Pendant une décennie, la Côte d'Ivoire du président Alassane Ouattara s'est préparée pour organiser cette Coupe d'Afrique des Nations qui doit montrer la "modernisation" et la "nouvelle image" d'un des leaders de l'Afrique de l'Ouest.
Si des moyens inédits ont été (bien) mis en place, d'autres points d'ombre posent question quant aux questions d'organisation et du COCAN.
--- TIMELINE ---
00:00 Introduction
00:30 Les enjeux pour le gouvernement ivoirien
01:40 Les moyens/budget mis en oeuvre par la Côte d'Ivoire
04:04 La qualité de l'accueil et de l'ambiance
05:08 Un changement salutaire de gouvernement
05:30 Les problèmes d'organisation
07:51 Le souci de la billetterie
10:30 La CAF n'aide pas les journalistes mais les influenceurs
11:16 Un potentiel touristique inexploité ?
12:00 Que faire des stades ?
13:05 Conclusion
Pour commander mon dernier livre : https://www.amazon.fr/Lindustrie-Football-FIFA-Criminalit%C3%A9-Politique/dp/2491031345/ref=sr_1_2?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&crid=2YUDGT1S9Q47P&keywords=romain+molina&qid=1697658083&s=books&sprefix=romain+molina%2Cstripbooks%2C154&sr=1-2
Pour ceux voulant me suivre :
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Si des moyens inédits ont été (bien) mis en place, d'autres points d'ombre posent question quant aux questions d'organisation et du COCAN.
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01:40 Les moyens/budget mis en oeuvre par la Côte d'Ivoire
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05:08 Un changement salutaire de gouvernement
05:30 Les problèmes d'organisation
07:51 Le souci de la billetterie
10:30 La CAF n'aide pas les journalistes mais les influenceurs
11:16 Un potentiel touristique inexploité ?
12:00 Que faire des stades ?
13:05 Conclusion
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SportTranscription
00:00 Bonjour à tous et bienvenue.
00:01 Cela fait plus d'une semaine désormais que la Coupe d'Afrique des Nations bat son plan en Côte d'Ivoire.
00:05 Et sur le terrain, rien à redire, le spectacle est au rendez-vous.
00:08 En coulisses par contre, c'est plus agité, avec pas mal de zones d'ombre liées à l'organisation
00:12 et notamment l'épineuse question de la billetterie qui fait débat depuis le match d'ouverture.
00:16 Et pourtant pour la Côte d'Ivoire, cette canne, ça représente énormément.
00:20 Comme tant d'autres pays à travers le monde qui accueillent des événements,
00:23 que ce soit l'Euro, la Coupe du Monde, la Copa America, la Coupe d'Asie,
00:26 pour le gouvernement, ça doit être la quintessence, ça doit être l'apogée de quelque chose.
00:30 L'idée de cette canne, c'est de montrer à l'Afrique et au monde entier un pays dynamique,
00:35 un pays qui s'est modernisé et qui a pensé ses plaies,
00:38 que ce soit les guerres civiles ou d'autres problèmes qu'il y a eu en interne depuis 10 ou 15 ans.
00:42 En gros, c'est de montrer au monde qu'il faut investir en Côte d'Ivoire
00:45 et que ce pays est peut-être le leader de l'Afrique de l'Ouest
00:48 et potentiellement l'une des nouvelles locomotives du continent.
00:51 Et donc à travers cela, il a entrepris une politique d'investissement massif
00:55 notamment vis-à-vis des structures,
00:57 que ce soit la capacité d'accueil, sachant que cette canne est couplée
01:00 à un autre grand projet d'Alassane Ouattara,
01:02 qui est celui du tourisme, avec ce slogan "Sublime Côte d'Ivoire",
01:06 qui évidemment rappellerait d'autres stratégies,
01:08 notamment celle du Rwanda avec le fameux "Visit Rwanda".
01:11 Et donc on a couplé tout cela afin d'inciter les gens à venir
01:14 et aussi de voir un pays pratique, fonctionnel,
01:16 bien évidemment autour de sa capitale économique, abidjan,
01:19 mais pas que. C'est pour ça qu'on a refait des routes, des aéroports
01:22 et amélioré les capacités hôtelières.
