• il y a 11 mois
Ce dimanche 21 janvier, 150.000 manifestants ont défilé dans toute la France selon la CGT, dont 25 000 à Paris, pour s’opposer à la loi immigration. 

Le cortège parisien, réunissant plus de 25.000 manifestants, a formé la plus importante des 160 marches prévues dans le pays, en réponse à l'appel lancé initialement par 201 personnalités, contre la promulgation d'un texte assimilé à une victoire idéologique de l'extrême droite.
Deux cent une personnalités, dont l’ex-Défenseur des droits Jacques Toubon, appelaient à marcher ce dimanche 21 janvier dans toute la France pour demander au Président de la République de ne pas promulguer la loi immigration.

Dans la capitale, ce sont plusieurs milliers de personnes qui se sont regroupées place du Trocadéro, dès 13H30, avant de marcher en direction des Invalides, où devait prendre fin la marche. Avant que les cortèges ne s’élancent, s’est tenue une conférence de presse sur le parvis des droits de l’Homme où étaient présents Sophie Binet (CGT), Marylise Léon (CFDT), Benoît Teste (FSU) et Ian Brossat (PCF).
"Cette loi c'est une rupture avec les principes français depuis 1789 pour le droit du sol et depuis 1945 pour l'universalité de la protection sociale", a expliqué la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet qui a appelé à la mobilisation avec son homologue de la CFDT, Marylise Léon.

“Ce n’est vraiment pas ça que je veux pour mon pays, pas ça que je veux pour la France”, ce sont les mots de Carole Lardoux, membre de la Fédération des acteurs de la solidarité, un réseau de lutte contre les exclusions. Sur son écriteau, on y lit que ce n’est pas la préférence qui doit être nationale, comme en témoigne la rature couvrant le mot, mais bien la résistance.

“Le président Macron a été élu pour faire barrage à Marine Le Pen et on se retrouve avec une loi qui sert ses intérêts”, s’indigne Virginie, avocate qui nous rappelle combien le barrage aux idées du RN, est important.

La promulgation de cette loi signifierait une victoire idéologique des idées de l’extrême droite. “On est là
pour rétablir la vérité et pour rétablir ce qu’est la France, c’est-à-dire l’accueil”, conclut Hélène, attachée de presse.

Les Sages du Conseil constitutionnel doivent livrer un avis décisif sur la régularité du texte de loi d’ici quatre jours, le 25 janvier. 

