile,
01:38 et c'est pour ça qu'on y a participé.
01:40 Allez Roussel, casse-toi !
01:44 Puisque Manuel Bompard n'a pas vu ce qui s'était passé, ça n'a pas existé, tout s'est bien passé.
01:49 C'est formidable. Tatiana, bonsoir.
01:51 Bonsoir. Ce n'est pas étonnant, parce que souvenez-vous quand même que Fabien Roussel était en désaccord avec le Front uni de la gauche,
02:00 qui était tout à fait opposé à ce projet de loi d'immigration,
02:03 quand Fabien Roussel, lui, était appelé au dialogue, et à un moment donné, il s'était même pour une abstention.
02:09 Il était en dissonance par rapport, en effet, au reste de la NUPES.
02:12 Donc, ceci explique cela. A la fois, c'est vrai que c'est étonnant, ces images m'ont étonné,
02:17 et quand on connaît à la fois ces prises de position, ces dernières prises de position,
02:22 c'est vrai qu'on voit aussi la scission qu'il y a entre la CGT, qui a des prises de position extrêmement fermes et radicales même,
02:28 et puis Fabien Roussel, qui fasse, à certaines mesures, même en matière de sécurité,
02:33 son discours même sur la sécurité est en dissonance par rapport à la NUPES.
02:36 On ne va même pas dire que Sophie Binet a des positions tellement radicales qu'elle ne veut pas nous parler.
02:42 Lorsqu'on tend un micro, moi, je trouve que c'est son droit de ne pas nous parler en direct, de ne pas venir sur les plateaux.
02:49 Lorsque vous avez des journalistes qui sont autour d'elle, qui tendent un micro, c'est assez curieux de ne pas répondre.
02:56 Peu importe. Monsieur le député, ce sont des drôles d'images.
03:00 Je ne sais pas comment ça se passe à l'Assemblée entre, aujourd'hui, le Parti communiste, LFI.
03:08 On ne sait pas trop parce que le matin, ils nous disent que la NUPES est morte, à midi peut-être, et le soir, il la reconstitue.
03:17 Donc ça, c'est les vicissitudes internes à la NUPES.
03:21 Par contre, à mon sens, ce manifeste-là, c'est vraiment la totale déconnexion de cette gauche
03:29 par rapport à la très grande majorité de la population française sur le sujet de l'immigration.
03:33 C'est-à-dire qu'au-delà de ce qui a ciblé Fabien Roussel ce week-end, c'est que ces manifestations ont mobilisé très peu de Français,
03:42 n'ont pas intéressé les Français, et qu'en réalité, la grande majorité de nos compatriotes soutiennent la loi immigration
03:49 et soutiennent très massivement un durcissement de notre politique migratoire.
03:54 Et ces manifestations sont à l'inverse.
03:56 Tant que cette loi ne va pas forcément changer grand-chose, pour être très honnête.
04:01 Elodie, je crois qu'il y avait également un sujet de dissonance entre LFI et Fabien Roussel.
04:08 C'était sur le Ramas, puisque LFI considère qu'ils sont des résistants, toujours.
04:12 Et ça, Fabien Roussel a dit non, non, il faut savoir condamner le terrorisme.
04:16 Il a parlé de terrorisme tout de suite.
04:18 Oui, parce que Fabien Roussel, sur beaucoup de sujets, vous le rappeliez, sur la loi immigration,
04:22 mais évidemment aussi sur ce qui s'est passé à partir du 7 octobre,
04:24 a une position beaucoup plus, bien plus différente de la France insoumise.
04:29 Il a parlé de terrorisme tout de suite, il a été contre ces propos-là.
04:33 Et effectivement, aujourd'hui, on le voit exfiltré d'une manifestation.
04:37 On rappelle qu'il a quand même voté contre cette loi.
04:39 Et Tatiana le disait, il avait entre guillemets "osé" appeler au dialogue.
04:42 On rappelle qu'il est parlementaire, comme ses camarades de la France insoumise.
04:45 Et qu'en théorie, dialoguer, échanger dans l'hémicycle, c'est précisément pour ça qu'ils ont été élus.
04:50 Ah bon, si c'est ça, tous les mardis, évidemment.
04:53 Et puis, pour les européennes, il va partir seul.
04:56 Le PC va partir seul, par avec la NUPLES.
04:59 Oui, a priori. Cela dit, je veux quand même rectifier une petite chose que vous avez dite, Olivier.
05:03 Quand vous dites "on ne va pas changer grand-chose, on va attendre la décision du Conseil Constitutionnel,
05:07 est-ce qu'il va être retoqué ou pas dans ce projet de loi d'immigration".
05:10 Mais il y a des révolutions quand même.
05:12 C'est-à-dire qu'il y a quand même, dans certains cas, par exemple, une remise en cause du droit du seuil,
05:15 il y a la question de l'universalité, de l'accès aux prestations sociales.
05:18 Il y a quand même des choses très importantes dans cette loi.
05:20 Qu'est-ce qui va rester ?
05:21 On ne peut pas dire que ça soit... Qu'est-ce qui va rester ?
05:23 On en reprend au début du soir, mais on reprend jeudi soir.
05:26 Jeudi soir, très important. Jeudi soir, on sera là.
05:29 Puisqu'il était question du Hamas qui se passe en Israël,
05:32 juste pour vous rappeler, comme tous les soirs, qu'il reste évidemment des otages franco-israéliens en Israël.
05:37 108e jour de guerre, qu'Orion, Ofer et Oad, qui sont franco-israéliens, on le dit tous les soirs,
05:44 sont encore détenus entre les mains du Hamas.
05:47 Ça bouge, j'ai en tout cas une grosse pression en ce moment pour une reprise des négociations,
05:51 qui n'a pas été faite puisque Benyamin Netanyahou le sent,
05:53 et tout à fait fermée selon les dernières informations.
05:56 C'est compliqué parce qu'il y a en effet là, d'un côté Netanyahou qui semble vouloir continuer cette guerre
06:01 qui s'installe dans la durée.
06:02 C'est-à-dire que là, on parle de mois, voire même d'une année encore de guerre.
06:05 Donc c'est vraiment extrêmement long.
06:07 Et puis des familles d'otages qui n'en peuvent plus,
06:09 qui à bas mot demandent parfois même un cessez-le-feu.
06:12 C'est ça la demande, parce qu'en fait, ils veulent retrouver leurs familles, leurs enfants, leurs filles.
06:16 Par ailleurs, avec des langues qui se déliaient à l'Aknéset,
06:19 on découvre les horreurs vécues en détention par les otages qui en sont sortis.
06:23 Et je pense notamment aux otages femmes.
06:25 Il y a encore des otages femmes, beaucoup de viols.
06:28 On pense aussi aux soldats et aux soldates.
06:30 C'est extrêmement compliqué, on imagine les horreurs.
06:33 On parle aujourd'hui aussi même de ces questions d'avortement potentiel à la sortie de captivité.