01:24 En gros, c'est donner une excellente carte postale de la Côte d'Ivoire
01:27 et pourquoi pas avoir ce rêve de gagner à domicile,
01:30 ce qui serait absolument incroyable et qui marquerait
01:32 dans l'histoire moderne de la Côte d'Ivoire,
01:34 cette épopée des éléphants et de son président,
01:36 qui, selon certaines rumeurs, ne dirait pas forcément non à un quatrième mandat.
01:40 Maintenant que les enjeux ont été exposés,
01:42 place à l'organisation et qu'est-ce qui a réellement été fait depuis une décennie
01:45 pour parvenir à ce but ?
01:47 Premièrement, on a un gouvernement qui a énormément investi.
01:50 La BBC parle de plus de 1 milliard de dollars,
01:52 d'autres médias évoquent 1 milliard et demi.
01:54 Dans tous les cas, c'est une somme colossale,
01:56 surtout quand on la compare à l'économie ivoirienne
01:58 qui a consenti d'ailleurs un énorme prêt au Fonds Monétaire International,
02:01 le FMI, il n'y a pas si longtemps, de 3,5 milliards de dollars.
02:04 Et donc, à ce sujet-là, on a, comme je le disais,
02:06 amélioré énormément le secteur des transports.
02:08 C'est-à-dire que désormais, vous pouvez relier sans trop de problèmes
02:10 Abidjan à San Pedro, San Pedro étant l'une des villes de cette canne,
02:14 c'était la grande ville du Sud-Ouest qui,
02:16 avant les affres de la guerre civile et plein d'autres choses,
02:18 était un lieu touristique assez huppé
02:20 et on veut refaire de San Pedro une destination touristique justement.
02:23 Donc on a amélioré la capacité hôtelière,
02:25 il y a eu de nouveaux hôtels, on a construit plein de choses,
02:27 des villages cannes un peu pour certaines sélections.
02:29 Alors, certaines ne sont pas forcément très contentes,
02:31 globalement, on va être honnête,
02:33 les sélections sont plutôt contentes,
02:34 que ce soit de l'accueil, que ce soit des jantes,
02:36 que ce soit de la nourriture, que ce soit justement des hôtels,
02:38 que ce soit des pelouses d'entraînement, des navettes,
02:40 enfin, globalement, les sélections sont plutôt contentes à ce niveau-là.
02:43 Dans le même temps, et là, ça va impacter directement la population ivoirienne,
02:47 on a des nouveaux hôpitaux,
02:49 on a fait des CHR, des centres hospitaliers régionaux,
02:51 si je ne dis pas de bêtises, de 150 lits, parfois au 110,
02:54 donc à l'ouest de San Pedro,
02:56 on a fait également, si je ne dis pas de bêtises, à Boaqué,
02:58 c'est un peu au centre du pays, et à Corogo,
03:00 on a modernisé, je crois, le centre hospitalier,
03:02 ce qui est très important.
03:03 Pareil pour les aéroports, on les a un petit peu refaits et tout,
03:06 afin justement d'améliorer cette capacité d'accueil
03:08 et de paie de prix par certains flux.
03:10 Et surtout, vis-à-vis de Abidjan, la capitale économique,
03:12 qui est peut-être la ville qui a le plus changé,
03:14 en effet, depuis la présence d'Alassane Ouattara,
03:17 cette capitale économique-là, elle a un souci comme plein d'autres,
03:20 c'est que forcément, il y a beaucoup de trafic,
03:22 parce qu'elle a énormément grandi, et aujourd'hui, elle est tentaculaire.
03:24 Donc on a l'idée de désengorger Abidjan,
03:26 alors là, aujourd'hui, il y a d'autres choses qui se font
03:29 vis-à-vis des routes goudronnées, là, on va faire des échangeurs,
03:31 des périphériques, etc.
03:32 Alors, je n'ai pas mis les pieds à Abidjan,
03:34 mais en tout cas, c'est les volontés du gouvernement,
03:36 et en effet, on peut comprendre.
