• il y a 2 ans
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Transcription
00:00 Encore des étoiles pleines les yeux, la gardienne de l'équipe de France féminine de handball, Atadou Sakho, est avec nous.
00:05 Bonsoir Atadou, merci d'avoir accepté notre invitation après votre titre mondial.
00:10 Comment on se sent après un sacre mondial ?
00:13 Bien, c'est vrai qu'on ne réalise pas, on ne réalise pas encore.
00:17 C'est magnifique, à partir du moment où on a entendu le buzzer au temps tir pour dire que c'était la fin du match, là on se dit c'est incroyable.
00:25 A quel point vous êtes fière de vous, de cette magnifique performance ?
00:28 Je suis fière au point de me dire que tous les choix et toutes les décisions que j'ai pu prendre depuis le début de ma carrière, ça a payé ce week-end.
00:37 Franchement, je n'aurais jamais imaginé un jour être championne du monde et aujourd'hui je suis vraiment reconnaissante parce que la route n'a pas été très lisse.
00:48 On va en reparler de votre histoire, votre histoire est belle et vous avez fêté ce sacre mondial hier soir, la classe à l'Elysée.
00:55 C'est vrai que ce n'est pas donné à tout le monde, avec le président de la République Emmanuel Macron, c'était comment ?
00:59 C'était beau, pour la première fois en tout cas, pour moi, c'était ma première à l'Elysée, la première fois où j'arrive dans un endroit magnifique, plein de lumière, ça m'a éblouie.
01:11 Je me suis dit voilà, ça c'est la consécration de quelque chose, là tu es vraiment championne du monde, on t'accueille à l'Elysée, voir Emmanuel Macron, c'était génial, on a été très bien accueillis.
01:21 Qu'est-ce qu'il vous a dit justement le président de la République ?
01:24 Il nous a dit qu'il était fier de nous, que c'était la troisième fois qu'il voyait l'équipe de France de handball ici à l'Elysée.
01:31 Troisième étoile mondiale pour l'équipe de France.
01:33 Voilà, qu'il était très content, qu'on leur a donné des frissons, que finalement l'handball c'est vraiment beau, que ce soit au niveau masculin ou féminin, puisqu'on ramène beaucoup de médailles.
01:43 Et il nous a un peu mis la pression aussi pour les JO.
01:45 Nous aussi, on va parler des JO de Paris 2024, dans un instant, vous avez eu raison d'en profiter après cette médaille d'or, une finale remportée face à votre pire ennemi.
01:54 On peut le dire, la Norvège qui vous a privé de nombreux trophées, il y a deux ans en finale du Mondial, il y a trois ans en finale de l'Euro.
02:00 Est-ce que ça rend cette performance encore plus grande, encore plus forte ?
02:04 Oui bien sûr, parce que quand on joue le premier match contre la Norvège en match de poule, souvent on nous dit oui, la Norvège c'est un peu votre bête noire.
02:12 Que vous gagnez en match de poule.
02:14 Oui, on gagne, premier match contre elle.
02:17 Où les gens nous disent oui, mais vous avez beaucoup de mal contre la Norvège, mais on est vraiment arrivé sans complexe contre cette équipe.
02:23 Après je me dis aussi que notre collectif a beaucoup changé, certaines filles sont parties, d'autres sont arrivées.
02:28 Donc du coup je me suis dit, déjà psychologiquement on n'a pas engagé le match de la même façon.
02:33 Pour nous, le match n'avait pas été joué avant, il ne se jouera plus après, donc du coup c'était juste l'instant T.
02:39 Je pense que le fait d'avoir pris le match avec autant de légèreté, ça nous a vraiment aidé.
02:43 Et c'est vous qui êtes allée chercher cette médaille d'or que vous avez apportée sur ce plateau, au tour du coup, vous ne la quittez plus, vous dormez avec, c'est ça ?
02:49 Oui, je dormais avec, j'ai même failli m'étrangler l'année dernière.
