• il y a 11 mois
Lors d'un dîner, Juliette écoute sans broncher son mari, Thomas, proviseur dans un lycée défavorisé, répondre avec entrain aux propos racistes, puis sexistes, de leur hôte, un chef d'entreprise qui rééquipe le lycée en ordinateurs. Elle le lui reproche plus tard, mais Thomas ne voit pas le problème. Le lendemain, Juliette refuse les avances de Thomas, puis s'affaire à la préparation du petit déjeuner, tandis que son mari fait écouter de la musique aux enfants. Thomas se souvient-il que Juliette attend une réponse décisive pour reprendre son travail dans l'édition ? Absorbée par ses tâches quotidiennes, Juliette croise le chemin de trois autres femmes au foyer, confrontées chacune à son amertume...
Transcription
00:00 -J'étais prof, mais j'ai arrêté.
00:02 Et la charge du travail dans l'édition.
00:04 Et sinon, j'anime un atelier littéraire avec des jeunes filles
00:07 en difficulté dans un lycée professionnel,
00:09 et j'écris aussi quelques articles.
00:10 -C'est bien, ça. Elle vous occupe, là.
00:13 -Là, on s'est fait chier comme dans une réunion de copropriétaires.
00:16 -T'es jamais satisfaite ?
00:18 Sacrée remerdeuse. Allez, viens, on va se coucher.
00:20 -Non, je fais une cigarette.
00:22 -On se fait un petit café ? -Ouais.
00:25 -J'ai juste une course à faire, d'ailleurs.
00:27 -C'est pas grave.
00:28 -Ouais, j'ai juste une course à faire, donc à la maison à 10h, c'est bon ?
00:32 -Vous préférez quoi ?
00:35 -Arpeggio, Vivaldo, Restretto...
00:37 -Mais c'est vrai !
00:38 Tu crois pas que t'aurais été mieux avec une grande Danoise,
00:41 simple et cool, qui aime le canoë et la gymnastique du matin ?
00:44 -Il manque de la réaffiance pour ton genre.
00:46 Ce serait moins chiant.
00:48 -Ça y est, vous avez enfin tué votre mari ?
00:50 -Le point positif, c'est que vous n'avez plus que deux sur le cou.
00:54 L'autre, c'est Martin Delhomme.
00:56 -Très bien, qui c'est ?
00:58 -Tu es couché avec lui ?
00:59 -Madame, vous êtes allée chez le coffin ou quoi ?
01:02 -En France, les femmes sont libres. Elles sont libres de travailler, de voter...
01:06 -Ah ben, on doit pas toutes vivre en France, alors !
01:08 -C'est vrai, en plus, maintenant, on est au courant de tous les malheurs du monde,
01:11 c'est complètement angoissant.
01:12 -Alors qu'en fait, nous, dans notre vie, on est plutôt heureuses.
01:15 -Je sais pas si ça vous fait ça, vous, mais moi, cette heure-là, ça me loue le stomac.
01:20 -Il le prend pas mal !
01:23 Un jour, ça sera l'inverse, c'est moi qui gagne un mois d'argent.
01:25 -T'es vraiment dégueulasse.
01:28 -T'avais déjà invité ton amant pour venir prendre le déjeuner, désormais ?
01:31 -Ce serait un drôle d'amant si je l'invitais aussi au déjeuner.
01:34 Ce serait un mari.
01:36 C'est ça, Marie ?
01:38 [Musique entraînante diminuant jusqu'au silence]