03:37 Certains disent "Oh, il y a beaucoup de trafic à la bordée de stade et tout",
03:39 je les rassure, c'est comme ça dans toutes les grandes compétitions internationales,
03:42 mais néanmoins, il y a cette volonté de moderniser le pays,
03:44 de le rendre un peu plus facile.
03:45 Alors le petit bémol, c'est que, justement, il faut entretenir
03:47 toutes ces routes goudronnées, ces routes nouvelles,
03:49 et pour cela, le gouvernement ivoirien a mis aussi pas mal de péages,
03:52 ce qui a fait des fois un petit peu râler,
03:54 mais globalement, on comprend l'idée,
03:56 et il y a eu des petits retards, il y a eu des petits dépassements,
03:58 comme de partout, mais globalement, ça marche.
04:01 Donc à ce niveau-là, la capacité d'accueil, elle est très bonne,
04:03 ça se fait vis-à-vis des hôtels,
04:04 et le plus gros point à signaler, c'est la population ivoirienne, en fait.
04:07 Les gens sont ravis, et le surnom de la canne de l'hospitalité n'est pas usurpé.
04:11 J'ai appelé plein de gens qui ont l'habitude des cannes,
04:13 ou autres, que ce soit des Européens, d'autres personnes africaines, etc.,
04:16 et tous te disent "Honnêtement, on est en sécurité, il y a des villes sympas,
04:19 par exemple, Boisquer, c'est pas peut-être la plus grande ville du monde, etc.,
04:22 mais les gens sont plutôt contents".
04:23 Enfin, globalement, ça se passe plutôt très bien,
04:25 il y a une belle ambiance, c'est festif et tout.
04:27 Donc en fait, au niveau du gouvernement, on a donné les moyens pour que ça se fasse,
04:30 et au niveau de la population, pareil, on ressent cette ambiance,
04:33 cette canne, qui, eux, en effet, économiquement, pour ces gens-là,
04:35 ça va être important, parce que potentiellement,
04:37 ça va leur donner des revenus supplémentaires.
04:39 La grande question de tout cela, c'est est-ce que tous les investissements
04:41 qui ont été faits vont, dans le temps, permettre à l'économie ivoirienne,
04:44 à moyen et à long terme, d'en retirer des bénéfices,
04:46 sachant qu'en effet, elle a une croissance assez intéressante,
04:48 notamment pour la zone de l'Afrique de l'Ouest.
04:50 Et en plus, troisième point, avec le spectacle sur le terrain,
04:53 ça donne une super canne, honnêtement, et il y a un côté,
04:55 c'est un peu enivrant, comme la série "L'immunité d'ouverture",
04:57 où tu te dis "on a vu les choses en grand, il y a de l'ambition, il y a du jeu, etc."
05:00 Quelque part, ça te donne envie d'y aller, et ça donne une image positive
05:03 de cette canne en Côte d'Ivoire.
05:04 Et le dernier point positif, c'est le revirement ministériel d'il y a quelques mois.
05:07 Parce qu'on a eu l'arrivée d'un nouveau Premier ministre,
05:09 qui est un ingénieur dans le CIMB, si je ne dis pas de bêtise,
05:12 M. Robert Beugré-Mambé, je dois peut-être mal le prononcer,
05:16 qui a été amené, justement, un peu en catastrophe,
05:18 pour permettre de parfaire l'organisation de cette canne.
05:20 Parce que c'est justement là où on va basculer dans ce qui est un peu négatif,
05:23 c'est qu'en fait, il y avait énormément de retard, d'amateurisme, de dilettantisme,
05:27 également de rallonges qu'on a demandé, enfin bref, littéralement, ça n'allait pas.
05:31 La Côte d'Ivoire a eu une décennie pour se préparer.
05:33 A la base, ça devait être en 2021, puis en 2023,
05:35 puis ils ont demandé ce changement pour l'accueillir ce mois de janvier 2024.
05:38 Donc, il y a eu le temps, alors pour les stades, en effet,
05:41 il y a eu des nouveaux stades, des rénovations, etc.
05:43 Et bon, c'est vrai que pour les pelouses, on pourrait en reparler et tout,
05:46 mais c'est un peu plus compliqué que ça, je n'ai pas tous les détails,
05:48 donc je ne préfère pas m'avancer là-dessus.
