Un fantôme chasse une femme et son frère dans un hôpital abandonné ; une infirmière affirme qu'un esprit lui a prouvé qu'il y a une vie après la mort.
Catégorie
🎥
Court métrageTranscription
00:00 Ce programme est disponible en version multilingue.
00:03 J'ai eu une sensation désagréable dès que je me suis garée.
00:15 J'ai su qu'il n'était pas à l'aise.
00:21 Comme quand on a l'impression qu'il y a quelque chose tout près.
00:27 Tous les poils de mon corps se sont dressés d'un coup.
00:30 Une nuit, la sonnette a retenti.
00:34 L'appel venait d'une chambre vide dont l'occupant venait de décéder.
00:38 Je me sentais seule et effrayée, comme si quelqu'un m'observait.
00:42 Il n'y avait rien de bon pour nous là-bas.
00:46 On a perdu sa langue ?
00:55 Je voulais juste qu'on s'en aille.
00:57 C'était quoi ?
00:59 Quand j'ai entendu ça,
01:03 ça m'a foutu la trouille.
01:05 Ça m'a foutu la trouille.
01:07 Sur la côte est du Canada,
01:35 l'île du Prince-Édouard abrite certains des plus anciens établissements du pays.
01:39 J'ai grandi dans une petite ville,
01:43 sur l'île du Prince-Édouard.
01:45 Une ville tranquille sur une petite île tranquille.
01:49 Voilà à quoi mon enfance a ressemblé.
01:52 En cet après-midi d'été,
01:55 accompagnée de son jeune fils,
01:57 Cara rend visite à son grand-père,
01:59 qui vient d'être admis dans un centre de soins longue durée.
02:03 Content de voir papy ?
02:05 C'était l'un des tout premiers hôpitaux de l'île.
02:07 Il avait été réhabilité en 1933,
02:11 puis transformé en centre de soins longue durée.
02:13 J'ai senti mon fils me serrer plus fort la main droite.
02:27 J'ai su qu'il n'était pas à l'aise.
02:31 J'ai eu une sensation désagréable dès que je me suis garée.
02:33 Depuis toute petite,
02:37 j'ai toujours eu ce que certains pourraient appeler
02:39 un sixième sens.
02:41 Quand on entre dans une chambre
02:45 ou dans un bâtiment
02:47 ou une maison
02:49 et qu'on est envahi par une sorte de pressentiment
02:51 qu'il peut arriver
02:53 ou qu'il va arriver quelque chose à quelqu'un
02:55 et
02:57 qu'on ne sait pas ce que ce sera.
02:59 Et puis, c'est le cas.
03:01 J'ai toujours eu du mal
03:07 à décrire ce genre de sentiments
03:09 parce que j'avais l'impression que ce n'était pas normal,
03:11 que c'était assez rare.
03:13 À l'intérieur,
03:25 mon fils n'a plus décroché un mot.
03:27 Il ne voulait aller nulle part.
03:29 Je l'ai rassurée
03:35 en lui disant qu'on allait juste faire un petit coucou à papy
03:37 pour voir sa nouvelle chambre
03:39 puis qu'on irait passer l'après-midi ensemble
03:41 au parc.
03:43 Mais je voulais d'abord voir mon grand-père.
03:51 Quoi ?
03:53 On a croisé une dame
04:01 qui nous regardait
04:03 mais dont les yeux
04:05 semblaient aussi nous transpercer.
04:07 On y va.
04:11 Je ne sais pas si c'est possible
04:13 de faire un petit coucou à papa
04:15 et de dire au grand-père
04:17 que je suis heureuse de vous voir.
04:19 On y va.
04:21 Allez, en route.
04:23 Allez.
04:25 Dans l'ascenseur,
04:35 mon fils s'est collé à moi
04:37 et je l'ai senti serrer ma main encore plus fort.
04:39 J'ai su qu'il était en détresse
04:45 et que la visite serait courte.
04:47 Salut papy !
04:49 Peu de temps après,
04:53 on attendait l'ascenseur
04:57 dans le couloir du deuxième étage.
04:59 Bonjour.
05:05 Comment tu t'appelles ?
05:07 Sois pas timide.
05:09 Cette vieille femme était tout près
05:13 de mon fils.
05:15 Il a perdu sa langue ?
