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Dans l'Eco d'ici ce mardi matin nous avons parlé de vin, d'insertion et d'écologie avec Pauline Chatin co-gérante de l'exploitation Vignes de Cocagne, sur le Domaine de Mirabeau à Fabrègues.
Ce qui fait la particularité de la Vigne de Cocagne, c'est qu'elle est la première exploitation viticole d'insertion professionnelle en France. Elle accueille et accompagne des personnes éloignées de l'emploi, des bénéficiaires du RSA, des personnes en difficultés personnelles, soucis de logement, de santé, de surendettement.
Autre projet qui tient à cœur de Pauline Chatin et qu'elle vient de lancer avec son associé : mettre en bouteille le vin uniquement dans des bouteilles qui peuvent être réemployées. Car le constat est simple : réutiliser les bouteilles en verre au lieu de les recycler, c'est 80 % d'économie d'énergie et 50 % d'économie d'eau.

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Transcription
00:00 Nous avons un rendez-vous chaque matin sur France Bleu Héro et France Roi Occitanie
00:04 qui s'appelle l'Eco DCI où nous invitons des héroltés.
00:07 Des héroltès qui font bouger l'économie, qui ont des bonnes idées, qui ont des bonnes initiatives,
00:11 qui ont monté leur start-up, qui ont monté une grosse entreprise, qui veulent faire de l'insertion.
00:15 Et ce rendez-vous, il ne se passe rien rassurez-vous, c'est le plus partagé sur le réseau LinkedIn.
00:20 Ah oui, ça marche très bien.
00:21 Oh là là !
00:21 Ça marche très très bien.
00:23 Tout le monde a son petit... Voilà, c'est très bien.
00:25 Vous avez bien fait de lever la main et de me regarder avec des gros yeux pour dire ça
00:28 parce qu'effectivement c'est important, c'est un rendez-vous phare du 6/9 de France Bleu Héro.
00:32 Nous accueillons aujourd'hui Pauline Châtain. Bonjour, bienvenue.
00:35 Bonjour.
00:36 Comment ça va ?
00:36 Très bien, merci.
00:37 Eh bien écoutez, on est ravis de vous recevoir.
00:39 Vous venez de Fabregne vous ?
00:41 Tout à fait.
00:41 Eh bien vous avez bien fait de partir tôt parce qu'en général c'est bien la galère pour venir de Fabregne.
00:45 Parce que moi chaque fois que je parle de Fabregne, c'est pour parler de ces embouteillages
00:49 pour arriver jusqu'à Montpellier. Très compliqué de passer Fabregne.
00:51 Vous y êtes bien là-bas ?
00:53 Très bien.
00:54 On peut vivre bien à Fabregne, c'est ça que je veux dire.
00:57 Il n'y a pas de problème là-dessus.
00:58 Je vais être très honnête, je travaille à Fabregne mais je vis à Montpellier.
01:02 Ah, alors ça c'est incroyable.
01:04 Vous faites le chemin inverse vous.
01:05 C'est-à-dire que le matin vous regardez ceux qui sont dans les embouteillages
01:08 et au retour aussi.
01:10 Tout à fait.
01:10 Et vous vous dites "ah ben je suis dans le bon sens".
01:12 C'est bien ça.
01:12 Ça c'est très bien.
01:14 On va parler de vines de cocagne ce matin Guillaume.
01:16 Alors Pauline, depuis 2017 avec votre associé,
01:20 vous êtes à la tête du domaine de Mirabeau à Fabregne
01:24 qui à l'origine était un terrain appartenant à la commune.
01:26 C'est un vignoble qui je crois appartenait à la commune, c'est ça ?
01:28 Voilà, la commune a racheté le domaine de Mirabeau en 2016
01:32 suite à un projet immobilier qui n'a pas vu voir le jour.
01:35 Et l'objectif était de protéger ce site qui est en grande partie en zone naturelle protégée.
01:41 Et en 2017, vous avez pris ce qu'on appelle un fermage
01:45 qui est un peu un système de location de terre, on va dire.
