• il y a 11 mois
TOUCHE PAS À MON POSTE : 100% médias, 100% darka ! 


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Transcription
00:00 Rachida Dati, ministre de la Culture, c'est un bon choix, non ?
00:02 Oui, c'est un bon choix.
00:03 Moi aussi, je trouve.
00:04 C'est une idée surprenante, tout le monde a été surpris, évidemment.
00:07 Elle-même, peut-être aussi, d'ailleurs.
00:09 Mais c'est un bon choix parce que c'est un ministère qui a besoin d'être...
00:14 d'être, non pas dynamisé, parce qu'on a...
00:17 La ministre avant était excellente.
00:21 Rima Abdoulmalak ?
00:21 Oui, excellente.
00:22 Non, non, non, mais je sais qu'il ne faut pas parler de cordes dans la maison de la conduite,
00:26 mais en tout cas, elle était excellente.
00:28 Rima Abdoulmalak ?
00:30 Je veux dire, c'était une connerie à la minute.
00:34 Cordes dans la maison d'un pendule, je commence par une gaffe, mais c'est une éthique chez moi.
00:37 Ce n'est pas grave, Félérique, vous avez le droit, vous avez tout le droit.
00:39 Je commence toujours par une gaffe, de toute façon.
00:40 Mais c'est très bien.
00:41 Quand elle a été nommée ministre, je l'ai dit tout de suite à la journaliste,
00:44 qui immédiatement l'a dit à tout le monde, alors qu'il ne fallait pas le dire.
00:47 Donc je commence souvent par une gaffe, mais après, je me rattrape assez bien.
00:51 Non, ce que je veux dire par là, c'est qu'elle avait très, très bien préparé les dossiers, dont...
00:55 - Ah, les dossiers, c'est les faire, les photocopies, tout ça, les formes.
00:58 - OK, d'accord, j'arrête. On ne va pas commencer là-dessus.
01:03 - Non, mais si, elle était bonne dans les photocopies, tout ça, je le sais.
01:05 Non, mais Frédéric, comment vous avez...
01:07 Qui vous l'a annoncé, vous, que vous alliez être ministre ?
01:09 Quand vous avez été nommé ministre, qui vous l'a annoncé ?
01:11 - C'est Nicolas Sarkozy qui me l'a annoncé.
01:13 - Directement, oui. - Oui.
01:14 - Comment vous avez réagi ? Vous y attendiez ou non pas ?
01:16 - J'ai dit oui tout de suite. Mais je me doutais de quelque chose.
01:19 - Ah ouais ?
01:19 - Parce que j'étais à la Villa Médicis et depuis 6 mois,
01:24 il y avait de plus en plus de gens importants qui venaient visiter la Villa.
01:28 Christine Lagarde, François Fillon, etc.
01:30 Je me disais, mais pourquoi est-ce qu'ils viennent ?
01:32 Je ne sais pas, ils n'ont autre chose à faire quand même que d'aller respirer le bon air de Rome
01:36 à la Villa Médicis ou prendre un thé avec Frédéric Mitterrand.
01:39 Je me disais que, d'une certaine manière, on me testait, en fait.
01:42 Et comme je ne me débrouillais pas trop mal à la Villa,
01:47 ben finalement, hop, c'est venu comme ça.
01:48 - Vous vous débrouillez bien partout.
01:50 - Pardon ?
01:50 - Vous vous débrouillez bien partout.
01:51 - Non, non. Regardez comment j'ai commencé là.
01:54 - Je ne sais rien. Ne réclamez pas.
01:56 - Je commence toujours par une gaffe.
01:57 - Mais non, pas du tout.
01:58 C'est quoi, quand on arrive, parce qu'on se dit, on est ministre, on n'a jamais fait ça.
02:03 Quand vous arrivez, comment ça se passe ? Il y a quoi ?
02:05 Il y a quelqu'un qui vous guide, qui vous dit voilà.
02:07 - Cyril, il y a une chose.
02:08 Une chose, c'est que dans ma famille, j'ai eu quelqu'un qui a fait la politique.
02:13 - Ah ouais ? Non.
02:14 - Oui, c'est ça.
02:14 - C'est un chirac ?
02:15 - Oui, c'est ça. C'était un copain de ma mère.
02:20 Et donc, c'est quelqu'un qui a fait de la politique.
02:22 Donc, je suis assez... Je n'ai pas été surpris du tout par le fonctionnement parce que...
02:27 - Tu n'es pas impressionné ?
02:28 - Non. Mon père était très, très proche de François.
02:31 Donc, j'ai passé toute mon enfance...
02:32 Quand François avait des difficultés, on en parlait tout le temps à la maison et on était solidaires.