05:17 Il n'était pas rassuré.
05:21 C'est bon.
05:25 Il y avait clairement quelque chose
05:31 chez cette femme
05:33 qui nous a mis très mal à l'aise.
05:35 Viens.
05:37 J'aime pas cet endroit.
05:39 Il n'arrêtait pas de dire
05:41 « J'aime pas cette maison,
05:43 j'aime pas cette vie ».
05:45 Quoi ?
05:51 Il m'a regardée et a dit
05:55 « Est-ce qu'on devra revenir ?
05:57 Tu sais quoi ?
05:59 Tu ne seras pas obligée ».
06:01 Je pensais que
06:03 mon fils avait la même chose
06:05 que moi à son âge.
06:07 Il pouvait voir des choses
06:09 que je voyais aussi.
06:11 Comme tous les enfants,
06:13 le fils de Kara
06:15 est plus sensible aux paranormales
06:17 que les adultes.
06:19 Il n'a pas encore développé
06:21 les filtres qu'on pose sur nos sens
06:23 et qui nous aident à convaincre
06:25 que ce ne sont pas des contes de fées
06:27 qui appartiennent à la littérature.
06:29 Un an après
06:33 avoir été dans cet établissement
06:35 pour la première fois,
06:37 le journal local a annoncé
06:39 qu'il allait être détruit
06:41 car le nouveau bâtiment était prêt.
06:43 Le bâtiment pluricentenaire
06:47 tombe vite en désuétude.
06:49 Il est resté plusieurs années comme ça,
06:53 désaffecté.
06:55 Un soir,
06:57 je revenais d'une soirée
06:59 chez des amis avec mon frère.
07:01 Et en passant devant le bâtiment,
07:03 comme j'étais au volant,
07:05 j'ai jeté un coup d'œil sur la gauche.
07:07 « Pourquoi c'est allumé ?
07:11 Ça ne devrait pas être
07:15 un bâtiment ? »
07:17 J'ai dit que c'était un bâtiment
07:19 qui était en train de se débrouiller.
07:21 J'ai vu un petit peu
07:23 de lumière.
07:25 « Ça ne devrait pas l'être ? »
07:27 J'ai vu une lumière
07:31 s'allumer à l'étage.
07:33 « Ce bâtiment devrait être vide. »
07:35 Il n'y avait plus d'électricité
07:39 dans ce bâtiment,
07:41 ni aucun accès.
07:43 Toutes les portes avaient été condamnées.
07:45 Mon frère m'a regardé et il a dit
07:47 « Oh putain ! »
07:49 Il l'avait vu aussi.
07:53 On était là
07:55 à se regarder l'un l'autre
07:57 sans savoir quoi dire.
07:59 J'ai vu un petit peu
08:05 de lumière.
08:07 J'ai dit « Oh putain ! »
08:09 Il m'a regardé et il a dit
08:11 « Oh putain ! »
08:13 J'ai vu un petit peu
08:15 de lumière.
08:17 J'ai dit « Oh putain ! »
08:19 Il m'a regardé et il a dit
08:21 « Oh putain ! »
08:23 J'ai dit « Oh putain ! »
08:25 J'ai dit « Oh putain ! »
08:27 J'ai dit « Oh putain ! »
08:29 J'ai dit « Oh putain ! »
08:31 J'ai dit « Oh putain ! »
08:33 J'ai dit « Oh putain ! »
08:35 J'ai dit « Oh putain ! »
08:37 J'ai dit « Oh putain ! »
08:39 J'ai dit « Oh putain ! »
08:41 J'ai dit « Oh putain ! »
08:43 J'ai dit « Oh putain ! »
08:45 J'ai dit « Oh putain ! »
08:47 J'ai dit « Oh putain ! »
08:49 J'ai dit « Oh putain ! »
08:51 J'ai dit « Oh putain ! »
08:53 J'ai dit « Oh putain ! »
08:55 J'ai dit « Oh putain ! »
08:57 J'ai dit « Oh putain ! »
08:59 J'ai dit « Oh putain ! »
09:01 J'ai dit « Oh putain ! »
09:03 J'ai dit « Oh putain ! »
09:05 J'ai dit « Oh putain ! »
09:07 J'ai dit « Oh putain ! »
09:09 Rien d'autre.