01:48 Tout à fait, c'est exactement ça, sur la partie vignes.
01:51 Voilà, pour relancer le vignoble.
01:53 Tout à fait.
01:53 Vous étiez déjà dans le devin avant ou c'est quelque chose d'une expérience complètement nouvelle
01:57 dans laquelle vous vous êtes lancée à l'époque ?
01:59 Non, c'est une reconversion professionnelle, tout à fait.
02:01 Je me suis formée, j'ai passé un BTS en viticulture onologique.
02:04 Vous étiez dans quoi avant ?
02:06 Je faisais du conseil dans le domaine, on va dire, du développement durable.
02:10 D'accord.
02:10 Très largement.
02:11 Voilà, j'ai une famille agricole, je me suis formée,
02:14 j'ai fait des stages, j'ai appris le métier.
02:16 Vraie reconversion quoi.
02:17 Tout à fait.
02:18 Et alors donc 2017, vous relancez le domaine
02:21 qui comptait déjà, je crois, 7 hectares de vignes.
02:24 Vous en remplantez 5 autres, ce qui fait 11 au total,
02:28 7 et 5, 12, avec 11 c'est pages différentes.
02:32 Voilà, je me mélange un peu dans les chiffres.
02:35 Et voilà, c'est parti pour une nouvelle aventure.
02:36 Sauf que, à ça...
02:37 Attends, c'est 7 plus 5.
02:38 Oui, c'est ça, faites des calculs pendant ce temps-là.
02:40 Sauf que, à tout cela, vous associez deux principes.
02:43 D'abord le principe de la réinsertion professionnelle.
02:46 Alors expliquez-nous Pauline, c'est quoi l'idée ?
02:48 Tout à fait, c'est vraiment l'idée qui est à la base du projet,
02:51 c'est de dire, voilà, ici dans les Rho,
02:53 on est un département viticole important,
02:55 et pour autant, à la fois on connaît un taux de chômage
02:58 qui est plus élevé que dans certains départements,
03:01 et en même temps on rencontre des vignerons,
03:03 des entreprises viticoles qui ont du mal à recruter
03:06 des ouvriers formés.
03:07 Donc l'objectif c'est de créer le lien.
03:09 C'est de créer le lien entre des personnes
03:10 qui ont besoin de se former,
03:12 besoin de trouver un autre élan professionnel,
03:14 et puis des domaines, des vignerons
03:16 qui aimeraient recruter localement des personnes
03:18 qui ont les compétences pour faire ce métier-là.
03:20 D'accord. Et alors très vite ça prend,
03:22 c'est-à-dire que vous arrivez à trouver les personnes
03:28 qui ont le profil que vous recherchiez par rapport à ça ?
03:30 Oui, tout à fait. D'abord, on demande un agrément à l'État
03:33 pour être entreprise d'insertion,
03:34 donc on est reconnu comme une structure d'insertion
03:36 par l'activité économique.
03:38 Ça c'est impréalable.
03:39 Ensuite on embauche des personnes éloignées de l'emploi,
03:41 donc des chômeurs de longue durée,
03:43 des bénéficiaires du RSA,
03:44 des jeunes qui ont peu ou pas travaillé,
03:46 et on leur propose d'apprendre le métier sur le terrain.
03:50 Donc tous ont déjà un peu une appétence
03:52 ou une attirance pour le métier de la vigne, j'imagine,
03:55 parce que c'est quand même...
03:56 on ne s'improvise pas du jour au lendemain,
03:58 il faut quand même aimer ça.
03:59 Alors la plupart du temps, ils n'ont ni expérience
04:01 ni compétence préalable dans la vigne,
04:03 mais ils ont l'envie, ça les intéresse,
04:04 ils ont envie de se former, ça les titille,
04:06 et ils passent deux ans avec nous pour apprendre le métier.
04:09 Et en fait ça fonctionne très bien,
04:10 c'est un métier qu'on apprend très bien par le terrain,
04:13 donc dès qu'ils arrivent,
04:14 on leur met un sécateur dans les mains,
04:15 ou ils montent sur le tracteur,
04:17 et ils vont travailler comme ça toute l'année,
04:18 sur toutes les tâches, on va dire,
04:21 qui consistent à faire du vin.