02:38 Et quand il a eu une moindre difficulté et qu'il était dit président de la République, on était aussi solidaires.
02:42 À ce moment-là, moi, je n'allais plus le voir d'ailleurs parce que ça me faisait peur un peu.
02:45 Je ne voulais pas être pris dans le système.
02:48 Mais quand même, j'avais l'habitude.
02:49 Je savais comment ça marche.
02:52 Non, mais quand c'est arrivé, moi, de toute façon, je ne sais pas...
02:56 Cyril, je n'ai pas peur.
02:59 Je ne sais pas pourquoi. Je ne suis pas quelqu'un de particulièrement courageux, mais je n'ai pas peur.
03:03 Donc, voilà.
03:04 - Vous aviez fait de la télé avant.
03:06 - C'est arrivé comme ça. Je suis arrivé avec mon scooter.
03:08 J'ai un monsieur qui m'a dit je suis le commandant machin, je serai votre officier de sécurité.
03:12 Bon, très bien. Puis, je suis allé dans mon bureau. Et puis, voilà.
03:15 - C'est vous qui aviez pris votre scooter en France, François Hollande ?
03:17 - La seule chose qui m'embêtait, c'est que je succédais à quelqu'un pour qui j'avais beaucoup d'estime.
03:23 Qui était madame Albanel.
03:24 - Ah oui, Christine.
03:25 - Qui était une femme très bien.
03:26 - Très sympa.
03:26 - Oui, une femme très bien.
03:27 - Elle était bien.
03:28 - Oui. Et puis, une grande littéraire.
03:31 C'est elle qui avait fait... C'est elle qui avait notamment contribué au meilleur discours de Chirac.
03:37 Le discours que Chirac a fait quand François Mitterrand est mort.
03:39 - C'est ça.
03:40 - Un discours absolument formidable.
03:41 - Exceptionnel.
03:42 - Sur le thème, on était ennemis, on était adversaires, etc. Mais je le respectais.
03:46 Elle avait fait... C'est elle qui avait fait le texte. C'était absolument magnifique.
03:49 Donc, j'avais beaucoup de respect pour cette femme.
03:51 Et j'étais embêté de lui succéder comme ça, brutalement.
03:55 Mais bon, surtout que je n'avais pas du tout intrigué pour devenir ministre.
03:58 Je n'avais rien fait. Et voilà.
04:00 Bon, alors ça, c'était le seul bémol.
04:02 - Quand on est ministre, Yannick, vous êtes ancien conseiller de Marlène Schiappa.
04:05 Nous, ce qu'on aimerait savoir, c'est combien gagne un ministre ?
04:08 - Un ministre, c'est 10 440 à peu près.
04:11 - Brut 140 euros.
04:12 - 10 000 euros à peu près.
04:13 - C'est quoi les avantages pour un ministre ?
04:15 - Alors, un ministre a un chauffeur.
04:16 - Oui.
04:17 - Il a des billets d'avion et de train qui sont aussi...
04:21 - C'est pour travailler.
04:22 - Tout à fait.
04:22 - C'est pas pour partir en vacances.
04:23 - C'est pas comme Anne Hidalgo. C'est pas pour partir à Tahiti.
04:25 - Pas pour aller à Tahiti.
04:26 - Non, non, non. C'est des billets pour se déplacer.
04:28 - Yannick Hidalgo qui part à Tahiti.
04:30 - Elle a payé son billet de retour.
04:32 - Oui, oui, moi aussi, j'ai payé mon billet de retour.
04:33 - Mais bon, défoncé.
04:35 - Ça s'est fait griller.
04:36 - Non, je voulais pas aller là non plus.
04:38 - Frédéric, il est là.
04:42 - C'est terrible, cette émission. Je vais faire. Faites les gaffes.
04:45 J'ai essayé de ne pas en faire trop.
04:47 - J'adore. Et Frédéric, moi, j'adore. Au contraire.
04:49 Ça me chauffe. Yannad, donc il y a quoi d'autre ?
04:51 - On a un logement de fonction aussi.
04:53 - Moi, j'avais pas de logement de fonction.
04:54 - Certains peuvent avoir un logement de fonction.
04:55 - Moi, j'avais pas besoin.
04:56 - Il y a certains ministres qui sont obligés d'être sur place dans le ministère.
04:59 Je pense au ministre de l'Intérieur, pour des questions de sécurité.
05:02 Il est obligé d'être sur place.
05:03 - Ah ouais ? Ça veut dire que Gérald Darmanin, il dort ?
05:05 - Tout à fait.
05:06 - Oui, parce qu'on l'appelle à 2 heures du matin.
05:07 Il faut qu'il soit... Il descend dans son pyjama Mickey et il...