09:11 Tu l'as vu ?
09:15 Je sais pas. Je sais pas ce que j'ai vu.
09:17 Tu l'as vu ?
09:19 J'ai vu quelque chose.
09:21 Ok bon, allons-y.
09:23 À ce moment-là, il y a eu un léger tapotement.
09:30 On s'est arrêtés et on s'est regardés, genre.
09:33 T'as entendu ?
09:38 Les tapotements se sont transformés en coups sourds sur la vitre.
09:43 Comme si quelqu'un frappait dessus avec sa main.
09:47 Elle était juste là, les yeux rivés sur nous.
09:58 Elle semblait perdue.
10:03 Soit perdue, soit seule, soit cherchant à se faire remarquer par quelqu'un.
10:08 Tu la vois ?
10:11 Mon frère était figé comme une statue.
10:16 Il fixait la fenêtre.
10:18 J'ai alors ressenti ce qu'on appelle la réponse « combat-fuite ».
10:24 Doit-on rester ou fuir ?
10:26 Qu'est-ce qu'on doit faire ?
10:28 Qu'est-ce qu'on doit faire ?
10:30 Il n'y a rien.
10:32 Pourquoi ?
10:34 Il a rien !
10:36 On a bondi tous les deux.
10:43 Je n'ai jamais eu aussi peur de toute ma vie.
10:51 On a foncé.
10:53 Il existe deux types de hantises.
10:56 Les hantises résiduelles et les hantises intelligentes.
10:59 Le type résiduel n'est rien de plus qu'une sorte d'enregistrement paranormal.
11:03 Le type intelligent, lui, est doté d'une personnalité.
11:06 Il est conscient de votre présence.
11:09 Il peut parfois vous parler, interagir avec vous,
11:13 et dans certains cas, il peut même vouloir vous faire du mal.
11:23 On s'est arrêté quelques secondes pour reprendre notre souffle et nos esprits.
11:28 C'était quoi, ça ?
11:30 J'en sais rien.
11:33 Beaucoup de témoignages sur les fantômes et les hantises
11:37 proviennent de maisons de retraite ou de centres de soins à longue durée.
11:41 Et si les raisons peuvent être nombreuses,
11:43 je pense que c'est principalement parce qu'il y a beaucoup de décès dans ce genre d'endroit.
11:47 Et là où il y a beaucoup de morts, il y a souvent une forte activité paranormale.
11:53 Alors que mon frère se dirigeait vers la voiture,
11:56 j'ai senti que je n'étais pas prête à partir.
11:59 Comme si quelque chose me retenait.
12:02 - Cara, viens ! - Une seconde !
12:11 Je ne voulais pas quitter les lieux. Je devais vérifier cette porte.
12:21 J'ai senti le froid de l'acier contre ma peau.
12:25 Qu'est-ce que tu fais ?
12:29 J'ignore pourquoi, j'ai frappé à la porte.
12:43 Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai senti un bruit.
12:48 J'ai frappé à la porte.
12:51 T'es folle ! Pichons le camp !
12:56 Pardon de vous avoir dérangé.
12:58 C'était pas mal intentionné.
13:01 Je voulais faire connaître mes intentions.
13:03 Désolée si on vous a dérangé. On a vu de la lumière, alors on jetait juste un coup d'œil.
13:09 Ce n'était pas contre vous.
13:11 Et on s'en va maintenant.
13:16 Voilà. Bon, on peut y aller.
13:19 C'était quoi ?
13:22 On a pris nos jambes à nos coups.
13:39 Pendant que Cara et son frère exploraient les lieux,
13:44 tout à coup, une entité veut les faire partir.
13:47 Et elle le montre très clairement et avec beaucoup de colère.
13:51 Quelle que soit cette présence, elle veut les chasser et ne se gêne pas pour le leur dire.
13:57 Je n'ai jamais ressenti une telle peur de toute ma vie.
14:03 Et je n'ai jamais vécu une expérience pareille.
14:07 Où sont mes clés ?
14:09 Vite, vite, vite !
14:10 Je les cherche, d'accord ? Je les cherche !
14:12 Je ne voulais plus regarder ce bâtiment. Je voulais qu'on s'en aille, sans un regard en arrière.
14:16 Ok, voilà.
14:18 C'était quoi ?
