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00:00 Il est 7h15, notre invité ce matin dans l'Eco d'ici vient de recevoir un gros chèque de l'Etat
00:04 35 millions d'euros pour développer son projet de mini fusée.
00:08 L'entreprise est basée au Haïan, elle emploie 35 personnes et elle s'appelle HyperSpace.
00:13 On est avec le directeur des opérations ce matin, Thomas Cognac.
00:16 Bonjour Sylvain Bataillat. Bonjour.
00:17 A quoi ça sert de faire une mini fusée ?
00:19 Alors, premièrement, une fusée ça sert à envoyer des satellites dans l'espace,
00:23 quelle que soit la taille de la fusée, quelle que soit la taille du satellite.
00:27 Actuellement, il existe surtout des grosses fusées, on pense à SpaceX, on pense à Ariane en Europe,
00:34 ce genre de choses, qui emmènent plusieurs 10-15 tonnes de charges utiles en orbite.
00:39 Avec la miniaturisation de l'électronique, on le voit bien avec nos téléphones,
00:44 tout se fait de plus en plus petit, avec une puissance de plus en plus importante,
00:47 donc maintenant on peut avoir des tout petits satellites qui peuvent effectuer
00:51 diverses fonctions en orbite, de l'imagerie, de la télécommunication et toutes sortes de choses.
00:55 On peut avoir des satellites qui font quelques kilos, quelques dizaines de kilos, centaines de kilos.
00:58 Et donc les fusées rapetissent aussi ?
00:59 Et voilà, tout à fait. Actuellement, ces petits satellites, quand ils veulent être envoyés dans l'espace,
01:04 ils n'ont pas le choix que d'aller sur des grosses fusées,
01:06 donc ils sont un peu traités comme des passagers secondaires,
01:08 ils ne choisissent pas l'orbite de destination, ils ne choisissent pas le départ du vol.
01:11 Nous ce qu'on propose c'est de développer une petite fusée, à la taille de ces satellites,
01:15 comme ça, ça sera eux les clients principaux.
01:17 Et si on la met à côté d'Ariane, votre petite fusée, par exemple, d'Ariane 5,
01:20 ça fait quoi en termes de taille, c'est combien de fois plus petit ?
01:23 Alors très bonne question, je ne connais pas exactement la taille d'Ariane 5,
01:26 mais une petite fusée, elle fait 16 mètres de haut.
01:30 C'est-à-dire qu'on peut la lancer aussi, on n'est pas obligé de la lancer depuis Kourou,
01:33 comme se font tous les lancers pour Ariane, on peut la lancer sur plusieurs endroits ?
01:37 On peut la lancer sur des pas de tir différents, d'ailleurs on la conçoit justement pour ça,
01:40 pour qu'elle puisse être lancée un petit peu partout.
01:42 Sachant qu'énormément de pays veulent avoir accès aussi, leur part du gâteau, à la course à l'espace,
01:47 donc ils développent juste des pas de tir.
01:49 On a le cas en Suède, en Norvège, en Écosse, dans les Canaries aussi, bientôt.
01:54 Et vous, vous développez donc les fusées, il y a beaucoup d'entreprises qui ont les mêmes prétentions,
01:58 on avait reçu ici même l'entreprise Dark, qui est installée à Bordeaux-Mérignac,
02:02 est-ce qu'il y a de la place pour tout le monde sur ce marché ?
02:04 Alors sur le marché, il n'y aura pas de la place pour tout le monde, ça c'est sûr.
02:07 En effet, il y a énormément de concurrence, on est 6 ou 7 en France, je crois,
02:11 on est beaucoup en Europe, je crois qu'il y a 250 projets de petits lanceurs,
02:14 de petites fusées dans le monde.
02:16 En effet, il n'y aura pas de la place pour tout le monde.
02:18 Donc nous, on parie sur notre différenciant technologique,
02:22 on développe une toute nouvelle technologie de propulsion que personne d'autre ne fait,
02:25 une technologie qui est brevetée et qui a l'avantage d'être moins chère que tout ce qui se fait actuellement.
02:28 Donc on parie là-dessus pour s'en sortir.
02:32 Sans être trop technique, qu'est-ce que c'est cette nouvelle technologie ?
02:34 Actuellement, en propulsion spatiale, il y a deux technologies qui sont utilisées,
02:38 propulsion liquide et propulsion solide,
02:40 elles ont chacune leurs avantages et leurs inconvénients qui sont diamétralement opposés.
02:42 C'est le carburant si on le schématise ?
02:44 Oui voilà, c'est ça, tout simplement, c'est l'état du carburant et du comburant.
02:47 Nous, on est hybride, c'est pas moitié électrique, c'est moitié solide, moitié liquide,
02:52 on est à mi-chemin entre les deux.
02:54 Et avec ces 35 millions d'euros que vous venez de recevoir de l'état,
02:57 est-ce que le projet Saïll est complètement financé ?
02:59 Alors, il n'est pas complètement financé.
03:01 Le projet qui a été financé actuellement dans le cadre de France 2030,
03:03 c'est le projet Padawan, projet agile de développement d'accès à l'espace.
03:07 Et ça fait un jeu de mots !
03:08 Ça fait un jeu de mots, on en profite !
03:10 Il permet d'aller jusqu'au vol suborbital,
03:12 c'est-à-dire qu'on ne peut pas envoyer quelque chose en orbite,
03:15 on va dans l'espace mais on n'a pas assez de vitesse, donc on redescend.
03:17 C'est une validation technologique en vol.
03:21 Et celui-là, il est prévu pour quand ?
03:23 Pour 2026.
03:24 2026, c'est le premier vol avec des satellites à l'intérieur, vous l'imaginez quand ?
03:27 L'année suivante, 2027.
03:29 On parlait de jeu de mots avec Padawan,
03:31 vous avez aussi décidé d'appeler votre fusée Baguette One.
03:34 Tout à fait.
03:35 C'est pour montrer que vous êtes bien français.
03:37 Oui, tout à fait.
03:38 Quand on a lancé l'entreprise, on était les seuls en France,
03:40 donc on s'est dit qu'il faut qu'on ait quelque chose d'un petit peu français.
03:43 Et l'avantage, c'est que Baguette One, c'est la fusée suborbitale,
03:46 et la fusée orbitale s'appelle Orbital Baguette One,
03:49 qui fait Obi-Wan en raccourci.
03:51 L'univers de Star Wars bien représenté.
03:53 Ça permet de s'en rappeler facilement.
03:54 En attendant, le satellite peut-être Kenley One.
03:56 Peut-être !
03:57 On verra.
03:58 Merci Sylvain Bataillard d'avoir été avec nous ce matin,
04:00 directeur des opérations d'Hyperspace, basé au Haïan.
04:02 Bonne journée à vous !

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