Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.
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00:00:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline.
00:00:03 Ce soir sur CNews, le président Macron va donner une grande conférence de presse.
00:00:06 Ce soir à 20h15, qu'en attendez-vous ? Nous vous avons posé la question.
00:00:11 On verra qu'il y a quelques attentes et peut-être pas tant que ça finalement.
00:00:15 En réalité, rien ne va sur le front du pouvoir d'achat, de la sécurité ou même de la natalité française.
00:00:19 Peut-on relancer le quinquennat, redonner un bol d'air aux français et à une économie en une seule soirée ?
00:00:24 Y a-t-il une baguette magique qui peut être utilisée ce soir par le chef de l'État ? On va en débattre.
00:00:29 Je me doute des questions et des réponses à ces questions.
00:00:31 On verra aussi qu'à l'Assemblée nationale, Gabrielle Attal a répondu avec vigueur aux critiques de l'opposition,
00:00:36 notamment concernant la constitution de son nouveau gouvernement.
00:00:40 Et puis Amélie Odea Castera a tenté de se justifier, elle, après la polémique sur l'école publique et l'école privée.
00:00:47 La ministre de l'Éducation qui était huée ce matin alors qu'elle se rendait dans l'école
00:00:52 où l'un de ses enfants avait été brièvement scolarisé pour s'excuser auprès des professeurs.
00:00:57 Comment peut-elle tenir à ce poste et surtout combien de temps ?
00:01:01 Voilà les grandes lignes de nos débats ce soir. On parlera aussi bien sûr de la vie des français et du pouvoir d'achat.
00:01:06 Voilà 17h qui a passé de quelques secondes. Il est l'heure du rappel des titres de l'actualité avec Simon Guilin.
00:01:11 Simon.
00:01:11 [Musique]
00:01:14 Les bombardements israéliens sont très intenses aujourd'hui dans le sud de la bande de Gaza.
00:01:19 102 jours après le début de la guerre, ça annonce que la phase intensive des combats se rapproche de la fin actuellement.
00:01:25 Des roquettes ont également été tirées dans la matinée depuis la bande de Gaza vers le sud d'Israël.
00:01:31 Soyez très prudents, un tiers nord du pays se prépare à un épisode de neige et de verglas jusqu'à jeudi.
00:01:36 18 départements sont déjà en vigilance orange. 34 le seront à partir de 22h ce soir.
00:01:42 D'importants risques de verglas donc sont à noter accompagnés par endroit de chute de neige.
00:01:45 Et en Normandie, les bus scolaires ne circuleront pas ce mercredi.
00:01:50 Et puis ce constat, la population française augmente encore mais le nombre de bébés est au plus bas depuis 1946.
00:01:57 En ce début d'année 2024, le pays compte 68,4 millions d'habitants, soit une nouvelle progression de 0,3% sur un an selon l'INSEE.
00:02:06 Simon Guilin, merci beaucoup pour le rappel des titres de l'actualité.
00:02:09 Je pense qu'on a vu ce qui est important dans ce journal, la natalité, on ne fait plus de bébés, et le froid.
00:02:14 Moi j'ai peur que ce soit plus le froid qui va intéresser les Français, le verglas, la neige,
00:02:19 que les grandes paroles du président de la République, j'allais dire des équilibrations mais non je ne vais pas commencer comme ça.
00:02:23 Louis Drangnell, bonjour.
00:02:24 - Bonsoir Laurence.
00:02:25 - Chef du service politique d'Europe.
00:02:26 Bonsoir Rachel Cannes, essayiste, juriste.
00:02:28 - Bonsoir Laurence.
00:02:28 - Alexandre de Vecchio du Figaro, vous êtes rédacteur en chef je crois ?
00:02:32 - C'est tout à fait.
00:02:33 - Vous serez à l'Elysée avec votre neuf papes ou pas ce soir ?
00:02:35 - Non, non, non, non, non.
00:02:35 - Tu es sûr que vous allez regarder quoi ?
00:02:37 - Je suis rédacteur en chef déballé, donc je vais laisser la politique aller à l'Elysée, ce sera très bien comme ça.
00:02:42 - Sabrina Medjéber, sociologue et essayiste.
00:02:45 - Bonsoir, messieurs Laurence.
00:02:46 - Et Eric Reuvel, journaliste à Valence Actuel Économie.
00:02:48 Alors il va y avoir toute une procession de journalistes qui va arriver à l'Elysée.
00:02:52 Et malheureusement voilà...
00:02:53 - 200 à 300.
00:02:54 - 200 à 300, il y aura de la presse internationale Louis Drangnell aussi évidemment,
00:02:57 parce qu'ils sont intéressés de savoir ce que va dire notre président.
00:02:59 - Sur la situation au Proche-Orient, en Ukraine et puis même la place de la France dans le monde,
00:03:03 parce que c'est des questions qu'on se pose.
00:03:04 - Et puis l'Europe.
00:03:05 - La question de l'Afrique, la relation avec la Méditerranée.
00:03:08 Alors ça, ce sera un troisième parti si vous voulez, on peut raconter...
00:03:10 - Ah non, parce que c'est Florian Tardif qui nous attend à l'Elysée.
00:03:12 - Ah oui, on l'aime, Florian Tardif.
00:03:13 - Alors si vous lui piquez son papier, il ne va pas du tout apprécier.
00:03:17 Florian, bonsoir.
00:03:17 Vous êtes avec Laurence Hiaré.
00:03:20 Il fait déjà très froid, ce soir dans la cour de l'Elysée.
00:03:22 Qu'est-ce qui va se passer ce soir ? Racontez-nous.
00:03:24 - Non.
00:03:26 Non, il ne fait pas froid du tout, Laurence.
00:03:28 Justement, Emmanuel Macron va tenter de tiser un feu qui meurt,
00:03:32 celui de son action une semaine après la nomination de Gabriel Attal
00:03:35 pour tenter de redonner du souffle à ce second quinquennat qui semble s'enliser.
00:03:40 Le chef de l'État va donc s'adonner, vous l'avez dit à l'instant,
00:03:43 un exercice périlleux et rare, celui de la conférence de presse.
00:03:46 Rare pourquoi ?
00:03:47 Tout simplement parce que la dernière grande conférence de presse
00:03:49 qu'a donnée le président de la République, c'était en 2019,
00:03:53 à l'époque pour tenter de clore cette séquence des Gilets jaunes,
00:03:56 il avait mené un grand débat national et avait ensuite donné
00:03:59 donc une grande conférence de presse.
00:04:01 Alors de quoi parlons-nous ce soir ?
00:04:03 D'un échange avec la presse nationale et effectivement internationale
00:04:07 d'environ deux heures, peut-être plus.
00:04:08 Vous connaissez tout comme moi le président de la République
00:04:11 avec premièrement un propos liminaire de ce dernier d'une quinzaine,
00:04:14 vingtaine de minutes et ensuite un échange donc avec la salle,
00:04:17 des questions et des réponses de la part du président de la République
00:04:20 articulées autour de trois grandes thématiques.
00:04:22 La vie des Français, leur quotidien, la vie politique à l'international,
00:04:26 mais également la vie politique au national avec cette recomposition
00:04:31 de l'Assemblée nationale qui crée des difficultés.
00:04:34 On en parle maintenant depuis les dernières élections législatives.
00:04:37 Voilà beaucoup, beaucoup de questions et on attend beaucoup,
00:04:40 beaucoup de réponses de la part du président de la République.
00:04:42 On nous dit ici à l'Elysée qu'il devrait y avoir des annonces
00:04:46 de la part de ce dernier sans qu'on nous précise
00:04:49 pourquoi ils maintiennent, vous l'avez compris, le suspense.
00:04:51 Espérons, merci Florian Tardif, on vous retrouvera tout à l'heure,
00:04:53 espérons effectivement qu'il parle pour dire quelque chose.
00:04:56 S'il y a des annonces, tant mieux, on ne va pas l'écouter
00:04:58 pendant plus de deux heures.
00:04:59 Alors j'avoue que nous serons en délégation avec les journalistes
00:05:03 de CNews et aussi ceux d'Europe 1.
00:05:05 Nous serons à cette conférence de presse parce que voilà,
00:05:07 c'est important de poser des questions à la fois pour représenter
00:05:10 nos téléspectateurs et auditeurs et puis voilà,
00:05:12 pour représenter nos rédactions.
00:05:14 Mais heureusement qu'on peut espérer des annonces,
00:05:16 on va dire Agnel, sinon ça ne sert à rien,
00:05:17 autant regarder My Channel.
00:05:18 Je pense qu'Emmanuel Macron a bien compris que l'enjeu
00:05:21 de cette conférence de presse, c'est de relancer son quinquennat.
00:05:25 Il sait aussi que la première partie de son quinquennat
00:05:28 avec Elisabeth Borne, globalement, s'est mal passée.
00:05:30 Les Français n'en garderont jamais un bon souvenir.
00:05:34 Donc l'objectif, c'est d'effacer la séquence Borne
00:05:36 et d'essayer d'imposer comme récit aux Français
00:05:39 que son quinquennat commence maintenant avec Gabriel Attal.
00:05:43 D'où on sort l'idée dingue que ça fait quand même presque deux ans
00:05:46 qu'il est au pouvoir et que le quinquennat commence maintenant.
00:05:49 D'où ça sort ?
00:05:51 Je suis entièrement d'accord avec vous.
00:05:52 D'autant plus qu'à l'automne, on sera déjà à la moitié du quinquennat.
00:05:56 Sachant que le président ne peut pas se représenter.
00:05:58 En gros, en novembre prochain, on sera déjà dans l'après-campagne.
00:06:01 Pour Emmanuel Macron, il a tout intérêt,
00:06:04 là c'est plus de la tactique et de la relation
00:06:06 avec les Français et les journalistes qui seront sur place.
00:06:09 Si globalement il ne dit rien, tout le monde va arrêter de l'écouter.
00:06:12 Tout le monde sera obligé, il sera sur toutes les télés en même temps.
00:06:15 Non mais oui, nous professionnellement.
00:06:17 Mais les Français aussi.
00:06:19 Derrière, par-delà les journalistes, son enjeu c'est de toucher les Français.
00:06:22 Et donc, il y a fort à parier qu'il y aura des annonces qui vont être faites
00:06:25 qui seront à la fois un moyen de parler aux gens et de les garder captifs
00:06:30 et en même temps aussi d'expliquer ce qu'il va faire.
00:06:32 C'est la question du cap, chère Laurence.
00:06:33 Oui, c'est le cap.
00:06:34 Il a besoin, c'est la question que tout le monde se pose.
00:06:36 C'est la première partie, j'avoue que c'est celle qui m'intéresse le plus.
00:06:39 L'international, évidemment, c'est majeur.
00:06:41 Mais la vie des Français, Rachel Khan,
00:06:42 vous seriez dans ce cénacle, celle des fêtes de l'Elysée.
00:06:47 Qu'est-ce que vous demanderiez au président ?
00:06:48 Continuons dans la vie des Français.
00:06:50 Sur quel thème vous iriez ?
00:06:51 Moi, j'irais sur la réparation de la société.
00:06:54 On voit à quel point la société est fracturée et encore plus depuis le 7 octobre.
00:06:59 Et forcément, et forcément, et dans tous les lieux,
00:07:01 c'est-à-dire que ce soit les lieux publics,
00:07:03 les institutions qui gèrent l'intérêt général,
00:07:06 mais aussi dans la vie de tous les jours,
00:07:07 on a une fracture, des fractures de la société
00:07:11 à tel point qu'on a le sentiment qu'il y a défrance,
00:07:15 que nous ne parlons plus le même langage.
00:07:17 Donc, je pense qu'il y a un point essentiel aujourd'hui,
00:07:20 c'est de réparer cette société.
00:07:22 Effectivement, nous ne parlons plus le même langage, il y a défrance.
00:07:25 Je note pour les questions peut-être que je poserai au président.
00:07:27 Alexandre de Vecchio, des annonces évidemment,
00:07:30 mais les Français, à quel point ils vont se sentir impliqués
00:07:34 par ce que dit le président ?
00:07:35 Ça fait 7 ans qu'il est au pouvoir.
00:07:36 Si les choses avaient dû changer, elles auraient peut-être changé avant.
00:07:38 Je ne suis pas sûr en plus qu'il va faire énormément d'annonces.
00:07:41 Moi, je pense qu'on est effectivement dans une forme de sitcom.
00:07:44 On connaît la politique depuis longtemps.
00:07:46 Simplement, c'est la dernière saison de la sitcom Emmanuel Macron.
00:07:50 Emmanuel Macron s'est dit, pour bien finir,
00:07:53 il faut peut-être que j'ouvre la porte à quelqu'un
00:07:55 pour renouveler un peu la série, qui est Gabriel Attal.
00:07:59 Mais comme Emmanuel Macron aime bien être la star de la série,
00:08:02 il se dit, mon successeur, entre guillemets, prend un peu trop la lumière.
00:08:08 Il faut quand même que je continue à exister.
00:08:10 On est dans ce théâtre-là.
00:08:12 Pardonnez-moi de voir les choses par le petit bout de la lornette,
00:08:16 mais je crois qu'il y a de ça,
00:08:18 qu'Emmanuel Macron ne supporte pas en réalité
00:08:20 d'avoir un Premier ministre qui puisse lui faire de l'ombre.
00:08:23 C'est pour ça qu'il avait jusqu'ici choisi des profils plutôt discrets.
00:08:28 Là, il a choisi Gabriel Attal,
00:08:30 donc ça vient vraiment en feu avec ce que vous dites.
00:08:32 C'est un profil plutôt jeune, plutôt brillant.
00:08:34 Gabriel Attal n'est pas un profil discret.
00:08:36 Il a du sens politique, il est jeune.
00:08:38 Il choisit quelqu'un qui, pour le coup,
00:08:40 il a besoin qu'il lui redonne du souffle.
00:08:42 Mais il ne le supporte pas, en fait.
00:08:43 C'est un choix qui était un peu gros drap.
00:08:46 Et donc, chasser le naturel et on revient au galop,
00:08:48 c'est ce qu'on va voir ce soir.
00:08:49 On verra. Sabrina, vous, si vous étiez dans la salle.
00:08:52 Alors moi, si j'étais dans la salle,
00:08:55 je pense que de façon analogue à ce que dit Rachel,
00:08:58 je poserais le problème crucial de la civilisation et de l'identité française.
00:09:02 Je m'attendrai à ce qu'il place réellement l'assimilation culturelle
00:09:09 au centre du projet identitaire et au projet de la préservation
00:09:14 de l'identité de la France.
00:09:16 Et l'aphorisme de l'assimilation, il est en réalité le soubassement
00:09:22 à tout ce que peut ou ce que peuvent être réglés comme problèmes
00:09:27 dans cette société, à savoir l'avènement d'une immigration
00:09:31 de plus en plus délictogène, de plus en plus délinquentielle,
00:09:34 de plus en plus criminelle, les conflits de civilisation
00:09:38 en termes de mœurs, de rapports d'égalité homme-femme.
00:09:43 Je lui demanderais de lever ou de briser l'omerta
00:09:46 sur cet ethnotribalisme qui règne dans les quartiers,
00:09:50 qui fait des ravages. Je lui demanderais de mettre à plat
00:09:54 l'état de la justice des mineurs, qui est un réel problème
00:09:56 et un réel danger pour la société.
00:09:58 Je lui demanderais de porter une parole forte
00:10:02 de notre pays à l'international, de valoriser notre pays
00:10:05 à travers son patrimoine, sa langue, sa diplomatie et en même temps,
00:10:09 ce qui la caractérise de son histoire, c'est-à-dire l'honneur,
00:10:12 l'honneur de la France, l'honneur d'être français.
00:10:15 Et comme disait Rachel tout à l'heure, effectivement, depuis le 7 octobre,
00:10:18 notamment vis-à-vis de la montée de l'antisémitisme,
00:10:21 eh bien, cette fameuse phrase "heureux comme un juif en France",
00:10:26 eh bien, elle disparaît. Je demanderais au président de la République
00:10:29 d'appliquer cette devise "liberté, égalité, fraternité"
00:10:34 pour tous les Français, tous les enfants, tous les adultes,
00:10:36 toutes les générations confondues, et qu'elles se sentent français
00:10:40 dans notre pays pourvu qu'ils soient protégés.
00:10:42 On a deux intervieweuses de talent, là.
00:10:44 Je pense que vraiment, s'il y avait ces deux questions-là...
00:10:46 Laïcité.
00:10:47 Laïcité, bien évidemment.
00:10:48 Bien sûr, ça, c'est beau combat à toutes les deux.
00:10:51 Éric Revelle.
00:10:52 Bon, alors moi, je serais beaucoup plus terre-à-terre.
00:10:54 Bah oui.
00:10:55 Vous me connaissez, je serais beaucoup plus terre-à-terre.
00:10:57 Je dirais, M. le Président, vous voulez baisser les impôts des Français.
00:11:00 Vous savez que leur pouvoir d'achat est attaqué par une inflation
00:11:02 qui a été galopante.
00:11:04 Est-ce que vous trouvez que c'est bien raisonnable et bien logique
00:11:07 d'augmenter de 10 % leur facture d'électricité à partir du 1er février ?
00:11:10 C'est ma question.
00:11:11 M. le Président, est-ce que vous engagez ce soir à ce que cette hausse
00:11:14 qui est une taxe d'État n'ait pas lieu, ni à partir du 1er février,
00:11:18 ni jamais, parce que je rappelle quand même que la Creux qui régule les tarifs,
00:11:21 elle revient deux fois par an.
00:11:23 C'est-à-dire que là, vous avez 10 % potentiel le 1er février.
00:11:25 Et puis, il y aura peut-être une hausse en juillet et en août,
00:11:28 puisque la Creux donne ses tarifs deux fois par an sur le coût de l'électricité.
00:11:32 Donc, M. le Président, je suis sûr que vous voulez favoriser les classes moyennes.
00:11:37 Eh bien, faites un geste concret et dites-nous ce soir que cette taxe n'aura pas lieu.
00:11:43 Ça ne va pas faire plaisir à Bruno Le Maire, évidemment,
00:11:45 qui devra chercher des recettes ailleurs.
00:11:46 C'est combien de milliards d'euros, ça, à peu près, Eric ?
00:11:48 Je fais mes fiches en même temps, je vous le dis, je fais mes fiches.
00:11:50 Oui, oui. Non, non, je n'ai aucune idée.