14:20 Je ne sais pas. Pourquoi tu lui as parlé ?
14:22 J'ai senti un truc, ok ?
14:24 Un truc ?
14:25 Je t'ai dit que cet endroit était bizarre.
14:27 Qu'est-ce qu'il y a ? Quoi ?
14:32 Qu'est-ce que t'as ?
14:34 Ça brûle ! Ça brûle !
14:36 Ça brûle !
14:39 Il était paniqué et il semblait souffrir.
14:42 Où est-ce que t'as ?
14:43 Ça brûle !
14:44 Il criait que c'était comme si on le brûlait avec un briquet.
14:48 Il ne voyait pas comment expliquer autrement la douleur qu'il ressentait dans la nuque.
14:52 Montre-moi ! Montre-moi ! Montre-moi ! Montre-moi !
14:55 C'est pas vrai !
15:00 Sa nuque était rouge vif, comme ébouillantée.
15:05 Comme si on avait versé de l'eau brûlante dessus.
15:09 Bon sang !
15:11 Il y a la forme d'une main sur ta nuque !
15:16 Il y avait l'empreinte distincte d'une main,
15:22 comme si quelqu'un avait fait ça sur sa nuque.
15:25 Ne bouge pas ! Bouge pas !
15:30 Attends !
15:32 Attends !
15:33 J'ai alors pris quelques photos de ce que je voyais pour lui montrer.
15:43 Voilà !
15:44 C'est dingue !
15:48 Je lui ai montré sur l'écran ce qu'il avait sur la nuque.
15:55 Il est devenu blanc, comme un linge.
15:59 C'est quoi ?
16:01 Cette chose avait touché l'un de nous physiquement.
16:04 C'était très effrayant.
16:06 Le frère de Kara éprouve une inquiétante sensation de brûlure dans la nuque.
16:12 Et en regardant cette zone,
16:14 Kara remarque comme une empreinte de main sur la peau.
16:17 C'est généralement la marque d'un esprit agressif,
16:20 ou en tout cas d'un esprit prêt à s'en prendre aux vivants,
16:23 afin de leur faire connaître sa présence.
16:29 Quelque chose a voulu lui faire du mal.
16:31 La femme de la fenêtre !
16:36 C'est elle !
16:38 Kara voit d'abord la silhouette d'une vieille femme,
16:45 debout à la fenêtre,
16:47 qui tapote sur la vitre,
16:49 afin d'attirer son attention.
16:51 Puis, il y a l'empreinte sur la nuque de son frère.
16:58 C'est pas vrai !
16:59 Ce n'est donc pas résiduel.
17:02 Il y a une entité intelligente dans ce bâtiment,
17:05 et elle est prête à blesser les gens qui s'en approchent.
17:08 Son visage m'était familier.
17:15 Je me suis alors rendue compte
17:18 que c'était la dame que j'avais vue devant l'ascenseur,
17:21 avec mon fils.
17:24 Sois pas timide !
17:26 On a perdu sa langue ?
17:28 C'était elle !
17:30 Cette femme a peut-être cherché à attirer notre attention
17:35 pour nous dire "Vous devriez partir, et ne pas tenter le diable."
17:39 Comme un avertissement,
17:46 pour nous prévenir qu'il n'y avait rien de bon pour nous, là-bas.
17:51 On s'en va ! On s'en va !
17:53 On s'en va !
17:56 Je me souviens que je serais toute seule,
18:01 et que je ne pourrais pas me faire confiance.
18:04 Je ne pourrais pas me faire confiance.
18:06 Je ne pourrais pas me faire confiance.
18:08 Je ne pourrais pas me faire confiance.
18:10 Je ne pourrais pas me faire confiance.
18:12 Je ne pourrais pas me faire confiance.
18:14 Je ne pourrais pas me faire confiance.
18:16 Je ne pourrais pas me faire confiance.
18:18 Je me souviens que je serrais très fort le volant de ma voiture,
18:22 tendue comme jamais.
18:25 Je suis sûre que si on était restés,
18:32 quelque chose d'horrible aurait pu se produire.
18:35 Mais on est partis au bon moment,
18:37 et on a eu de la chance que mon frère s'en sorte
18:40 avec une marque de main sur la nuque,
18:42 et rien d'autre.
18:44 Ne bouge pas !
