• il y a 11 mois

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, Pascal Praud reçoit Margaux, esthéticienne, pour discuter du Januhairy, un mouvement qui invite les femmes à ne pas s'épiler au mois de janvier pour "assumer leurs poils".

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Transcription
00:00 - Europain. - Pascal Prohevo.
00:03 - De 11h à 13h sur Europain, nous parlons du January Harry, le mois de janvier avec Paul.
00:07 - Honnêtement, ça je connaissais pas, c'est la première fois que j'entends parler de ça.
00:10 Mais c'est vraiment un événement, parce que parfois il y a des faux événements dans l'actu.
00:14 Et on en parle parce que ça sort complètement de la norme, mais ça représente personne.
00:20 Est-ce que là, manifestement, c'est un courant peut-être qui est suivi, et notamment par des femmes.
00:24 Bonjour Margot, puisque les hommes a priori c'est pile-peu.
00:28 - Il y en a quand même. - Il y en a qui s'épilent les hommes.
00:31 - Bonjour Margot. - Bonjour, en santé.
00:34 - Vous êtes esthéticienne où ça Margot ?
00:37 - Alors, sur une petite commune au Prédex en Provence, à Koudoux, très exactement.
00:41 - Et c'est une clientèle mixte ou uniquement féminine que vous recevez ?
00:45 - Alors moi j'accueille tout le monde, mais c'est vrai qu'on a essentiellement une clientèle féminine qui se joint à nous.
00:51 - Et il y a des demandes aujourd'hui d'épilation pour les hommes ?
00:54 - Alors, on va dire que ça peut arriver, mais c'est pas encore le plus fréquent.
01:01 - Mais vous, vous avez par exemple des clients masculins ?
01:05 - J'en ai eu dans ma carrière. Après c'est vrai que ça reste vraiment minime.
01:11 Mais voilà, on a quelques hommes qui ont besoin d'un petit coup de pouce,
01:17 pour les aider à éliminer tous les poils qui peuvent les gêner pour leur activité physique, comme le vélo.
01:23 Voilà, en fonction de leurs besoins.
01:26 - Bon, là, cette étudiante britannique qui est à l'origine de January,
01:30 elle invite les femmes à se laisser pousser les poils pour prôner l'acceptation de soi.
01:34 Elle s'appelle Laure Jackson, c'est une jeune étudiante anglaise de 21 ans,
01:39 elle a lancé cette idée, elle souhaitait proposer de nouveaux codes de la beauté.
01:43 L'étudiante en arts dramatiques arrêtait de s'épiler pour un rôle, mais avait souhaité continuer même après.
01:48 Alors c'est vrai que, comment dire ça, on n'est pas forcément habitué à voir une femme avec des poils sous les bras.
01:59 - Et non.
02:01 - C'est pas très glamour, disons-le.
02:06 C'est pas très glamour.
02:08 - C'est vrai qu'on a la vision par rapport à ce qu'on a pu connaître durant ces dernières années.
02:15 C'est pour ça que ça détonne encore maintenant.
02:19 Mais c'est vrai qu'avec la nouvelle génération qui arrive, avec le body positive et tout le reste,
02:25 je pense que d'ici une dizaine d'années, ce sera quelque chose de complètement normal et on sera même plus choqués.
02:32 - Vous pensez ?
02:34 Parce que l'idée c'est quoi ?
02:36 Ce que je vois c'est une revendication quasiment politique parfois de ces femmes,
02:41 c'est de dire "voilà nous sommes soumis au regard des hommes qui ont imposé un code de beauté ou des codes de beauté,
02:48 et dans ces codes de beauté il n'y a qu'une femme doit être épilée des jambes, épilée sous les bras, etc.
02:53 parce que c'est plus sexy, plus glamour.
02:55 Moi-même j'ai dit c'est pas glamour, mais c'est une forme de remise en cause quasiment du patriarcat.
03:01 C'est ça que je peux analyser.
03:04 - Oui, totalement.
03:06 - Pourquoi nous les femmes on se doit d'être épilées au poil tous les mois,
03:10 et qu'un homme puisse laisser ses poils émerger de tous les côtés,
03:16 sans qu'on lui reproche quoi que ce soit, et sans qu'on dise que ce n'est pas glamour justement.
03:20 - Mais moi je ne suis pas une fan...
03:22 - Donc tu es sûr qu'il y a de bonnes indications là ?
03:24 - Oui, je ne suis pas fan des poils non plus pour les hommes.