00:11:53 Mais ces 10 %-là, ça paraît tellement à contre-courant.
00:11:57 C'est une mesure qui a été prise avant.
00:11:59 Enfin, comment il peut à la fois dire qu'il va protéger le pouvoir d'achat des classes moyennes ?
00:12:03 Je rappelle que les classes moyennes, c'est le mot que Gabriel Attal ne cesse d'évoquer
00:12:09 dès qu'il va sur le terrain et qu'il a une priorité.
00:12:11 Donc, concrètement, faites un geste pour les classes moyennes
00:12:13 et refusez cette hausse de 10 %.
00:12:15 Ce n'est pas dû au coût d'électricité.
00:12:17 C'est une taxe.
00:12:18 Ce n'est pas parce que l'électricité coûte cher.
00:12:19 Non, non, non.
00:12:20 L'électricité a plutôt baissé, disons, stable.
00:12:23 Non, non, c'est une taxe d'État, comme on en avait rajouté une
00:12:25 avant le déclenchement du mouvement des Gilets jaunes.
00:12:27 Monsieur le Président, je vous rappelle que parfois,
00:12:29 les gens vont dans la rue pour moins que ça.
00:12:31 Donc, le pays est tellement fragmenté aujourd'hui.
00:12:34 Faites ce geste-là.
00:12:36 Mais Eric Revelle a raison.
00:12:37 Non, mais je pense que...
00:12:38 Je pense que c'est parce que le tropisme, parfois, des journalistes,
00:12:42 c'est de poser des questions un peu compliquées
00:12:45 pour philosopher avec le président.
00:12:46 Non, non, ce n'est pas le jeu.
00:12:47 Et je crois vraiment que, Eric Revelle, là où vous avez parfaitement raison,
00:12:51 les gens attendent des choses extrêmement concrètes,
00:12:53 des choses qui modifient réellement la vie, leur vie, leur quotidien.
00:12:58 Et là-dessus, le président a des leviers.
00:13:00 Vous évoquez le fait de, au moins, de renoncer.
00:13:02 C'est-à-dire que ce n'est même pas de créer quelque chose de nouveau.
00:13:04 C'est au moins de déduquer...
00:13:05 Je suis sûr qu'il le fera ce soir.
00:13:06 ... qu'il y ait des nouvelles taxes.
00:13:07 Je crois que ce sera...
00:13:08 Vous l'avez conseillé et vous lui avez envoyé une petite note.
00:13:09 Non, je ne crois pas.
00:13:10 Non, mais non, mais si vous êtes dans le contexte...
00:13:11 Et je pense qu'il faut que ce soit...
00:13:12 Évidemment, évidemment.
00:13:13 Et vous savez, en termes de communication...
00:13:14 Mais il faut que ce soit basique sur tous les sujets.
00:13:15 C'est-à-dire que je pense qu'effectivement, sur le terrain économique,
00:13:18 il faut que ce soit simple, que tout le monde comprenne
00:13:20 et que vraiment, ce soit percutant dans la vie de chacun.
00:13:22 Vraiment, on voit le changement.
00:13:23 Et puis, que ce soit aussi simple, de la même manière que Gabriel Attal
00:13:27 avait dit en trois mots "la baïa, c'est terminé, l'école".
00:13:29 Il faut qu'Emmanuel Macron soit clair et c'est ce qu'attendent les gens sur l'immigration,
00:13:33 sur les questions d'identité, sur les questions de la vie en société.
00:13:36 C'est des choses que les gens n'en peuvent plus.
00:13:38 Ils en veulent énormément.
00:13:39 Les Français en veulent énormément à Emmanuel Macron de ne pas être clair.
00:13:43 Il y aura la question aussi de son position, on en parlait tout à l'heure,
00:13:45 mais de son positionnement sur Israël qui reste...
00:13:48 Le conflit au Proche-Orient qui reste quelque chose de...
00:13:51 Une forme de divorce entre certains Français et Emmanuel Macron,
00:13:55 même certains de ses électeurs.
00:13:57 Et ça, il ne faut pas qu'il l'oublie parce que des gens qui ont voté pour lui
00:14:00 et qui risquent de devenir des opposants...
00:14:01 Ça, ce sera dans la troisième partie, Louis.
00:14:03 C'est le premier rapport qui vit des Français.
00:14:04 Aujourd'hui, ce qu'il faut, c'est faire quelque chose de...
00:14:05 Et vit contre ce qui est.
00:14:06 Emmanuel Macron doit parler le plus simplement possible, le plus clairement possible.
00:14:09 Tout raisonnement compliqué, souvent, induit le fait que ça ne se fera jamais.
00:14:13 Excellent, on va prendre des coups de tramarion maréchal.
00:14:15 Comme vous ne m'avez pas posé la question, je ne vous ai pas répondu,
00:14:18 mais je lui ai posé une question sur l'Europe.
00:14:19 Il va y avoir une campagne européenne.
00:14:22 Sur lui, il nous parle de souveraineté européenne.
00:14:24 Moi, je pense que ça n'existe pas à part si on fait un basculement
00:14:28 dans le fédéralisme européen.
00:14:29 Ce qui serait bien, c'est qu'il y ait la souveraineté pour la France,
00:14:32 notamment s'il veut résoudre un certain nombre de questions d'immigration.
00:14:36 Il faut que le droit français prime sur le droit européen.
00:14:39 Donc, il lui demandera si on va ou pas dans cette direction-là.
00:14:41 Bon, très bien. J'ai noté toutes les questions.
00:14:43 On a trouvé les moyens de le faire.
00:14:44 Effectivement. Marion Maréchal, qu'attend-elle ?
00:14:46 Elle, elle a été invitée ce matin de son Yamabouk,
00:14:48 c'est News Europe 1, du président Macron.
00:14:50 Écoutez la réponse.
00:14:52 Sincèrement, je n'en entends rien.
00:14:53 Voilà, ça fait sept ans que ce président est à la tête du pays.
00:14:57 Nous avons vu différents gouvernements.
00:14:59 Si j'avais dû attendre quelque chose, c'était au moment du remaniement,
00:15:01 éventuellement, sauf que ce que je constate,
00:15:03 pour ne prendre qu'un des exemples, c'est qu'au moment même
00:15:05 où étaient sortis les chiffres de l'insécurité qui démontraient
00:15:08 que depuis 2016, donc depuis l'arrivée quasiment d'Emmanuel Macron au pouvoir,
00:15:12 nous avions une explosion de la violence et de la criminalité dans notre pays.
00:15:15 Je rappelle quand même plus de 140 % de violences sexuelles,
00:15:17 plus 31 % d'homicides, plus 68 % de coups et blessures volontaires.
00:15:21 Le lendemain de ces chiffres qui ont été totalement occultés par le remaniement
00:15:25 sont reconduits à leur poste à la fois Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur,
00:15:28 et M. Dupond-Moretti, ministre de la Justice,
00:15:30 qui sont tous les deux co-responsables du fait de leur inaction
00:15:33 ou de leur mauvais choix de cette situation.
00:15:35 On a compris qu'elle n'attend pas grand-chose.
00:15:37 Pareil pour les Républicains.
00:15:39 Les partis politiques sont plutôt critiques et c'est normal.
00:15:42 On entendra tout à l'heure les chicaillats à l'Assemblée auprès de Gabriel Attal.
00:15:47 C'est normal que les oppositions en soient dans le rôle, Louis.
00:15:51 Mais ils regardent tous la télé ça.
00:15:53 Les oppositions s'opposent par principe.
00:15:55 Pas tous.
00:15:56 Oui, alors parfois ce n'est pas très clair.
00:15:58 Mais que des partis d'opposition disent qu'ils n'attendent rien
00:16:02 ou alors qu'ils sont très sceptiques, parce qu'ils ont aussi une mémoire.
00:16:07 Et la relation qu'ils ont avec Emmanuel Macron fait qu'il y a eu beaucoup d'espoir
00:16:11 qui ont été nourris autour de conférences de presse, de rendez-vous avec la nation,
00:16:14 et avec beaucoup de déception ensuite.
00:16:17 Ça, ce n'est pas quelque chose de nouveau.
00:16:18 Et je pense que ce que reprochent les oppositions à Emmanuel Macron,
00:16:22 c'est quelque chose que les Français aussi reprochent à Emmanuel Macron.
00:16:26 Donc tout ça, ce n'est pas uniquement du jeu politique.
00:16:29 On en reparlera.
00:16:30 J'aimerais juste qu'on s'intéresse au cas de la ministre de l'Éducation nationale,
00:16:32 qui s'appelle Amélie Oudéa Castera,
00:16:35 qui, vous le savez, a créé la polémique depuis quasiment le premier jour de sa nomination,
00:16:38 en évoquant la scolarisation dans le privé de ses enfants.
00:16:41 Elle n'arrête pas de tenter de se rattraper en s'excusant auprès des profs du public,
00:16:47 qu'elle a froissé en évoquant un grand nombre d'heures non remplacées dans le public.
00:16:53 On va voir et écouter son arrivée ce matin dans une petite école,
00:16:56 l'école Littré, dans laquelle elle avait scolarisé son enfant.
00:17:00 Et puis après, on verra, on va l'entendre se justifier à l'Assemblée.
00:17:05 *Cris de la foule*
00:17:29 Voilà, de l'argent public pour l'école publique, c'est difficile.
00:17:33 On voit qu'elle se fait huer.
00:17:35 On va écouter ce qu'elle a dit.
00:17:37 Je préfère qu'on l'écoute devant l'école plutôt qu'à l'Assemblée,
00:17:40 parce qu'il y a le vacarme environnant,
00:17:44 et c'est vraiment très difficile pour elle de s'exprimer.
00:17:47 Ça illustre bien pour moi la situation dans laquelle elle se trouve.
00:17:49 On l'écoute.
00:17:50 *Cris de la foule*
00:17:50 - On a eu une conversation utile.
00:17:55 J'ai pu revenir sur ces excuses que je leur devais de les avoir blessées.
00:18:03 J'ai pu aussi réévoquer le fait que je regrettais de les avoir citées nommément.
00:18:09 C'était aussi une conversation qui était utile, constructive,
00:18:15 dans laquelle on a évoqué ensemble l'avenir de l'école.
00:18:20 - Je me tourne vers vous, parce que personne ne souhaite que cette femme,
00:18:25 qui est sans doute honorable, aille ainsi à travers ce calvaire.
00:18:29 Comment est-ce qu'elle peut en sortir ?
00:18:31 - On verra ce que le président de la République en dira ce soir.
00:18:35 Là, elle vit un chemin de croix terrible.
00:18:37 Moi, je trouve ça très courageux quand même d'être retournée
00:18:40 dans l'école où elle avait scolarisé pendant...
00:18:41 - Courageux ?
00:18:42 - Oui, courageux.
00:18:43 - Je trouve ça idiot.
00:18:44 - Alors, attendez.
00:18:45 - Non, mais allez-y. C'est intéressant.
00:18:47 Vous avez eu de nouvelles débats.
00:18:48 - L'un n'exclut peut-être pas l'autre.
00:18:51 Parce qu'en fait, dès l'instant où elle annonce qu'elle va s'y rendre,
00:18:54 vu le passif qu'elle a avec cette école...
00:18:56 - Elle sait qu'il y aura des manifestants, avec des casseroles.
00:18:57 - Elle sait qu'elle va se faire huer, elle sait qu'elle va se faire siffler.
00:19:00 Elle vit quand même des moments particulièrement difficiles.
00:19:03 Un homme ou une femme politique...
00:19:04 - Enfin, on ne les a pas forcées.
00:19:05 Jean-Mathieu, elle n'est rien que personne ne les a forcées à être ministre.
00:19:08 - Non, mais je suis d'accord.
00:19:09 - Non, mais vraiment.
00:19:11 Il y a des gens qui nous regardent qui sont dans une situation bien plus difficile.
00:19:14 - Je suis tout à fait d'accord.
00:19:15 Sa situation...
00:19:16 Bon.
00:19:17 Mais ce que je veux dire, c'est qu'il y a une partie...
00:19:20 - Donc, vous pensez qu'elle est courageuse. J'entends.
00:19:22 - Il y a une partie courageuse, mais il faut quand même, à un moment donné,
00:19:25 clore ce chapitre.
00:19:26 Ou alors, il faut la sortir du ministère.
00:19:30 Mais elle ne va pas pouvoir continuer, même physiquement, mentalement,
00:19:35 à affronter à chacun de ses déplacements ce genre de choses.
00:19:38 Elle a fait des excuses.
00:19:39 Qu'est-ce que les gens veulent de plus ?
00:19:40 - Elle a fait des excuses et des excuses et des excuses.
00:19:43 - Éric, premièrement, sur le fond de la polémique, moi je l'ai déjà dit,
00:19:47 je trouve que c'est profondément injuste ce qui a été reproché à la ministre.
00:19:50 Elle fait ce qu'elle veut, le choix de la scolarité de ses enfants.
00:19:52 Il n'y a aucun débat par rapport à ça.
00:19:54 Ensuite, hier, on se souvient du déplacement qu'elle a fait.
00:19:57 Elle a dit "voilà, maintenant, je ne veux plus en parler, je vais de l'avant".
00:20:00 C'était écrit, c'était cousu de fil blanc,
00:20:02 que si elle remettait un jeton dans la machine
00:20:05 en organisant ce déplacement-là, que ça allait se passer comme ça.
00:20:08 Moi, je le savais dès ce matin.
00:20:10 Enfin, on était nombreux à se dire "ça ne peut pas bien se passer".
00:20:12 Et donc, pourquoi est-ce qu'elle crée le piège dans lequel elle tombe ?
00:20:15 C'est ça qui est...
00:20:16 - Pour vous, c'est idiot.
00:20:18 - Ça ne pouvait pas bien se passer.
00:20:19 - Les autres.
00:20:20 - Et je trouve que...
00:20:21 - Rapidement, on n'a pas le temps.
00:20:22 - Elle s'enfonce, c'est elle qui aggrave son cas.
00:20:26 Et à partir du moment où elle dit "le sujet est terminé, j'ai répondu aux questions",
00:20:30 eh bien, qu'elle ne recrée pas des déplacements...
00:20:32 - Non, faire face, ce n'est pas un grave cas.
00:20:33 - Mais si, elle aurait tout à fait pu...
00:20:34 - Les gars, je vous l'ai écouté, les autres.
00:20:35 - Appeler le directeur de l'établissement,
00:20:36 Eric, elle aurait pu appeler le directeur de l'établissement,
00:20:38 lui dire "voilà, je suis désolé, je vous présente mes excuses".
00:20:40 Fin du sujet.
00:20:41 - On vous a entendu, Loïc.
00:20:42 - Aujourd'hui, la politique a changé.
00:20:44 La politique a changé.
00:20:45 Et d'ailleurs, toutes les personnes qui sont exposées,
00:20:49 eh bien, on est soumise à ces formes, malheureusement, de lynchage.
00:20:52 On a tous, autour de ce plateau, on en a eu des polémiques,
00:20:56 on en a eu des personnes qui veulent vous rayer de la carte,
00:20:59 on en a eu du harcèlement, etc.
00:21:02 Il faut faire avec.
00:21:03 Après, ces considérations étant faites,
00:21:08 je dirais presque que c'est le métier qui rentre.
00:21:10 Et le métier de politique, c'est extrêmement difficile.
00:21:13 Il faut avoir effectivement le cuir dur,
00:21:16 mais aussi prendre en compte les conseils.
00:21:18 Et lorsqu'il y a des polémiques, la meilleure chose à faire,
00:21:22 c'est de se taire, de tracer sa route et de travailler.
00:21:25 - La voix de la raison.
00:21:26 Alexandre de Vécuo.
00:21:28 - Oui, effectivement, on se demande si elle est à sa place,
00:21:30 parce qu'elle se met elle-même dans la difficulté.
00:21:34 Ça fait deux fois qu'elle se met dans la difficulté,
00:21:36 en se justifiant très mal,
00:21:38 parce qu'elle met certes ses enfants où elle veut,
00:21:40 mais sa justification tombait à côté.
00:21:43 Et en plus, c'était un peu mensongère,
00:21:44 parce que sur le fond, elle pointait quelque chose d'intéressant,
00:21:48 c'est-à-dire la constitution d'une école à deux vitesses.
00:21:51 On avait l'impression qu'elle habitait à Argenteuil, si vous voulez,
00:21:54 et qu'elle mettait dans le lycée privé du coin,
00:21:57 mais pour classe moyenne.
00:21:58 Or, ce n'est pas tout à fait le cas.
00:21:59 Il faut quand même informer ceux qui nous regardent.
00:22:02 Steinz, c'est quasiment un des meilleurs lycées de France.
00:22:05 Elle habite dans la rue où elle habite sans doute,
00:22:08 parce qu'elle veut y scolariser ses enfants.
00:22:10 D'ailleurs, ça a une conséquence sur le prix du logement.
00:22:13 Donc, ça s'inscrit quand même dans une forme de caste,
00:22:18 si vous voulez, il faut bien dire ce qu'il y a.
00:22:21 Et donc, elle aurait pu se justifier en disant
00:22:24 "voilà, c'est ma liberté de mettre mes enfants là où je le souhaite",
00:22:27 plutôt que comme elle a fait.
00:22:28 - Sans prêter le flanc à toutes ces polémiques politiques.
00:22:31 - Et là, elle recommence.
00:22:32 Donc oui, ça hante la politique, mais c'est peut-être un peu tard.
00:22:36 Et je me demande si elle va pouvoir continuer,
00:22:38 parce que vu qu'elle remet une pièce dans la machine,
00:22:40 c'est quelque chose qui risque de la poursuivre jusqu'au bout.
00:22:43 Et on se demande comment elle va pouvoir être efficace
00:22:45 sur un ministère qui est très important,
00:22:48 si elle se paradera du capitaine Haddock, si vous voulez.
00:22:50 - Sabrine, un petit mot là-dessus sur Mme Moudia-Cassara.
00:22:53 - Alors que Mme la ministre mette ses enfants dans le privé,
00:22:56 moi, ça ne me choque pas personnellement.
00:22:58 C'est le système même de la reproduction sociale française.
00:23:00 Je ne veux pas faire ma bourdieu, mais c'est indiqué comme tel.
00:23:04 Maintenant, le sujet, en réalité, ce n'est pas tellement
00:23:07 même de souligner les heures qui n'ont pas été remplacées.
