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00:00 France Bleu, Saint-Etienne, Loire, Restons Connectés.
00:04 7h45, on vous écoute ce matin, c'est le sujet du jour, la grande manifestation prévue dimanche autour de Casino.
00:14 L'intersyndicale du distributeur Stéphanois appelle tous les Stéphanois et tous ceux qui défendent la ville finalement à défiler à ses côtés et aux côtés des salariés.
00:22 Ce sera à partir de 10h depuis le siège social de Casino.
00:25 Allez-vous participer à ce rassemblement 0477 10010 pour nous expliquer votre attachement ou non à cette entreprise fondée par la famille Guichard.
00:34 Bonjour Xavier Quemelin.
00:35 Bonjour.
00:36 Vous êtes l'arrière-petit-fils de Geoffroy Guichard, vous avez travaillé 10 ans chez Casino à peu près et vous détenez encore des parts dans l'entreprise.
00:43 Est-ce que vous envisagez d'aller à ce rassemblement dimanche à Saint-Etienne ?
00:46 Alors bonjour, d'abord je suis qu'un des 4000 et quelques descendants de Geoffroy Guichard, donc je ne parle qu'en mon nom.
00:53 Bien sûr.
00:54 Je ne parle pas au nom de la famille.
00:55 Bien sûr je serai à cette manifestation dans la mesure où ce groupe a été créé par mon arrière-grand-père.
01:01 Mon père était associé gérant, mon grand-père était associé gérant et d'ailleurs pendant la guerre a approvisionné toute la résistance avec les camions du Casino.
01:09 Mon père était associé gérant et moi-même j'ai passé 10 ans dans le groupe où j'ai commencé.
01:17 Succursale, supérette, école pâtisserie, école boucherie, école gourmet.
01:21 Vous avez presque tout fait.
01:22 Directeur de magasin, chef de rayon, tous les rayons.
01:24 J'ai été acheteur épicerie, acheteur produits frais.
01:28 Je suis parti dans les vins à Bocquer avec une formation et la veille de prendre des achats liquides, on m'a dit "non, tu prends les achats produits frais"
01:34 et donc j'ai dirigé l'ensemble des achats produits frais pendant plus d'un an.
01:38 Donc pour vous il y a un attachement très fort finalement à cette entreprise, à cet héritage aussi, parce qu'on parlait bien d'héritage familial.
01:44 Oui, il y a un héritage viscéral à Casino, parce que mon arrière-grand-frère a d'abord créé quelque chose de fantastique.
01:54 Ce que beaucoup de gens ne savent pas, c'est que ça a été le précurseur de la création des allocations familiales, entre autres.
02:01 C'était un homme, un grand humaniste et quelqu'un de remarquable.
02:07 Et vous, allez-vous défiler dimanche pour défendre l'héritage Casino et est-ce que cela représente quelque chose pour vous à Saint-Etienne ?
02:15 Dites-le nous, 0477 10 0 0 10, appelez-nous maintenant, on vous écoute sur France Blow Saint-Etienne Noir.
02:20 Karim a choisi de répondre à la question sur X, enseignement Twitter.
02:24 "Ils n'ont rien fait pour le pouvoir d'achat, alors non", écrit-il.
02:28 Voilà pour la réaction de Karim, mais on a également la réaction de Cédric, qui était avec nous au téléphone il y a quelques minutes, et lui va défiler dimanche.
02:36 "Tant que Stéphane Roy est amoureux des Verts, je serai du déplacement à Bordeaux, donc théoriquement on sera rentrés en temps et en heure pour aller à la manifestation, mais c'était prévu avec d'autres supporters.
02:48 On se rend justement à cette manifestation, malheureusement, il y est aussi la SS, on connaît le groupe Casino, monsieur Geoffroy Richard, voilà, donc du coup, oui, c'est prévu."
03:02 Ça vous touche, Xavier Kemlin, d'entendre que le sort de Casino et de ses salariés touche au-delà, finalement, de ceux qui y travaillent ?
03:09 "Écoutez, ça ne m'étonne pas du tout, au contraire, je pense qu'il faut que tous les Stéphanois se mobilisent.
03:16 Alors après, c'est se mobiliser pourquoi ? Je voudrais rajouter un mot, je comprends tout à fait la position de Karim,
03:23 parce que depuis un certain nombre d'années, Casino a été 40% plus cher que tout le monde, et tout ça pourquoi ?