06:38 Donc évidemment, c'est un sujet terrifiant avec, en effet, un gouvernement très poussé,
06:42 il faut le dire, par son extrême droite,
06:44 et qui est dans une sorte de guerre sans issue.
06:48 On se demande où est l'issue politique, comment ça va finir.
06:51 Il faut quand même demander qu'il y ait une solution à deux États,
06:53 et que les États-Unis, la demande des États-Unis et de la communauté nationale soient entendues,
06:56 et de la France aussi.
06:57 C'est vraiment une solution qui a été refusée par Israël, repoussée.
07:00 Je voulais juste vous dire, si vous n'avez pas vu le reportage qu'on diffusait avant Noël
07:04 sur le festival Nova, l'arrivée des terroristes, comment ça s'est passé, le récit qui a été fait,
07:10 vous avez diffusé un documentaire, on va le rediffuser, ça sera mercredi soir.
07:14 Si vous ne l'avez pas vu, il faut le voir absolument.
07:16 Donc mercredi soir, 21h, à la place du Média ou de l'Info,
07:19 on rediffusera ce documentaire qui est absolument nécessaire, à mon avis,
07:24 pour comprendre ce qui s'est passé le 7 octobre.
07:27 On va passer à la colère des agriculteurs, qui ce soir continuent à bloquer certains axes,
07:32 qui vont poursuivre leurs mouvements, leurs blocages, leurs manifestations,
07:35 comme sur la 64 autour de Toulouse.
07:37 Donc ça va continuer tant que le gouvernement n'entendra pas
07:40 et n'agira pas pour le monde agricole.
07:43 Ce soir, Gabriel Attal et Marc Fesneau, ministres de l'Agriculture,
07:47 ont reçu les représentants de la FNSA et des jeunes agriculteurs.
07:50 Ils ont expliqué que Gabriel Attal partageait leur diagnostic.
07:54 Ils ne veulent pas de mesurettes, il ne se contentera pas de mots.
07:58 Ils indiquent que le Premier ministre était à l'écoute, mais il n'a pas apporté de solution.
08:02 Donc ce soir, pas de réponse à leurs revendications, mais on va les écouter.
08:06 Le mandat qui est le nôtre, c'est de faire en sorte que la négociation ne cesse pas
08:12 tant qu'il n'y ait pas de décision très concrète.
08:14 On l'a redit au Premier ministre, on ne se contentera pas de mesurettes.
08:17 Et donc on aura besoin pour ça d'un cadre législatif.
08:20 Immédiatement, les actions se poursuivent,
08:23 tant qu'on n'a, encore une fois, pas de réponse précise du Premier ministre.
08:26 Ce coup-ci, la balle appartient et est dans son camp.
08:29 Nous, ce qu'on y a rappelé, c'est de dire que personne n'a intérêt
08:32 que le mouvement dure dans le temps, personne n'a intérêt que ça s'enlise.
08:36 Voilà, réaction immédiatement sur le terrain, sur le barrage de la 64,
08:40 au micro de CNews.
08:42 On s'attendait très bien à ne pas avoir d'annonce ce soir.
08:48 Il y a eu une main tendue, ils se mettent au travail.
08:52 Maintenant, il faut que se mette au travail vite et nous amener des mesures concrètes très vite.
08:57 Dans les dossiers, ils nous ont écoutés, ils y réfléchissent.
09:02 Et M. le Premier ministre a quand même compris qu'il ne fallait pas repartir sur le terrain sans du concret.
09:11 Autrement dit, notre patience a des limites et on est à bout.
09:15 Oui, alors même le président de la FNSEA reconnaissait que la réunion d'aujourd'hui
09:18 n'avait pas pour but d'arriver à des mesures dès aujourd'hui.
09:21 Pourquoi le but, c'était d'abord de poser le diagnostic
09:23 et qu'eux-mêmes puissent évoquer quelques pistes de réflexion ?
09:27 Ce qu'on sait, et Marc Fesneau, le ministre de l'Agriculture, l'a redit à la sortie,
09:30 c'est que dans cette semaine, il y aura déjà une première batterie de mesures proposées par le gouvernement.
09:35 Pour tout ce qui relève du législatif, ça prendra un petit peu plus de temps.
09:39 Le président de la FNSEA a expliqué qu'il n'était pas à quelques jours près,
09:42 évidemment, il faut le temps, notamment du politique.
09:45 En revanche, il rappelle que dans un mois, ça sera le salon de l'agriculture,
09:48 que c'est l'échéance vraiment butoire pour avoir des décisions.
09:51 Sinon, la menace est extrêmement simple.
09:53 Le président de la République ira au salon de l'agriculture et il sera accueilli et chahuté.
09:56 On va essayer de comprendre ce que réclament les agriculteurs.
09:59 Toute la journée, ils se sont exprimés sur CNews, sur notre antenne.
10:02 Premier élément de colère, la surtransposition des textes européens.
10:06 Un exemple précis, vous allez le voir, c'était ce matin dans un matinal.
10:09 On va prendre un exemple très concret.
10:14 Aujourd'hui, dans la filière cerise, nous avons un moucheron qui attaque nos cerises, la drosophile Suzuki.
10:21 Nous avons l'interdiction d'utiliser certains produits phytosanitaires pour protéger nos cerisiers en France.
10:27 Et nous apportons la même cerise turque,
10:30 avec des conditions de production qui sont interdites en France
10:33 et consommées par nos citoyens et nos consommateurs.
10:36 On est en distorsion de concurrence sur beaucoup, beaucoup trop de filières.
10:39 Voilà, monsieur le député, c'est complètement fou, en fait,
10:43 ce qu'on met sur le dos des agriculteurs.
10:49 On leur dit, voilà les règles du jeu pour vous, mais uniquement pour vous,
10:51 agriculteurs français, vous avez ça comme règle.
10:53 Par contre, les autres n'ont pas les mêmes.
10:55 Et puis, on va se retrouver, on va retrouver aux produits sur les mêmes étals.
10:58 Oui, alors bon, c'est pas général.
11:00 L'exemple des cerises est correct.
11:02 Il y en a d'autres, mais c'est pas sur toutes les productions.
11:04 Mais je ne nie pas qu'il y a effectivement un certain nombre de produits
11:08 sur lesquels il y a eu des surtranspositions par le passé
11:11 et qui ne sont pas comprises par les exploitants agricoles.
11:14 Et je pense que là-dessus, il doit y avoir des réponses.
11:16 On verra ce que le gouvernement annoncera.
11:18 Le sujet des normes est un sujet très important
11:21 qui pèse sur le moral des agriculteurs.
11:22 Il y a le sujet des prix aussi, dont on ne parle pas assez.
11:25 Et le sujet des prix renvoie au fait aux négociations commerciales qui sont en cours.
11:30 Avec la grande distribution.
11:31 Moi, ce que les agriculteurs me disent chez moi, c'est que c'est très, très compliqué.
