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Le préfet de la Drôme s'est rendu mardi soir sur le terrain aux côtés des CRS appelés en renfort et qui patrouillent dans les quartiers de Valence-le-haut. Thierry Devimeux confirme qu'ils seront mobilisés tant que le calme et la sécurité ne seront pas revenus.

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Transcription
00:00 7h bientôt 44, on parle donc sécurité dans nos quartiers ce matin avec notre invité
00:12 Emmanuel Champagne, le préfet de la Drôme est avec nous.
00:13 Bonjour Thierry Devimeux.
00:14 Bonjour.
00:15 Vous étiez hier soir aux côtés des CRS présents en ce moment dans les quartiers
00:18 de Valence-le-Haut, ils vont rester là combien de temps au plan et à fond barlet de ces
00:22 CRS ?
00:23 En fait ces CRS viennent en complément des forces de police qui ont leurs actions quotidiennes
00:28 sur le terrain et ils viennent quand on en a besoin.
00:31 En l'occurrence hier on a mené des grosses opérations de sécurisation lundi et mardi
00:36 et pour être sûr que tout se passe bien, pour figer le quartier, c'est un terme policier
00:40 mais pour être sûr qu'il y ait une présence policière suffisante pour éviter que tout
00:43 le monde court dans tous les sens et se sauve, j'ai fait appel à des CRS, la fameuse CRS
00:48 8, 83 exactement qui vient de Lyon et qui permet de travailler en toute sécurité et
00:51 d'être extrêmement efficace parce que c'est des grands professionnels.
00:54 Qui va rester là combien de temps cette CRS ?
00:55 Elle va rester un certain nombre de temps.
00:58 Le temps qu'il faudra ?
00:59 Le temps qu'il faudra.
01:00 C'est le message ?
01:01 Le temps qu'il faudra et le temps qu'il est nécessaire, c'est-à-dire que moi je n'hésite
01:03 pas à les faire venir, les laisser repartir quand le calme est revenu et les faire revenir
01:07 en tant que besoin.
01:08 L'idée n'est pas d'avoir une présence permanente mais d'avoir une présence quand il y a besoin
01:13 pour venir compléter le travail des forces de police.
01:15 Il y est de nombreuses opérations, vous nous l'avez dit, 7 interpellations encore avant-hier,
01:20 déjà 11 interpellations fin septembre après les règlements de comptes du printemps.
01:24 Est-ce que ça a changé la donne dans les quartiers de Valence-le-Haut aujourd'hui ?
01:28 Des interpellations aussi la semaine dernière d'un laboratoire de conditionnement de drogue,
01:32 pas dans les quartiers mais qui impliquait des gens du quartier.
01:34 Oui, il y a un très gros travail qui est mené par la police judiciaire.
01:38 Et ça porte ses fruits ?
01:39 Ça porte ses fruits, indéniablement.
01:41 D'ailleurs les gens des quartiers me le disent.
01:42 Spontanément ?
01:43 Ils le disent spontanément et c'est ça qui est intéressant, c'est de voir que les gens
01:47 reprennent confiance.
01:48 En fait on avait, la situation qu'on avait dans ces quartiers, qu'on a encore un peu,
01:52 je le concède, ces quartiers sont kidnappés par des petits malfaiteurs qui pourrissent
01:57 la vie de tout le monde.
01:58 Quand on déstabilise ces malfaiteurs, les gens retrouvent l'envie d'aller dehors,
02:04 retrouvent l'envie de reconquérir leurs espaces publics.
02:06 Et ils le disent très très vite.
02:08 Hier soir ils nous disaient "ça fait du bien de voir des policiers, ça fait du bien de
02:11 voir le nombre de CRS présents parce que ça calme le quartier".
02:15 Mais les trafics de stupéfiants n'ont pas disparu totalement, ils essaient de se remettre
02:19 en place.
02:20 Il faut être très modeste dans ce genre de travail, mais c'est quand même très efficace.
02:23 Quand on arrête une dizaine de personnes il y a un mois, sept avant-hier, plus les deux
02:31 qui ont été arrêtés parce qu'ils avaient un labo de transformation de conditionnement
02:33 de drogue, tout ça, ça déstabilise.
02:35 La stratégie que je poursuis dans ces quartiers, moi c'est, avec des opérations de police
02:39 judiciaire qui ont été faites lundi, d'essayer de démanteler les trafiquants, mais en complément
02:45 faire du harcèlement des points de deal, c'est les visites de caves avec les chiens,
02:49 c'est la nuit faire des descentes pour déstabiliser les groupes qui se constituent dans la rue,
02:54 c'est aussi de lutter contre les squats, parce que les squats c'est aussi un repère de trafic,
02:59 et puis c'est de mener une action très volontariste envers les consommateurs.
03:02 Parce que s'il y a des vendeurs de drogue, c'est parce qu'il y a des consommateurs.
03:06 Et là aussi, moi j'ai mis l'accent très fortement sur ce sujet-là.
03:09 Pour des amendes pour ceux qui consomment ?
03:11 Pour des amendes pour ceux qui consomment.