05:50 Néanmoins, il y a eu énormément de soucis les mois précédents de la canne lors des tests.
05:53 Ça n'a pas marché. Il y a eu déjà ce fiasco de la pelouse.
05:55 Il y a eu déjà des fiascos liés à la biétrie, les placeaux noirs, les silelas.
05:59 Et en fait, il y a eu plein de problèmes liés aux coccanes,
06:01 c'est-à-dire que ça ne répondait pas, on ne travaillait pas trop
06:04 et en fait, on n'a fait que des solutions à la va-vite.
06:06 À un moment donné, en haut, on a pété les plombes.
06:09 Moi, littéralement, ce qu'on m'a dit, c'est qu'à un moment donné, à la présence,
06:11 on a dit non mais ce n'est pas possible, en gros, on n'a pas mis autant d'investissement
06:14 pour qu'il y ait des gens au milieu qui en fassent n'importe quoi.
06:17 En fait, le problème dans cette canne, ce n'est pas en haut.
06:19 En haut, on a fait le job.
06:20 C'est-à-dire que tout ce que le gouvernement a fait,
06:22 globalement les aéroports, les hôpitaux, etc., ça a été fait.
06:25 En bas, il y a quoi ? En bas, quand je dis en bas, c'est les gens.
06:28 Est-ce que c'est safe ? Oui. Est-ce qu'il y a une bonne ambiance ?
06:30 Est-ce que c'est bienveillant ? Etc. Oui.
06:32 Donc, le peuple ivoirien n'a pas de problème.
06:34 Le problème, c'est les gens du milieu, notamment du COCAN,
06:36 le Comité d'organisation de la Coupe d'Afrique des Nations.
06:38 Alors, encore une fois, il y a des gens très bien dans ce comité.
06:40 Enfin, il y en a pas mal qui ont démissionné.
06:42 Il y a eu des arriérés de salaire pour les petits employés, etc.
06:44 Donc, déjà, j'ai eu pas mal de soucis en interne.
06:46 Et surtout, il y a un peu plus de deux mois, le directeur administré et financier,
06:49 M. Soro, a été licencié sans préavis.
06:51 On lui reproche pas mal de choses sur l'Africa Intelligence,
06:53 notamment certains contrats avec des barrières de sécurité qui ne sont pas venues, etc.
06:56 Et d'autres contrats sont scrutés.
06:58 Moi, on m'a dit, texto, en interne, on attend la fin de la canne,
07:02 et il y a des gens qui vont aller faire un tour en prison centrale.
07:04 Parce que vous allez voir que, non seulement ça donne mauvaise image du pays,
07:07 mais quand tu as mis les moyens, et que le peuple ivoirien est aussi à la hauteur de l'événement,
07:11 tu attends que les gens qui sont mieux, qui font le job, le fassent.
07:14 Et pas qu'ils mangent de partout.
07:16 Et ça, ça a été le gros, gros problème.
07:17 Parce que vous allez voir, globalement, cette canne, pour le moment, ça m'interne.
07:19 Non, excusez tout.
07:20 Mais il y a des gros points noirs.
07:22 Vous vous rendez compte qu'on s'est trompé dans les hymnes nationaux.
07:24 Imaginez l'image que ça donne.
07:25 Alors, vous allez me dire, il n'y a pas qu'en Côte d'Ivoire.
07:27 Oui, parce que malheureusement, dans le sport, on a l'habitude de donner des contrats à des gens qui ne foutent rien.
07:30 Il y a eu les problèmes de cybersécurité.
07:32 On n'a pas respecté le B.A.B.A.
07:34 On avait parlé un peu de la pelouse.
07:35 Il y a aussi les navettes, notamment, pour certains journalistes.
07:37 Où, en fait, le cocagne rejette la faute sur la CAF, la CAF rejette la faute sur d'autres.
07:40 En fait, on ne sait jamais qui fait quoi.
07:42 Je vous donne un exemple.
07:43 Mais, par exemple, il y avait des navettes qui partaient à 10h.
07:44 Les journalistes recevaient les messages à 10h45.