11:35 Et il y a un dernier sujet qui est aussi très important,
11:38 qui est plus sociétal, si vous voulez,
11:40 c'est que les agriculteurs demandent plus de considération.
11:43 Et que, effectivement, tout le monde dit, on aime les agriculteurs,
11:47 on aime aller à la ferme, on aime aller à la campagne, etc.
11:50 Sauf que, il y a aussi beaucoup d'agriculteurs qui sont victimes de lynchage,
11:56 qui sont attaqués, qui sont stigmatisés par certains radicaux.
12:00 Et ça, ça pèse très lourd sur le moral.
12:02 On a perdu 100 000 agriculteurs ces dix dernières années.
12:06 Donner une exploitation à un enfant, c'est quasiment impossible.
12:08 Mais quand même, regardez, il y a eu quelques jours dans le Pas-de-Calais,
12:12 vous savez, des inondations terribles, il y a des cours d'eau qui ont débordé, etc.
12:15 L'agriculteur, il ne peut pas aller chercher une branche dans le cours d'eau
12:18 sans avertir la préfecture, etc.
12:21 Couper autour de son champ, c'est pas une haie, c'est pas possible.
12:28 Il n'y a pas le droit, il faut qu'il le fasse tous les cinq ans.
12:30 Il y a quand même des règles.
12:31 Le curage de certaines rivières, on peut le dire, ça part d'un exemple.
12:34 Très contrairement, je connais chez moi une rivière qui s'appelle le Guisenne,
12:37 donc les Alsaciens la reconnaîtront.
12:39 Les agriculteurs sont très compliqués pour curer un certain nombre de rivières.
12:42 Pourquoi ils ne peuvent plus s'en occuper ?
12:45 À quel moment ils ne sont plus devenus ceux qui protègent l'environnement ?
12:48 Parce qu'il y a eu des lois qui ont été prises par le passé,
12:51 d'ailleurs pas sous Emmanuel Macron, qui ont effectivement durci les choses.
12:54 Et moi, j'attends que le gouvernement, sur un certain nombre de sujets,
12:57 les haies, le curage des fosses ou des rivières, apporte un certain nombre de solutions.
13:02 Katia ?
13:03 Plusieurs choses.
13:04 En effet, c'est une question d'énormes, absolument aberrante,
13:07 avec des contrôles aussi aberrants, il faut le dire aussi.
13:10 C'est-à-dire que parfois, ils se retrouvent justement en infraction,
13:13 alors qu'ils ont commis un écart qui n'était pas forcément de leur fait,
13:16 ils ne se rendaient pas compte, voilà.
13:17 Donc ça, c'est la première chose.
13:19 Il y a, vous le disiez en effet, une sorte de distorsion
13:21 entre ce qu'ils font pour la société, ce qu'ils apportent,
13:24 et les demandes tout à fait contradictoires des consommateurs.
13:27 C'est aussi une réalité.
13:28 Souvenez-vous, pendant le Covid, il y a eu une appétence folle pour le bio.
13:31 Aujourd'hui, à cause de l'inflation, les gens se détournent du bio.
13:35 On a demandé pourtant aux agriculteurs de faire de plus en plus de bio,
13:38 ce qui demande des modifications, des cultures, etc., de mise en gère,
13:41 et aujourd'hui, ils vendent beaucoup moins,
13:43 parce qu'évidemment, le pouvoir d'achat étant ce qu'il est aujourd'hui,
13:46 malheureusement, les gens ne peuvent plus acheter du bio.
13:48 Donc ça, c'est la deuxième chose.
13:49 Et puis, troisième chose, il y a aussi la question du non-détement.
13:52 Ça coûte hyper cher, en fait, les exploitations.
13:54 Par exemple, je connais très bien un agriculteur,
13:55 que je vois presque tous les week-ends,
13:57 il m'expliquait que c'est 100 000 euros l'achat d'un tracteur,
13:59 entre 100 000 et 200 000 euros.
14:00 Rien que l'achat d'un tracteur, c'est hyper cher.
14:02 Un bovin, c'est 1 500 ou 2 000 euros.
14:05 Vous faites le calcul.
14:06 Donc il me dit, en fait, moi, je vis que d'endettement,
14:08 je suis endetté en permanence.
14:09 Ce qui explique aussi ce taux de suicide chez les agriculteurs.
14:12 Un suicide tous les deux jours.
14:14 La profession où il y a le plus de taux de suicide.
14:16 Donc c'est vrai que c'est une profession qui est prise en tenaille,
14:18 d'abord entre les injonctions tout à fait contradictoires,
14:21 des normes, des surnormes, des contrôles absolument aberrants.
14:24 L'argent, ça coûte très cher.
14:26 Donc ce n'est pas que de la considération.
14:27 Non, malheureusement, c'est protéiforme,
14:30 et c'est bien souci justement du gouvernement
14:32 qui doit faire face justement aujourd'hui
14:34 à beaucoup de demandes très diverses et variées.
14:36 Il y a aussi la question du gazole.
14:37 Alors le gazole, justement, le GNR, le gazole non routier,
14:41 avec la fin de l'avantage fiscal sur le GNR,
14:43 pour certains agriculteurs, ça peut représenter
14:45 une dépense supplémentaire de 4 à 5 000 euros.
14:48 On ne va pas travailler avec du gazole aussi cher que du blanc.
14:55 On n'en a pas les moyens.
14:57 Ici, les rendements, c'est entre 45 et 50 quintos.
15:00 Ce n'est pas 50 quintos dans la bourse.
15:02 Donc il nous faut du gazole non routier, détaxé.
15:05 1 237 euros pour 1 000 litres en Alsace,
15:09 au-dessus d'un euro de le litre.
15:11 80 % des aides vont, je le rappelle aussi,
15:14 il n'y a plus d'aide, mais enfin,
15:16 80 % des aides vont aux agriculteurs les plus riches.
15:18 Ça, c'est aussi, c'est quelque chose d'assez hallucinant,
15:21 parce que plus vous avez de terre, plus vous avez des aides européennes.
15:24 Donc les agriculteurs ne comprennent pas.
15:26 Bruno Le Maire l'a expliqué hier soir.
15:28 C'est la fin du quoi qu'il en coûte.
15:30 Il faut arrêter la perfusion.
15:32 Cela dit, certains ont besoin malheureusement de ces aides aussi.
15:34 On voit qu'il y a quand même une aberration
15:36 que le gazole, justement, pour les agriculteurs,
15:38 ne soit pas moins taxé et qu'il n'y ait pas de baisse aujourd'hui.
15:41 Et puis, il y a aussi d'autres problématiques.
15:43 Vous le disiez tout à l'heure, monsieur le député.
15:45 Il y a aussi ces questions de considération environnementale
15:48 où en fait, ce sont les premières victimes,
15:50 non seulement du réchauffement climatique
15:52 et des aléas climatiques.