00:23:09 Ce n'est pas d'indiquer que son enfant a été placé à Stanislas.
00:23:12 C'était en tant que ministre de dire et d'indiquer
00:23:14 que porter l'excellence de l'école privée
00:23:18 devrait être un projet politique pour l'école publique.
00:23:20 C'était là où moi, en réalité, je l'attendais.
00:23:23 Après, comme dit Rachel, effectivement,
00:23:26 c'est une grave erreur de communication que de revenir
00:23:29 sur entre guillemets la terre brûlée,
00:23:31 où tout a commencé à finalement s'enflammer.
00:23:35 Donc, je ne trouve pas ça tellement stratégique.
00:23:37 Maintenant, je trouve et je pense que la ministre,
00:23:40 tout comme ces corporations de syndicats et de professeurs,
00:23:44 devrait plutôt s'interroger sur les professeurs
00:23:46 qui sont assassinés dans nos écoles.
00:23:48 De Madame la professeure d'Espagnol à Saint-Jean-de-Luz,
00:23:51 à Dominique Bernard, en passant par Samuel Paty,
00:23:53 à l'offensive islamiste, il y a encore les chiffres de l'IFOP,
00:23:56 qui est le montre de mai 2023,
00:23:58 où 47% des professeurs s'autocensurent.
00:24:01 Il y a la problématique du harcèlement scolaire.
00:24:03 Il y a la problématique de la chute de la France
00:24:06 dans les classements Tims et Pizarro.
00:24:08 Ça, en fait, ce sont des vraies problématiques de l'école publique
00:24:11 qui devraient agréger à la fois la ministre
00:24:13 ainsi que les enseignants et leurs syndicats.
00:24:15 Ce n'est pas simplement la problématique
00:24:17 des enfants qui se causent des horribles incidents.
00:24:18 On se retrouve dans un instant dans Punchline sur CNews.
00:24:20 On parlera de la vie des gens, la vie des Français,
00:24:23 le pouvoir d'achat, cette fameuse hausse sur l'électricité,
00:24:26 et puis la natalité aussi.
00:24:27 Elle s'effondre dans notre pays.
00:24:29 On en parle dans un instant, à tout de suite.
00:24:30 17h30, on se retrouve en direct dans Punchline sur CNews,
00:24:37 le rappel des titres de l'actualité avec Simon Guylain-Simon.
00:24:40 Nouvelle attaque des Houthis du Yémen en mer rouge.
00:24:45 Un navire grec a été touché aujourd'hui au large du Yémen par un missile.
00:24:49 Hier, une attaque similaire a été perpétrée
00:24:51 par les rebelles houthis contre un navire américain ces dernières semaines.
00:24:54 Les offensives des Houthis se sont multipliées.
00:24:58 Cette annonce de l'agence Frontex,
00:24:59 le nombre d'entrées irrégulières dans l'Union européenne
00:25:02 a augmenté de 17 % en 2023 par rapport à l'année précédente,
00:25:06 atteignant ainsi le niveau le plus élevé depuis 2016.
00:25:09 380 000 personnes sont entrées irrégulièrement
00:25:12 dans l'Union européenne l'année dernière.
00:25:14 Et puis le marché immobilier enregistre une chute historique des ventes.
00:25:17 En 2023, les ventes ont chuté de 22 % par rapport à l'année précédente.
00:25:22 Avec 875 000 transactions, ce recul est le pire depuis 50 ans.
00:25:27 Mais cette chute des ventes devrait faire baisser
00:25:28 les prix des biens immobiliers cette année-lence.
00:25:31 Si Simon Guylain...
00:25:32 C'est aussi un signe, ça, la chute des ventes de l'immobilier.
00:25:37 Marc Totu nous a rejoint. Bonsoir Marc, économiste.
00:25:39 Quand on regarde le tableau général de l'économie française,
00:25:42 il n'y a pas vraiment de voyant très très vert.
00:25:45 Non, c'est quand même assez...
00:25:46 Le logement c'est rouge, rouge, rouge.
00:25:47 C'est-à-dire qu'on a une situation de récession, si vous voulez.
00:25:50 On n'en parle pas, mais le taux de chômage augmente depuis juin dernier.
00:25:54 C'est vrai que c'est quand même assez anormal.
00:25:56 Normalement, on a la récession et six mois après, le chômage augmente.
00:25:59 Là, le chômage a augmenté avant même l'arrivée de la récession.
00:26:01 Donc, ça veut dire qu'elle était peut-être déjà là, mais on ne la voyait pas.
00:26:04 L'inflation nous dit oui, ça baisse.
00:26:05 Ça fait trois ans qu'on nous dit qu'elle baisse.
00:26:07 Finalement, là, on avait une hachette du mois de décembre.
00:26:09 Ça repart à la hausse, notamment dans l'alimentation.
00:26:11 C'est assez incroyable, une augmentation de plus de 7% sur un an.
00:26:15 Donc, ça ne baisse toujours pas.
00:26:16 C'est-à-dire que depuis le début 2021, on va regarder,
00:26:19 on est sur une hausse de 22%.
00:26:22 Et donc, vous l'avez dit, effectivement, la baisse des prix de l'immobilier,
00:26:24 ça fait très mal, si vous voulez, parce que même si vous ne vendez pas votre bien,
00:26:28 vous vous sentez appauvri.
00:26:29 Vous vous dites tiens, j'ai un bien, j'ai acheté un bien immobilier.
00:26:31 Pour ceux qui ont la chance d'en avoir un bien.
00:26:32 Pour ceux qui ont la chance d'en avoir, bien sûr.
00:26:34 Je le souhaite évidemment à tous les Français.
00:26:36 Mais c'est vrai que...
00:26:37 Mais d'ailleurs, il faut savoir que c'est un objectif de vie.
00:26:41 On n'enseigne pas...
00:26:42 C'est le rêve français.
00:26:43 Mais oui, non, c'est un rêve tout court.
00:26:44 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, il faut savoir que toutes les enquêtes et les études le montrent,
00:26:47 c'est-à-dire que la meilleure protection contre la pauvreté, notamment au troisième âge,
00:26:52 c'est quand on dispose de sa résidence principale.
00:26:55 Le plus gros, le plus grand risque de tomber en pauvreté,
00:26:59 c'est justement quand vous ne détenez pas votre résidence principale.
00:27:02 Donc là, c'est évidemment particulièrement dangereux.
00:27:04 Mais si on voit sur ce qui se passe aujourd'hui,
00:27:06 comme les taux d'intérêt, je vous rappelle,
00:27:07 parce que c'est ça l'origine, comme les taux d'intérêt ont beaucoup augmenté l'année dernière.
00:27:10 Pourquoi ?
00:27:11 Parce qu'on a laissé filer l'inflation.
00:27:13 Encore une fois, il faut remonter à quelques années avant.
00:27:15 Donc comme on a laissé filer l'inflation, il fallait ensuite réagir.
00:27:17 Donc les taux d'intérêt ont augmenté.
00:27:19 Et donc ce qui a cassé, évidemment, le crédit, l'investissement en logement.
00:27:22 Et maintenant, malheureusement, comme les prix baissent,
00:27:24 ce qu'on appelle un effet de richesse négatif,
00:27:25 c'est-à-dire que même si vous ne vendez pas, vous vous sentez appauvri.
00:27:28 Tiens, vous vous dites "mon appartement, il valait tant, finalement, ce n'est pas le cas".
00:27:31 Donc je suis quand même appauvri, finalement, pour ma descendance,
00:27:35 pour moi-même tout court.
00:27:36 Donc ça, c'est très dangereux d'un point de vue psychologique.
00:27:38 D'ailleurs, je ne vais rien arrêter là, mais si on voit les indicateurs de confiance
00:27:42 des ménages, des industriels, des chefs d'entreprise au sens large,
00:27:45 c'est également extrêmement bas.
00:27:46 Donc oui, ce n'est pas l'euphorie, ça, c'est clair.
00:27:48 - Éric, un petit mot, puis après, on va écouter quelqu'un de la grande distribution.
00:27:50 - La répertoire économique actuelle est totalement incohérente,
00:27:53 et Marc Twatier a raison de le souligner.
00:27:55 On parle des classes moyennes, on ne fait que d'en parler.
00:27:56 Mais vous savez qu'il manque 2 millions de logements sociaux dans ce pays.
00:27:59 2 millions de logements sociaux.
00:28:00 Il y a des gens qui attendent.
00:28:02 Pourquoi est-ce qu'il y a moins d'apprentis ?
00:28:03 - Il n'y a jamais eu autant de logements vacants aujourd'hui dans notre pays.
00:28:06 - Pourquoi est-ce qu'il y a moins d'apprentis aussi ?
00:28:08 Parce que les patrons qui veulent des apprentis n'arrivent pas à les loger.
00:28:12 Enfin, tout est là.
00:28:13 Et la crise du logement, c'est vraiment une bombe sociale de grande ampleur.
00:28:18 Et on dit que le président de la République ne s'intéresse pas à cette crise.
00:28:21 Donc, posez-lui la question.
00:28:22 - On verra. Il y a beaucoup de choses.
00:28:23 - Attention sur le logement, parce qu'il y a aussi la compétence des communes
00:28:26 sur les logements sociaux, qui préfèrent payer.
00:28:30 - Certaines d'entre elles.
00:28:30 - Certaines d'entre elles qui préfèrent payer.
00:28:33 - Oui, mais Rachel, si vous n'avez pas de foncier
00:28:35 ou si vous ne délivrez pas de permis de construire,
00:28:38 vous payez ou pas, vous ne pouvez pas...
00:28:40 Non, mais la construction est à l'arrêt.
00:28:43 - C'est ça, le point clé, il est là, parce qu'en fait,
00:28:46 quand on a une crise immobilière, c'est-à-dire que les prix des logements anciens baissent,
00:28:49 bon, ça peut arriver.
00:28:50 Mais là, c'est le neuf également qui est concerné.
00:28:51 Et là, au-delà de cette crise immobilière, il y a des emplois derrière.
00:28:55 Il y a 300 000 emplois menacés.
00:28:57 Vous vous rendez compte ?
00:28:57 Donc, ça veut dire le chômage qui risque encore d'augmenter.
00:28:59 - Marc, écoutons Dominique Schenscher de Sistemu.
00:29:01 Il était l'invité ce matin d'une autre antenne.
00:29:04 Il a annoncé qu'il y aurait une stabilité des prix.
00:29:06 - Alors, on ne l'a pas vraiment vu.
00:29:07 Globalement, le mot d'ordre ce matin, c'est qu'on arrive,
00:29:12 à la sortie de cette première campagne, à une stabilité des prix.
00:29:16 Voilà, donc il y aura quelques baisses.
00:29:18 Globalement, c'est une stabilité.
00:29:20 Il y a des contraintes extrêmement fortes sur les entreprises.
00:29:22 On a essayé de les traiter avec discernement et particulièrement là,
00:29:26 s'agissant de PME.
00:29:28 On a toujours dit, moi, j'ai toujours dit qu'on ne reviendrait pas au prix
00:29:32 d'avant la guerre en Ukraine.
00:29:33 C'est le cas quand j'annonce une stabilité.
00:29:36 Mais par contre, on peut aussi dire, et je viens de vous le dire,
00:29:39 qu'il y aura des baisses de prix là où les matières premières ont baissé.
00:29:42 - Alors, il y en aura beaucoup, Marc Faty ?
00:29:44 - Encore une fois, je ne parle pas pour lui,
00:29:46 mais globalement, il y a quand même une grande arnaque.
00:29:48 C'est-à-dire que les prix de l'alimentation en France,
00:29:52 depuis début 2021, ont augmenté de 22%.
00:29:55 Alors, quand les prix des matières premières ont augmenté,
00:29:57 on voulait bien croire, mais maintenant, c'est en train de baisser.
00:29:59 Il n'y a pas de répercussion.
00:30:00 On a l'échéancier du mois de décembre, ça continue d'augmenter.
00:30:02 Je vais vous donner un exemple.
00:30:03 Vous savez quel est le bien dont le prix augmente le plus en France aujourd'hui ?
00:30:06 Ça fait six mois que ça dure.
00:30:07 C'est le sucre.
00:30:08 On va dire que ce n'est pas bon pour la santé, mais bon, c'est quand même le sucre.
00:30:11 Et là, c'est vrai que les prix du sucre ont explosé en 2021-2022.
00:30:15 Et là, depuis trois mois, tenez-vous bien,
00:30:17 les prix du sucre, les coûts mondiaux du sucre ont chuté de 30%.
00:30:22 C'est beaucoup.
00:30:23 - Et alors, comment ça se fait que ça ne baisse pas ?
00:30:25 - De combien ont baissé les prix du sucre depuis en France ?
00:30:28 1,2%.
00:30:29 Si on regarde sur longue période, depuis 2021,
00:30:33 on a toujours quasiment 60% des prix à la consommation du sucre.
00:30:37 C'est-à-dire que nous, les Français, nous payons sur le sucre en France.
00:30:40 Donc, il y a quand même un petit problème.
00:30:42 Quand ça va à la hausse, on répercute.
00:30:43 Quand ça va à la baisse, on ne répercute pas.
00:30:45 Alors, c'est sûr qu'il y a les coûts de l'énergie.
00:30:47 - La spéculation aussi, non ?
00:30:48 - Pardon ?
00:30:49 - La spéculation ?
00:30:50 - Non, la spéculation, justement, c'est sur les marchés internationaux.
00:30:52 Là, on a un problème.
00:30:53 Effectivement, comme on a acheté peut-être du sucre,
00:30:55 certains ont acheté au prix élevé,
00:30:56 ils ne veulent pas répercuter lorsque les prix sont en train de baisser.
00:30:59 Donc, c'est ça qui aujourd'hui est très dangereux.
00:31:01 C'est que quand...
00:31:02 On a ça d'ailleurs sur l'énergie également.
00:31:04 Quand les cours des matières premières ont augmenté,
00:31:05 on dit "ben oui, là, on comprenait, c'est normal que l'inflation augmente".
00:31:08 Bon, OK.
00:31:08 Puis maintenant que les prix mondiaux baissent,
00:31:10 on doit avoir une répercussion.
00:31:12 Et alors là où ça devient très grave,
00:31:13 c'est qu'on l'a vu tout à l'heure dans le journal,
00:31:15 avec ce qui se passe en mer Rouge, etc.
00:31:17 Et ailleurs, on a une situation où les prix du fret sont en train d'augmenter.
00:31:21 Donc, ça, ça va arriver.
00:31:22 - Transporter les marchands. - Voilà, tout ça fait.
00:31:23 Donc, ça va arriver sur l'inflation de demain.
00:31:26 Donc, quand on nous dit aujourd'hui que ça y est, l'inflation est enterrée, etc.
00:31:29 Je dis, soyons extrêmement prudents.
00:31:31 Et malheureusement, c'est sûr qu'un jour, les prix vont baisser.
00:31:33 Alors, on ne reviendra pas, bien sûr, au niveau de 2021 ou 2022.
00:31:36 Mais pourquoi les prix vont baisser ?
00:31:37 Parce que justement, ils ont tellement augmenté
00:31:39 que ça va casser l'activité économique.
00:31:41 Donc, il y aura cette récession, la baisse de la consommation.
00:31:43 Et là, les prix vont baisser parce que justement,
00:31:45 faute de combattants, le combat, c'est ça.
00:31:47 C'est-à-dire que globalement, on ne peut plus acheter.
00:31:48 Donc, les prix commencent à baisser.
00:31:49 Donc, ça ne sera pas une bonne nouvelle, cette baisse des prix.
00:31:52 Ça sera parce qu'il y a une récession
00:31:54 qui est en train de s'installer malheureusement en France et en Europe.
00:31:56 - Vous nous donnez rarement des bonnes nouvelles.
00:31:57 - Si, si, non, mais il y a de bonnes nouvelles.
00:31:59 Ça peut arriver. Moi, j'aimerais bien en donner.
00:32:00 - Mais là, on a longtemps attendu.
00:32:01 - Vous me posez la question sur l'inflation.
00:32:03 Ben voilà, je vous dis la réalité.
00:32:04 - J'aimerais qu'on écoute Gabriel Attal, le nouveau chef du gouvernement
00:32:07 qui a fait ses débuts à l'Assemblée nationale,
00:32:09 en tant que Premier ministre, bien sûr.
00:32:10 Il répondait notamment sur la classe moyenne.
00:32:12 Qu'est-ce que c'est qu'il a dit depuis le début ?
00:32:14 Que c'était vraiment là-dessus qu'il allait essayer d'avoir,
00:32:17 de trouver des solutions pour aider le pouvoir d'achat des classes moyennes.
00:32:21 Écoutez ce qu'il a dit.
00:32:23 - Quand j'ai été nommé Premier ministre,
00:32:24 j'ai eu l'occasion d'indiquer quelles étaient mes grandes priorités.
00:32:30 Oui, comme vous, je veux agir pour tous ces Français
00:32:34 qui sont toujours au rendez-vous de leur responsabilité,
00:32:36 qui travaillent tous les jours,
00:32:38 qui bien souvent se trouvent un peu trop au-dessus
00:32:41 pour bénéficier des aides sociales,
00:32:42 et pas suffisamment haut pour s'en sortir tout seul.
00:32:44 C'est à cette France-là, oui, que je veux m'adresser aussi et les accompagner.
00:32:48 - C'est cette France des classes moyennes, Louis Dorignel,
00:32:52 qui est vraiment au cœur des préoccupations,
00:32:54 visiblement, du nouveau Premier ministre ?
00:32:56 - Oui, et puis il décrit surtout une classe moyenne
00:32:59 qui n'est plus classe moyenne, en fait,
00:33:00 qui est en train d'être une sous-classe moyenne, absolument,
00:33:03 qui se paupérise.
00:33:04 Ce qui est intéressant, après, dans le discours,
00:33:06 c'est que c'est un discours qu'on entendait beaucoup à droite,
00:33:08 avec les effets de seuil,
00:33:09 ceux qui gagnent trop d'argent pour bénéficier des aides ou pas assez.
00:33:13 Donc c'est des discours qu'on entend beaucoup.
00:33:14 - On attend le "travailler plus pour gagner plus" et on y sera.
00:33:17 - Mais il l'a déjà dit, Gabriel Attal, "travailler plus pour gagner plus".
00:33:21 Mais on voit qu'il veut répondre, voilà,
00:33:23 et montrer qu'il se préoccupe vraiment de la question
00:33:26 du vrai pouvoir d'achat des gens,
00:33:28 et que ce soit sonnant et trébuchant.
