Alors qu’un afflux de visiteurs étrangers est programmé pendant les Jeux Olympiques de Paris 2024, les entreprises de l’hôtellerie-restauration et de la sécurité font face à de grandes pénuries de main-d'œuvre. Une étude de la CCI Paris IDF chiffre la tendance mais pointe aussi un réel optimisme des professionnels, même en sous-effectifs.
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00:00 [Générique]
00:12 Fenêtre sur l'emploi pour terminer notre émission.
00:14 On va parler d'un sujet dont on parle beaucoup sur ce plateau, les pénuries de main d'oeuvre dans deux grands secteurs,
00:18 café-restaurant mais aussi la sécurité en vue des géos.
00:22 Vous aurez compris évidemment que même pour les cafés-restaurants, il y a des enjeux pour les géos.
00:25 Il va y avoir des millions de touristes dans Paris.
00:27 On en parle avec Julien Tuilier.
00:29 Bonjour Julien.
00:30 Bonjour.
00:31 Ravi de vous accueillir.
00:32 Vous êtes responsable de l'Observatoire économique de la CCI Paris-Île-de-France.
00:35 Je précise bien le CROSIS avec des études suivies d'ailleurs sur plusieurs années.
00:39 Commençons par les cafés-restaurants parce que depuis la crise Covid, vous les suivez
00:43 et vous avez sorti une étude qui est intéressante.
00:45 Est-ce que ça va mieux ou est-ce que globalement, vous me dites là,
00:49 aujourd'hui, ça ne s'est pas beaucoup amélioré la question du recrutement dans le secteur café-restaurant ?
00:55 Alors bon, effectivement depuis la crise Covid, il y a beaucoup de besoins qui ont été identifiés dans ce secteur des cafés-restaurants.
01:01 Il y a de forts besoins de recrutement par rapport à l'activité qui reprend.
01:06 Évidemment, il vient d'avoir la Coupe du monde de rugby qui a eu beaucoup de touristes en Île-de-France.
01:10 Il y a la perspective des Jeux olympiques.
01:12 Donc aujourd'hui, beaucoup de postes sont à pourvoir justement dans ces secteurs, cafés-restaurants.
01:18 Ça a évolué depuis la première étude il y a trois ans ?
01:21 Depuis la crise Covid, on assiste en fait à un problème de recrutement, de demande sur ces secteurs-là.
01:30 C'est-à-dire que les cafés-restaurants trouvent assez peu les besoins en termes de serveurs, en termes de personnel de cuisine principalement.
01:37 Alors que de grands nombres de CDI sont proposés. Ce sont des postes quand même qui sont pérennes qui sont proposés.
01:42 Mais vous, au-delà de l'étude, je dirais purement factuelle, des datas que vous avez évidemment, parce que vous avez beaucoup de data,
01:48 est-ce que vous avez le sentiment que la profession est en train de se réformer ?
01:51 Nous, on a eu des invités sur ce plateau qui évoquaient l'idée de faire deux services, un lundi-jeudi et un vendredi-dimanche,
01:57 pour permettre plus d'attractivité. Est-ce qu'ils l'ont fait ou est-ce que ça reste un secteur quand même un petit peu en kilosé ?
02:02 Non, non, ils le font. Ils le font évidemment. Alors depuis le Covid, il y a beaucoup de services de livraison qui sont mis en place.
02:06 Beaucoup de cafés-restaurants ne le proposaient pas avant et le proposent maintenant.
02:09 Donc il y a quand même une volonté d'adaptation, une volonté de réformer un peu.
02:13 Après, dans les métiers proposés, c'est-à-dire serveurs ou personnel de cuisine, c'est vrai que ce sont des besoins qui sont forts, évidemment.
02:20 On a toujours besoin de ces personnes-là et il est difficile de faire évoluer. Alors comment ils ont procédé ?
02:25 Il y a évidemment l'attrait sur le salaire. Il y a des salaires un peu supérieurs qui ont été proposés.
02:29 Les salaires ont augmenté.
02:30 Les salaires ont augmenté. Il y a des conditions aussi d'horaire plus souples, peut-être proposer plus de jours de congés.
02:35 Donc ils cherchent à s'adapter.
02:37 Et pourtant, ça ne marche pas.
02:38 Et pourtant, ça ne marche pas parce que ces métiers-là sont très difficiles et n'attirent pas.
02:42 Il faut savoir que les cafés-restaurants, évidemment, réfléchissent à d'autres possibilités.
02:45 Ils cherchent à recruter autrement et dans les recruter autrement, ils ciblent aussi d'autres personnes.
