Olivier Richefou, le président du Conseil Départemental, invité du 6/9 de France Bleu Mayenne
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00:00 L'année 2024, une année riche en événements en Mayenne, avec notamment le passage de la flamme olympique le 29 mai.
00:07 Stéphanie Deneuveau, vous recevez ce matin Olivier Richefou, le président du conseil départemental.
00:11 Bonjour.
00:12 Bonjour.
00:13 Alors avant de parler de cette année 2024, revenons un peu à l'année 2023 qui a été agitée pour vous.
00:18 Perquisition à l'hôtel du département, vous avez également passé quelques heures en garde à vue dans une enquête pour prise illégale d'intérêt.
00:26 Est-ce que vous craignez une mise en examen ?
00:28 Est-ce que vous me permettez d'abord de souhaiter bonne année ?
00:30 Vous pouvez, pas de problème.
00:32 Merci d'abord de penser à tous les Mayennais qui vivent ce début d'année quelquefois dans la difficulté,
00:38 ce qui permet de relativiser d'autres sujets.
00:41 C'est-à-dire ce qui vous arrive ?
00:42 Je souhaite vraiment du fond du cœur une excellente année et plein de santé à tous les Mayennais.
00:46 Pour répondre à votre question, il est normal que la justice fonctionne dans notre pays.
00:51 Il n'y a personne qui est au-dessus des lois.
00:53 Le seul reproche qu'il m'ait fait, je vous le rappelle, c'est d'avoir participé à un vote pour l'acquisition d'un immeuble d'un ancien client du cabinet d'avocat que je dirigeais.
01:02 J'ai répondu aux questions des enquêteurs.
01:05 Le procureur de la République va faire son travail pour décider ou pas de poursuivre ce dossier.
01:10 S'il le poursuit, j'irai m'expliquer de la même façon que je l'ai fait devant les policiers.
01:14 J'irai le faire devant les juges comme tout citoyen qui doit s'expliquer quand il a commis une infraction,
01:20 quelle que soit l'infraction qu'il a pu être amené à commettre.
01:23 - Donc pour vous, vous avez bien commis une infraction ?
01:25 - Non, c'est le procureur qui en décidera s'il doit décider de me poursuivre ou pas.
01:30 - Vous auriez dû être simple témoin, garde à vue.
01:35 - Non, non, non, non, pas dans ces cas-là. C'est mal connaître le fonctionnement de la justice que de penser ça.
01:40 C'est tout à fait normal que quand on est mis en cause, on soit interrogé sous cette forme,
01:45 comme d'autres l'ont déjà été et plein d'autres Français l'ont été dans le passé et le seront dans l'avenir.
01:50 C'est le fonctionnement normal de notre institution judiciaire.
01:53 Il faut le respecter. C'est pas agréable, je vous le concède bien évidemment,
01:56 mais j'ai ma bonne foi, j'ai ma conscience pour moi et je suis certain que tout le monde en sortira à la tête haute.
02:03 - Et vous qui êtes avocat... - Je ne le suis plus.
02:07 - Vous ne l'êtes plus, mais vous avez une formation d'avocat et vous avez exercé pendant très longtemps.
02:11 Vous ne vous êtes pas dit, en participant à ce vote, que ça allait poser un problème ?
02:15 - Alors, pardonnez-moi, je pense que c'est pas le lieu de faire ce débat.
02:18 Je veux juste vous dire que je l'ai fait systématiquement pendant que j'exerçais cette activité,
02:23 à de nombreuses reprises au Conseil départemental.
02:25 Je ne l'ai pas fait cette fois-ci, peut-être aurait dû le faire,
02:28 parce que je n'étais plus avocat depuis plus d'un an
02:31 et que je ne suivais plus ce client depuis plus d'un an, n'exerçant plus d'activité professionnelle.
02:36 Voilà la raison pour laquelle je ne l'ai pas fait.
02:38 Peut-être aurait dû le faire, mais très franchement, ça n'aurait rien changé.
02:43 L'immeuble aurait été acquis de la même façon.