00:33:30 Et aussi, je pense que c'est une forme de répondre à la France qui doute,
00:33:34 parce qu'il y a énormément de Français
00:33:36 qui ne font plus confiance dans les politiques,
00:33:38 qui n'ont plus confiance dans ce qui est annoncé,
00:33:40 dans ce qui est promis.
00:33:41 Et Gabriel Attal a bien conscience du fait qu'il va falloir
00:33:44 qu'il apporte par des preuves la sincérité de son discours.
00:33:48 - En tout cas, on attendra que le président y parle les eaux ce soir.
00:33:50 - Bien sûr, et puis on attendra aussi, donc, le 30 janvier,
00:33:52 le discours du Premier ministre.
00:33:54 - Politique générale.
00:33:55 - La politique générale, mais juste sur les classes moyennes,
00:33:57 ce que veulent aussi les Français.
00:33:58 Parmi les questions qu'on pourrait poser, pardonnez-moi,
00:34:00 j'ai l'esprit un peu en escalier, mais ces classes moyennes souffrent,
00:34:04 elles se lèvent tôt, elles payent des impôts,
00:34:06 elles n'ont souvent pas le droit aux fameuses aides,
00:34:07 parce qu'elles sont hors barème, oui, juste.
00:34:10 Mais il y a un problème aussi de service public.
00:34:13 Comment se fait-il qu'avec le montant d'impôts qu'on paye dans ce pays,
00:34:17 alors pour les classes moyennes, mais pour tout le monde,
00:34:20 comment se fait-il qu'on ait des services publics aussi délabrés,
00:34:22 Monsieur le Président ? Aussi délabrés ?
00:34:24 - Et là, on parle éducation nationale, on parle hôpital, on parle...
00:34:28 - Mais où va l'argent ?
00:34:29 - Toutes les grandes administrations.
00:34:31 - C'est même pire que ça, c'est-à-dire que si vous regardez
00:34:33 l'augmentation de la dette publique, parce que ça sert normalement à ça.
00:34:36 - C'est vrai, le montant de dette publique de Marc Fati.
00:34:39 - Depuis 2020, la dette publique française a augmenté de 713 milliards d'euros.
00:34:44 Sur la même période, le PIB français, augmenté de l'inflation,
00:34:47 c'est-à-dire qu'on appelle en valeur, donc on triche un peu,
00:34:50 a augmenté de 325 milliards.
00:34:52 Il manque 400 milliards.
00:34:54 C'est ça le problème, c'est que globalement, si on dit
00:34:56 ma dette publique, mes dépenses publiques augmentent de façon formidable,
00:34:59 très bien, mais si en plus les services ne sont pas là,
00:35:02 les services publics ne sont pas à la hauteur,
00:35:03 c'est bien qu'il y ait effectivement ce problème.
00:35:05 Donc ce n'est pas un problème de moyens ou de quantité de moyens,
00:35:09 mais d'allocation de ces moyens.
00:35:10 L'argent est là, mais il est mal alloué, malheureusement,
00:35:13 ce qu'on appelle le mille-fois administratif.
00:35:15 - L'hôpital et l'école, c'est ça, il n'y a jamais eu autant d'argent
00:35:17 qui ont été alloués.
00:35:18 Il y a eu un ségure de la santé.
00:35:20 Mais moi, ce que je comprends aussi, c'est qu'il y a eu très peu d'enseignements
00:35:24 qui ont été tirés, par exemple, de la crise du Covid.
00:35:25 - Vous êtes allé aux urgences récemment, vous avez vu le ségure de la santé ?
00:35:28 Vous avez vu les heures d'attente ?
00:35:29 - Mais ce qui avait été pointé du doigt, regardez, souvenons-nous,
00:35:32 qu'est-ce qui avait été pointé du doigt pendant la crise du Covid ?
00:35:34 C'était le fait qu'il y avait une suradministration de l'hôpital
00:35:37 et que la bureaucratie, les fonctionnaires de l'hôpital,
00:35:40 monopolisaient une très grande partie du budget de la santé.
00:35:44 Et qu'en fait, les allocations, le budget de la santé,
00:35:47 allaient globalement assez peu vers les soins, les soignants, les médecins,
00:35:51 les équipements, mais en fait, globalement,
00:35:54 il n'y a pas eu une rupture de politique de santé.
00:35:56 Il n'y a pas eu une rupture dans la manière d'allouer aussi
00:35:59 le budget de l'État à l'éducation nationale.
00:36:01 - Vous avez raison. On va écouter maintenant Laure Lavalette
00:36:03 du Rassemblement national, qui évidemment a fait un bilan
00:36:07 assez peu élogieux du gouvernement de Gabriel Attal.
00:36:11 - Le théâtre Elyséen ferme ses portes ce soir,
00:36:13 mais la nomination de votre gouvernement donne déjà une idée
00:36:16 du grand rendez-vous promis par Emmanuel Macron.
00:36:19 Laxisme judiciaire et place de prison non construite ?
00:36:21 Monsieur Dupond-Moretti reste à la justice.
00:36:24 Croissance quasi nulle, déficit commercial record,
00:36:27 et dette qui explose ? Monsieur Le Maire reste à l'économie.
00:36:30 Débâcle, sécurité réca au migratoire,
00:36:33 monsieur Darmanin s'auto-reconduit au ministère de l'Intérieur.
00:36:37 S'ajoute à la liste madame Oudea Castellera,
00:36:39 félicité pour le mensonge du Stade de France,
00:36:42 ce qui, depuis, semble d'ailleurs être une marque de fabrique.
00:36:45 Ou encore monsieur Séjourné, exfiltré en catastrophe
00:36:48 des élections européennes et qui nous explique qu'il est compétent
00:36:51 parce qu'il a vécu à l'étranger.
00:36:52 Mais bien sûr, en voilà un argument de poids.
00:36:55 Alors il y a pire monsieur le Premier ministre
00:36:57 que de vouloir tout changer pour que rien ne change.
00:37:00 Il y a ne rien vouloir changer du tout.
00:37:02 À commencer par la politique de saccage social,
00:37:05 de fiscalité étouffante et de précarisation généralisée
00:37:09 que vous menez depuis bientôt 7 ans.
00:37:11 Bon voilà, l'attaquant règle en piqué, là, tout autour de l'or la valette.
00:37:15 Ça vous a fait rire Alexandre de Vézier ?
00:37:17 Oui parce que leur visage m'a fait rire
00:37:20 parce qu'ils étaient quand même assez crispés les uns et les autres
00:37:24 et on peut difficilement donner tort à l'or la valette sur le constat.
00:37:28 On peut se demander si le Rassemblement national
00:37:30 ferait mieux s'il était au pouvoir.
00:37:32 Mais c'est vrai que moi, ça m'a frappé.
00:37:35 Le maintien par exemple de Dupont-Moretti et de Darmanin en même temps,
00:37:40 j'allais dire, pile poil le jour où il y a des chiffres catastrophiques de la sécurité.
00:37:45 Admettons que Gérald Darmanin ne soit pas responsable.
00:37:47 Dans ce cas-là, c'est peut-être le ministre de la Justice qui est responsable.
00:37:49 Mais maintenir les deux, ça paraît assez aberrant.
00:37:53 Et c'est vrai qu'on a une nouvelle tête à la tête du gouvernement avec Gabriel Attal.
00:37:58 Mais c'est un peu ça, tout change pour que rien ne change.
00:38:01 On ne voit pas réellement quel est le changement de cap politique.
00:38:07 Donc elle fait assez mouche je trouve.
00:38:09 Sabrina, vous l'avez entendu, la valette est triée.
00:38:12 Chaque ministre, le bilan de chaque ministre,
00:38:14 parce qu'en réalité, les poids lourds n'ont pas changé.
00:38:17 Ils sont restés en place.
00:38:18 L'économie, ça reste en place.
00:38:20 À l'intérieur, à la justice, à la défense,
00:38:22 on voit que les poids lourds n'ont pas bougé.
00:38:23 Oui, effectivement, il est difficile de lui donner tort,
00:38:27 Madame la Valette, puisqu'elle exprime,
00:38:30 je pense, ce que bon nombre de Français expriment,
00:38:33 ne serait-ce que parce que l'abstention est le premier parti de France
00:38:36 et parce que les Français ressentent,
00:38:39 il me semble selon les sondages indiqués et vus,
00:38:42 qu'il y a un réel décrochage entre ces élites
00:38:46 qui s'apparentent plutôt à une équipe managériale
00:38:49 qu'à une réelle équipe politique avec un cap,
00:38:51 une vision, un pragmatisme, une action politique
00:38:54 qu'à finalement autre chose.
00:38:56 Donc, Madame la Valette, elle passe en revue un peu
00:38:59 ce qui ne change pas et ce qui ne pourrait pas changer.
00:39:02 Et c'est la raison pour laquelle je pense que
00:39:04 le discours du président de la République ce soir
00:39:06 n'inspirera pas grand nombre.
00:39:08 Enfin, je ne sais pas, on verra bien,
00:39:10 mais il est sûr qu'il y a un réel défasage
00:39:13 entre ce bloc gouvernemental
00:39:16 qui, en réalité, n'a pas grandement évolué, il faut le dire,
00:39:19 et ce que ressentent les Français sur des questions
00:39:21 cruciales de leur quotidienneté, c'est-à-dire...
00:39:24 Pouvoir d'achat, santé, insécurité, immigration...
00:39:27 Immigration, insécurité, identité,
00:39:30 insécurité culturelle, pouvoir d'achat, retraite également,
00:39:34 services publics en décrépitude, on l'a signalé tout à l'heure,
00:39:37 c'est-à-dire cette question récurrente de où va notre argent,
00:39:41 alors qu'effectivement, on sait que la France
00:39:42 est la championne d'Europe des prélèvements obligatoires.
00:39:45 Donc, tout ça n'est pas mis en exergue,
00:39:47 ou alors c'est indiqué avec un langage des aphorismes politiques
00:39:52 sans être compris par les Français
00:39:54 parce qu'il n'y a pas de mesures conséquentes
00:39:56 qui sont prises d'effet, suivies d'effet.
00:39:59 Marc ?
00:39:59 Oui, moi je trouve que c'est assez dangereux.
00:40:00 Habituellement, on fait du jeune avec du vieux,
00:40:02 là on fait du vieux avec du jeune.
00:40:05 C'est un petit peu dommageable parce que rien n'a changé.
00:40:08 Moi, je m'attendais franchement à un Big Bang, si vous voulez.
00:40:12 On a racheté la T- en plus.
00:40:15 C'est de la politique politicienne justement,
00:40:17 mais voilà, c'est quand même très surprenant.
00:40:19 Et moi d'ailleurs, je me demande pourquoi les ministres
00:40:21 ont accepté de revenir.
00:40:22 Je pense à Bruno Le Maire, par exemple,
00:40:23 parce que c'est quand même un désaveu.
00:40:24 Peut-être qu'il aurait voulu être Premier ministre,
00:40:26 peut-être qu'il va attendre, je ne sais pas.
00:40:27 C'est quand même surprenant.
00:40:29 Là, il passe sous les ordres de son ancien ministre du budget.
00:40:32 Non, ce que je ne dis pas là, c'est qu'au-delà de l'aspect
00:40:33 politique-politicienne, qu'est-ce qui va changer ?
00:40:36 C'est-à-dire qu'il n'y a toujours pas de majorité absolue
00:40:37 à l'Assemblée nationale.
00:40:39 On voit comment ça a été difficile de faire passer
00:40:40 des petites réformettes l'année dernière, alors que bon, finalement...
00:40:43 - C'est la retraite ? - La retraite, ça reste une réformette.
00:40:46 - La pensée qui ne t'arrive plus un peu plus tôt que le temps.
00:40:48 - La retraite, on va devoir faire une nouvelle réforme
00:40:51 dans quelques années, et encore peut-être même avant,
00:40:53 car elle n'est pas du tout financée.
00:40:54 Donc c'est ça aujourd'hui, moi, ce que je trouve un peu surprenant,
00:40:56 c'est que ça va tenir trois ans comme ça ?
00:40:59 On va faire un gouvernement tous les six mois ?
00:41:01 Je ne sais pas trop.
00:41:02 Ça me paraît très...
00:41:04 - Et surtout, dans les actions politiques,
00:41:06 si Gabriel Attal a tant séduit lorsqu'il est arrivé
00:41:09 ministre de l'Éducation sociale, c'est parce qu'il a agi.
00:41:12 Il a agi au regard du drame de l'école,
00:41:15 pas simplement par rapport aux attaques faites à la laïcité,
00:41:19 à l'offensive islamiste, mais il a pris le problème
00:41:21 du harcèlement scolaire à bras-le-corps.
00:41:22 Il a considéré, il s'est rendu compte que l'effondrement
00:41:25 de l'école, du niveau scolaire, était une catastrophe
00:41:28 et qu'il fallait précisément opter pour un choc des savoirs.
00:41:32 Je reprends son aphorisme.
00:41:33 Il a interdit la baïa pour encore une fois faire respecter
00:41:36 la laïcité et ça a plu.
00:41:38 Ça a plu non seulement aux enseignants,
00:41:40 y compris même aux corporations de syndicats
00:41:43 et aux parents d'élèves, ainsi qu'aux élèves,
00:41:45 parce qu'on a besoin, les Français ont besoin d'un cadre.
00:41:48 - C'est clair.
00:41:49 Sauf qu'il n'a pas mis, pardonnez-moi,
00:41:52 mais sauf qu'il n'a pas mis un prof devant chaque classe.
00:41:54 - Parce qu'il ne peut pas.
00:41:55 Mais en tout cas, il a pris les choses en main
00:41:58 et ce pragmatisme plaît aux Français.
00:42:00 - C'est une décision politique courageuse, bien sûr,
00:42:01 sur la baïa, mais ça ne coûte pas un sou, si j'ose dire.
00:42:04 - Ça peut coûter la vie, vous savez bon, cher Éric, franchement.
00:42:07 La laïcité à l'école de la République.
00:42:09 - C'est aussi un manque de moyens dont se plaît,
00:42:10 et à mon avis, a raison, l'éducation nationale.
00:42:13 Maintenant, où Marc Twatier a raison,
00:42:14 c'est que vous vous souvenez de ce qu'il nous avait dit
00:42:15 pendant ses voeux, régénération.
00:42:17 On s'était dit, ce gouvernement va être régénéré.
00:42:20 Non, non, il est cryo.
00:42:22 - Cryogénisé.
00:42:25 - Attention.
00:42:26 - Soyons pas impatients, je suis sûr que le président de la République
00:42:28 va définir un cadre.
00:42:30 - Il nous a dit qu'il fallait réarmer civiquement le pays, c'est ça ?
00:42:33 - Oui, c'est ça, réarmement civique.
00:42:34 - Réarmement civique.
00:42:35 - Ce sont des mots.
00:42:36 - Pardonnez-moi.
00:42:37 - Encore des mots, toujours des mots, les mêmes mots.
00:42:39 - Avec très peu d'annonces, ça va être un flot monumental.
00:42:42 - Pour joindre, Éric, c'est que je pense,
00:42:44 le cap, pour moi, ne change pas.
00:42:46 Ça reste, Emmanuel Macron ne veut pas changer son ADN originel.
00:42:50 Pourquoi ? Parce que s'il sort du en même temps,
00:42:52 même si tout le monde est en train d'observer la mort du en même temps,
00:42:55 eh bien, en fait, ça détruit tout son ADN politique.
00:42:57 Et il ne veut surtout pas ça.
00:42:59 Ensuite, le deuxième sujet, c'est que Gabriel Attal,
00:43:02 avec tout le talent qu'il a, toutes les qualités qu'il a,
00:43:04 reste confronté à un problème qui demeure
00:43:06 et qui ne peut pas être changé pour l'instant.
00:43:08 C'est qu'en fait, il n'a pas la majorité absolue à l'Assemblée nationale.
00:43:11 Donc, il a beau proposer tout ce qu'il veut,
00:43:14 dans une classe politique qui est complètement atomisée
00:43:16 avec tout le monde qui se déteste, ça va être très compliqué.
00:43:18 Et le dernier élément, c'est que moi, le premier renseignement,
00:43:21 ce que j'ai observé quand j'ai vu le gouvernement,
00:43:24 c'est non pas, je trouve que c'est une mauvaise analyse,
00:43:26 c'est pas une droitisation du gouvernement,
00:43:28 parce que le Cap reste inchangé.
00:43:29 Ce sera la même politique qui sera menée.
00:43:31 C'est plutôt des personnalités de droite qui ont rejoint le gouvernement
00:43:34 parce qu'Emmanuel Macron s'est rendu compte que
00:43:36 son aile gauche n'était pas fiable.
00:43:38 On ne pouvait pas lui faire confiance
00:43:40 et n'était pas les meilleurs pour gouverner.
00:43:41 Donc, vers qui il se tourne ?
00:43:43 Vers ceux qui ont de l'expérience,
00:43:44 qui savent gouverner, qui sont fiables.
00:43:46 - Ça, c'est pour Raffi Delatti et Catherine Vautrin qui sont en train de le voir.
00:43:49 - Bien sûr, mais non, mais c'est un vrai sujet.
00:43:51 Donc, il ne faut pas s'attendre à ce qu'il y ait un changement de Cap.
00:43:54 Emmanuel Macron va continuer à faire du Emmanuel Macron
00:43:57 en essayant de renouveler, de régénérer,
00:44:00 pour reprendre ces mots, son propre discours.
00:44:02 - Sabrina, vous n'aviez pas terminé et ensuite enchaîne.
00:44:04 - Non, je suis d'accord avec ce que dit Louis.
00:44:06 Pour revenir à ce que dit, comment dire, Eric Revelle,
00:44:09 c'est que lorsqu'il pense à...
00:44:12 - Louis Revelle.
00:44:13 - Attention, parce qu'il a des fans sur Twitter.
00:44:16 - Attention.
00:44:17 - Non, mais les aphorismes et les grands paradigmes
00:44:20 comme ça qui sont exposés dans les discours,
00:44:22 c'est très beau, je veux dire, c'est réconfortant.
00:44:24 Ça rassure les consciences collectives d'entendre parler de réarmement civique.