04:23 - Il y a du boulot toute l'année, y compris l'hiver,
04:25 c'est quand même une période creuse.
04:26 - Tout à fait.
04:27 - Vous êtes dans une vigne, par exemple, au mois de décembre.
04:29 - Eh bien on taille.
04:30 - On taille, oui.
04:31 - C'est la période de la taille,
04:32 donc ça prend trois mois, parfois quatre,
04:34 en fonction de la taille du vignoble.
04:35 Et c'est un moment qui est très important,
04:37 on a l'impression que c'est un petit peu une tâche facile,
04:39 mais en fait c'est extrêmement technique,
04:41 et ça va déterminer toute la récolte à venir.
04:44 Donc c'est très important.
04:45 - Vous n'en accueillez pas 25 d'un coup,
04:48 vous en formez deux ou trois par année ?
04:50 - On a quatre postes,
04:51 c'est une petite structure,
04:53 ce qui nous tient à cœur,
04:54 c'est d'avoir un très bon taux d'encadrement,
04:55 pour être capable justement de transmettre ses compétences,
04:58 et puis aussi on a tout un volet accompagnement socioprofessionnel,
05:01 pour toutes les difficultés sociales qu'ils vont rencontrer,
05:03 ou administratives,
05:05 et pour construire avec eux leurs projets professionnels.
05:07 - Et sur la totalité des gens que vous avez pu accueillir,
05:11 former depuis 2017,
05:13 combien sont restés dans le métier,
05:15 et se sont découverts une vraie vocation ?
05:17 - Alors là je n'ai pas tout à fait les chiffres,
05:18 mais on a dû accompagner une vingtaine de personnes,
05:20 et on a plus de la moitié qui sont restées dans le métier.
05:22 - Ah donc c'est un vrai succès quoi !
05:23 - Donc c'est voilà.
05:24 - Ils ne sont pas venus là par hasard quoi !
05:25 - Complètement, on sait qu'on arrive à former,
05:27 on arrive à accompagner,
05:28 on arrive à sortir des personnes de la galère,
05:31 comme on peut dire,
05:32 et surtout à leur donner envie de faire ce métier,
05:34 à leur transmettre la passion de la vigne.
05:36 - Alors il y a un autre volet à votre activité,
05:38 qui est celui des bouteilles réemployables.
05:40 Alors on ne parle pas des bouteilles consignées,
05:41 parce qu'on a déjà reçu à ce micro des viticulteurs
05:44 qui ont remis au goût du jour le système de la consigne.
05:47 Vous ce n'est pas tout à fait ça, expliquez-nous Pauline.
05:50 - Alors, c'est le réemploi d'une manière large.
05:53 Donc c'est un mouvement qui est impulsé,
05:55 on va dire plus largement par un réseau
05:56 qui s'appelle le Réseau Consigne France.
05:59 L'acteur ici dans les Rho, en Occitanie,
06:02 c'est Hoc Consigne.
06:03 Donc c'est un acteur qui va organiser
06:05 toute la collecte des bouteilles,
06:07 leur nettoyage dans une usine qui se situe à Latte,
06:09 et la remise en circuit.
06:10 - Mais ça c'est partout la collecte des bouteilles,
06:12 ce n'est pas que chez vous.
06:12 - Tout à fait, c'est partout.
06:13 - Vous réutilisez des bouteilles déjà utilisées.
06:17 - Voilà, l'objectif c'est que ces bouteilles aient plusieurs vies,
06:19 et donc ce que Hoc Consigne projette,
06:23 c'est 20 vies pour chaque bouteille.
06:25 Donc nous en tant que vignerons,
06:27 on va dire que notre action,
06:30 c'est d'adapter nos contenants.
06:31 Donc on va changer de bouteille,
06:33 pour avoir des bouteilles plus épaisses,
06:34 qui vont permettre de se nettoyer,
06:35 de passer sur la chaîne de lavage.