03:26 Vous savez parfois on est sur les plages, je vois un homme qui est rempli de poils dans le dos,
03:30 j'ai envie de prendre une tondeuse pour lui enlever.
03:34 - Mais pourtant c'est tellement doux !
03:36 - Alors chacun fait ce qu'il veut bien évidemment,
03:40 mais ce n'est pas ce que je trouve le plus séduisant maintenant, ce n'est que mon modeste avis.
03:47 - Parce que justement vous faites partie encore de la génération où on a été vraiment dans cet objectif
03:54 d'être épilées, d'être impeccables, de rien avoir qui dépasse,
03:58 mais maintenant il y a vraiment ce changement où il y a plein de choses qui vont rentrer en compte,
04:05 parce que là on parle vraiment du côté plus politique, pour basculer le patriarcat,
04:11 mais je pense qu'il y a vraiment un mélange entre l'aspect aussi d'être plus libre,
04:16 de se sentir mieux dans son corps, de moins s'imposer des choses,
04:20 parce qu'une épilation il faut quand même y passer pour comprendre aussi la souffrance que ça peut créer.
04:26 - Oh la souffrance, c'est pas exagéré !
04:28 - La souffrance comment ça peut pas exagérer ? La souffrance ça fait mal !
04:32 - Non mais que ça fasse mal c'est entendu, le mot souffrance, je me permets de le remettre en contexte.
04:44 Le mot souffrance, maintenant peut-être que je me trompe.
04:47 - Et puis c'est un budget aussi d'aller chez esthéticienne.
04:49 - Ah oui ça c'est un budget, ça je suis d'accord avec vous.
04:52 - C'est combien ?
04:53 - Moi j'ai un forfait à 70 euros chez mon esthéticienne.
04:55 - Et alors vous Margot, votre forfait par exemple ?
04:58 Les aisselles c'est combien chez vous Margot ?
05:01 - Alors nous on est à 12.
05:03 - 12 euros, et alors ce qu'on appelle le maillot c'est la partie évidemment autour du sexe.
05:09 - Oulah, alors exactement, après il va y avoir plusieurs types d'épilation du maillot.
05:14 Et là justement ça fait aussi partie un petit peu du changement durant toutes ces années,
05:21 où on voit aussi une évolution de la demande, parce qu'on a du maillot simple,
05:26 où on va enlever vraiment à peine ce qui va dépasser du sous-vêtement.
05:31 On a des épilations qui vont être un peu plus échancrées, et après on a les épilations intégrales.
05:36 - Mais l'épilation intégrale était sans doute la règle depuis 30 ou 40 ans,
05:40 et maintenant elle est moins présente c'est ce que vous voulez nous dire ?
05:43 - Ah mais complètement, et là par contre on est même plus sur,
05:46 par rapport au dictacte qu'on nous avait imposé,
05:49 là on est vraiment sur plus une cause de santé.
05:52 C'est vraiment ce qui en ressort.
05:54 - Mais vous savez, moi je suis de 64, quand j'ai commencé, si j'ose dire, la vie amoureuse,
06:02 les filles n'étaient pas épilées intégralement, pardonnez-moi de rapporter des souvenirs.
06:09 Donc c'est quelque chose d'assez nouveau.
06:11 C'est arrivé, me semble-t-il, avec la culture dite porno,
06:14 et c'est arrivé je pense à partir des années 90,
06:18 mais dans les années 80, les femmes n'étaient pas épilées entièrement.
06:24 En tout cas il n'y avait pas ce qu'on appelle l'épilation intégrale.
06:27 Donc c'est une séquence qui a duré...
06:29 - Même au niveau des aisselles, il y avait du moins belle qu'à l'époque.
06:32 On voit des films où certaines femmes peuvent se laisser justement les aisselles non épilées.
06:38 C'est sûr que c'est récent, cette mode du sang-poil.
06:42 - Bon ben Margot, belle et heureuse année, je ne sais pas ce qu'on peut vous souhaiter.
06:45 - Pareillement.
06:46 - Vous êtes esthéticienne depuis combien de temps ?
06:51 - Ça fait 15 ans maintenant.
06:53 - Ça marche bien, vous êtes à votre compte.
06:56 - Oui c'est ça, j'ai racheté un institut.
06:59 - Et vous êtes toute seule ou vous êtes avec des employés ?
07:02 - Non, j'ai deux collègues qui m'accompagnent au quotidien.
07:05 - Bon, et alors vous êtes ouverte là ?
07:07 Là il faut faire des heures, parce que là on ne peut pas travailler à distance.
07:12 Il faut être présent.
07:13 - Là non, là c'est pas possible.