00:44:29 Mais encore une fois, le cap d'Emmanuel Macron,
00:44:32 c'est toujours malheureusement cette perversion dans l'action politique
00:44:35 avec en même temps sur des sujets malheureusement
00:44:37 qu'ils ne peuvent pas accepter en même temps.
00:44:39 Je parle du pouvoir d'achat, je parle de l'immigration,
00:44:41 je parle de l'islamisation.
00:44:43 - Presque tout en fait.
00:44:45 - Exactement, quasiment tous les sujets qui concernent la cotéanité des Français.
00:44:48 Donc, encore une fois, le macronisme, c'est très subtil
00:44:52 en termes d'action politique, de tactique, etc.
00:44:55 et d'essayer d'agréger des voix ou des symboles, comme vous le disiez,
00:44:58 ou de personnes expérimentées qui vont donner du poids
00:45:01 et de l'ascendance sur une politique gouvernementale.
00:45:03 Mais en même temps, c'est très pervers en termes d'action politique
00:45:05 parce qu'il n'y a pas de cap, pas de vision, pas de pragmatisme.
00:45:08 Donc, un irréalisme.
00:45:09 - OK.
00:45:09 - Aujourd'hui, effectivement, ce qu'on attend, c'est cette vision
00:45:13 et notamment par rapport aux défis qui sont les nôtres.
00:45:15 On sent bien en fait qu'il y a deux...
00:45:17 C'est comme s'il y avait deux terrains.
00:45:19 Le terrain stratégie politique et le terrain des Français
00:45:22 auxquels nous sommes confrontés.
00:45:23 Et en fait, tout à l'heure, on parlait,
00:45:25 enfin, je parlais de la réparation de la société.
00:45:27 Mais en réalité, il faut réparer le Parlement.
00:45:29 La première étape, c'est celle-là.
00:45:31 Et c'est-à-dire d'avoir...
00:45:32 Non, mais je sais, mais justement...
00:45:33 - Vous avez vu le pressentement de M. Ruggio ?
00:45:35 - Oui, mais d'avoir...
00:45:37 Sur la baïa, c'est ce qui s'est passé.
00:45:38 C'est-à-dire qu'en réalité...
00:45:39 - Vous avez passé par des coulisses.
00:45:41 - Oui, mais...
00:45:42 - C'est pas par le Parlement.
00:45:43 - En tout cas, c'est d'avoir des objectifs
00:45:46 qui soient partagés par les Français
00:45:49 et donc par nos représentants.
00:45:50 - Évidemment, et validés par le Parlement.
00:45:52 - Et notamment sur les questions de citoyenneté.
00:45:54 - Oui, mais...
00:45:54 - Un tout petit mot, Marc ?
00:45:55 - Un tout petit mot, parce qu'il y a un élément très important
00:45:57 qui, à mon avis, est la clé, c'est le chômage.
00:45:59 C'est-à-dire que jusqu'à présent, ça a tenu
00:46:01 parce que le chômage a quand même globalement un petit peu baissé.
00:46:04 Et là, il commence à augmenter, mais ça reste encore limité.
00:46:07 Là, néanmoins, ça risque d'augmenter assez fortement.
00:46:09 Donc là, beaucoup de Français qui étaient
00:46:11 justement à la limite, si vous voulez, sur la corde raide,
00:46:13 ils risquent de plonger.
00:46:15 Là, pour le coup, c'est toute cette classe moyenne
00:46:17 qui, malheureusement, s'appauvrit.
00:46:18 Elle est en train de tomber, malheureusement.
00:46:20 - C'est plus une classe moyenne.
00:46:20 - Et donc, c'est ça, c'est une classe qui est appauvrie.
00:46:23 Et si, a fortiori, le chômage est en train d'augmenter,
00:46:25 donc là, je ne sais pas comment on va trouver, effectivement,
00:46:27 cette adhésion qui est évidemment particulièrement...
00:46:29 - Petite pause, on se retrouve dans un instant
00:46:30 dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
00:46:32 On évoquera à nouveau ce que va nous dire le président de la République.
00:46:36 Ce choc, ce réarmement civique dont il va nous parler.
00:46:40 À tout de suite dans Punchline.
00:46:42 - Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:46:47 Bienvenue dans Punchline, ce soir sur CNews et sur Europe 1.
00:46:49 Le président a un message pour vous.
00:46:52 Oui, pour vous, chers amis qui m'écoutez ce soir à la télé et à la radio.
00:46:58 Que va-t-il vous dire ce soir à 20h15,
00:47:00 ressuscitant au passage l'ORTF dont vous reconnaissez la musique,
00:47:04 puisque six chaînes de télévision vont diffuser sa conférence de presse.
00:47:08 Alors, que va nous dire Emmanuel Macron ?
00:47:10 Eh bien, qu'il a enfin compris.
00:47:12 Compris à quel point les problèmes de pouvoir d'achat
00:47:14 pèsent sur vos fins de mois.
00:47:16 Et donc, il a décidé de ne pas augmenter l'électricité de 10% au mois de février
00:47:20 et de baisser toutes les taxes qui pèsent sur le travail.
00:47:23 Compris aussi que vous n'en prouvez plus de l'insécurité qui vous fait trembler
00:47:27 quand vous ou vos enfants descendez dans la rue.
00:47:29 Tolérance zéro, va-t-il annoncer.
00:47:31 Pas d'excuses pour les délinquants.
00:47:33 La justice passera, dure et inflexible comme l'étable de la loi.
00:47:37 Compris que la France est une passoire avec plus de 300 000 migrants
00:47:40 qui entrent sur notre sol chaque année de façon illégale.
00:47:43 Que le droit d'asile est dévoyé.
00:47:45 Qu'il y a urgence à reprendre le contrôle de nos frontières.
00:47:48 Alors, il a décidé de vous consulter, de faire un référendum sur la question de l'immigration
00:47:53 après avoir modifié la constitution.
00:47:54 Parce que, pour lui, la loi votée par le Parlement, ça ne suffit pas.
00:47:58 Il a décidé aussi le retour du septennat, parce que cinq ans, ça ne suffit pas.
00:48:01 Mais attention, pas pour lui, pour celui qui lui succédera.
00:48:04 Compris enfin que vous ne faisiez plus d'enfants
00:48:06 et que la natalité française était en chute libre.
00:48:09 Alors, il a décidé de relancer une grande politique de la famille
00:48:12 pour redonner foi en notre beau pays.
00:48:16 Vous l'aurez compris, nous serions tous très surpris de l'entendre s'exprimer ainsi ce soir
00:48:20 tant le 8e président de la 5e République nous a habitués en même temps.
00:48:25 Alors, s'il nous dit qu'il a compris, à nous de voir si nous allons le comprendre.
00:48:30 On en débat ce soir dans Polchline.
00:48:32 *Générique*
00:48:44 Il est 18h01, bienvenue sur Europe 1 et sur CNews.
00:48:47 On commence d'abord par le rappel des titres de l'actualité.
00:48:49 Les bombardements israéliens sont très intenses aujourd'hui
00:48:52 dans le sud de la bande de Gaza.
00:48:54 102 jours après le début de la guerre,
00:48:56 Tsaïla annonce que la phase intensive des combats se rapproche de la fin des roquettes.
00:49:00 On a également été tiré dans la matinée depuis la bande de Gaza vers le sud d'Israël,
00:49:04 sans faire de blessés.
00:49:05 Soyez très prudents sur les routes.
00:49:07 On apprend ce soir que le plan neige et verglas de niveau 3
00:49:10 est activé jusqu'à demain matin en Ile-de-France.
00:49:12 La vitesse est réduite de 20 km/h sur certains axes dans le département.
00:49:16 18 départements sont déjà en vigilance orange.
00:49:19 34 le seront à partir de 22h ce soir.
00:49:21 D'importants risques de verglas sont à noter, accompagnés par endroit de chute de neige.
00:49:27 En Normandie, les bus scolaires ne circuleront pas ce soir, à l'Elysée non plus.
00:49:31 Et puis ce constat, la population française augmente encore,
00:49:33 mais le nombre de bébés est au plus bas depuis 1946.
00:49:37 En ce début d'année 2024, le pays compte 68,4 millions d'habitants.
00:49:41 C'est une nouvelle progression de 0,3% sur un an, selon l'INSEE.
00:49:46 Une croissance de la population principalement liée aux soldes migratoires.
00:49:50 Enfin, 102e jour de détention pour les otages détenus par l'organisation terroriste du Hamas
00:49:55 dans la bande de Gaza.
00:49:55 Trois de ces otages sont français.
00:49:57 Ils se nomment Ofer, Orion et Oad.
00:49:59 Nous pensons à tous ces otages ce soir et à leur famille.
00:50:02 Nous demandons une nouvelle fois leur libération immédiate et sans condition.
00:50:05 Voilà pour l'actualité.
00:50:07 On est en plateau pour évoquer cette prise de parole du président Macron.
00:50:10 Vous avez reconnu ce générique de l'ORTF qu'on a diffusé.
00:50:12 Je vais demander à David Poujol qui est en régie de le remettre,
00:50:14 parce que je suis sûr que ça rappelle à nos auditeurs et nos téléspectateurs de grands souvenirs.
00:50:19 Vous n'étiez pas né, Louis de Reynalds, qui est chef du service politique d'Europe 1 qui est là.
00:50:22 - Non mais je le connaissais, je le savais.
00:50:23 - Vous le connaissiez ?
00:50:24 - Mais oui.
00:50:25 - On y est avec Rachel Khan.
00:50:26 Bonsoir Rachel.
00:50:27 Marc Twaty est là.
00:50:28 Bonsoir Marc.
00:50:29 Alexandre Devecchio du Figaro.
00:50:30 Bonsoir.
00:50:31 L'immense Catherine Ney d'Europe 1.
00:50:32 Bonsoir Catherine.
00:50:33 Et Eric Revelle, journaliste à Valeurs Actuelles.
00:50:35 Alors qu'est-ce qu'on attend de cette prise de parole du président Macron ?
00:50:38 On va se poser la question.
00:50:39 On va aller dans un instant à l'Elysée.
00:50:41 J'adore ce générique.
00:50:42 Vraiment, je crois qu'on va le garder sur punchline tout le temps.
00:50:45 Mais d'abord j'aimerais qu'on pose la question aux Français.
00:50:47 Qu'est-ce que vous attendez du président Macron ?
00:50:49 Écoutez les réponses.
00:50:50 Il y a beaucoup de sujets qui tournent autour de l'augmentation des salaires dues à l'inflation.
00:50:56 Et ça serait potentiellement un sujet qui serait intéressant.
00:50:59 Il faudrait aussi en ce début d'année peut-être des messages aussi qui rassemblent.
00:51:04 Éviter les divisions.
00:51:05 Au niveau des ministres, on a eu une ribamble des ministres qui sont passés.
00:51:09 Aujourd'hui on ne sait pas qui fait quoi.
00:51:11 Des ministres avec des trucs étendus impressionnants.
00:51:15 Dans les conditions dans lesquelles on vit aujourd'hui, il y a énormément de choses sur lesquelles on a baissé les bras.
00:51:22 Personnellement, en tout cas, je n'attends pas grand-chose.
00:51:25 Pas grand-chose, grand-chose.
00:51:27 Florian Tarnif avec Laurence Larié à l'Elysée.
00:51:29 Il y aura trois grandes parties dans la prise de parole du président ce soir.
00:51:32 C'est cela, Florian.
00:51:33 Oui, trois grandes parties.
00:51:37 Et le fait est qu'Emmanuel Macron, vous l'avez compris, souhaitait s'adresser à un maximum de Français.
00:51:42 Ce soir, premièrement en s'exprimant à une heure de grande écoute, 20h15.
00:51:46 Et deuxièmement en renouant avec un exercice rare.
00:51:49 Pourquoi rare ?
00:51:50 Tout simplement parce que la dernière fois qu'il avait tenu comme cela une conférence de presse, c'était en 2019,
00:51:54 pour clore la séquence des Gilets jaunes.
00:51:56 C'était à l'issue du grand débat national.
00:51:58 Alors ce soir, il ne sera pas face à des citoyens, aux auditeurs d'Europe 1, aux téléspectateurs de CNews.
00:52:04 Non, il sera bien face à la presse nationale et internationale pour répondre à un certain nombre de questions
00:52:09 autour, vous l'avez compris, de trois grandes thématiques.
00:52:12 La première, la vie des Français, leur quotidien.
00:52:15 Deuxièmement, la vie politique avec les difficultés que le chef de l'État rencontre depuis les dernières élections législatives.
00:52:21 Et troisième et dernier grand thème qu'il abordera ce soir avec les journalistes.
00:52:26 Et espère-t-il, grâce à leur truchement, pourra-t-il répondre à plusieurs interrogations des Français qui nous écoutent ce soir ?
00:52:33 Ce dernier thème sera consacré à l'actualité internationale.
00:52:37 Et il y aura, Laurence, des annonces ce soir, c'est ce qu'on nous promet, dans l'entourage du président de la République, sans nous en dire plus.
00:52:43 Rendez-vous à 20h15, vous l'avez compris.
00:52:45 Merci, Florian. On sera au rendez-vous. Catherine Ney est avec nous.
00:52:48 Catherine, qu'est-ce qu'on peut attendre de ce type d'exercice que tous les présidents de la République ont fait ?
00:52:53 Évidemment, la conférence de presse, on a réuni tout le monde dans la salle des fêtes de l'Elysée.
00:52:56 Ce n'était pas un exercice qu'il aimait parce que les questions des journalistes l'agacent un peu.
00:53:01 Mais c'est vrai qu'il a choisi une heure de grande écoute parce que d'habitude, quand ça se passe l'après-midi,
00:53:05 il y a surtout les retraités qui sont là. Il veut pouvoir contacter, joindre les actifs qui regarderont peut-être la télévision.
00:53:14 Mais aussi, il y avait un petit piège pour la presse quotidienne.
00:53:19 C'était dans son calcul, c'est-à-dire qu'il sera trop tard pour les journaux du lendemain.
00:53:24 Comme ça, ça évitera peut-être les critiques et que ça différera les papiers sur le lendemain. Voilà.
00:53:29 D'accord. Ok. Mais espérons qu'il y ait quand même une adresse à la Nation à faire, Catherine.
00:53:34 Oui, mais tout ce que l'on sait, c'est qu'il a travaillé seul toute la matinée à l'Elysée, enfermé dans son bureau, seul, dans son appartement.
00:53:43 Il n'était pas dans son bureau. Et voilà, il se prépare. Mais il était seul.
00:53:47 Et donc, je veux dire, on verra. Ça sera la surprise parce qu'il nous fait beaucoup de surprises en ce moment dans les nominations.
00:53:53 Donc, s'il parle, c'est qu'il a quelque chose à dire.
00:53:57 Soitons-le. Marc Cotti, première partie sur la vie des Français. On imagine que tous les sujets économiques seront abordés quand même.
00:54:03 J'espère qu'il nous dira la vérité parce que c'est ce qu'a dit M. Attal. Il a dit qu'il allait dire la vérité aux Français.
00:54:07 Donc déjà, il faudrait qu'il commence en disant que la France est quasiment en récession. L'inflation est toujours très élevée. Le chômage est en train d'augmenter.
00:54:14 Voilà. Moi, j'aimerais bien qu'il commence comme ça. La dette publique a explosé. On est numéro un du monde en termes de pression fiscale.
00:54:19 Si on commence comme ça, par dire la vérité, moi, je pense que ça commencera bien. Mais je n'y crois pas. C'est comme votre annonce, malheureusement.
00:54:25 Je crois que c'était vrai que vous aviez des scoops. En fait, non, c'est pas vrai.
00:54:28 C'est un peu ça. Donc après, est-ce qu'il y a des recettes magiques ? Il y en aurait une, par exemple, sur le pouvoir d'achat.
00:54:34 Si on veut donner du pouvoir d'achat à tous les Français aujourd'hui, il faudrait baisser. Comme on l'a dit tout à l'heure, on est numéro un des impôts.
00:54:39 Donc baisser les impôts que payent les Français. Quel est l'impôt que tout le monde paye ? C'est la CSG, CRDS, qui était des impôts temporaires,
00:54:46 créés par Michel Rocard en 91. En 91. À l'époque, c'était 0,2 % la CSG. Maintenant, on est à 0,5. On est à 17,2. Vous imaginez ?
00:54:54 Donc là, il pourrait dire que ça serait une mesure forte. On baisse la CSG de 30 milliards d'euros pour tous les Français.
00:54:59 Alors là, il y a tout de suite du pouvoir d'achat. Mais si vous faites ça, il faut aussi baisser les dépenses publiques.
00:55:03 Et comme il n'y a aucune volonté politique de réduire les dépenses publiques, globalement, je ne vois pas comment on pourra faire.
00:55:08 Mais il y a des mesures à prendre. Mais encore une fois, je ne vois pas aujourd'hui... En tout cas, j'ai du mal à y croire.
00:55:14 Mais bon, moi, ce qui m'inquiète, c'est qu'on fait beaucoup trop de marketing. On l'a vu avec le nouveau gouvernement, etc.
00:55:19 Et on n'a pas assez de concret. Et je pense que les Français sont lassés de ce marketing.
00:55:23 Si on voulait une idée, quelque chose de concret, Eric Revelle, ce soir, la taxe de 10% sur l'énergie, inaudible.
00:55:29 Je poserai cette question au président de la République. J'ai entendu le Premier ministre qui s'intéresse aux classes moyennes.
00:55:34 Bon, les classes moyennes, c'est entre 2200 et 4000 euros pour un couple par mois.
00:55:39 Cette augmentation que vous avez prévue, M. le Président, avec 10% de taxes supplémentaires sur la facture d'électricité,
00:55:46 est-ce que vous engagez ce soir, c'est un geste important pour ceux qui souffrent de l'inflation, à la supprimer ?
00:55:51 La réponse, on va l'attendre.
00:55:54 Il renonçait, même pas à la centaine de millions.
00:55:56 Le FEMME a l'impression qu'il nous fait un cadeau. Ce qui n'est pas le cas. Il renonce à un châtiment supplémentaire.
00:56:02 C'est un peu technique, j'ajouterais. Et surtout, évidemment, nous ne refaites pas le coup de la remettre en juillet ou en août,
00:56:07 puisque la CREU, la Commission de Régulation de l'Électricité, revient deux fois par an sur les augmentations.
00:56:12 Donc, ils ne nous l'enlèvent pas là pour nous la remettre en juillet.