06:37 On va adapter notre col pour l'étiquette,
06:39 pour avoir une colle qui soit hydrosoluble,
06:41 et donc qui permette à la bouteille,
06:42 une fois nettoyée, d'être entièrement comme remise à neuf.
06:46 Et puis d'avoir du matériel de stockage sur le domaine,
06:52 pour pouvoir justement collecter les bouteilles
06:53 qui vont nous être rapportées.
06:55 - Et tout ça c'est sur la base du volontariat,
06:56 c'est là où ça diffère du système de la Consigne,
06:59 où généralement les clients ont intérêt à rapporter,
07:01 parce qu'on touche 3 francs 6 sous.
07:03 Là c'est vraiment sur une démarche militante,
07:05 c'est totalement gratuit.
07:07 - Tout à fait.
07:07 - Mais ça coûte un peu de sous quand même,
07:08 de nettoyer ces bouteilles.
07:10 - Nous ça nous coûte un petit peu d'argent,
07:11 parce que ça implique qu'on s'adapte au niveau des bouteilles.
07:13 Et donc on va acheter des bouteilles un petit peu plus chères,
07:15 parce qu'elles vont être plus épaisses.
07:17 Donc on y croit,
07:18 parce que c'est un pas qui est important
07:21 dans notre approche environnementale,
07:22 et on a envie de proposer un vin
07:24 qui soit un vin engagé et responsable.
07:27 Mais voilà, ça a un petit coût le passage au réemploi.
07:31 - Et un petit surcoût du coup,
07:32 je crois que vous avez lancé une petite campagne
07:33 de financement participatif.
07:35 - Tout à fait.
07:35 - Je touche à un mot vite fait.
07:37 - Sur la plateforme Mimosa,
07:38 une campagne qui est ouverte jusqu'au 22 décembre.
07:40 Donc là on est sur les deux derniers jours.
07:42 Il ne faut pas hésiter si vous voulez contribuer à ce projet,
07:45 et être vous-même acteur du réemploi.
07:46 Vous pouvez participer,
07:47 ça s'appelle "Nos bouteilles ont plusieurs vies"
07:49 sur la plateforme Mimosa,
07:51 et c'est maintenant en ce moment.
07:52 - Vous trouverez le lien en allant directement
07:55 sur notre site francebleu.fr,
07:57 ou sur l'appli à l'arrêt,
07:59 écoute, donc de cet échange avec Pauline,
08:01 qu'on remercie d'être venu ce matin
08:04 pour nous parler à la fois de réinsertion
08:06 et de réemploi des bouteilles,
08:07 grâce donc à votre activité viticole,
08:10 si on le rappelle, le domaine de Mirabaud à Fabregne,
08:14 que vous gérez depuis 6 ans.
08:15 Merci Pauline d'être venue ce matin,
08:17 Pauline Chatin.
08:18 - Je vous remercie.
08:19 - Bon retour à Fabregne,
08:20 faites un petit coucou à ceux qui sont dans les embouteillages,
08:23 et on se dit à très bientôt.
08:24 Vous n'êtes pas né aujourd'hui,
08:25 ce n'est pas votre anniversaire aujourd'hui.
08:26 - Non.
08:27 - Vous êtes cancer.
08:28 - Tout à fait.
08:29 - Bah voilà.
08:30 Bam !
08:31 J'avais une chance sur 12.
08:32 - Je vais t'aller sur Google.
08:33 - Bah non, comment je sache ?
08:35 - Bah non, vous êtes du 14 juillet.
08:37 - Pfff...
08:39 - Exactement.
08:40 - C'est bien ce que vous disiez.
08:42 - Voilà, 14 juillet, c'est ça, très bien.
08:44 Ce n'est pas votre anniversaire,
08:45 c'est l'anniversaire de John Warwick par contre aujourd'hui,
08:47 qui fête, c'est...
08:48 Alors, combien il y a de bougies sur le gâteau ?
08:49 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 12, 28, 42, 72, 83.
08:56 83 donnes John Warwick avec "Welcome back" sur France 2.

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