02:45 Il a été acquis dans des conditions parfaitement transparentes,
02:48 vous le savez bien, au prix des domaines, cela a été clairement indiqué.
02:51 Voilà, donc il y a peut-être eu des hors de ma part, on le verra plus tard,
02:55 mais très franchement, c'est une tempête dans un verre d'eau, si vous me permettez l'expression.
02:59 Il n'y a pas d'infraction extraordinaire, il n'y a pas d'enrichissement, il n'y a rien de tout ça, bien évidemment.
03:05 - Oui, mais en même temps, quand il y a une perquisition dans un lieu public,
03:09 puis une garde à vue d'un élu mayennais, bien sûr que ça fait du mal.
03:13 Vous faites votre travail et vous en parlez, c'est logique,
03:15 mais je pense qu'il y a aussi d'autres sujets sans doute sur lesquels vous voulez m'interroger.
03:19 - Justement, Olivier Richon est notre invité ce matin,
03:21 le président du Conseil départemental de la Mayenne.
03:23 - Alors, vous avez présenté vos voeux mayennais dans une vidéo,
03:26 et vous faites de l'aménagement routine de vos priorités.
03:29 On s'est intéressé ce matin au secteur d'Ernay, avec le contournement sud de la ville,
03:34 et puis l'aménagement de la route Chaillon-Ernay.
03:37 Alors, pas de quatre voies, mais d'autres options avec des factures très différentes,
03:41 de 19 à 53 millions d'euros.
03:43 Vous, vous êtes plutôt pour quelles options ?
03:46 - Moi, je suis d'abord pour la concertation.
03:49 Et c'est la solution que nous avons choisie avec Vincent Saunier,
03:53 qui a cette responsabilité à mes côtés au Conseil départemental.
03:56 Et cette concertation, dans sa première phase, a abouti à différents scénarios,
04:00 et a écarté un scénario d'une deux fois deux voies sur la totalité entre Chaillon-Ernay,
04:06 pour des raisons notamment liées au franchissement d'un ruisseau,
04:09 et donc des études beaucoup plus longues, beaucoup plus hasardeuses sans doute,
04:13 sur les questions d'imperméabilisation des sols.
04:16 Et c'est la raison pour laquelle, en concertation avec la population et avec les élus,
04:21 ces différentes options sont sur la table, donc elles vont continuer à être travaillées.
04:25 Moi, j'insiste aussi sur une deuxième chose plus importante sur ce secteur,
04:28 que vous avez justement cité, c'est le contournement sud d'Ernay.
04:32 Je me réjouis que le contrat de plan Etat-région ait prévu le maintien d'un financement
04:37 à hauteur de 85% par l'Etat et par la région.
04:41 Nous allons, avec le territoire d'Ernay, le compléter à hauteur de 15%,
04:45 mais cela va permettre à ce territoire d'Ernay, important dans tout ce développement
04:49 au Ouest de notre territoire, d'être parfaitement contourné,
04:52 et d'avoir un centre-ville d'Ernay qui sera beaucoup plus apaisé.
04:55 Donc, une belle victoire de l'ensemble des collectivités tamayennes,
04:58 qui ont réussi à convaincre l'Etat et la région de maintenir son financement,
05:02 ce qui n'était pas gagné.
05:03 - Est-ce qu'il y a d'autres priorités au niveau des routes ?
05:06 - Pour nous, la priorité essentielle, elle sera longue malheureusement,
05:10 c'est la colonne vertébrale principale de notre département.
05:13 C'est ce qui relie Mayenne au sud du département de la Mayenne,
05:17 à Châteaubontier et un peu en dessous.
05:19 Nous avons enfin obtenu de prendre la responsabilité de cette voie depuis le 1er janvier,
05:25 ce qui explique qu'elle est passée à 90 km/h.
05:28 - C'est pour ça que vous voyez des panneaux 80 qui sont barrés ?
05:31 Parce que pas mal de gens se posent la question.
05:33 - Elle aurait pu être à 90, elle aurait pu rester à 90 d'ailleurs, dès l'origine.
05:37 Ce n'était pas le choix du gouvernement qui avait souhaité mettre toutes les routes,
05:41 vous le savez, à 80 km/h.