07:46 Donc, il y a eu tous ces problèmes parce qu'en fait, on s'y prend à l'arrache.
07:50 Et le point clé, c'est la billetterie.
07:52 Alors, la billetterie, officiellement, c'est la CAF qui va récupérer, notamment pour tout ce qui est des "hospitality", des loges et tout.
07:57 Et, en fait, il y a deux problèmes.
07:59 Déjà, la CAF est complètement déconnectée de la réalité parce que la CAF, je le rappelle, est sous tutelle de la FIFA.
08:03 Ce qui fait qu'aujourd'hui, ce n'est pas les Africains qui dirigent le football africain, mais c'est une succursale de Zurich.
08:08 Et donc, on a des gens qui sont déconnectés des réalités africaines.
08:10 Et donc, aussi, ivoiriennes.
08:12 En pensant que le tout internet, avec des cartes de crédit, etc., ça allait suffire.
08:16 Alors que tu demandes à tous les ivoiriens, il y a aussi le fait d'acheter ta place en physique quand tu vas au match et tout.
08:21 Donc ça, on a très mal calculé.
08:23 Et souvent, on se demandait à quoi servait le bureau que la CAF a ouvert à Abidjan, spécialement pour cet événement.
08:28 Donc, en fait, on se rejette continuellement la faute.
08:30 On va faire très simple pour les biais, ce qui s'est passé.
08:32 Ce que je vous dis, ça vient de l'interne.
08:34 En gros, on passe par des conciergeries de luxe parce que les mecs, ils veulent manger.
08:36 Parce qu'on se dit, ouais, c'est la CAF qui va récupérer en gros le pognon.
08:38 Je fais très simple, notamment pour les hospitality.
08:40 En fait, on a vendu plein de billets à des conciergeries.
08:42 Et derrière, les conciergeries vont les vendre plus cher que ce qui était prévu.
08:45 Et en fait, la conciergerie, elle a des petits deals.
08:47 On les revend dans des petits deals avec des gens du COCAN ou X ou Y.
08:50 On ne sait pas vraiment qui.
08:51 Parce que, justement, quand il y a quelques mois, on a annoncé, que ce soit la Fédération Ivoirienne ou le COCAN,
08:56 "Ouh là là, on va faire une enquête. On attend encore."
08:58 En fait, vu qu'on n'a pas fait la lumière sur ce qui s'est passé il y a quelques mois dans les alertes,
09:02 on ne sait toujours pas aujourd'hui. C'est pour ça que chaque partie se rejette la faute.
09:05 Rendez-vous compte que la CAF dit, "Non, on a réglé le problème. Allez dans les points physiques."
09:08 Tu vas dans les points physiques ? Dans certains, tu n'as pas de billet.
09:10 Donc, qu'est-ce que tu fais ?
09:11 Parce qu'en fait, ils ont souvent été vendus déjà en avance à certains, qui devaient revendre.
09:15 Et derrière, sur la marge que tu te fais, en fait, tu allais te partager.
09:17 Donc, c'est un énorme circuit de corruption qui empâtie les Ivoiriens.
09:22 C'est-à-dire que certains ont dû dépenser, disons, très cher pour aller voir les éléphants.
09:25 Et d'autres qui n'ont pas eu les moyens.
09:26 Ça fait quoi ? Ça fait que match d'ouverture, ton stade n'est pas plein.
09:28 Après une cérémonie qui est très bien, où tu as aussi un président de la République,
09:31 évidemment, le stade est d'ailleurs à la Salvatara, à Caeru, etc.
09:34 Vous imaginez. C'est honnêtement une honte pour la Côte d'Ivoire.
09:37 Ce n'est pas la faute des Ivoiriens. Ce n'est pas la faute d'en haut.
09:39 C'est la faute du milieu.
09:40 Parce qu'en effet, il y a eu du mieux depuis que le nouveau Premier ministre est venu.
09:43 On a serré la vis.
09:44 Mais honnêtement, tout ce qui s'est passé avant, c'est scandaleux.
09:46 Et le pire, c'est qu'il y en a au KOKAN, qui ont eu le culot de dire "non mais c'est les imprimantes".