03:13 Ceux qui consomment ne sont pas forcément dans le quartier, d'ailleurs en général
03:15 ils ne sont pas dans le quartier, mais ils sont partout.
03:16 - Des CRS à Valence-le-Haut, ils sont aussi intervenus à Montélimar,
03:20 quartier Duplan et Mont-Louis, il y a eu Romand évidemment.
03:23 On a l'impression que cette année les CRS sont beaucoup plus intervenus
03:28 dans le département que d'habitude, c'est une année record ou pas ?
03:31 - Très clairement.
03:32 Depuis le début de l'année, 63 jours de présence de CRS, il y en avait 7 en 2022.
03:38 Depuis que je suis arrivé, 35 jours de présence de CRS.
03:42 En fait le ministre de l'Intérieur a bien compris que dans la Drôme,
03:45 ces trois grandes villes étaient des villes fragiles et qu'il fallait être présent
03:50 et donc je n'ai aucune difficulté à avoir des soutiens de CRS
03:53 quand on estime qu'on en a besoin.
03:55 Qui viennent bien sûr en complément de l'action que je remercie quotidienne
03:59 des policiers et des gendarmes de notre département et d'ailleurs aussi des polices municipales.
04:02 - La Drôme est donc reconnue au niveau national comme un département sensible désormais ?
04:06 - Alors pas sensible au sens où ce département, ces trois grandes villes
04:11 ont des quartiers qui posent des difficultés, sur lesquels il y a des trafics qui se développent
04:15 mais ce sont des villes qui sont encore tenables si je puis dire.
04:18 Le travail de la police paye et le travail de la police ramène le calme.
04:23 D'où d'ailleurs l'intérêt que porte le gouvernement sur un dispositif que nous testons
04:26 ici à Valence, la fameuse FAR, Force d'Action Républicaine.
04:29 - C'est ce que j'allais vous dire, effectivement, on en est où de ce dispositif ?
04:32 - Alors vous savez que le préfet coordonnateur de ce dispositif,
04:35 trois villes de France sont expérimentatrices.
04:37 Le préfet est venu il y a trois semaines, il revient jeudi, donc demain,
04:42 avec une mission interinspection pour poser un diagnostic et identifier les attentes,
04:48 identifier le plan d'action et on verra en début d'année comment mener des actions sur le moyen terme.
04:56 On s'est fixé une plage de travail de six mois pour, avec l'aide de moyens financiers,
05:00 de moyens humains et/ou d'adaptation des règles,
05:04 on va essayer d'être plus efficace, de travailler en interministérié de manière plus renforcée,
05:09 avec une meilleure articulation entre le national et le local.
05:12 - On fera un nouveau point demain, j'imagine, sur cette question.
05:15 Un mot quand même sur ce qui s'est passé après le drame de Crépol,
05:17 ces descentes à la monnaie de militants d'extrême droite, des manifestations,
05:23 s'est retombée la pression, aujourd'hui, franchement ?
05:26 - Alors, l'émotion n'est pas retombée, mais je dirais que la tension est retombée.
05:31 Dans ce drame-là, il a fallu jongler, et c'est ça qui est très difficile, entre émotion et tension.
05:36 L'émotion est naturelle et il faut la laisser s'exprimer.
05:39 Ce drame a traumatisé une grande partie de la Drôme.
05:43 Et cette émotion, tout à fait légitime, il faut l'accompagner
05:46 pour qu'elle puisse s'exprimer de la manière la plus sereine possible.
05:49 C'est la marche blanche et les obsèques, c'est l'émotion qu'il y a au lycée.
05:51 Mais ça a généré des tensions, et les tensions, ça ne sont pas acceptables.
05:55 C'est les manifestations d'ultra-droite que j'ai interdites, qu'on a réussi à déjouer,
05:59 c'est la tentative de monter dans le quartier de la Monnaie pour mettre le bazar
06:04 par des gens extérieurs au département, qu'on a réussi à déjouer.
06:07 Ça, c'est de la tension, et ça, c'est pas acceptable.
06:09 Et mon travail, c'est d'éviter cette tension pour permettre à l'émotion de s'exprimer.
06:13 – Dernier mot, Thierry Devimeux, pour les fêtes de fin d'année,
06:16 les renforts seront là aussi dans la Drôme, évidemment ?
06:17 – Bien sûr, bien sûr.
06:18 – Combien ? On sait ? Le dispositif, on le connaît déjà ?
06:21 – Alors, je le connais, mais ce n'est pas des choses que nous disons,
06:23 parce que ce n'est pas la peine que les trafiquants,
06:26 que les délinquants s'organisent en conséquence.
06:27 Mais effectivement, il y aura des dispositifs, même si dans la Drôme,
06:31 ce n'est pas tellement le jour de l'An qui est un moment sensible,
06:33 c'est plutôt Halloween.
06:35 Mais de toute façon, ma responsabilité, c'est de tout mettre en œuvre
06:37 pour que ces fêtes de fin d'année se passent de la manière la plus calme possible.
06:41 – Thierry Devimeux, le préfet de la Drôme, ce matin sur France Bleu de Rambardèche.
06:44 Merci à vous, passez une bonne journée. – Merci à vous.

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