18:47 Toutes les choses que j'avais vues ou ressenties
18:51 pendant mon enfance,
18:53 sans vraiment savoir ce que c'était,
18:56 cette expérience m'a confirmé qu'elles sont réelles.
19:00 Bien vite ! Allez !
19:06 Et que ce qu'on voit n'est que la partie émergée de l'iceberg.
19:11 La vie de Thunder Bay
19:13 La vie de Thunder Bay
19:15 La ville de Thunder Bay est située sur la rive ouest du lac supérieur,
19:36 sur des terres traditionnellement occupées par le peuple Ojibwe.
19:40 Je vis au bord du lac supérieur,
19:44 et tout le monde sait que ces terres sont utilisées par le peuple Ojibwe pour des cérémonies.
19:49 Cliff Chawanamash travaille dans un centre de soins longue durée
19:54 où il s'occupe de personnes âgées.
19:56 En tant que ludothérapeute,
20:02 j'aide les personnes âgées à profiter des derniers instants de leur vie dans le centre.
20:08 Et un pion en moins !
20:10 C'est pas grave !
20:12 Dans mon enfance, je n'ai pas été un petit-fils exemplaire.
20:16 Je n'allais pas voir ma grand-mère et je l'ai regretté plus tard.
20:19 Dans ce centre, les patients sont comme mes grands-parents.
20:22 Cette pièce-là ?
20:23 Non, bouge plutôt droit.
20:25 Je les vois dans leurs meilleurs moments, mais aussi dans les pires, jusqu'à ce qu'ils nous quittent.
20:30 Et à ce moment-là, on est heureux pour eux.
20:33 Ce n'est pas aussi horrible que ce qu'on peut penser.
20:36 Lors d'une nuit de garde, Cliff commence à entendre des bruits et des sons inquiétants.
20:42 J'ai eu ma première expérience au bout de deux mois.
20:47 Près de l'épaule droite, j'ai senti un souffle froid sur le côté du visage,
20:59 comme si quelqu'un m'avait murmuré quelque chose à l'oreille.
21:02 J'ai entendu un chuchotement qui disait « Salut mon pote ».
21:14 C'est comme quand on a l'impression qu'il y a quelque chose tout près dans le noir
21:18 et qu'on sent qu'on n'est pas seul.
21:24 Tous les poils de mon corps se sont dressés d'un coup.
21:29 J'ai senti mon pouce accélérer, mais j'ai gardé mon calme pour ne pas effrayer les résidents.
21:37 On est formés pour ne pas montrer nos émotions.
21:40 C'est à partir de ce jour-là que tout a changé.
21:50 J'ai vu une masse noire, comme si quelqu'un entrait dans le vestiaire.
21:55 Je sais ce que j'ai vu.
22:00 Et je suis sûr à 100% qu'il y avait quelqu'un dans cette pièce.
22:04 [Musique]
22:20 Mais sa conviction vacille quand il découvre le vestiaire vide.
22:25 J'aurais aimé que ça s'arrête là, mais c'est pas le cas.
22:31 [Musique]
22:49 J'ai commencé à trouver ça plutôt effrayant.
22:55 [Musique]
23:01 Cliff met ses doutes de côté pour se concentrer sur son travail.
23:07 [Musique]
23:27 Soudain, j'ai entendu un coup sur la porte de la réserve.
23:36 [Bruits de pas]
23:39 Il y avait aussi d'autres bruits, comme si des choses étaient déplacées.
23:45 Je savais pourtant que la réserve était vide.
23:50 Il n'y avait personne d'autre que moi.
23:53 [Bruits de pas]
24:00 Des dossiers avaient bougé.
24:03 [Bruits de pas]
24:18 Là, j'ai commencé à avoir peur et à me sentir mal à l'aise.
24:23 [Bruits de pas]
24:25 [Bruit de pas]
24:32 [Bruit de pas]
24:37 Le lendemain, Cliff décide de mener sa petite enquête.
24:43 Un jour, je me suis dit, et si j'essayais de faire un enregistrement quand il n'y a plus personne?
24:53 [Bruits de pas]
25:18 Je suis venu récupérer mon téléphone dans la réserve.
25:23 [Bruits de pas]
25:32 Quand j'ai entendu ça, ça m'a foutu la trouille.
