Les Catacombes sont aujourd’hui au cœur d’un programme de rénovation historique qui se déploiera jusqu’en 2026 pour assurer la pérennité de ce site de renommée mondiale. Accueillant 600 000 visiteurs chaque année, ce site riche et complexe est un lieu patrimonial exceptionnel.
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00:00 un espèce de mycadone, une rangée de tibia, une rangée de fémur.
00:05 Alors nous sommes ici à 20 mètres sous terre dans les catacombes de Paris,
00:17 ce réseau de galeries qui accueille depuis la fin du XVIIIe siècle l'ossuaire municipal parisien,
00:24 c'est-à-dire des millions d'ancêtres de Parisiens dont les ossements reposent ici depuis plusieurs dizaines d'années.
00:32 Dès le XIXe, on demande à l'inspecteur général des carrières qui gère le site,
00:36 qui s'appelle Éric Ardeturi, de pouvoir accueillir du public puisque les Parisiens veulent voir leurs morts.
00:41 Et donc voilà comment il a l'idée de créer cet espace dédié à ces morts
00:45 et il décide d'organiser ce que vous voyez ici, c'est-à-dire faire des murs d'ossements
00:50 qui constituent à la fois un décor assez solennel et finalement une organisation propice à la conservation de ces ossements.
00:58 Aujourd'hui, on est en train de réaliser une restauration d'un de ces murs d'ossements qui s'est effondré,
01:03 on ne sait pas très bien pour quelles raisons, et on a pour mission bien évidemment de conserver ce patrimoine et de la remonter.
01:10 Grâce à notre mécène de la Fondation Roquecler, on a donc constitué une équipe un peu originale,
01:15 constituée de plusieurs personnes qui oeuvrent pour remonter ce mur d'ossements
01:20 et essayer de faire en sorte qu'il tienne le plus longtemps possible pour éviter à nouveau un effondrement.
01:26 On ne pratique pas de nettoyage, ça n'est pas indispensable, et puis surtout on considère que moins on touche les ossements, mieux ils se portent.
01:32 Donc en revanche, il y a effectivement un tri, ossement par ossement, pour pouvoir remonter ça, un peu à la manière d'un puzzle.
01:38 Alors là, ils sont en train d'essayer justement de tester une nouvelle méthodologie.
01:42 Ils vont utiliser pour faire ce mur les ossements les plus longs,
01:45 ils vont intercaler des ossements plus petits à l'intérieur des interstices,
01:49 pour pouvoir avoir une masse extrêmement compacte et probablement qui va tenir bien davantage dans le temps.
01:55 Ce mur d'ossements, il est fait par un assemblage savant finalement, d'os longs.
01:59 Donc là on voit un assemblage un peu plus rudimentaire, mais en fait dans un mur d'ossements,
02:04 chaque ossement va être positionné sur les ossements du dessous, bien calés comme il faut,
02:10 pour que les efforts soient bien transmis et qu'on atteigne un assemblage très dense.
02:14 Et donc ça, c'est les experts qui le font.
02:17 Moi je suis côté scientifique, et donc les experts, ce sera plutôt Martin, Edouard et Hubert.
02:22 Il y a des différents ossements, des longs qu'on appelle les fémurs et les tibias,
02:26 qui nous aident à reconstruire la hague. La hague, c'est le murbaissement.
02:29 Et tous les débris, les os fracturés, qui nous servent à faire des combles et à redresser, à niveler la hague.
02:35 C'est en gros une espèce de mycadone, une rangée de tibias, une rangée de fémurs.
02:40 On a mis une semaine à la démonter, on va mettre une semaine à la remonter.
02:43 Une semaine à démonter, à faire le tri des différents ossements,
02:46 entre le vratte que vous avez là, les fémurs que vous avez derrière vous, et les tibias sur votre gauche.
02:52 On remonte ça gentiment.
02:54 On en a deux autres qui doivent être restaurés en 2024 et 2025, mais qui sont de très grande taille,
02:58 donc qui vont nous prendre beaucoup plus de temps.
03:00 C'est l'ossuaire le plus grand du monde, et c'est un lieu patrimonial absolument exceptionnel.
03:11 [Musique entraînante diminuant jusqu'au silence]