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Transcription
00:00 ...
00:03 -Bonsoir à tous. Vous êtes sur France 24.
00:05 Direction Tel Aviv,
00:06 où la chef de la diplomatie française,
00:09 Catherine Colonna, donne une conférence de presse.
00:11 -Dans l'effort continu de la France depuis le 7 octobre,
00:15 vous connaissez les axes principaux,
00:18 la sécurité, l'humanitaire
00:21 et les perspectives politiques.
00:23 Bien évidemment, les autorités françaises
00:26 ont régulièrement et à tout niveau
00:28 des échanges avec les autorités israéliennes
00:31 et bien sûr, au premier plan, le président de la République.
00:35 Mais je devais me déplacer à nouveau,
00:38 car le contexte l'exige.
00:40 Ce matin, j'ai eu l'occasion de réitérer
00:44 auprès de mon homologue et ami, Elie Cohen,
00:48 la solidarité de la France avec le peuple israélien.
00:51 Solidarité que j'ai également exprimée
00:54 à tous ceux que j'ai rencontrés aujourd'hui.
00:57 La France n'oublie pas et n'oubliera pas le 7 octobre.
01:02 J'ai souhaité, vous l'avez vu, me rendre à la base de Chorin
01:06 pour visiter le centre d'identification des victimes.
01:11 J'ai pu entendre les récits, les témoignages
01:15 sur ces violences sexuelles abominables
01:20 qui ont été infligées par les terroristes du Hamas,
01:23 essentiellement à des femmes.
01:26 Une fois de plus, on voit, hélas,
01:28 que le viol est trop souvent utilisé comme arme de guerre.
01:32 Et ces récits, bien sûr, me touchent en tant que ministre.
01:37 Ce sont des violences inacceptables et indignes,
01:42 mais elles me touchent évidemment aussi en tant que femme.
01:46 J'ai dit à mes interlocuteurs
01:52 que la France partage avec Israël
01:55 l'objectif de prévenir à nouveau 7 octobre
01:58 et donc partage l'objectif de faire en sorte
02:00 que le Hamas ne puisse plus frapper
02:03 et n'ait plus les capacités de frapper à nouveau.
02:07 Personne ne peut contester la légitimité d'Israël
02:11 à se défendre et ne peut dénier le droit d'Israël
02:14 à lutter contre le terrorisme. C'est un principe simple.
02:19 Face au Hamas, nous avons pris un certain nombre de mesures.
02:25 Nous-mêmes, à titre national,
02:27 et engagé aussi une action au niveau européen
02:30 pour que les terroristes ne puissent pas
02:35 continuer de menacer un certain nombre de nos pays.
02:39 Face au terrorisme qui ne concerne pas qu'Israël,
02:43 qui nous menace tous, qui va bien au-delà d'Israël,
02:46 nous devons être solidaires
02:48 et nous devons trouver les moyens de lutter contre lui ensemble.
02:51 Au-delà de ce soutien,
02:53 j'ai aussi dit la préoccupation de la France
02:56 face à la dégradation de la situation humanitaire à Gaza.
03:00 Et quand je dis "préoccupée", le mot est faible,
03:04 car la situation que l'on voit sur le terrain est catastrophique,
03:07 et même plus que catastrophique, elle est tragique.
03:12 Une tragédie qui s'abat sur une population civile,
03:15 une tragédie qui ne peut pas nous laisser indifférents,
03:18 et les Palestiniens n'ont pas à payer
03:21 pour des crimes terroristes qu'ils n'ont pas commis.
03:25 Et donc, vous savez que la France plaide
03:28 pour qu'une nouvelle trêve humanitaire
03:31 intervienne le plus vite possible,
03:34 une trêve immédiate et durable et nécessaire,
03:37 de façon à ce que l'aide parvienne
03:39 auprès de 2 millions de Palestiniens
03:41 qui sont exposés par la guerre,
03:45 pris dans l'étau de la guerre,
03:47 exposés aussi à la faim, à la maladie, aux intempéries,
03:50 à la peur des bombardements.
03:52 Il faut que cette aide puisse leur parvenir,
03:54 puisse leur être distribuée.