15:54 Deuxièmement, ce sont les premières victimes aussi des pesticides.
15:57 Le glyphosate, on en parle ou pas ?
15:59 Les agriculteurs sont aussi les premières victimes
16:01 de maladies, de cancers, etc.
16:03 Lorsqu'ils font l'épandage de glyphosate,
16:05 ce sont les premiers aussi à être les victimes de cela.
16:07 Donc on les met en fait dans des injonctions tout à fait contradictoires.
16:10 Et donc c'est vrai qu'ils sont en première ligne de tout.
16:12 Et c'est extrêmement complexe à eux.
16:14 Et puis, il y a la grande distribution.
16:16 Un agriculteur a expliqué ce matin
16:18 que même si le cours du blé avait baissé,
16:20 en ce moment, il a baissé.
16:22 Il a fait un pan au chocolat moins cher.
16:24 Donc il n'y a pas de répercussion immédiate
16:26 pour le prix de la chouquette ou du croissant.
16:28 Il y a aussi de la loi EGalim.
16:30 On va écouter celle-là.
16:32 De l'application de la loi.
16:34 De l'application, exactement.
16:36 Je ne suis pas sûr que les gens connaissent tous
16:38 ce que c'est que la loi EGalim.
16:40 Vous l'expliquez.
16:42 J'étais pas encore député, c'était sous la précédente législature,
16:44 mais ça a été deux lois qui ont été prises
16:46 au premier quinquennat d'Emmanuel Macron
16:48 et qui, en gros, permettent de protéger
16:50 une partie du revenu des agriculteurs
16:52 dans les négociations commerciales.
16:54 Ce sont des dispositifs qui ont plutôt été
16:56 bien accueillis par les agriculteurs,
16:58 même s'ils ne sont pas parfaits.
17:00 La difficulté maintenant qui se pose,
17:02 c'est que la répression des fraudes
17:04 doit vérifier que les dispositions sont bien appliquées.
17:06 C'est d'ailleurs ce qu'a annoncé hier Bruno Le Maire
17:08 puisque des contrôles vont être effectués
17:10 maintenant pour bien vérifier
17:12 que la grande distribution joue le jeu.
17:14 Vous achetez du lait les uns les autres ?
17:16 Vous savez combien coûte une brique de lait aujourd'hui ?
17:18 Non, vous n'achetez pas de lait.
17:20 Personne ne boit de lait.
17:22 On a arrêté de boire du lait.
17:24 C'est plus d'un euro.
17:26 Autour d'un euro cinquante d'ailleurs.
17:28 Voilà combien
17:30 paye un agriculteur.
17:32 80% des agriculteurs
17:36 gagnent moins du SMIC brut
17:38 et 40-42%
17:40 gagnent moins du RSA, donc vous voyez le niveau.
17:42 Entre le départ de l'exploitation
17:44 et l'arrivée dans la grande surface,
17:46 sur un caddie de 100 euros,
17:48 il ne revient que 6,50 euros
17:50 à l'agriculteur. Donc entre les deux,
17:52 il y a des petites souris
17:54 qui s'appellent l'industrie agroalimentaire.
17:56 N'oubliez jamais qu'un agriculteur
17:58 ne fait pas sa facture.
18:00 C'est l'industrie agroalimentaire
18:02 qui fait la facture.
18:04 En fait, c'est la synthèse du mal franc.
18:06 Et pour aller plus loin
18:08 sur le témoignage de ce monsieur,
18:10 parce que là aussi c'est du vécu et moi j'ai entendu
18:12 la bouche de tous les agriculteurs,
18:14 quasiment chez moi en Alsace,
18:16 c'est qu'en réalité ils ne savent même pas
18:18 au moment où ils vendent le prix qu'ils vont recevoir.
18:20 Et franchement ça pose
18:22 beaucoup de questions et je pense que ça doit faire partie
18:24 du travail qui va être engagé par le gouvernement.
18:26 La pêche, ça participe
18:28 un peu de la même chose.
18:30 Il y a 500 pêcheurs de Gironde
18:32 qui sont en cale sèche,
18:34 on peut le dire comme ça, qui sont obligés de rester
18:36 à quai parce qu'il faut sauver
18:38 les dauphins. Oui et on va voir
18:40 exactement la même chose, la colère des agriculteurs
18:42 chez les pêcheurs parce qu'ils commencent à tirer
18:44 la sonnette d'alarme et on voit un petit peu la même chose
18:46 qui s'est passée du côté des agriculteurs,
18:48 c'est-à-dire une opposition politique qui est en train
18:50 de récupérer cette colère des pêcheurs.
18:52 On a vu la droite monter au créneau, on a vu Jordane Bardella
18:54 qui sera à leur côté demain et donc on voit aussi
18:56 le gouvernement et notamment Christophe
18:58 Béchut qui annonçaient des aides,
19:00 notamment pour ceux qui doivent cesser un temps
19:02 leur activité, mais
19:04 des aides qui ne seront pas à 100%
19:06 évidemment d'indemnisation et surtout...
19:08 80% ? 80% !
19:10 Mais c'est quand même fou
19:12 comme façon de penser, non ?
19:14 C'est pas un peu un revo. C'est une décision de justice, je tiens à rappeler.
19:16 C'est une décision du Conseil d'État.
19:18 C'est quand même fou !
19:20 La France est un État de droit donc c'est le Conseil d'État
19:22 qui considère qu'effectivement il y a
19:24 un danger momentané sur les dauphins
19:26 donc on voit aussi que
19:28 la transition écologique,
19:30 que les sujets de biodiversité, tout ça crée
19:32 beaucoup de conflits. En tout cas le gouvernement
19:34 a annoncé que plus de 80%
19:36 du coût que cela représente
19:38 sera pris en charge.
19:40 Honnêtement, vous trouvez ça normal ?
19:42 On met 500 bateaux
19:44 qu'on interdise à 500
19:46 marins de prendre la mer,
19:48 pêcheurs, et puis c'est pas que ça. Il y a la filière
19:50 qui va derrière. Il y a les poissonniers,
19:52 les maraîchers, parce qu'il y a quand même du poisson
19:54 qui va arriver sur les États-Unis, qui ne viendra pas de France.
19:56 Bien sûr, mais il y a un problème
19:58 de biodiversité qui se pose de façon
20:00 momentanée. Il y a une force terrible
20:02 des loisirs verts aussi.
20:04 Je sais que ce sont des sujets qui sont
20:06 compliqués et on voit que les questions
20:08 d'écologie et de biodiversité
20:10 créent de plus en plus de conflits.
20:12 Mais nous avons une législation
20:14 et donc le Conseil d'État,
20:16 qui est le juge administratif,
20:18 pour le dire à nos téléspectateurs,
20:20 a considéré que la législation
20:22 française, telle qu'il existe,
20:24 impliquait que là, pendant
20:26 un mois, il faut laisser un peu de répit
20:28 à la biodiversité. D'abord sauver les dauphins,
20:30 avant de sauver les pêcheurs. Et aux dauphins.