02:52 Mais oui, je ne la quitte plus parce que c'est la plus belle des médailles que j'ai reçues.
02:55 C'est quoi, on voit ces images, ce groupe, c'est quoi le secret de la réussite de ce groupe France là ?
03:01 Le secret de la réussite je pense c'est qu'on est toutes des bosseuses.
03:05 Et l'autre secret c'est que cette équipe de France nous permet aussi, tout individuellement, de pouvoir nous exprimer comme on le souhaite.
03:14 Personne ne veut nous changer, on veut juste de nous qu'on donne le meilleur de nous-mêmes.
03:20 Fais-toi en balle, fais ce que tu sais faire bien sûr, mais avec un cadre, des règles.
03:27 Mais le principal dans un sport, dans le jeu, c'est de pouvoir s'exprimer, de s'épanouir et je pense que ça on le fait très bien.
03:34 Et je pense que c'est aussi le secret de la réussite.
03:36 C'est aussi la force d'un collectif, on perd un soldat, si on perd un soldat, une autre arrive juste derrière, c'est ce que disent vos coéquipières.
03:43 Alors vous avez un autre atout en la personne de qui ? Du sélectionneur, le gourou, Olivier Krambels, quand même 65 ans, déjà à trois titres mondiaux.
03:51 Qu'est-ce qu'il vous apporte, qu'est-ce qu'il vous transmet Olivier Krambels ?
03:54 Déjà, il transmet beaucoup de prestance.
03:58 De par le nombre de médailles qu'il a pu avoir, le nombre de médailles d'or, d'argent, de bronze, peu importe, mais toutes réunies, ça fait vraiment beaucoup.
04:07 Il a énormément d'expérience.
04:09 Moi, il m'apporte de l'assurance, de la sérénité, parce que c'est aussi avec lui que j'ai communiqué il y a quelques années pour pouvoir prendre ma décision, etc.
04:19 Mais c'est vrai qu'une fois que j'arrive, je me dis "Ah oui, là c'est vraiment le haut niveau avec un entraîneur qui s'y connaît vraiment".
04:25 Il est dur, Olivier Krambels, de l'intérieur ?
04:27 Oui, oui, oui. C'est dur, mais c'est normal, parce que...
04:30 Ça porte ses fruits.
04:31 Bien sûr. Et c'est aussi le niveau de la performance qui veut ça.
04:35 Si on veut vraiment performer, il y a certains détails qu'on ne peut pas négliger.
04:38 Et à ce moment-là, quand on est un peu moins attentif, il est là pour resserrer un peu les boulons, pour nous remettre un peu dans les bons rails.
04:45 Et ça, c'est très important, je pense.
04:47 Olivier Krambels, le sélectionneur de l'équipe de France féminine, qui vous a appelé à Tadoussaco en mars dernier.
04:53 Pourquoi ? Parce qu'avant, vous jouiez pour le Sénégal et vous avez changé de nationalité sportive. Pourquoi ce choix ?
05:02 Ce choix, parce que je me suis dit, il y a quatre ans, "Je pense à Tadoussaco, il est temps pour toi d'aller voir d'autres horizons".
05:11 Je pense que j'étais aussi sur la fin d'un cycle avec le Sénégal, où on avait joué pas mal de Coupes d'Afrique des Nations.
05:17 Entre 2015 et 2019, avec "Les couleurs, le maillot du Sénégal".
05:21 C'est ça.
05:22 On a fait un championnat du monde, une qualification historique pour le Sénégal.
05:25 On a fait deux fois vice-championne d'Afrique en Coupes d'Afrique des Nations.
05:30 On a fait des Jeux africains, etc.
05:32 Et voilà, c'était la fin d'une ère où j'avais plusieurs de mes copines, coéquipières aussi, qui arrêtaient.
05:37 Où je me suis dit, "Moi, je ne peux pas m'arrêter là".