03:30 Pour financer ce qu'on appelle les poulies bretonnes de monsieur Jean-Charles Nauri et la martingale."
03:35 Vous en voulez à Jean-Charles Nauri ?
03:37 "Ah, je lui en veux énormément, il a détourné des actifs de Casino, on dit qu'il avait un salaire de 500 000 euros,
03:45 mais j'ai fait les calculs, c'était 10 millions par an depuis 10 ans, j'ai un tableau qui montre exactement ce qu'aperçut monsieur Nauri et sa famille,
03:53 il prenait 10 millions par an."
03:55 C'est vos calculs, c'est un langage que vous, Xavier Kamelin, mais d'autres, mais d'autres.
03:57 "C'est un langage que moi, je les donnerai à la justice, je les ai déjà donnés depuis 2017 au parquet national financier,
04:03 qui n'a toujours pas bougé, à l'autorité des marchés financiers, j'ai pas moins déposé de 5 plaintes, avec 10 motifs,
04:12 30 pages d'annexes pour chaque motif, c'est-à-dire un dossier de plus de 300 pages,
04:17 et d'ailleurs je demanderai la création d'une commission d'enquête parlementaire, puisque je suis aussi élu de la République, en tant que conseiller municipal."
04:26 Sur quel sujet, Xavier Kamelin ?
04:27 "Pardon ?"
04:28 Sur quel sujet cette commission ?
04:29 "Ah bah sur le fonctionnement et les manquements, si vous voulez, d'enquête de l'autorité des marchés financiers et du parquet national financier.
04:39 Ça devient, si vous voulez, des instruments politiques au service du pouvoir pour éliminer un concurrent politique,
04:45 mais ils ont complètement oublié leur boulot de base."
04:48 On va reparler de l'évolution de Casino, des finances aussi, puisqu'on est vraiment sur ce sujet-là, Xavier Kamelin.
04:53 On va accueillir aussi Jean-François, qui est avec nous au téléphone.
04:56 "Bonjour Jean-François."
04:57 "Oui bonjour."
04:58 "Vous nous appelez de Saint-Etienne et on voulait savoir si vous alliez ou non manifester dimanche."
05:04 "Alors malheureusement je ne serai pas dimanche sur la région de Saint-Etienne, je suis en déplacement.
05:08 Simplement, effectivement, j'aurais eu plaisir à participer à cet événement.
05:12 Moi j'ai passé la cinquantaine, vous voyez, j'ai débuté ma carrière, comme beaucoup de Stéphanois d'ailleurs,
05:17 par un passage en magasin, sur un cursus de chef de rayon de supermarché, puis un cursus de directeur de magasin,
05:25 et puis ça a été pour moi un vrai élan dans ma carrière professionnelle.
05:28 Voilà, donc c'est vrai que j'ai beaucoup de pincements au cœur quand j'entends effectivement tout ce qui s'est passé,
05:34 même si ça fait déjà quelques années que j'ai quitté le groupe,
05:36 mais j'ai toujours eu cet attachement avec le groupe, à la fois en tant que client évidemment,
05:40 mais aussi en tant que partenaire professionnel aujourd'hui dans mes activités du quotidien.
05:44 Donc je suis marqué par l'événement, j'ai écouté effectivement ce qui a été dit en préambule de l'interview,
05:50 et effectivement je rejoins pleinement ce mouvement.
05:55 Alors après on ne rentrera pas dans les détails de ce qui a pu se passer sur les 10-15 dernières années,
05:59 mais en soi, Saint-Etienne, le groupe Casino, c'est vrai, c'est une vraie référence que tout le monde connaît.
06:08 Je pense que peut-être qu'à un moment donné aussi, les magasins n'ont peut-être pas su se réinventer.
06:13 On a vu arriver une concurrence d'indépendants qui ont su aussi s'adapter aux marchés locaux,
06:17 avec des produits orientés plutôt sur du local.
06:20 Les supermarchés ont eu beaucoup de mal aussi à tirer leur épingle du jeu dans cette univers concurrentielle.
06:25 Mais il y a des beaux produits, il y a du C-10 coach, il y a une belle logistique,
06:28 il y a encore des belles choses au sein du groupe.
06:30 Donc voilà, aujourd'hui, l'alarme est au bord des yeux.
06:33 Je ne serai pas là dimanche, mais en tout cas dans la pensée j'y serai.
06:36 Merci Jean-François pour votre témoignage, pour votre analyse aussi.