00:56:15 La hausse des prix de l'électricité du mois de décembre en France, l'inflation sur l'électricité est quand même de plus de 17%.
00:56:21 Elle est quand même particulièrement élevée. Même si on n'en rajoute pas ces 10%, on est déjà sur un niveau qui est très fort.
00:56:26 Louis de Rugnell d'Europe, vous serez au premier rang, j'imagine, de la conférence de première ligne ?
00:56:29 J'ai la chance d'avoir eu... On a une très bonne équipe.
00:56:32 Mais nous serons à côté.
00:56:33 Nous serons très bien représentés tout à l'heure au Palais de l'Elysée.
00:56:36 Je pense vraiment que le travers dans lequel il ne faut pas qu'Emmanuel Macron tombe, c'est que l'objectif n'est pas de convaincre la presse.
00:56:44 L'objectif, c'est de convaincre les millions de Français, de téléspectateurs, d'auditeurs qui vont le regarder.
00:56:49 C'est ça, vraiment, le pari.
00:56:51 Et Emmanuel Macron, parfois, peut avoir tendance à vouloir retourner les journalistes.
00:56:55 Et donc, à partir d'un... Vous savez, parfois, nous, on a des effets tunnels.
00:56:59 On peut s'intéresser à des choses.
00:57:00 Ah bon, les effets tunnels ?
00:57:01 Eh oui, on est tous touchés par ce travers de s'intéresser à des choses qui, parfois, ne passionnent pas forcément tous les Français.
00:57:07 On essaye de coller un petit peu à ce qui les intéresse.
00:57:09 On essaye, bien sûr, mais parfois, on peut avoir ce travers-là.
00:57:12 Et je pense que, voilà, Emmanuel Macron ne doit pas tomber dans ce travers-là.
00:57:17 Il doit surtout parler de choses très simples, très concrètes.
00:57:20 Les débats philosophiques...
00:57:21 10% de l'électricité, on arrête.
00:57:23 Ça, c'est simple, c'est basique, c'est concret.
00:57:25 D'accord. Là, ça le met un peu au pied du mur, là.
00:57:27 Et sur des choses qui sont réalistes, des choses réalistes et réalisables, on a été trop habitués à entendre des promesses qui ne sont pas réalistes.
00:57:35 Je me souviens de cette promesse, en 2019, d'exécuter 100% des obligations de quitter le territoire français.
00:57:40 Des promesses de plein emploi quasiment à 100%.
00:57:43 Les Français, les gens, savent très bien que ça, ce n'est pas faisable.
00:57:47 Et s'ils entendent quelque chose qui n'est pas faisable, ils se disent qu'il n'y aura même pas d'intention d'essayer de corriger quelque chose qui ne fonctionne pas.
00:57:53 Donc, très simple, très basique.
00:57:55 Je pense qu'il ne faut pas que ce soit trop long.
00:57:57 Vous allez continuer les conseils au président, Louis Bresnel.
00:58:00 Parce que les gens, sinon, ne regarderont pas.
00:58:03 Je vais écouter Rachel Cannes.
00:58:04 Et la dernière chose, c'est qu'il va essayer de faire croire, de convaincre les Français que son quinquennat commence véritablement aujourd'hui, avec la nomination d'Adrien Lattal.
00:58:15 Et de faire oublier complètement.
00:58:16 L'objectif, c'est ça, c'est de faire oublier les 20 mois d'Elisabeth Borne, où il ne s'est à peu près pas passé en choses.
00:58:23 Mais c'est ça ce que Emmanuel Macron veut faire.
00:58:25 Rachel Cannes, qu'est-ce que vous lui diriez, vous, au président, si vous étiez dans la salle ?
00:58:28 Juste, c'est bien parce que vous n'êtes jamais trop long, vous.
00:58:30 Non, moi ce serait vraiment sur la réparation de la société, sur la nécessité d'être unis et debout face aux défis du monde.
00:58:42 Et de refaire vivre, et de manière très concrète, et notamment en passant par l'école, cette citoyenneté de la République.
00:58:49 Et donc pour moi, ce serait finalement la Constitution, toute la Constitution, rien que la Constitution.
00:58:54 Et faire vivre cette devise républicaine en y agitant très fortement la laïcité.
00:58:59 Notre Constitution est le patrimoine vivant, notre culture vivante.
00:59:04 Et en fait, je pense que sur les différents milieux, piliers, que ce soit économie, sociale, environnementale, culturelle, sportif, on peut mettre au cœur cette question de citoyenneté.
00:59:14 Une petite pause, on se retrouve dans un instant, je vous passe la parole, Catherine Ney, on continue à évoquer le président de la République.
00:59:19 On verra aussi que la ministre de l'Éducation nationale est toujours dans la tourmente, Amélie Oudéa Castera, qui a été huée ce matin lorsqu'elle se rendait dans une école.
00:59:26 A tout de suite dans Bönchlein, CNews Europe.
00:59:29 18h16, de retour dans Bönchlein, CNews Europe, avec nos invités.
00:59:36 On évoque à la fois l'actualité politique, ce soir, cette conférence de presse d'Emmanuel Macron,
00:59:40 et puis ce qui s'est passé aujourd'hui avec une ministre de l'Éducation nationale, Amélie Oudéa Castera, qui ne s'en sort pas.
00:59:45 Elle a été sifflée à son arrivée, elle s'est rendue dans une petite école, l'école Littré, d'où elle avait retiré son fils pour le mettre dans le privé.
00:59:52 Elle a présenté ce matin ses excuses au professeur, mais on a le sentiment qu'elle ne s'en sort pas.
00:59:56 On fait le point avec Audrey Bertheau, je vous passe la parole ensuite.
00:59:59 Une arrivée saoulée, sifflée, casserolade et huée pour Amélie Oudéa Castera.
01:00:08 Syndicats et enseignants attendaient ce mardi matin la nouvelle ministre de l'Éducation nationale.
01:00:13 Amélie Oudéa Castera a tenté d'éteindre la polémique autour de la scolarisation dans le privé de ses enfants.
01:00:19 Un choix et une justification qui ne passent toujours pas pour les syndicats.
01:00:24 Les enseignants de l'école Littré qui travaillaient dans cette école en 2009 se sont sentis insultés.
01:00:30 C'est tout à fait normal, mais c'est l'ensemble de la communauté éducative qui s'est sentie insultée.
01:00:35 La ministre a pu échanger avec les professeurs et l'équipe dirigeante de l'établissement où était scolarisé son fils aîné.
01:00:41 A sa sortie, elle a fait son mea culpa.
01:00:44 J'ai pu revenir sur ces excuses que je leur devais de les avoir blessées.
01:00:52 J'ai pu aussi réévoquer le fait que je regrettais de les avoir cités non aimants.
01:00:58 Quelques heures plus tard, interpellée à l'Assemblée, la ministre a dû à nouveau se justifier.
01:01:03 Donc ma question Madame la ministre de l'enseignement privé est simple.
01:01:06 Quand allez-vous clore ce chapitre ? Quand démissionnerez-vous ?
01:01:09 Depuis vendredi, j'ai tout entendu.
01:01:11 Les leçons de morale sur l'école publique de la part de ceux qui mettent leurs enfants dans l'école privée.
01:01:16 L'agressivité de ceux qui rêveraient de raviver une guerre entre l'école publique et l'école privée.
01:01:22 Guerre qui n'existera pas.
01:01:25 Et ce week-end, c'est mes valeurs éducatives de maman qui ont même été mises en doute.
01:01:32 En plus d'une démission exigée par l'opposition, une plainte en diffamation a été déposée par un syndicat enseignant.
01:01:39 Difficile Catherine Ney de se maintenir dans telles conditions pour Amélie Oudia Costa.
01:01:44 On ne peut pas me dire, lui aussi il avait ses enfants dans une école privée.
01:01:47 À l'asiatienne.
01:01:49 À l'asiatienne et on ne lui posait pas de questions. Est-ce que c'est parce qu'il était de gauche, issu de la gauche ?
01:01:53 Voilà, c'est plus facile quand c'est une femme d'un ex-banquier.
01:01:57 Il y a ça qui joue aussi vis-à-vis de...
01:02:00 Bon alors, mais c'est une femme assez exceptionnelle puisque c'est grande championne de tennis.
01:02:05 Et puis, énarque, ce qui est assez... Bon mais ça ne fait pas une politique qui a l'habitude de...
01:02:10 Et donc, bon, mais c'est une gaffe. Mais est-ce que ça va durer longtemps ? Est-ce que ça va mériter l'émission ?
01:02:14 Mais ça va être drôle, ça va être difficile parce qu'elle arrivait dans un ministère où il y avait la paix,
01:02:19 où Gabriel Attal avait su tout à fait subjuguer les syndicats.
01:02:25 Et les syndicats, oui.
01:02:26 Et puis là, il y a un peu... C'est un peu dommage quoi.
01:02:30 C'est peut-être pas un bon choix. Puis à la fois s'occuper des Jeux Olympiques et puis ça, ça fait peut-être beaucoup pour elle.
01:02:38 Un peu trop, oui.
01:02:39 Ce qui révèle que les Français, d'ailleurs, ça les intéresse beaucoup cette polémique.
01:02:42 C'est toujours cette élite qui met ses enfants dans les écoles privées puis qui dit au public "c'est bon pour vous, c'est bon pour vos enfants".
01:02:48 Les Français ne suivent pas.
01:02:49 Elle est révélatrice et d'ailleurs la manière dont elle s'est défendue, à mon avis, ne correspond pas à son cas à elle,
01:02:55 mais quand même révélatrice d'une situation où l'école publique va en réalité très mal et où beaucoup de Français,
01:03:01 même des Français de classe moyenne, mettent leurs enfants en école privée.
01:03:05 Ce n'est d'ailleurs pas les mêmes écoles privées que Mme Outea-Castellar, des écoles privées selon leurs moyens,
01:03:11 mais justement pour les préserver de l'insécurité, pour les préserver de l'absentéisme, pour retrouver une forme de rigueur et d'autorité.
01:03:19 Et ça s'inscrit même dans une question plus large des services publics.
01:03:21 C'est exactement la même chose à l'hôpital.
01:03:23 Et la question maintenant, c'est qu'est-ce qu'on fait pour ceux qui n'ont pas les moyens de payer deux fois ?
01:03:27 C'est là où, puisque Outea-Castellar a sorti ce débat-là, à mon avis, qui ne correspond pas du tout à sa situation à elle,
01:03:34 mais on l'attend en tant que ministre de l'Éducation nationale, là-dessus,
01:03:38 qu'est-ce qu'elle fait pour redresser cette école publique qui, il y a encore une quarantaine d'années, faisait notre fierté,
01:03:43 si on comparait aux autres écoles européennes et qui aujourd'hui est paupérlisée et en bas dans tous les classements.
01:03:50 Parce qu'à la fin, c'est l'égalité entre les citoyens français qui se jouent et même l'avenir du pays,
01:03:56 parce que des jeunes bien formés, c'est un pays qui se redresse.
01:04:00 Pour moi, c'est le cœur du réacteur, l'éducation nationale.
01:04:02 Toutes les problématiques se concentrent de toute façon à cet endroit-là.
01:04:05 Que pensent les Français ? Est-ce qu'il faut changer à l'éducation nationale ?
01:04:08 Stéphanie Rouquet leur a posé la question.
01:04:11 Pour ses parents d'élèves d'Aix-en-Provence, l'absentéisme des professeurs est aujourd'hui le problème majeur dans l'éducation nationale.
01:04:20 Il manque beaucoup de maîtres et maîtresses. Quand ils sont absents, il n'y a pas de remplacement.
01:04:23 Le remplacement des profs, c'est assez difficile. J'ai mon fils au collège, c'est pareil.
01:04:28 Ils ont mis un mois avant d'avoir quelqu'un, un prof de français.
01:04:31 Moins d'absence, plus de remplacement, plus d'empathie peut-être au niveau de la prise en charge des enfants aussi.
01:04:42 Ça crée des problèmes. Qui les garde ? Comment on fait ? Comment on se débrouille ?
01:04:48 Les enfants, ça peut créer des ordres dans leur dalle. Parce que les enfants, ils aiment bien ce qui est un peu carré.
01:04:56 Autre problématique abordée par ces familles, le manque de moyens.
01:05:00 On a fait plein de polémiques sur les abayas et sur la tenue des jeunes filles.
01:05:04 Sauf qu'en fait, le plus important pour les élèves, c'est d'être bien encadré avec des professeurs déjà bien payés et des moyens pour l'éducation nationale.
01:05:10 Après, si on pouvait réduire le nombre d'enfants par classe de manière globale partout en France, ce serait bien.
01:05:17 Ces parents d'élèves se tournent désormais vers la nouvelle ministre de l'éducation nationale.
01:05:22 Loin des polémiques, ils attendent désormais des avancées rapides.
01:05:27 - Toi Thie ? Toutes les problématiques sont dans l'école.
01:05:30 - C'est sûr, mais on en revient sur le problème de la dépense publique.
01:05:32 N'oublions pas que le premier poste de dépense publique de l'État, c'est l'éducation nationale.
01:05:37 C'est l'éducation nationale la plus chère du monde. C'est nous qui l'avons.
01:05:40 Et pourtant, on voit ces résultats quand on voit les tests et les concours entre les différents États, les différents pays du monde.
01:05:46 La France est malheureusement dans le bas des classements sur les mathématiques, par exemple.
01:05:49 Encore une fois, on a un problème de... On met des moyens énormes, mais il n'y a pas effectivement derrière de résultats.
01:05:55 Et on le sait très bien pourquoi. C'est parce qu'une grosse part malheureusement de ces dépenses ne sont pas consacrées aux professeurs,
01:06:01 mais à l'encadrement ou autre. Et donc, ce qui veut dire que ça coûte extrêmement cher,
01:06:05 mais derrière malheureusement, il y a de l'absentisme, etc. Il y a une vraie difficulté.
01:06:09 Et puis moi, encore une fois, je me pose la question. Moi, j'ai fait toute ma scolarité dans une école publique, comme vous le savez.
01:06:13 J'ai même fait la fac, la partie en sorbonne, parce que mes parents n'avaient pas les moyens, tout simplement.
01:06:18 Mais au-delà de ça, le vrai enjeu, c'est que... Est-ce qu'aujourd'hui, justement, pourquoi toutes ces personnes-là mettent leurs enfants dans l'école privée ?
01:06:24 C'est là la grande question. Donc, ce qui veut dire qu'aujourd'hui, ceux qui n'ont pas les moyens, évidemment,
01:06:28 ben eux, ils souffrent, ils n'ont pas le choix. Et donc, c'est là. Est-ce qu'on a une mobilité sociale, ensuite, si on a fait l'école publique ou pas ?
01:06:34 Quand on voit justement, parce que bon, le gouvernement a été... Vous avez dit, notre Premier ministre, nouveau Premier ministre,
01:06:38 moi, ce qui compte pour moi, c'est les classes moyennes. Même si c'est un quoi, que je suis d'accord avec vous, bon, c'est à la longueur d'un fourchet,
01:06:44 mais tout de même, ça commence mal. Les classes moyennes, on fait cette... C'est un petit peu dangereux.
01:06:49 Vous avez parlé cet après-midi, Gabriel Attal, à l'Assemblée nationale, le nouveau chef du gouvernement, et il a parlé de l'autorité à l'école, Catherine.
01:06:54 Il a dit qu'on va réinstaurer l'autorité à l'école.
01:06:57 Oui, mais c'est justement, quand on regarde les résultats de l'enquête PISA, alors c'est vrai qu'on a beaucoup baissé en français, en mathématiques,
01:07:04 enfin, tous les fondamentaux, mais il y avait quelque chose où la France était championne, c'est que les élèves disaient qu'il leur était très difficile
01:07:12 de travailler à cause de la discipline et des chahuts, et qu'un cours ne commençait, sortait du chahut qu'au bout d'une demi-heure.
01:07:18 Donc il y avait un professeur qui arrive dans une classe, il met une demi-heure avant que les gens se calment, que les élèves s'assoient, ne se battent pas.
01:07:25 Et ça, c'est vraiment l'autorité. Comment on rétablit ça ? Comment on rétablit ?
01:07:30 Le problème, c'est qu'il faut éduquer les parents.
01:07:32 Non mais en réalité, vous avez pas une question d'argent.
01:07:34 Catherine, vous posez un vrai sujet, et c'est celui d'éduquer les parents.
01:07:38 Éduquer les parents, mais oui, mais les parents...
01:07:40 Non mais parce qu'en fait, si vous avez un enfant perturbateur dans une classe parce qu'il est mal élevé, c'est pas du tout la même chose que quand vous en avez 30.
01:07:46 Et si les enfants reproduisent ce qu'ils voient à la maison, et si en plus les parents s'en fichent complètement,
01:07:52 ou alors considèrent, quand ils sont convoqués par la maîtresse ou par le professeur, que leur fils est un génie,
01:07:57 et que toute critique est absolument insupportable contre leur enfant, on n'y arrivera jamais.
01:08:02 Mais parce qu'on était dans une... peut-être qu'on est en train de changer, on sent qu'il y a une bascule, il y a au moins une remise en question,
01:08:08 mais on a vécu toute une période pendant laquelle on pensait qu'il fallait répondre à tous les désirs des enfants, qu'il fallait surtout pas leur dire non.
01:08:15 L'éducation à la frustration, c'était quelque chose d'extrêmement mauvais. Et là, on sent qu'il y a au moins une remise en question de tout ça.
01:08:22 Alors, il va falloir beaucoup de courage politique pour aller au bout.
01:08:26 - Et la société a changé aussi. - La société a changé.
01:08:29 - Les réseaux sociaux aussi font que les enfants ne s'intéressent plus à l'enseignement que vous leur avez donné.
01:08:33 Bon, ça c'est très très difficile. Et puis, forcément, on a changé de monde, parce qu'on vient tous...
01:08:40 Enfin, vous êtes plus jeunes, mais moi, je veux dire, dans notre époque, pour les parents, c'était les professeurs qui avaient toujours raison.
01:08:47 Donc aujourd'hui, les professeurs ont tort quand il y a des mauvaises notes et on vient leur casser la gueule.
01:08:51 Alors, je comprends aussi qu'il y ait des difficultés. Aujourd'hui, la vocation de professeur, vraiment, il faut avoir la foi chevillée au corps.
01:08:59 Et ce qui est terrible, c'est que des types formidables, comme le professeur Pati, comme le professeur Bernard,
01:09:07 alors qu'ils se consacraient à leurs élèves, mais que des gens comme ça aient été tués.