05:40 J'ai beaucoup d'ambition, j'aspire à beaucoup de choses.
05:42 Et je me suis dit, "Je ne peux pas t'arrêter là".
05:43 Et j'ai la chance aussi d'être binationale.
05:47 Je suis française aussi, du fait d'être née ici.
05:49 Ça matchait tout de suite avec les coéquipières de l'équipe de France ?
05:52 Bien sûr, ça matchait tout de suite.
05:53 Parce que ce sont des filles avec qui je joue en club.
05:55 Ce sont des filles que je croise aussi en jouant l'une contre l'autre en Ligue des Champions, en championnat.
06:00 Donc bien sûr que ça matchait tout de suite.
06:01 Et même beaucoup de personnes étaient assez, pas choquées, mais assez surpris du fait que
06:06 je m'entends avec tout le monde, je rigolais avec tout le monde dès mon premier stage.
06:09 Mais là, c'était votre première compétition internationale, quand même, avec le maillot bleu.
06:13 Qu'est-ce que ça représente avec toutes ces filles-là, ce groupe France assez soudé ?
06:17 Qu'est-ce que ça représente ?
06:19 Ça représente, comme je l'ai dit, la concrétisation des choix que j'ai faits auparavant.
06:24 Moi, je les voyais à la télé, ces filles-là.
06:26 Je les voyais à la télé en train de se congratuler, en train de célébrer leur victoire,
06:31 que ce soit pour les derniers Jeux olympiques.
06:35 Je revois ces images, il est 7h du matin, je me réveille pour les voir gagner ces JO.
06:40 Championnats olympiques à Tokyo, oui.
06:42 Et je me dis, pourquoi pas moi un jour, en fait ?
06:44 Pourquoi pas moi un jour ?
06:46 Et là, de pouvoir célébrer avec elles, franchement, c'est magnifique et c'est une sensation incroyable.
06:51 Atadou Sakho, sacré rempart de l'équipe de France féminine, de handball, de messe, aussi en club.
06:57 Atadou, avec un profil atypique.
07:00 Le mot est choisi, le mot revient souvent dans les bouches de vos coéquipières.
07:05 Pourquoi ce mot ? Ça veut dire quoi ?
07:06 Atypique, parce que je ne ressemble pas à toutes les autres gardiennes.
07:09 - Déjà, je suis assez petite. - En quoi ?
07:12 Je fais 1m74, alors que les gardiennes font souvent 1m80, 1m82, 1m83.
07:17 Du coup, c'est vrai qu'aller chercher les ballons un peu plus haut, ce sont un peu plus compliqués.
07:21 Mais ouais, je suis très atypique, parce que je suis petite, je suis assez très explosive.
07:27 Très explosive.
07:28 On me dit souvent que je gaule un peu comme une gardienne de football, sur des plongeons, etc.
07:33 Donc je pense que c'est pour ça aussi.
07:34 On vous voit à l'image.
07:36 Vous avez un style aussi particulier.
07:38 Elles disent, Estelle Nzeminko, votre capitaine, elle a la capacité à s'exprimer, à ressentir, à faire ressentir ses émotions.
07:45 C'est vrai que je communique beaucoup sur le terrain.
07:47 J'ai besoin de ressentir l'énergie positive, j'ai besoin de sentir la détermination chez les filles pour pouvoir me lancer aussi.
07:53 Après, je génère aussi beaucoup d'énergie, je parle beaucoup, je crie beaucoup,
07:58 parce que je pense que c'est aussi ça qui ramène une énergie collective,
08:01 parce que finalement, les gens ne le voient pas, mais c'est aussi très important pour pouvoir jouer des matchs de handball.
08:06 Et votre profil a fait son effet au Mondial et avant les Jeux de Paris 2024.
08:10 Ça va être un gros objectif, forcément, vous êtes championne olympique en titre, les Françaises,
08:15 mais pour vos coéquipières qu'on a interrogées à ce sujet, rien n'est acquis vraiment.