05:10 - Voilà.
05:12 - Il prend l'ascenseur, il descend 5 étages et voilà.
05:17 - Non mais c'est vrai, c'est comme ça.
05:19 - Oui.
05:19 - Donc oui, mais on a donc... On a un bon salaire.
05:23 Mais il faut vous dire aussi une chose qui est très, très étrange.
05:26 C'est quand même, tout d'un coup, on se retrouve à la tête d'une énorme entreprise.
05:32 - Oui, c'est ça.
05:33 - Le ministère de la Culture, c'était, de mon temps, c'était au moins 30 000 personnes.
05:37 - Hein ?
05:38 - Oui, 30 000 personnes, mais oui.
05:39 Vous avez des gardiens des musées, vous avez des gens qui travaillent dans les théâtres.
05:43 Vous avez 30 000 personnes.
05:45 Et 30 000 personnes qui ne font rien, qui travaillent vraiment.
05:49 Alors ça fait quand même un énorme truc.
05:52 Et vous êtes en quelque sorte le patron de ces gens-là.
05:54 - C'est ça. Alors quand vous arrivez...
05:55 - Avec les syndicats aussi, évidemment, qui vous le font sentir à leur manière.
06:00 Donc tout ça est assez compliqué.
06:01 Ça, je n'avais pas l'habitude.
06:02 - Oui, c'est sûr.
06:03 - Mais comme je vous disais tout à l'heure, je n'ai pas peur.
06:06 - Vous avez peur, vous ?
06:07 - Quoi ?
06:09 - Vous avez peur ?
06:10 - Non, je n'ai pas peur.
06:11 - Bon, très bien.
06:12 - Je n'ai pas peur quand je me suis retrouvé au journal de 20 heures,
06:19 quand il y a eu toute l'histoire avec Marine Le Pen, mon livre, etc.
06:22 et que je devais m'expliquer quand même au journal de 20 heures en direct.
06:26 J'avais ma mère au téléphone qui était en larmes avant,
06:29 en me disant "ça recommence, c'est comme l'affaire de l'observatoire avec François, etc.
06:32 C'est terrible, mon fils, qu'est-ce que tu as fait, etc."
06:36 Rien.
06:37 - Vous n'avez pas eu peur ?
06:38 - Pas du tout, non.
06:38 Parce que j'ai peur quand je suis en tort.
06:41 - Voilà.
06:42 - Mais quand je ne suis pas en tort, je savais.
06:46 Tout le monde considérait que j'étais en tort,
06:47 moi je savais que je n'étais pas en tort.
06:49 Je n'avais pas peur.
06:50 Donc je me suis assez bien défendu, d'ailleurs.
06:52 - Yannad, alors quand on est ministre, on est le roi du monde,
06:54 mais comment ça se passe quand on n'est plus ministre ?
06:56 Comment ça se passe ?
06:57 - C'est ce que disait Raphaël.
06:58 On monte dans la voiture et puis elle ne démarre plus.
07:01 - C'est ça.
07:01 - Non mais c'est vrai.
07:02 - On monte derrière, elle ne démarre plus.
07:04 - Mais du jour au lendemain, on passe du centre de l'attention à plus rien.
07:08 - D'une seconde à l'autre.
07:09 - D'une seconde à l'autre.
07:10 Il faut même partir assez vite.
07:13 - C'est fini, il faut partir vite ?
07:14 - Du jour au lendemain, il faut faire ses cartons
07:16 et on vous dit qu'il faut partir assez vite.
07:18 J'ai une anecdote assez marrante, d'ailleurs, là-dessus.
07:20 C'est que quand il y a un ministre qui change dans un ministère,
07:23 généralement, les équipes changent.
07:25 Donc les équipes doivent partir.
07:26 Il y a un directeur de cabinet, il y a quelques années,
07:29 qui a décidé de rester entre les murs et de ne pas partir.
07:32 Et quand le nouveau ministre est arrivé, il s'est présenté en lui disant
07:35 "Monsieur le ministre, je suis votre nouveau directeur de cabinet."
07:38 - Et il est resté.
07:39 - Non mais ça, c'est rare.
07:40 - En culot, il est resté.
07:41 - Ah d'accord.
07:42 - Je pense que je vais faire pareil après l'émission,
07:43 je vais rester dans le local technique, comme ça, l'ambition est encore là.
07:45 - On peut rester dans les amusants.
07:47 - Une confidence qui est pas très amusante.
07:50 J'avais une de mes tantes que j'adorais,
07:52 une des sœurs de François Mitterrand,
07:53 mais qui était très fantasque.
07:56 Et elle avait eu des revers de fortune, etc.