03:56 Et elle est aussi, cette trêve, vous le savez, indispensable
04:00 pour que les otages, tous les otages,
04:03 puissent être libérés.
04:04 Et parmi eux, 3 Français,
04:07 puisque nous avons encore 3 Français disparus aux otages.
04:12 Nous disons depuis plusieurs semaines,
04:16 depuis quelques jours
04:18 après l'engagement des opérations terrestres,
04:21 que trop de civils meurent à Gaza.
04:25 Nous ne le disons pas d'hier.
04:28 Trop de gens meurent, trop de civils innocents.
04:32 Et vous savez, pour ceux qui nous concernent,
04:33 qu'hier, nous avons dû déplorer la mort
04:37 d'un agent palestinien de l'Institut français
04:40 qui travaille de très longue date
04:42 pour l'Institut français de Gaza.
04:44 J'ai présenté mes condoléances à sa famille
04:48 et cette nouvelle, évidemment, nous attriste.
04:50 Nous avons demandé à Israël des explications
04:53 sur les raisons qui ont pu faire
04:54 que la maison où il se situait avait été frappée.
04:59 Trop de victimes, trop de civils qui meurent,
05:02 et je le redis en des termes que je veux simples
05:06 et dépourvus de toute ambiguïté,
05:08 les bombardements systématiques causent trop de souffrance.
05:13 Israël doit préserver la vie des populations civiles,
05:17 comme le droit international le lui impose.
05:21 Il doit s'engager dans un cessez-le-feu
05:24 qui permet également, je le disais,
05:25 la libération des otages.
05:27 Il doit permettre l'entrée de l'aide
05:30 et la distribution de l'aide
05:31 dans des volumes beaucoup plus importants,
05:33 alors que la population est exposée
05:37 et souffre de beaucoup de choses.
05:40 Il doit préserver le fonctionnement des hôpitaux
05:43 et des institutions médicales.
05:45 Et là aussi, nous l'avons déjà dit,
05:46 ne pas permettre le plein accès
05:50 ou un accès suffisant aux populations
05:52 qui en ont besoin de l'aide humanitaire
05:54 en quantité suffisante pour répondre à ces besoins
05:58 constituerait une violation du droit international.
06:02 Bien sûr, l'ouverture du point de passage de Kirem Chalom
06:06 va dans le bon sens.
06:07 Elle était attendue depuis longtemps,
06:09 donc il faut évidemment la saluer.
06:13 Mais il faut agir plus résolument et plus vite
06:16 avant que la catastrophe ne devienne vraiment une tragédie
06:18 pour les 2 millions d'êtres humains
06:20 qui sont des femmes et des hommes comme nous le sommes.
06:24 Une vie vaut une vie.
06:27 Toutes les vies se valent.
06:30 Auprès de tous mes interlocuteurs,
06:33 j'ai aussi insisté sur la nécessité
06:35 de prévenir un embrasement régional en Cisjordanie,
06:39 d'abord où les droits des Palestiniens
06:42 doivent être respectés,
06:43 où les violences à leur rencontre
06:45 commises par certains colons extrémistes
06:48 ne doivent pas rester impunies.
06:52 Et je l'ai dit à Ramallah où j'étais
06:55 après m'être rendue dans un village palestinien,
06:58 là où ces exactions sont perpétrées.
07:02 Pour ce qui la concerne, la France n'attendra pas plus longtemps
07:05 pour que ces actes inacceptables
07:11 soient l'objet de mesures
07:15 visant à ce qu'ils cessent.
07:17 A titre national, nous avons engagé une réflexion.
07:22 A titre européen, nous l'avons engagée aussi.
07:25 J'en ai parlé à l'initiative de la France.
07:28 Une réflexion européenne est engagée.
07:30 J'en ai parlé lundi dernier à Bruxelles
07:33 et des mesures seront prises.
07:36 Le risque d'embrasement, bien sûr,
07:38 concerne aussi le Liban,
07:41 où je me rendrai à nouveau demain
07:43 dans le cadre des actions que la France entreprend
07:46 avec d'autres, aux côtés d'autres,
07:48 pour éviter qu'une escalade militaire
07:51 se produise de part et d'autre de la ligne bleue,
07:54 suite à une action volontaire
07:57 ou à des erreurs de calcul involontairement.