09:50 A la prémature, ils ne sont pas bêtes. Ils sont allés tester.
09:53 On a imprimé 6000 billets en une heure.
09:54 Ah non, ce n'était pas la faute des imprimantes.
09:56 Donc en plus, on s'est foutu de la gueule des dirigeants ivoiriens.
09:58 C'est pour ça que je le dis, la CAN, pour le moment, elle est top.
10:01 Mais elle pourrait être encore mieux vu les moyens qui ont été mis en place.
10:03 Le deuxième point, c'est vis-à-vis des journalistes.
10:05 Pourquoi je dis ça ?
10:06 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on invite des influenceurs, on invite pas mal de gens qui ont plein d'accès.
10:10 Et par contre, les journalistes et notamment les médias africains sont complètement snobés par la CAF.
10:16 La CAF, aujourd'hui, met des règles drastiques.
10:18 Enfin, il n'y a plus d'humains, il y a des barrières comme pas possible.
10:21 C'est vrai que tu as aussi les cordons autour des stades.
10:23 Les gens doivent énormément marcher.
10:24 Bon, ça, ce n'est peut-être pas parfait encore une fois.
10:26 Comme je vous dis, ça ne peut pas être parfait.
10:28 Vous allez voir les Jeux Olympiques de Paris 2024.
10:30 Quand on dit que ce n'est pas parfait, là, on va bien le comprendre.
10:32 Mais bon, globalement, ça va.
10:33 Par contre, pour les journalistes, c'est de plus en plus dur.
10:35 Il y a un problème de communication.
10:36 Je vous ai parlé des navettes.
10:37 Et notamment pour les journalistes africains qui avaient l'habitude de suivre leurs équipes,
10:40 filmer les conférences de presse, etc., on leur met de plus en plus de barrières.
10:42 Pourquoi ? Parce qu'on a une CAF, omnibulée avec la FIFA.
10:45 Ouais, les influenceurs, on va ramener des gens connus, etc.
10:47 Et en fait, on oublie même que si on peut vivre le foot comme cela,
10:50 c'est aussi grâce au niveau local, c'est grâce aux reporters locaux et tout.
10:53 Enfin, il ne faut jamais l'oublier.
10:54 Et ça rappelle les déclarations scandaleuses du président de la CAF, M. Motsé Pé,
10:57 parce qu'il y a eu des problèmes liés au droit TV, notamment sur le continent africain,
11:00 où certains n'ont pas forcément accès.
11:02 Ils n'ont qu'à prendre BIN au canal.
11:03 Mais à quel point c'est injurieux vis-à-vis d'un continent
11:05 où malheureusement, il y a encore beaucoup de gens qui n'ont pas les moyens de faire cela.
11:08 Donc, on a tendance à oublier l'Afrique dans une coupe d'Afrique.
11:11 Et ça, pour le coup, ce n'est pas la faute de la COPE d'Ivoire,
11:13 c'est la faute de la CAF et de la FIFA.
11:15 Ensuite, pelle mêle, on pourrait se poser la question
11:17 si le potentiel touristique de l'événement a bien été exploité.
11:20 Alors oui, il y a eu des passes décidées là,
11:21 mais est-ce qu'on a fait avant à cette communication ?
11:24 Parce que des grands noms ont récupéré.
11:26 Alors évidemment, COPE d'Ivoire, c'est notamment une société qui s'appelle Vodou,
11:28 qui récupère pas mal de contrats, mais vous en avez d'autres.
11:30 On avait vu Richard Atlas, si je ne dis pas de bêtises,
11:33 qui avait été reçu, etc., qui a récupéré, etc.
11:35 On a mis les moyens, mais est-ce que vraiment on l'a senti ?
11:38 Alors oui, on en a eu le sublime COPE d'Ivoire, qui est un autre projet,
11:40 mais les deux doivent être plus corrélés,
11:42 en utilisant justement tout le potentiel culturel et touristique du pays.
11:45 C'est un pays, honnêtement, qui peut clairement s'imposer
11:48 parmi les destinations phares touristiques en Afrique,
11:50 parce qu'il y a des spots, il y a plein de choses pour faire,
11:52 et avec autant de moyens, est-ce qu'en termes de communication,
11:54 avant l'événement, ça a été bien anticipé ?