25:36 [Bruits de pas]
25:39 J'ai senti que la chose, ou la personne qui faisait ça, cherchait à se faire connaître.
25:47 [Bruits de pas]
25:48 On connaît tous des gens qui aiment faire peur aux autres.
25:51 Eh bien, ça vaut également pour les esprits.
25:54 Certains d'entre eux adorent effrayer les vivants, car ça les amuse.
25:59 [Musique]
26:07 Quand je vivais en pleine nature, j'ai eu plusieurs rencontres avec des ours.
26:12 Il y avait aussi des loups.
26:15 Alors, il en faut beaucoup pour me faire peur.
26:17 Mais à ce moment-là, j'étais terrifié.
26:20 Lors de sa garde suivante, une nouvelle surprise attend Cliff.
26:25 Quand je suis entré dans le bureau, ma responsable était figée face à la porte de la réserve.
26:30 Un problème?
26:31 C'est bloqué.
26:33 Les armoires avaient été poussées contre la porte.
26:37 Ça n'avait aucun sens.
26:41 [Bruits de pas]
26:45 J'étais un peu abasourdi, pas très à l'aise.
26:53 C'était choquant.
26:55 J'ai eu beaucoup de mal à l'ouvrir, car les armoires étaient serrées contre la porte.
27:06 [Bruits de pas]
27:11 Sérieux?
27:14 Qui a fait ça?
27:15 C'est dingue!
27:19 [Bruits de pas]
27:28 J'ai remis de l'ordre, je me suis concentré sur les tâches à accomplir.
27:36 Puis j'ai poursuivi ma journée en essayant au maximum de ne plus penser à cette histoire.
27:42 J'aime bien ce jeu. Je peux rouler les dés?
27:55 Bien sûr.
27:56 Cliff, je veux que tu viennes tout de suite.
27:59 Tout de suite?
28:00 Je me suis dit, qu'est-ce que j'ai fait?
28:04 Elle avait l'air d'être vraiment contrariée.
28:08 Allez!
28:09 Alors je l'ai suivi.
28:14 Comment c'est possible?
28:19 Quoi?
28:21 Encore une fois, la porte était bloquée par les armoires.
28:28 J'ai eu un gros frisson.
28:32 J'étais presque en panique.
28:35 J'avais une sensation de malaise, comme si on n'était pas seul.
28:44 En plus de ma responsable et moi, je sentais qu'il y avait quelqu'un d'autre.
29:00 Très vite, les résidents du centre assistent eux aussi à des choses terrifiantes.
29:05 Pourvu qu'ils me laissent dormir.
29:09 J'ai trop peur.
29:11 Ils se plaignaient d'un enfant qui jouait,
29:18 et d'un homme qui laissait l'enfant faire du bruit,
29:22 ce qui les empêchait de dormir.
29:24 Non!
29:26 Non!
29:29 Prietez-moi.
29:31 La nervosité de ce patient n'est apaisée que par la présence de Cliff,
29:36 qui est de garde cette nuit-là.
29:39 [Bruit de moteur]
29:41 [Bruit de moteur]
29:44 [Bruit de moteur]
29:47 [Bruit de moteur]
29:50 [Bruit de moteur]
29:53 [Bruit de moteur]
29:56 [Bruit de moteur]
29:59 [Bruit de moteur]
30:02 [Bruit de tirs]
30:06 [Bruit de tirs]
30:08 Non!
30:10 [Bruit de tirs]
30:13 [Bruit de moteur]
30:16 [Bruit de moteur]
30:19 [Bruit de moteur]
30:22 Tout va bien?
30:24 Gavin?
30:25 Ça va?
30:35 Qu'est-ce qu'il y a?
30:36 [Bruit de souffrance]
30:38 [Bruit de tirs]
30:46 [Bruit de tirs]
30:49 J'étais paralysé.
30:52 [Bruit de tirs]
30:54 À ce moment-là, j'étais terrifié.
31:00 [Bruit de tirs]
31:02 [Bruit de tirs]
31:05 [Bruit de moteur]
31:07 Je ne comprenais pas ce qui se passait.
31:09 [Bruit de moteur]
31:11 Le lendemain, Cliff apprend que sa responsable a vécu une expérience similaire.
31:18 Jackie, je ne sais pas ce qui se passe ici.