07:59 Et donc, François Mitterrand, malade, etc.,
08:02 l'avait installé dans son appartement à l'Elysée.
08:06 Fin de François Mitterrand.
08:07 Donc, il lui explique, écoute, maintenant,
08:09 il faut que tu trouves un autre endroit parce que c'est terminé.
08:12 "Ah non, non, pas du tout, j'ai parlé avec Madame Chirac,
08:14 alors je peux rester."
08:15 - C'est génial, non ?
08:18 - Elle était complètement inconsciente et très sympathique.
08:21 - Vous étiez triste quand vous aviez dû quitter votre poste ?
08:23 Vous étiez triste ?
08:24 - Non.
08:25 - Non ?
08:26 - Ça prend du temps.
08:28 Sur le moment, on est encore sur la lancée.
08:32 Ce qui est de plus en plus ennuyeux,
08:37 c'est quand on se rend compte que des choses bien,
08:40 parce qu'on sait quand on fait des choses mal,
08:42 mais quand on fait des choses bien,
08:44 quand on a fait des choses bien et qu'on voit qu'elles sont abandonnées.
08:47 Alors ça, ça rend très triste.
08:49 Et ça, ça vient peu à peu.
08:51 C'est une sensation qui vient peu à peu, pas tout de suite.
08:54 - Yannad, elle était triste, Marlène ou pas ?
08:56 - Elle n'était pas triste.
08:57 La politique, ce n'est pas un métier.
08:58 Marlène, par exemple, elle a eu une vie avant,
09:01 elle a une vie après, maintenant.
09:03 Je pense que c'est important de se dire que la politique,
09:05 ça a un début, ça a aussi une fin.
09:07 - C'est dur.
09:08 - C'est dur, mais c'est important de ne pas en faire un métier,
09:10 de ne pas y dédier toute sa vie.
09:12 Ça permet déjà d'être plus connecté avec les gens
09:14 et d'être plus réaliste dans sa pratique de la politique.
09:18 Mais oui, moi, personnellement, j'ai vu,
09:20 j'ai senti que la politique n'était pas un métier.
09:22 - Tu es jeune, mais tu es très sage.
09:24 Quand on est plus âgé, on est moins sage.
09:26 - Exactement, regardez Daniel Moron.
09:29 - En vérité, on est moins sage.
09:30 Et en fait, ça manque.
09:33 - Oui, c'est une drogue.
09:35 - C'est comme les gens qui ont fait des films importants
09:38 ou qui ont joué dans des pièces de théâtre importantes.
09:40 - La télé, même.
09:41 - Ça manque.
09:42 - Même les mecs qui font du sport.
09:43 - C'est pas tellement le pouvoir qui manque.
09:45 Je vous dis précisément sur ce que je viens de me dire,
09:48 c'est pas le pouvoir qui manque,
09:51 c'est le fait que, ah, ça, je pourrais faire ça.
09:54 Et puis on peut pas.
09:55 Ou ça, je pourrais lui dire, mais on peut pas.
09:58 Alors qu'avant, on pouvait.
10:00 Et ça, c'est une chose qui est très, très,
10:04 pas douloureuse, mais qui est très pénible quand même
10:07 et qui ne s'efface pas.
10:09 10 ans plus tard, j'en suis encore là à me dire, voilà.
10:12 C'est pour ça que je trouve que le choix de Rachida Dati
10:16 est un très bon choix.
10:17 - Excellent.
10:18 - Parce qu'elle va...
10:19 - Rima.
10:20 - Elle va avoir une relation très, très saine à la politique.
10:23 Elle va avoir une relation sans doute brutale.
10:25 Mais bon, de toute façon, la politique est incroyablement brutale.
10:29 Et elle va se faire respecter.
10:31 Et je pense qu'elle va se faire respecter
10:33 même qu'ils l'ont nommée.
10:34 C'est-à-dire que je pense qu'ils ne soupçonnent pas
10:37 à quel point elle va être coriace.
10:40 Et ça, c'est très important.
10:42 - Alors, c'est surtout un coup politique
10:44 de la part du président de la République,
10:45 parce qu'en la nommant ministre, il s'assure,
10:48 ou en tout cas, il a manœuvré pour que ce soit
10:50 la prochaine maire de Paris.
10:51 C'est-à-dire qu'aux prochaines élections,
10:53 le parti présidentiel ne va pas mettre de candidat face à elle
10:56 et lui permettre peut-être, peut-être,
10:58 la prochaine maire de Paris et de battre Ani Dalgo.
11:00 - Vous, Julien, vous devriez faire de la politique.
11:02 - C'est pas vrai, mais c'est beaucoup.
11:04 - Bye.
11:04 [Musique]

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