08:01 Et nous sommes tous convaincus que nous devons agir sans délai
08:04 et en bonne coordination pour éviter le scénario du pire.
08:08 J'ai déjà eu l'occasion de dire que ceux qui jouent avec le feu
08:12 et ceux qui penseraient pouvoir profiter de la situation actuelle
08:16 auraient tort, parce qu'ils n'en maîtriseraient pas
08:19 les conséquences, parce qu'ils en seraient sans doute
08:23 les premiers à le regretter.
08:25 Et donc, une nouvelle fois, nous allons appeler
08:26 à ce que chacun retrouve un esprit de responsabilité.
08:31 Il faut une désescalade
08:33 si nous voulons que le nombre de morts diminue,
08:40 si nous voulons que la région ne soit pas traversée
08:44 par plus de tensions encore.
08:45 Il faut des frappes moins systématiques.
08:47 Il faut un esprit de responsabilité,
08:49 un esprit de maîtrise.
08:51 Je retrouve des mots que je crois
08:52 que j'ai déjà prononcés il y a deux mois
08:54 lorsque je m'étais rendue le 15 octobre ici
08:58 et le 16 en Égypte et au Liban.
09:00 Maîtrise et responsabilité.
09:03 Et puis, il faut surtout, et je terminerai par là,
09:07 travailler et travailler sérieusement
09:10 à l'édification d'un État pour les Palestiniens.
09:13 Pas demain, pas après-demain, mais maintenant.
09:17 Cet État doit être viable
09:20 pour servir les aspirations légitimes des Palestiniens.
09:24 Nous les connaissons.
09:25 Il faut y faire droit.
09:26 Les Palestiniens ont droit à un État.
09:30 Les Israéliens ont droit à la sécurité,
09:32 ont le droit d'être acceptés en tant qu'État
09:35 sans avoir à subir les appels permanents à sa destruction.
09:40 Et donc, c'est le droit à la paix et à la sécurité
09:43 pour tous qui doit être garanti
09:45 pour reprendre là les termes du président de la République.
09:49 Voilà ce que je voulais vous dire
09:50 en conclusion de cette première journée.
09:54 Vous avez peut-être quelques questions.
09:56 Je n'en prendrai qu'une ou deux
09:57 parce que nous nous sommes mis en retard
09:59 dans les différentes étapes de ce parcours.
10:02 Et donc, nous devons partir pour la seconde étape assez vite.
10:08 Madame.
10:10 -Madame la ministre, je suis Laura Magali-Averio.
10:14 Je suis la journaliste du Parisien
10:17 dépêchée au Proche-Orient depuis le début de cette guerre.
10:21 Vous avez dédié un temps conséquent
10:23 de votre visite ici à la question des crimes
10:27 et de torture sexuelle qui se sont produits
10:29 le 7 octobre dans ce pays.
10:31 C'est une première diplomatique, je crois.
10:34 -Je ne sais pas. Peut-être.
10:36 -Je crois.
10:38 Les ressortissantes françaises et binationales
10:45 ont perçu cela comme un signe très important
10:49 de la part de la France.
10:51 La question est quelles sont les actions concrètes
10:55 de la France dans les enquêtes
10:58 et la reconnaissance de ces crimes
11:01 dans un contexte où l'opinion publique française
11:04 et peut-être même internationale
11:07 aujourd'hui doute parfois
11:13 dans certains milieux de la réalité des faits
11:17 que j'ai pourtant moi-même rapporté personnellement
11:23 ainsi que bien d'autres de mes confrères.
11:25 Je vous remercie.
11:26 -Merci de votre question, madame.
11:28 Je ne sais pas si c'est une première.
11:31 En tout cas, je peux vous assurer que c'est un choix de ma part
11:34 d'appeler l'attention sur ces crimes abominables
11:38 qui ont été commis et que je dois qualifier de crimes de guerre
11:42 car ce sont des crimes de guerre.
11:44 Je l'ai fait aujourd'hui.
11:46 Par ailleurs, et pour vous répondre de façon plus complète,
11:49 sachez que lorsque des victimes françaises
11:55 ont existé,
11:58 le parquet national antiterroriste est saisi en France,
12:02 qu'il s'agisse de femmes ou d'hommes,
12:05 qu'il s'agisse de celles qui ont subi des violences sexuelles
12:08 ou qu'il s'agit de ceux qui ont perdu la vie
12:10 au moment des attaques du 7 octobre ou après.