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Transcription
00:00 On est là pour demander que tout le monde soit réglé,
00:03 qu'on puisse travailler tranquillement,
00:05 avec notre dignité, la dignité de tout le monde.
00:08 Je chauffe, des fois je sors dans ma maison à partir de 4h du matin,
00:21 je rentre à 18h, mais on cotise, on travaille.
00:24 Moi je travaille pendant 5 ans ici.
00:26 Quand je vois la police devant moi, je fais à gauche, à droite.
00:29 Je perds.
00:31 Mais on est là juste pour travailler, nourrir nos familles,
00:35 et rester tranquille dans ce pays. C'est tout.
00:38 Ces images aujourd'hui qui sont portées par le gouvernement du président Macron,
00:46 elles donnent l'image vraiment d'un racisme décomplexé,
00:50 c'est-à-dire qu'on peut revenir sur beaucoup d'acquis sans problème,
00:54 en considérant que c'est tout à fait normal,
00:56 alors que quand même, moi j'appartiens à une génération
00:59 où le barrage au Front National, il est extrêmement important.
01:03 Le président Macron a été élu finalement pour faire barrage à Marine Le Pen,
01:08 et on se retrouve avec une loi qui sert les intérêts de Marine Le Pen.
01:13 Et moi le discours de Darmanin à l'Assemblée Nationale m'a énormément choquée,
01:17 parce qu'il osait se positionner en disant "on ne veut pas les votes du Rassemblement National",
01:23 alors qu'ils ont été bien utiles ces votes du Rassemblement National.
01:27 Donc c'est vraiment une posture extrêmement hypocrite.
01:30 On a un ami d'origine afghane qui avait dit le 19 décembre au soir,
01:37 "pourquoi pense-t-il qu'en rendant la vie des étrangers plus difficile,
01:41 ça rendra la vie des français meilleure ?"
01:43 Ça me paraît être la meilleure synthèse en fait.
01:46 C'est complètement stupide, c'est comme si on disait
01:50 "on va baisser le seuil de toutes les portes à 1m10 pour emmerder les grands,
01:54 mais ça ne va pas rendre les petits plus heureux en fait".
01:57 C'est incohérent, c'est une espèce de mythe comme ça
02:00 qui ferait que le bonheur se définirait en fonction de l'appartenance à la nationalité.
02:05 Et je pense que oui, on court après un mythe qui est largement répandu par l'extrême droite,
02:10 et que cette course est dangereuse et qu'il faut l'arrêter.
02:16 J'ai 50 ans, il y a 30 ans je manifestais déjà avec "touche pas à mon pote"
02:21 et puis maintenant il y a une jeune femme de 30 ans qui manifeste encore pour la même chose.
02:26 Donc comme quoi on doit encore continuer.
02:30 On doit encore continuer et je viens d'un milieu où la majorité des gens sont blancs,
02:34 et elle me disait "oui mais on ne peut pas accueillir tout le monde"
02:36 et en fait elle a acquis le mensonge qu'il y avait une invasion, ce qui est faux,
02:40 parce que c'est ce qu'on dit dans les médias énormément,
02:43 mais aussi je pense qu'il y a un repli parce que les gens, il y a de l'inflation,
02:48 les gens ils ont du mal à manger, et donc on refuse, on pointe un bouc émissaire
02:53 qui sont les immigrés, alors qu'en fait ce sont, il y a énormément de mensonges,
02:56 on n'est absolument pas dans l'invasion, on est un des pays qui a le moins d'étrangers en Europe,
03:02 on ne touche des aides que sous certaines conditions très très très strictes,
03:06 et en fait il faut vraiment aller dans le détail et communiquer avec les gens
03:09 pour qu'ils se disent, comme mon ami, "ah oui en fait je ne m'étais pas intéressée au sujet"
03:13 et en fait le vrai souci c'est que tout simplement,
03:17 alors il y a l'extrême droite qui ne veut pas voir de noirs et d'arabes en France,
03:20 c'est ça la réalité, alors qu'ils ne veulent pas voir des femmes comme moi,
03:25 je suis française née du droit du sol en 90, donc j'ai 30 ans et je suis noire,
03:31 mais je me sens complètement française, et ça, ça les agace.
03:36 Nous savons que les travailleuses et les travailleurs sans-papiers soutiennent des piliers entiers de l'économie,
03:42 nous savons que c'est leur travail qui permet de faire tourner les boutiques et les baraques en fait,
03:48 et là ce n'est pas possible de leur demander de travailler dans l'ombre,
03:52 de les exploiter, et en même temps de leur dire qu'ils ne sont pas les bienvenus,
03:55 ça n'a absolument aucun sens et c'est extrêmement grave,
03:59 et justement l'occasion ici c'est de pouvoir dire que nous allons nous mobiliser le plus fortement possible
04:04 pour faire reculer cette loi, et même si elle passe, on trouvera d'autres solutions pour revenir sur cette loi ignoble.
04:09 On sait aussi que toutes ces personnes qui arrivent en France, les conditions dans lesquelles elles ont voyagé,
04:20 les violences qu'elles ont subies dans leur pays, l'éloignement, la séparation avec la famille,
04:25 les violences qu'elles subissent aussi pendant leur parcours migratoire,
04:28 et que là nous en France on voudrait aussi leur faire subir,
04:32 pas des violences physiques mais des violences morales.
04:35 On va remettre à la rue des personnes qui sont actuellement hébergées,
04:38 en sachant que déjà qu'actuellement en France il y a 2500 personnes en famille
04:42 qui appellent le 115 chaque soir et qui ne peuvent pas être hébergées parce qu'il n'y a pas de place,
04:47 que parmi ces 2500 personnes en famille, la moitié sont des enfants, dont à peu près 300, au moins de 3 ans,
04:52 donc ce n'est vraiment pas ça que je veux pour mon pays, ce n'est pas ça que je veux pour la France.
04:56 (Musique)

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