06:39 On sent que vous connaissez bien le groupe Casino.
06:41 Xavier Kemlin, vous qui êtes l'un des descendants de Geoffroy Guichard, vous nous l'avez dit,
06:45 vous serez dimanche à la manifestation.
06:47 L'intersyndicale, ce qu'elle pointe du doigt aussi, c'est effectivement le sort des magasins,
06:52 des plateformes logistiques qui sont derrière Casino.
06:54 Vous craignez, vous comme elle le dit, une casse sociale sans précédent ?
06:57 Je crains une casse sociale sans précédent.
07:00 Et je vais vous dire plus, il y a eu de nombreuses erreurs qui ont été commises à l'origine,
07:08 depuis 1997, où j'étais le seul opposant à la reprise par Jean-Charles Nauri,
07:14 face à ma famille et même aux salariés de Casino et aux Stéphanois.
07:18 Personne ne voulait vous entendre.
07:19 J'étais tout seul.
07:21 Avoir raison trop tôt, c'est malheureusement avoir tort,
07:24 mais je ne veux pas dire que je suis satisfait maintenant.
07:26 Le problème, c'est que si vous voulez, dans ce dossier,
07:29 on a eu tout faux tout le long.
07:36 On a eu tout faux tout le long.
07:38 Il faut comprendre que les financiers ne sont pas des épiciers, déjà.
07:42 Ils ne comprennent pas notre métier.
07:44 C'est vraiment des métiers différents.
07:46 En plus, si vous voulez, M. Nauri a racheté la majorité de Casino
07:52 avec une cascade de holding,
07:54 et ces cascades de holding avec 65 000 euros,
07:59 vous pensez bien qu'à l'époque, si on avait pu racheter avec 65 000 euros Casino,
08:05 j'aurais été le premier à le faire.
08:07 On l'entend bien, effectivement, vous y êtes attaché.
08:09 Et donc, il fallait faire quoi ?
08:12 Il fallait faire monter des résultats pour payer les dettes personnelles de M. Jean-Charles Nauri.
08:18 C'est ça le problème.
08:20 C'est que finalement, c'est lui qui a emprunté,
08:22 et il a siphonné tous les actifs du Casino en vendant les murs des magasins,
08:29 il a vendu tous les budgets de famille,
08:32 il a vendu tout ce qu'il pouvait pour payer,
08:34 juste les intérêts financiers.
08:37 Et il n'a même pas remboursé les dettes.
08:39 Donc, moyennant quoi, on n'a pas investi dans les magasins,
08:43 qui ont le carrelage cassé, des meubles vieillots,
08:46 on n'a pas investi dans le personnel, les salaires, etc.
08:50 On n'a pas investi surtout dans la politique prix, dans la politique commerciale,
08:54 dans l'innovation, tout ça, pour remonter du fric,
08:58 pour payer les dettes personnelles de M. Nauri.
09:01 Donc, pour moi, il y a un problème de fond,
09:04 c'est que M. Nauri est un grand délinquant en col blanc,
09:07 qui a pompé toutes les finances de Casino à son profit.
09:11 Et il faudra que la commission d'enquête parlementaire aille jusqu'au bout.
09:16 Ce n'est pas parce que ce monsieur est énorme,
09:18 inspecteur des finances, grand délinquant en col blanc,
09:23 ami du pouvoir de la Banque Rothschild et autres,
09:25 qu'il faut qu'il passe entre les mailles du filet.
09:28 Raymond est en ligne avec nous depuis Saint-Chamond.
09:30 Bonjour Raymond !
09:31 Absolument, bonjour !
09:33 Bienvenue sur France Bleu Saint-Etienne.
09:34 Alors, vous entendez les propos de Xavier Kemlin, il vous tenie à réagir.
09:38 Tout à fait, tout à fait.
09:39 Mais oui, il me font réagir parce que moi, j'ai travaillé avec son grand-père.
09:42 Son père, dans les années 60,
09:45 j'ai participé à l'ouverture du premier supermarché
09:49 Joseph Vallée à Grenoble.
09:51 On suivit Victoire à Nice, ça suivit Libération.
09:56 J'ai participé à tout ça, j'étais au service domaine.
09:59 Je me suis tellement plu dans cet édaplissement
10:02 avec un esprit familial.
10:04 Je suis stéphanoise d'origine,
10:07 très stéphanoise.