12:14 Nous devons, et je l'ai demandé à mes interlocuteurs israéliens,
12:21 aider le parquet national antiterroriste
12:24 à faire son travail, à accomplir sa mission,
12:27 à documenter très précisément ce qui s'est passé,
12:30 à disposer de preuves.
12:32 Et donc, ça a été l'un des points que j'ai abordés
12:34 avec notre ambassadeur, d'ailleurs,
12:36 auprès des autorités que j'ai eues ce matin.
12:39 Et puis, je me suis exprimée, peut-être l'avez-vous entendu,
12:43 mais je le refais volontiers
12:44 pour conclure sur la dernière partie de votre question
12:47 parce qu'il va de soi que nous ne devons pas, bien sûr,
12:51 oublier ce qui s'est passé le 7 octobre,
12:55 ce qui fait une abomination,
12:57 il n'y a pas d'autre mot, que nous ne l'oublierons pas,
13:01 qu'un certain nombre de ces violences
13:03 sont particulièrement visées délibérément,
13:06 intentionnellement des femmes,
13:08 et que le déni
13:12 ou la relativisation de tels faits criminels
13:16 est inacceptable et indigne.
13:19 C'est une atteinte à nos consciences en tant qu'êtres humains,
13:23 c'est une atteinte à la dignité de la personne humaine.
13:25 Donc c'est un message aussi qu'il fallait rappeler,
13:27 j'ai souhaité le faire, et donc merci de votre question
13:30 qui m'offre l'occasion de le refaire aujourd'hui.
13:33 Charline Hurel de SCI.
13:36 Nous avons appris la mort d'un agent français,
13:39 un de nos agents, dans un bombardement israélien,
13:43 Israël qui disait justement, visé dans ces bombardements,
13:46 les terroristes du Hamas.
13:49 Aujourd'hui, c'est un agent français qui a été tué
13:51 dans une ville comme Rafa,
13:53 où justement on avait aussi dit à la population
13:56 de venir se réfugier pour fuir les combats.
13:58 Au-delà des mots, de la demande de la trêve,
14:01 quelle est la position et l'action
14:03 menée par la France aujourd'hui ?
14:06 Je l'ai évoqué ce matin, madame,
14:08 là aussi, je complète volontiers.
14:10 Nous avons eu la grande tristesse d'apprendre hier
14:13 le décès d'un agent palestinien de la France
14:17 qui travaillait depuis plusieurs décennies
14:20 pour l'Institut français de Gaza,
14:22 qui est mort suite à des blessures
14:25 qui lui avaient été infligées
14:26 dans le cadre d'un bombardement israélien
14:29 sur la maison où il se situait
14:31 avec un certain nombre d'autres personnes.
14:34 Il a été traité, soigné, mais malheureusement,
14:36 il est décédé.
14:38 Donc au-delà de la tristesse que nous ressentons,
14:41 des condoléances que nous présentons à sa famille,
14:43 de celles que nous présentons aussi
14:45 à notre consulat général à Jérusalem,
14:47 dont il était l'un des agents
14:49 comme agent de l'Institut français,
14:51 nous avons demandé dès hier,
14:54 mais à nouveau, je l'ai fait aujourd'hui
14:55 auprès d'Elie Cohen,
14:57 que toute la lumière soit faite
14:59 sur les circonstances qui ont pu expliquer
15:01 que cette maison soit visée
15:03 et, après ce bombardement,
15:06 entraîner la mort au moins
15:08 de cet agent de notre Institut français.
15:11 Le ministre m'a promis de revenir vers moi
15:14 avec des informations.
15:16 Nous étions plusieurs à l'entendre,
15:18 donc je compte sur lui
15:19 pour revenir rapidement vers nous
15:21 avec les circonstances précises
15:23 et les justifications qui peuvent avoir fait
15:26 que cette maison a été visée.
15:27 Nous ne les connaissons pas,
15:29 et pour tout dire, nous ne les comprenons pas.
15:31 Merci.

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