20:32 Et que les pertes, l'État prendra en charge
20:34 plus de 80% des pertes.
20:36 - Tatiana, juste, on écoute,
20:38 si vous voulez bien, juste ce pêcheur,
20:40 parce que c'est un pêcheur, ça fait 40 ans
20:42 qu'il pêche, il n'a jamais ramené
20:44 un dauphin, aujourd'hui, pendant un mois,
20:46 il ne va pas travailler.
20:48 - C'est n'importe quelle entreprise,
20:52 il ne peut pas dire aux gens, vous stoppez
20:54 pendant un mois, vous attendez.
20:56 C'est n'importe quelle entreprise qui fait ça.
20:58 Vous interdisez de pêcher à des bateaux qui ne sont plus de 8 mètres.
21:00 Alors ce n'est pas des bateaux qui pêchent des dauphins.
21:02 Vous déconnez.
21:04 Ça fait 40 ans que je pêche.
21:06 Quand je pêche un dauphin, je perds une molière.
21:08 Vous voyez ce que ça veut dire ? Vous arrêtez.
21:10 - Je vais regarder les chiffres,
21:14 parce que je n'avoue que je ne suis pas spécialiste du dauphin,
21:16 et c'est une histoire que je trouvais intéressante,
21:18 surtout dans le contexte actuel, et je comprends
21:20 la colère des pêcheurs et leurs difficultés.
21:22 Cela dit, 1500 cétacés
21:24 retrouvés morts entre
21:26 le 1er décembre 2022 et le 30 avril
21:28 2023 sur les côtes françaises.
21:30 Comme le disait le député à mes côtés,
21:32 il y a une question de survie de l'espèce.
21:34 C'est un bras de fer qui se joue entre le gouvernement et le Conseil d'État.
21:36 Parce qu'il y avait des recommandations
21:38 qui étaient en effet
21:40 qu'il y ait des mesures comme ça
21:42 chaque année, d'arrêt de la pêche
21:44 momentanée, pour ne pas qu'il y ait plus de dauphins,
21:46 pour qu'il y ait une survie de l'espèce.
21:48 Et il y a eu trop de dérogations
21:50 qui ont été mises en place par le gouvernement.
21:52 C'est pourquoi le Conseil d'État a considéré
21:54 qu'il fallait qu'il y ait une mesure ferme et définitive
21:56 pendant un temps donné.
21:58 Je comprends la difficulté des pêcheurs,
22:00 je comprends aussi la difficulté de ceux qui transforment le poisson
22:02 à l'arrivée des bateaux, etc.
22:04 Cela dit, là il y a une question aussi de biodiversité
22:06 et de survie d'une espèce
22:08 qui est aussi importante.
22:10 Donc c'est normal ?
22:12 Je pense qu'il faut arriver à trouver un juste milieu
22:14 entre la survie d'une espèce et des dauphins en l'occurrence.
22:16 Il y en a 200 000 aujourd'hui dans le Goffe de Gascogne.
22:18 Et des aides allouées
22:20 aux pêcheurs pour pouvoir justement
22:22 faire face à cette difficulté-là.
22:24 Peut-être qu'on pourrait aussi envisager
22:26 un système de bateaux pour faire en sorte
22:28 qu'il n'y ait pas de prise dans les filets des pêcheurs
22:30 de dauphins au frais de l'Etat.
22:32 C'est-à-dire qu'il y a des aides conséquentes pour les aider à s'équiper par exemple.
22:34 On va faire le point à fond.
22:36 Ensuite on parlera de l'électricité.
22:38 La facture va augmenter.
22:40 +44% en deux ans, c'est pas mal.
22:42 Même 45%.
22:44 Allez, bonsoir Simon Guillain.
22:46 Bonsoir Olivier et bonsoir à tous.
22:48 Les médecins qui ont un diplôme étranger
22:50 autorisés à travailler en France pour les mois à venir,
22:52 le gouvernement va en effet prolonger
22:54 l'autorisation de travail pour ces professionnels
22:56 qui étaient menacés de perdre leur poste
22:58 après avoir échoué à un concours.
23:00 Dans un communiqué, la ministre du Travail
23:02 et de la Santé, Catherine Vautrin,
23:04 affirme vouloir sécuriser leur situation.
23:06 "Devenue, je cite, indispensable
23:08 à notre système de santé."
23:10 La deuxième plainte,
23:12 visant Gérard Depardieu pour agression sexuelle,
23:14 a été glacée sans suite pour prescription.
23:16 C'est ce qu'a indiqué aujourd'hui
23:18 le parquet de Paris.
23:20 Il s'agit de la plainte de la comédienne Hélène Darras
23:22 qui a été accusée d'avoir agressé sexuellement
23:24 lors d'un tournage en 2007.
23:26 Dans un autre dossier, Gérard Depardieu
23:28 est mis en examen depuis 2020 pour viol.
23:30 Et puis la fiche de la 49e cérémonie des Césars
23:32 a été dévoilée aujourd'hui.
23:34 Elle rend hommage à Michel Oslo,
23:36 réalisateur renommé pour ses films d'animation
23:38 dont le plus connu est Kirikou.
23:40 La cérémonie des Césars se tiendra
23:42 en clair et en direct sur Canal+.
23:44 Ça sera le 23 février prochain.
23:46 La liste des nommés sera dévoilée mercredi.
23:48 - Exactement. Je crois que ce sera un communiqué
23:50 qui nous dira qui sont les nommés de l'année
23:52 et les films qui ont été préférés
23:54 par les professionnels du cinéma.
23:56 Merci beaucoup Simon.
23:58 La facture d'électricité va flamber
24:00 de 8 à 10 %.
24:02 Que des taxes,
24:04 que des taxes qui avaient disparu
24:06 avec le bouclier fiscal,
24:08 qui reviennent donc, qui a fait une hausse de...
24:10 Il y a un calcul qui a été fait.
24:12 Une hausse de 45 % en deux ans.
24:14 Et c'est Nicolas Mellon, expert en énergie
24:16 qui a fait ce calcul et qui a été l'invité
24:18 de ce punchline.
24:20 - Si on s'intéresse à
24:22 combien ça coûte
24:24 de fabriquer de l'électricité,
24:26 alors moi je regarde ça en détail.
24:28 Donc j'ai calculé par exemple qu'en 2021,
24:30 ça revenait grosso modo
24:32 à 6 centimes du kWh.
24:34 Ça c'était le coût pour produire.
24:36 Et j'ai fait le même calcul en 2023.
24:38 Et j'arrive à 6 centimes.
24:40 - Ah bon, rien n'a changé.
24:42 - Et si le prix ? Plus 45 %.
24:44 Alors pourquoi est-ce qu'on a cette hausse
24:46 de 4,99 % de Bruno Le Maire,
24:48 un peu moins,
24:50 qui ne touche que 97 % des Français ?