10:09 Je suis atterrée par cette situation.
10:12 Je n'aurais jamais pensé qu'une boutique pareille puisse un jour,
10:16 je ne vais pas dire disparaître, parce qu'elle ne va pas disparaître,
10:20 mais il faut faire tout pour qu'elle ne disparaisse pas.
10:22 Vous avez encore de l'espoir Raymond, vous avez encore de l'espoir
10:24 pour la marque du casino.
10:26 Disons que oui, mais ça me nuise de jour en jour
10:29 parce que là maintenant, avec la dette colossale,
10:33 ça va être plus que compliqué.
10:35 Mais bon, tout est possible.
10:38 On ne sait jamais.
10:40 Merci Raymond pour cette note d'optimisme.
10:43 Raymond du côté de Saint-Charles.
10:45 Oui Tiffany ?
10:46 Xavier Kellemer, on a senti que vous étiez touché par les propos de Raymond.
10:49 Je vais quand même vous poser une dernière question
10:51 si vous pouvez encore répondre.
10:53 C'est concernant le consortium de repreneurs
10:55 emmené notamment par le milliardaire Tchek.
10:58 Vous avez encore confiance en leur projet, en leur engagement ?
11:02 Non. Je suis désolé de le dire et de le dire à Raymond,
11:06 d'autant plus qu'il a travaillé avec mon grand-père et mon père
11:08 et je pense que j'ai dû la croiser dans les couloirs du siège.
11:12 Malheureusement, j'avais un espoir,
11:16 c'est qu'au départ, le tribunal de commerce de Paris,
11:19 notamment dans l'affaire Rallye,
11:21 au lieu de prononcer la sauvegarde,
11:23 prononce la mise en redressement judiciaire.
11:27 Pourquoi ? Parce que ça permettait à l'époque...
11:29 Rallye, c'est la maison mère de Casimir Paul, il faut résumer.
11:31 Ça permettait à l'époque d'ouvrir les discussions
11:36 pour des distributeurs,
11:39 de reprendre l'intégralité du groupe.
11:41 Et à mon avis, c'était une moins mauvaise solution.
11:47 Voilà. La moins mauvaise solution.
11:50 J'ai été douché par la décision du tribunal de commerce de Paris,
11:55 la deuxième, qui a accordé un délai de grâce de deux mois.
12:01 Que je comprends, parce que psychologiquement,
12:05 vous avez des salariés, passez les fêtes en redressement judiciaire.
12:08 - Vous parlez de la dernière décision, oui, concernant les yeux.
12:10 - Mais ce n'est pas la bonne décision.
12:12 Donc une deuxième fois, le tribunal s'est trompé, à mon avis.
12:15 Parce qu'on n'ouvre pas, si vous voulez,
12:18 la possibilité de reprise globale.
12:20 Et là, c'est encore du bidouillage de Nauri
12:23 avec ses petits copains, l'Adrèle Acharière,
12:26 le fonds Atestor, un fonds britannique qui vient là-dedans.
12:29 C'est pour quoi ? C'est pour reprendre les francs-prix,
12:32 les monoprix, et les revendre dans sept ans.
12:34 On connaît les fonds, il ne me fait aucune illusion.
12:38 Donc maintenant, le siège, je suis désolé de le dire,
12:42 mais moi, je ne veux pas mentir aux Français, je ne suis pas un politique.
12:46 Donc le siège, la marque, c'est malheureusement fini.
12:50 D'autant plus qu'ils vendent les magasins.
12:52 Il y aurait une solution globale.
12:54 J'adhérerais à cette solution globale.
12:56 Là, on vous dit, on va vendre les magasins,
12:58 et Kretinsky va prendre ce qu'il reste.
13:00 Donc déjà, il ne reprend plus Casino,
13:01 donc j'ai eu raison dès le départ, encore une fois.
13:03 Et ce qui va se passer, c'est qu'on va nationaliser les pertes
13:09 et privatiser les profits, encore,
13:12 au détriment de qui ?
13:14 Des salariés, des actionnaires et des créanciers.
13:17 - Et on doit s'arrêter là, Xavier Clamelin.
13:19 Je suis désolée.
13:20 Merci d'être venu nous exposer votre vision,
13:22 raconter votre parcours aussi, au sein de cette entreprise Casino.
13:26 Je rappelle que vous êtes l'un des descendants de Geoffroy Guichard.
13:29 Xavier Clamelin, merci beaucoup.

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