02:49 Ils visent beaucoup des personnels en reconversion, par exemple, ou alors voir des seniors ou à l'opposé des étudiants pour attirer justement, essayer de trouver le personnel.
02:57 Julien Thulier, parlons de la sécurité parce que tous les sites olympiques de la cérémonie d'ouverture jusqu'à la dernière minute,
03:05 il y aura de la sécurité partout sur les sites, de la sécurité, de l'accueil, de l'accueil-sécurité.
03:10 Là aussi, à travers votre étude, on voit que ça reste, on avait un expert récemment, il parlait de 15 000 personnes, 15 000 postes à pourvoir.
03:17 Est-ce que ça bouge ou pas sur ce sujet ?
03:19 Oui, ça bouge, évidemment. Il y a de nombreuses offres qui sont proposées sur ces postes-là.
03:24 Alors, on parle d'agents de sécurité, on parle d'agents de surveillance.
03:27 Donc là, les besoins sont forts. On l'a vu avec la Coupe du monde de rugby, encore une fois, et on va le voir avec les Jeux olympiques où les besoins sont très importants.
03:34 Donc, il y a aussi des process qui sont mis en place.
03:37 Le constat qu'on fait aujourd'hui, c'est que trois quarts des entreprises qui cherchent à recruter rencontrent des difficultés de recrutement, clairement,
03:43 parce qu'il y a un manque de motivation, il y a un manque d'attrait aussi sur ces métiers-là, parce qu'ils sont très difficiles.
03:48 Les horaires sont, enfin, les amplitudes d'horaires sont très importantes.
03:51 Ça peut être plusieurs jours consécutifs, plusieurs semaines, même.
03:54 Avec une pression forte.
03:55 Avec une pression forte, puisque il y a une très forte pression sécuritaire sur le pays et pendant les Jeux olympiques, elle sera bien présente.
04:01 Donc, il y a beaucoup de recherche d'emplois et, évidemment, de difficultés qui vont avec.
04:06 - Quand même sur les profils de recrutement dans les métiers de la sécurité, certains évoquaient l'idée qu'il fallait réformer tout simplement la loi,
04:12 puisqu'il faut avoir, je crois, trois ans de vie sur le territoire.
04:16 Certains évoquaient même l'idée de pouvoir intégrer des migrants ou des réfugiés.
04:21 Cette question, elle est posée. Elle n'est pas résolue.
04:23 - Elle n'est pas résolue, mais elle est clairement posée.
04:25 C'est-à-dire que quand on demande aux entreprises de la sécurité sur les profils qu'ils recherchent, ils sont prêts à ouvrir, justement.
04:30 Alors, ils poussent pour cette modification de la loi, mais également à recruter des personnels un peu différents,
04:35 notamment les réfugiés, vous l'avez dit, c'est une vraie question.
04:38 Ça peut être aussi des seniors ou des étudiants, enfin toute personne, avec peut-être le risque quand même que la formation devra être accélérée.
04:46 - Ça commence à se réduire, là ?
04:47 - Alors, ça commence à se réduire, c'est ce que j'allais dire.
04:49 Vu les dates des Jeux olympiques qui approchent à grands pas, ça risque peut-être d'être compliqué.
04:53 Et c'est un problème qu'ils ont identifié.
04:56 - Merci. Merci de nous avoir éclairés.
04:58 Lisez cette étude, parce que d'abord, c'est une étude en termes de diagnostic vraiment très intéressante.
05:02 Puis on voit qu'évidemment, le compte à rebours a commencé à tourner en matière de secteurs comme les cafés-restos et comme la sécurité.
05:08 Peut-être même, dit-on, que certains sites vont devoir réaménager leur organisation par manque de sécu.
05:13 - Alors, je n'ai pas toutes les informations, mais c'est une question qui se pose.
05:17 - Merci, Julien Tuillier. Vous êtes le responsable de l'Observatoire économique à la CCI Paris-Île-de-France, le CROSS6, avec des études toujours intéressantes.
05:24 Allez donc jeter un oeil sur cet observatoire. Merci à vous.
05:27 - Merci à vous.
05:28 - Merci à vous, évidemment, qui nous avez regardés et qui nous suivez très régulièrement.
05:31 Merci à toute l'équipe qui était derrière. Je remercie Romain à la réalisation. Je remercie Thibault au son.
05:35 Et puis merci à l'équipe de programmation, Nicolas Juchat, bien sûr, et Alexis Mathieu.
05:40 Merci à vous. Je vous dis à très, très bientôt. Bye, bye.
05:43 [Musique]