24:52 On a cette hausse
24:54 parce que Bruno Le Maire s'est engagé
24:56 le 13 juillet dernier
24:58 à Bruxelles avec la ministre de l'Eurozone
25:00 à supprimer toutes les aides.
25:02 Et c'est d'ailleurs pour ça qu'on a aussi
25:04 les agriculteurs qui se plaignent.
25:06 Toutes les aides sur l'énergie.
25:08 De toute façon, ce sont des décisions qui viennent de Bruxelles.
25:10 Et donc Bruno Le Maire les applique.
25:12 Point barre.
25:14 - Vous n'admettez pas Bruno Le Maire ?
25:16 - Non, je ne partage pas ce plaidoyer anti-européen.
25:18 - Le 45 %, vous l'admettez ?
25:20 - Bruno Le Maire ?
25:22 - Plus 45 %.
25:24 - Le gouvernement Bruno Le Maire a été extrêmement clair.
25:26 On sait que c'est une décision
25:28 qui n'est pas simple.
25:30 Que pour un certain nombre de Français,
25:32 effectivement, ça va être une hausse
25:34 qui va se sentir.
25:36 En même temps,
25:38 il faut aussi rappeler
25:40 que nous avons l'une des électricités
25:42 les plus compétitives
25:44 et les moins chères d'Europe.
25:46 - Mais ça se sent pas.
25:48 - C'est tout sale.
25:50 - Oui, parce qu'on n'habite pas dans le pays d'à côté.
25:52 Mais rappeler
25:54 que pendant
25:56 les deux années
25:58 d'inflation,
26:00 les hausses ont été terribles
26:02 dans un certain nombre de pays européens.
26:04 Que l'État français a épongé
26:06 énormément de la facture électricité
26:08 des Français pour les protéger.
26:10 Et qu'aujourd'hui,
26:12 on revient à un dispositif normal.
26:14 Et que dans les comparaisons
26:16 avec les autres grands pays européens,
26:18 on garde l'une des électricités
26:20 les moins chères d'Europe.
26:22 On sait que c'est une décision difficile.
26:24 Mais nous sommes aussi un gouvernement sérieux budgétaire.
26:26 - On va pas revenir sur le débat
26:28 de qu'est-ce qu'on a fait exactement
26:30 de notre parc nucléaire.
26:32 Pourquoi on l'a pas entretenu comme il fallait.
26:34 Pourquoi on a fermé des centrales nucléaires.
26:36 Tout ça, ça fait partie du...
26:38 On l'a très bien dit l'hiver dernier.
26:40 On va laisser ça de côté.
26:42 C'est incompréhensible.
26:44 44% en 2 ans.
26:46 - On le comprend.
26:48 C'est une décision difficile mais nécessaire.
26:50 C'est la fin du quoi qu'il en coûte.
26:52 - Pour le GNR aussi.
26:54 - C'est là où j'en irai.
26:56 Cela dit, il y a une contradiction.
26:58 Quand on nous explique qu'on veut aider les classes moyennes,
27:00 que le pouvoir d'achat est essentiel
27:02 et qu'il faut venir en aide aux classes moyennes.
27:04 Et que d'un côté, on augmente les taxes
27:06 sur les véhicules non routiers.
27:08 Qu'on double la franchise sur les médicaments
27:10 en passant de 50 centimes à 1 euro.
27:12 Ça peut avoir l'air de rien comme ça.
27:14 Mais tout ça additionné est un peu contradictoire
27:16 avec l'esprit général
27:18 de la conférence de presse d'Emile Macron.
27:20 De la feuille de route de Gabriel Attal
27:22 qu'il dévoilera plus clairement
27:24 lors de sa déclaration de politique générale.
27:26 Qui est censée venir en aide aux budgets des classes moyennes.
27:28 Et tout ça n'est pas tout à fait dans cette cohérence.
27:30 Donc ça pose en effet une question.
27:32 Cela dit, il faut être tout à fait honnête.
27:34 C'est vrai que nous sommes dans une moyenne très basse.
27:36 Qu'on revient dans une moyenne moyenne, on va dire, européenne.
27:38 On reste toujours basse.
27:40 On reste en dessous de la moyenne européenne.
27:42 Mais cela dit, 100 euros par an en moyenne d'augmentation,
27:44 voire 18 euros par mois d'augmentation
27:46 pour les budgets en électricité,
27:48 c'est pas rien.
27:50 C'est la faute à qui tout ça ?
27:52 La faute aux Rennes.
27:54 C'est la faute aux Rennes.
27:56 Ecoutez.
27:58 Si les prix d'électricité ont flambé,
28:00 c'est parce que Vladimir Poutine,
28:02 l'ami de Madame Le Pen,
28:04 a attaqué l'Ukraine et a fait flamber
28:06 les prix d'électricité et du gaz.
28:08 Ils en sont directement responsables.
28:10 Ce qui dérègle les marchés, ce n'est pas les Ukrainiens.
28:12 C'est les amis de M. Bardella.
28:14 C'est-à-dire M. Poutine.
28:16 C'est eux qui sont responsables de l'augmentation de l'inflation,
28:18 de l'énergie.
28:20 Alors vous avez dit, oui, factuellement, ils ont raison.
28:22 Non, factuellement, c'est peut-être la guerre en Ukraine,
28:24 c'est Vladimir Poutine, etc.
28:26 Ce qui est amusant, c'est de dire,
28:28 mais c'est Jordan Bardella, c'est Marine Le Pen, c'est eux.
28:30 C'est ça le discours.
28:32 Oui, mais parce que, enfin, attendez,
28:34 on a Marine Le Pen et Jordan Bardella
28:36 qui courent les plateaux télé
28:38 pour expliquer
28:40 que tout ça n'est pas normal, etc.
28:42 et vont expliquer aux Français
28:44 qu'ils feraient mieux. Ce que le gouvernement rappelle
28:46 et qui est factuel, ce qui a complètement déstabilisé
28:48 les marchés énergétiques, c'est effectivement
28:50 l'attaque de Vladimir Poutine
28:52 contre l'Ukraine, qui a fait exploser notamment
28:54 les prix du gaz, et puisque le marché du gaz
28:56 et l'électricité sont liés, ça a tout déstabilisé.
28:58 Et c'est ça qui a été une des causes
29:00 majeures de la crise d'inflation qu'on a connue.
29:02 Donc d'un côté,
29:04 le Rassemblement national, qui n'a cessé
29:06 de déclamer son admiration pour
29:08 Vladimir Poutine pendant
29:10 dix ans, maintenant va expliquer
29:12 qu'en réalité, tout ça n'est pas lié.
29:14 Il faut rappeler un certain nombre de choses.
29:16 C'est vrai que le raccourci
29:18 du gouvernement est évidemment un peu facile.