08:20 Il ne faut pas s'enflammer.
08:22 Il ne faut pas se dire, on a gagné le Mondial, ça va le faire pour les Jeux olympiques.
08:26 Non, je pense qu'il y a encore pas mal de travail.
08:28 Les adversaires savent qu'on sera très difficile à jouer à Paris.
08:33 Mais l'important pour nous, c'est de continuer à travailler et d'être encore un petit peu meilleur.
08:37 C'est un peu le point positif et le point négatif d'être sportif de haut niveau,
08:43 c'est qu'on doit toujours travailler encore pour progresser et atteindre encore des médailles et l'or sur les compétitions.
08:50 On va veiller au grain pour les amener dans une forme comme jamais au cours de l'été.
08:55 Vous y croyez ?
08:56 Ah oui, j'y crois, fermement même.
08:59 Il y a encore du boulot à Tadoussacau, mais vous êtes championne olympique en titre.
09:04 C'est une opportunité unique, vous l'assumez, aller chercher l'or dans sept mois ?
09:09 Bien sûr.
09:10 L'équipe de France, je pense, ne l'a jamais cachée.
09:14 Elles veulent faire un doublé.
09:15 On ne veut pas que la Coupe des JO sorte, en plus c'est à domicile.
09:21 Donc c'est d'autant plus important pour tout le monde.
09:25 Olivier l'a dit, il y croit très fort.
09:27 Tout le monde y croit très fort.
09:28 On a vraiment envie de le faire.
09:30 Ce qui est assez positif, c'est que là, on sort d'une médaille d'or,
09:34 dans une position assez bien, où on va peut-être arriver un peu plus confiantes.
09:39 Donc oui, j'espère que ce ne sera que de bon augure pour nous, ces Jeux olympiques.
09:43 Mais ça va être incroyable.
09:46 Vous rêvez d'un doublé ?
09:47 Vraiment, les Norvégiennes disent que les Français sont les grandes favorites de Paris 2024.
09:52 Vous êtes d'accord ?
09:53 Bien sûr.
09:53 Moi, je rêve de créer le doublé pour l'équipe de France, mais ce sera ma première à moi.
09:58 Bien sûr.
09:58 Parce que je n'ai pas gagné les derniers JO.
10:01 Et comme je le dis, quand je prends ma décision il y a quatre ans,
10:05 c'est les JO que je vois.
10:06 Avant le championnat du monde, il y avait les JO.
10:08 Mais je me dis, attends, parce qu'avant, les JO et les championnats du monde,
10:11 mais les JO, c'était tellement loin, mais c'est tellement près aujourd'hui
10:14 que je me dis, allez, là, c'est peut-être la dernière ligue droite.
10:17 C'est les huit derniers mois.
10:19 Il va falloir travailler à fond.
10:20 Il va falloir se donner.
10:21 D'autant plus que le groupe va se resserrer, parce que là, vous étiez 19 au championnat du monde.
10:25 Vous ne serez plus que 15 pour les Jeux olympiques de Paris 2024.
10:29 Mais vous avez marqué des points, non ?
10:30 Oui, je pense que toutes celles qui étaient là ont marqué des points.
10:32 On a quand même ramené une médaille d'or à la maison du championnat du monde.
10:36 Mais après, voilà, la bagarre sera rude,
10:38 parce qu'il y a beaucoup de filles qui postulent à tous les postes.
10:41 Vous êtes gardienne numéro deux derrière le Ragloseur, entre autres.
10:44 Oui.
10:45 Et voilà, on sait qu'il y a des filles qui veulent aussi créer cet exploit à la domicile.
10:51 C'est le rêve de tout le monde et tout le monde aspire à le vivre.
10:56 Donc voilà, ça va être une grande, grande bagarre, un gros combat.
11:00 Mais c'est finalement pour préparer la plus belle des compétitions.
11:04 Merci.
11:05 Merci à tous !
11:07 Merci à tous !