07:14 À travers un écran, on ne peut pas.
07:16 - Il n'y a pas de télétravail chez les esthéticiennes.
07:18 - Non, mais c'est ce que j'aime justement.
07:20 - Vous commencez à quelle heure le matin ?
07:21 - Alors on fait du 9h-19h non-stop la semaine et 9h15 le samedi.
07:26 - Donc vous travaillez du lundi au samedi ?
07:28 - Non, du mardi au samedi.
07:30 - Bon, c'est quand même la France qui bosse.
07:32 9h-19h et plus le samedi, c'est la France qui bosse, c'est la France qui travaille.
07:37 - Oui, mais il faut s'adapter justement.
07:39 - Mais vous êtes libre, vous n'avez jamais été salariée, donc c'est ça aussi qui est bien, vous êtes libérale.
07:43 - Si, non, j'ai été salariée jusqu'à l'année dernière, donc voilà.
07:48 - Là vous avez investi.
07:50 - Oui, exactement.
07:52 - Vous avez été...
07:53 - Pour mettre à profit toutes ces années d'expérience.
07:55 - Vous avez raison, vous avez raison de tenter de travailler pour vous-même,
07:58 et puis il faut se mettre à son compte, il faut prendre des risques, bien sûr.
08:01 - C'est ça, exactement.
08:03 - Même si on a moins d'épilation pour nous faire vivre, c'est pas grave, on s'adapte.
08:06 - Mais il y a des soins, il y a besoin du visage, du massage.
08:09 - Exactement.
08:10 - Bien sûr, je suis d'accord avec vous.
08:11 - C'est ça, ça se développe beaucoup d'ailleurs.
08:12 - Monsieur Boubou, qu'est-ce que vous aimeriez vous faire épiler ?
08:15 - Me faire épiler, c'est-à-dire ? Dites-moi, Pascal.
08:18 - Je sais pas, est-ce que vous avez envie d'épiler les jambes, les torses ?
08:22 - Non, non, non.
08:24 - Est-ce que vous avez des poils dans le dos ?
08:26 - Ça commence, quelques-uns.
08:28 - Oui, des bébés, oui, oui.
08:29 - Non, non, ça commence à m'inquiéter, oui.
08:31 - Et vous êtes... jamais vous avez tenté l'épilation à la cire ?
08:34 - Ah non, à la cire, non ? Jamais ?
08:36 - L'épilation c'est à la cire, c'est bien ça ?
08:38 - Oui, à la cire.
08:39 - Mais pourquoi c'est à la cire l'épilation ?
08:41 - Il y a au laser maintenant, il y a au laser aussi.
08:43 - Autrement, on dirait que c'est rasé.
08:45 - Mais attendez, mais qu'est-ce qu'on rase à la cire ? Qu'est-ce qu'on épile à la cire ? Excusez-moi ?
08:48 - Ben, on épile les poils.
08:50 - Les poils sur les jambes ?
08:52 - Ah bon, mais pas pour un homme, si ?
08:54 - Ah ben si, bien sûr.
08:55 - Mais attendez, vous épilez les poils...
08:57 - Moi je fais ça à la tondeuse, le torse.
08:59 - Ah ben c'est pas épilé, c'est tendre.
09:01 - Ah non, non.
09:02 - Raser, c'est pas épiler.
09:04 - Ça pique trop quand on épile.
09:06 - Vous faites ça à la cire, vous ?
09:08 - Mais je vous parle pas de moi, je vous parle de vous.
09:10 - Mais moi je parle de vous.
09:12 - L'épilation est par définition à la cire.
09:15 Autrement, ça s'appelle raser ou autrement ça s'appelle tendre.
09:17 - Et quand on rase, ça repousse plus de rue.
09:19 - Ça brûle, ça brûle.
09:21 - Oui, ben ça fait mal, mais les femmes font ça.
09:24 - Elles sont plus courageuses que moi.
09:27 - Je suis d'accord avec vous.
09:29 - Il est 12h56.
09:30 - On s'épile ou on s'efface.
09:32 - Merci, merci.
09:34 - C'est une nouvelle blague de DJ Fab.
09:37 - C'est bête, on sortait d'une belle séquence.
09:39 - J'ai vraiment tout donné pourtant.
09:43 - Tout à fait, tout à fait.
09:45 - Il aurait dit que l'esthéticien était au poil et qu'on s'épile ou on s'efface.
09:49 - C'est les deux blagues qu'il aurait faites.
09:51 - On remercie beaucoup M. Fabrice Laffitte pour ses fines plaisanteries.

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