29:20 Après, c'est le danger. Quand vous mettez en place
29:22 un quoi qu'il en coûte, que vous voulez protéger,
29:24 un jour ou l'autre, on sait que ça s'arrête.
29:26 Et à ce moment, je suis d'accord avec ce que vous disiez, Tatiana,
29:28 c'est vrai que quand on entend la défense des classes moyennes,
29:30 on peut se dire que ce n'est peut-être pas le meilleur calendrier pour le faire.
29:32 Et de toute façon, un jour ou l'autre,
29:34 toutes les aides qui ont été mises en place,
29:36 ça a été le cas pendant le Covid, c'est le cas maintenant,
29:38 depuis la guerre en Ukraine, vont être supprimées.
29:40 Il n'y a pas de bon moment pour le faire.
29:42 C'est forcément impopulaire.
29:44 Mais on peut aussi être d'accord avec ce que vous disiez,
29:46 monsieur le député, que quand on regarde comment on a été
29:48 protégés jusqu'à maintenant, on s'en sort pas si mal,
29:50 même si pour ceux pour qui la facture va augmenter,
29:52 c'est toujours trop.
29:54 - Mais vous faites du en même temps, là.
29:56 - Ça m'arrive.
29:58 - Mais elle a raison.
30:00 - Vous savez tous que quand on enlèverait la perfusion,
30:02 justement, ça poserait un souci, qu'il y aurait l'effondrement
30:04 de plusieurs pans de l'économie, mais aussi un problème
30:06 pour les ménages français.
30:08 Et si on est tout à fait honnête intellectuellement,
30:10 il faut aussi dire que l'ERN a fait campagne sur le pouvoir d'achat,
30:12 a mis au cœur de ses propositions,
30:14 de la dernière présidentielle Marine Le Pen,
30:16 le pouvoir d'achat avec la question du panier,
30:18 avec les produits de première nécessité,
30:20 avec la question de l'essence,
30:22 avec la question du bouclier énergétique, etc.
30:24 Et donc c'est vrai que c'est quand même aussi leur domaine,
30:26 cela dit, la question c'est, y a-t-il eu des propositions concrètes
30:29 et faisables ? Ça c'est un autre problème.
30:31 - C'est un autre débat, mais là c'est l'heure de la pub.
30:33 A tout de suite.
30:35 La suite du Meilleur Donne Info,
30:39 avec cette question, que se passe-t-il à Saint-Denis ?
30:41 Saint-Denis, épicentre des Jeux Olympiques.
30:43 La semaine dernière, on a enregistré une dizaine de rixes,
30:45 dont deux mortelles, avec des adolescents.
30:47 Depuis ce matin, les regroupements prolongés
30:49 sont interdits dans la ville.
30:51 Ce sera jusqu'à mercredi.
30:53 La police est mobilisée autour des établissements scolaires
30:55 et autres points où les jeunes se regroupent.
30:57 Écoutez.
30:59 - On voit tous les jours des bagarres, des violences, des viols.
31:05 - Je suis très choquée et j'ai toujours peur.
31:08 - C'est plutôt que des rixes, finalement,
31:10 on a plutôt assisté à des attaques en bande organisée,
31:14 avec effectivement des victimes qui sont nés ici sur le carreau,
31:17 qui sont probablement choisis par hasard là-dedans.
31:22 Et ça, c'est vraiment complètement inqualifiable et inadmissible.
31:25 - La plupart des jeunes, ils vivent avec la peur au ventre.
31:28 Quand ils vont au lycée, quand ils vont au collège,
31:30 soit vous appartenez à un groupe,
31:32 soit vous appartenez pas à ce groupe-là.
31:34 Et bien, forcément, il y a parfois des violences,
31:36 pour un oui, pour un non.
31:38 Ça monte très rapidement.
31:40 - Aujourd'hui, sur le terrain, aux abords des établissements scolaires,
31:43 nous mobilisons près de 200 policiers.
31:46 Donc, c'est une quarantaine en temps normal sur la voie publique.
31:49 Donc, c'est cinq fois plus d'effectifs de police
31:52 qui sont mobilisés pour ramener un peu de calme, de sérénité.
31:55 - Des drames comme ceux que nous avons connu dans la semaine dernière,
31:57 nous n'en avons jamais connu.
31:59 C'est normal qu'il y ait une réponse exceptionnelle à cet égard.
32:02 Mais moi, je ne souhaite pas qu'il n'y ait que le format de travail commun,
32:05 ça soit un quart de CRS devant chaque lycée.
32:08 - 200 policiers, 200 policiers mobilisés dans les écoles,
32:12 les établissements scolaires.
32:14 - Oui, dans quelques mois, il y a les Jeux olympiques.
32:18 - Non, mais c'est...
32:20 Je crois que le jeune, 14 ans, il me semble, qui est mort,
32:24 ses dents, oui, c'est terrible.
32:27 Et c'est symptomatique de cette hyper-violence
32:30 qui gangrène certains quartiers et certaines parties de ville.
32:37 - Il me semble qu'à Saint-Denis, on a mis beaucoup d'argent ces dernières années.
32:40 Beaucoup, beaucoup, beaucoup d'argent.
32:42 Comment tu m'en trouverais de là ?
32:44 - Je suis quand même un peu...
32:46 - La sécurité ?
32:47 - Alors, bien sûr, c'est une situation exceptionnelle.
32:49 Il y a une réponse de l'État qui est forte.
32:51 Le fait de police de Paris est là.
32:53 Plus de moyens, il faut plus de policiers.
32:56 Je suis quand même un peu étonné de ce qu'a dit le maire de Saint-Denis,
33:00 sans faire de polémiques,
33:02 mais la présence policière, elle est importante
33:05 et elle doit être durable,
33:07 parce que là, on est face quand même à des gens,
33:10 à certains jeunes qui ont perdu toute notion de l'autorité
33:14 et que l'autorité, elle doit à un moment être rappelée
33:17 très concrètement par les forces de l'ordre.
33:19 - Trois choses.
33:20 D'abord, il y a en effet cette jeunesse,
33:22 cette ultra-violence pour des motifs très futiles,
33:25 des guerres de territoire.
33:27 - Je ne sais même pas, parce que vous avez entendu le maire.
33:30 - La peur de match retour, etc.
33:31 - Vous avez entendu le maire qui a dit que ça peut être des victimes privilégiées.
33:33 - Non, c'est pour ça d'ailleurs ce que c'est.
33:34 Cela dit, le chiffre qui fera dans le dos quand même,
33:36 c'est Laurent Mugnas, donc préfet de police de Paris,
33:38 aujourd'hui, c'est dix faits de bande depuis seulement début janvier
33:42 contre douze sur toute l'année dernière.
33:44 Vous imaginez la flambée de violence depuis le début de l'année en Seine-Saint-Denis,
33:47 quand en effet on a quelques mois des JO
33:49 et on sait que ça va être un lieu absolument crucial pour ces JO.
33:52 Ça fait très peur.