11:56 Est-ce que tout cet argent a vraiment servi ?
11:58 Ça, c'est une question.
12:00 Le deuxième point, c'est quid des stades ?
12:02 Mais encore une fois, ce n'est pas de la faute de la Côte d'Ivoire.
12:04 Aujourd'hui, tous les événements, que ce soit les Jeux Olympiques,
12:06 les Coupes du Monde, ce que vous voulez, on demande de plus en plus.
12:08 C'est-à-dire qu'il y a des charges incroyables,
12:10 qui est souvent un gouffre financier, parce que qu'est-ce que tu vas faire
12:12 avec ces stades-là ? Regardez au Qatar, on les démonte, etc.
12:14 Mais pas tous les pays ont l'économie du Qatar.
12:16 Donc aujourd'hui, il y a aussi la question,
12:18 est-ce que ces stades ne vont pas devenir des éléphants blancs ?
12:20 C'est-à-dire des structures un peu inutilisées,
12:22 comme on a vu malheureusement au Gabon, quand ces derniers ont accueilli la Coupe d'Afrique.
12:24 Alors, il y a l'idée politique, justement,
12:26 que la Côte d'Ivoire doit peser au niveau régional
12:28 et au niveau international.
12:30 Pourquoi ? C'est qu'ils s'inspirent du Maroc.
12:32 Le Maroc, aujourd'hui, par sa politique pan-africaine
12:34 liée au sport, accueille beaucoup,
12:36 beaucoup de sélections dont le stade n'est pas aux normes.
12:38 L'idée de la Côte d'Ivoire, c'est de faire pareil
12:40 et de dire, ok, ceux qui ne peuvent pas,
12:42 ils vont venir en Côte d'Ivoire et que la Côte d'Ivoire
12:44 devienne un peu un hub, comme le Rwanda l'est
12:46 devenue quelque part et le Maroc de l'autre côté.
12:48 Donc encore une fois, sur le papier, c'est cohérent,
12:50 c'est plutôt intelligent, mais est-ce que tous les moyens
12:52 ont bien été mis en œuvre pour aller au bout ?
12:54 Parce qu'on le rappelle, pour le régime de la Sala Natara
12:56 et surtout pour les millions d'Ivoiriens au quotidien,
12:58 cette canne, ok, pendant quelques temps,
13:00 il y en a qui vont se faire un peu d'argent, puis ça va être magnifique et tout,
13:02 mais il faut surtout qu'il y ait des répercussions sur l'avenir
13:04 et ça, c'est plus dur parce que c'est souvent une chimère.
13:06 Ok, on organise une grande compétition internationale,
13:08 mais est-ce que derrière, tu vas en tirer des bénéfices,
13:10 surtout quand tu as mis autant d'argent ? Parce qu'il va falloir
13:12 de l'entretien, que ce soit pour les routes, pour les hôpitaux,
13:14 pour l'aéroport, pour les capacités hôtelières
13:16 et surtout donner envie aux gens de revenir.
13:18 Pour le moment, il n'y a pas de problème. Néanmoins,
13:20 quand on voit tout ce qui a été fait en place,
13:22 on peut quand même se poser des questions sur les gens du milieu
13:24 qui sont censés les contrôler. Et aussi, à ce milieu-là,
13:26 pourquoi la CAF n'a rien dit ? Pourquoi la CAF ne prend pas de responsabilité ?
13:30 Ça, c'est encore un autre débat. Enfin bref, on espère
13:32 que la suite de la canne réglera au minimum
13:34 le problème de la billetterie, que tous les investissements
13:36 réalisés et toute la bonhomie, la bienveillance
13:38 et l'humanité que certains voient ici et là en Côte d'Ivoire
13:40 puissent se répandre jusqu'au bout.
13:42 On souhaite évidemment bonne chance à toutes les équipes
13:44 parce qu'on le rappelle, pour le régime ivoirien,
13:46 ça passera également par une bonne performance des éléphants.
13:48 Donc, bonne chance à eux ce lundi
13:50 et à tous les autres engagés.
13:52 Keep the faith!