31:21 Je sais que c'est fou, mais...
31:23 j'ai vu un garçon et un homme.
31:26 À son visage, je voyais bien qu'elle avait très peur.
31:29 J'en ai marre.
31:31 [Bruit de tirs]
31:34 [Cri]
31:36 J'étais totalement sous le choc.
31:40 J'ai regardé ce pot, mon cœur battait très fort.
31:44 Qu'est-ce que c'est que ça?
31:46 Ça doit être... le garçon.
31:49 [Bruit de tirs]
31:51 Dès qu'elle a mentionné l'enfant, un autre pot a explosé.
31:59 Je me suis dit, ce gamin veut visiblement qu'on sache qu'il est là.
32:04 J'ai appelé mon beau-père pour lui raconter cette histoire.
32:10 Il m'a dit qu'à son époque, c'était une école à la place du centre de soins.
32:15 Et que, pendant sa scolarité, l'un de ses amis avait été assassiné par sa mère.
32:22 Puis la mère s'était suicidée dans la foulée, sur le site même où le centre a été construit.
32:29 Tout se mettait en place.
32:31 Il m'a paru probable que, comme ce garçon s'y sentait bien avant de mourir, il avait décidé d'y rester.
32:38 [Bruit de tirs]
32:45 Ce pauvre enfant a été tué par sa propre mère.
32:51 Il y a donc des chances qu'il ait vu en clif l'image d'un père.
32:55 Et s'il le taquine et qu'il lui fait des farces, c'est parce qu'il veut attirer son attention.
33:01 Je me dis que la silhouette sombre est peut-être celle d'un homme qui a rencontré le garçon dans l'au-delà.
33:08 Et qui a décidé de rester pour l'aider à aller de l'avant.
33:12 Il reste là et observe.
33:15 On a tous fini par...
33:19 considérer que toutes ces bizarreries sont normales.
33:25 On a fini par l'accepter et on vit avec.
33:32 [Bruit de tirs]
33:34 [Musique]
33:38 [Musique]
33:44 [Musique]
33:49 [Musique]
33:54 [Musique]
33:59 En 2008, Jenna Santos est infirmière dans un centre de soins à longue durée.
34:06 C'est une grande structure qui accueille près de 200 patients.
34:12 Un bel endroit pour les employés comme pour les résidents.
34:18 On y dispense des soins palliatifs à des personnes âgées.
34:24 [Musique]
34:26 [Bruits de pas]
34:28 Isaac, c'est Jenna.
34:31 Je sais que la mort peut être douloureuse.
34:36 Ça va aujourd'hui ?
34:39 [Bruit de souffle]
34:43 Vous avez mal ?
34:45 Je fais donc en sorte que ce soit le moins pénible possible.
34:50 Un départ sans douleur, c'est ce qu'on leur offre.
34:53 S'il vous en faut plus, appuyez sur le bouton.
34:58 C'est triste, mais aussi gratifiant.
35:01 Je suis pleine de compassion et le métier d'infirmière est idéal pour l'utiliser à bon escient.
35:08 Jenna s'épanouit dans son travail, mais elle est nuit de garde à la stress.
35:17 De jour, mon étage est agréable, mais la nuit, c'est une autre histoire.
35:25 La nuit, on vérifie toutes les heures que nos patients respirent.
35:31 [Bruit de moteur]
35:38 [Bruit de porte qui s'ouvre]
35:43 Je me sentais seule et effrayée, comme si quelqu'un m'observait.
35:47 [Bruit de porte qui s'ouvre]
35:50 [Bruits de clavier]
35:55 Une nuit, vers 3h du matin, la sonnette d'appel a retenti.
36:04 J'ai regardé l'écran pour savoir d'où provenait l'appel.
36:09 Il venait d'une chambre vide, dont l'occupant venait de décéder.
36:15 Personne ne pouvait avoir enclenché la sonnette d'appel de cette chambre.
36:20 Je ne pouvais pas contrôler les patients, ils dormaient tous. Je ne comprenais pas.
36:26 J'étais morte de peur.
36:31 Mais je devais stopper l'appel, car je savais que si je ne le faisais pas, ça finirait par réveiller les patients.
36:39 [Bruit de clavier]
36:57 La chambre était vide.