33:54 Et puis, vous le disiez, il y a deux questions,
33:56 la question de la responsabilité en effet,
33:58 et donc de l'autorité qui doit être remise en place,
34:02 mais la question de la responsabilité des parents,
34:04 parfois, donc il y a cette...
34:05 Oui, si, vous pouvez parler.
34:06 Non, non, mais d'accord, mais en fait...
34:07 Il y a des mesures qui ont été prises aussi,
34:08 une sorte de couvre-feu en fait le soir.
34:10 Certains, donc aujourd'hui c'est maintenant dans la journée,
34:12 mais certains enfants parfois traînent dans les quartiers le soir,
34:15 n'ont rien à faire, pardon, un enfant de 13 ans n'a rien à faire à minuit,
34:18 en semaine, le soir, dans la rue.
34:20 Ils n'ont peur de rien.
34:22 C'est des enfants qui n'ont peur de rien.
34:23 Oui, mais il y a une question de responsabilisation et d'autorité parentale,
34:27 et puis il y a aussi la question des réseaux sociaux encore une fois,
34:30 parce que dans ces questions de matchs, retours, etc.,
34:32 les réseaux sociaux jouent un rôle d'émulation
34:35 et aussi de rendez-vous,
34:37 et on montre aussi des vidéos qui incitent à cette violence.
34:40 Monsieur le député, il n'est pas temps de faire quelque chose
34:42 pour condamner davantage les mineurs ?
34:45 Parce que là, vous avez dit...
34:47 Effectivement, mais bien sûr, il faut que là,
34:49 en l'espèce, il y aura une enquête,
34:51 et j'espère que s'il est avéré,
34:54 enfin si la personne qui est soupçonnée est retrouvée, etc.,
34:57 elle doit être condamnée lourdement,
34:59 mais il y a effectivement un sujet de justice pénale
35:02 qui doit être, à mon sens, encore plus dur,
35:05 et puis il y a aussi un sujet de présence policière,
35:08 de façon très claire, et ça, c'est vrai que nous,
35:11 on rattrape depuis sept ans les laissés-aller
35:15 et les suppressions de poste des gouvernements précédents,
35:18 et donc on remet du policier sur le terrain,
35:21 on remet des gendarmes sur le terrain,
35:23 et ça, c'est extrêmement important pour rappeler ce qu'est l'autorité.
35:26 Oui, c'est vrai, effectivement, le rattrapage,
35:28 le fait de mettre des policiers sur le terrain, c'est important,
35:30 mais quand on entend les chiffres qui sont donnés là
35:32 pour sécuriser quelques établissements à Saint-Denis,
35:35 on se dit qu'on ne va pas pouvoir faire ça de manière éternelle
35:38 sur tout le territoire, et vous parlez des Jeux olympiques,
35:41 qu'est-ce qu'on va faire ?
35:43 On nous promet que Paris sera idyllique,
35:44 qu'est-ce qu'on va faire de cette délinquance à Saint-Denis ?
35:46 Qu'est-ce qu'on va faire des migrants ?
35:48 Qu'est-ce qu'on va faire des personnes qui sont toxicomanes,
35:50 qui sont dans la rue ?
35:51 Alors, on nous promet qu'on va les décaler quelque temps,
35:54 vraiment, on va les décaler.
35:55 On va cacher la poussière sur le tapis.
35:56 Oui, mais est-ce qu'on est vraiment capable
35:57 de cacher la poussière sur le tapis ?
35:59 Et donc, voilà, c'est déjà la première question, peut-être.
36:01 Mais c'est terrible, parce qu'en fait, encore une fois,
36:05 on a mis énormément d'argent, ce n'est pas des millions,
36:08 c'est des milliards à Saint-Denis, pour arriver à quoi ?
36:11 Que des gamins s'entretuent devant des établissements scolaires ?
36:15 Bien sûr, mais cette mort, comme d'autres faits divers
36:19 qui peuvent arriver, ce sont des échecs collectifs,
36:22 je pense qu'il faut pouvoir le dire.
36:25 Que des gamins de 14-15 ans se retrouvent à s'entretuer,
36:31 c'est effectivement le symptôme d'une partie de la société
36:34 qui ne va pas bien.
36:36 Mais qu'est-ce qui va se passer pendant les JO ?
36:37 Qu'est-ce qui va se passer là-bas, à tous ces athlètes, etc. ?
36:40 Toutes ces tentations qui vont arriver, en plus,
36:42 parce que ça peut être des tentations, les touristes, etc.,
36:44 les athlètes, tout ça.
36:46 Il y a quand même beaucoup de menaces qui planent.
36:48 Il y a quand même cette question aussi, même,
36:50 de la cérémonie d'ouverture en plein cœur de Paris.
36:53 Comment sécurer cela avec le risque d'attentat maximale ?
36:56 J'en ai mis l'intérieur, vous parlez même de risque d'attaque de drone,
36:58 en disant que c'est la possibilité la plus réelle, c'est celle-ci.
37:01 Évidemment qu'il y a toutes ces craintes-là.
37:04 Je vous passe la question, même, au-delà de la violence,
37:07 de serons-nous prêts en termes de transport, etc. ?
37:10 C'est une vraie question aussi, qui n'est pas minime, cela dit.
37:13 Mais pour en revenir au sujet qui nous concerne là,
37:16 la question de la responsabilité pénale des mineurs
37:19 est au cœur du sujet.
37:21 La question, je répète, pardon, de la responsabilisation des parents,
37:24 c'est au cœur de la conférence de presse d'Emmanuel Macron,
37:26 et c'est une réalité aussi.
37:28 - Mélodie, en 30 secondes.
37:29 - Sur les Jeux olympiques, justement, juste un mot.
37:30 Demain, le président de la République va présenter ses voeux
37:32 à tous les acteurs futurs des Jeux olympiques.
37:34 Et l'Élysée nous dit qu'il y aura notamment des points sur la sécurité,
37:37 les transports, où on en est.
37:39 Évidemment, on nous assure qu'on sera prêts,
37:40 mais on aura un point d'État quand même demain.
37:42 - Vous avez envie d'être à Paris pendant les JO ?
37:44 - Oui.
37:46 - J'espère que vous avez vos places.
37:48 - Non, même pas.
37:49 - Aberration. Le prix des places.
37:51 - On a dit peut-être que l'Assemblée nationale,
37:54 elle a peut-être une jolie vue.
37:55 - Elle est fermée, l'Assemblée pendant les JO, je crois.
37:57 - Évidemment.
37:58 Merci beaucoup en tout cas d'être venu nous voir.
38:00 Merci, Tatiana. Merci, Mélodie.
38:01 Dans un instant, la suite de Soir Info,
38:05 qui arrive avec Julien Pasquet.
38:07 Et évidemment, je remercie ce soir encore Valérie Acnan,
38:10 qui m'a parlé pendant toute cette émission.
38:13 Allez, à demain.
38:15 (Bruit de voiture)