05:43 Celle-ci étant restée nationale, elle ne pouvait pas repasser à 90.
05:47 Etant devenue départementale depuis le 1er janvier, elle peut l'être.
05:51 Et donc la seule route qui ne reste pas, qui n'est pas à 90 km/h,
05:55 grande route large, structurante, je ne parle pas des routes départementales
05:59 qui peuvent être sinueuses, c'est malheureusement la route nationale 12,
06:02 parce que nous avons fait le choix de ne pas la prendre dans notre responsabilité,
06:06 parce qu'à la fois l'Ille-et-Vilaine et l'Orne ne le souhaitaient pas,
06:10 or il fallait que le transfert s'opère sur la totalité de la voie,
06:13 et puis nous risquions de perdre ce financement du contournement sud dernier.
06:17 Et donc c'est la raison pour laquelle la nationale 12 reste la seule nationale
06:20 dans notre département, les restes c'est le département qui s'en occupera.
06:24 - Alors 2024, c'est les J-Hautes-Paris, la Mayenne va avoir passé la flamme olympique,
06:29 ça sera le 29 mai, vous avez dû débourser une grosse somme pour faire venir cette flamme olympique,
06:35 150 000 euros, est-ce que vous allez rentrer dans vos frais ?
06:39 Parce qu'on n'a pas vraiment de base pour savoir,
06:42 autant avec par exemple le Tour de France, on sait que c'est 9 euros de gagné pour 1 euro investi,
06:49 là, est-ce que vous avez des repères ou pas ?
06:51 - Alors il y a 100 ans, on n'a pas de repères,
06:55 c'était peut-être un ancien franc d'ailleurs à l'époque que les repères existaient,
07:00 mais je rappelle que le montant que nous investissons, c'est le même montant qu'une étape du Tour de France.
07:05 Je pense que tout le monde est très joyeux quand il y a une étape du Tour de France en Mayenne,
07:09 et je suis sûr que tout le monde sera très joyeux de l'avoir dans l'autre département,
07:13 comme dans 60 autres départements français, nous ne faisons pas exception.
07:17 Nous n'avons aucune idée des retombées, mais c'est pour nous un souci de cohérence
07:21 avec cet engagement olympique que nous avons pris.
07:23 Je rappelle qu'il y a près de 180 communes en Mayenne qui se sont inscrites dans cette logique de terre de jeu,
07:29 que nous avons mis un budget de plus de 8 millions d'euros pour réaliser des équipements dans le cadre des Jeux Olympiques,
07:35 et donc ces 150 000 euros ne représentent qu'une toute petite partie de notre engagement pour les Jeux Olympiques,
07:41 parce que ça n'arrive que tous les 100 ans, et il faut que ça soit une grande fête populaire,
07:44 et ça le sera, j'en suis sûr, grâce à la mobilisation des 180 communes de la Mayenne.
07:49 - Et si ça se trouve aussi, il y a des touristes qui viendront trouver un hébergement ici en Mayenne,
07:57 parce que quand on voit ce qu'il se passe autour de Paris avec les prix qui s'envolent,
08:00 et les hôtels et les Airbnbs qui sont déjà pris d'assaut...
08:04 - C'est vrai que nous ne sommes qu'à 1h10 de Paris par le TGV,
08:08 et que sans doute le prix de la chambre d'hôtel est un peu plus modeste ici qu'en région parisienne,
08:13 mais en tout cas le 29 mai, qui a la chance d'être un mercredi,
08:16 parce que le mercredi, il n'y a pas d'école,
08:19 et donc ça permettra aussi à tous les enfants de pouvoir assister à cet événement extraordinaire.
08:24 - Alors il y a encore école à Laval, c'est la seule ville dans le département où il y a école le mercredi matin.
08:28 - Mais la bonne idée c'est que la flamme n'arrive à Laval que l'après-midi,
08:31 en fin d'après-midi, et donc le timing est parfaitement respecté.
08:35 - Merci Olivier Richefou, président du conseil départemental,
08:38 d'avoir été l'invité de France Bleu Mayenne et France 3P de la Loire.