37:04 Je savais bien que la sonnerie d'appel ne pouvait pas se déclencher toute seule.
37:11 Impossible. J'avais froid, les mains moites et des frissons dans le dos.
37:17 [Bruit de clavier]
37:23 J'ai fini par débrancher le système.
37:27 [Bruit de clavier]
37:50 Ça a sonné de nouveau.
37:52 [Bruit de clavier]
37:56 J'ai dû rassembler mes forces et mon courage pour y retourner.
38:01 [Bruit de clavier]
38:12 Je ne sais pas comment ça a pu se produire.
38:15 [Bruit de clavier]
38:22 Les nuits suivantes, la situation ne s'arrange pas.
38:26 J'ai demandé plusieurs fois à la maintenance de réparer la sonnette.
38:31 Selon eux, c'était un problème électrique.
38:34 Oui, je sais, je sais. Est-ce que vous pouvez revenir quand même ?
38:42 Ça se produisait toutes les nuits.
38:46 Alors que l'incident devient récurrent, l'état de santé du patient préféré de Jenna s'aggrave.
38:58 Il était en fin de vie.
39:02 Ses enfants, qui venaient souvent le voir, me disaient tout le temps à quel point c'était un père aimant et formidable.
39:12 Tout bascule la nuit suivante.
39:16 [Bruit de clavier]
39:26 Le tableau qui était accroché dans le bureau des infirmières est tombé à 3 heures du matin.
39:34 J'étais bouche bée.
39:50 Il y avait une dame vêtue d'une robe blanche, longue et légère.
39:57 Nos résidents ne sont pas habillés comme ça.
40:03 Elle ne me regardait pas.
40:06 Elle restait là, les yeux dans le vague.
40:10 Je n'en revenais pas.
40:14 Un froid glacial a traversé mon corps.
40:17 Je n'ai jamais eu aussi peur.
40:35 L'apparition s'est envolée.
40:48 Mon patient est mort cette nuit-là.
40:54 Le lendemain, la fille du défunt vient débarrasser ses affaires.
41:07 Il va me manquer.
41:09 Oui.
41:11 Moi aussi.
41:16 J'ai vu un tableau au mur.
41:19 C'est la femme que j'avais vue, avec la même robe, longue et légère, avec de grandes manches.
41:30 Elle a dit que c'était ma mère.
41:33 Donc la femme de mon patient.
41:37 Il m'a fallu quelques minutes face au tableau pour digérer cette information.
41:57 Jenna a vu une formidable apparition.
42:01 Ce phénomène se manifeste souvent quand quelqu'un décède.
42:06 Ça arrive vraiment.
42:08 Et c'est une expérience vraiment étonnante et fantastique à vivre.
42:17 L'une des meilleures explications que j'ai entendues est qu'on passe juste dans la pièce d'à côté.
42:23 C'est ça mourir.
42:24 Les morts ne cessent donc jamais vraiment de communiquer avec nous.
42:37 Je n'ai jamais revu cette apparition.
42:41 Depuis ce jour, je n'ai pas eu d'autres expériences dans cette unité.
42:50 Je ne veux pas vivre dans la peur.
42:55 Pendant mes nuits de garde, je préfère avoir un environnement zen afin de pouvoir me concentrer sur mes patients.
43:06 J'ai eu très peur, car c'était bien un fantôme.
43:11 Mais cette femme avait quelque chose d'apaisant.
43:16 Car c'était peut-être sa façon de dire à l'amour de sa vie qu'elle était là.
43:26 Ils ont peut-être besoin de tourner la page et d'accepter leur destin.
43:36 En tant qu'infirmière, j'ai foi en la science.
43:40 Tout devrait être logique, concret, véridique.
43:43 Pourtant, j'ai vécu cette expérience comme je vous la raconte.
43:49 Le jour où la science se déroule.
43:54 Le jour où la science se déroule.
43:59 Le jour où la science se déroule.
44:04 Le jour où la science se déroule.
44:08 Le jour où la science se déroule.
44:12 Le jour où la science se déroule.
44:16 Le jour où la science se déroule.
44:20 Le jour où la science se déroule.
44:24 Le jour où la science se déroule.
44:28 Le jour où la science se déroule.
44:32 Le jour où la science se déroule.
44:37 Sous-titrage Société Radio-Canada