01:09:12 Vous voyez, ceux qui sont médiocres et qui n'ont pas la foi chevillée au corps, qui n'ont pas cette vocation-là,
01:09:18 ils n'ont pas envie d'être professeurs, parce qu'ils ont peur de leur classe, aujourd'hui.
01:09:21 C'est ça, le vrai problème. C'est le problème numéro un.
01:09:24 - On écoute juste Gabriel Attal, je vous passe la parole ensuite, Rachel Khan, sur l'autorité à l'école.
01:09:28 - Je veux continuer à m'engager pour l'école de la République. J'ai eu l'occasion de fixer un cap,
01:09:34 de prendre de premières décisions en tant que ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse.
01:09:38 Ce cap sera évidemment tenu. Nous devons remettre de l'exigence et de l'excellence à tous les étages.
01:09:44 L'école n'est pas un tapis roulant sur lequel on se pose et où on passe de classe en classe,
01:09:49 sans vérifier si on a le niveau. Remettre de l'exigence et de l'excellence,
01:09:53 c'est ce que nous devons à tous les élèves de France en matière d'égalité des chances.
01:09:58 - Rachel Khan, sur l'autorité à l'école de l'école de l'Education nationale.
01:10:00 - À quel point il souligne, avec son stabilo, la question fondamentale portée par l'extrême-gauche
01:10:09 sur l'égalitarisme, où en gros on ne peut rien dire aux enfants, où en gros,
01:10:13 lorsqu'ils ont une mauvaise note... - On se met sur un tapis roulant et quoi qu'il arrive, on arrive au bac.
01:10:17 - Exactement. Et puis surtout, il n'y a plus finalement ce désir d'apprendre, ce désir de faire des efforts,
01:10:25 cette méritocratie, justement, où on vient de... Toutes les familles ne sont pas les mêmes en France,
01:10:32 il y a des familles qui viennent de loin, et donc d'aller ouvrir une bibliothèque pour apprendre.
01:10:38 Et en fait, c'est ça que symbolisait Dominique Bernard lorsque sa femme a lu le discours pour son dernier voyage.
01:10:48 Elle parlait de culture, elle parlait de la citoyenneté, elle parlait de cette mission
01:10:52 que ce professeur avait de faire des citoyens éclairés. Et pour ça, il faut de l'autorité.
01:10:57 - Oui, et des moyens. Alexandre, vous voulez rajouter un petit mot ?
01:11:00 - Oui, c'est-à-dire que les écoles privées réussissent mieux, en partie parce qu'elles ont des élèves
01:11:06 qui sont triés sur le volet, mais enfin, il y a beaucoup d'écoles privées pour classe moyenne
01:11:10 qui réussissent mieux, justement parce qu'elles sont dans l'autorité, dans la transmission des savoirs.
01:11:16 Et je pense que le problème de l'école publique, hormis tous les problèmes de la société auxquels
01:11:20 elle est confrontée, c'est le fait qu'elle a abandonné les fondamentaux. L'autorité, c'était mal vu
01:11:26 à un moment pour un professeur. On les a empêchés de mettre des sanctions, de mettre des notes.
01:11:33 Donc voilà, si on veut redresser l'école publique, il n'y a pas besoin de milliards supplémentaires.
01:11:39 Ça commence par là, pour remettre l'église au milieu du village, si vous voulez.
01:11:44 Et j'aimerais bien voir si la ministre va dans ce sens-là ou pas, parce que,
01:11:49 alors Gabriel Nathal nous dit l'excellence pour tous, mais l'excellence pour tous, ça commence par les notes,
01:11:53 ça commence par une forme de rigueur, sinon c'est la médiocrité pour tous.
01:11:58 Et malheureusement, c'est ce qu'on a fait ces dernières années.
01:12:00 Oui, moi, le comble, c'était sous le temps de Michel Rocart, il y avait un conseiller qui s'appelait
01:12:04 Monsieur Ancrevé, qui avait dit que les élèves font des notes, des fautes d'écriture,
01:12:10 et bien on fait changer l'orthographe. Pourquoi Nénuphar doit-il s'écrire avec PH alors qu'AF suffirait ?
01:12:15 Il y avait comme ça, mais non, vous riez, mais c'était vrai.
01:12:18 On a réécrit, voilà, pour...
01:12:21 C'est l'égalisation par le bas. Moi j'ai été prof à la fac à Paris en premier, on sort bonne,
01:12:24 je me souviens encore, donc en fin d'année, on avait des copies, c'était tellement catastrophique
01:12:29 qu'on nous disait, il faut augmenter 3, 4 points pour tout le monde.
01:12:32 Donc il y a ce danger d'égaliser par le bas, et puis là on parle de l'école, on parle des petites classes.
01:12:36 Mais quand je vois aujourd'hui comment évolue par exemple une grande école dans laquelle j'ai enseigné,
01:12:40 qui est Sciences Po, j'ai arrêté parce que ça devenait impossible.
01:12:43 Je veux dire que ce n'est pas ça, c'est que sans y faire attention, on est en train de politiser aussi
01:12:46 l'école publique, et ça c'est extrêmement dangereux.
01:12:49 Oui, un dernier mot à Chesse que je peux vous donner.
01:12:51 Sur les programmes, on a eu un petit sujet, où les élèves ne connaissaient pas ni la Shoah, ni le Veldiv.
01:12:56 Ni la date de la Révolution française, ni ce que voulaient dire les humains au 11 novembre.
01:13:02 La natalité, c'est aussi un signe d'un pays qui ne va pas très bien quand les Français ne font pas d'enfants.
01:13:05 Pourquoi vous ne faites pas d'enfants ? On vous a posé la question, et on va écouter tous vos arguments.
01:13:10 Former sa famille, c'est quelque chose qui est hyper important, et c'est de se projeter,
01:13:16 parce que sinon on n'a pas de descendants.
01:13:18 Et en fait, je trouve ça super beau de se voir avec sa famille,
01:13:21 de pouvoir se projeter et d'accomplir quelque chose avec son mari ou conjoint ou n'importe qui.
01:13:25 Partager des valeurs, élever un petit bout de chou trop mignon, avoir une famille.
01:13:33 J'ai bien envie d'avoir une famille, ce sentiment-là, ma propre famille en fait.
01:13:39 Je n'envisage pas d'avoir d'enfants, pour des raisons personnelles, je ne ressens pas le besoin.
01:13:42 Je n'ai pas l'horloge biologique comme beaucoup de femmes, pour des raisons financières aussi.
01:13:47 Je n'ai pas forcément envie de continuer à peuper plus la planète que le nombre d'humains qu'on a déjà.
01:13:53 Donc voilà, deux enfants pour deux parents, ça me paraît une bonne limite, on va dire.
01:13:59 C'est intéressant les arguments, Éric Ravel, financiers.
01:14:02 Je ne me sens pas, je n'ai pas envie, la planète, puis il y en a qui veulent fonder des familles, heureusement.
01:14:08 Oui, mais ça rejoint la problématique des classes moyennes.
01:14:13 Parce qu'en fait, je reviens toujours à ce petit opuscule de Maurice Lévy, l'ancien patron de Publicis,
01:14:19 qui avait écrit "Ouvrez les yeux, regardez ce qui se passe dans le pays".
01:14:24 Et en fait, ils interrogeaient grâce au think tank de Publicis, ces fameuses classes moyennes.
01:14:29 Évidemment, quelqu'un qui vend de la pub, il a besoin de savoir quelles sont les attentes de ses consommateurs.
01:14:34 Et dans ce petit opuscule, il disait en fait, la grande peur des classes moyennes, c'est le déclassement pour eux,
01:14:38 mais aussi pour leurs enfants, pour ceux qui ont des enfants.
01:14:42 Donc si vous appartenez à une génération qui a du mal à se trouver sur le marché du travail,
01:14:46 qui veut donner un sens à son travail, et qui a peur pour elle-même et pour sa retraite,
01:14:51 "Toucherais-je une retraite lors...", vous pouvez comprendre que ces gens,
01:14:55 cette génération n'a pas forcément envie d'avoir d'enfants.
01:14:58 Mais vous savez ce qui est terrifiant dans les chiffres qui ont été produits sur la démographie,
01:15:02 je regardais, c'est que l'année 2023 est catastrophique, après une année 2022 catastrophique,
01:15:07 je crois que le solde entre ceux qui disparaissent et ceux qui naissent est de 56 000.
01:15:11 C'est-à-dire qu'on est sur le point d'avoir plus...
01:15:14 Vous savez, c'est François Gérard Daumont, le démographe, qui disait "Bientôt en France,
01:15:19 on va vendre plus de cercueils que de berceaux", et ça pose des problèmes de retraite économique considérable.
01:15:25 - Oui, mais en tout cas, l'origine et la conséquence, c'est la même, c'est l'activité économique moribonde.
01:15:29 C'est un petit peu ça ce qui se passe, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, on n'a pas de perspective,
01:15:32 et donc là, ce qu'on voit effectivement, la baisse de la natalité est extrêmement dangereuse
01:15:35 pour l'avenir, effectivement, de notre économie, pour le financement des retraites, par exemple.
01:15:38 On voit que malheureusement, ça ne sera pas forcément le cas, et puis surtout pour l'activité économique,
01:15:42 s'il y a moins de bébés, mécaniquement, il y a moins d'activité économique, il y a moins d'immobilier, etc.
01:15:46 Donc c'est un effet pernicieux qui va durer des décennies.
01:15:50 - Et donc, encore une fois, le problème, c'est qu'on se dit "oui, il faut relancer la natalité",
01:15:53 mais comment on fait ? Il faut agir en amont, c'est-à-dire avoir une activité économique qui soit
01:15:57 plus féconde en création de richesses, une stabilité sociale et sociétale
01:16:01 que nous n'avons malheureusement plus, et ça, c'est extrêmement dangereux.
01:16:03 - Catherine Ney ?
01:16:04 - Triste pour la France, mais en Italie, c'est bien pire, et en Allemagne aussi.
01:16:08 Et en Allemagne, pour garder sa croissance, les derniers chiffres montraient qu'il fallait
01:16:13 600 000 nouveaux travailleurs chaque année.
01:16:17 Donc ça veut dire que quand on dit qu'à la fois on est contre l'immigration,
01:16:21 qu'il y a toutes les populations qui trouvent qu'il y a trop d'immigrés,
01:16:24 et qu'à la fois, si on veut continuer à développer économiquement son pays,
01:16:27 il faut quand même des immigrés qui sachent travailler.
01:16:32 - Allez, il est 18h33, on est en retard, le rappel des titres de l'actualité sur Europe 1.
01:16:38 Et c'est nous avec Simon Guillain. Simon.
01:16:40 - Cette annonce de l'agence Frontex, le nombre d'entrées irrégulières dans l'Union européenne
01:16:46 a augmenté de 17% en 2023 par rapport à l'année précédente,
01:16:50 atteignant ainsi le niveau le plus élevé depuis 2016.
01:16:53 380 000 personnes sont entrées irrégulièrement dans l'Union européenne en 2023.
01:16:59 Nouvel avertissement sur la dégradation des comptes de la sécurité sociale.
01:17:03 Le Haut conseil du financement de la protection sociale réclame aujourd'hui
01:17:07 des mesures d'urgence, une dégradation de la situation liée au fait que la dynamique
01:17:11 des ressources par rapport à celle des dépenses ne permet plus aujourd'hui
01:17:15 le retour à l'équilibre. Et puis, soyez très prudent sur les routes.
01:17:18 On apprend ce soir que le plan neige et verglas de niveau 3
01:17:21 est activé jusqu'à demain en Ile-de-France. La vitesse est réduite de 20 km/h
01:17:25 sur certains actes dans le département. Christophe Béchut annonce également
01:17:29 l'interdiction progressive des poids lourds dans le tiers nord de la France ce soir.
01:17:33 - Merci Simon Guillain. La petite pause. On s'en doute dans un instant avec Henri Guaino.
01:17:37 On va continuer à évoquer cette prise de parole d'Emmanuel Macron.
01:17:40 Il vient de nous donner rendez-vous sur son compte Twitter.
01:17:42 On vous donne rendez-vous à 20h15. Qu'est-ce qu'il peut nous dire ?
01:17:45 On écoutera ce que nous a dit à l'époque. Alors c'était en 69, Georges Pompidou.
01:17:48 Ou en 80, Valéry Giscard d'Estaing. Tout de suite dans Punchline.
01:17:51 - 18h39. On se retrouve en direct dans Punchline. C'est News et Europe.
01:17:59 On a le plaisir d'accueillir Henri Guaino. Bonsoir Henri Guaino.
01:18:02 - Bonsoir. - Écrivain, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy.
01:18:04 Vous publiez à la 7e fois "Les murailles tombèrent" aux éditions du Rocher.
01:18:08 On s'en rapproche. On s'en rapproche de la fois où les murailles vont tomber.
01:18:11 - Oui, petit à petit, on se rapproche. - A chaque coup de boutoir, on se rapproche.
01:18:14 On évoque ces conférences de presse. Un exercice que ne goûte pas tellement Emmanuel Macron.
01:18:19 Il n'en a fait qu'un seul depuis qu'il a été élu en 2017.
01:18:22 J'aimerais juste qu'on écoute, peut-être pour prendre la mesure du temps qui passe,
01:18:26 Georges Pompidou. C'était en 1969. Louis Dragnel n'était pas né, mais nous l'étions.
01:18:31 Et il, pareil, introduisait une conférence de presse dans la grande salle des fêtes de l'Elysée.
01:18:38 Le gouvernement entreprend à l'heure actuelle un plan de redressement,
01:18:43 de redressement financier immédiat, en même temps qu'il convie le pays à un effort plus durable.
01:18:50 Du succès ou de l'échec dépend l'avenir de chaque Français.
01:18:58 Nous aurons beau accumuler les mesures techniques, si les Français se dérobent,
01:19:02 ils se retrouveront dans peu de temps dans une situation plus mauvaise.
01:19:08 Et que nul ne s'imagine pouvoir tirer son épingle du jeu.
01:19:12 Toutes les classes sociales subiront les contre-coups de ce qui serait un appauvrissement général.
01:19:18 Voilà pour le discours de Georges Pompidou, Henri Guaino.
01:19:22 Aujourd'hui, est-ce qu'on est sur les mêmes schémas ?
01:19:25 Est-ce qu'on pourrait dire aux Français, il faut aussi que vous participiez à la reconstruction de l'État ?
01:19:29 C'est ce qu'il faudrait qu'ils disent, le président Macron, à votre avis ?
01:19:34 Le problème c'est que je ne comprends pas très bien la raison de cet exercice aujourd'hui de conférence de presse.
01:19:41 Là, Georges Pompidou, il fait une conférence de presse sur une politique qui vient d'être engagée,
01:19:46 on est au début de son mandat, qui vient d'être engagée par son gouvernement.
01:19:51 Alors je passe sur la profondeur des discours de cette époque
01:20:00 et la capacité à se faire comprendre de la plupart des Français
01:20:05 sans concession, ni sur la langue, ni sur la pensée.
01:20:10 Mais aujourd'hui, pourquoi faire une conférence de presse ?
01:20:15 Le général De Gaulle en faisait quand il s'agissait, encore une fois, de répondre à une crise majeure,
01:20:21 de commenter, d'analyser ce que le gouvernement venait de faire,
01:20:29 ou ce que lui-même venait de faire.
01:20:31 On se souvient très bien du retour de certains de ses grands voyages officiels.
01:20:37 Là, le gouvernement vient à peine d'être formé, il n'est pas tout à fait terminé,
01:20:46 puisqu'on n'a pas encore les secrétaires d'État,
01:20:48 on attend peut-être quelques ministres délégués.
01:20:52 Il n'y a pas eu de discours de politique générale.
01:20:55 Le président aurait pu venir à la télévision, expliquer aux Français en dix minutes,
01:21:00 une quarte d'heure, pourquoi il avait changé de gouvernement.
01:21:04 Ce qu'il attendait du gouvernement qu'il venait de nommer,
01:21:08 pourquoi il avait choisi les personnes qu'il avait mises dans ce gouvernement.
01:21:16 Ce ne sera pas le cas, Henri Guaino, il va y avoir plus de deux heures de conférences de presse,
01:21:20 toutes les télés seront en train de diffuser cela.
01:21:23 Catherine, pourquoi il prend la parole Emmanuel Macron, au fond ?
01:21:26 Je crois parce qu'il en a envie, tout simplement, et il aime parler.
01:21:30 On a dit qu'il voulait faire la générale de Gaulle.
01:21:35 S'il a un message à dire, ça s'organise.
01:21:37 C'est-à-dire que le général de Gaulle, lui, quand il avait des questions,
01:21:40 il faisait poser des questions aux journalistes.
01:21:45 Ils savaient à quelles questions il répondrait.
01:21:49 Là, je ne sais pas du tout si c'est organisé de cette façon, on n'en sait rien.
01:21:53 On vient de voir Georges Pompidou.
01:21:57 Georges Pompidou, il vient d'être élu.
01:21:59 Là, il appelle au sursaut.
01:22:01 Mais il est élu un an après 1968, où il a été le premier ministre,
01:22:06 qui pour mettre fin à la fureur des flots de 1968, a quand même ouvert les vannes.
01:22:11 On a déséquilibré les budgets.
01:22:14 D'ailleurs, le général de Gaulle lui en voulait.
01:22:17 Et c'est vrai qu'il est arrivé dans une conjoncture où il fallait procéder aux boulons.
01:22:21 Il fallait l'expliquer au pays.
01:22:22 Et là, il l'explique de manière à ne pas les flatter.
01:22:24 Il dit qu'il y a un effort.
01:22:26 Demander un effort aux Français, c'est un mot qui ne peut pas faire partie, aujourd'hui,
01:22:30 du vocabulaire des politiques.
01:22:32 Comme s'il disait "on n'arrête pas de faire des efforts".
01:22:34 "On paye trop d'impôts et on est endetté".
01:22:36 C'est même un discours qu'un politique ne peut pas tenir aujourd'hui.
01:22:39 On ne sait pas ce qu'il va dire.
01:22:41 Il compte sur son charme, sur sa capacité de séduction.
01:22:44 Le problème, c'est qu'aujourd'hui, on n'est pas en attente de la parole présidentielle,
01:22:48 parce qu'il y en a trop.
01:22:50 On n'a pas de gourmandise.
01:22:52 Alors peut-être va-t-il être excellent, parce qu'il est très intelligent.
01:22:55 On va le voir.
01:22:56 Mais s'il parle, c'est quand même pour dire quelque chose.
01:22:59 Déjà, si on retient une chose, ça sera formidable.
01:23:02 Il ne faut pas qu'il parle trop longtemps, qu'il nous fasse réveillonner.
01:23:05 Parce que quand il parle, on peut y rester jusqu'à 23 heures.
01:23:08 Et les Français ne resteront pas.
01:23:10 Donc voilà, on attend.
01:23:12 On va voir.
01:23:13 - Il y a quand même une petite différence entre 1969 et aujourd'hui.
01:23:18 Si on ne peut pas tenir un discours sur l'effort et le redressement,
01:23:22 c'est parce que ça fait plus de 40 ans qu'on le tient régulièrement,
01:23:26 qu'on fait souffrir les gens de plus en plus.
01:23:28 On était encore dans les Trente Glorieuses.
01:23:31 Il faut se souvenir, effectivement, on avait ouvert un peu les vannes en 68.
01:23:37 C'était indispensable.
01:23:39 Et Georges Pompidou a été l'un de ceux qui ont été les plus lucides sur cette crise
01:23:44 et qui ont permis d'en sortir sans trop de dégâts.
01:23:48 Il faut se souvenir de ce que c'était,
01:23:50 du climat pré-révolutionnaire dans lequel on se trouvait.
01:23:54 Mais on était…
01:23:56 C'est le Premier ministre des Trente Glorieuses.
01:23:59 - 5 % de croissance.
01:24:01 - Et la prospérité de croissance, des salaires qui augmentent plus vite que l'inflation.
01:24:05 Et ça va continuer jusqu'au premier choc pétrolier.
01:24:10 Aujourd'hui, on dit…
01:24:14 Vous disiez, on espère qu'il va avoir quelque chose à dire.
01:24:17 - Oui, il vaut mieux parler quand on a quelque chose à dire, Enricano.
01:24:20 - Les responsables politiques, depuis assez longtemps,
01:24:23 parlent assez souvent pour ne rien dire.
01:24:25 Ce qui n'était pas le cas de l'heure.
01:24:28 Ils parlaient moins souvent, mais chaque fois qu'ils parlaient,
01:24:31 ils disaient quelque chose.
01:24:33 Ça a beaucoup changé.
01:24:35 Mais il ne tiendra pas ce langage.
01:24:37 Mais de toute façon, encore une fois,
01:24:40 qui peut imaginer aujourd'hui, dans la situation actuelle,
01:24:43 que le président de la République va annoncer
01:24:45 qu'il a changé de gouvernement pour changer de politique ?
01:24:48 C'est impensable.
01:24:50 Je ne vois pas de quoi il peut parler.
01:24:53 - Il y a un enjeu de civilisation pour vous, Enricano, aujourd'hui.
01:24:56 Est-ce que le président doit prendre en compte le fait que nous sommes
01:24:59 dans une société fracturée, qui ne parle peut-être pas le même langage ?
01:25:04 Comment est-ce qu'il peut recoudre les pièces de la nation ?
01:25:07 - C'est un vrai sujet.
01:25:13 Le premier problème est que la classe politique en général
01:25:17 et le pouvoir actuel en particulier n'ont toujours pas pris conscience
01:25:22 de la gravité de la crise de civilisation
01:25:25 ou du malaise dans la civilisation,
01:25:27 qui, je le répète, n'est pas simplement française.
01:25:31 Cette crise est occidentale.
01:25:35 Regardez l'image que nous offre le spectacle que nous offre les Etats-Unis.
01:25:40 - Enricano, on entend bien les constats que vous faites,
01:25:44 mais vous qui avez conseillé un président de la République,
01:25:47 en l'occurrence Nicolas Sarkozy,
01:25:49 vous avez été confronté à des moments où il faut lui suggérer des idées.
01:25:52 C'est discuter avec lui, le conseiller, tout simplement,
01:25:55 au moment de réagir à des crises, pour essayer d'en sortir.
01:25:58 Vous, qu'est-ce que vous souffleriez ?
01:26:00 Qu'est-ce que vous conseilleriez à Emmanuel Macron ?
01:26:03 Aujourd'hui, on a compris, ce n'est pas le bon moment pour vous.
01:26:06 Mais qu'est-ce que vous lui diriez de faire ?
01:26:08 - A part se taire.
01:26:09 - Je ne sais pas que ce n'est pas le bon moment.
01:26:11 D'abord, je n'aurais pas choisi d'être conseiller d'Emmanuel Macron.
01:26:14 - Mais alors, quand bien même ? Ce sera un autre président.
01:26:16 - Vous voyez, ça ne peut pas fonctionner de cette façon.
01:26:19 Cette semaine, je dois parler,
01:26:22 donc il faut que je trouve trois idées pour sortir de la crise de civilisation.
01:26:25 - Mais vous pensez que les Français ont besoin ou ont envie ?
01:26:28 - Vous savez de quoi ils ont besoin ?
01:26:30 Ils ont besoin d'abord qu'on fasse vraiment, maintenant, de la politique autrement.
01:26:34 C'est-à-dire qu'on arrête de raconter n'importe quoi,
01:26:36 qu'on arrête de faire ce qu'on fait depuis des décennies
01:26:41 et qui nous conduit à la catastrophe, inexorablement,
01:26:45 puisque tout se dégrade sans arrêt.
01:26:47 Il faut arrêter, déjà.
01:26:49 La première chose, c'est que j'ai conscience
01:26:53 que tout ce que nous avons fait nous mène au désastre.
01:26:56 Maintenant, nous allons changer.
01:26:59 Sinon, nous allons nous retrouver dans une crise de la démocratie
01:27:03 et de la civilisation qui va tout emporter.
01:27:05 Regardez, encore une fois, l'état de nos sociétés.
01:27:08 - On est d'accord.
01:27:09 - Donc, il faut arrêter.
01:27:10 On me dit toujours, il y a un diagnostic, il y a la crise, mais comment on en sort ?
01:27:14 La première chose à faire pour en sortir,
01:27:16 c'est d'arrêter de faire ce que nous faisons.
01:27:18 Arrêter d'avoir une politique comptable, par exemple,
01:27:23 qui détruit toutes les politiques publiques.
01:27:26 On n'arrête pas.
01:27:29 Le Premier ministre se promène.
01:27:31 Le gouvernement n'a pas commencé à travailler.
01:27:33 Il promène tous les jours, très bien.
01:27:35 C'est de la communication, il faut peut-être en faire, mais quand même.
01:27:38 Et quand il se promène, il dit,
01:27:39 « Ah, l'hôpital, je vais vous donner 32 milliards de plus. »
01:27:42 Personne, même lui, à mon avis, ne sait ni d'où sort ce chiffre,
01:27:46 ni ce qu'il recouvre, ni par rapport à quoi.
01:27:50 Ça peut vouloir dire n'importe quoi, mais on a un chiffre.
01:27:54 On va continuer à faire de la politique comme ça ?
01:27:56 Mais ce n'est pas possible, ce n'est pas sérieux.
01:27:59 Ce chiffre, imaginez que ça peut vouloir dire tellement de choses.
01:28:04 Ça peut vouloir dire qu'on va augmenter le budget de l'hôpital.
01:28:06 - Déjà, c'est de l'argent qui a déjà été provisionné.
01:28:08 Ce n'est pas une enveloppe supplémentaire.
01:28:10 - Le problème est de savoir si on met dedans ce qui a déjà été prévu ou pas.
01:28:14 Le budget de l'hôpital, c'est 104 milliards d'euros par an.
01:28:17 Le budget d'investissement, c'est pas loin de 5 milliards,
01:28:20 entre 4,5 et 5 milliards.
01:28:22 Donc, j'ai compris que c'était pour de l'investissement.
01:28:25 Il veut passer à ce qu'il veut, 6 milliards de plus par an pendant 5 ans,
01:28:30 ou est-ce que c'est 500 millions de plus ou un milliard de plus par an ?
01:28:36 Ce n'est déjà pas la même chose.
01:28:38 Je n'en sais rien.
01:28:39 Ce que je sais, c'est que si on décide, par exemple,
01:28:41 d'augmenter de 6 milliards le budget de l'hôpital pendant 5 ans,
01:28:44 donc l'année prochaine, on va faire 6 milliards,
01:28:46 puis on va rester là.
01:28:47 Si c'est 6 milliards de plus cumulés sur 5 ans, ça fera 30 milliards.
01:28:52 Si l'inflation est à 3 %, on va se retrouver dans 5 ans
01:28:55 avec un budget de l'hôpital qui sera en pouvoir d'achat inférieur
01:28:58 à ce qu'il est aujourd'hui.
01:28:59 Donc, il faut arrêter de jeter des chiffres comme ça.
01:29:03 Ça nous rappelle la réforme des retraites,
01:29:05 où personne ne savait d'où sortaient les chiffres.
01:29:08 On ne le savait tellement pas que le ministre du Travail lui-même
01:29:12 répond à un député qui lui demande des comptes sur ses chiffres,
01:29:15 il lui dit "je n'ai pas de compte à vous rendre sur mes chiffres".
01:29:18 Vous voulez qu'on arrête le désastre ?
01:29:22 Commençons par essayer d'être un peu plus intelligent,
01:29:27 un peu plus honnête, un peu plus rigoureux.
01:29:30 - Vous y croyez ?
01:29:31 - Sur les questions d'identité, sur les questions de sécurité,
01:29:35 est-ce qu'il est attendu Emmanuel Macron, selon vous ?
01:29:37 Est-ce qu'il peut tenir un discours ferme,
01:29:39 un discours d'autorité, pour le coup ?
01:29:41 Henri Guaino ?
01:29:43 - L'autorité, d'abord, c'est quelque chose qui se mérite.
01:29:46 C'est quelque chose que vous reconnaissez ceux sur lesquels elle s'exerce.
01:29:49 Ce n'est pas quelque chose que vous décrêtez.
01:29:51 La fermeté, oui, vous pouvez dire "je vais être ferme".
01:29:54 Alors là, il y a un champ immense.
01:29:56 Vous parliez de l'école tout à l'heure.
01:29:58 Je crois que c'est Catherine Ney qui a abordé ce point qui me paraît crucial.
01:30:03 Avant, l'enfant avait toujours tort et le professeur toujours raison.
01:30:07 Maintenant, le professeur a toujours tort.
01:30:09 Et quand on n'est pas content, certains n'en sont pas contents,
01:30:11 un certain nombre de parents n'hésitent pas à aller à l'école
01:30:13 et cassent la figure du professeur.
01:30:15 Là, on a besoin de fermeté, mais pas d'une fermeté,
01:30:19 d'une demi-mesure de fermeté, non, d'une vraie fermeté.
01:30:23 Tolérer ça est un désastre absolu.
01:30:26 Vous traumatisez les enfants qui voient le professeur battu sous leur nez.
01:30:31 Vous détruisez toute possibilité d'éducation, de socialisation.
01:30:35 Ça doit être puni très, très sévèrement.
01:30:39 Il y a un champ, la fermeté.
01:30:41 Le type qui traîne, le voyou qui traîne le policier sur 20 mètres avec sa voiture,
01:30:47 il a 35 jours de...
01:30:49 - 35 heures !
01:30:50 - 35 heures, pardon.
01:30:51 - De travaux d'intérêt général.
01:30:53 - De travaux d'intérêt général.
01:30:56 Mais voilà, il y a un champ pour la fermeté,
01:30:59 et la fermeté pour rétablir les règles élémentaires
01:31:02 à partir desquelles on peut vivre en société et reconstruire une civilisation.
01:31:07 - Et Catherine Ney, il en est capable de cette fermeté, alors ?
01:31:10 - La fermeté, il peut dire des choses fermes,
01:31:12 mais l'autorité, le général de Gaulle, disait que c'était un fluide
01:31:15 dont on était doté ou pas,
01:31:17 et qui faisait que lorsque quelqu'un s'exprimait, un chef,
01:31:21 la notion qu'il était supérieur aux autres et qu'on avait envie de l'entendre
01:31:25 et de le suivre se faisait naturellement.
01:31:27 Alors est-ce que le président est doté de ce fluide de l'autorité ?
01:31:31 Je crois que c'est quelqu'un dont on reconnaît la grande ductilité intellectuelle,
01:31:35 qui travaille beaucoup, peut-être trop d'ailleurs,
01:31:38 et qui pense plus par concept.
01:31:41 Et donc l'autorité, la fermeté, enfin...
01:31:46 On va voir ce qu'il va dire ce soir.
01:31:49 - Oui, on va tous regarder.
01:31:51 - Il y a un vrai sujet par rapport à la confiance aussi,
01:31:54 ou la rupture de confiance entre Emmanuel Macron et les Français,
01:31:57 c'est qu'il y a eu beaucoup de moments où Emmanuel Macron a fait plutôt preuve
01:32:00 d'autoritarisme que d'autorité.
01:32:02 L'autorité, elle se crée, vous l'avez un peu dit, par le mérite et aussi par l'exemple.
01:32:06 Et c'est pas... L'autorité, normalement, quand elle s'exerce,
01:32:10 c'est pas être capable d'imposer, de soumettre quelqu'un.
01:32:13 L'autorité, normalement, il y a juste à appuyer,
01:32:16 à donner une petite inflexion pour que la décision soit prise.
01:32:19 - Même apparaître.
01:32:20 - Alors qu'on a l'impression à chaque fois qu'Emmanuel Macron
01:32:22 essaie de prendre une décision, il a besoin de montrer
01:32:24 que ça va être dur, qu'il va soumettre,
01:32:26 il va même soumettre son gouvernement.
01:32:28 Et ça, c'est plutôt de l'autoritarisme.
01:32:29 - Vous avez vu Georges Pompidou ?
01:32:31 Là, c'était évident. Il avait une autorité naturelle, indiscutable.
01:32:35 - Avec une voix douce. Il n'a pas besoin...
01:32:36 - Il n'avait pas besoin de hausser le ton.
01:32:38 Il disait les choses, il y avait un raisonnement.
01:32:40 On sentait qu'il était en accord avec lui-même, qu'il savait où il allait.
01:32:43 Et quand on sait où on veut aller, on est suivi, même si ça fait du mal.
01:32:47 - En bregadon.
01:32:48 - On parlait de mes sous-entêtes tout à l'heure.
01:32:50 Georges Pompidou est un homme qui a de l'autorité et qui sait être ferme.
01:32:55 Mais Georges Pompidou sait très bien quand il faut céder et quand il ne faut pas céder.
01:32:59 Et quand il faut céder, il cède.
01:33:02 Je n'ai pas le sentiment que, jusqu'à présent,
01:33:05 le président de la République ait fait la preuve qu'il savait
01:33:09 ne pas céder quand il ne fallait pas céder et céder quand il fallait céder.
01:33:14 Le général De Gaulle, quand il sentait qu'il n'avait pas la confiance des Français,
01:33:19 il ne leur disait pas « ça m'est égal, je le ferai quand même, allez vous faire voir ».
01:33:24 Non, quand il n'avait pas la confiance, il posait la question de confiance.
01:33:27 Si elle ne lui était pas accordée, il s'en allait.
01:33:29 - Peut-être aurons-nous une proposition de référendum ce soir.
01:33:31 - Il s'en allait.
01:33:32 - Nous verrons bien.
01:33:33 - Non, il n'y en aura pas.
01:33:34 - On aurait très bien pu sur les retraites, le président se serait grandi,
01:33:38 même en prenant le risque d'un échec au référendum, en disant
01:33:43 « je constate que cette question divise les Français, divise profondément les Français,
01:33:48 c'est donc vous qui allez trancher, si vous perdez, on ne fera pas la réforme,
01:33:52 si le non l'emporte, on ne fera pas la réforme ».
01:33:55 Mais il se serait grandi et il aurait grandi la fonction.
01:33:59 Au lieu de ça, il dit « non, c'est comme ça ».
01:34:02 Et c'est vrai pour presque tout.
01:34:04 - Absolument.
01:34:05 On rejoint à l'Elysée Fort-Lyon Tardif et Laurence Ellarié, vous êtes sur place.
01:34:09 Il y aura trois grands thèmes abordés, Florian, lors de cette conférence de presse, c'est ça ?
01:34:16 - Oui, ce soir, Laurence Emmanuel Macron va tenter, je dis bien de montrer,
01:34:20 qu'il n'est pas un président empêché, en défendant son bilan,
01:34:23 ses sept ans à la tête de l'État et en déroulant sa feuille de route
01:34:26 pour les trois années à venir, avec trois grandes thèmes qui seront abordées ce soir.
01:34:30 Celui de la vie quotidienne des Français, le deuxième, la vie politique,
01:34:35 les sujets nationaux et puis, troisième et dernier grand thème,
01:34:38 les sujets à l'international, ce monde qui est bousculé par différentes crises,
01:34:43 que ce soit la crise ukrainienne ou encore la crise au Proche-Orient.
01:34:47 Et pour cela, il a choisi un format rare, qu'il a peu utilisé, la conférence de presse.
01:34:52 La dernière remonte à 2019, c'était pour tenter d'apaiser déjà à l'époque
01:34:57 la colère des Français dans le cadre de la crise des Gilets jaunes.
01:35:00 Saura-t-il apaiser la colère des Français ce soir, de ceux qui nous écoutent,
01:35:04 de ceux qui ont vu leur pouvoir d'achat dégringoler ces dernières années,
01:35:07 de ceux qui sont face à une insécurité grandissante dans leur quotidien,
01:35:12 à ceux qui tout simplement ont peur pour leur avenir, pour l'avenir de leur enfant ?
01:35:16 Saura-t-il trouver les mots ce soir, MOTS, aux mots MAEX, de ces Français ? Réponse tout à l'heure.
01:35:22 Merci Florian Tardif, Laurent Salarié, merci Henri Gainot.
01:35:25 À la septième fois, les murailles tombèrent, c'est le titre de votre livre.
01:35:28 Aux éditions du Rocher, merci Catherine Ney.
01:35:30 Louis de Reynal, d'Europe 1, sur Europe 1, tout de suite, vous retrouvez Céline Giraud.
01:35:33 Et sur CNews, Christine Kelly pour Face à l'Info.
01:35:35 Bonne soirée sur nos deux antennes. A demain.
01:35:38 ...